La Lance et le Marteau

Résumé

Aloy va aider Érend à retrouver sa soeur. Et si le fait de voyager en sa compagnie pendant un certain temps changeait un peu son point de vue ? Elle qui avait l'habitude de voyager seule se retrouve avec quelqu'un sur qui veiller... et surtout quelqu'un qui veille sur elle.

Notes

Ahaha, moi, j'avais dit que la fin serait postée avant 2022 ? :D
Euh... Sinon, ben je vous souhaite une bonne année o/

Sinon, nous revoici pour l'avant-dernier chapitre, correspondant au jour 27 de l'Horizontober avec "Companion".

Et encore merci à Julia Lutecia pour sa review ! :D

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.


XXIII – Les Matriarches

Companion (day 27)

Érend se réveilla une fois de plus seul dans le lit. C'était comme une habitude chez Aloy de se lever bien avant lui et de vaquer à ses occupations. Il profita de ce petit moment de solitude pour observer son environnement. La chambre avait été totalement aménagée par eux il y a de cela quelques jours. Ils avaient réussi à détruire le mur qui avait séparé, jadis, la chambre de Rost de celle d'Aloy. Ils avaient aussi réuni les deux petits lits pour en faire un grand. Et depuis, ils dormaient ensemble.

Cela n'allait pas plus loin. Érend avait un peu plus d'expérience qu'Aloy et surtout, Aloy avait vécu en tant que paria toute sa vie, sans qu'on lui explique vraiment ce qu'étaient les relations que pouvaient entretenir un homme et une femme.

Bien sûr, elle n'était pas stupide, et Érend se doutait qu'elle savait comment tout cela fonctionnait. Mais savoir comment cela fonctionnait et être prête à sauter le pas étaient deux choses totalement différentes.

Érend préférait laisser Aloy prendre son temps. Il ne voulait surtout pas la brusquer et puis, se dit-il in petto, cela avait un petit côté excitant de la laisser faire le prochain pas.

L'Oseram décida de se lever et d'aller retrouver Aloy, où qu'elle soit. Depuis qu'ils étaient revenus sur les Terres Sacrées, la rouquine avait été sollicitée de toutes parts par beaucoup de personnes. Et même si cela la dérangeait, elle préférait aller à leur rencontre plutôt que d'être dérangée dans son 'havre de paix', comme elle aimait l'appeler.

Il se dirigea vers la sortie de la maison où elle avait vécu toute sa vie et remarqua directement que son arc manquait. Elle était donc partie chasser. Il allait donc en profiter pour aller couper du bois afin d'avoir quelques bûches de réserve.

Il s'empara alors de la hache que Rost avait utilisée à cet effet et sortit. Il profita un moment du soleil et de l'air piquant du matin avant de se mettre en route.

Cela lui prit du temps, mais cela lui faisait du bien également. Se dépenser était le meilleur moyen de maintenir sa forme. Il fit quelques allers-retours, les bras chargés de bois. C'est lors de l'un de ces trajets qu'il vit, au loin, Aloy en compagnie du garçon avait qui ils avaient combattu pour la Flèche. Varl, lui avait dit Aloy. Il fronça un peu les sourcils, mais repoussa aussitôt le sentiment de jalousie qui prenait possession de lui. Il les vit parler au loin et remarqua qu'Aloy avait une attitude plutôt réservée et fermée envers le Nora, alors qu'elle était plutôt ouverte avec lui-même. Ce simple fait suffit à le rassurer et il continua sa tâche.

Il était en train de ramener une dernière brassée de bois quand Aloy rentra dans la maison. Il remarqua tout de suite qu'elle n'était pas dans son état normal. Elle posa son arc avec des gestes plus secs que d'habitude et son expression était plus sombre également.

« Aloy ? » demanda-t-il en se redressant. « Est-ce que ça va ? »

Elle fit une moue, fronça les sourcils et sembla réellement réfléchir à la question, comme si la réponse ne pouvait pas lui venir naturellement. Cela inquiéta un peu plus le Capitaine.

« Aloy ? » dit-il, comme elle ne répondait toujours pas.

« Les Matriarches ont décidé d'organiser un banquet en mon honneur, » dit-elle finalement en se passant une main dans les cheveux.

« Oh, » dit-il, comprenant que c'était exactement le genre de choses qu'Aloy n'appréciait pas le moins du monde. « Et que vas-tu faire ? »

Elle fit une nouvelle moue, croisa les bras sur sa poitrine et leva ses yeux verts dans sa direction. « Eh bien, nous allons devoir y aller, j'en ai bien peur, » dit-elle.

Il leva un sourcil et sourit. Venait-elle de lui lancer une sorte de défi en s'imaginant qu'il allait reculer ? Elle ne le connaissait pas encore si elle pensait vraiment qu'il allait rester en retrait.

« Très bien, » dit-il en se rapprochant d'elle et en prenant une mèche de cheveux entre ses doigts. « Et quand aura lieu ce banquet auquel nous allons nous rendre ? »

Elle lui adressa son demi-sourire mutin dont elle avait le secret. « Eh bien, ce sera demain soir, » dit-elle en soupirant.

Ses épaules s'affaissèrent et elle posa son front sur le torse d'Érend dans un geste d'abandon dont elle n'avait encore jamais fait preuve envers lui… ni envers quiconque, certainement. Il posa une main réconfortante sur son épaule et l'autre sur ses cheveux.

« Allons, ça ne peut pas être si terrible, » dit-il.

« Oh, si, ça le sera, » dit-elle sans relever la tête. « Il y aura beaucoup de monde. Des gens qui ne m'auraient jamais acceptée dans la tribu si je n'étais pas entrée dans cette montagne. Des gens qui, même ainsi, me mépriseront, comme ce Resh… Et… »

Il l'entendit déglutir et il se demanda ce qui pouvait être pire ce que ce qu'elle venait d'énoncer pour qu'elle ait ainsi autant de mal à le dire.

« Et ? » l'incita-t-il doucement.

« Et ils vont certainement tout faire pour que je reste parmi eux, » acheva-t-elle. « Ils voudront certainement que je reste parmi les Noras. »

C'était à prévoir, se dit Érend. Les pieux Noras n'allaient certainement pas laisser partir leur 'Élue' sans rechigner. Ils allaient en effet et sans aucun doute faire tout leur possible pour inciter Aloy à rester.

Face au silence d'Érend, la rouquine releva la tête et le regarda avec une lueur déterminée. « Mais je ne resterai pas parmi les Noras, » dit-elle fermement.

« Alors, tu n'auras qu'à le leur dire, » dit-il en haussant les épaules. « Cela ne leur plaira certainement pas. Et tu n'auras certainement pas beaucoup d'alliés de ton côté. » Il se baissa et lui embrassa doucement le front. « Mais tu m'auras moi, au moins, pour peu que cela importe. »

« Cela m'importe à moi, » dit Aloy.

Elle fit une moue.

« Mais je n'ai quand même pas envie d'y aller… »

°o0o°

Le lendemain, Érend et Aloy se rendirent donc au fameux banquet qui avait été organisé par les Matriarches. C'est à cette occasion d'ailleurs qu'il apprit la différence entre les Matriarches et les Hautes-Matriarches, même si ces dernières étaient le plus souvent appeler « Matriarches » également.

« Et donc, tu veux dire que plus tu as engendré de générations, plus tu as du pouvoir en tant que Matriarches ? » s'étonna Érend.

« C'est cela, » dit Aloy alors qu'ils se dirigeaient vers le Cœur de la Mère, main dans la main. « Parce qu'elles représentent… plus de personnes, si on peut dire. »

« Hmmm, » dit Érend.

Lui-même venait d'une tribu plus 'patriarcales', aussi était-il toujours un peu étonné par le fonctionnement des Noras. La tribu des Carjas était un peu entre les deux, ni totalement patriarcale ni franchement matriarcale. Depuis sa montée sur le Trône, Avad essayait tant bien que mal d'instaurer un système un peu plus égalitaire entre hommes et femmes, notamment en faisant en sorte que ces dernières soient acceptées au sein du Pavillon de chasse.

Quand ils arrivèrent sur les lieux des festivités, Érend remarqua bon nombre de regards sombres dans sa direction.

Bah, il fallait s'y attendre, après tout.

Il était un étranger admis sur leurs Terres Sacrées uniquement grâce à la volonté de leur Élue.

Pendant le repas, Aloy lui fut arrachée afin qu'elle puisse occuper la place d'honneur. Lui-même était un peu relégué parmi les plus communs des convives et la seule personne qui lui parla franchement était un Brave qui avait déjà un peu trop abusé de la bière nora.

Mais Aloy ne l'entendait pas de cette oreille car une fois le repas fini, elle s'empressa de prendre place face à lui, sans plus un regard envers les Matriarches. Érend remarqua que Lansra lui jetait un regard on ne peut plus meurtrier.

« Est-ce que ça va ? » demanda-t-il.

« Ça irait mieux si on arrêtait de me rabâcher les oreilles avec cette histoire d'Élue et de Prophétie, » dit Aloy.

La rouquine remarqua alors qu'il avait une pinte de bière devant lui et sans un mot la lui prit. Elle eut une moue déçue quand elle remarqua que c'était vide, ce qui fit rire l'Oseram.

« Veux-tu vraiment goûter à cette bière après avoir goûté à celle des Oserams ? » dit-il avec un clin d'œil amusé.

« J'aurais bien voulu voir de quel arrière-goût tu parlais, » dit-elle, taquine.

« Je peux aller te chercher cela, » dit-il.

« Merci, » dit-elle. « Et promis, j'en bois qu'une seule, » ajouta-t-elle quand elle le vit ouvrir la bouche.

Cela le fit rire et il se leva pour aller leur chercher ces fameuses boissons. Étant donné qu'il y avait beaucoup de monde devant les tonneaux de bière, il lui fallut un peu plus longtemps que prévu pour parvenir à prendre deux bières.

Mais quand il revint, il eut la mauvaise surprise de voir qu'Aloy n'était plus à sa place. Il regarda en direction de la table principale et constata que Lansra, Jezza et Teersa n'étaient plus là non plus. Et il se dit que cela n'annonçait certainement rien de bon.

Fronçant les sourcils, il posa les pintes sur la table et continua à regarda autour de lui, au cas où Aloy serait simplement partie saluer des connaissances.

« Si tu cherches Aloy, tu ne la trouveras pas ici, » dit une voix sur sa droite.

Une jeune fille s'était installée à la table, à la place du Brave ivre qui était maintenant étalé sur le dos, sur le sol, la bouche grande ouverte, en train de ronfler bruyamment.

« Ah, » répondit Érend. « Et tu sais où elle est ? »

La jeune fille devait avoir environ le même âge qu'Aloy, avait de beaux yeux en amandes et des cheveux noirs tressés. Elle lui adressa un sourire. « J'ai bien peur qu'elle n'ait été enlevée par les Matriarches, » dit-elle. « Et j'ai bien peur aussi que tu ne sois le sujet de la conversation certainement houleuse qu'elles ont en ce moment. »

Érend fronça les sourcils. Ce que sous-entendait la fille ne lui plaisait pas le moins du monde. Il se détourna d'elle et regarda autour de lui. Il se demanda où elles avaient pu partir pour avoir cette 'conversation certainement houleuse' dont parlait la fille.

« Étant donné qu'Aloy m'a aidée, jadis, à retrouver la lance de ma mère, je vais te dire où elles sont parties, » dit la fille.

L'Oseram se tourna vers elle, dans l'expectative et il crut voir son expression s'adoucir un peu.

« Tu sembles tenir réellement à elle, » constata-t-elle.

Il fronça les sourcils. Bien sûr qu'il tenait à elle ! La fille sourit à nouveau, se leva de la table et s'approcha de lui. Elle le prit par le bras et le fit tourner légèrement.

« Lève la tête, » dit-elle. Il s'exécuta. « Tu vois le pavillon, là-bas ? Celui qui est plus grand que les autres ? » Il hocha la tête. « C'est là-bas qu'elles sont parties. Je ne sais pas si tu seras d'une grande aide si tu t'y rends, mais bon. Après tout, Aloy m'a demandé de te dire où elle était, c'est qu'il y a une raison. »

« Alors pourquoi ne pas me l'avoir dit directement ? » s'insurgea Érend, presque indigné.

« Eh bien, j'étais un peu curieuse, » avoua la fille en haussant les épaules et en reprenant place à la table. « Je me demandais à quoi pouvait ressembler un étranger Oseram. Qui plus est, un Oseram qui semble avoir les faveurs de notre Élue. »

Érend se tut un moment et décida de la remercier du bout des lèvres. Elle accepta les remerciements. Un homme boiteux arriva vers eux et fronça les sourcils. « Arana, » dit-il. « Pourquoi traines-tu autant ? »

« Désolée, papa, » répondit celle qui répondait donc au nom d'Arana. « Aloy m'a demandé de lui rendre un petit service. Le moins que je pouvais faire était de le lui rendre, tu ne crois pas ? »

Érend vit l'homme hocher la tête puis décida de se détourner d'eux. Il se dirigea vers le pavillon que lui avait désigné Arana. Il monta les escaliers en bois en direction de la porte mais se figea en entendant des éclats de voix provenant de l'intérieur. La porte étant entrouverte, il pouvait clairement entendre la 'conversation certainement houleuse' qu'avait mentionnée la Nora.

« Je suis venue à votre banquet et ce n'est pas encore assez ? » disait Aloy.

« Aloy, » dit la voix douce de Jezza. « Nous aimerions que tu nous écoutes, tout simplement. »

« Non, » répliqua Aloy, butée. « Vous vous attendez à ce que je vous obéisse au doigt et à l'œil. »

Aucune des trois ne sembla la contredire. Érend se demanda alors s'il pouvait ouvrir la porte pour rejoindre Aloy ou s'il valait mieux s'éloigner. Aloy apprécierait certainement moyennement qu'il s'interpose, pas vrai ?

Il entreprit de faire demi-tour.

« Il te faut choisir un compagnon, » dit la voix de Lansra sans ambages.

Bon, le demi-tour était maintenant de l'histoire ancienne. Il tendit même l'oreille pour écouter avec plus d'attention ce qui allait suivre, même s'il savait qu'écouter aux portes, ce n'était pas bien.

Il entendit un ricanement de la part d'Aloy. « Je vous demande pardon ? »

°o0o°

Dire qu'Aloy était surprise par ce qu'elle venait d'entendre était un euphémisme. Les Matriarches étaient-elles vraiment en train de lui dire ce qu'elle pensait qu'elles voulaient lui dire ?

« Il te faut choisir un compagnon, » répéta Lansra. « Nous avons établi une liste de prétendants tous plus méritants les uns que les autres. »

Apparemment oui. Elle eut un nouveau rire et se passa une main sur le front. Tout à coup, elle espérait qu'Arana ne transmettrait pas son message à Érend. Il ne fallait pas qu'il arrive, c'était une histoire qu'elle devait régler toute seule.

« Varl fait partie des prétendant, » ajouta doucement Jezza, comme Aloy ne répondit pas. « Nous savons que vous êtes proches, tous les deux. »

Aloy retira sa main de son front et fusilla la Matriarche du regard. « Pas proche de cette manière, » dit-elle d'une voix ferme. « Et jamais au point que nous nous unissions ! »

« Tu pourras choisir celui que tu voudras, bien sûr, » s'empressa de dire Jezza, dans un souci d'apaiser la rouquine.

Aloy regarda chacune des Matriarches avec incrédulité. Lansra avait toujours été la plus vindicative des trois. Jezza la plus douce. Et Teersa… la plus mystérieuse. Cette dernière se taisait, se contentant d'observer l'interaction entre ses sœurs et l'Élue. Aloy se demanda alors quel était le point de vue que celle-ci avait sur toute cette histoire.

« Mais… je n'ai aucunement l'intention de choisir, » dit Aloy. « Votre liste de prétendants ne m'intéresse pas ! »

« Mais… l'Élue se doit d'avoir un compagnon, » dit Lansra. « Et une descendance ! »

Ahhhh, voilà où elles voulaient en venir. Elles voulaient des enfants d'Élue… Comme si Aloy allait accepter une telle chose.

« Je n'ai que faire de vos paroles, » dit-elle.

« Mais la Toute-Mère… »

« La Toute-Mère ne m'a jamais demandé de choisir un prétendant selon votre bon plaisir ! » coupa Aloy. « Et si vous voulez tout savoir, j'ai déjà un compagnon ! »

Désolée, Érend, pensa-t-elle. Elle venait de le mêler à une histoire qu'il aurait certainement voulu éviter. On ne pouvait même pas dire qu'ils étaient compagnons. Ils s'étaient certes embrassés. Érend lui avait bien sûr fait comprendre qu'il avait des sentiments pour elle. Ils dormaient ensemble sans que cela aille plus loin. Mais pouvait-on dire pour autant qu'ils étaient des 'compagnons' ?

« Tu ne parles quand même pas de cet Oseram ? » s'insurgea Lansra.

La façon dont elle avait prononcé ce dernier mot était plein de mépris. Elle avait déjà employé ce ton quand elle parlait d'elle, autrefois. Avant qu'elle n'entre dans la montagne. Et l'entendre parler d'Érend sur ce ton la dérangea bien plus que quand elle l'employait pour elle-même.

« Si, c'est bien de lui que je parle, » dit-elle d'une voix ferme en regardant Lansra dans les yeux. « Je suis libre de choisir mon compagnon, m'as-tu dit. Eh bien, je l'ai choisi. »

« Mais il n'est pas Nora, » s'écria-t-elle en levant les bras au ciel.

« Aloy, » dit doucement Jezza. « As-tu l'intention de te… marier avec cet Oseram ? »

La rouquine croisa les bras sur sa poitrine et fronça les sourcils. « Je ne crois pas que ce soit avec vous que je doive parler de cela. C'est une question qui nous regarde, Érend et moi. Car lui, cet 'Oseram' a un nom, figurez-vous ! »

« Impossible ! » dit Lansra. « Cela ne se peut. »

« Aloy, » dit Teersa, ouvrant la bouche pour la première fois. « Sais-tu que chez les Oserams, la femme devient la propriété de son mari ? »

Aloy fronça les sourcils. « C'est le cas dans la Requête, oui, ça je le sais. Mais Érend ne vit pas dans la Requête. »

Aloy comprenait que pour les Matriarches d'une tribu comme celle des Noras, le fait qu'une femme devienne la propriété d'un homme devait être une aberration.

« Et tu comptes avoir des enfants, n'est-ce pas ? » demanda Jezza.

Encore une autre remarque digne d'une Matriarches. Pour elles, ne pas avoir d'enfant était totalement hors de question.

« De nouveau, ce n'est pas avec vous que je parlerai de ça, » dit Aloy, de plus en plus agacée, sentant de plus ses joues virer au rouge. « C'est une question dont Érend et moi parlerons en temps voulu ! »

« Blasphème ! » cracha Lansra.

« Blasphème ? » répéta Aloy. « C'est aussi ainsi que tu me nommais avant que la Toute-Mère ne s'ouvre à moi, » lui rappela-t-elle froidement ensuite. « De toute façon, il est hors de question que je continue de parler de cela avec vous. Comme je vous l'ai dit, cela ne vous concerne en rien ! »

« Mais, Aloy… » commença Jezza.

« Mes sœurs, » intervint Teersa. « Je pense que nous ferions mieux de nous concentrer sur l'Éclosion. »

Aloy remercia intérieurement Teersa et consentit à les écouter parler de la prochaine Éclosion. Elle fut surprise qu'elles lui demandent son avis sur une chose ou l'autre, elles qui normalement prenaient leurs décisions à trois.

Alors qu'elles parlaient des épreuves, un léger craquement si fit entendre à la porte. Aloy tourna la tête, s'attendant à voir Érend entrer. Mais il ne vint pas. La rouquine se demanda si elle avait rêvé… ou si…