La Lance et le Marteau
Résumé
Aloy va aider Érend à retrouver sa soeur. Et si le fait de voyager en sa compagnie pendant un certain temps changeait un peu son point de vue ? Elle qui avait l'habitude de voyager seule se retrouve avec quelqu'un sur qui veiller... et surtout quelqu'un qui veille sur elle.
Notes
Et voici le dernier chapitre de cette fanfic, avec le jour 29 de l'Horizontober (oui, j'étais inspirée, j'ai écrit les deux chapitres dans la foulée et comme j'avais du retard, j'ai décidé de les publier aujourd'hui).
Et c'est donc le jour "Tattoo" qui nous occupe aujourd'hui.
Oh et j'ai pensé à deux-trois petites scènes bonus pour cette fanfic (des trucs certainement beaucoup plus courts qu'un chapitre normal, ça dépendra de mon inspiration). Donc voilà.
Merci beaucoup aux personnes qui ont vu/lu cette fanfic. Et surtout pour les reviews !
Bonne lecture à vous et peut-être à bientôt o/
XXIV – Le choix d Aloy
Tattoo (day 28)
Après la longue discussion concernant la prochaine Éclosion, à laquelle Aloy n'avait certes pas envie d'assister mais à laquelle elle assisterait si ses pas la menaient vers les Terres Sacrées à ce moment-là, la rouquine fut enfin libre de quitter le pavillon et de retourner au banquet.
Elle alla directement à sa table où elle vit Érend, assis, en train de boire une pinte de bière, un autre verre posé en face de lui, là où était sa place. Il ne l'avait pas encore vue, ce qui permit à la jeune femme de l'observer sans être vue.
Elle fronça les sourcils et fit une petite moue. L'expression d'Érend… Il semblait bien trop heureux pour être honnête…
Un sourire malicieux vint se poser sur ses lèvres.
°o0o°
Après ce qui lui avait paru une éternité, Aloy revint. Il était parti quand les Matriarches avaient commencé à parler de l'Éclosion, demandant conseil à la jeune femme. De cela, il n'en avait cure. Ce qui lui importait vraiment, c'était tout ce qui s'était dit avant cela.
Quand la jeune femme prit place en face de lui, il tenta tant bien que mal de cacher son bonheur et celui-ci s'évanouit tout à fait quand il vit l'expression sombre d'Aloy. Il fronça les sourcils, se demandant ce qui s'était passé après qu'il soit parti.
« Aloy, est-ce que ça va ? »
Elle ne répondit pas, se contentant de prendre sa pinte de bière et d'en boire une longue gorgée.
« J'ai eu une discussion avec les Matriarches, » dit-elle d'une voix lugubre.
« Et… ça s'est mal passé ? » s'enquit-il, se disant qu'il aurait peut-être dû rester plus longuement sur le pas de cette porte.
Aloy regarda autour d'elle et se pencha en avant. « On devrait… en parler ailleurs. Trop de gens autour de nous. »
Il hocha la tête en fronçant les sourcils et suivit Aloy quand elle se leva, délaissant sa pinte à moitié pleine. Une appréhension prenait place en lui, sans qu'il comprenne pourquoi. Ils s'éloignèrent du banquet et Aloy le guida vers un endroit un peu isolé, qui donnait sur une belle vue sur le Cœur de la Mère. La jeune femme semblait embarrassée, n'arrêtant pas de se passer une main dans les cheveux et la crainte d'Érend ne cessait de grandir en lui.
« Aloy, qu'est-ce qui se passe ? Tu n'as pas idée à quel point tu me stresses, là… »
« Les Matriarches veulent que j'aie un compagnon. »
Rien qu'il ignorât, pour le moment, en réalité. Mais comme Aloy ne savait pas qu'il avait écouté la conversation, il feignit la surprise.
« Oh. »
Mais ce n'était pas un problème, pas vrai… ?
« Elles ont notamment proposé Varl, » continua-t-elle. « Tu sais, le Nora… »
« Qui s'est battu à la Flèche, oui, je sais, » dit Érend en essayant de cacher son agacement.
« Elles ont beaucoup insisté, » poursuivit-elle en détournant le regard. « Vraiment beaucoup. »
Érend fronça les sourcils.
« Et j'ai accepté, » dit-elle en évitant soigneusement son regard.
Si une enclume lui était tombé sur la tête, l'expression d'Érend n'en aurait pas été différente. C'était… une blague, pas vrai ?
« Mais, tu as dis que tu ne choisirais aucun… »
Il s'interrompit quand il vit Aloy redresser le visage, une expression victorieuse sur le visage. « Ah, je le savais ! Tu as tout écouté ! » dit-elle en lui donnant un coup dans les côtes.
Il sentit à peine le coup mais avait l'impression que ses jambes allaient le lâcher et qu'il allait s'effondrer. Il ne savait plus quoi penser avant qu'Aloy ne se mette à rire. « Je me disais bien que tu avais une expression bien trop heureuse quand je suis revenue ! »
« Quoi… Que… ? »
« Le bois craque, » dit Aloy en mettant les mains sur les hanches et en souriant, amusée. « Et je t'ai donc entendu. Je voulais te jouer un vilain tour. »
Ses jambes le lâchèrent alors et il se retrouva assis sur le sol, les avant-bras posés sur ses genoux et la tête baissée.
« Érend ? » s'enquit Aloy en s'agenouillant à côté de lui, soudainement inquiète. « Ça va ? »
Il se passa une main nerveuse dans ses cheveux et secoua la tête. « J'y ai cru… Tu m'as fait peur… »
« Désolée, » dit-elle, mais elle ne semblait pas vraiment désolée et Érend ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Ça lui apprendra à écouter aux portes, tiens ! Ersa aurait dit qu'il n'avait que la monnaie de son éclat. Il prit une profonde inspiration et releva la tête, regardant le paysage tandis que le soulagement prenait possession de lui.
« Et je suis désolée pour autre chose aussi, » continua Aloy.
Il se tourna vers elle.
« Quoi donc ? » demanda-t-il, s'attendant presque à une autre plaisanterie de mauvais genre.
« Je… t'ai présenté comme mon compagnon juste pour qu'elles me laissent tranquille. Sans te demander ton accord ni rien. »
C'était pour cela qu'elle était inquiète ? Il en aurait ri si l'expression de la rouquine n'était pas aussi tourmentée. Il lui prit doucement la main et la porta à ses lèvres.
« Cela m'a surpris, bien sûr, » dit Érend tout en gardant sa main dans la sienne. « Et si tu veux continuer à dire cela pour avoir la paix, je t'en prie. Je ne vais certainement pas m'en plaindre ! »
« Tu n'as pas idée des problèmes que cela va peut-être te porter, » dit Aloy.
« Des problèmes que je supporterai, » dit-il, plus que convaincu.
« Et j'aurais dû te demander son accord avant. »
« Eh bien, tu l'as maintenant, donc arrête de te prendre la tête avec ça. »
Il embrassa à nouveau la main d'Aloy. Mais celle-ci ne semblait pas apaisée. Il l'attira doucement à lui pour qu'elle prenne place entre ses jambes, le dos contre son torse. Il l'entoura de ses bras et enfouit son nez dans ses cheveux.
« Aloy, tu sais les sentiments que j'ai envers toi, pas vrai ? »
Elle ne répondit pas, se contentant d'hocher la tête.
« Alors arrête de voir cela comme un problème. Je suis honoré que tu m'aies présenté comme ton compagnon, même si tu ne le penses pas et que tu ne l'as fait que pour avoir la paix. »
À ses mots, elle se figea. Elle se retourna alors et il la vit froncer les sourcils.
« Ne pas le penser ? Tu crois vraiment que j'ai dit cela sans le penser ? »
« Bah, c'est ce que tu as laissé sous-entendre, » dit Érend en haussant les épaules, bien qu'un peu perdu. « Tu as dit que tu leur avais dit pour qu'elles te laissent en paix. »
Il la vit rougir tandis qu'elle se mettait à genoux devant lui, comme pour mieux lui faire face.
« Mais ça ne me dérange pas, » s'empressa-t-il de dire.
« Eh bien moi, ça me dérange que tu penses ça, » dit-elle. « Tu crois vraiment que… que… »
Elle buta contre les mots, ne sachant apparemment pas exprimer sa pensée. Elle se pencha alors vers lui et l'embrassa à pleine bouche. Cela surprit Érend qui s'adapta cependant bien vite à la situation, glissant une main sur la nuque d'Aloy. Après un moment, elle se sépara de lui et le regarda dans les yeux.
« Je m'excusais car je t'ai présenté en tant que tel sans ton accord, pas parce que je ne le pensais pas. Juste… j'aurais aimé qu'on en parle avant, » dit-elle.
« Eh bien, » dit-il en réprimant son envie de l'embrasser encore jusqu'à en perdre le souffle, « on peut en parler maintenant. »
« Je ne sais pas comment tu me vois, mais… »
« Aloy, » l'interrompit-il alors, comprenant où elle voulait en venir. C'était de l'incertitude concernant leur situation.
Il caressa doucement son visage tandis qu'elle le regardait, attendant la suite. « Je t'aime, » dit-il, mettant pour la première fois des mots sur ses sentiments. « Alors bien sûr que je te vois comme ma compagne. »
Il la vit rougir alors. Il la prit dans ses bras et la serra contre lui. Ils restèrent un moment ainsi, silencieux avant qu'Aloy ne dise : « Je veux rentrer. »
Il hocha la tête et tous deux partirent en direction de la maison de Rost, sans un regard en direction du banquet des Noras.
°o0o°
« C'est pas pour dire, mais je suis plutôt content qu'on soit rentrés, » dit Érend en s'étirant.
« Je pensais que c'était le genre d'événement auquel tu aimais participer, » dit Aloy en retirant ses bottes.
« C'est vrai, » avoua Érend en retirant son armure et la posant dans un coin de la chambre. « Mais pas quand des dizaines de Noras tentent de me tuer juste avec leurs yeux… »
Aloy grimaça à cette phrase. « Je comprends. Mais toi, au moins, ils te parlent. »
« À peine, » dit Érend. « Bon, c'est vrai que ce Brave Nora me parlait beaucoup. Mais je pense que c'est surtout la bière qui parlait plutôt que… »
Il s'interrompit car Aloy venait de l'enlacer par derrière. Elle avait posé sa joue contre son dos et posé ses mains sur son torse. C'était assez nouveau car elle était plutôt du genre timide d'habitude, ne prenant jamais les devants pour un contacts ou l'autre. Les seules fois où elle ne se montrait pas timide était au moment de dormir, car elle recherchait activement à se blottir dans ses bras.
Il posa alors une main sur les siennes, appréciant le contact. Au bout d'un moment, il la fit le lâcher afin de se retourner et pouvoir la prendre dans ses bras. Elle l'entoura de ses bras et sembla profiter de cette proximité réconfortante. Le nez dans sa chevelure de flamme, il inspira profondément.
Elle se sépara légèrement de lui et leva la tête dans sa direction, la tête légèrement penchée. Érend fixa ses lèvres roses avant de la regarder dans les yeux. Elle sourit avant de se mettre sur la pointe des pieds pour que ses lèvres atteignent les siennes.
Le baiser qu'ils partagèrent fut d'abord doux avant de devenir de plus en plus profond. Aloy glissa les bras autour de son cou et se colla à lui tandis que ses bras lui la serraient plus fort, la soulevant légèrement du sol. Il pouvait sentit ses formes contre lui et une flamme naquit en lui. La flamme du désir.
Cette flamme s'intensifia quand Aloy émit un gémissement contre ses lèvres. Il se reprit alors et rompit le baiser. Il la redéposa au sol mais la garda dans ses bras, posant son front contre le sien.
« Il vaudrait peut-être mieux… arrêter ? » suggéra-t-il.
« Non, » dit fermement Aloy en passant une main sur son torse, jouant avec le col de sa tunique. « Non, on ne s'arrête pas. »
« Aloy… » souffla-t-il, presque au supplice.
Elle le défia du regard. Il avait toujours aimé cela, chez elle : sa détermination.
« Sauf si toi, tu veux arrêter, bien sûr, » dit-elle d'un ton légèrement moqueur.
En réponse, il reprit ses lèvres avec ardeur et elle y répondit avec avidité. Comme s'il avait envie d'arrêter ce qu'il désirait depuis si longtemps !
Aloy était en train de soulever sa tunique et la fit passer par-dessus sa tête. Il dut cependant l'aider, étant donné qu'il était plus grand qu'elle. Quand la tunique fut au sol, il la vit alors regarder ses tatouages avec attention. Elle tendit une main un peu hésitante vers son épaule et suivit du bout des doigts les lignes et les courbes. Cela l'amusa un peu, de voir à quel point elle était fascinée par ses tatouages.
Elle leva les yeux vers lui et il glissa une main dans ses cheveux.
Il l'interrogea silencieusement du regard et elle répondit en se collant contre lui, cherchant à nouveau ses lèvres.
°o0o°
La chaleur du corps nu d'Aloy contre le sien était la meilleure sensation qu'Érend n'ait jamais connue. Ses cheveux étaient étalés tout autour d'elle et en partie sur lui aussi. Un bras entourait on épaule et la maintenait contre lui tandis qu'elle avait enroulé ses jambes autour des siennes.
Il savait qu'elle ne dormait pas, car ses doigts jouaient soit avec les poils qui parsemaient son torse, soit avec le tatouage sur son épaule. Cela le chatouillait un peu mais ce n'était pas désagréable.
« Est-ce que ça signifie quelque chose en particulier ? » demanda-t-elle, alors que son doigt retraçait une fois encore le motif sur son épaule.
Il baissa les yeux, appréciant la vue qu'il avait sur la jeune femme, couchée sur son torse, jouant avec son tatouage. Il sourit.
« Ça signifie que j'aurais dû me douter que je ne gagnerais pas mon pari contre Ersa, » dit-il en haussant une épaule.
« Un pari ? » s'amusa-t-elle. « Tu veux dire que tu t'es fait ça sur les deux épaules uniquement parce que tu as perdu un pari ? »
« La première épaule était un pari, » dit Érend. « La deuxième, c'est parce que je voulais que ce soit symétrique. »
Elle leva la tête pour le regarder, posant son menton sur son torse. « Je me demande quel pouvait bien être ce pari. »
« Disons que ça impliquait beaucoup d'alcool et la chasse d'un Veilleur, » dit Érend, un rictus aux lèvres.
Aloy secoua la tête et se réinstalla confortablement sur son épaule. Elle continua de dessiner encore et encore son tatouage et il soupira de bien-être.
« Et pourquoi ce motif ? » demanda-t-elle, toujours aussi curieuse.
« Oh, c'est Ersa qui a choisi, » dit-il. « Elle avait le même motif à l'épaule droite. Uniquement sur la droite. »
« C'est un peu comme un tatouage de famille, alors, » dit-elle, pensive.
« Ouais, on peut dire ça, » dit Érend. « En tout cas, quand je vois à quel point tu aimes mes tatouages, je suis heureux d'avoir perdu mon pari contre Ersa. »
« Tu veux dire que tu n'aurais jamais fait de tatouage sans cela ? » s'enquit-elle.
« Probablement, » dit-il. « Je n'étais pas vraiment attiré par cela avant. Je ne voyais pas l'intérêt. Puis y a eu le pari. Puis y a eu la seconde épaule. Puis il y a eu tes regards. Et maintenant je me dis que je me ferai bien un autre tatouage pour continuer à attirer tes regards sur moi. »
Elle leva la tête vers lui et lui sourit. « Crois-moi, tu n'as pas besoin de ça, » dit-elle. « Tu attirais mes regards bien avant que je ne voie tes tatouages. Et je trouve que ces deux-là sont suffisants. »
« Ainsi soit-il, alors, » dit-il. « L'Élue a parlé. »
Elle ricana doucement quand il l'affubla du nom que lui donnaient les Noras, sachant qu'il n'y donnait pas la même connotation. Elle se blottit un peu plus contre lui et ferma les yeux.
« Érend ? » dit-elle.
« Hmm ? »
« Je t'aime aussi. »
Aussitôt, il roula sur elle, la prenant par surprise, à en juger par le petit couinement qu'elle poussa. Il était maintenant sur elle, la regardant dans le fond des yeux. Il l'embrassa alors comme si c'était la dernière chose qu'il allait faire sur Terre et elle y répondit.
Quand ils furent tous les deux délicieusement à bout de souffle, il se redressa.
« Tu peux répéter ? » demanda-t-il, le plus sérieusement du monde.
Elle rit légèrement, passa ses bras autour de son cou pour l'attirer à elle et murmura, sur ses lèvres :
« Je t'aime aussi. »
