Note
Tamamo-no-mae est la kitsune la plus célèbre du folklore japonais. Un jour, j'écrirai un truc sur elle :D.
Lorsque Naruto ouvrit les yeux, il avait l'impression de ne pas avoir dormi. Sasuke lui annonça que c'était sans doute parce qu'il était beaucoup trop tôt pour être debout, mais, lui aussi, quelque chose l'avait réveillé. Le brun avait d'ailleurs la désagréable sensation que sa fatigue l'avait réveillé et il se demandait depuis quand il n'avait pas eu cette réaction.
« Depuis notre entraînement à l'adhésion du chakra, chez Tazuna », répondit Naruto.
Sasuke avait connu cette sensation à plusieurs reprises entretemps, jusqu'au jour où il s'était laissé aller à la marque d'Orochimaru. Toutefois, il devinait sans mal que la quantité affolante d'énergie présente dans le corps de Naruto, et l'étiolement progressif du sceau du démon, l'avaient empêché, par la suite, de se trouver dans cet état.
Dans ce cas, ce n'était pas l'exercice physique qu'ils payaient à présent. Sasuke était conscient qu'une partie de son chakra s'était naturellement consacrée à apaiser son postérieur malmené. Même au vu de l'intensité de leurs ébats, pourtant, il n'aurait pas dû se sentir si faible.
« Attends. T'as dit chakra ? » bondit-il soudain.
Ils avaient décidé de petit déjeuner et de lézarder un peu avant de repartir, puisque le sommeil ne voulait plus d'eux. Il était en train de mâcher une large portion d'omelette sucrée lorsque la réplique de Naruto avait frappé sa logique encore flottante.
Son camarade hocha la tête, la bouche également pleine, et lui jeta un coup d'œil ahuri en guise d'interrogation. Le brun prit le temps de déglutir avant de poursuivre :
« À ton avis, combien il y a de chances pour qu'il n'y ait pas que les portes scellées qui absorbent le chakra ? »
Sasuke regarda Naruto comprendre sa question, aussi rapidement que son cerveau embrumé le lui permettait. Il attendit patiemment que le blond ait englouti une autre gorgée de thé et une autre de riz collant.
« Gouah !? » postillonna-t-il enfin, les grains blancs giclant de sa bouche en tous sens.
S'il n'était pas si inquiet, Sasuke aurait éclaté de rire.
« Ça expliquerait notre état, et la véritable difficulté de cette mission : non seulement les portes sont incassables par des jutsu, mais les murs, peut-être tout l'environnement, ont été conçus pour se nourrir du chakra des visiteurs et ainsi baisser leur endurance. On s'est méfiés de l'eau à tort. C'est bien plus grave qu'un peu de poison. »
Cela expliquait également comment des portes aussi lourdes pouvaient s'ouvrir sans mécanisme apparent. Les sceaux n'étaient pas ninjas ; les techniques utilisées, au contraire, permettaient de réduire les plus puissants guerriers du continent au rang de simples civils.
« Merde. Je me disais qu'au pire, on pouvait prendre une petite journée de plus, mais c'est plus une option, hein ? »
Sasuke fit un signe négatif de la tête. Naruto aurait pu survivre plus longtemps, lui, avec les ressources de son monstre. Ce n'était pas son cas, encore moins avec le chakra que le sceau, sur son épaule, pouvait faire exploser : il n'en serait que plus épuisé au bout du compte, devant tenir sur la durée et non écraser un adversaire unique.
Secoué par le constat, Naruto le fixait avec intensité, comme s'il tentait de déchiffrer ses réflexions.
« Faut qu'on se casse d'ici. »
Avait-il constaté à quel point il était affaibli ? Le sentait-il, poussé par l'instinct de la bête en lui ? La bête, elle, n'avait-elle rien perçu jusqu'alors ?
Il osa poser la question, souhaitant détourner l'inquiétude de Naruto de sa personne. Il allait bien. Bon, pas bien, mais il survivrait. Il avait déjà vécu pire.
« Je crois que je l'ai trop bloqué hier pour qu'il le remarque… Là, il essaie de me dire que c'est de ma faute, alors qu'il a expressément demandé à ne pas être témoin de cette mission. Ta gueule, espèce d'hypocrite, et si Sasuke a vu juste, je vais devoir te garder avec moi aujourd'hui. J'ai pas envie qu'on se fasse avoir. »
Sasuke avait fait semblant de ne plus écouter la conversation dès le moment où Naruto s'était adressé au Kyûbi. Pourtant, contrairement à son habitude, il trouva l'échange plutôt amusant.
« Genre, tomber dans les pommes puis me réveiller dehors, dans ton cerveau, avec Sasuke dans la gueule parce que tu as voulu nous sauver les miches avec ta créativité habituelle, et que "sauver" Sasuke pourrait aussi bien signifier : le becqueter par erreur quand tu défonceras la montagne à coups de tête. »
Cette fois, Sasuke ricana ostensiblement. Dire qu'il avait toujours reproché à Naruto son manque de subtilité… Le Kyûbi était pire, comme un animal de compagnie conditionné au caractère de son maître. Ou bien était-ce le caractère du renard qui avait influencé le blond depuis sa plus tendre enfance ? Devait-il remercier Kurama pour Naruto ? En partie, oui ; en bien comme en mal, le démon faisait partie du jeune homme et était responsable de ce qu'il était devenu, tout en étant responsable des souffrances qu'il avait endurées et qui l'avaient aussi forgé.
« Allez, vous deux. Le moins de temps on passera ici, le moins de chances j'aurai de me faire "becqueter". »
Naruto leva les sourcils, surpris. Sasuke lui adressa un petit clin d'œil et le blond se détendit, pouffant à son tour.
Mince, Sasuke était capable de faire des clins d'œil aux gens ? Pour annoncer qu'il faisait une blague ?! Naruto tenta maladroitement de cacher son trouble. Ce type de micro expression, fugace, correspondait bien au caractère que le masque de son compagnon avait révélé. Pourtant, y être confronté lui semblait toujours inédit, comme s'il lui était encore possible de découvrir de nouvelles nuances ou facettes à ce visage dépourvu de maquillage.
À présent qu'ils étaient certains de devoir terminer la mission au plus vite, Naruto savait qu'il n'aurait pas le temps de transmettre à son partenaire tout ce qu'il avait envie de lui confier. Quand trouverait-il une opportunité ? Trop tard ? Oserait-il pendant qu'ils seraient en train de courir vers leur prochain lieu de fornication ? Ou bien avait-il été stupide de ne pas penser que, peut-être, vu la façon dont son coéquipier se laissait aller durant le sexe, c'était encore le meilleur moment pour un aveu ? Y songerait-il, face à la fougue du brun ?
« Pourquoi tu lui dis pas simplement quand tu en as envie ? »
Naruto sursauta. La journée passée, où il avait censuré ses activités à son colocataire, lui avait fait oublier que ses réflexions avaient un spectateur assidu.
« Parce que… c'est compliqué, avec Sasuke, tu vois ? »
Le Kyûbi secoua la tête. Pour Naruto, ce fut comme si une part de lui s'ébrouait au loin, stimulée par l'intérêt que suscitait cette conversation.
« Ah. Parce que c'est moins compliqué de tout garder pour toi et de te questionner sans fin ? Tu comptes quand même pas le demander en mariage, j'espère ?
— Bien sûr que non. »
Alors, quel était le problème ?
Naruto s'énerva : Sasuke venait tout juste de se révéler à lui ; il ne voulait pas le brusquer. En revanche, il avait l'intime conviction qu'une fois sorti de cette grotte, s'il ne faisait rien pour faire avancer leur relation vers autre chose qu'un contexte flou d'obligations et de désirs enflés par la nouveauté, il serait trop tard. Il avait une plage de dix heures pour se déclarer, proposer un truc, n'importe quoi.
« Sex friends, si tu veux y aller mollo. Il a l'air d'aimer ça, avec toi, et j'ai cru comprendre qu'il te trouvait plus beau gosse que cet acteur de votre espèce là, votre version gentille de Tamamo-no-mae… ?
— Sauf que j'ai pas envie de mentir, Kurama… »
Il ne mentait pas, non ? Il voulait continuer à coucher avec monsieur glaçon fondu – oui, le démon avait retenu ça aussi –, non ?
« Mais je me vois pas me contenter de coucher avec lui. Pas maintenant qu'il m'a montré tout ça ! Et je suis nul pour cacher mes sentiments, ce serait juste bizarre… Et le connaissant, il le prendrait mal d'une façon ou d'une autre…
— Mais du coup, tu veux lui dire quoi, en fait ? Je comprends plus, là.
— Que je l'aime ? »
Une main blanche stoppa sa course. Ils étaient partis en catastrophe dans le but de commencer tôt, et d'en finir au plus vite avec cet endroit qui se nourrissait de ce qui, pour les ninjas, était presque de l'énergie vitale.
Naruto fut si choqué par ses propres mots qu'il manqua heurter la paume, mais ses réflexes furent plus efficaces que sa conscience : il freina à temps. Sasuke venait de lui éviter une deuxième rencontre musclée avec une porte de roc sombre.
« Quoi ?! »
Son coéquipier lui jeta un petit coup d'œil lubrique, l'air de signifier qu'il était tout à fait disposé à recommencer leurs ébats dans la seconde.
« Oh, merde ! » répondit Naruto à son démon.
Merde, merde, merde. J'ai pas dit ça ? C'était ça ? C'est ça, le problème ? C'est ça, le putain d'éléphant dans la pièce ?
« Gamin, panique pas, tu veux ? C'est pas grave, d'être amoureux. Et… franchement, t'avais jamais envisagé ça, depuis le temps que tu lui cours après ? Il t'obsédait adolescent, tu peux pas te passer de sa présence, il te manque tout le temps… Ouais, ça arrive avec des amis aussi, ce genre de chose, mais visiblement t'es pas… comment disait ta pote blonde brutasse, là ? Aromatique ?
— Aromantique, espèce de sac à puces, c'est pas bien de se moquer de ce qu'on comprend pas. »
Le Kyûbi émit un râle vexé, marqua une pause puis, au lieu de protester à l'injure, soupira :
« En fait… j'ai jamais connu autre chose que du désir sexuel, et j'ai pas l'impression d'être capable de ressentir tout ce bazar d'émotions un peu dégoûtantes que je perçois dans tes tripes en ce moment. Ça me dépasse. J'ai longtemps pensé que les gens se prétendant amoureux exagéraient, comme quand tu disais aimer Sakura. Mais toi… tu peux pas me mentir et… bah, je te comprends pas. Vraiment. »
L'aromantisme de Kurama était évident, à présent formulé. Autant que l'obsession de Naruto pour Sasuke ne pouvait s'associer à autre chose que de l'amour. Lorsqu'il était à sa poursuite, adolescent, il avait cru à sa volonté d'être fidèle à leur amitié, à sa promesse envers Sakura, à l'impression que sans Sasuke, il ne pourrait jamais atteindre son rêve. Il se pensait hétérosexuel : il n'avait pas même réalisé qu'il lui était possible de craquer pour un garçon. Il n'avait jamais fait le rapprochement.
Plus tard, jeune adulte, il avait découvert son désir pour les hommes, mais, trop engoncé dans des années d'émotions travesties par sa relation bancale avec son rival, il n'avait jamais projeté cette attirance sur le brun.
« Hé. T'as pas envie ? »
Sasuke le fixait étrangement, comme s'il avait encore peur de son rejet. Pourtant, même dans ces circonstances où son âme errait dans les méandres de la prise de conscience, même à cet instant où il aurait voulu s'accroupir et souffrir d'une réflexion trop intense pour lui, la silhouette de Sasuke le fascinait.
Son coéquipier s'était déjà départi de son haut et suffisamment approché pour être touchable. Le matelas gisait au sol, indécis. S'était-il perdu si longtemps dans son esprit ? Ou bien Sasuke était-il aussi avide que la veille ?
Celui-ci continua de le fixer et fit un pas en avant. Naruto sentit ses mains saisir ses hanches, puis ses lèvres se hasarder à un baiser. Il y répondit par évidence. Sasuke était attirant même dans ces moments de doute, et la soudaine tendresse dont il faisait preuve lui plaisait davantage encore.
Merde.
Il aurait dû demander un temps mort, de quoi réfléchir un peu, de quoi en profiter pour lui avouer, mais il n'était pas prêt. Et comment pouvait-on décemment résister au désir de Sasuke et à ses avances attentives ?
Des lèvres jaillit la langue, le front se collant à ses cheveux et les mains le rapprochant de son pair. Sasuke était étrangement doux, comme s'il avait peur de briser quelque chose en lui. L'avait-il surpris dialoguant avec ses démons ? Avait-il saisi l'importance de ce moment intime, au point qu'il tentait de l'en sauver sans le brusquer ? Sasuke était doté d'une étonnante empathie, il le savait, désormais. Ah… l'aimer déjà et, enfin, profiter de ces facettes qu'il avait aperçues derrière le masque…
Et puis zut, on verra plus tard pour la déclaration d'amour. Si j'ai les couilles de la faire.
« C'est ça, tes couilles sont censées servir à autre chose, là. »
Naruto sursauta, grogna, pouffa, et bava allègrement lorsque Sasuke se détacha de lui. La surprise se lisait sur le visage du jeune homme. Il redoubla d'hilarité.
« Excuse-moi. Ça va être plus difficile pour moi, aujourd'hui, si je peux pas bloquer Kurama. Il… comment dire…
— Ne me dis pas qu'il va s'amuser à jouer au commentateur télé ? »
Il y eut un silence, puis Naruto souffla :
« Le connaissant, puisqu'il ne peut pas échapper aux images, c'est exactement ce qu'il risque de faire. »
Dans son esprit, le renard éclata de rire et se frotta les pattes.
« Comment t'as deviné ? »
Sasuke vit rouge au même moment. Littéralement.
En un instant, Naruto perdit le fil de la conversation et le brun fut en lui, dans cet endroit sombre et humide qui, depuis que le démon était libre, avait tout de même gagné en salubrité. Le renard n'était plus derrière une cage, et Sasuke s'avança vers le monstre tandis que Naruto restait en retrait, soufflé.
« Écoute-moi bien, saleté de renard. »
Le Kyûbi haussa un sourcil, dardant ses yeux fous sur la frêle silhouette de l'Uchiha.
« Si tu fais foirer ne serait-ce qu'une seule ouverture de ces portes, je reviens ici, je t'hypnotise, et je t'humilie à tel point que tu n'oseras plus jamais ressortir du bide de Naruto, quitte à ce qu'il en crève.
— Hé !
— C'est compris ? »
Les sourcils roux du monstre se froncèrent davantage, puis il éclata de rire.
« Je n'ai aucune raison de faire foirer vos parties de jambes en l'air, gamin ! Ce sera pas de ma faute si ton petit copain est incapable de se concentrer ! »
Derrière Sasuke, Naruto s'étrangla à la mention et fit de grands signes au Kyûbi pour lui demander de se taire. Sasuke conserva son sérieux, comme si le terme ne l'avait pas touché, et hocha la tête.
« Bien. »
Un instant après, ils étaient dehors.
« Rappelle-moi de me laver les yeux et les oreilles quand vous serez ressortis, par contre, parce que même si je me tiens à carreau, je vais devoir subir un certain nombre d'informations indésirables. »
Naruto ricana et retrouva le lac de légende dans les yeux de Sasuke. Son air revêche. Son petit pli au coin de la lèvre. Son assurance puérile. Sa beauté diaphane. Son regard encore brûlant de l'utilisation du Sharingan.
« Pas que je le fasse à cause de ce connard d'Uchiha. J'ai ma fierté, tout de même. »
C'était justement parce que Kurama avait sa fierté que Naruto le suspectait de se plier aux menaces de sa némésis. Oh. Peut-être était-ce à cause de l'influence inconsciente du renard qu'il avait toujours perçu Sasuke comme tel ?
« Commence pas, petit. Et occupe-toi de l'autre frustré, là. Sinon il va croire que je te déconcentre. »
Naruto adorait entendre son ami râler. Autant qu'il aimait voir Sasuke s'énerver sur tout et n'importe quoi. L'aspect trivial de ces jérémiades les replaçait dans une réalité confortable, dans le cocon de sécurité où tout ninja appréciait de se retrouver, au moins psychologiquement.
Il ne se fit pas prier. Encouragé par la bonne volonté de son pair, il embrassa de nouveau les lèvres avides, glissa sa langue de lui-même, tenta des mouvements, des gestes inédits.
Ils finirent par s'écrouler sur le duvet tandis que Sasuke continuait de pester de temps à autre contre le caractère envahissant du renard. Le Kyûbi, loin de l'esprit du blond, rouspétait allègrement.
Naruto enleva son T-shirt d'un geste pressé, puis souffla :
« Laisse-moi deviner… pénétration ? »
Son vis-à-vis hocha la tête en se mordant la lèvre. Évidemment, il était déjà en train d'éplucher les papiers restants pour avoir un aperçu de leur journée.
« La porte suivante aussi, et celle d'après. Ensuite, c'est… je sais pas trop, il faut juste un orgasme, j'ai rien vu d'autre en particulier.
— Tant que c'est pas juste avec les tétons… »
Le sourire en coin se dessina, ironique.
« J'essaierai avec les tiens, pour la peine. »
Naruto se redressa pour se débarrasser de son pantalon et arracher celui de Sasuke au passage. Il ne prit pas le temps de remonter son corps et fondit sur le gland face à lui. Le brun gémit et abandonna sa liste. De toute façon, c'était la douzième et dernière porte. Ils y parviendraient forcément. Ils étaient faits pour cette mission.
Cette première séance commença aussi tendrement que possible, tout en étant franchement inconfortable : le chakra manquant, personne ne s'était remis de la veille, encore moins les muscles et chairs de Sasuke. Son compagnon sentit qu'il n'était pas à l'aise. Les va-et-vient déclenchaient des picotements désagréables. Mais cela passait à chaque fois que Naruto se consacrait à lui, calme et inquiet, ressentant les contractions et grimaçant en conséquence. Sasuke parvint à y trouver son compte, lorsque son anus fut suffisamment échauffé pour ne plus percevoir les séquelles de leurs activités précédentes.
Il dut expliquer tout cela à Naruto, lui dire que ce n'était pas grave, que c'était il ne savait quoi d'irrité à cause des frottements ou… peu importait, parce qu'il était capable d'apprécier l'instant et de jouir grâce à lui. Il fallait juste qu'ils se dépêchent : plus ils retardaient la fin de leur séjour, moins ils seraient en position de réussir leur mission.
Naruto avait froncé les sourcils et tenté de protester, mais, dans le ciel d'orage, Sasuke avait perçu ce désir inextinguible de faire ses preuves. Il y avait répondu en embrassant son compagnon à pleine bouche, et s'était demandé comment il avait pu survivre jusqu'alors sans un tel carburant.
Naruto embrassait mal, en soi. Sasuke avait l'impression qu'il voulait lui dévorer le menton, que leurs dents s'entrechoquaient trop, et que leurs appendices n'arrivaient pas à s'accorder. Son camarade était aussi incapable de bouger sa langue en même temps que ses reins, dans un problème de synchronisation beaucoup trop cocasse. Toutefois, Naruto embrassait comme on aurait pu se l'imaginer de sa part : avec passion, sans réfléchir, sans chercher à être parfait. Il essayait de transmettre, par cet échange de fluides buccaux, le bien-être qu'il ressentait et l'affection qu'il éprouvait pour son partenaire. Par ses baisers maladroits, Naruto tentait d'aimer. Et ce seul effort transformait son hésitation en réussite.
Pourtant, rien ne valait le regard que son ami posait sur lui, nuages de pluie à travers lesquels perçaient des rayons de soleil, reflets azur enluminés de topaze. Le masque de Naruto n'avait jamais su camoufler tant de nuances splendides. Et c'était parce que tout l'être de Naruto résidait là, dans sa prunelle, de sa superbe bienveillance à l'horreur de son plus grand démon, que Sasuke l'aimait et l'admirait autant. Parce que tout le monde voyait ce masque infirme et méprisait son inefficacité tout en étant incapable de deviner ce qu'il cachait, Sasuke plongeait dans ce gouffre avec une précipitation démesurée.
Naruto s'appliquait à frôler les zones qui le stimulaient physiquement. Sasuke, dans le ciel dont les éclairs déchiraient l'azur, trouva cette attention et s'en saisit pour déclencher le frisson intérieur qu'ils recherchaient tous deux. Il s'effondra bien avant le blond, qui se retira immédiatement, générant un râle de douleur. Sasuke l'entendit se masturber et jouir une minute après lui. Il n'avait pas eu la force de l'aider, trop hébété par l'orgasme.
Note
Ça y est, Naruto a eu sa révélation !
Je dois admettre que j'avais un peu oublié de faire intervenir Kurama jusqu'à présent, mais comme il ne voulait pas voir ça, au début, ça se tient. Je suis quand même contente de le revoir, je le trouve chou . Et vous ? :D
