Ils étaient repartis rapidement après que Sasuke avait réveillé Naruto d'un coup de doigt dans les reins. Le blond avait glapi, maugréé et ri. Puis, il avait décidé qu'il en avait assez de se déshabiller et se rhabiller toutes les heures, avait fourré ses affaires en boule dans un rouleauception, et avait accroché la sacoche, ainsi pleine à craquer, autour de sa taille, avant d'enfiler ses chaussures et de se mettre en route.

Voir Naruto avancer d'un pas de randonneur, nu à l'exception de deux objets qui n'auraient pas dû être la priorité vestimentaire d'une personne normale, déclencha en Sasuke une série de petits gloussements incontrôlables. Et en Naruto l'envie de coucher avec Sasuke séance tenante.

Les dernières portes semblaient plus proches les unes des autres. Naruto émit l'hypothèse que les constructeurs n'avaient plus assez de montagne pour terminer le labyrinthe, Sasuke préféra imaginer que les ouvriers et ouvrières en avaient assez de creuser et s'étaient mis en grève. Ou que le commanditaire n'avait plus les moyens. Ou que la source chaude s'était tarie. Pas que cela laissait présager quelque chose de mauvais quant à la difficulté de franchir les… Deux. Dernières. Putain. De portes.

« Et maintenant ? »

Naruto était plus déterminé et plus calme que jamais. Il avait à peine eu le temps de se rendre compte que Sasuke avait plus ou moins accepté de sortir avec lui, même si, dans les faits, il ignorait totalement ce que cela pourrait donner en vrai. Il avait pris le parti de cesser de se poser trop de questions. D'une part, parce que ce n'était pas son fort, d'autre part, parce que de toute façon, comme le lui avait fait remarquer Kurama, ça ne servait à rien.

Sasuke consulta le dernier feuillet, le tenant désormais comme si celui-ci allait lui sauter à la figure, pondre des œufs dans sa bouche et attendre que ceux-ci éclosent en déchirant l'abdomen de leur hôte.

« Miraculeusement, pas de pénétration anale. »

Naruto soupira de soulagement. Il n'avait pas très envie d'être uke à nouveau, préférant tout de même le rôle de pénétrant, et Sasuke semblait à bout de forces, même s'il le cachait bien. Le blond voyait ses jambes trembler de temps à autre.

« Contrairement à la dernière porte, qui en exige deux, visiblement. »

Naruto le fixa, surpris.

« C'est tout ? Deux d'affilée ? Il suffirait de sortir et de rerentrer ?

— Non. Je pense qu'il faut jouir deux fois chacun et que c'est ça qui fait le compte. »

Oh. Donc, ils étaient loin d'avoir terminé…

Sasuke allait-il tenir le choc ? Naruto n'avait pas encore besoin de puiser dans le chakra du Kyûbi, mais si l'Uchiha était un monstre d'endurance, il commençait à sérieusement s'inquiéter. Il secoua la tête. Perdre du temps à ce genre de masturbation psychologique ne risquait pas de leur permettre de sortir plus vite d'ici.

« Tu veux que je te suce ? »

Sasuke leva la tête, l'air tout à coup beaucoup moins contrarié par les instructions.

« D'accord, mais tu enlèves ce que tu portes. C'est trop ridicule pour que j'arrive à bander. »

Naruto parut scandalisé.

« Ah bon ? Je trouvais que ça faisait très "costume de ninja sexy" », fit-il remarquer en prenant la pause, une main derrière sa nuque et l'autre soutenant ses bourses dans un geste désinvolte.

Naruto était toujours prêt à faire quelque chose de stupide, même lorsqu'il s'agissait d'érotisme. Il était fasciné par la façon dont Sasuke répondait aussi bien à son sérieux qu'à ses provocations, et ne voyait pas pourquoi son excitation naissance, sacoche et chaussures équipées, ne pourrait pas tout autant lancer leur séance.

Il se caressa lascivement, se mordit la lèvre en fixant ostensiblement son coéquipier, puis persista jusqu'à ce que son phallus soit entièrement dressé. La porte se mit à rosir, empêchant Naruto de vérifier si Sasuke avait rougi lui-même ou si son pénis était aussi indiscipliné que la moyenne des gens.

Dans le lac de légende, Naruto perçut un clapotis étrange, un bruit décalé qui n'aurait pas dû se trouver là. Sasuke avait pouffé avec les yeux, et au milieu du reflet sombre, il se vit tel que son pair le voyait à cet instant : vêtu de son haut en résille habituel, équipé d'un short moulant de même matière, ouvert à l'aine, ses jambes toujours bottées largement écartées, comme dans une version gay des photos du magazine Playboy.

Il se demanda brièvement à quoi ressemblerait Sasuke dans ce genre de situation, et le brun lui apparut sous son plus beau jour, de dos, fesses dirigées vers l'objectif. Chaussé, les bras couverts de bandages, le sweat à col ample tombant sur ses reins, ses cuisses entourées de sacoches à scratch d'où dépassaient shuriken et kunai. La tête était tournée vers l'observateur, un peu tordue, et arborait le petit sourire en coin qui se fichait de vous et l'air revêche coutumier de Sasuke. On voyait absolument tout, depuis les testicules en passant par le bout du gland luisant, jusqu'à l'attirant anus encore serré. Et l'expression de Sasuke, plus que ce cul indécemment offert, criait : « Je te défie de me baiser assez fort pour que ça me satisfasse ».

Naruto déglutit. Il avait baisé Sasuke onze fois très exactement, en comptant toutes les portes et leurs premiers ébats dans la tente. L'envie aurait pu retomber. Les délires assouvis, l'émoi de la découverte derrière lui, il aurait pu se dire qu'il était comblé. Qu'il n'éprouverait plus cet appétit irrésistible, cette fascination. Mais Sasuke était un fantasme sur pattes, et même cent parties de jambes en l'air en sa compagnie n'auraient rien changé au désir que l'on pouvait ressentir pour lui. Qu'il pouvait ressentir pour lui.

Cependant, il décida de se débarrasser de son équipement. Il n'avait pas envie de faire un faux mouvement et de se retrouver avec une arme plantée dans le derrière. Par contre, Sasuke ne lui laissa finalement pas le temps d'enlever ses sandales. Son camarade avait tout juste pris la peine de déplier leur duvet et se dirigeait à présent vers lui. Un bruit de braguette qui se baisse attira l'attention de Naruto sur l'entrejambe de son compagnon, que celui-ci dégageait de son tissu. Il était déjà trop près pour que Naruto n'ait pas envie de s'agenouiller afin de continuer à admirer la verge. Il la goûtait l'instant d'après, trop avide de dévorer Sasuke de la tête aux pieds. Le brun émit un gémissement de bien-être et, sûr de ses techniques, Naruto ne se fit pas prier pour tenter de le faire geindre un peu plus fort.

Il passa un long moment à pratiquer des allées et venues sur le membre avant d'en lécher patiemment le bout, glissant sa langue contre la fente, gobant le tout jusqu'à pouvoir presque déglutir autour. Sasuke frissonnait à chaque fois qu'il allait si loin, mais le frôlement de sa glotte lui donnait trop envie de vomir pour pousser davantage. Il s'y essaya plusieurs fois encore, dans le but de s'y habituer et de générer d'autres frémissements chez son pair.

Il accéléra, ralentit, aspira doucement une gonade et recracha un poil qui lui chatouillait le palais. Voyant que Sasuke prenait ses aises, il avait commencé à se masturber. Il humecta ses doigts dans le but de caresser la peau fine entre les testicules et l'anus, espérant déclencher de nouvelles sensations chez son camarade. Sasuke gémit de plus belle, marmonnant un petit « Naruto… » étranglé alors que ses yeux se fermaient. Une main pâle dut se retenir à une épaule mate afin que le corps blanc ne s'effondre pas. Naruto commençait à avoir mal aux genoux – évidemment, personne n'avait pris le temps de se relocaliser sur le matelas –, mais il était également proche de l'extase. Sasuke était trop sexy pour que l'on n'ait pas envie d'éjaculer sur ses tibias ciselés à la moindre réaction érotique de sa part.

Naruto redescendit jusqu'à la base du membre pour le lécher encore et en profita pour souffler :

« Sasuke, je risque de…

— Déjà ?! »

Naruto voulait simplement prévenir, mais il ne s'attendait pas à tant d'étonnement. Alors qu'il s'apprêtait à gober la hampe à nouveau dans le but de faire jouir son amant à peu près au même moment que lui, il rougit et se recula.

« C'est ta faute. T'es trop excitant. »

Sasuke le regarda et haussa un sourcil.

« T'es trop excitant aussi, Naruto. Je serais déjà venu depuis longtemps si j'étais pas complètement vide. »

Oh. « Déjà » dans ce sens-là. Naruto eut besoin de plusieurs secondes de réflexion pure et dure avant d'intégrer le problème. Cela se lut sur son visage, car Sasuke attendit cet instant pour développer la solution qu'il tenait en main :

« Il va me falloir un autre orgasme sec. Je sens que je pourrai pas autrement. »

Naruto avait cru comprendre que ce genre d'orgasme n'était pas des plus faciles à atteindre et, surtout, il ne se voyait pas : petit un, recommencer une session bestiale comme celle où Sasuke avait joui ainsi – ne serait-ce que pour ménager son fessier –, mais aussi, petit deux, solliciter le reste de sa personne, privée de chakra depuis déjà trop longtemps, et petit trois, dépenser de l'énergie démoniaque pour ce type de comédie, sachant qu'elle serait certainement nécessaire par la suite.

Il n'eut pas le loisir d'exposer ces arguments à l'oral : pour une fois, son compagnon semblait prêt à être raisonnable. Était-ce parce que Naruto lui avait assuré qu'il ne céderait plus à ses caprices ? Naruto doutait fort d'être capable de ne pas céder au moindre caprice de Sasuke. Si Sasuke lui avait avoué que son plus grand fantasme était de l'imaginer en tenue de soubrette, avec toute la panoplie des talons aiguille, des petits bonnets à dentelle, des « Goshujin-sama » et autres fantaisies, il y aurait sans doute souscrit – même s'il aurait été infichu de garder son sérieux.

« Je vais quand même avoir besoin de stimulation… »

Le brun semblait réfléchir sincèrement à la question. Il était toujours bandé, et Naruto ne résista pas à donner un coup de langue au sexe sous ses yeux.

« Aah ! »

Il ricana, fier de son effet, et Sasuke le pardonna d'un coup d'œil mutin.

« Je pourrais avec mes doigts, tu crois ? demanda alors Naruto avant de reprendre quelques caresses buccales, décidant que cela ne pouvait pas faire de mal de stimuler Sasuke en attendant.

— On peut toujours essayer, mais les doigts arrivent jamais à se placer dans le bon sens, je trouve.

— Mais qu'est-ce qu'on pourrait mettre d'autre, à ce moment-là, si c'est pas… »

Naruto s'arrêta net.

« Je sais ! »

Sasuke l'observa se relever, surpris, mais il obtempéra lorsque le blond le guida jusqu'au matelas délaissé. Là, ce dernier enleva enfin ses chaussures, s'assit en tailleur et demanda :

« C'est toi qui as les sex-toys de Sakura ? »

Sasuke s'étouffa consciencieusement. Naruto éclata de rire, mais son vis-à-vis se reprit assez vite pour extirper de sa rouleauception un sac plastique au contenu suspicieusement coloré. La porte, à leurs côtés, donna l'impression qu'elle vibrait de joie à l'idée de rencontrer des camarades.

« Pourquoi c'est toujours rose, putain ? »

Naruto n'en avait pas la moindre idée. Ce n'était pas comme si les fluides étaient roses eux-mêmes, ou comme si on ne pouvait pas jouir avec un gode jaune poussin. Seuls les sex-toys vraiment originaux se départissaient de ce type de couleur.

Parmi les trouvailles de Sakura – ils essayèrent tous les deux de ne pas songer à cette provenance –, Naruto était persuadé d'avoir repéré un machin de forme arquée, dont l'un des bouts, rond et gonflé, devait servir de stimulateur prostatique, tandis que l'autre, équipé d'une sorte de zigouigoui perpendiculaire, pouvait caresser la peau des bourses en parallèle. Il exhuma l'objet d'un air vainqueur et constata avec soulagement que celui-ci était violet. C'était moins pire. Puis il réalisa qu'une petite télécommande accompagnait l'engin.

« Tu veux essayer ça ? »

Sasuke lui jeta un regard en coin où il lut à la foi la résignation, la curiosité et l'envie. Ce n'était pas comme s'ils avaient le choix, mais dans d'autres circonstances, son compagnon aurait clairement dit oui à la pratique.

L'outil était encore dans son emballage et il fallut d'abord l'en extirper – Naruto se coupa avec le plastique dur en tentant de le dépecer à coups de kunai –, le désinfecter et, comme Sasuke était paranoïaque – à raison, sans doute, Sasuke avait toujours raison, après tout –, lui trouver un préservatif de taille convenable.

Ils restèrent tous les deux un moment à observer cette sorte de minuscule aubergine parme, avec son zigouigoui de citrouille et sa capote lâche.

« On fait comment ? »

La question aurait pu paraître innocente, mais Sasuke comprit immédiatement où son compagnon voulait en venir et jeta au blond la petite télécommande.

« Vérifie qu'il y a des piles pendant que je le mets. »

Naruto ne se le fit pas dire deux fois. Sasuke en profita pour retrouver le lubrifiant, en enduire l'engin et se préparer à la hâte. Il avait accueilli bien plus imposant et il n'avait pas envie d'épiloguer. Lorsqu'il eut enfoncé l'objet en lui et eut assez gigoté pour le sentir contre sa prostate, il remarqua que Naruto le fixait, fasciné. Et qu'il bandait toujours. Lui-même, vidé, n'était pas certain que sa verge suivrait son excitation. Mais peu importait : le regard du blond sur lui valait toutes les érections du monde. Naruto avait envie de le prendre, clairement.

Sasuke s'allongea sur le matelas, prêt à en découdre. Le sextoy ne permettait pas de position assise, et son confort exigeait de lever les fesses et de conserver les jambes écartées. Naruto déglutit. Cramponné à sa télécommande, il rampa sur le duvet avant de se glisser entre les cuisses de son compagnon. Ensuite, il se coula contre son corps et enfouit son visage dans son cou. Sasuke le sentit respirer son odeur et saisit son crâne pour lui relever la tête. Naruto le fixa un instant, les yeux légèrement humides.

« T'es beau. »

Sasuke eut une expression surprise : il le savait bien, pas besoin d'insister. Pourtant, la façon dont Naruto avait prononcé ces mots était emplie d'une tendresse inédite. Comme si cette beauté n'était pas matérielle, comme si cette esthétique était liée à ce que Naruto seul discernait de lui, et que même son horreur la plus pure, peinte sur son visage démasqué, faisait partie de ce tableau érotique. Son ami avait-il enfin accepté sa part de noirceur ?

Il n'eut pas l'occasion de s'interroger plus longtemps : le blond s'était penché sur ses lèvres et y avait inséré sa langue. Il répondit au baiser, percevant la verge tendue et brûlante contre son aine. Naruto aussi était beau, et il n'avait pas besoin de le regarder pour le savoir. Il le sentait. En fait, la beauté de Naruto se découvrait jusque dans des recoins insoupçonnés : ce n'était pas le bleu de ses yeux qui les rendait si fascinants, c'était la lumière qui s'y trouvait. Ce n'était pas son sourire crispé, c'était la maladresse attendrissante qu'on y lisait. Ce n'était pas son corps, ignoré des sphères publiques à cause de son caractère déprécié, c'étaient ses gestes attentionnés de sculpteur de verre ; et bien que Sasuke se sentît traité comme une entité trop fragile qui ne lui correspondait pas, il était incapable de ne pas apprécier la façon dont ce corps contre lui dispensait tant d'égards à sa personne.

Naruto était resté sur ses coudes pour ne pas l'écraser et se contenait de bouger les reins contre lui, leurs peaux tirant et accrochant un peu trop. S'il n'avait pas été habité par le démon renard, il aurait sans doute attrapé un torticolis, à courber ainsi la tête pour l'embrasser passionnément. Sasuke agita sa langue et sa mâchoire. Il avait envie de mordre. De croquer à pleines dents dans cette boule d'amour faite homme. Il saisit les cheveux blonds à deux mains et commença à les masser furieusement.

Au même instant, une pulsation soudaine rappela à son cerveau que Naruto l'excitait par absolument tous les aspects de sa personne et que, affect et esthétique mis à part, son camarade était aussi plein de ressources et bourré de malice.

Sasuke haleta sous la stimulation : quelqu'un avait allumé la fonction vibrante du sextoy. Il ne résista pas à l'envie de claquer l'épaule de son partenaire. Naruto pouffa et s'écarta de lui tout en continuant de bouger les reins contre son sexe vaguement intéressé. Lorsqu'il lui sourit, Sasuke ne put s'empêcher de redresser le menton pour saisir de nouveau ses lèvres. Il mordit un coup, juste pour se venger, et se laissa bercer par la sensation nouvelle dans ses entrailles.

« Ça va ? » interrogea son coéquipier alors qu'ils se caressaient tendrement.

Il hocha la tête en grognant. Il sentait la stimulation faire son effet : il était prêt à ordonner à son corps de se soumettre à la volonté du vibromasseur, il savait que celui-ci réagirait selon son bon vouloir.

« Quand tu veux, Naruto. »

Son amant hésita, puis parut réfléchir. Il était toujours si comique de le voir faire que Sasuke ne sut retenir un petit sourire en coin. Le blond ne s'en aperçut pas, perdu entre deux cellules grises en voie de disparition.

« En fait, ça frotte trop. Je peux pas jouir comme ça, et j'ai quand même très envie de venir en même temps que toi. »

Oh. C'était logique. Naruto semblait pourtant bandé à en avoir mal. Sasuke était persuadé que quelques coups de langue suffiraient, mais il comprenait que son amant préfère une autre option. Le jeune homme avait presque l'air penaud. Sasuke n'en rit que davantage intérieurement, attendri, et tâtonna à la recherche du lubrifiant, qu'il avait forcément lâché à proximité, dans la précipitation.

« Je sais comment faire. »

Naruto le fixait, dans l'attente d'une nouvelle technique perverse pour mieux profiter l'un de l'autre.

Sasuke sentit à cet instant son bras le faire souffrir, comme s'il n'avait plus la force de le tordre ainsi. Il cacha sa grimace à son pair : le manque de chakra commençait à rendre ses muscles capricieux. Vite, il posa sa main tremblante sur ses cuisses et étala le liquide gélatineux partout où il le pouvait, jusque sur ses bourses et son sexe. Juste au cas où. Puis il répartit une autre dose de lubrifiant sur la hampe brûlante de Naruto, qui frissonna sous le froid qui lui faisait concurrence.

Sasuke referma distraitement le tube et fixa son vis-à-vis, surpris que celui-ci n'ait pas compris ce qu'il tentait de mettre en place. Naruto aurait rougi, sinon. Il le savait. Satisfait par cette dernière once d'innocence, Sasuke fit un effort louable pour relever ses jambes jusqu'à ce que ses chevilles se trouvent sur une des épaules de Naruto. En se contorsionnant en même temps, il parvint à faire en sorte que le pénis du blond soit coincé entre ses cuisses gluantes.

Cette fois, Naruto fit « Oh. ». Et une teinte cramoisie se répandit à vive allure sur tout son visage, ses trapèzes et jusque sur son torse. Sasuke lui adressa le petit sourire mesquin de celui qui sait ce qu'il fait, lui, au moins. Son amant déglutit et saisit les hanches pâles avant de souffler :

« OK, ça va être quand tu veux aussi, je crois. »

Sasuke gloussa et lui jeta un coup d'œil tendre. Naruto était trop adorable pour qu'il se permette moins que cela.

Le blond se mit à bouger, lentement, et Sasuke analysa la sensation comme plutôt déplaisante. Ce n'était pas comme si les cuisses étaient un endroit particulièrement érogène. Il aurait trouvé plus naturel que son ami s'agite plusieurs centimètres en dessous. Là où son anus était occupé par un sextoy. Mais Naruto commença à gémir, et il se concentra sur le tiraillement extatique autour de sa prostate. Le mouvement imprimé par son compagnon lui donna presque l'illusion qu'il était effectivement en train de le prendre, équipé, peut-être, d'un préservatif singulièrement divertissant. Sasuke ferma les yeux, se focalisant sur la sensation. Il poussa quelques soupirs pour se synchroniser avec ceux de Naruto, pour le principe, pour s'aider. Cela fonctionnait, après tout.

Une des deux mains qui le maintenait se délogea soudain de ses reins, mais l'autre le stabilisait suffisamment pour que son partenaire persiste dans ses va-et-vient. Il ne manquait plus grand-chose, il le savait, et Naruto allait le lui apporter à sa façon.

Au même moment, Sasuke retint une exclamation de surprise. La vibration s'était faite plus forte, à tel point que c'en fut douloureux une seconde tant il était stimulé. Puis il remarqua à quel point celle-ci insistait directement là où il le fallait, à quel point les mouvements erratiques de Naruto, qui avait achevé de régler au plus fort le sextoy, avaient repris leur rythme, et il ne fallut qu'un coup de bassin bien placé contre son sexe glissant pour que l'ensemble s'agglutine en lui, se concentre en un point donné et reparte en tous sens, libérant dans son aine et son cerveau des tonnes de plaisir empirique et salvateur. Ses oreilles, rendues sourdes, ne perçurent pas les grognements ravis de son coéquipier.

Toutefois, Naruto s'écroula sur lui lorsqu'il laissa ses jambes retomber sur le côté, et Sasuke lui arracha la télécommande des mains avant que la vibration ne se fasse de nouveau sentir, trop puissante pour ne pas être dérangeante, après l'orgasme.

« J'avais jamais fait ça, rappelle-moi d'essayer. »

Naruto sursauta.

« Avec Ino, tiens. Je suis sûr qu'elle a autant de sextoys que Sakura. »

Cette fois, Naruto saisit la perche.

« Tu sais qu'Ino n'a pas de prostate, j'espère ?

Tu sais qu'on n'a pas besoin d'être gay pour aimer la stimulation prostatique ? »

Naruto se figea, puis Sasuke, le voyant perturbé, glissa :

« Il te fait encore chier, l'autre sac à puces ? »

Naruto éclata de rire et explicita le nouveau fantasme du Kyûbi auprès d'Ino. Après avoir grimacé, Sasuke sembla se détendre, trouver cela très drôle, puis déclara qu'il n'avait pas envie d'imaginer la scène.

Soudain, il se figea à son tour. Ce fut à Naruto de s'inquiéter.

« Je me disais juste… commença Sasuke, hésitant. Que ce serait sûrement une bonne chose. Ino n'a pas cessé de me harceler, elle, même si Sakura passe son temps à lui rappeler qu'il ne faut pas faire ça. Elle a l'air persuadée que Sakura lui dit ça pour me garder pour elle, ce qui n'aide pas… Je crois que je ne serais pas contre le fait qu'il fasse diversion…

— Waouh, t'avais vraiment remarqué tout ça ?! »

Évidemment, qu'il avait remarqué. Sakura et Ino se disputaient trop fort pour qu'il ne les entende pas, et Ino ne se gênait pas non plus pour faire tout cela sous son nez à lui. Il avait toujours eu l'impression d'être un morceau de steak que deux canidés s'arrachaient, mais Sakura, de roquet criard, était passée au niveau chien de garde. Elle avait remarqué à quel point la présence d'Ino l'ulcérait – plus que la sienne, alors même qu'elle faisait des efforts monstrueux pour respecter son besoin de distance –, et n'hésitait jamais à alléger le fardeau que représentait cette femme auprès de son coéquipier. Sasuke lui en était reconnaissant, bien qu'il ne lui en ait jamais fait part, et il était également soulagé que, malgré ces rixes, les deux kunoichi soient en termes si amicaux.

Ino, toutefois, restait un chien de chasse toujours prêt à ferrer une proie, et son désir pour Sasuke ne l'avait jamais empêchée d'avoir une sexualité très active. Il était au courant de tout cela parce que Sakura avait passé un long moment à la juger avant de se rasséréner, et que sa camarade, depuis plusieurs années, racontait beaucoup de choses à ses coéquipiers quand bien même le sujet ne les passionnait guère. Évoquer ses déboires cimentait le groupe, après tout. Il était bien plus difficile de travailler avec des gens dont on ne connaissait rien… Et puis, Ino n'avait jamais caché qu'elle couchait avec tout le monde, ce qui aurait pu la complexer à une certaine époque, au point où elle aurait cherché à éviter à tout prix que cela se sache. Mais Ino semblait avoir grandi à sa manière, elle aussi. Même si elle ne comprenait pas tous les discours de Sakura et qu'elle se disputait encore plus avec Tenten, la plus engagée de la bande, elle avait tout de même retenu ce qui l'arrangeait : qu'être active sexuellement ne faisait pas d'elle une femme de moindre valeur, que changer de partenaire selon ses désirs était simplement dans son caractère, qu'elle était libre, au fond, d'être ce avec quoi elle était à l'aise, et peu importaient les préjugés qu'elle avait pu avoir, adolescente, au sujet des personnes telles que celle qu'elle était devenue.

Le Kyûbi avait une culture sociale de renard humanoïde, un mélange de tendances naturelles et de notions anthropoïdes souvent incohérent, et sa libido était à peu près aussi sauvage que l'était le comportement prédateur d'Ino.

« Est-ce que tu es sérieusement en train de me proposer de calmer les ardeurs d'Ino en hébergeant leurs parties de jambes en l'air dans mon ventre ?! »

Sasuke ricana.

« Pourquoi pas ? Tu n'aurais qu'à t'occuper avec moi en attendant. On satisferait l'appétit sexuel de quatre personnes d'un coup, et Ino me lâcherait la grappe. »

Naruto se demanda comment Ino prendrait la nouvelle à leur sujet. Que Sasuke soit gay lui avait forcément traversé l'esprit, sans qu'elle ait jamais osé formuler l'hypothèse : c'était tirer un trait sur ses chances avec lui. Mais que ce soit lui, Naruto, qui ait réussi à pécho Sasuke pouvait être accueilli d'une façon bien moins pragmatique. Il avait carrément peur pour ses couilles.

« T'inquiète. Je protégerai tes couilles. Elles sont bien trop précieuses pour que je fasse une impasse dessus », commenta Sasuke, suite à ces réflexions, en lui tapotant l'épaule d'un air mesquin.


Ils s'étaient affalés sur le matelas, côte à côte, en attendant de pouvoir se relever sans tituber. Naruto dut prendre sur lui pour se redresser, mais quand il réalisa que Sasuke, pourtant bien éveillé, tardait, il lui tendit une main salvatrice.

« Aïe, merde. »

Sasuke était si exténué qu'il avait oublié l'objet trônant entre ses fesses, et s'appuyer dessus lui avait fait mal. L'état pâteux qui suivait l'orgasme ne l'aidait guère à se concentrer, mais l'épuisement qu'il ressentait commençait à le rendre fébrile.

Il regarda autour de lui pour vérifier si la porte s'était bien ouverte. Ouf. Elle avait même cessé de briller.

« Oh, bordel. »

Naruto lui jeta un coup d'œil inquiet.

« Quoi ? »

Son compagnon poussa un soupir fatigué et désigna le décor qui s'étendait au-delà du passage qu'ils venaient de dévoiler.

« Oh, putain. C'est quoi, ce truc ?! »

Il n'y avait pas de contraste plus frappant entre la grotte qu'ils laissaient derrière eux et ce monumental temple du sexe dont les colonnades aux formes équivoques supportaient un plafond de roche brute. Entre les pénis géants se découpait une large allée en ligne droite, aboutissant sur une esplanade. On distinguait, au sol, un motif incrusté et complexe et, au-delà de celui-ci, trônait une gigantesque porte d'or rose où d'immenses gravures symbolisaient sans doute des pratiques érotiques, bien qu'ils fussent trop loin pour les identifier.

Sur les côtés, le couloir avait été creusé pour laisser place à quatre piscines dont l'eau bleu vert glougloutait paisiblement aux jonctions des sources multiples auxquelles elle se fournissait. Plusieurs éléments ressemblaient à du mobilier surchargé, sur lequel il aurait fallu poser un grand nombre de coussins afin de s'y sentir véritablement à l'aise.

La lueur que leur onzième porte avait dégagée semblait se répercuter périodiquement dans le pont menant au dernier obstacle.

« C'est marrant, c'est à la fois beau et extrêmement kitsch… »

Sasuke venait donc de découvrir que Naruto appréciait le kitsch. Il aurait dû s'en douter, après l'épisode du Titanic… Pour sa part, il trouvait tout ce faste de fort mauvais goût, et la façon dont on avait surchargé les lieux de manifestations de richesse avec la même subtilité qu'on y avait éparpillé des références sexuelles le rebutait plus qu'autre chose.

« On y va avant que je vomisse les choix décoratifs de ces gens, par pitié. »

Naruto éclata de rire et rangea tout leur attirail dans sa sacoche, avant de l'attacher à sa taille nue, tandis que Sasuke se rhabillait.

« Hé, mais ! »

Sasuke se retourna, l'air presque innocent.

« Ah, tu as enfin remarqué ? »

Naruto rougissait souvent. C'était un comportement naturel autant que gênant, dans la mesure où une fois sur deux, c'était à cause d'une bêtise qu'il avait faite. Il était du genre à demander la destination d'une mission alors qu'on venait de la lui transmettre, à rater un tournant car il rêvassait, ou à buter dans une racine parce qu'il avait le nez en l'air, trop obnubilé par les oiseaux ou les nuages dans le ciel – si Sasuke lui glissait toujours qu'il n'avait qu'à regarder où il mettait les pieds, il trouvait ce déficit d'attention tout à fait adorable ; il était même prêt à l'avouer, au point où ils en étaient.

Toutefois, il était plus doux et vicieux à la fois d'embarrasser Naruto à cause d'une situation sexuelle. Sasuke eut envie de lui adresser un clin d'œil espiègle, de pouffer, de se lécher les lèvres et de rouler des fesses tout à la fois. Naruto perçut toutes les envies et rougit de plus belle – était-il seulement possible de rougir plus que cela et ailleurs encore ? Sasuke ne résista pas à croiser son regard, plonger un instant dans la mer d'équateur pour se gorger du désir qu'il venait de titiller et en prendre sa part. Naruto resta parfaitement ouvert, le laissa explorer des profondeurs qui ressemblaient étrangement aux siennes… qui étaient peut-être même les siennes. Puis, après ce flottement d'âmes, le jinchûriki revint à la réalité et s'empressa de fouiller dans sa sacoche tandis que Sasuke se détournait, confiant et satisfait.

Naruto ne trouvait pas ce qu'il cherchait. Il émit plusieurs claquements de langue, mais Sasuke ne semblait pas prêt à l'écouter ni à l'attendre.

« Pourquoi il y a autant de merdier dans ce sac, putain ?! »

Cette fois, le bruit de la gorge pâle s'étouffant résonna dans la salle. Il se foutait de lui. Le brun avait passé la porte et ses talons commencèrent également à claquer contre l'or du pont. Naruto vida le contenant par terre, jurant lorsqu'il reçut le bois d'un rouleau sur le gros orteil. Son compagnon s'étrangla de plus belle et Naruto s'esclaffa à sa suite, tout en grognant contre sa manie de ne rien ranger correctement. Ça lui apprendrait, tiens.

Il découvrit le Graal coincé entre les plis du parchemin qui avait malmené son doigt de pied. Il administra une claque à l'agresseur, réalisa qu'il s'agissait de la nourriture, s'excusa platement et bourra de nouveau la sacoche sans ménagement. Il avait ce qu'il voulait, il ne risquait pas d'avoir besoin d'une deuxième séance de spéléologie.

Lorsqu'il fut enfin armé, il se précipita à la suite de son compagnon. Sasuke avançait plus que lentement. Il donnait l'impression d'admirer le paysage, comme s'il ne venait pas de critiquer l'atmosphère ambiante. Naruto choisit cet instant pour déstabiliser son pair et appuya sur le bouton marche, incapable de retenir son ricanement.

Son ami répondit au ricanement, lui jeta un regard en coin, souffla, soupira, puis, toujours souriant, tituba tout en épongeant la sueur de son front d'un revers de bras. Naruto déglutit au geste, à ce mélange détonnant de choses que Sasuke était, qu'il cachait et exposait selon les angles, à cette complicité impossible. Allait-il seulement parvenir à l'esplanade sans être ralenti par son érection montante ?

« Ouais, t'as raison. Il fait trop chaud, ici », commenta Sasuke en enlevant son T-shirt, dont il se servit pour essuyer le reste de son visage, son torse luisant et sa nuque dégoulinante.

Ils n'avaient certes pas chômé, et l'air, saturé d'humidité à cause des quatre bassins, n'aidait en rien à rafraîchir les lieux. Naruto avait beau être nu, il sentait sa sacoche lui brûler la hanche, ses chaussures s'imbiber de transpiration et ses fesses coller au niveau de la raie. Le pantalon de Sasuke et ce qu'il contenait devait être une véritable étuve… Qui était l'imbécile qui avait décidé que donner un coup de chaud aux finalistes de ces épreuves serait spirituel ? Il songea tout de suite après que si on lui avait proposé de créer une ambiance pour un tel endroit, il aurait sans doute imaginé un palace littéralement chaud bouillant, sans se demander si c'était d'une quelconque praticité. Clairement, mis à part la possibilité de se laver régulièrement, personne n'avait mis son veto ergonomique à la construction de ce labyrinthe.

Alors qu'ils poursuivaient leur marche, Naruto regardait Sasuke irradier de sensualité et de bonheur. C'était une aura étrange que son amant dégageait ainsi, mais elle sonnait juste. À sa place, comme tout le reste de cette mission stupide. Il fit bouger la molette pour augmenter la vibration. Sasuke avait inventé ce petit jeu autant pour continuer à se stimuler que par une flemme bien à lui où retirer un sextoy relevait de la corvée, mais pas renfiler ses vêtements. Même pour les enlever cinq minutes plus tard. Le brun ne retint pas son gémissement et tituba une fois de plus, tout en faisant semblant d'être capable de marcher normalement. Dans sa posture, Naruto devina un peu d'épuisement et se rapprocha sans s'en rendre compte.

Sasuke en profita pour se saisir de sa main libre et la poser exactement entre ses fesses, là où l'on pouvait sentir l'objet vrombir et s'agiter à l'intérieur. La fièvre dans le geste et le lac noir achevèrent de faire perdre à Naruto tout contrôle.

OK, il en avait assez, mais il bandait beaucoup trop dur pour quelqu'un qui venait d'enchaîner les éjaculations…

« Putain, Sasuke. T'abuses… Comment tu veux qu'on arrive plus vite au bout si tu m'empêches d'avancer ?

— C'est pas ma faute si t'es trop sensible. »

C'était parfaitement de sa faute, et il le savait. Naruto l'entendit au son de sa voix. Puis il remarqua que la main qui le maintenait tremblait, alors qu'elle n'aurait pas dû. Sasuke tentait-il de le faire traîner parce qu'il ne souhaitait pas être distancé ?

« Si c'est parce que t'es pas foutu d'accélérer toi-même, je te porte. Ça ira plus vite, hein. »

Sasuke se redressa d'un air courroucé à cette proposition.

« Jamais tu me portes, espèce de… »

Naruto s'amusait beaucoup trop de l'image pour le laisser finir et tenta de saisir ses cuisses et sa taille. Sasuke fit un écart, manquant de peu le rebord de la piscine, et le repoussa comme il le pouvait. Ses bras tremblaient toujours, mais il avait la force de les lever. Naruto fut rassuré. Pas assez pour cesser de titiller son compagnon.

« Mais si, allez… Tu tiens à peine sur tes jambes, avec ce machin dans le cul… »

Sasuke lui fit un doigt d'honneur. Naruto continua de glisser ses mains où il le pouvait tout en poursuivant son avancée. Sasuke dut trotter pour s'éloigner.

« Mais lâche-moi ! Je peux marcher, bordel ! »

Naruto lui adressa une grimace, l'air de dire « Tu parles. » et Sasuke lui tira la langue avec les yeux. Ils se figèrent un instant, se fixant comme deux chiens qui se jaugent avant de décider s'ils se jetteront l'un sur l'autre pour se battre ou s'amuser. C'était vite vu. À peine furent-ils d'accord sur la marche à suivre que Naruto cria :

« Le dernier arrivé est une poule mouillée ! »

Puis il se mit à sprinter, à une célérité fort digne pour un shinobi qui bandait comme si sa vie en dépendait. Sasuke, un mètre devant lui, réagit à l'instant même et assura une vélocité semblable, ce qui était également un bel exploit de la part d'un ninja équipé d'un plug anal vibrant. Bon sang, qu'ils devaient être ridicules !

Sur les derniers mètres, ils étaient au coude à coude. Naruto choisit cet instant précis pour monter au maximum la molette de la télécommande, toujours coincée au creux de sa main.

« Aaaah ! »

Il buta sur son propre pied, trop occupé par son amusement, tandis que Sasuke le couvrait de jurons. Il dut parcourir les derniers pas qui le séparaient de l'autel en rampant à moitié. Son partenaire, qui avait trébuché par sa faute et était tombé à quatre pattes, lui donnait des coups de doigts dans les reins pour le ralentir.

Lorsque Naruto atterrit enfin sur la plateforme, il était en train de pleurer d'hilarité. Un éclat rauque lui répondait par moments, comme si son compagnon n'avait jamais connu ce type de crise de toute son existence et ignorait comment l'émettre par ses cordes vocales. C'était sans doute vrai. Le fou rire ne se trouvait pas au répertoire des expressions Uchiesques, si bien que le brun oscillait entre pouffements et étouffements, et semblait souffrir à hauteur de ses zygomatiques.

Une poigne de fer, bien que tremblante, saisit le poignet mat et une autre main lui arracha la télécommande.

Alors qu'il reprenait son souffle, Sasuke s'affaira, toujours efficace malgré la situation improbable, la fatigue et le plug qu'il n'avait visiblement pas enlevé. Le campement provisoire était établi quand Naruto parvint enfin à se relever.

Nu, allongé à plat ventre sur leur futon, Sasuke lisait la fin du briefing, les sourcils froncés. Naruto s'approcha tranquillement et ne s'agenouilla que lorsqu'il fut au-dessus des cuisses de son partenaire.

« Il y a un problème ? »

Il passa ses mains sur les fesses aux muscles secs, caressa les reins. Il remonta jusqu'aux omoplates, puis au cou, et s'assit à moitié sur le bas du dos de Sasuke. Celui-ci tourna légèrement la tête, semblant apprécier le traitement, mais toujours concentré.

« Oui. J'ai du mal à comprendre où ils veulent en venir. Regarde : ce serait "en même temps". »

Naruto saisit le reste de feuilles tachées, usées et à peine lisibles.

« Comment ça, deux en même temps ? »


Note

Je me suis beaucoup trop amusé avec les gags de ce chapitre et les images sexy caricaturales, j'espère que vous aussi ! ;)