chapitre 4 : la princesse
Bonsoir !
Je ne sais pas trop comment vous présenter ce chapitre, donc je vous souhaiterai simplement une bonne lecture en espérant que ça vous plaise !
Titre : Or, tourmaline, saphir et rubis
Raiting : M
Disclaimer : Masami Kurumada
Athena : Merci pour ta review ! Et oui, ne t'inquiète pas, Kanon va bien être de plus en plus présent. Les débuts sont toujours un peu frustrants, surtout que j'essaie de mettre en place l'intrigue et le décors. Et bien entendu, d'autres personnages apparaîtrons ! Il y en a déjà trois nouveaux ici...
Saga pénétra dans la petite pièce, peu éclairée, avec l'air de l'homme sérieux et résigné qu'il avait toujours montré à son entourage. La tête pleine d'informations qu'il ne se permettrait jamais d'écrire, de peur qu'elles tombent dans de mauvaises mains, il s'inclina respectueusement devant la silhouette dissimulée par un rideau de soi blanche mais néanmoins opaque qui dissimulait le visage de l'homme le plus important du clan.
Le chef.
Toujours caché, de peur que la révélation de son identité n'entraîna des complications dans la gérance du clan - après tout il avait de nombreux frères prêts à prendre sa place au moindre faux pas - son apparence restait secrète pour la plupart des membres de Kido, y comprit les hauts placés.
Mais pas pour Saga. Après tout, il était le "bras gauche" du chef. La personne qui avait sans doute le plus de pouvoir après lui. En tout cas bien plus que ce pantin de Milo, qui se contentait de dealer comme un gentil petit chien et de s'empresser d'obéir à son patron. Saga, lui, réfléchissait, creusait, débattait de la meilleure solution. Il était la tête, avant d'être le bras. Et le chef était le cœur.
Oui, Saga était un privilégié, et il le savait. Fils illégitime du cousin préféré de feu Mistumasa, il connaissait sa chance, mais aussi son mérite. Il n'était pas arrivé là par hasard. Il avait prouvé sa valeur, gravi les échelons, fait des sacrifices. Et tout, tout cela, tout ce qu'il avait du abandonner, avait un jour été récompensé. Oh, pas par son grade, certainement pas. Non, Saga avait été récompensé le jour ou le voile s'était soulevé devant lui, qu'il avait eu le droit de contempler ces traits purs, cette beauté à la fois fine, délicate mais indiscutablement effrayante. Comme quoi, Mme Kido avait eu raison de dissimuler son fils aux yeux du monde.
Oui, Saga était amoureux. Mais d'un cœur qui ne lui appartiendrait jamais.
- Quelles nouvelles m'apportes-tu, Saga ?
Cette voix ! Belle et froide, comme toujours. Mais, bien que mourant d'envie de déchirer le voile pour contempler la beauté sanguinaire qu'il savait se trouver derrière, son visage resta de marbre.
- Nous savons qu'Hadès a placé ses pions. Il y a de très fortes probabilités pour qu'il tente de nous infiltrer. Je propose de passer en revue toutes nos nouvelles recrues.
- Ne t'en fait pas, j'ai déjà pris des dispositions à ce sujet. Hadès ne m'aura pas.
L'homme aux cheveux blonds entendit comme le bruit d'un pion que l'on pose délicatement sur un échiquier.
- C'est lui qui tombera le premier.
- Tu peux me rappeler ce qu'on fait là ?
Rhadamanthe poussa un soupire à la question de Kanon. D'un autre côté, c'était légitime : il l'avait tiré du lit à 05h00 pour l'emmener devant l'antre de débauche qu'était le Sanctuaire.
- C'est un ordre de Milo, expliqua le blond aux yeux d'or. J'attends de voir sur quoi cela va déboucher.
- Tu ne t'es pas dit que ça pourrait être un piège ?
- Ça m'étonnerait. Milo ne m'a pas caché son animosité, mais ce n'est pas lui qui donne les ordres. Enfin, les ordres nous concernant, ajouta-t-il en voyant Kanon ouvrir la bouche.
- Fort bien, finit par capituler le grand homme aux yeux bleus. J'espère juste que tu sais ce que tu fais.
- Toujours.
Il y eu un instant de flottement, comme si l'un allait ajouter quelque chose, mais cette impression étrange disparue dès qu'une Berline noire s'arrêta devant eux.
La portière arrière s'ouvrit pour dévoiler la femme aux cheveux châtains d'hier soir.
Cela fit froncer les sourcils de Rhadamanthe. Qui était cette femme ?
- Montez, leur dit-elle d'une voix sèche et autoritaire.
Ils s'exécutèrent, et le bras droit d'Hadès se retrouva tout proche de la jeune dame. Celle-ci portait un élégant tailleur noir, sûrement de marque, et des lunettes teintées empêchaient de distinguer la couleur de ses yeux, ou même la simple expression de son regard. Ses bras fins étaient croisées contre sa poitrine qu'il devina voluptueuse, et ses jambes gracieuses laissaient voir la blancheur de sa peau lisse. Des petits escarpins chics venaient compléter le tout.
Assurément, cette femme est riche et puissante, pensa Rhadamanthe. Est-ce à elle que nous allons être confiés aujourd'hui ?
Le trajet dura de longues minutes à travers la ville, laissant tout le temps à l'anglais pour faire ses suppositions. À un moment donné, il croisa le regard de Kanon, et il lui sembla qu'une sorte de connexion s'établie entre eux, leur laissant deviner l'un à l'autre leurs pensées. Kanon était aussi perplexe que lui.
Il finirent par s'arrêter devant une grande maison bourgeoise, qui appartenait sans doute à un puissant au sein des Kido. Peut-être même était-ce la propriété de la jeune femme.
Un homme chauve en costume violet vint leur ouvrir, lâchant un "mademoiselle" respectueux au passage de celle qui devait être sa maîtresse.
Les deux hommes d'Hadès la suivirent.
Elle les conduisit vers un passage creusé à même le sol qui descendait dans les profondeurs, juste devant la maison, ce qui fit que Rhadamanthe ne put pas noter autant d'informations qu'il le voulait sur cet endroit. La seule chose qui le frappa fut le nombres d'hommes en costume noir, qui ne parvenait pas à réellement dissimuler leurs tatouages, qui étaient postés dans et autour de la résidence.
Le passage quant à lui était sombre et étroit, fait de parois lisses et d'escaliers blancs. Ils descendirent pendant quelques minutes, avant d'obliquer au détour d'un croisement. Ils se retrouvèrent dans une immense salle blanche, équipée de manière dernier cris par des machines que Rhadamanthe identifia comme d'entraînement.
- Tu penses à ce que je pense ? lui murmura Kanon à l'oreille, ce qui lui prodigua un étrange frisson le long de sa colonne vertébrale.
- Tatsumi ? appela la femme.
Le majordome qui les avait suivis se pressa aussitôt.
- Oui, mademoiselle ?
- Donne à ces messieurs des tenues adéquates.
Rhadamanthe souffla. Cela faisait déjà deux heures que ses capacités physiques étaient testées, et il n'en pouvait plus. Il était certes résistant, mais il avait une limite ! Kido cherchait à les tuer à la tâche ou quoi ?
- Ai Tori ! Ashi ! Jodan !
La voix claquait, aussi puissante et aussi douloureuse qu'un fouet. Rhadamanthe ne doutait pas que cette femme donnait des ordres depuis qu'elle savait parler.
Du coin de l'œil, il vit Kanon trembler sur ses membres, et esquisser un faux pas. Cela lui fut fatal. Il s'étala à plat ventre par terre.
- Encore !
Se relevant avec peine, son acolyte le regarda avec un air qui ressemblait à une supplique. "Courage", articula silencieusement le blond aux yeux d'or.
Soudainement, alors qu'ils s'apprêtait à échanger un nouveau combat au corps à corps, la porte s'ouvrit brusquement et une femme en uniforme similaire à ceux des hommes dehors apparut.
- Mlle Saori, votre frère au téléphone.
Saori, puisque c'était son nom, se mordit la lèvre inférieur en leur jetant un coup d'œil, puis s'en alla, les laissant seuls.
- Quelle mégère, souffla Kanon, qui avait l'impression d'avoir perdu un poumon depuis qu'il était arrivé ici.
- Ça doit être une femme importante au sein du clan, l'informa Rhadamanthe. Je vais essayer d'en savoir plus.
- Elle s'appelle Saori et a un frère. On sait au moins déjà ça.
Le lord hocha la tête.
- Ça va, ta cheville ?
Kanon porta une main à son articulation douloureuse et esquissa une grimace.
- Ouais, ça peut aller. Mais j'aurais sûrement besoin d'une poche de glace en rentrant.
- Attends, je vais t'aider à te relever.
Rhadamanthe tendit la main, qu'il avait grande et calleuse, à Kanon qui l'attrapa, mettant en contact leurs paumes moites de sueur. L'anglais voulut tirer d'un coup sec pour soulever son partenaire de fortune, mais fut à la place entraîné au sol par le poids de Kanon, qu'il avait sans doute mal calculé. En un instant, ils se retrouvèrent nez à nez, leur souffle se mêlant.
- Rhad'..., murmura l'homme aux yeux de mer translucide.
Avec son prénom murmuré ainsi, la proximité du corps de l'autre, dont le marcel blanc trempé lui permettait de découvrir toutes les courbes tentatrices, il crut que son cœur allait exploser. Depuis quand Kanon était-il aussi beau ?
Soudain conscient qu'il n'y avait pas que son cœur qui réagissait, Rhadamanthe s'écarta, comme brûlé par la peau dorée par le soleil.
- Saori ne va pas tarder à revenir, dit-il pour masquer son malaise. Profitons-en pour fouiller un peu cet endroit.
- Heureusement qu'il n'y a pas de caméras, répondit l'autre homme, un sourire indéchiffrable sur son visage.
- Alors ?
- Excellente résistance. Cela fait deux heures qu'ils y sont, et pas un ne s'est encore effondré.
- Fort bien. Et le reste ?
- Doués partout. Ou plutôt surentraînés.
- Tu as des soupçons ?
- Je suis d'accord avec Milo. Ils cachent quelque chose.
- Je le sais. C'est pour ça que je veux que tu les surveilles.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Tu ne te sens pas un peu seule, dans ta résidence ? Je veux qu'ils y restent. J'ai plus confiance en toi qu'en la plupart de mes espions.
- Je ne te décevrai pas, grand-frère.
Saori raccrocha doucement. Elle savait ce qu'elle allait faire...
Le soir venu, Rhadamanthe se rendit à son rendez-vous habituel au Sanctuaire. Endroit de luxure et de perdition, il ne regrettait pas d'avoir fait carrière dans la drogue et non dans la prostitution. Lui avait des principes : une bonne hygiène de vie, un peu de whisky le soir, des repas équilibrés, et quelques conquêtes dans des clubs huppés. Il était un Lord. Son seul nom suffisait à imposer le respect.
L'anglais soupira donc en passant la porte qui le menait à Milo, intérieurement soulagé d'être accompagné de toute son équipe. Bien qu'il se questionnât sur la raison de cette étrange demande...
- Il est là, indiqua Valentine en désignant du menton l'homme aux boucles d'or, occupé à peloter son amant roux. Rhadamanthe en vint à se demander s'il ne le faisait pas exprès.
- Quand je les vois, j'ai presque envie de virer hétéro, lui chuchota Kanon.
- Garde toi bien de leur dire, grogna l'anglais.
- Ah, Lord Wyverne ! s'écria Milo en le voyant arriver. Je vous attendais avec impatience. Prenez place ! J'ai pris soin de vous servir du whisky.
L'interpellé trouva étrange ce soudain débordement de joie. Milo n'avait pourtant jamais témoigné d'affection à son sujet. Il irait même jusqu'à dire qu'il le détestait.
Gardant ses préoccupations dans un coin de sa tête, le Lord s'assit et fit signe à ses subordonnés de faire de même.
- Alors, votre entraînement s'est bien passé ?
- Mlle Saori a semblé satisfaite, répondit-il du bout des lèvres.
Il ne supportait pas la vision de Camus léchant l'oreille du grec.
- Le chef aussi est content. - c'était lui ou la main gauche de Milo tripotait les fesses du roux ? - Il a même donné des ordres spécialement pour vous récompenser : vous aller habiter chez Mlle Saori, qui possède une résidence qui vous mettra à disposition tout ce dont vous aurez besoin pour effectuer les ordres qu'on vous donnera.
Comme il ne réagissait pas, il ajouta :
- Vous devriez sourire, c'est un honneur que beaucoup vous envieraient.
- Pardonnez-moi. Simplement, j'ai du mal à me concentrer quand quelqu'un s'adonne à des gestes obscènes devant moi.
Il put sentir Kanon, Gordon, Sylphide, Valentine et Queen retenir leur souffle en même temps.
- Oh, vraiment ? siffla Milo. Vous pensez peut-être que Camus n'est qu'une distraction, pour moi ? Un moyen d'assouvir mes pulsions ?
Il fit descendre le jeune homme de ses cuisses et le serra contre lui.
- Sachez que Camus est tout pour moi. Et même si nous aimons faire l'amour, ce n'est pas pour autant que je ne le traite pas comme il se doit - c'est-à-dire un ange. Camus est MON ange. Le centre de ma vie.
Il passa une main tendre dans les cheveux soyeux, et les deux amants échangèrent un regard empli d'amour sucré.
- J'ai d'ailleurs reçu l'autorisation du chef pour vous donner une mission spéciale : voyez-vous, mon Camus et moi avons déjà adoptés deux magnifiques enfants. Nous en aimerions un troisième. Vous comprenez ?
- Vous souhaitez que je vous trouve cet enfant.
Un sourire mauvais éclaira le visage du yakuza.
- Exactement. Et j'imagine que vous comprendrez que passer par les moyens "classiques" est peu recommandé, étant donné nos activités. Mais éviter d'enlever un enfant, ça fait tache.
- Je comprends, répondit Rhadamanthe en serrant les dents. Je ferai le nécessaire. Vous avez une préférence pour le sexe ?
Milo passa une main sur son menton, l'air de réfléchir. Camus lui murmura quelque chose à l'oreille.
- Nous avons déjà deux beaux garçons. Trouvez une fille.
- Ce sera fait.
Rhadamanthe se leva, prêt à partir, lorsque Milo ajouta :
- Oh et, pas la peine de repasser par chez vous. Une voiture va directement vous déposer à votre nouvelle demeure.
Un éclat meurtrier passa dans son regard saphir lorsqu'il ajouta :
- Mais sachez que si vous faites le moindre mal à la princesse Saori, vous le payerez de vos vies.
L'anglais se troubla face au terme utilisé, mais ne dit rien. Milo était déjà assez cinglé comme ça.
Le petit groupe sortit donc de la boîte de nuit en silence, chaque membre perdu dans ses pensées. Une fois dehors, ils s'arrêtèrent sur ordre de la grosse montagne appelée Geki, et attendirent que la voiture qui leur était destinée n'arrive.
- Monsieur, murmura Queen au bout d'un moment. Vous ne trouvez pas ça étrange, vous ?
- Qu'est-ce que tu veux qu'il trouve étrange ? demanda Kanon en levant les yeux au ciel. Qu'on nous prenne pour une agence d'adoption, qu'on nous envoie chez la folle de tout à l'heure ou l'obsession bizarre de Milo pour son mec ? Y a personne de sain, ici.
Queen secoua la tête.
- Je voulais dire, que Milo vous demande une telle chose. N'était-il pas censé être marié ?
- Vu comment il colle Camus, il a peut-être décidé de faire fi de sa femme et de vivre avec son amant, souleva comme hypothèse Gordon. Vu le personnage, je ne trouverais pas ça bizarre, moi.
- Ou alors la femme en question n'a jamais existé, murmura Rhadamanthe alors qu'une voiture s'arrêtait devant eux, prête à les mener à ce qui serait ou un tremplin vers les sommets, … ou un piège.
Merci de m'avoir lue ! N'oubliez pas la review, et rendez-vous au prochain chapitre !
