Amis de la poésie, bonsoir ! Eh oui, ce chapitre va être empreint de poésie, mais pas que de ça !

Alors les mineurs et les prudes: Ouste ! Dehors !

Je sais je sais, ce chapitre a été long à arriver, mais les fins d'année scolaires sont toujours mouvementées (je vous jure, c'est pas des conneries ! Y'a plein de bouffes diverses, départs de collègues, retraites... Très dur...;0). Mais maintenant, c'est les vacances, ça devrait être plus régulier!

Concernant le petit épisode "cochon", c'est mon tout premier (et normalement pas le dernier !). Alors, j'attends vos critiques et vos conseils avec avidité !

Merci d'avance pour vos reviews!


Chapitre 4 : Rapprochement

Severus passa les deux jours suivants chez Mme Pomfresh, à cause de son poignet gauche cassé en une multitude de tous petits morceaux. Seul alité dans la fraîcheur de l'immense infirmerie, il se rejoua longtemps la scène qui s'était déroulée lundi après-midi, trouvant après coup tout un tas de choses spirituelles, intelligentes et même drôles qu'il aurait pu dire à Mathilde. Il s'en voulait tellement de sa timidité… Timidité… couardise et stupidité, plutôt !

Il se surprit maintes fois en train de guetter la porte d'entrée, espérant voir Mathilde la franchir de son pas décidé. En effet, elle était venue le voir. C'était même la seule visite qu'il avait eue. Mais par malheur, il dormait à ce moment précis. A son réveil, il avait trouvé un livre sur sa table de chevet : Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Intrigué, il l'avait ouvert et avait découvert un morceau de parchemin où était écrit : « N°III – Mathilde ». Il avait alors feuilleté le livre, et découvert que tous les poèmes en étaient numérotés. Il lut alors le troisième.

Elévation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,

Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,

Par delà le soleil, par delà les éthers,

Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,

Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,

Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde

Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;

Va te purifier dans l'air supérieur,

Et bois, comme une pure et divine liqueur,

Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrières les ennuis et les vastes chagrins

Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,

Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse

S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,

Vers les cieux le matin prennent un libre essor,

- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort

Le langage des fleurs et des choses muettes !

Il en resta coi. Cette fille était décidément à part. Cultivée. Intelligente. Indépendante. Charismatique. Et terriblement excitante… Severus dut se faire violence à plusieurs reprises pour ne pas céder aux appels insistants lancés par son bas ventre. L'intensité, la violence et la soudaineté des sentiments qu'il éprouvait à son égard l'effrayaient au plus haut point, d'autant plus qu'il ne lui avait jamais vraiment parlé ! Mais elle avait pris sa défense, elle était venue le voir à l'infirmerie, elle lui avait fait un cadeau, et trouvé un poème qui correspondait parfaitement à sa personnalité… Mais il était tellement laid… Comment une fille si géniale pourrait être intéressée par un type de son genre ? Il avait beau se dire que ce qu'ils vivaient n'était qu'une sorte à part d'amitié, une petite lueur d'espoir que ce soit plus que ça vacillait toujours en son for intérieur.

Severus quitta l'infirmerie le mercredi en fin d'après-midi. Le temps était orageux, et des trombes d'eau ne tardèrent pas à se déverser sur Poudlard, rompant enfin la chaleur suffocante qui sévissait depuis le mois de mai. L'air était empli des lourdes exhalaisons de la terre mouillée, et l'atmosphère comme apaisée. Severus se rendit immédiatement dans la Grande Salle avec l'espoir d'y voir Mathilde. Qui n'y était pas. Il alla alors s'asseoir mollement à la table des Serpentard, et commença à dîner, seul, plongé dans ses pensées toujours orientées sur Mathilde. Rosier, Wilkes et Avery arrivèrent alors et s'installèrent à côté de lui.

- Tiens, Rogue, te revoilà ? dit Avery.

- Ben oui…

- Passe-moi le pain, ste plait… Tu disais quoi, Rosier ?

- La nouvelle de Serdaigle, il paraît que c'est une sale Sang-de-Bourbe.

- Ça ne m'étonne pas, folle comme elle est, pas possible qu'elle soit de sang pur, rétorqua Avery.

- Et il paraît qu'elle est lesbienne, ajouta Wilkes.

- Sans dec' ?

- Je te jure, c'est Daltrey qui me l'a dit. Sa copine est à Serdaigle. Elle lui a dit que la folle avait essayé de coincer Gwyneth Benson dans les douches !

- La salope… Tiens, quand on parle du loup… dit Avery en la désignant dédaigneusement du menton.

En effet, Mathilde s'asseyait, seule, à la table de Serdaigle et commença à dîner en lisant. La rumeur des conversations enfla à son arrivée, et maints visages se tournèrent vers elle. Alors voilà ce qu'elle avait récolté en se mettant de son côté… Severus sentit une sourde colère l'envahir, persuadé qu'il était que les ragots sur Mathilde venaient de Potter et sa bande. Ils en avaient fait une paria, tout comme pour lui, et à cause de lui. Il décida alors qu'il essaierait d'être l'ami de Mathilde, envers et contre tous. Et même pourquoi pas plus ?

Il débarrassa la table devant lui, et de son sac tira sa plume, de l'encre et un parchemin vierge qu'il commença à noircir de son écriture fine et serrée.

Ciel brouillé

On dirait ton regard d'une vapeur couverte ;

Ton œil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?)

Alternativement tendre, rêveur, cruel,

Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel.

Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés,

Qui font se fondre en pleurs les cœurs ensorcelés,

Quand, agités d'un mal inconnu qui les tord,

Les nerfs trop éveillés raillent l'esprit qui dort.

Tu ressembles parfois à ces beaux horizons

Qu'allument les soleils des brumeuses saisons…

Comme tu resplendis, paysage mouillé

Qu'enflamment les rayons tombant d'un ciel brouillé !

Ô femme dangereuse, ô séduisants climats !

Adorerai-je aussi ta neige et vos frimas,

Et saurai-je tirer de l'implacable hiver

Des plaisirs plus aigus que la glace et le fer ?

Ce poème lui faisait tellement penser à Mathilde qu'il l'avait lu et relu maintes et maintes fois, si bien qu'il le connaissait par cœur. Il sortit ensuite sa baguette et la pointa sur le parchemin en disant « Vola papilio ». Il se plia aussitôt savamment, et s'envola discrètement en direction de Mathilde pour se poser devant elle. Elle le déplia et le lut.

Quand elle releva la tête, un sourire radieux illuminait son visage alors qu'elle regardait intensément Severus, qui sentit son visage d'ordinaire si pâle s'empourprer violemment. Elle se baissa alors, sortit sa plume de son sac, et au dos du poème, écrivit quelques lignes. Elle le replia et l'envoya à Severus, qui put lire « CXXXVII trois premières strophes ».

Les promesses d'un visage

J'aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés

D'où semblent couler des ténèbres ;

Tes yeux, quoique très noirs, m'inspirent des pensers

Qui ne sont pas du tout funèbres.

Tes yeux, qui sont d'accord avec tes noirs cheveux,

Avec ta crinière élastique,

Tes yeux, languissamment, me disent : « Si tu veux,

Amant de la muse plastique,

Suivre l'espoir qu'en toi nous avons excité,

Et tous les goûts que tu professes,

Tu pourras constater notre véracité

Depuis le nombril jusqu'aux fesses ;

Severus sentit son estomac se contracter et une intense chaleur envahir son bas-ventre à la lecture du dernier mot. Comme elle y allait ! Elle avait donc pensé à ça, elle aussi ? Il releva aussitôt la tête pour la toucher par légilimencie, et vit qu'elle avait disparu. Il ramassa ses affaires, se leva précipitamment de table et courut pour gagner le hall où il vit Mathilde en haut de l'escalier principal.

- Mathilde ! MATHILDE !

Elle s'arrêta, se retourna et attendit Severus.

- Euh… Salut… Merci pour le livre, parvint-il à bredouiller.

- De rien, ça m'a fait plaisir. Ça va mieux, ton poignet ?

- Oui, merci… Euh… Je me demandais si tu pouvais m'aider à récupérer les cours que j'ai ratés.

- Bien sûr ! Par contre, j'ai pas celui d'Astronomie, j'avais Etude des Moldus, précisa-t-elle.

- Pas grave, on va à la bibliothèque ?

- D'accord.

Ils montèrent alors jusqu'au quatrième étage, conversant de l'œuvre de Baudelaire, sous les regards moqueurs ou dégoûtés des élèves qu'ils croisaient, et qu'ils ignorèrent complètement. Ils s'installèrent alors à une table dans un recoin, à l'abri des regards. Mathilde sortit ses notes de cours, particulièrement complètes, pour que Severus puisse les recopier. Pendant ce temps, elle rédigeait son devoir de Soins aux Créatures Magiques, délivrant des explications à Severus quand celui-ci les lui réclamait. A vingt heures, Madame Pince vint les déloger, la bibliothèque fermant ses portes. Ils se séparèrent alors pour regagner leur dortoir respectif.

Severus avait passé la soirée la plus agréable de sa triste et sinistre vie. Ce n'était pourtant pas grand chose ! Ils n'avaient fait que travailler et discuter des cours et de littérature, mais ils étaient parfaitement en phase ! Severus s'était surpris à maintes reprises à contempler bêtement le visage de Mathilde au lieu de recopier ses notes, et lorsque son coude effleurait le sien, de drôles de chatouillis naissaient au niveau de son entrejambe et son estomac se contractait douloureusement.

Il arriva dans le tranquille couloir des cachots, puis devant le portrait dissimulant l'entrée de la salle commune des Serpentard, qu'il ouvrit en disant « Abraxas ». Il traversa la pièce principale sans dire un mot aux différents élèves qui y travaillaient, s'y distrayaient, voire se bécotaient, et se précipita vers son dortoir encore vide. Il posa ses affaires, prit son peignoir et son nécessaire de toilette et se rua vers les douches. Il était dans un état de fébrilité extrême. Il resta un long moment sous l'eau ruisselante, tentant sans grande conviction d'éteindre le feu qui s'était emparé de son bas-ventre. Il lutta mollement, et en vint à la conclusion que la seule manière d'apaiser ses ardeurs était d'y céder. De toute manière, rien ne pouvait l'empêcher de penser à Mathilde. Il se laissa totalement envahir par son image, et progressivement, sa main abandonna son mouvement de lessivage mécanique pour se faire plus caressante. Au fur et à mesure que mentalement, il déshabillait Mathilde, sa main descendait vers son entrejambe. Puis il imagina Mathilde à genoux devant lui, et en cadence avec son imagination, commença à se masser doucement les testicules, puis remonta progressivement ses doigts sur son pénis à la rigide verticalité, qu'il décalotta enfin. Il promena longuement ses longs doigts fins sur son gland, en suivant les contours, passant et repassant sur ses moindres échancrures, imaginant toujours être le jouet de Mathilde. Sentant l'excitation monter, il entama alors un mouvement de va-et-vient de plus en plus intense, et ne mit pas longtemps avant de jouir violemment, se laissant glisser mollement contre la cloison de faïences blanches, épuisé et satisfait. Espérant toutefois qu'un jour, Mathilde serait là, partageant son plaisir.