Hello !
Non, je ne vous ai pas oublié... si, un peu. J'en suis navrée ! C'est la fin de l'année et mon cerveau-passoire fait des siennes.
Bref, voici le 5ème chapitre de Disparu, pour votre - j'espère - plus grand plaisir.
Pour info, j'ai écrit un p'tit OS de Noël que je posterai un petit peu avant le Réveillon ;)
Bonne lecture !
Réponses aux reviews anonymes :
Chichette : Fracassante ? À toi de me dire ;) Bonne lecture et merci pour ta review !
Merci à Lyra Verin, Cailean Charmeleon et Nova Frogster pour tout leur travail et leur soutien.
Chapitre 5.
Quelques jours plus tôt.
- Je n'en reviens pas de ce que vous me faites faire, les filles ! pouffa Molly.
- Il est toujours temps pour toi de faire marche arrière, maman, mais ce serait trop dommage.
- Oh non, ma Ginny, je ne reculerai pas, affirma-t-elle fièrement. Je compte bien m'amuser avec vous ce soir !
Hermione sourit face à son enthousiasme débordant.
- Alors, c'est parti ! lança Astoria en entrant la première dans l'Amnesia.
Aussitôt, elles furent toutes les quatre prises d'assaut par la musique et la chaleur ambiante.
Elles s'installèrent dans un espace un peu reculé, composé d'une table basse ronde et d'un canapé en velours couleur moutarde qui collait à l'angle du mur.
L'excitation se lisait dans le regard de Molly malgré l'obscurité du lieu.
Astoria revint avec un plateau qui lévitait devant elle, sur lequel se trouvaient leurs cocktails. Une fois la distribution faite, elles trinquèrent ensemble et la soirée put commencer.
Ginny attira directement sa mère sur la piste de danse, malgré sa réticence - légitime - au début. Mais, rapidement, Molly se détendit et suivit sa fille dans ses mouvements. Elle était un peu maladroite, mais elle semblait tellement heureuse que cela n'avait aucune importance.
Hermione était ravie de voir Molly sourire ainsi et s'amuser. Elle savait qu'elle souffrait de l'absence de Charlie, cumulée à la perte de Fred. Alors, la voir profiter de la sorte comme si elle avait de nouveau vingt ans, était une pure joie pour tout le monde.
Lorsqu'une chanson de Celestina Moldubec, reprise de manière plus dansante, se fit entendre, un cri d'excitation échappa à Molly. C'était sa chanteuse préférée et elle ne se priva pas de danser au rythme de la musique.
Les trois filles, elles aussi très enjouées, l'imitèrent. Cette danse endiablée fut la première d'une longue série, jusqu'à ce qu'elles rentrent au petit matin pour se coucher.
Une fois reposée et remise de ses émotions, Hermione quitta son lit au profit de son bureau. Avant de débuter sa journée, il fallait qu'elle réponde au Ministre de la Magie mongol.
Elle avait discuté de sa proposition avec ses amis et ils avaient été unanimes : elle devait partir. C'était également son point de vue, mais le projet étant conséquent, les encouragements de ses proches avaient été les bienvenus.
Hermione rédigea donc une lettre pour le Ministre l'informant de son acceptation. Elle avait hâte de recevoir une réponse dans laquelle tout le projet lui serait détaillé. Elle s'était, bien évidemment, déjà renseignée sur la situation archéologique et runique de la Mongolie, ce qui ne faisait qu'accentuer son excitation.
Alors que sa chouette partait avec son courrier, Hermione ouvrit plus grand sa fenêtre en remarquant le vol maladroit d'un hibou. Nul doute qu'il s'agissait d'Errol. Elle lui facilita donc l'accès à son intérieur et le volatile se posa difficilement sur le dossier d'une chaise, renversant un vase sur son passage.
Hermione se saisit de sa baguette pour nettoyer tout ça et elle prit la lettre de la patte d'Errol avant de le laisser aller grignoter et se reposer.
Elle déplia le morceau de parchemin sur lequel elle reconnut l'écriture de Molly.
"Ma belle Hermione,
Je tenais à te remercier une nouvelle fois pour la soirée d'hier. Vous avez, toutes les trois, réussi à me faire passer un moment formidable. L'espace de quelques heures, j'avais de nouveau vingt ans. J'avais cette douce impression d'être une jeune femme insouciante et heureuse.
Merci encore.
Avec tout mon amour,
Molly"
Malgré elle, Hermione sentit ses yeux se remplir de larmes. Ce n'était pas le moment de pleurer, mais les mots de Molly étaient profondément touchants.
Elle lui écrivit une réponse et la confia à Errol, tout en le rassurant en lui disant qu'il pouvait partir quand il le souhaitait et quand il serait en forme.
Lorsqu'elle revint de sa douche, il n'était plus là.
Hermione resserra les bretelles de son sac à dos sur ses épaules.
Ça y était, elle était en Mongolie. Elle venait d'atterrir par portoloin au Terminal d'Oulan-Bator et attendait d'être rejointe par les autres personnes travaillant sur ce projet. Dans le courrier détaillant leur mission, elle avait lu qu'ils étaient une équipe de dix, composée de cinq traducteurs et cinq archéologues, tous des sorciers de nationalités différentes, ce qui excitait Hermione.
Elle avait hâte de les connaître, de découvrir leur culture, leur manière d'approcher la traduction, d'en apprendre beaucoup et de leur en apprendre autant.
La première personne à arriver fut Darimaa, l'employée du Ministère de la Magie mongol qui les accompagnerait tout au long de la mission. Puis, en quelques minutes, tout le monde fut sur place. Ils firent rapidement les présentations et Hermione sentait déjà un feeling particulier avec quelques-uns d'entre eux.
Darimaa les guida jusqu'à la salle où ils devaient tous prendre le même portoloin vers leur camp de base au nord de l'Arkhangaï, une province centrale de la Mongolie. C'était là que le site archéologique avait été découvert et où les runes à traduire se trouvaient. Ils allaient pouvoir commencer à travailler dès le lendemain.
Étonnamment, Hermione dormit très bien. La fatigue et le décalage horaire avaient eu raison de son impatience. Alors, elle se leva pleine d'entrain et d'énergie, contrairement à ses collègues qui semblaient avoir passé une bien plus mauvaise nuit que la sienne.
- Bien, maintenant que tout le monde est debout, je vais vous décrire le programme d'aujourd'hui, annonça Darimaa. Nous allons faire un tour du site pour que je vous le présente dans sa totalité et, après le déjeuner, vous aurez quartier libre pour vous imprégner des lieux.
Comme la bonne élève qu'elle était toujours, Hermione buvait les paroles de Darimaa en hochant machinalement la tête.
- Demain, je partirai avec quelques-uns d'entre vous par portoloin en direction d'un village au nord, Tsagaan Nuur. Là-bas, nous allons rencontrer un archéologue moldu à la retraite qui est très âgé et qui, par conséquent, ne peut plus se déplacer. C'est le premier à avoir découvert des vestiges là où nous nous trouvons aujourd'hui et il est d'accord pour nous transmettre certains de ses travaux pour nous aider.
Hermione contenait difficilement son enthousiasme. Elle aurait beaucoup aimé se rendre dans ce village afin de rencontrer cet archéologue, donc elle se porterait forcément volontaire, si jamais l'équipe n'avait pas déjà été formée par Darimaa.
Ils partirent tous se préparer chacun de leur côté jusqu'à ce qu'il soit l'heure de se rendre sur le site archéologique.
L'Arkhangaï était une zone très riche en vestiges de la période de l'âge du bronze. Toutes les découvertes précédentes avaient été faites par des Moldus, jusqu'à celle sur laquelle Hermione travaillait aujourd'hui. C'était un archéologue sorcier mongol qui l'avait trouvée et, par conséquent, tout le site avait été magiquement protégé avec des sortilèges Repousse-Moldu.
Cela leur prit toute la matinée pour visiter l'entièreté du site. Hermione avait déjà repéré quelques éléments intéressants et intrigants, qu'elle avait hâte d'explorer plus en profondeur. Notamment des ruines de ce qui semblait avoir été un temple. Sur ce qui restait des piliers de la structure, elle avait aperçu des runes qui n'avaient pas trop subi les ravages du temps et qu'elle pourrait assez facilement décoder. Elle ne savait pas encore comment ils allaient se répartir les tâches, mais si elle pouvait se charger de ce temple, elle le ferait avec plaisir.
Ils déjeunèrent aux alentours de treize heures et Darimaa leur laissa quartier libre, comme convenu.
Accompagnée d'Olivia, une archéologue française avec qui elle avait déjà tissé quelques liens la veille, Hermione retourna l'après-midi près du temple. Elles y passèrent un long moment, toutes les deux fascinées par ce vestige. Et avant de repartir, Hermione fit de nouveau le tour du site archéologique afin de prendre plein de photos, qu'elle regarda le soir-même avant de s'endormir.
Pour son plus grand bonheur, Hermione était parvenue à intégrer le petit groupe qui se rendait à Tsagaan Nuur.
Elle aurait également aimé rester sur place pour commencer à travailler, mais son envie de découvrir un nouvel endroit et de rencontrer un archéologue avait été plus forte.
Ils étaient donc six à atterrir par portoloin dans une plaine un peu éloignée du village, afin de ne pas être vus par les moldus.
Tsagaan Nuur n'étant qu'à quelques minutes à pied, ils arrivèrent relativement vite sur place. Darimaa leur indiqua que la maison de l'archéologue se trouvait tout au bout du village. De là où ils étaient, ils pouvaient apercevoir son toit bleu.
Hermione était bouche bée face à ce paysage. Cela n'avait rien d'extraordinaire en soi, mais elle trouvait une certaine quiétude attachée à cet endroit.
Le village se dressait sur une vaste plaine et les toits des maisons étaient tous très colorés. Jaune, bleu, rose, orange, vert. Cet arc-en-ciel architectural était magnifique à ses yeux.
Les quelques habitants qu'ils avaient croisés semblaient tous très sereins. Ils vivaient leur vie avec un tel apaisement que cela se lisait sur leurs visages et leurs sourires. Ils allaient et venaient dans les ruelles, chargés de courses ou d'outils, avec insouciance.
Alors qu'elle tournait sur elle-même pour observer un peu mieux les alentours, Hermione croisa furtivement un regard qu'il lui semblait connaître.
Non…
Mais à peine avait-elle cligné des yeux que l'homme à qui appartenait ce regard avait disparu à l'intérieur de sa maison.
C'était impossible. Impossible. Et pourtant, elle était certaine de ne pas avoir rêvé. Elle était absolument certaine d'avoir croisé le regard de Charlie Weasley.
Dans quel univers le hasard faisait-il aussi bien les choses ? Comment les planètes pouvaient-elles si bien s'aligner ?
C'était tellement improbable qu'Hermione commença à douter. Peut-être était-ce seulement un homme lui ressemblant ? Charlie Weasley n'était pas le seul homme roux d'un mètre quatre-vingt-dix avec des yeux bleus dans le monde.
Un tour de son imagination semblait être l'hypothèse la plus probable.
Elle n'eut cependant pas plus le temps de s'arrêter là-dessus car il était temps pour eux de se rendre au domicile de l'archéologue.
Hermione sortit de cette petite maison au toit bleu avec un large sourire.
Cette rencontre avait été incroyable. L'archéologue était en fait un moldu ayant connaissance du monde magique grâce à sa défunte femme qui, elle, fut une sorcière.
Il leur avait donné tous ses travaux, comme c'était prévu. Il leur avait confié, dans un souffle, qu'il sentait que la fin était proche pour lui et que, par conséquent, il préférait savoir ses travaux entre les mains de personnes passionnées et compétentes.
Hermione avait été très touchée par ce monsieur. Fatigué par l'âge, mais toujours assez vif d'esprit, il n'avait pas été avare d'anecdotes tantôt amusantes, tantôt émouvantes.
Et si elle avait passé un moment particulier, Hermione n'avait pu s'empêcher de penser à Charlie. Ou à celui qu'elle avait cru être lui.
Elle ne pouvait pas partir de ce village sans en avoir le cœur net. Elle s'en voudrait toute sa vie si c'était réellement lui et qu'elle n'était pas allée le voir.
Mais une autre partie d'elle lui disait que si, effectivement, il s'agissait bien du deuxième fils Weasley, il ne s'était pas caché ici, au fin fond de la Mongolie, pour qu'elle vienne le déranger.
Tiraillée entre ces deux sentiments, Hermione partit déjeuner au seul restaurant de Tsagaan Nuur avec toute l'équipe.
Juste après le dessert, Darimaa leur indiqua que leur portoloin ne s'activait que dans une heure et que, par conséquent, cela leur laissait le temps de visiter un peu le village s'ils le souhaitaient.
Hermione vit là l'occasion parfaite de confirmer - ou non - ses soupçons.
Elle retrouva rapidement le chemin de la maison au toit jaune. Alors qu'elle allait monter les trois marches du perron, elle se stoppa net, le regard fixé sur la porte d'entrée.
Elle avait une désagréable sensation au creux de l'estomac. L'impression qu'on l'observait.
- Je peux vous aider ?
Hermione sursauta et se tourna brusquement vers la personne qui l'avait interpellée. Face à elle, en bas des quelques marches, se tenait un homme aux cheveux noirs et aux yeux tout aussi sombres. Les sourcils froncés, il dardait sur elle un regard inquisiteur.
L'espace d'un instant, elle se dit que c'était peut-être lui qui vivait ici et que c'était lui qu'elle avait vu plus tôt dans la journée. Mais non, l'homme qu'elle avait aperçu était roux aux yeux bleus, elle en aurait mis sa baguette au feu.
- Je… Vous habitez ici ? demanda-t-elle.
- Pourquoi ? Je peux savoir qui vous êtes ?
- Excusez-moi, je… je m'appelle Hermione Granger, je suis traductrice et je suis là avec un groupe d'archéologues. Notre camp de base est sur l'Arkhangaï et nous sommes venus ici, dans votre village pour le travail.
- Et que voulez-vous à la personne qui vit ici ?
Son ton était sans appel, Hermione n'était pas la bienvenue. L'homme croisa ses bras sur son torse, toujours en la regardant avec méfiance. Il fallait qu'elle le rassure sur le bien-fondé de sa présence ici.
- Est-ce vraiment Charlie Weasley qui habite cette maison ?
- Vous n'avez pas répondu à ma question.
- Si c'est bien Charlie qui vit ici, je voudrais simplement lui dire bonjour et m'assurer qu'il va bien. Je ne veux absolument pas le déranger.
- Comment vous connaissez Charlie ?
Alors elle n'avait vraiment pas rêvé.
- Je connais très bien sa famille, en particulier son plus jeune frère, Ron, qui est mon meilleur ami depuis que nous avons onze ans.
Le visage de l'homme sembla se détendre légèrement. Il paraissait tout de même toujours un peu suspicieux.
- Écoutez, je ne veux vraiment pas le déranger longtemps. Et s'il est occupé ou qu'il ne veut pas me voir, peut-être que vous pourriez lui transmettre un simple message ?
Charlie avait le droit de ne pas vouloir lui parler, mais l'occasion était trop belle pour qu'elle la laisse passer. Si Molly venait à apprendre qu'elle avait eu l'opportunité de lui dire quelques mots et qu'elle ne l'avait pas saisie, elle lui en voudrait terriblement, et à raison.
- Je vais lui dire que vous êtes là.
L'homme la contourna et pénétra dans la maison de Charlie comme s'il était chez lui, laissant Hermione au pied du perron, abandonnée à son triste sort.
Elle n'aurait su dire combien de temps elle resta là, assise sur les quelques marches menant à l'entrée de la demeure. Elle avait eu le temps d'observer les moindres détails du paysage environnant durant ce laps de temps. Elle aurait bien voulu faire le tour de la maison, mais elle avait eu peur de louper quelque chose et que, ne la voyant pas, l'homme abandonne.
En entendant un cliquetis de serrure que l'on déverrouille, Hermione se mit rapidement sur ses pieds. Un poids tomba au creux de son estomac quand elle constata que ce n'était pas Charlie.
- Désolé, il est occupé. Mais je vais prendre un message.
Hermione se sentit, malgré elle, vexée. Elle avait l'impression de parler à un secrétaire qui répétait mot pour mot ce qu'on lui avait dit de dire.
- Dites-lui que sa famille pense à lui et que personne ne l'a oublié, si jamais c'est ce qu'il a tenté de faire en partant. Sa mère serait plus qu'heureuse de recevoir ne serait-ce qu'une lettre pour lui confirmer qu'il va bien, ça la rassurerait beaucoup. Et si jamais il veut me parler, il peut me trouver sur l'Arkhangaï, près des nouvelles ruines découvertes.
L'homme hocha la tête. Hermione, optimiste, attendit quelques petites secondes, au cas où Charlie changerait d'avis. Mais il ne vint pas.
Alors elle sourit à son interlocuteur avant de tourner les talons et de rejoindre, à contrecœur, Darimaa et ses collègues.
Armée d'une petite brosse fine, Hermione dépoussiérait méticuleusement une boîte en métal qu'Olivia venait de déterrer.
Sur celle-ci, des runes étaient gravées, mais très abîmées par le temps. Un sort existait pour les rendre plus lisibles, plus prononcées, mais cela n'améliorait pas la qualité de l'inscription. Alors, même après l'avoir lancé, Hermione était assez défaitiste. Elle n'allait pas pouvoir faire grand-chose avec ceci, mais elle allait essayer.
De plus, la boîte - qui semblait être une boîte à bijoux - était magiquement scellée. Un Alohomora n'avait pas suffi pour la déverrouiller, ni même d'autres sorts plus puissants. Et ne pas réussir quelque chose de pourtant si simple agaçait prodigieusement Hermione.
Dans l'intérêt de son travail, elle avait mis sa fierté de côté et était allée demander de l'aide à ses collègues. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait un pressentiment. Elle sentait que cette boîte renfermait quelque chose d'intéressant.
Mais en vain. Personne n'avait réussi à ouvrir cette fichue boîte.
Alors, une fois celle-ci en bon état d'analyse, elle la mit de côté en l'étiquetant à son nom afin de garder la priorité dessus.
Cela faisait trois jours qu'elle était rentrée de Tsagaan Nuur. Trois jours et pourtant, elle ne parvenait pas à faire sortir Charlie de sa tête. Elle était obsédée par sa présence en Mongolie. Que faisait-il ici ? Y était-il installé depuis longtemps ? Qui était cet homme qui l'avait froidement accueillie ? Pourquoi ne voulait-il pas au moins lui parler ?
Tous les jours, Hermione guettait les alentours, espérant voir la silhouette de Charlie se découper dans la brume. Mais non. Pas l'ombre d'un Weasley à l'horizon.
Elle respectait et ne jugeait absolument pas ses décisions, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser à lui et de se poser des tas de questions.
En fin d'après-midi, alors qu'ils commençaient tous à fatiguer, Darimaa les invita dans sa yourte où elle avait préparé du Suutei tsai, plus communément appelé du thé au lait. Il s'agissait d'une boisson fabriquée à partir de lait de vache mélangé à de l'eau dans laquelle on faisait tremper des feuilles de thé noir.
Hermione, en bonne anglaise, n'aimait pas vraiment ce thé au lait, mais elle en buvait toujours une petite tasse par politesse.
Elle était en train de discuter avec Alessio, un traducteur italien, quand Darimaa, qui était sortie chercher quelque chose à l'extérieur de la yourte, revint.
- Hermione ? l'appela-t-elle. Il y a quelqu'un dehors pour toi.
Étonnée, Hermione fronça les sourcils une demi-seconde avant d'écarquiller les yeux. Qui d'autre, à part Charlie, pouvait bien vouloir la voir ? Tout leur groupe de travail était là, à l'intérieur, cela ne pouvait être que lui.
Elle remercia Darimaa avant de bondir sur ses pieds et de se précipiter dehors, non sans avoir enfilé une veste polaire.
Cela lui fit bizarre de le revoir. La dernière fois, c'était à la fin de la bataille de Poudlard, alors qu'il pleurait la mort de Fred. Dès le lendemain, il avait plié bagages et plus personne ne l'avait vu depuis.
L'homme qu'elle avait devant lui n'était pas très différent de celui qu'elle avait connu. Il était toujours aussi grand - ce qui impressionnait à chaque fois Hermione qui se sentait très petite à côté de lui. Ses cheveux, en revanche, étaient bien plus longs. Elle pouvait aisément le voir, bien que ses mèches rousses soient partiellement relevées dans un demi-chignon.
Il se tenait à quatre ou cinq mètres d'elle, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon et sa tête presque rentrée dans ses épaules. À son attitude, Hermione avait l'impression qu'il s'excusait d'être là, comme s'il n'était pas à sa place.
Ils n'avaient jamais été proches, mais là, Hermione ressentait une certaine compassion.
- Je suis contente que tu sois là, Charlie, dit-elle avec douceur pour briser le silence.
- Je me demande encore ce qui m'a pris de faire le trajet jusqu'ici depuis Tsagaan Nuur, avoua-t-il, mais j'ai arrêté de réfléchir après mon premier transplanage.
- Que dis-tu qu'on se mette au chaud dans une yourte ? Celle que je partage avec mes collègues est vide, ils sont tous dans celle-ci, précisa-t-elle en désignant du pouce la yourte de laquelle elle était sortie.
Charlie hocha la tête et Hermione se rendit dans son habitation.
Elle invita Charlie à s'asseoir sur un pouf autour d'une petite table se trouvant dans un coin et elle fit de même, de l'autre côté de la table. Elle prit sa baguette dans la poche intérieure de sa veste et invoqua une petite sphère lumineuse et chauffante qu'elle déplaça entre eux.
Hermione se sentait un peu gênée. Elle avait tant souhaité le voir que maintenant que c'était le cas, elle ne savait plus quoi dire. Charlie était venu de son propre chef, certes, mais elle trouvait cette rencontre peu naturelle.
Lui-même ne semblait pas à l'aise. À nouveau, sa tête était un peu rentrée dans ses épaules et son regard semblait ne vouloir se poser nulle part.
Il fallait qu'elle soit la plus Gryffondor des deux et qu'elle prenne son courage à deux mains.
- Je suis désolée si je t'ai parue légèrement… disons, intrusive, l'autre jour. J'ai dû passer pour une folle auprès de ton ami, mais toute cette situation me semblait tellement improbable que j'ai voulu en avoir le cœur net. J'ai probablement été un peu insistante et j'en suis désolée.
Charlie finit par la regarder.
- Excuses acceptées.
- Je ne voulais pas interférer dans ta vie privée, ajouta-t-elle. Je respecte totalement tes choix et je veux que tu saches que je ne suis pas là pour te forcer la main.
Hermione voulait le rassurer. Qu'il comprenne que son intention première n'était pas de l'obliger à faire quoi que ce soit.
- Je sais. Tu n'es pas de ce genre-là.
Elle eut un sourire, sans vraiment savoir si c'était un compliment.
- Tu vis en Mongolie depuis tout ce temps ? lui demanda-t-elle.
- Non, j'ai beaucoup voyagé avant de m'établir ici.
- Pourquoi la Mongolie spécifiquement ?
- Ce n'est pas le pays en tant que tel qui m'a attiré, même si j'aime sa culture. Je cherchais surtout le calme et la paix. J'aurais pu les trouver ailleurs, mais je suis bien ici.
- Tant mieux, sourit-elle.
Hermione se pinça les lèvres. Plein de questions lui brûlaient la langue, mais elle n'osait pas. Elle avait peur de la réaction qu'il pourrait avoir. Peur que ce soit trop pour lui.
- Tu sais, je pensais tout ce que j'ai dit à ton ami l'autre jour. Personne ne t'a oublié en Angleterre, surtout pas ta famille. Tes parents seraient tellement heureux d'avoir de tes nouvelles. Tes frères et ta sœur aussi, évidemment, et…
Charlie se leva si brusquement qu'Hermione sursauta.
Elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu'il avait quitté la yourte, la laissant à peine entendre un "je savais que c'était une mauvaise idée".
Et voilà !
Tout le monde attendait leurs retrouvailles... Vous vous attendiez à ça ? (a) Il n'allait quand même pas l'accueillir à bras ouverts.
J'ai hâte de lire vos reviews.
Du love, à mercredi !
