Adrien et Juleka

(Oui, je sais que c'est la deuxième mais j'adore ce ship, et il n'a pas assez de représentation à mon avis et ma première histoire n'était pas suffisamment proche de ce que je voulais)


Juleka fixait son regard confiant dans la glace de la loge des stars pendant qu'on la coiffait.

Ce soir, elle atteignait un sommet de sa carrière de mannequin. Elle présenterait la pièce maîtresse de la collection Gabriel aux côtés d'Adrien. La pièce phare de toute l'année et ceci probablement pour l'intégralité du monde de la mode.

Mais derrière ce regard assuré, se cachait une femme effrayée. Ce soir, elle atteignait un sommet dans sa carrière, mais est-ce que celui-ci serait le dernier?

Elle-même avait vingt-cinq ans et d'autres mannequins, plus jeunes, plus énergiques et qui en voulaient plus attendaient toutes qu'elle leur laisse la place et se fasse oublier.

Dans le miroir, se reflétèrent les mèches blondes d'Adrien à qui on enfilait le costume qu'il présenterait en l'accompagnant.

Ce défilé concluait pour eux la semaine de la mode. La prochaine grande étape dans leur vie était leur emménagement ensemble.

C'était une étape naturelle dans leur relation. Ils se sentaient prêts tous les deux mais, Juleka doutait. Et si l'une de ces mannequins qui l'écartaient prenait sa place aux côtés d'Adrien sur les podiums?

Et si toute l'industrie décidait que puisqu'elle était sérieusement en couple avec l'héritier de Gabriel, elle n'avait plus à parader et qu'elle pouvait prendre sa retraite de la scène et se consacrer à son homme?

Et Juleka était encore bouleversée par ce qu'il lui avait révélé la veille : il avait été ChatNoir.

Ce qui la perturbait n'était pas uniquement le choc de cette révélation mais aussi de découvrir toute l'étendu de ce qui avait frappé Adrien sept ans plus tôt.

Et oui, elle était bien d'accord avec l'idée qu'il méritait une femme attentionnée dans son foyer après tout ce qu'il avait subit. Mais, était-elle prête à abandonner complètement cette vie qu'elle avait tant souhaité?

Alors qu'ils échangeaient de place, Adrien s'avançant vers le tabouret de la maquilleuse et Juleka se dirigeant vers la petite marche où les habilleuses la prépareraient, ils firent une pause au milieu de la pièce.

Elle caressa sa pommette du pouce alors qu'il la couvrait d'un regard amoureux et admiratif.

Coulant comme toujours sa joue dans sa paume, dans un geste qui était devenu familier depuis le début de leur relation, il s'empourpra d'émotion et il attrapa son poignet pour y déposer un léger baiser avant d'aller s'installer.

Leur histoire avait commencé sept ans plus tôt oui. Mais, à l'époque, Juleka était déjà mannequin depuis un an.

Toujours grâce à Adrien mais également avec l'aide de Marinette.

Tristement, la bande de quatre qu'avaient formée Alya, Marinette, Adrien et Nino n'avait pas résisté au changement d'établissement scolaire. Elle-même avait en quelque sorte perdu Rose qui avait rencontré l'homme de ses rêves et même si Adrien s'était fait de nouveaux amis dans la classe que tous deux partageaient encore, Juleka avait été la seule à remarquer la détresse qu'Adrien cachait.

Peut-être était-ce parce qu'elle le côtoyait aussi bien en cours qu'au travail?

Pourtant, il ne flanchait jamais dans un lieu ou dans l'autre. Il gardait toute sa peine et sa douleur bien cachée sous la façade.

Mais, elle avait remarqué les failles dans son armure et lorsque les larmes voulaient s'y faufiler, elle avait été là. Pour le soutenir lorsqu'il laissait toute la douleur le quitter et que l'émotion prenait le dessus mais aussi en public.

Pour tous ceux qui les aurait remarqué, elle était en train de caresser sa joue en laissant courir son pouce sur sa pommette dans un geste tendre et amical. En réalité, elle cachait des larmes qu'elle savait qu'il ne voulait pas montrer à personne d'autre.

Normalement, en voyant une telle détresse chez lui, Juleka en aurait parlé à Marinette, l'aurait supplié de faire travailler sa magie personnelle pour le guérir, mais Marinette avait disparue sans laisser d'explications six semaines plus tôt.

Alors, Juleka l'avait remplacé auprès d'Adrien. Elle ne parlait toujours pas beaucoup à l'époque, elle était encore timide en surface. Elle avait simplement supposé que le départ de Marinette en était la cause.

Maintenant elle savait. Elle savait que ChatNoir avait perdu Ladybug qui avait complètement disparue ainsi que les autres héros et le Papillon. Adrien était resté derrière avec son kwami et sans réponse et sans Marinette pour le réconforter.

Peu de temps ensuite, la mère d'Adrien était reparue dans sa vie en expliquant que se sachant malade et pratiquement condamnée, elle était partie au Danemark pour rencontrer un médecin et qu'elle y était tombée inopinément dans le coma.

C'était à ce médecin fantastique qu'elle devait de pouvoir revenir dans sa famille.

Juleka avait cru qu'Adrien s'éloignerait alors d'elle puisqu'il n'aurait plus besoin de son soutien mais, il était revenu la chercher.

Il l'avait présenté à sa mère comme son amie proche et la dame en avait été ravie. D'autant plus que Juleka était mannequin. Émilie Agreste était peut-être douce et gentille en attitude envers les gens mais, il n'en restait pas moins qu'elle partageait les vus de son mari concernant la gloire, la fortune et le mérite.

Pas étonnant qu'Adrien ait eu besoin d'un masque pour être charitable.

Cependant, pour Juleka, Émilie était aussi celle qui lui avait donné ce regard assuré qu'elle croisait dans la glace en la prenant sous son aile.

La timide mannequin était devenue la partenaire d'Adrien sur les podiums alors que les Agreste chassaient Lila Rossi. Elle était devenue sa meilleure amie en remplaçant Marinette et Nino. Elle était celle qui était forte pour lui lorsqu'il avait mal. Et la veille, elle était celle à qui il avait révélé son plus grand secret et toute sa détresse. Il n'avait plus qu'elle. Même Plagg lui avait été pris une nuit.

Croisant une fois de plus son propre regard dans le miroir juste avant d'entrer sur scène, elle réalisa l'ampleur du chemin parcouru mais également le point de départ.

Avant d'être mannequin, elle était Juleka, une fille que tous pensaient très timide mais que rien n'effrayait vraiment à l'intérieur. Et si cette fille existait toujours? Et si en fait, elle acceptait simplement qu'elle était courageuse à l'intérieur comme à l'extérieur?

Qu'importe si après ce soir, elle ne connaissait plus autant de succès professionnels? Les rêves n'étaient pas terminés!


Adrien défila fièrement aux côtés de Juleka, sur la passerelle du plus grand défilé de l'année. Elle n'avait jamais été aussi majestueuse que ce soir-là. Et ce n'était pas peu dire : Juleka était une femme incroyablement magnifique.

Adrien sentit son cœur battre si fort dans sa poitrine. Il savait qu'il l'aimait et avait hâte de finalement vivre avec elle.

Regarder les habilleuses fixer la robe de bal monumentale sur son corps nu avait éveillé ses sens également.

Poussé par une urgence de tout son corps, y comprit son cœur, il se cacha dans la loge dès qu'il eut retirer sa tenue et regarda les habilleuses dévêtir sa douce et la laisser seule se démaquiller uniquement couverte de son peignoir.

C'est le moment que choisit Adrien pour sortir de l'ombre.

Rencontrant son regard dans la glace, il prononça des mots qu'il prononçait pour la première fois et qu'il ne souhaitait jamais dire de nouveau : «Veux-tu m'épouser?»

La femme sublime qu'elle était, toujours coiffée et maquillée comme un princesse sombre et fantastique resta pantoise devant la question.

Elle se retourna pour le regarder directement. «Adrien? Tu es sûr de toi? Tu veux vraiment de moi?»

«Certain! Même si je n'ai pas de bague à t'offrir. Je n'y avais pas réfléchit avant, c'est juste devenu tellement évident pour moi tout à coup. Tu sais d'où je viens, tu sais combien j'ai été blessé par le passé et je comprendrais que cela puisse être effrayant mais tout ce que je souhaite, c'est rester à tes côtés pour le reste de mes jours.»

«Je ne suis pas effrayée! Bien sûr que je veux t'épouser! Sans hésiter!» promit-elle «Et pour la bague, tu sais que le matériel m'importe peu. Tu es tout ce que je veux!»

«Alors, si ce n'est que ça, je peux m'offrir à toi.» taquina-t-il en trouvant ses lèvres et en glissant la main par l'ouverture du peignoir de soie qu'il lui avait offert pour trouver son sein et le mamelon qui se dressa en réponse à sa caresse.

Ce n'était pas leur première fois, loin de là. Mais tous deux sentaient que celle-ci serait particulièrement magique.

Toujours caressant sa bouche de la sienne, il la souleva sur la table de travail du miroir. Par respect pour elle, il se dénuda d'abord sans même cesser les baisers qu'elle lui retournait avec ferveur.

Il fit ensuite glisser la soie de son épaule en y déposant d'aériens baisers se poursuivant sur ses mamelons dressés. Sous sa langue, sa peau avait le goût du maquillage dont son corps était entièrement couvert mais il l'oublia pour se concentrer sur la souplesse de ses muscles jouant sous son épiderme parfait.

Leurs regards se capturèrent, il était fascinée par sa beauté ce soir et souhaita que tous puissent la voir de la même façon que lui le jour de leur mariage. Comme cette princesse sombre qu'il avait connue à treize ans. Elle ne portait plus le look gothik au quotidien et Adrien découvrait comme une évidence jusqu'à quel point cela lui manquait de la voir ainsi.

D'un commun accord, il la retourna sans un mot. Elle prit appui de ses paumes sur le comptoir devant elle et souleva sa jambe pour qu'il puisse enligner leur sexes et les unir.

Mais encore, il ne pu se résoudre à laisser le regard qu'ils partageaient dans le miroir.

Elle cria d'une détresse désespérément érotique lorsqu'il la pénétra lentement, centimètre par centimètre et cela n'en finissait plus. Il ne s'était jamais sentit aussi long et épanouie pour elle.

Il était hypnotisé par les diamants posés près de ses yeux, son maquillage brumeux et sa chevelure abondante où on avait ajouté des mèches et de la poudre turquoise et pourpre. Mais le glamour n'était pas le plus important.

Il n'était rien sans la fille dessous. La façon dont son sexe le cramponait alors qu'il la pilonnait sans fin. La douceur de la peau de ses hanches où il s'accrochait pour rester conscient. La soie douce de sa paume qui avait patiemment chasser chacune de ses larmes. La patience qu'elle avait eu pour lui alors qu'il se reconstruisait et se remettait du choc d'avoir perdu simultanément les deux filles qu'il aimait, la gardienne et la super-héroïne qui la protégeait, celles qui n'avaient fait que le fuir pendant tout le temps où il les avait connue.

La femme contre lui était restée. Et elle lui avait tant offert et tout donné.

Il pleura en jouissant en elle et elle aussi mais aucun d'eux n'auraient jamais voulu que ces larmes de bonheur disparaissent.

XXX

Un peu après, alors qu'ils reprenaient doucement leur souffle l'un contre l'autre, elle s'inquiéta : «Adrien, nous ne nous sommes pas protégés. Qu'est-ce qu'on va faire si je tombe enceinte? Ou bien si maintenant que nous sommes fiancés, tes parents pensent que mon rôle est désormais de m'occuper d'avoir un héritier pour ta famille?»

«Si nous décidons d'avoir un enfant, pour notre plus grand bonheur, nous n'aurons qu'à ralentir un peu notre carrière.» proposa-t-il calmement.

«Nous?» se surprit-elle.

«Bien sûr, je veux aussi élever nos enfants avec toi. Et je sais combien ta carrière est importante pour toi. Je n'ai aucun problème à être plus présent pendant que tu déchires tout sur les podiums.»

«Je commence à être un peu âgée pour ça...» protesta-t-elle du bout des lèvres.

«Tu veux rire? Tu étais sublime ce soir. Je ne sais pas d'où te viens ce second souffle mais, avec lui tu pourrais écrire ton nom parmi celui des grandes idoles de la mode et charmer les foules pendant encore de nombreuses années avec ce qu'il y a sous la surface.»