Marinette et Nathaniel
Les éclats de rires emplissaient la cuisine à l'atmosphère étouffantes. En cette après-midi de la fin du mois de juillet, Paris souffrait d'une vague de chaleur tout comme les occupants de cet appartement du cinquième étage où le ventilateur du plafond ne faisait que brasser de l'air chaud.
Mais les vieux amis ne laissaient pas la pesanteur de l'air détruire leur moral.
Tous les bons vieux souvenirs qu'ils échangeaient étaient autant de remèdes pour les plaies que les mauvaises passes de la vie leur avait laissé. Et donc, il était hors de question que Marinette et Nathaniel aient remis à plus tard leurs retrouvailles.
Ils s'étaient vu à quelques reprises au cours des onze années qui les séparaient des classes du Collège Françoise-Dupont où ils avaient étudiés ensembles. Mais, lorsqu'ils avaient grandit et étaient entrés au lycée, leurs quotidiens les avaient trop séparés pour qu'ils puissent vraiment avoir garder le contact.
Par contre, dans son loft New Yorkais, le roux artiste avec tant de succès avait découvert qu'il avait besoin de se replonger au cœur de ses racines parisiennes pour y trouver l'inspiration.
C'est ce qui l'avait amené à Paris pour l'été.
«Si on travaillait un peu maintenant?» proposa Marinette alors que l'hilarité redescendait. «Tu veux que je remplisse ta limonade?»
«Je vais attendre encore un peu. Merci. Donc, le travail. Comme je te l'ai dit au téléphone, je cherche l'inspiration pour les personnages de ma prochaine série.
«Et comment je pourrais t'aider?» s'amusa Marinette avec incrédulité. Elle n'était, après tout, qu'une mère célibataire on ne peut plus banale. Les temps où elle vivait des aventures et où sa vie roulait à plein volume, flirtant avec la renommée grâce à ses talents de dessinatrice étaient depuis longtemps révolus.
«Tu sais Marinette, je ne suis pas le scénariste. Ma force, c'est l'image. Et ton corps est toujours aussi considérablement désirable.»
Le rire recaptura le corps en question. «Arrête! Même si la grossesse n'a pas tellement changé ma silhouette, je n'ai plus quinze, ni même vingt ans. Si tant est que j'ai eu quoi que ce soit de suffisant pour attirer les regards lorsque j'étais plus jeune.»
«Justement! Je ne le savais pas lorsque je t'ai appeler.» pointa l'homme. «Je cherchais uniquement de l'inspiration et tu as toujours été une excellente source d'inspiration.»
«Oh? Pourtant, je ne suis apparue que dans la dédicace de ta bande dessinée sur Ladybug, jamais en personne.» taquina la parisienne avec le regard brillant de sa jeunesse.
«Tu étais mon inspiration bien avant que je la remarque. Avant, pendant et après. Tu as toujours eu cet aura de mystère qui t'entourait bien avant la 3e année et il t'en reste encore. Je peux très bien le voir. Mais, bien plus qu'une m'as-tu-vu de super-héroïne, tu es bien plus parfaite pour l'idée de base de mon personnage que je ne le pensais en venant te voir!»
Marinette pinça les lèvres à cause de la description mais le laissa poursuivre.
«Ton image est parfaite et parfaitement inspirante! Une mère célibataire avec un corps de rêve. Une fleur cachée dans la boue, un trésor enfoui sur une île déserte! J'aimerais te peindre. Dessiner un tas d'esquisses de toi et peut-être aussi demandé à une équipe de venir te filmer dans ton quotidien.»
«Non.» se referma Marinette. «Je ne veux pas que des images de moi et mon fils circulent.»
«Elles ne circuleraient pas. Ce serait uniquement pour nous inspirer moi et le scénariste du projet. L'angle que je veux capturer ce serait toute la féminité qui reste en toi. Peut-être même l'exprimer au travers de scénarios d'action. Mais pas en héroïne, c'est devenu banale et cliché, surtout à New York. Plutôt, tu vois, comme un film catastrophe où on voit le héros risquer le tout pour le tout pour sauver sa famille. Ce serait géniale non, que pour une fois, ce soit une femme qui tienne ce rôle?»
«Tu pourrais t'amuser à détruire Paris en le dessinant comme tu l'as vu plus d'une fois détruit par les akumas.» sourit-elle légèrement.
«C'est vrai. Très intéressante idée. Je vais louer un hélicoptère pour prendre les images vues du ciel.»
«Nath. Je ne veux pas qu'Adrien devine que j'ai un enfant, tu le sais.» expliqua-t-elle calmement.
«Tu lui caches volontairement l'existence d'Emmanuel?» demanda délicatement Nathaniel, plus effrayé qu'accusateur.
«Non, pas vraiment. Juste... S'il était intéressé par la question, il serait resté pour savoir.» s'attrista Marinette. La blessure était encore vive en elle.
«Tu pourrais m'expliquer ce qui s'est passé entre vous?» demanda le rouquin.
Marinette soupira et avoua ensuite: «C'était en partie ma faute. C'est moi qui l'ai poussé à faire une carrière dans le cinéma. J'ai vu tout son talent pour l'acting et lui m'encourageait à être un grand nom de la mode et je ne voulais pas qu'il reste derrière et m'en veuille d'avoir du succès pendant qu'il n'en avait plus. J'aurais dû l'écouter lorsqu'il m'a prévenu. Il savait déjà qu'avec sa renommée, il ne resterait pas dans les rôles secondaires peu importe la réputation de son père. Et évidemment, les premiers rôles ne vivent pas les mêmes situations que les rôles de soutiens.»
«Le succès lui a monté à la tête ou les fans qui l'entouraient ont finit par trop l'intéresser?» déplora Nathaniel avec une rage contenue.
«Même pas! Il ne voulait pas de la célébrité. Les fans qui se jetaient sur sa route l'attristaient et il n'aimait pas leurs gestes déplacés. C'est à ce moment que j'ai tout détruit. Les vedettes, ce sont celles qui échangent des baisers avec leurs partenaires, ce sont les premiers rôles qui jouent des scènes de semi-nu ou des moments de tendre passion où ils font des déclarations d'amour. Adrien a refusé ces rôles aussi longtemps qu'il a pu mais, on ne lui offrait presque rien d'autre et il fallait payer le loyer. Et dès qu'il a dit oui la première fois, les producteurs ne l'ont plus laissé arrêter. Et moi, j'étais trop jalouse. Je ne voulais pas le partager. Je le voulais à moi ou rien du tout. Il a choisit la carrière en pensant me garder à sa charge même séparé mais, j'ai refusé son argent. Même quand j'ai découvert que j'attendais Emmanuel. J'étais blessée et furieuse. Juste idiote et butée.»
«Si j'avais été à sa place, je ne t'aurais pas laissé te détruire.» prononça calmement Nathaniel.
«Oui, mais, j'ai choisis un homme doux et sensible qui place des valeurs comme la chevalerie et le respect des désirs de sa compagne au premier plan.»
«Tu sais qu'il a eu...»
«Deux petites filles avec deux femmes différentes. Oui je sais. Il était en plein divorce avec la deuxième lors de la réunion des anciens l'an dernier. C'est pour cela qu'il n'est pas venu. Et il est encore avec une autre d'après ce que j'ai vu sur les couvertures des magazines près de ma station de métro. Il a la réputation d'adorer ses filles plus que tout. S'il poursuit sur sa lancée, les gens vont dirent qu'il collectionne les enfants et se débarrasse des femmes lorsqu'il n'a plus besoin d'elles.»
«Vu la quantité de relations qu'on lui a attribué avant son premier mariage, on pourrait effectivement le croire!» s'amusa Nathaniel pour essayer de ramener le sourire de Marinette.
Mais la femme un peu trop blessée ne sourit que faiblement. Alors, il tendit la main et trouva celle de son ancien béguin.
«Ne laisse pas son souvenir t'écraser Marinette. Tu devrais déménager au moins. Histoire qu'il ne te retrouve pas aussi facilement.»
«Peux pas. Il avait finit de payer l'achat de l'appart' sans me le dire et l'a laissé à mon nom en partant. Entre temps, les prix avaient grimpé et en déménageant dans un endroit au même prix, j'aurais vraiment moins intéressant. Je ne veux pas faire ça à Manu. Et ce serait idiot.»
«Je pourrais au moins te rémunérer pour ton travail pour moi. On va essayer de ne pas empiéter sur tes heures chez la couturière et ça te fera un revenu supplémentaire.»
«Je ne dis pas non. Pas à cause du salaire mais, surtout pour t'aider. Et tu voudrais que je fasse quoi au juste?»
Juste à ce moment, Marinette reçu un message sur son téléphone.
«Prendre la pose dans les plus banales et quotidiennes activités que tu fais tous les jours. Et aussi, idéalement... dans ton intimité.» hésita Nathaniel.
Marinette qui répondait à son message, releva un regard ahuri.
«Comme, genre... quoi?» fit-elle éloquemment.
«Oh, euh, si tu relaxes dans ton bain après le travail, et bon, une scène où tu te masturbes serait aussi intéressante et des poses lascives pour démontrer ta féminité avec ton regard si intense ou bien quelque chose d'encore plus décalé, comme la triste réalité. Je ne connais pas suffisamment le défi imposé par le manque d'argent lorsqu'on est dans ta situation.»
«Ok, donc, on ne parle pas du tout d'une BD ouverte pour tous.» souligna-t-elle.
«Non, vraiment pas! Si je choisis l'angle catastrophe, il va falloir beaucoup de sensualité pour ramener l'aspect fragile et délicat de la personnalité du personnage.»
«Nathaniel, je ne saurais même pas comment prendre une pose lascive, je ne suis pas mannequin! J'ai fait l'amour seulement quelques fois dans ma vie avec Adrien et je n'ai pas eu d'autres partenaires ensuite, j'avais mon bébé.» confia-t-elle très sérieusement.
«Je peux toujours... t'aider.» offrit Nathaniel.
«À prendre la pose?» fronça Marinette.
«À réveiller ta sensualité et à découvrir la lascivité qui est en toi.» offrit-il. «Si tu acceptes, ce qu'on pourrait faire, c'est que je te donne du plaisir et que je prends des photos de toi après. Tu dois être en manque si tu n'as rien fait depuis six ans.» sourit-il.
«J'ai d'autres préoccupations, je te remercie pour ton inquiétude!» contra-t-elle sèchement.
Un silence retomba dans la cuisine.
«Alors?» chercha Nathaniel pour ce moment.
«Tu as de la chance. La mère de l'ami d'Emmanuel veut le garder pour le dîner.» grommela Marinette.
Il y avait si longtemps qu'elle n'avait plus fait l'amour. Le sexe avec l'amour de sa vie, Adrien qui avait aussi été son ChatNoir, le garçon envers qui elle avait une confiance aveugle pour son bien-être avait été plus magique que ses rêves les plus fous.
L'idée d'avoir un autre partenaire après son départ avait laissé un goût amer. Elle avait aussi longtemps prié du fond de son lit pour qu'il revienne et la réclame comme sienne. Mais lorsqu'il s'était marié avec une actrice d'Hollywood, ses rêves étaient morts.
Nathaniel se leva et tira Marinette debout. Tout le long du couloir, il la poussa vers ce qui était logiquement la chambre principale à l'opposé du bureau de travail servant maintenant de chambre d'enfant depuis qu'elle ne dessinait plus.
Il chercha la bordure de son débardeur sur sa taille et le tira vers le haut, sachant déjà qu'il n'accepterait pas un refus de sa part. Marinette avait toujours été trop hésitante pour son propre bien. Elle avait besoin d'être poussée hors de sa zone de confort.
«Tu- tu- je pensais que tu préférais les hommes.» bafouilla-t-elle en veine défense en se sentant coincée dans sa petite chambre entre l'entrée exiguë et le matelas double à ressorts.
«Je suis bi. Je baise effectivement avec des hommes mais avec encore plus de femmes.» l'informa-t-il en s'installant sur le lit et en la tirant sur sa cuisse.
Il chercha aussitôt l'agrafe de son soutien-gorge qu'il défit avec facilité.
Il trouva sa poitrine nue et la caressa pour en faire ressortir les mamelons. Pas qu'il ait besoin de travailler beaucoup, Marinette était déjà rouge sur tout le visage et la poitrine. Sa sensualité était beaucoup plus présente en elle qu'elle ne le prétendait.
«N'oublie pas le condom dans ce cas!» plaisanta-t-elle avec malaise et avec le ricanement qui allait de paire.
«T'en fais pas. Je suis pas Agreste. Je ne disparaîtrai pas en te laissant un mioche sur les bras.» fit-il suavement. Avec les dents, il alla chatouiller le cou de la belle et le dos de sa main, caressa sa poitrine nue avant que ses doigts ne rejoignent la ceinture à la taille de son short.
Il termina de la dévêtir avec une satisfaction sauvage qui se cachait difficilement en lui.
«Nath?» fronça Marinette. «Tu es-»
«Je suis juste ravi! Tellement heureux Marinette. Tu es si belle!» Il attendait ce moment depuis si longtemps. Depuis le jour où il avait voulu se déclarer à l'anniversaire de ses quinze ans et où le Papillon avait profité des moqueries de Chloé pour l'akumatiser et détruire ses plans.
Ladybug avait capturé toute son attention ensuite, bien loin de Marinette, mais, bien sûr, la division de son cœur n'avait plus eu d'importance une fois qu'il avait découvert qu'elles étaient une seule et même personne.
Seulement, à l'époque où il l'avait comprit, elle était déjà avec Adrien. C'était toujours ce type qui s'était mis entre eux. Il lui avait volé Marinette pendant son akumatisation en tant que ChatNoir et encore, il l'avait refait en séduisant Ladybug alors qu'elle lui avait toujours très clairement dit non avant.
Mais, maintenant, ils étaient seuls dans cette chambre étouffante d'un cinquième étage de Paris. Loin du luxe de son penthouse de New York, loin des lumières d'Hollywood, il n'y avait qu'eux.
Marinette nue, il la fit glisser sur le matelas et se releva pour se dénuder dans le pied carré de plancher à sa disposition.
Il la recouvrit ensuite de son corps qu'il avait passé tellement d'heures à muscler avec les meilleurs coachs pour avoir une superbe apparence.
Il la caressait sur tout le corps et son membre dur se creusait déjà une place sur le dessus de son ventre. Il savait déjà où il se faufilerait bientôt.
La peau pâle de la femme était déjà rougie et marquée par les passages répétés de mes paumes lorsqu'il proposa: «Tu aurais envie de te retourner pour avoir encore plus de sensations?» souffla-t-il, l'air se raréfiant dans sa gorge serrée d'émotions.
Sans un mot, elle glissa sur le matelas et balança son derrière appétissant sous son nez. Il ne résista pas en l'attrapant entre ses dents. Il avait envie de serrer et de mordre. Il avait envie non seulement de savourer cette peau comme il en avait envie depuis douze ou treize ans mais aussi d'y laisser sa marque. Se retenir de le faire était difficile.
Il se rappela ensuite qu'il n'avait pas de rivaux. Que personne n'avait touché Marinette depuis longtemps.
Elle était à lui.
Pas toute entière, elle s'appartenait encore beaucoup à elle-même. Mais, aujourd'hui, elle lui offrait quelque chose que personne n'avait possédé depuis longtemps.
Rapidement ensuite, il enfila le condom qu'il avait dans sa poche sans détourner les yeux des courbes légèrement plus arrondies que dans son souvenir.
Sans trop s'attarder, il la pénétra de la même façon qu'il pénétrait toujours toutes ses partenaires. Toutes les caresses qu'il lui avait faites l'avait bien chauffé, elle devait être dans un état pire que le sien actuellement.
Nathaniel découvrit en elle un sexe délicieusement serré qui se cramponnait à son membre avec force et appétit.
Marinette haletait sous la sensation si peu familière. Elle n'avait pas mal à proprement parler, son sexe s'adaptait bien à l'intrusion. Mais, elle pouvait sentir l'intérieur d'elle-même se préparer hâtivement aux coups qui allaient obligatoirement suivre.
Elle ne pouvait pas dire qu'elle n'était pas ravie des sensations que ce membre expérimenté lui offrait. Elle se sentait fragile et vulnérable et incertaine. Et d'une certaine façon, elle aimait bien.
Nathaniel était brusque et sans douceur. Il ne cherchait pas à la combler elle, mais à prendre son plaisir. C'est du moins ce qu'elle déduisit de la rapidité avec laquelle il avait augmenté les mouvements. Il lui avait à peine laissé le temps de s'ajuster.
Ce n'était pas aussi bien qu'avec Adrien du mieux qu'elle pouvait s'en souvenir, mais, Nathaniel avait raison. Une sensualité sommeillait en elle. Une sensualité qui se réveillait à la même vitesse que son plaisir augmentait.
Son cerveau se déconnecta et un instant, l'idée folle de foncer en Californie pour chasser la bimbo officielle d'Adrien et le réclamer comme sien lui traversa l'esprit. Elle était belle, elle était forte, elle était Marinette. Pourquoi laisser la vie l'écraser?
Mais ce n'était pas Adrien qui était revenu vers elle en demandant pardon pour son départ. C'était Nathaniel qui défonçait son sexe avec son organe presque trop gros pour se qu'elle pouvait supporter. C'était Nathaniel qui voulait l'immortalisé une fois de plus, et cette fois, ce ne serait pas Ladybug sur la page couverture, ce serait elle-même.
Alors, même s'il termina beaucoup trop tôt. Même s'il la laissa sur sa faim. Même s'il laissa en liberté la femme fatale et dangereuse en elle qui était restée endormie depuis trop d'années, elle lui offrit ce qu'il demandait.
Dès qu'il pu tenir sur ces jambes, elle le poussa à aller chercher son appareil dans la cuisine et lui offrit toutes les poses sensuelles qu'il voulait obtenir d'elle.
C'était à coups de regards sauvages et de draps glissants suavement sur ses formes tentatrices qu'elle ferait revenir Adrien vers elle.
Adrien et tous ceux qui un jour avaient rêvé de l'héroïne de Paris.
