Bonjour et bonne année à tous !
Voici le dernier chapitre de cette petite fic. J'espère que ça vous aura plu. N'hésitez pas à me faire des commentaires même si c'est dans quelques semaines / mois. Ça me fera toujours plaisir d'avoir des feed-back sur mon travail.
Petit clin d'œil à Harlem, si tu me lis. J'avais osé de faire une remarque sur les chemins de la facilités que tu n'empruntes assurément pas et dans lesquelles je saute à pied joints !
Bonne lecture.
Chapitre 3 : Comprendre
Je tire sur ma cigarette en marchant nonchalamment, mon esprit est totalement vide, je fais tout pour ne surtout pas penser. Je regarde la ville autours de moi, souris aux passantes, ris des jeux des enfants… Mais cette détente n'est qu'apparente. Je suis parti devant, laissant Izou fermer le restaurant et quand il me rattrape et que sa main frôle la mienne, je n'arrive plus à porter mon attention sur quoi que ce soit d'autre. Il porte un jean et une chemise bordeaux, ses cheveux sont de nouveau retenus en une queue haute, dégageant sa nuque. Il passe devant moi et je suis hypnotisé par leurs mouvements dans son dos. Ils suivent le déroulé de son pas…
Et mes yeux glissent sur ses hanches. Il a un corps d'homme, aucun doute. Je ne retrouve pas les formes que j'aime tant chez les femmes. La confusion n'est pas possible malgré les mèches soyeuses et brillantes. Son corps est musclé, carré, bien proportionné. Il est bien fait, assurément. Mais c'est un homme… Et pourtant, sa silhouette me plaît. Par défi, je laisse mes yeux passer sur les corps des hommes qui croisent ma route. Aucun ne réveille quoi que ce soit en moi, tous me laissent totalement indifférent… alors que les courbes féminines, elles, font battre mon cœur. Et son corps à lui… ce n'est pas pareil. Il ne me rebute pas comme celui des autres hommes mais il ne me fait pas tourner la tête comme celui des femmes. Aucune de ces deux réactions, juste une attirance franche. Je me sens comme aimanté, je veux le toucher, poser mes mains sur lui, le découvrir… comprendre. Comprendre pourquoi il occupe autant mes pensées.
Il déverrouille le sas de l'immeuble et nous entrons dans l'ascenseur. Nos corps sont très proches l'un de l'autre dans cette cage étroite et un malaise certain s'installe entre nous. La main chaude d'Izou glisse sur ma nuque avant de descendre le long de ma colonne vertébrale jusqu'à mes fesses. Il m'a fait la même chose ce matin au marché et l'effet est identique. Je me fige, tendu, stressé… et je rougis. Mais aussi, je me mords la lèvre parce que je ne peux plus nier que ça me plaît.
« Sanji, je ne veux pas te forcer, je…
- Izou… je veux savoir… mais… à mon rythme.
- Bien sûr. »
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, mettant fin à cette conversation bizarre et il ouvre la porte de son appartement. Aussitôt je me précipite vers le balcon pour allumer une autre cigarette. Il me suit et sa main passe dans mes cheveux un instant. Il sourit.
« Vraiment… ne te mets pas la pression… Je ne t'ai jamais vu fumer autant…
- Je devrais peut être boire un peu pour me détendre.
- Hors de question.
- C'était une blague… sers moi un verre d'eau fraîche, s'il te plaît.
- Citronnée ?
- Parfait. »
Il a raison, je dois me détendre, on ne va pas aller au lit tout de suite… enfin, je pense… j'ai besoin que ça soit progressif… je dois arrêter d'y penser et laisser les choses se faire naturellement. J'écrase ma cigarette à moitié fumée et entre dans le salon pour observer les lieux. J'aperçois une chaîne hi-fi avec une tour de CD et je décide d'explorer ses goûts. On a une dizaine d'années d'écart et je ne connais rien de ce qu'il écoute. Je ris tout seul quand il me rejoint. Ses doigts passent près de mon visage et il attrape un boîtier un peu plus haut qu'il me tend. Musique classique, je reconnais parfaitement le fêlure sur la boîte du CD, ça aussi, ça vient de chez moi.
« Putain, je me demandais où il était… Il y en a encore beaucoup des trucs à moi, chez toi ?
- Mmm… la deuxième brosse à dent dans la salle de bain, quelques fringues, un ou deux bouquins…
- Sérieux, je venais là une fois par semaine et j'avais commencé à emménager !
- C'était… pour te forcer la main à toi même, je crois…
- Qu'est-ce que je peux être con… »
Je lance la lecture du CD et m'approche de sa bibliothèque. Les notes s'élèvent et je laisse la mélodie me détendre. Mes doigts errent sur les tranches des livres et il est de nouveau derrière moi, son corps un peu trop près, sa bouche sur la peau de mon cou. Je frissonne. Il me guide vers un autre meuble et attrape un livre de photos avant de m'entraîner sur le canapé.
« C'est celui-ci que tu préfères. Tu ne m'as jamais dit pourquoi.
- Fais voir. »
Je m'installe contre lui, il a un bras sur ma taille et ma tête est posée sur son épaule, nos corps sont collés. C'est étrange, je me suis instinctivement assis comme ça, contre lui et sa main m'a entouré, comme si… c'était habituel. Ça l'est peut-être… J'ouvre le livre sur ses genoux. Ce sont des photos maritimes. Mer, océan mais aussi profondeurs et tous types de paysages sous marins. Des poissons aussi. Oui, j'aime. Je lui souris. Sa main caresse la mienne distraitement et je me sens bien. Une partie de moi reste légèrement sur la défensive mais je me sens bien.
« C'est la deuxième chose que Zeff m'ait transmise, l'amour de la mer. On va pêcher dès qu'on le peut… C'est souvent notre activité du lundi… enfin ça l'était jusqu'à ce que je me réveille de mes cuites avec un mal de reins et une gueule de bois qui m'imposaient le repos… J'aime la mer, je rêve de la parcourir, de découvrir tous ses paysages. Ce silence, ce calme, ça m'apaise. L'idéal, pour moi, ça serait d'avoir une bateau-restaurant… mais les mers de notre globe ne sont pas assez passantes pour que ça marche. Dans une autre vie, peut être… »
Je continue à tourner les pages et sa main remonte le long de mon bras puis redescend tandis que celle sur ma taille se glisse contre ma peau sans bouger, ou très peu. Pourquoi suis-je si bien dans ses bras ?
J'ai envie de fermer les yeux et de m'endormir là…
« Ne te prive pas, ça ne me gêne pas. »
J'ai pensé à haute voix. Lui, m'a répondu sur un ton très doux et il s'est légèrement décalé pour s'installer plus confortablement. Ses doigts glissent dans mes cheveux et je ferme les yeux. Je sens sa chaleur, je n'ai plus peur pour l'instant, je suis juste là, contre lui… et ça me semble être ma juste place. Il ne cesse de me toucher, de me caresser mais rien d'entreprenant, juste quelque chose de doux, de tendre. Et je profite… tout en sachant que ce soir ça sera terminé. Nous aurons été un couple pendant une journée et je le quitte ce soir. Je n'ai pas envie de penser de quoi demain sera fait mais je suis certain qu'il y aura un avant et un après cette étrange journée.
« Embrasse moi encore… »
Ma voix n'est qu'un souffle mais je suis certain qu'il m'entend. Il se penche et nos lèvres se rencontrent. Ma main monte pour accrocher sa nuque mais la position ne me convient pas. Je me tortille sans lâcher le contact et réussi à m'installer à califourchon sur lui. Il pose ses mains sur mes hanches, je le sens hésitant. Moi j'attrape son visage et fait entrer ma langue dans sa bouche à la recherche de la sienne. L'une de mes mains glisse le long de son cou et se pose sur son pectoral. J'ai envie de le déshabiller, de le toucher… mais si je fais ça… nous allons nous retrouver nus en moins de temps qu'il n'en faut pour le penser et je me sentirai acculé… Mes doigts hésitent et il rompt le baiser avant de venir embrasser mon cou. Il aime cette zone de mon corps et je ne peux pas dire que ça me déplaise. Il murmure à mon oreille :
« A ton rythme, Sanji. C'est toi qui guides, c'est toi qui décides. »
Je relève son visage et retrouve ses lèvres avec avidité. Je sens que mon cœur accélère mais je ne l'écoute pas, je me contente de savourer. Mes mains descendent dans son dos jusqu'à ses hanches puis remontent sur son torse. Mes doigts caressent la peau douce de sa gorge et passent sur sa pomme d'Adam. Je romps le baiser et me redresse pour le regarder. Il est calme et me sourit. Mes yeux dérivent vers son cou et je détache lentement les boutons de sa chemise. Ses mains sont toujours sur mes hanches mais elles ne bougent pas. Il me regarde faire, sans un mot. Je frôle sa peau quand j'arrive au dernier bouton puis écarte doucement les pans du vêtements, découvrant son torse.
Je repense au choc que j'ai eu au réveil quand j'ai réalisé que ce torse manquait de rondeurs féminines. Mes doigts passent lentement sur le dessin de ses pectoraux. Il est musclé, c'est un fait. Je me demande où il trouve le temps d'entretenir cela. A moins que ça ne soit la pratique de la cuisine… mais je pense qu'il n'y a pas que ça. Sa peau est douce, très peu poilue, mais ferme. Je repense aux caresses qu'il m'a prodiguées tout à l'heure alors que j'explore ses formes, notant la différence avec les courbes féminines… appréciant cette différence. Je glisse sur ses flancs et sa peau frissonne sous mes doigts. Je croise son regard et j'y lis du désir… et de l'amour.
Mes lèvres retrouvent les siennes dans une caresse avant de se déplacer vers sa mâchoire. Dans un geste d'abandon il laisse sa tête tomber contre les coussins, m'offrant un large accès à son cou. Il soupire de bien être et je me souviens de ce qu'il m'a dit ce matin concernant le baiser que je lui avais donné… Entre nous, ça a toujours été passionnel, empressé. Que je prenne mon temps pour le découvrir, ça doit être nouveau pour lui. Après avoir exploré sa gorge, mes lèvres arrivent sur sa clavicule que je dessine de ma langue. Il gémit et je recommence… pour le même résultat. Je comprends mieux pourquoi c'est là qu'il me fait des suçons. La zone est très sensible pour lui.
Il a un mouvement de hanche très léger mais je réalise qu'il est déjà excité. Son souffle s'est d'ailleurs accéléré. Mes mains glissent sur ses flancs jusque dans son dos alors que je continue à mordiller le peau de sa clavicule. Je me colle à lui et fronce les sourcils. Ça ne va pas, je veux sentir sa chaleur.
« Retire ma chemise… »
Il ne se le fait pas dire deux fois et ses mains glissent de mes hanches à mon ventre pour défaire les boutons un à un du bas vers le haut. Ses mains à plat sur mon ventre, il me caresse un instant avant de passer sur mes épaules et de descendre le long de mes bras pour retirer le vêtement. Je suis obligé de me redresser et de sortir mes mains de son dos. Il ne laisse pas tomber le tissus à terre mais l'envoie sur la table basse. Aussi maniaque que moi, apparemment. Je me presse ensuite contre lui et la sensation de son torse chaud sur le mien me fait soupirer d'aise.
Je passe encore un long moment à explorer son buste de mes mains et de mes lèvres alors qu'il se contente de savourer. J'avais tellement envie de le toucher et j'ai du mal à être rassasié. Son odeur m'enivre. Mes doigts passent aussi dans ses cheveux, ramènent sa longue queue de cheval vers l'avant, s'y perdent, les caressent… j'embrasse aussi ses bras jusqu'au bout de ses doigts que je suçote sans vraiment me rendre compte de l'image érotique que je lui renvoie. Il fait un mouvement de bassin et grogne légèrement.
« Sanji… est-ce que tu pourrais juste… ça devient… désagréable… trop à l'étroit… juste le bouton… s'il te plaît… »
Mon regard descend vers son entre-jambe qui déforme son jean. J'hésite un peu trop longtemps. Mes doigts tremblent, j'ai peur de le toucher en ouvrant le pantalon… d'un autre côté, j'ai envie de le toucher… mais j'en ai encore un peu honte. Il gémit encore mon nom dans une supplique et je me décide. Lentement, j'ouvre le bouton de son jean et baisse la braguette. Il pousse un soupire de soulagement et moi j'ai le regard complètement figé sur cette bosse qui me semble monstrueuse. Ce truc est censé entrer dans mon cul…
Ma main se pose à plat sur le relief et un cri s'échappe de sa gorge. Waow ! Si je m'attendais à une telle réaction ! Je le regarde mais il a toujours les yeux clos. Il est magnifique et ça me perturbe plus que je ne veux bien l'admettre. Je recommence à presser sur son sexe à travers le tissus de son boxer mais sans quitter son visage des yeux, cette fois ci. Les contractions de plaisir que j'y vois me laissent sans voix. Je ne comprends pas qu'il soit dans cet état. Ça me semble trop pour si peu… Il doit percevoir mon trouble car ses yeux s'entrouvrent et j'y lis du désir mais pas que… Il me sourit mais je sens qu'il est ailleurs sans que je comprenne où. Ses doigts se referment sur mon poignet et éloignent ma main de son sexe. Ah… c'était ça. Il semble revenir dans le présent et son regard plonge dans le mien.
« Quoi ?
- Je… je te touche à peine…
- Sanji… »
Sa voix n'est qu'un souffle. Sa main caresse mon visage. Il semble triste. Je suis carrément perdu, là. Je l'effleure et il a l'air sur le point de jouir, mais quand il me regarde on dirait qu'il va pleurer. Qu'est-ce qu'il se passe dans sa tête ? Il reprend doucement pied et semble hésiter puis secoue la tête comme s'il renonçait à parler. J'insiste et il soupire.
« Je savoure la dernière fois où je sentirai tes mains me toucher. »
Merde… J'avais pas saisi qu'il était autant… amoureux de moi… Il me l'a dit pourtant… Je me sens honteux de lui imposer ça. Moi je ne fais que tester, explorer, découvrir… lui, il est torturé par mon futur départ. Je ferme les yeux et sonde mes intentions. Même si ça me tue de l'admettre, je ressens du désir pour lui. Mais après cette unique fois, cette découverte… Clairement, si j'arrive difficilement à envisager qu'on couche ensemble, il m'est impossible de me projeter dans une relation longue durée avec lui. J'aurais l'impression de me trahir. La honte et le dégoût de moi qui reviendront très certainement demain matin ne me permettent même pas d'y penser. Cette journée que je passe avec lui, me permet de découvrir un homme doux et agréable. Je pourrais peut être continuer à discuter avec lui, rester… ami… lui demander conseil professionnellement mais… saurais-je résister à attirance que j'ai pour lui ? Et lui, le permettrait-il ? Notre amitié serait en permanence biaisée par des non-dits et des silences. Même problème professionnellement. Les sentiments qu'il semble éprouver pour moi sont tellement… forts… qu'ils interféreraient forcément et je me sentirais coincé. Donc non, si je ne suis pas prêt à m'engager avec lui, il n'y aura pas de suite. Et je ne suis clairement pas prêt.
« Sanji ?
- Je suis désolé de te faire du mal… Ce n'est pas…
- Tu ne me fais pas de mal, Sanji. Au contraire, tu me fais beaucoup de bien. N'en doute pas. Tu me donnes plus que je ne pouvais espérer ce matin au réveil et je t'en suis reconnaissant.
- J'ai l'impression de jouer avec toi… de… me servir de toi…
- Je suis d'accord avec ça, Sanji. Continue à découvrir, ne te préoccupe pas de mes sentiments, tu ne peux rien y faire et ils n'ont pas pour vocation de te faire douter. »
Ses mains sont douces sur mon visage. Il se rapproche et dépose une multitude de baisers sur ma peau, mes joues, mes paupières, mon cou, mes lèvres, mes tempes. Je soupire et il resserre son étreinte, plaquant son érection contre mon sexe qui tressaute. Ses doigts errent sur mon dos alors que ses lèvres explorent ma gorge et mes épaules avant de descendre vers mes tétons qu'il se met à mordiller. Ses mains arrivent à ma ceinture et il me relâche d'un coup en se redressant, haletant.
« Sanji… il vaut mieux que… ce soit toi qui… mène la danse… je suis… trop empressé…
- Ralentis, alors… »
Je pose mes lèvres sur les siennes et ferme les yeux, m'abandonnant au baiser qu'il me rend. Ses mains empaument mes fesses à travers mon jean et il se met à onduler contre mes hanches, réveillant mon érection. Mon corps semble bouger tout seul alors que je suis ses mouvements en me serrant encore plus contre lui. La peau de son torse frôle celle du mien et je commence à avoir terriblement chaud. Il me serre contre lui et se lève soudainement, me portant. Mes jambes se referment sur ses hanches et mes bras s'accrochent à ses épaules, nous n'interrompons pas le baiser durant le trajet jusqu'à son lit où il m'étend.
Nos lèvres se séparent et ses yeux plongent dans les miens. Il me redit qu'il m'aime et je me sens rougir alors que ses lèvres retournent sur mon torse. En quelques gestes, nous nous retrouvons nus tous les deux. Il a juste gardé son boxer et je sais que c'est pour ne pas m'effrayer. Ses doigts sont partout à la fois et je me cambre sur le lit. Les sensations qu'il me procure sont fortes. Soudain sa langue remonte le long de mon sexe et j'ouvre les yeux en me tendant. Je n'avais même pas remarqué les avoir fermés. Il emmêle ses doigts aux miens et je crie quand mon sexe entre dans sa bouche. Bordel ! C'est tellement intense !
Je me surprends encore à comparer ce qu'il me fait au traitement doux et sensuel d'une femme. Il est mille fois plus efficace et j'ai l'impression de me déconnecter. Je flotte, mon cerveau n'intègre plus que les sensations qu'il me procure. Sa bouche sur moi, ses mains sur mon ventre, son corps qui se frotte contre ma jambe, son érection, ses cheveux longs sur ma peau. Et je prononce son nom en boucle. Je me cambre de plus en plus et je sens que je vais bientôt jouir. Je ne remarque sa main qui glisse dans mon dos qu'au moment où son doigt presse mon anus. Ça va trop loin ! Mais surtout, qu'il ne s'arrête pas ! Je suis incapable d'analyser l'effet que se simple contact me fait. Peur ou désir ? C'est trop fugace et fulgurant à la fois. Sans comprendre ce qu'il se passe et sans pouvoir le prévenir, je me déverse en lui en criant.
Merde ! J'ai éjaculé dans sa bouche ! J'ai du mal à reprendre ma respiration mais je m'en veux de lui avoir imposé ça et j'essaie de me redresser vers lui au moment où il s'étend sur moi. Son sexe, à travers son boxer toujours, se presse contre mon aine et sa bouche se perd dans mon cou.
« Je… dé… solé…
- Pourquoi donc ?
- J'ai… dans… ta b… bouche…
- Mmm… et alors ?
- Désolé… je… c'était… pas fait exprès…
- Oh. Je te détrompe tout de suite. C'était fait exprès. Moi, en tous cas, j'ai fait exprès. »
Hein ? Il… a aimé ça ? Mais c'est… enfin… C'était incroyable mais c'est du sperme, quoi… Je dois bien grimacer parce qu'il explose de rire. Il passe sa main sur mon visage et s'approche doucement de moi. Je me tends et il rit de nouveau.
« Tu veux que j'aille me rincer la bouche avant de t'embrasser à nouveau ? »
Ma rougeur doit répondre à ma place. Et il se redresse quand une idée germe dans mon esprit. Si ma réaction l'amuse c'est que…
« On a… déjà fait… ça ?
- Oui… presque à chaque fois, je pense. L'un ou l'autre… Hey, grimace pas comme ça, je vais me rincer, d'accord…
- Non… je… veux savoir… »
Je me sens ridicule. Je trouve sale un truc que je fais depuis six mois… je suis bizarre… Pourtant ça ne semble pas le déranger. Je demande ce qu'il peut aimer là dedans. Il revient contre moi mais ne m'embrasse pas. Comme ce matin, il attend que ça vienne de moi. J'hésite un long moment puis j'attrape sa nuque et ferme les yeux avant de poser mes lèvres sur les siennes. J'hésite encore avant de laisser ma langue explorer sa bouche comme nous l'avons déjà fait plusieurs fois. C'est légèrement amer mais ça va et rapidement le goût passe et je retrouve le plaisir de l'embrasser. Ses mains s'activent de nouveau sur mon corps et il bouge contre moi. Je sens son sexe frotter contre ma peau à travers le tissus et son souffle accélère encore.
« Sanji… j'ai envie de toi…
- Je… guide moi… »
Il pose ses lèvres sur les miennes et se redresse pour aller fouiller dans sa table de nuit. Il en sort un tube de lubrifiant et une capote. Je ne suis pas totalement inculte, c'est pas parce que je ne m'intéresse pas aux hommes que je ne sais pas comment ça marche… Mais je suis plutôt le genre de mec à serrer les fesses quand j'entends parler d'homos… Alors là… bah, je suppose qu'il va falloir faire l'inverse, me détendre… un peu. J'ai peur d'avoir mal. Ça me tiraille et me crispe… pourtant je suis convaincu que c'est si je suis tendu que ce sera douloureux. Il se tourne alors vers moi, soucieux.
« Sanji… Quand… la première fois qu'on a… couché ensemble… » il cherche ses mots. « Je n'ai pas eu l'impression que c'était… ta première fois… »
Oh putain ! Question de merde… Je rougis.
« C'est… possible que ce ne l'ait pas été mais… je n'en ai pas plus de souvenir.
- Donc là, c'est comme si c'était la première fois ?
- Oui.
- Merci.
- Mmm ?
- Merci de m'offrir ça. Merci de me faire confiance.
- Je… tu connais mon corps… je suppose… tu es probablement la meilleure personne pour me… montrer…
- Garde cette curiosité et fais moi confiance. Juste… reçois sans te poser de question. »
Il m'embrasse et ses doigts glissent dans mon dos. Il me tourne légèrement pour que nous soyons face à face sur les flancs. Je sens toujours son érection contre mon aine, il attire l'une de mes jambes par dessus sa hanche et me serre contre son corps. Je m'abandonne à ces sensations et je sens de nouveau son doigt presser mon anus. Je me rends compte que c'est du désir qui irradie en moi. Putain, je suis un grand malade ! Je crève d'envie qu'il me foute son doigt dans le cul, j'ai vraiment un grain… Mon sexe recommence déjà à trembler alors que je viens juste de jouir. Mon corps réagit d'une manière vraiment inattendue à son toucher. Avec précaution, il glisse un doigt lubrifié en moi et je fais tout mon possible pour ne pas me tendre, pour accepter cette intrusion. Je m'accroche à lui et renforce notre baiser alors que son doigt explore l'intérieur de mon corps. Ça n'est pas douloureux, juste… étrange. Anormal ? Mon cerveau me dit que ce truc n'a rien à faire là mais mon corps continue à réagir de manière inexplicable. Mon bassin ondule contre le sien et un autre doigt glisse en moi. Je le sens clairement évoluer et s'enfoncer je me libère des lèvres de mon amant pour me concentrer sur cette nouvelle sensation, les yeux clos.
Il entre et sort ses doigts avec une lenteur calculée et je suis le mouvement. Il n'y a pas de douleur, juste cette gêne étrange. Je sens la pulpe de ses doigts qui frotte contre les parois et les repousse, les écarte. À un moment, il glisse sur quelque chose et j'ai un frisson qui me remonte jusqu'à la racine des cheveux. Il grogne comme une approbation et murmure à mon oreille qu'il faut que je resserre mes mains sur son cou, que je m'accroche à lui. Sans comprendre j'obéis et l'instant d'après son doigt repasse au même endroit mais au lieu de juste l'effleurer, il le presse franchement. Oh putain ! Je me cambre en criant et une image s'impose devant mes yeux, comme un flash. Lui et moi, nus sous la douche… Un souvenir ? Je n'arrive pas à m'y arrêter et l'image disparaît aussi vite qu'elle est apparue. Quand je me relâche après cette déferlante de plaisir il fait entrer un troisième doigt en moi.
« Ce… c'était quoi ?
- Mmm… la raison pour laquelle les hétéros deviennent homos après une expérience avec un homme…
- Tu dis des conneries.
- On en reparle après, si tu veux… »
Ses doigts continuent à étirer et caresser l'intérieur de mon corps et, ponctuellement, ils jouent avec ce point qui me fait voir des étoiles… et d'autres choses.
Je suis nu sur le balcon, une cigarette entre les lèvres et le regard perdu dans les lumières de la ville. Il fait nuit. Un corps vient se coller dans mon dos, le sien. Ses bras entourent mon ventre et il niche son nez dans mes cheveux en soupirant d'aise.
« Tu devrais arrêter de fumer, Sanji…
- Mon père me le dit assez souvent… c'est pas près d'arriver… »
Il rit et nous restons là un moment. L'air frais de la nuit me fait du bien après la chaleur de notre étreinte. Lui, ne bouge pas. Je sens que les effets de l'alcool s'estompent, il va falloir que je rentre… Je n'en ai aucune envie… Sa main glisse sur mon torse et il soupire.
« Iz'… Tu me servirais un saké ?
- Tu ne crois pas que tu as déjà assez bu ?
- C'est pour… prolonger la nuit…
- Oh… Tu en veux encore ?
- Toujours. »
Son corps se détache du mien et j'ai brusquement froid. Je frissonne et le suis à l'intérieur.
Je suis déjà essoufflé et sur le point de jouir quand il fini par retirer ses doigts. Mon regard ne quitte pas le sien pendant qu'il ôte son boxer et c'est avec une pointe d'anxiété que je découvre son érection. J'avais la prétention de me croire gâté par la nature... Il va me mettre ça ? Oh merde ! Jusqu'à présent, je n'ai pas eu mal mais… Il attrape la capote et je le regarde, fasciné, la dérouler sur toute la longueur de son membre. Il attrape le tube de lubrifiant et s'en tartine généreusement avant que ses doigts ne reprennent un instant place en moi, me faisant me cambrer de plaisir avant qu'il vienne se presser contre mon anus.
« J'ai… ça va faire mal ?
- Sanji… Si ça fait mal c'est que c'est mal fait. Fais moi confiance, je n'ai aucune envie de te faire souffrir, je t'assure. »
Je souffle et il presse un peu plus fort. Ses yeux ne quittent pas les miens et j'y sens tout son amour puis, petit à petit, je vois le plaisir qui s'empare de lui alors qu'il entre en moi. Encore une fois, la sensation n'est pas agréable, c'est clairement une intrusion et une part de moi veut la rejeter. Mais il n'y a pas de douleur. Il est très lent et je sens la progression de son sexe avec acuité. Il grogne et fini par fermer les yeux. Son corps est tendu mais il reste terriblement lent. À un moment, je sens que ça tire un peu, que ça va forcer… mais avant même que je puisse me plaindre de quoi que ce soit, il ressort presque entièrement, remet du lubrifiant sur la capote et recommence : il glisse en moi, petit à petit, jusqu'à m'avoir pénétré entièrement. Puis il se retire quasiment totalement et revient encore. Et encore. Lentement. La sensation est suffocante. Quand il entre, je sens sa présence et c'est à la fois dérangeant et grisant. Quand il ressort, je suis pris d'un bien être indescriptible et d'une sensation de manque. L'alternance des deux impressions, nouvelles et étranges, me trouble.
Ses yeux se rouvrent et il me sourit. Je sens intuitivement qu'il va passer aux choses sérieuses. Et je n'ai pas eu mal. Je lui fais confiance et je me sens prêt à recevoir ses coups de rein. Je me détends, pose mes mains sur les siennes qui tiennent mes hanches et soupire, l'encourageant à continuer. Son premier mouvement est profond et je me sens partir. Ma tête part en arrière dans un cri, je ferme les yeux quand quelque chose lâche en moi.
Je glisse les clés dans la serrure et entre dans son appartement. Il est en cuisine, pourquoi s'obstine-t-il à vouloir qu'on mange avant de passer par le lit ? Je me déchausse et ouvre ma chemise. Les vêtements sont superflus entre nous. Mon jean la rejoint rapidement sur le canapé et j'hésite moins d'une seconde avant de retirer aussi mon sous-vêtement.
« Sanji ? J'ai presque fini, j'arrive.
- Prends ton temps. »
Il sursaute de m'entendre si près de lui. Je suis appuyé sur le chambranle de la porte de son antre. Il se retourne et son regard s'allume en me découvrant nu devant lui. Il n'est pas tellement plus couvert, en boxer sous son tablier. Les odeurs de cuisine attirent mon attention, j'essaie de deviner ce qu'il prépare et la liste précise des ingrédients utilisés. Il vient déposer un baiser sur mes lèvres mais je ne le retiens pas, je vois bien qu'il n'a pas baissé le feu sous la poêle. Le grésillement de l'huile m'indique qu'il n'a que quelques secondes à m'accorder. Ma main passe dans son dos, lui ne me touche pas… Même s'il en a envie, il ne peut pas me mettre une main au cul et retourner à ses fourneaux. C'est un professionnel, il ne fera pas une entorse de ce genre aux règles de base de l'hygiène. Il s'éloigne déjà de moi mais son odeur s'est accrochée à ma peau. Cette odeur de pain chaud qui m'ouvre immanquablement l'appétit. D'ailleurs, je bande.
« Prends ton temps, je commence sans toi. »
Ma main se pose sur mon sexe et je commence à me caresser alors que mon regard ne quitte pas sa silhouette. J'adore le regarder cuisiner, ça m'excite toujours. Il est magnifique quand il est concentré sur sa tâche, tellement sensuel avec un couteau à la main, si sexy dans le moindre de ses mouvements. Je soupire et il me fusille du regard. Je le vois se mordre la lèvre alors que je me laisse aller contre le mur. Oh, je ne cherche pas à jouir, c'est juste… pour patienter. Il jure et se retourne. En moins de deux minutes, il termine sa préparation et la réserve. Au frigo pour une partie, dans la chaleur basse du four pour l'autre. Il s'essuie les mains et jette son tablier sur une chaise du bar avant de revenir vers moi.
Ses lèvres plongent dans mon cou et ses mains remplacent les miennes sur ma verge. Il couvre mon torse de baisers et je détache ses cheveux. Il les noue toujours en chignon plus ou moins travaillé quand il cuisine longtemps. C'est assurément plus pratique, mais moi j'adore les voir, les sentir, les toucher. Ils tombent en cascade sur ses épaules alors que sa langue tourne autours de mon nombril. Je me cambre, je sais ce qu'il va faire et je suis pressé… Comme toujours, je suis incapable d'attendre quand j'arrive ici, il me faut le toucher, il me faut cette dose de sexe pour m'apaiser. Une fois que j'aurai joui, on pourra manger et aller au lit pour prendre notre temps. Mais quand j'arrive… C'est peut être l'alcool ?Je suis incapable d'être patient.
Ses lèvres entourent mon sexe de leur chaleur et je me cambre. Putain ! C'est tellement long une semaine ! Pourquoi suis-je si sage les autres soirs ? Je refuse de boire plus que de raisonnable quand je bosse le lendemain... Un verre de vin, ça ne suffit pas pour me déconnecter assez et pour que je vienne ici… Je me maudis de m'imposer sans le savoir cet oubli et cette longue semaine d'attente. Quand vient le dimanche soir, quand je me saoule après le dernier service, quand ma mémoire oubliée me revient… Le désir que j'ai d'Iz' est trop fort, je suis incapable de me contrôler… Alors je me précipite ici et lui, patient, il m'attend, il supporte ce rythme cruel que je nous impose.
La barrière de mon inconscient cède et quand il me percute à nouveau. Je hurle et m'accroche à lui de toutes mes forces. Mes souvenirs déferlent douloureusement. Je l'attire à moi, le serre contre mon corps et je suis secoué de tremblements incontrôlable. Il s'immobilise en prononçant mon nom, surpris. Moi, je pleure.
Combien de verres ai-je bu ? Trop, encore… assez en tous cas pour ne plus me contenter de regarder les femmes. Mes yeux errent aussi sur les courbes masculines. Mais je ne trouve pas chaussure à mon pied et je commande un autre verre. Le barman semble hésiter puis il cède face au billet que je pose sur le comptoir. J'ai l'alcool triste, ce soir, à cause de la solitude, et je bois encore pour essayer de chasser de mon esprit toutes les critiques que mon père ne cesse de faire concernant mon travail. Aujourd'hui, j'ai envie d'abandonner, de laisser tomber. Et j'imagine Zeff me chasser du restaurant, déçu de me voir baisser les bras. Je vais pleurer, il est peut être temps que j'arrête. Jamais je n'atteindrai la Chef Izou, cette incroyable cuistot à peine plus âgée que moi qui est déjà reconnue dans le monde de la gastronomie. Cette nana est un génie…
Tiens je pense tellement à elle que je la vois devant moi. Elle n'a pas sa coiffure habituelle et ses longs cheveux ondulent sur ses épaules, elle est magnifique. Mmm… Ah non, c'est un mec. Un mec qui lui ressemble fichtrement dis-donc. Il est méchamment bien foutu, aussi. Et seul à sa table. Un sourire éclaire mon visage et je vide mon verre avant de m'avancer d'un pas mal assuré vers lui. Putain, je reconnais ce kimono, c'est bien celui que portait Izou sur la couverture du journal d'il y a deux mois. Il a reçu le premier ministre au All Blue. Alors c'est Izou, la vraie Izou… Putain c'est un mec… Quelle honte j'aurais si je n'étais pas si bourré, y a intérêt à ce que je ne l'apprenne jamais en étant sobre.
« Bonsoir. »
Oh putain, il a une voix carrément sexy. Je m'étais pas rendu compte que j'étais déjà si proche de lui. Il est superbe et j'ai juste envie de l'embrasser, là. Je tente un sourire mais je crois que j'ai les yeux qui partent en vrille. J'ai du mal à fixer son visage, j'arrête pas de revenir à son torse partiellement dénudé.
« Je t'offre un verre ? »
Ma tentative est pitoyable et je m'étale presque par terre en essayant de m'installer sur la chaise près de lui. Il rit et me sourit. Bordel, ce sourire ! Il ne sourit jamais sur les photos, toujours sérieux, droit, rigide, autoritaire, imposant. J'ai envie de connaître d'autres expressions exclusives de lui. Shit, je bande. Je savais pas que j'étais capable d'être aussi excité avec autant d'alcool dans le sang.
« Tu as l'air d'avoir déjà pas mal bu…
- Alors passons directement à l'étape suivante. »
Je m'approche un peu trop vite de lui et tombe contre lui. Mes bras enserrent son cou et j'écrase mes lèvres sur les siennes. On fait mieux comme premier baiser mais je contrôle pas vraiment tout là. Il répond à mon baiser, bingo ! Il est partant et je me presse d'autant plus contre lui. Je me mets carrément à califourchon sur lui et glisse ma main entre nous pour écraser son… érection ! Putain ! Génial ! J'ai envie de lui, là, maintenant ! Je n'ai plus vraiment conscience de là où on est et je m'en tape complètement. Pas lui, visiblement. Il repousse mes mains sans cesser de m'embrasser. Après quelques minutes d'échange passionné il murmure à mon oreille :
« Tu préfères l'hôtel ou chez moi ?
- C'est toi qui décide si tu préfères cuisiner sur ton territoire ou en terrain neutre. »
Il rit, jette un billet sur sa table et prend ma main pour m'attirer dehors. Le vent me fouette le visage et me ramène un peu (pas trop, quand même) sur terre. Mon fantasme est en train de m'emmener chez lui pour une nuit torride qui sera, j'en suis certain, mémorable… Dommage, j'aurai tout oublié demain matin. Nous marchons vite, et je suis hypnotisé par les mouvements de ses cheveux. Quand la porte de l'ascenseur se referme, je plonge sur ses lèvres et commence à me battre avec son Obi. Putain, comment ça se détache, ce truc ? Lui a les mains sur mes fesses et sa langue joue avec la mienne. Je crois bien qu'il n'envisage pas une seule seconde que j'arrive à défaire cette saloperie de nœud et quand je relâche ses lèvres pour me mettre à jurer, il rit de nouveau.
C'est finalement lui qui a détaché la ceinture de son kimono une fois chez lui, tout comme il s'est occupé de ma chemise et de mon jean. J'ai son sexe dans ma bouche et j'adore ça. Son sourire rayonnant a été remplacé par l'expression de son plaisir et je suis hypnotisé par cette expression. J'ai envie de le faire crier encore et il ne se retient pas, m'offrant le son de sa voix à chaque mouvement de ma langue sur son sexe. Mes doigts glissent doucement entre ses fesses et il empaume mes joues pour me forcer à remonter au niveau de son visage. Son regard amusé plonge dans le mien.
« Ne te méprends pas, c'est toi qui passe à la casserole, pas moi.
- Ne me fais pas mariner trop longtemps alors… »
Il rit à nos jeux de mots culinaires et m'étend sur le lit avant d'attraper le tube de lubrifiant. Ses cheveux glissent sur ses épaules et tombent en caresses fines sur mon torse et mon visage. Je soupire d'aise quand ses doigts entrent en moi.
« Sanji ! »
Toutes les images de ces six mois passés avec lui déferlent dans ma mémoire. Je revois notre première fois, brutale, passionnelle. Et toutes les suivantes. Je retrouve les émotions qui ont pu me parcourir, le désir ardent que j'avais de lui, l'envie incontrôlable qui me faisait lui sauter dessus après une semaine sans le voir, la tristesse terrible à chaque fois que je devais partir, la colère contre moi même et mes principes à la con. Mais surtout, surtout… la puissance de l'amour que j'ai pour lui.
« Sanji ! Qu'est-ce qu'il y a ? Je t'ai fait mal ? Tu veux que j'arrête ? »
Je le regarde et j'ai l'impression de le découvrir. Mes larmes coulent toujours en abondance et il panique sérieusement. Mes jambes se croisent dans son dos et mes bras ne veulent pas le lâcher. Je ne veux surtout pas qu'il s'éloigne ! Je l'aime. Je l'aime tellement ! Comment ai-je pu l'oublier ? Je m'accroche à lui désespérément et l'attire contre moi. Il résiste, veut continuer à voir mon visage, cherche à lire dans mes yeux la raison de mes larmes. Alors un mot passe mes lèvres dans un souffle.
« Iz' »
Ses pupilles se dilatent. Iz'. Le surnom que je lui donne depuis quelques mois, depuis que nous avons compris que nous étions un peu plus que des plans cul l'un pour l'autre… Je vois ses yeux s'humidifier, il me serre contre lui et je réponds à son étreinte. Il a compris. Il devine souvent mes pensées. Surtout quand ça le concerne.
« Iz'… fais moi l'amour. »
Il recommence à bouger, lentement, et je soupire de plaisir. J'ai l'impression d'avoir retrouvé une moitié de moi qui me manquait, d'être enfin complet. Il couvre mon visage et mon cou de baisers alors que son sexe entre et sort doucement de mon corps qui balance au rythme de ses mouvements. Je revois toutes ces fois, nos jeux, nos rires, nos repas, nos baisers, nos étreintes… Notre amour l'un pour l'autre, la bouteille de saké qui retardait l'inévitable départ.
Cette fois ci, la journée et la nuit n'auront pas de fin.
Cette fois ci, nous n'aurons pas besoin de saké.
