Un si douloureux secret

Cette fic commence peu de temps après l'épisode du Max du Futur. Liz a reçu la visite d'un Max 14 ans plus vieux que son époque. pour que Tess reste à Roswell, Liz a fait croire à Max qu'elle avait couché avec Kyle.

Disclaimer: l'univers de Roswell et tout ce qu'il contient ne m'appartient pas.

Bonne lecture!

Voici le chapitre 3!


Liz ouvrit lentement les yeux et éprouva une bouffée d'angoisse quand elle s'aperçut qu'elle n'était pas chez elle. Puis les évènements de la veille lui revinrent en mémoire. Elle s'était évanouie devant Michael, et elle devait sûrement être dans son lit. Enfin, elle l'espérait. Tout était si confus dans sa tête. Elle retira la couette et s'aperçut qu'elle ne portait que ses sous-vêtements. Elle jeta un coup d'œil dans la pièce et ne trouva pas ses habits. Alors elle se leva péniblement et se dirigea vers la commode de Michael. Elle trouva un long pull et le revêtit. Il s'arrêtait au-dessus des genoux mais ça suffisait. Elle ouvrit les rideaux et fut surprise en découvrant qu'il faisait jour. Elle regarda sa montre : il était presque midi ! Elle sortit de la chambre et dirigea vers la cuisine. Michael lui tournait le dos et préparait à manger. Elle se racla la gorge pour lui faire part de sa présence. Il sursauta légèrement et dit sur le ton de la rigolade :

- Heureux de te voir debout. Un moment, j'ai cru que tu avais sombré dans un coma profond ! Comment fais-tu pour dormir plus de dix heures d'affiler ?

- Quand on est fatigué, c'est pas si compliqué. Je n'ai pas trouvé mes vêtements alors je me suis permise de fouiller dans ta commode et de t'emprunter un pull. Ca ne te dérange pas j'espère ?

- Non. Hier tu étais complètement trempée ! Tes affaires étaient à tordre. Alors je te les ai enlevés et je les ai mis à sécher. Tu ne m'en veux pas trop ?

- T'en vouloir ? Il n'y a aucune raison. C'est moi qui me suis évanouie dans ton salon je te rappelle !

- Ouais, tu as raison.

Liz se sentait soudain mal à l'aise dans ce pull deux fois trop grand pour elle. Ou alors était-ce le fait qu'elle sache qu'elle ne pourrait pas sortir de cet appartement sans avoir parlé à Michael qui la rendait nerveuse ? Elle s'installa à table et commença à manger en silence.

Michael avait beaucoup hésité la veille sur les choses à faire. Mais en contemplant le visage paisible de Liz, il n'avait pas eu le cœur de la réveiller. Et il savait que s'il l'a laissait habillée, elle allait attraper une pneumonie. Alors il l'avait déshabillée et l'avait mise dans son lit. Il avait préparé un petit déjeuner, mais la jeune femme dormait toujours à plus de dix heures. Alors il avait attendu et avait décidé de préparer le déjeuner. Il ne l'avait pas entendu venir et le raclement de gorge le surprit. Quand il se retourna, il crut qu'il n'allait plus pouvoir détourner le regard de la jeune femme vêtue de son pull, avec ce regard triste, ces pommettes rosies sous l'effet de la gêne et de ce petit sourire de remerciement. Non, il fallait qu'il se reprenne. C'était Liz ! L'ex petite-amie de celui qu'il considérait comme son frère ! Mais Dieu que Max avait bon goût ! Michael se reprit : il ne fallait pas oublier qu'il comptait découvrir ce qui s'était passé. Malgré la scène d'hier, il ne croyait toujours pas que Liz ait couché avec Kyle. Et une phrase du terrien lui restait en tête : " tu ne connais pas la moitié de l'histoire ". Qu'avait-il voulu dire par-là ? Michael avait bien essayé de lui parler hier, mais il n'avait rien pu en tirer. Et il était bien décidé à faire parler Liz.

Cette dernière observait Michael à la dérobée. Il n'était pas mal avec ce jean noir, et cette chemise blanche à manches courtes qui lui collait à la peau. Elle secoua légèrement la tête. Les évènements de la veille l'avaient beaucoup plus touchée qu'elle ne l'avait cru.

Le reste du déjeuner se passa dans le silence. Puis Michael se leva et débarrassa la table. Quand il se mit à laver la vaisselle, Liz ne put s'empêcher de sourire. Le jeune alien se retourna et la regarda, intrigué :

- Qu'est-ce qui te fait rire ?

- Rien.

- Arrêtes ! Allez ! Dis-moi pourquoi tu souris de cette manière ?

- C'est étrange.

- Quoi ?

- De voir Michael Guerrin le rebelle lavé la vaisselle.

Michael parut offusqué. Il se retourna en silence et se mit à nettoyer activement les assiettes. Liz, prise de remords, se leva, se saisit du torchon et commença à essuyer les couverts que le jeune homme avait déjà nettoyés. Puis elle murmura :

- Je suis désolée, Michael.

- De quoi ?

- De t'avoir vexé. Tu me pardonnes ?

L'air coupable de Liz donna envie de rire à Michael. Il avait été désolé de voir à quel point la jeune femme le connaissait mal mais il décida de ne rien lui dire. Il éclaboussa légèrement Liz avec l'eau qui coulait du robinet. Surprise, elle fit un bond en arrière. Michael se retint de rire et lança d'un ton léger :

- Maintenant on est quitte !

- Ça c'est toi qui le dis !

Il n'eut pas le temps de comprendre que déjà le contenu d'un verre d'eau se renversait sur sa tête. Il se retourna et la vision de Liz lui coupa le souffle. Ses yeux rayonnaient et ses pommettes étaient rougies par l'excitation. Il coupa l'eau et s'essuya les mains. Puis il la regarda et dit en faisant un pas vers elle :

- Si je t'attrape, je te promets que je te mets sous la douche !

Il se mit à courir après Liz et ils rirent comme des enfants. Profitant d'un moment d'inattention de la jeune femme, il contourna la table et la saisi pas la taille. Essoufflée, elle leva vers lui des yeux où scintillaient milles étoiles et la supplia :

- Non, Michael ! Par pitié ! Non, pas la douche !

- Pourtant tu dois être punie pour ton affront ! Tu m'as renversé un verre d'eau sur la tête ! Et maintenant, il y en a plein la cuisine !

- Tu exagères !

- Oh que non ! Et je dois trouver un moyen de te punir ! A moins que tu ne trouves toi-même un moyen de te faire pardonner. Comme finir la vaiss…

Michael ne put terminer sa phrase. Liz venait de lui voler un baiser. Cela avait été comme la caresse d'une plume mais aussitôt la jeune femme, rouge de confusion, s'était écartée. Elle regarda ses pieds et balbutia :

- Je suis…c'est…je ne sais…

- Chut

Michael avait murmuré ce mot tellement bas, que Liz ne savait pas si elle l'avait entendu ou imaginé. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit Michael se rapprocher et l'enlacer. Il écarta une mèche des cheveux bruns de la jeune fille et se pencha. Il captura ses lèvres. Liz aurait pu le repousser. Elle savait qu'elle aurait dû le repousser. Mais c'était comme si elle avait perdu le sens des réalités. Elle noua ses bras autour du cou de son compagnon et l'invita à approfondir son baiser. Elle avait tant besoin de réconfort. Et elle se sentait si bien dans ces bras masculins, en sécurité.

Michael savait qu'il n'aurait pas dû, mais cela avait été plus fort que lui. Il avait enlacé Liz et avait déposé ce qui n'aurait dû rester qu'un chaste baiser sur ses lèvres. Mais elle l'avait invitée à aller plus loin. Il n'avait pas pu résister à la tentation et il l'embrasa avec passion, enroulant sa langue autour de la sienne. Après quelques minutes, il reprit ses esprits et mit fin au baiser. Il recula, encore sous le coup de ce qu'il venait de faire. Liz semblait en pleine confusion, elle aussi.

- Michael…

- Liz…

Ils avaient parlé en même temps. Et un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Elle ne laissa pas le temps à Michael de parler et lança :

- Je vais aller prendre une douche. Et après, je crois que je rentrerai chez moi. Ça vaut mieux.

- Je suis dés…

- Non, ne t'excuse pas ! S'il te plait, ne t'excuse pas.

Liz sortit sur ses mots, laissant son compagnon bouche-bée au milieu de la cuisine. Elle alla directement dans la salle de bain. Elle y trouva ses affaires, étendues sur un petit séchoir. Elle ferma la porte à clef, se déshabilla et entra dans la cabine de douche. Pendant plusieurs minutes, elle resta sous le jet d'eau brûlant. Qu'est-ce qui lui avait pris d'embrasser Michael et de répondre à son baiser ? Pourquoi avait-elle ressenti … Elle ne savait pas. Ne savait plus. Jusque là, sa vie avait eu des limites, et tout venait de s'effondrer. Elle aimait Max, Max l'aimait. Michael aimait Maria et Maria aimait Michael. Et maintenant tout se mélangeait ! Elle avait été si bien dans les bras de Michael. Pendant un temps, elle avait oublié les malheurs qui avaient fait irruption dans sa vie. L'arrivée de Max avait tout chamboulé, en bien. Et l'irruption du Max du futur l'avait aussi bouleversée, mais dans le mauvais sens du terme. Tout lui restait sur le cœur et elle ne put empêcher les larmes de monter. Elle aurait fait n'importe quoi pour revenir en arrière. Elle aurait tout donner pour retrouver une vie paisible. Elle pleura quelques minutes et se lava. Elle sortit de la douche avec détermination.

Michael regardait par la fenêtre. Que lui avait-il pris ? Il ne se reconnaissait plus. Et Liz ? Pourquoi avait-elle répondu ainsi à ce baiser ? Elle s'était totalement donnée. Mais pourquoi ? Il contempla en silence l'extérieur. Tout avait l'air si simple dehors. Les enfants du square jouaient et riaient aux éclats. Les adultes bavardaient tranquillement, parlant de tout et de rien. Malgré l'averse d'hier, le ciel était dégagé et d'un bleu limpide. Tout était calme, paisible. Il aurait tout donné pour être aussi calme, faire parti de ce monde.

- As-tu déjà souhaité pouvoir revenir en arrière et tout effacer ? Ou t'endormir en souhaitant te réveiller en ayant oublié tous tes problèmes ?

Michael hocha la tête de façon affirmative et regarda la jeune femme qui venait de prendre place à ses côtés. Elle aussi regardait dehors, pourtant son regard semblait perdu dans le vague. Elle avait l'air si sérieuse soudain, si triste. Il ne parla pas, sentant que s'il le faisait, il risquait de rompre le lien qui venait de se tisser entre eux. Il ne fit que l'écouter quand elle reprit d'une voix calme, comme si elle se parlait à elle-même :

- Ma vie était réglée comme du papier à musique. Je savais ce que je voulais, où j'allais. Et tout à basculer avec la fusillade. Une pause. Je n'avais jamais imaginé qu'il puisse y avoir autre chose que nous dans l'espace. Je suis avant tout une scientifique. Je revoie encore Max me montrer le ciel avec son index et je l'entends encore me dire " Tu viens de faire une rencontre du troisième type ". Au début, je l'ai pris pour un fou. Et quand j'ai vu qu'il était sérieux, j'ai eu peur. Ce n'est que plus tard que j'ai compris que ce n'est pas le fait qu'il soit un alien ou que toi et Isabelle en soyez qui m'a effrayée. Non. Ce qui m'a terrorisée, c'est que ma vie bien tranquille n'allait plus jamais l'être et que je savais déjà que rien ne serait plus comme avant.

Liz s'était arrêtée et regardait Michael, se demandant si elle devait ou non continuer. Michael plongea son regard dans le sien et elle regarda à nouveau par la fenêtre.

- Ensuite, tout a été si vite. Mon amour pour Max, le FBI, puis Nacedo et Tess, votre destinée. C'est ça qui m'a fait le plus mal. Savoir que Max était destiné à une autre. Mais il m'a dit qu'il m'aimait et que c'était avec moi qu'il voulait être. Qu'il n'aimait pas Tess. J'étais tellement heureuse ! C'était moi, moi simple terrienne, qu'il avait choisi. Pas celle avec qui il s'était marié, qu'il avait chéri. Non, c'est moi qu'il a choisi. Et puis tout à basculé à nouveau. Ce jour-là, avec Maria, nous avions été voir une voyante qui m'avait prédit que je me marierai avec l'homme que j'aimais. Je suis rentrée chez moi, le cœur en fête, et je me suis postée devant le miroir de ma chambre avec un voile blanc sur la tête.

Michael sourit à cette image mais le ton doux-amer de la jeune femme le touchait. Que s'était-il donc passé ? Elle avait un petit sourire chargé de désillusions. Il la vit hésiter et eut peur qu'elle n'interrompe son récit. Pourtant elle ne le fit pas. Son sourire s'effaça, et son visage s'assombrit, son innocence juvénile disparut, laissant place à une femme mûrie par les épreuves. Elle reprit d'une voix ferme d'où on percevait la douleur.

- Ce voile, je ne le porterai jamais. Jamais je n'aurai ce mariage annoncé par cette vieille femme. Il y a eu un éclair aveuglant et Max est apparu dans ma chambre, juste derrière moi. Mais pas mon Max, pas celui qui venait de me dire qu'il m'aimait. Non, mais un Max vieillit, un homme dont le regard était à la fois froid et expressif. J'ai eu peur, je lui ai dit de s'en aller, que ce n'était pas Max. Alors, il m'a dit qu'il venait de 2014 et qu'il avait utilisé le granilith pour remonter dans le temps. Je ne voulais pas le croire, je ne voulais pas en savoir plus. Mais il me disait tout ce qui allait se passer avant que ça ne se passe et j'ai été forcé d'admettre que c'était vraiment lui. Il m'a demandé l'impossible : faire en sorte qu'il ne m'aime plus, qu'il se mette avec Tess. J'ai refusé. J'aimais Max, je l'aimais et je voulais être avec lui. Il m'a alors expliqué que ma relation avec Max allait devenir beaucoup plus sérieuse et que Tess allait quitter Roswell. Seulement, sans Tess, vous êtes devenus fragiles et les skins ont pris le pouvoir sur Terre. J'ai dit qu'on trouverai une solution, qu'on empêcherai que cela arrive. Mais il m'a dit qu'il venait de vous enterrer, Isabelle et toi, et qu'il fallait à tout prix que nous ne nous mettions pas ensemble. Alors j'ai tout essayé : j'ai organisé un dîner avec Max et Tess, mais je n'ai fait que le rendre plus amoureux de moi ! Alors j'ai été chez lui, pour lui dire que je n'étais pas prête à mourir pour lui, que je refusais de vivre ma vie en côtoyant constamment le danger ! Alors que j'aurais fait n'importe quoi pour rester auprès de lui ! Je croyais qu'il me laisserait. Mais Max du futur m'a dit qu'il viendrait, que je cèderais, et que nous coucherions ensemble. Alors j'ai demandé à Kyle de m'aider à faire croire à Max que j'avais fait l'amour avec lui. Nous étions en sous-vêtement sous la couette et pour m'aider à me détendre, Kyle me rappelait les bons souvenirs. Tu aurais dû voir la tête de Max. Son regard ! J'ai crû mourir ! J'avais tellement mal ! Il est parti et j'ai dit à Kyle de s'en aller sans poser de questions. Il a accepté.

Liz s'arrêta et contempla l'extérieur. Michael posa une main sur son bras. Elle respira à fond et reprit :

- Le Max du futur m'a raconté que nous nous sommes mariés à dix-neuf ans dans une chapelle de Las Vegas. Que nous avions dansé toute la nuit, et à la fin, ils n'y avaient que nous deux encore sur la piste. Ensuite il m'a fait danser. Pendant une fraction de secondes, j'ai été heureuse. Puis il a disparu et il a emporté mon cœur car ça voulait dire que celui que j'aimais s'éloignait de moi, et se rapprochait de Tess. Depuis, Max me méprise et je crois mourir à chacun de ses regards ! Et maintenant, Tess est enceinte et je l'ai perdu ! A jamais !

Liz éclata en sanglots et pleura comme jamais elle ne l'avait encore fait. Michael l'enlaça en maudissant le sort qui s'acharnait ainsi. Il ne savait pas quoi dire alors il lui murmura des mots tendres, essaya de la calmer alors qu'elle était prise de sanglots convulsifs et d'une voix où perçait une douleur immense, Liz dit :

- Si tu savais comme j'ai mal ! Je voudrais m'endormir et ne jamais me réveiller ! Que tout ça s'arrête ! Max aurait dû me laisser mourir le jour de la fusillade ! Je n'en peux plus ! Ca ne peut plus durer !

Michael serra plus étroitement la jeune femme, en se maudissant de ne pas pouvoir l'aider d'avantage. Il se sentait coupable et maudissait Max de s'être laissé si facilement berner. Il l'avait cru plus malin.

Liz ne pouvait plus s'arrêter. Il fallait que toute cette douleur sorte. Qu'elle ne la ronge plus de l'intérieur.

Ils restèrent longtemps enlacés. Le temps semblait avoir stoppé sa course comme pour contempler ce couple étrange : cette femme, si jeune et pourtant si emplie de souffrance et de haine envers sa vie et cet homme qui semblait s'ouvrir à son entourage et se rendre compte que chaque événement a une conséquence, non seulement sur sa vie, mais aussi sur celle des autres…