Bonjour !
J'étais en train d'écrire le chapitre 6 de La vie quotidienne …, quand l'inspiration m'a un peu manqué. Mais comme j'avais vraiment envie d'écrire quelque chose, mais que les idées ne fusaient pas, j'ai demandé à Mayura de me lancer un défi en écriture. Elle a tout de suite accepté, et me l'a communiqué.
Voilà les conditions qu'elle a posées :
- fic centrée sur le couple Draco/Harry (forcément ! lol)
- récit post-Poudlard (au moins deux ans après leur sortie de l'école)
- Harry et Draco se retrouvent sur un quai de gare. Harry est très réticent de retrouver Draco.
- Draco doit être libéré de tout engagement familial. Il doit vivre dans le monde moldu (ce qui souligne l'évolution de sa mentalité)
- Phrases à inclure obligatoirement à un moment ou l'autre : « Je n'effleurerais jamais son cœur comme il touche le mien … », « Il ne m'aime pas. », « Je ne pleurerais pas. », « Il a su fissurer le masque derrière lequel je me suis voilé … »
Il n'y avait pas d'obligation de format (OS, ou fic à chapitres), mais nous avons convenu toutes deux que ça serait dur à faire en un seul chapitre, mais que pour ne pas empiéter sur La vie quotidienne … que j'écris en même temps, ce serait une fic à chapitres courte (ou avec des chapitres courts).
A vous de me dire au fur et à mesure si selon vous j'ai respecté les termes du défi, et également si cela vous plaît !
Disclaimer : comme d'habitude, les personnages et la plupart des lieux appartiennent à J.K. Rowling.
Rating : pour l'instant K. (on ne m'a rien imposé de ce côté-là, mais ça changera peut-être …)
Dédicace : je dédie ce texte à ma très chère et tendre Mayura, forcément ! J'espère que ça te fera oublier ta folle mésaventure d'aujourd'hui ma puce, et que ce texte sera à la hauteur de tes espérances. C'est avant tout pour toi que je l'écris, alors je prie Merlin pour que tu l'aimes ! En attendant qu'on rédige de folles histoires à deux, profite déjà de celui-là, petit cadeau avant jeudi Tu es ma muse, mon inspiration et mon encouragement de chaque instant, je t'adore vraiment du fond du cœur.
J'en profite également pour faire un petit coucou à mes lectrices, toutes plus fidèles les unes que les autres, en particulier Moonie, Lucille, Sahada, et les autres que je ne nomme pas mais qui me ravissent chaque jour davantage avec leurs adorables mots ! Merci à vous toutes (et tous si j'ai des lecteurs garçons dans le lot ! ) d'être là, votre soutien est ce que j'ai de plus cher !
Note : enfin, je voulais lancer un appel aux lecteurs que ça intéresse : si vous aussi vous voulez me lancer des défis d'écriture, je serais ravie de suivre vos idées. Et ce, sur n'importe quels persos, couples, et/ou sujets, l'idée étant vraiment de voir si je peux écrire sur tout. La seule chose qui ne m'intéresse pas du tout pour le moment, ce sont les UA. Mayura me l'avait proposé en tout premier lieu, mais j'aime pour l'instant trop l'univers de Rowling, pour mettre les persos dans un autre … Mais plus tard, pourquoi pas ? J'attends toutes vos propositions, sinon
Et surtout, bonne lecture à tous !
Te revoir
Chapitre 1 : Retrouvailles
Je m'appelle Harry. Harry Potter. Mon nom doit vous évoquer quelque chose, je suppose. J'étais assez connu, il y a quelques temps. 3 ans pour être précis. Je suis l'enfant qui a survécu par deux fois : la première fois quand j'avais 1 an. La deuxième à mes 18 ans. Les deux fois, j'ai affronté Voldemort, le puissant mage noir qui terrorisait le monde sorcier. Les deux fois il a perdu. Point. Fin de l'histoire.
C'est exactement ce qui s'est passé : comme c'était mon destin, comme on me le prédisait depuis des années, j'ai affronté le mage noir à ma sortie de Poudlard. Le jour de mes 18 ans, justement. Joyeux anniversaire, Harry. Souffle tes bougies, et va voir ton cadeau, il t'attend dehors : un Voldemort et ses mangemorts, venus rien que pour toi. Super fête, profite en bien, et avec un peu de chance, tu verras ton 19ème anniversaire. Je l'ai fait : je l'ai vaincu. Non sans mal, non sans dommage. Non sans perte, non sans douleur. Mais je l'ai fait.
Après ça, on a bien fêté ma victoire, on m'a copieusement félicité. J'ai même reçu une médaille, rendez-vous compte … Et puis, aussi vite que l'engouement était né, il est retombé. Oui, bon, il est bien gentil, ce petit gars qui a tué l'autre grand fou, mais maintenant la vie continue. Vous savez, la vie est ingrate avec les héros, et la gloire éphémère. Ca tombe bien, je n'avais jamais demandé à être célèbre. Je ne voulais pas être le héros de l'histoire. Moi, je voulais juste vivre mon histoire, rien qu'à moi, loin des feux des projecteurs …
Et bien, je l'ai eu, mon histoire. Et elle est pas terrible, je dois vous dire. Oh non, pas que je manque de quelque chose du point de vue matériel ! Ca non. Vous savez, quand on reçoit nombre d'héritages comme moi, quand on a perdu autant de personnes qui vous avaient mises sur leur testament, on ne manque de rien. Mes parents, mon parrain, Lupin et même Dumbledore. Tous ceux-là m'ont légué leurs biens, et je n'ai jamais eu à m'inquiéter de quoique ce soit.
Oui, vous l'avez compris, j'ai aussi hérité de Poudlard, au passage. Bon, techniquement, j'en suis le directeur, mais je ne me suis jamais senti une âme de directeur d'école. Alors j'en ai fait don à McGonagall. Elle a accepté en souriant, me disant que ce n'était que « temporaire ». Elle et moi savons très bien que ce n'est pas le cas, mais si ça lui fait plaisir de se laisser à espérer que je revienne un jour à Poudlard, je ne vais pas la décourager.
Alors, qu'est-ce que je fais dans la vie ? Et bien, j'aurais pu avoir 1001 postes un peu partout, si j'avais écouté mes bienfaiteurs post-guerre : on m'avait proposé un poste important au Ministère, idem pour la place d'attrapeur de la plus grande équipe de Quidditch d'Angleterre, sans compter la direction de nombre d'entreprises ou même rédactions des plus grands journaux. Mais rien de tout cela ne m'intéressait. Et puis, en voyant retomber aussi vite ma renommée et la passion des gens, j'avais peur de ne bientôt plus me sentir à ma place à ces postes.
Alors je suis devenu Auror. Oui, ça semble prévisible. Presque un peu trop, comme si là encore c'était ma destinée. Mais à vrai dire, je ne sais rien faire d'autre. C'en est presque risible, vous savez. J'ai passé, comme tous les autres, mes 7 années à Poudlard, j'ai appris beaucoup de choses ; mais on m'a tellement destiné depuis le début à me battre contre Voldemort, qu'au fond je n'ai rien retenu d'autre. Je sais me battre. C'est tout. Vous me direz, c'est déjà pas si mal, et puis Auror c'est plutôt bien. Sûrement, pour ceux que ça passionne. Moi j'en ai déjà trop vu, de guerres et de combats. Mais bon, ça ou autre chose, après tout. Et puis, comme on a tué ou emprisonné quasiment tous les mangemorts après la défaite de Voldemort, il ne nous reste que peu de travail. Mais le Ministère semble penser que nous avons encore notre utilité.
Ils veulent sans doute au fond garder un œil et un certain contrôle sur ces hommes et femmes capables de se battre comme personne. Parce que nous pouvons être dangereux, dans notre genre. Alors ils s'imaginent qu'en nous gardant à ce poste, nous ne songerons jamais à en bouger. Peut-être. Dans mon cas, j'ai si peu d'ambitions et d'envie que je me contente d'être là où je suis. Je n'ai pas beaucoup de travail à ce poste, comme je vous l'ai dit. Mais on nous envoie souvent en missions de reconnaissance, comme ils disent. Alors je voyage. Ca ne me déplaît pas, pas plus que ça me plaît, en fait. Je m'en fiche. Je vais là où on me dit d'aller, je fais ce qu'on me dit de faire. Point. Je ne suis bon qu'à ça, de toutes façons.
Quelle ironie ! Je n'ai pas tellement changé depuis Poudlard, en fin de comptes ! Mais pour ça, encore faudrait-il qu'on me donne une bonne raison de changer. Je n'en ai pas. J'ai une situation financière stable, des amis précieux, une petite vie tranquille. Et peu de désirs. Alors que pourrais-je vouloir changer ?
Hermione dit que je suis malheureux et que je ne m'en rends même pas compte. Mais, si je ne m'en rends pas compte, quelle importance, lui ai-je répondu chaque fois qu'elle m'a dit ça. J'ai bien conscience que ma vie n'est pas le top du top, mais bon … Je m'en contente, alors pourquoi vient-elle trouver à y redire ?
Ah oui, ce qu'elle devient, Hermione ? Ben, justement, là, je suis dans le train qui me ramène vers Londres, pour me rendre chez mon amie, la meilleure depuis le début. Le conducteur nous annonce par haut-parleur magique que le Chouette Express n°2408 va entrer en gare, et que nous sommes invités à vérifier que nous n'avons rien oublié sur nos sièges, et que nos baguettes n'ont pas roulés parterre (très fréquent avec ces nouveaux TGV –Transport Grandement Véloce). J'attrape mon sac –je voyage toujours léger, mais là il est plutôt rempli, je rapporte des cadeaux pour tous mes amis, que je n'ai pas vu depuis plus de 5 mois- et laisse passer quelques personnes avant de me diriger moi aussi vers la sortie. Comme je suis arrivé par le premier train du matin, il n'y a pas grand monde sur le quai de la gare londonienne, côté sorcier (et j'imagine qu'il en est de même côté moldu, en fait).
Ce qui fait que je ne peux pas le rater. Pourquoi, par Merlin, sur tous les trains de la journée, et tous ceux du mois, et même sur tous ceux de l'année, a-t-il fallu qu'il choisisse celui qui arrive pile en même temps que le mien, et juste sur le quai d'en face ? Et pourquoi est-il descendu du wagon qui est pile à la hauteur de celui où je me trouvais ? Certains appelleront ça le destin, moi j'appelle ça de la malchance !
Manquerait plus qu'il … Trop tard ! Il m'a vu ! Je le vois qui lève un regard surpris vers moi, sans doute aussi étonné que moi de se trouver face à la personne qu'il avait le moins envie de croiser. N'empêche, il n'a pas changé en ces 3 ans : toujours fin, plutôt petit, le teint pâle, presque translucide, ces cheveux blonds lui tombant toujours à hauteur des joues, c'est le même. Il a juste l'air un peu plus perdu, un peu plus fragile qu'avant, mais après tout, qui ne l'est pas aujourd'hui, après cette guerre que nous avons connue ? Et puis, c'est peut-être juste l'étonnement de me trouver là qui lui donne cet air … plus doux.
Je fais mine de ne pas l'avoir vu, et ajustant mon sac sur mon épaule gauche, je me dirige à grands pas vers la sortie. Si seulement on pouvait en rester là tous les deux, ça serait une journée quasiment parfaite.
« Hé, Potter … attends ! » Je sursaute. Flûte ! Mon vœu ne sera pas exaucé, on dirait …
Je me retourne à contrecoeur vers celui que je n'avais pas du tout envie de voir, et esquisse un semblant de sourire crispé :
« Malefoy … Quelle sur … Quel hasard de te croiser là. »
Il s'avance vers moi, passant une main dans ses cheveux laissés libres pour une fois (pénurie de gel dans la vie de Malefoy-je-suis-un-dieu-vivant ? Ca, ça change vraiment), et me dit d'un ton un peu gêné :
« Oui, c'est vrai que … je ne viens pas souvent ici. »
Je regarde autour de nous, et lui fait, un peu sceptique : « Enfin, c'est Londres ici, quand même … »
Il rougit très légèrement, colorant de carmin ses joues pâles l'espace d'une seconde, et murmure : « Non, je veux dire … du côté sorcier. Je n'y viens pas souvent. »
Je ne comprends pas. Comment Malefoy, sorcier au sang pur, pourrait-il ne pas venir souvent ici ? Il doit habiter ici, non ? A moins qu'il ne vive du côté … Non, impossible, je …
« Bon, heu … c'était … sympa de te revoir Potter », fait-il précipitamment, en évitant mon regard, avant de filer sans demander son reste.
Stupéfait de ce que je viens peut-être de comprendre, je me reprend, et me précipite à sa suite, criant : « Malefoy ! Attends ! »
Il se retourne juste à temps pour me voir freiner devant lui et m'arrêter à sa hauteur. Il ouvre de grands yeux, et là, je balbutie, ne sortant pas les mots que je comptais dire : « Tu … Tu n'étais pas recherché, dis-moi, Malefoy ? »
Il affiche alors un air sévère, et resserrant contre lui son sac en toile noire, dit : « Ca va, Potter, j'ai déjà payé mon dû à cette société. J'ai été jugé, l'affaire est close. Alors remballe ta panoplie de justicier et fous-moi la paix, maintenant … » Et il me tourne le dos, partant cette fois d'un pas rageur.
Oh, mais je lui ai rien demandé, moi, à cet enfant gâté ! Il n'avait qu'à pas venir me parler en descendant du train, si c'était pour faire la gueule maintenant. En fait, il n'a pas changé du tout ! Il est resté le même sale petit con prétentieux qu'à Poudlard, le même type odieux qui me donnait envie de le frapper chaque fois que je le voyais … Ce même Malefoy qui m'a foutu son poing dans la gueule la dernière fois qu'on s'est vus, juste après la bataille contre Voldemort. Oui, parfaitement !
Et après on se demande pourquoi je ne suis pas motivé à l'idée de le revoir …
Mais, je ne sais pas pourquoi, malgré ma colère et ma haine contre lui, je n'ai pas envie de le laisser partir comme ça. Pas maintenant. Alors, je lui cours de nouveau après, et l'attrapant par l'épaule cette fois, je lui fais :
« Ecoute … tu voudrais pas qu'on discute un peu, tous les deux ? »
« Discuter ? » Il me regarde comme si j'étais demeuré. Ce qui est sans doute le cas, ma foi. Après tout, discuter ne fait pas partie de l'arsenal des munitions dans la bataille Malefoy-Potter. Les coups, les insultes, les coups bas, oui. Mais pas la discussion.
Il semble alors réfléchir un moment, scrutant mon regard comme pour déceler le piège dans ma proposition. Mais il n'y en a pas. Nous avons grandi, nous ne sommes plus à Poudlard. Je suis capable de me tenir face à lui et parler, sans me jeter à sa gorge pour le tuer. Même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque …
Il finit par hocher la tête, acceptant ma proposition. « Tu es pressé ? » demande-t-il.
« Non. Je me rendais justement à une fête dans un bar pour retrouver mes amis. On a qu'à y aller tous les deux. On sera en avance, ça nous laissera le temps de parler avant qu'ils n'arrivent … »
Il fait une grimace, retroussant son nez : « Une fête dans un bar. C'est bien vous ça … Bon, d'accord, mais à condition qu'on ne croise pas toute la smala Gryffondor. J'ai franchement pas envie de me farcir belette et compagnie après toutes ces années ! »
Je ne peux réprimer un sourire : « Ca va être plutôt dur. Le bar appartient à Seamus. Mais tu sais, y'aura aussi tes potes … » j'ajoute tandis que nous marchons côte à côte vers la sortie de la gare.
« Hein ? »
« Ben oui, vu qu'ils fréquentent mes amis. Tu … tu n'étais pas au courant … » Je ne peux pas croire qu'il ne sache pas ça ! Ca a été une telle révolution, à la sortie de Poudlard ! Tout le monde est tombé des nues. M'enfin, ce rapprochement a surtout été dû à la mise en couple d'une Gryffondor et d'un Serpentard, en fait. Pas tellement à un réel désir d'entente entre nous tous.
Il secoue la tête, et me fait, un peu embarrassé : « Non … ça fait longtemps que je ne suis pas venu ici, je t'ai dit … »
Tandis que nous sortons de la gare et que nous nous engageons dans les rues de Londres, je lui fais alors d'un ton appuyé : « Dis-moi, Malefoy … Ca fait combien de temps exactement que tu n'as pas mis les pieds ici ? »
Il me jette un coup d'œil, puis détourne le regard : « Trois ans … » Après un silence, il ajoute, sombre : « Je n'ai pas remis les pieds du côté sorcier depuis la fin de … Depuis notre sortie d'école. »
Je tombe des nues ! Ce n'est pas possible ? Ca fait donc trois ans que Malefoy, plus grand héritier des sorciers au sang-pur, vit du côté moldu … Je n'en reviens pas. Qu'est-ce qui a bien pu motiver une telle décision ?
Pendant tout le trajet jusqu'au bar de Seamus (situé en plein dans la rue principale de Pré-au-lard, emplacement idéal), nous n'avons plus échangé un mot, Malefoy et moi. Je crois que j'étais trop sous le choc de cette révélation, et surtout secoué de tant de questions que je ne savais pas par où commencer … Et lui ne devait pas être bien pressé de m'en parler, à la réflexion.
En arrivant devant le bar « Aux bons vieux amis », je vois mon vis-à-vis faire une petite moue réprobatrice. Il ne doit pas trouver du meilleur goût le cachet bar populaire et branché qu'a donné Seamus à son café (pourtant très côté et apprécié) ; à moins qu'il ne s'agisse de l'enseigne, très Gryffondorienne, je dois avouer. Nous avons pourtant dit à Seamus qu' « aux bons vieux amis », ça faisait un peu trop, et qu' « aux bons amis » aurait suffi ; mais il n'a jamais rien voulu entendre, arguant qu'on était de bons vieux amis ou qu'on était pas, foi de Gryffondor. On a laissé tomber, après tout, c'est son endroit à lui, alors.
Sans hésiter, je pousse la porte, et une petite clochette voletant devant l'entrée se met à carillonner joyeusement d'elle-même. Il n'y a personne dans le café, exceptée deux filles à une table et mon ami, derrière son bar. A mon entrée, les trois têtes se lèvent vers moi et s'embellissent de sourires resplendissants. Mais avant qu'un des trois ait pu dire un mot, Malefoy entre à ma suite, et là, les sourires disparaissent, laissant un silence gêné se poser sur le petit café.
« Heu, salut … » je fais, tentant de détendre un peu l'atmosphère. A mes côtés, je vois l'ancien Serpentard se rembrunir : il a bien senti qu'il était la cause de ce changement d'ambiance et se sait ne pas être le bienvenu.
Heureusement, avant que cela n'en devienne insultant pour lui, une voix féminine rompt le silence en ces mots :
« Bonjour Harry. On est ravis de te voir ! Et tu nous as même amené une surprise … » Hermione se lève alors de la table où elle était assise quand nous somme arrivés, et vient se poster devant nous, en souriant avec douceur. Elle regarde Malefoy, qui fuit son regard, puis ajoute, soit disant à mon attention : « Tu as bien fait … »
« Tout à fait ! » s'exclame alors la voix enthousiaste de la deuxième jeune fille, vêtue elle d'un tablier aux couleurs du café. « Plus on est de fous, plus on rit ! » Elle ne doit pas se rendre compte à quel point la phrase elle a prononcé semble à propos, car j'entends alors le blond ajouter, tout en écarquillant les yeux de surprise :
« Merlin … même Loufoca est là. »
Hermione réprimande mon camarade d'un sourcil froncé, puis ajoute simplement : « Evidemment. Elle travaille ici. »
Je m'attends à ce que Malefoy réplique un truc du style « Forcément, personne n'a voulu d'elle ailleurs … » (J'avoue très honteusement avoir moi-même pensé ça quand mes amis m'ont appris que Seamus avait embauché la jeune fille, peu de temps après l'ouverture de son bar ; mais elle semble s'y plaire et le Gryffondor ne s'est jamais plaint d'elle). Mais malgré mes craintes, il n'ajoute rien, et accepte même la bise que lui fait Hermione, et la poignée de main de Seamus, venu nous rejoindre, tout sourire. Je donne l'accolade à mes amis, et glisse à mon amie, la prenant un peu à l'écart :
« Mione, ça t'embête si Malefoy et moi on s'installe un peu à l'écart, un moment ? On aimerait discuter un peu, avant que tous les autres n'arrivent … »
Mon amie hoche la tête, faisant onduler sa belle chevelure châtain, qui lui arrive maintenant aux reins, et dit : « Pas du tout, Harry. Fais comme tu veux. Mais … tu l'as rencontré où, si ce n'est pas indiscret ? »
Je hausse les épaules : « A la gare. Par hasard. Si je m'attendais à le voir là … »
Elle glousse, puis me fait dans un clin d'œil : « J'ai bien fait de ne pas venir te chercher, comme tu m'avais dit, alors ! Ca vous a permis de vous retrouver. »
« Merci, mais il est bien la dernière personne que j'avais envie de croiser, crois-moi ! » je murmure, tout en fronçant les sourcils. Je n'aime pas la voir aussi joyeuse dans une pareille situation, on dirait qu'elle se moque de moi !
« Harry, il est ce qui pouvait t'arriver de mieux … » Je la regarde avec des yeux effarés, mais elle me renvoie juste son petit sourire mystérieux.
« Il est le type que j'ai détesté pendant 7 ans, et qui me l'a bien rendu ! Il est celui qui m'a foutu son poing dans la gueule en guise d'au-revoir, Mione, je te signale ! »
« Mais c'est parce que tu avais tué son père, Harry ! Il te l'a dit lui-même … »
« C'est pas pour ça que je dois être super content de le revoir. Merde … »
Voyant que cette brève discussion me rend déjà nerveux, elle me serre un moment contre elle, en me glissant :
« Pardon, je ne voulais pas te mettre dans cet état. Va discuter comme tu veux avec lui, nous vous laisserons tranquilles. Les premiers invités ne devraient arriver que vers midi. »
« D'accord … » je murmure, avant de la laisse s'éloigner. Elle se retourne une dernière fois, et me fait : « Oh, Harry … Ne vous entretuez pas, hein … »
Je prends un air faussement outré : « Voyons, je sais me tenir ! »
Elle fronce les sourcils, et ajoute : « Non, mais comme Seamus vient de refaire la peinture du café, je préférais te prévenir … » Puis elle me tire la langue et repart auprès des autres en souriant.
Je m'assois alors à une table à l'écart, et Malefoy, après avoir échangé poliment quelques mots avec Seamus, vient m'y rejoindre. Nous n'avons même pas le temps de dire un mot que Luna arrive en sautillant auprès de nous, son calepin de commandes voletant à ses côtés.
Depuis le comptoir où elle s'est assise, Hermione l'interpelle :
« Non, Luna ! On t'avait dit de les laisser tranquilles … »
« Oui, mais ils ont peut-être soif. Et puis je veux montrer à Draco comment je prends bien les commandes … » Je ne peux réprimer un sourire : on dirait une gamine toute fière de montrer sa nouvelle robe de princesse. Malefoy a l'air moyennement ravi de la voir l'appeler par son prénom, mais il ne dit rien, et répond le plus poliment possible qu'il prendra un café. Je commande pour ma part un jus de pamplemousse, et nous regardons s'éloigner ma camarade dans une démarche chaloupée (mais pas du tout sexy, plutôt ridicule) cette fois-là … Seamus secoue la tête d'un air à la fois désespéré et amusé, et prépare les commandes que lui passe sa serveuse.
Je lève alors les yeux vers Malefoy, et il me fixe en retour de ses prunelles grises, légèrement dissimulées par quelques mèches blondes. Après un silence, je prends la parole :
« Alors, Malefoy, dis-moi … Pourquoi as-tu quitté le monde sorcier pour le monde moldu ? Ca ne te ressemble pas … »
Il prend une grande inspiration, comme s'il cherchait du courage, avant de me répondre.
Voilà ! A suivre au prochain chapitre (qui, si je continue sur ma lancée comme ça, devrait vite arriver !).
Au fait, ne vous inquiètez pas, je continue en parallèle La vie quotidienne du lion et du serpent. La suite arrive bientôt, j'y travaille !
