Bonsoir tout le monde !
Voilà enfin le dernier chapitre de ce défi ! Merci d'avoir patienté, j'espère très sincèrement que ce chapitre vous plaira, et sera à la hauteur de vos espérances.
Ca me fait plaisir de terminer cette fic à chapitres, même si c'est toujours un peu triste de marquer le mot FIN au bout d'un texte. Mais rendez-vous, pour ceux qui veulent, sur La vie quotidienne du lion et du serpent pour retrouver tous nos héros dans d'autres histoires (différentes de celle-là, mais bon …).
Rating : K. (oui oui, malgré les conditions du défi)
Dédicace : Ma chère Mayura, évidemment, une fois de plus, je te redédicace cette fic, qui, je le souhaite, remplit tous les termes de son contrat. J'attends avec impatience que tu récupères un ordi pour me donner ton avis. Ce défi fut, grâce à toi, un vrai bonheur à réaliser, je me suis beaucoup amusée (même dans les moments difficiles : pannes d'inspiration –et oui, ça arrive à tout le monde ; casse-tête pour caser certaines répliques tout en restant dans un ton sérieux –tu n'as pas lésiné, faut avouer ! …). En tout cas, j'espère que bien d'autres suivront, tous aussi bons à faire …
De gros bisous à tous les autres : ceux qui ont lu le texte et qui l'ont suivi jusqu'au dernier chapitre, merci de votre fidélité ; et ceux (surtout celles !) qui m'ont laissé des reviews, votre soutien m'a beaucoup aidé !
Sans plus attendre, je vous souhaite à tous une très bonne lecture !
Rickiss : )
Te revoir
Chapitre 6 : Découvertes
Quand la porte s'ouvre enfin, c'est un Draco de mauvaise humeur qui m'accueille :
« Quoi ? » lance-t-il d'un ton mauvais, avant de se rendre compte de l'identité de son visiteur. « Oh … Harry, je … » Puis, le premier moment de surprise passé, son visage se recompose d'un masque dur : « Qu'est-ce que tu fais là ? »
Comme je suis en train de reprendre mon souffle, je ne peux pas lui répondre immédiatement. Il continue alors : « Et comment as-tu trouvé mon adresse, d'abord ? Je ne pense pas te l'avoir donnée, et même avec la magie, on … »
« Bottin. » je lâche, entre deux souffles.
Il hausse un sourcil, puis se renfrogne. « Moui, évidemment … aussi con que ça. »
« Je peux entrer ? » balbutie-je, au bout d'un moment.
Il me toise de haut en bas, semblant peser le pour et le contre ; mais rien dans son attitude ne montre qu'il soit enclin à me laisser rentrer chez lui. Il finit d'ailleurs par me lancer : « Ecoute, Harry. Je sais franchement pas ce que tu es venu faire là. Je ne sais pas si c'est pour en rajouter une couche, ou m'envoyer ton poing dans la gueule, ou même … »
Enfin. J'ai réussi à le faire taire. Oui, j'en suis le premier surpris : je n'aurais jamais pensé être le genre de personne à faire des gestes aussi spontanés. Ca pourrait d'ailleurs me valoir un bon uppercut en plein menton, mais ce sont finalement les mains de Draco qui viennent m'encadrer le visage, comme pour mieux approfondir le baiser que je suis en train de lui donner.
Je n'ai rien trouvé à lui dire pour expliquer la raison de ma présence ici. Je me suis juste jeté sur lui pour plaquer mes lèvres contre les siennes. Et ça semble être la bonne solution. Draco et moi sommes deux personnes qui nous prenons souvent la tête, et il vaut parfois mieux que les actes remplacent les paroles. Ca nous permet d'aller droit au but, sans nous empêtrer dans les mots. Nous aurons tout le temps de parler après …
Malgré tout, Draco est le premier à rompre ce baiser –presque à regrets, si j'en juge par le petit soupir qu'il pousse. Il recule d'un pas, et me murmure, un peu rouge :
« Ha … Harry, qu'est-ce que … »
Je dois prendre un visage inquiet et penaud, car il se récrie alors : « Heu, non … Ce n'est pas que je ne veux pas, mais … C'est juste que … c'est si soudain … »
Je fais moi aussi un pas en arrière. Je me passe une main dans les cheveux –comme mon vis-à-vis quand il est gêné. Puis parle enfin : « Je sais, je … Je crois que je te dois des excuses … »
« Exact. Reste à savoir pourquoi, maintenant. » fait-il, tout en croisant les bras, et en s'adossant au chambranle de la porte.
Je jette un petit coup d'œil dans son appartement, puis dans le couloir derrière moi. Enfin, je bredouille : « Heu … je peux peut-être entrer avant ? »
Il fait mine de réfléchir, puis lâche : « Hum … non. »
« Quoi ? Pourquoi ? »
« Je ne voudrais pas que les voisins s'imaginent des choses, si je te fais rentrer, tu comprends … »
Je fronce un sourcil : « Après ce que nous venons de faire sur le pas de ta porte, tu ne crois pas que c'est un peu tard pour ça ? »
Il rougit une fraction de seconde, puis s'efface pour me laisser rentrer, avant de refermer précipitamment la porte derrière lui. Tandis que je me poste à ses côtés, il me glisse : « Faut dire … je ne te connaissais pas si … entreprenant. »
« Je n'ai jamais été très doué pour les discours, alors … » je lui réplique. Il esquisse un petit sourire, puis se reprend, et s'appuie de nouveau contre le mur, attendant que je m'explique enfin.
Je tousse un peu, puis lui fais : « Ecoute, je … c'est pas facile à dire … »
« Je sais. J'en suis passé par là. » A son ton, je devine qu'il ne va rien faire pour m'aider à parler. Tout comme moi je ne l'ai pas fait avec lui tout à l'heure.
Je prends alors mon courage à deux mains, et me lance : « J'ai été très con, tout à l'heure. » Il ne relève pas, et je poursuis : « Ma réaction a été excessive, pardon. Je veux dire … tout ce que tu m'as dit, ça m'a vraiment surpris. Je ne m'y attendais pas, et … »
Je remue un peu, mal à l'aise d'être là, à mettre mon cœur à nu. Je n'en ai pas l'habitude.
« Après toutes ces années passées à se détester, après tout ce temps sans pouvoir se voir sans se battre, ce n'était pas évident pour moi de me rendre compte que ça pouvait changer … Qu'il pouvait y avoir autre chose, un jour … »
Je baisse les yeux, et continue, d'une voix un peu plus lointaine : « Malgré tous les gens qui m'entourent, j'ai toujours été seul, tu sais. Avec ce que j'ai vécu, je n'ai jamais pu avoir quelqu'un qui soit proche de moi. »
Je lève un œil vers lui, mais il ne dit rien. Son visage est fermé, dénué de toute émotion. Il m'écoute, mais ce que je dis ne semble pas l'atteindre. Il faut dire que, pendant ces derniers jours, c'est la première fois qu'il se retrouve en position de force, et moi en position de faiblesse.
Je ne suis pas franchement à l'aise comme ça, mais je continue malgré tout. Au point où j'en suis, de toutes façons … « Bien sûr, des gens m'ont aimé. Beaucoup. Je sais que tout le monde ne peut pas en dire autant … » Je pense à lui, bien sûr. Lui qui m'a tellement fait ressentir sa solitude, malgré lui. « Malgré tout, mon cœur est toujours resté fermé. »
Je fixe alors ses prunelles grises, qui vacillent encore un peu, mais déjà moins qu'avant. Beaucoup moins. « Quand tu m'as dit toutes ces choses, j'ai perdu pied. Draco … je … »
Ma main passe une fois de plus dans mes cheveux. Je crois bien que j'ai adopté un des tics de Malefoy. « Je ne voulais pas te rejeter. C'est juste que … je n'ai pas su te répondre. Ni comprendre. Pourquoi tu pouvais vouloir de moi. Toi. Ni pourquoi, étrangement, ça ne me dérangeait pas tant que ça de … vouloir de toi, en retour. »
Il ne parle toujours pas, mais ses sourcils se froncent, en signe de réprobation. « Je sais, je sais ! » je m'exclame, en levant les mains. « J'ai eu l'air de t'envoyer balader. Et sur le moment, je crois bien que c'était le cas. Mais j'imagine que même toi tu peux comprendre à quel point c'est dur d'accepter l'idée que … que ce soit toi qui … soit la personne qui me corresponde. » Ca y est, le mot est lâché.
Il ne bronche pas. Ca commence à m'énerver autant que ça m'inquiète ! « Hey, Draco ! Tu peux me reprocher ce que tu veux, mais même toi tu as mis du temps pour accepter ça. Tu l'as dit toi-même, il t'a fallu une semaine. Moi, le temps que je rentre de Poudlard et que je vienne chez toi, j'ai mis quoi ? Une heure, même pas … alors ne me reproche pas ce que tu as toi-même fait. »
J'omets de lui raconter l'épisode de la gifle chez Ron et Hermione, parce qu'au fond, ils n'ont fait que me faire prendre conscience de ce que je savais déjà, mais que j'avais encore un peu de mal à admettre. Bien sûr, j'ai besoin de Draco autant qu'il a besoin de moi. Bien sûr, pendant toutes ces années j'ai attendu sans le savoir quelqu'un comme lui … je l'ai attendu, lui. Mais personne ne pourra nier que ce n'est pas la chose la plus facile à admettre. J'imagine à ce moment à quel point ça dû être dur pour lui aussi … A quel point mon rejet a dû le blesser … Tout comme je le serais s'il me rejette, en cet instant.
C'est un visage angoissé que je lève alors vers lui : « Draco … je ne suis vraiment pas doué pour trouver les mots qu'il faut. Je ne sais pas quoi te dire … sinon que ces dernières années ont été très dures, et qu'il m'a fallu du temps pour me reconstruire. Hermione dit que je me refusais le droit au bonheur … Je crois qu'elle avait raison. Aujourd'hui, je … j'ai envie de me donner une autre chance, de nous donner une chance … Alors … » je déglutis péniblement, je me sens au bord de craquer. Mais je fais comme il a fait toutes ces années, comme nous avons tous fait dans les moments difficiles : je tiens bon. « Alors, si tu veux de moi, comme … comme moi je veux de toi, peut-être pourrons-nous être heureux. » Je m'arrête, et baisse de nouveau les yeux. Je sens les larmes perler au bord de mes cils, mais je les retiens. Sans oser le regarder de nouveau, je murmure : « Et si tu ne veux pas de moi, et bien … comme tu l'as dit, nous reprendrons chacun notre chemin. »
Je relève la tête vers mon ancien ennemi, et murmure d'une voix presque éteinte. « Mais ça sera vraiment dur. »
Nous restons un moment silencieux, chacun appuyé contre un mur. A nous fixer.
Enfin, il ouvre la bouche. Je commençais à craindre de ne plus le voir m'adresser la parole. Mais c'est finalement pour me dire : « Tu sais quoi, Harry ? » Il laisse de nouveau un petit silence, puis reprend : « Je préférais quand tu ne disais rien, finalement … »
Mon visage se referme, mon cœur se serre. Je pensais bien qu'il m'en voudrait, mais je n'imaginais pas qu'il me rejetterait ainsi. J'aurais dû le prévoir, remarquez …
Mais il ajoute tandis qu'un sourire vient peu à peu étirer sa bouche : « Par contre, rien ne t'empêche … t'agir. » Et il me lance un clin d'œil qui sonne comme la plus provocante et la plus tentatrice des invitations.
Je ne me le fais pas dire deux fois. Après tout, je vous l'ai dit : je suis plus doué pour l'action que pour la réflexion, alors … Et je me sens un cet instant si libéré de toutes mes angoisses et mes peurs, que c'est avec délice que je le prends alors dans mes bras pour reprendre possession de ses lèvres, que je dévore avec avidité.
Après s'être laissé faire un moment, il répond à mon étreinte avec passion, pressant son corps contre le mien, passant ses bras autour de ma taille. Le sentir si proche me fait frissonner comme jamais. Je n'ai jamais eu l'occasion de ressentir des sensations si électrisantes …
Bien vite, nos mains commencent à se glisser sous les chemises, à s'activer pour défaire boutons et ceintures. Nous nous laissons glisser jusqu'au sol, sans jamais cesser de nous embrasser. C'est comme si nos lèvres ne voulaient plus se séparer, comme si nous avions besoin du souffle de l'autre pour respirer.
Nos corps roulent un moment l'un sur l'autre, s'effleurant, se pressant, se découvrant. J'abandonne enfin ses lèvres pour parcourir de mes lèvres chaque parcelle de sa peau. Je me délecte des soupirs étouffés qu'il laisse échapper quand je passe ma langue sur son cou, son torse, ses bras. J'ai envie de nous noyer dans un bain de sensations, d'oublier un moment nos esprits pour ne plus laisser parler que nos peaux, nos souffles, nos battements de cœur …
Je me relève un peu pour le débarrasser de sa chemise, et en profite pour retirer mon pull. Il me laisse faire, m'offrant alors le plus merveilleux des sourires. Je me sens fondre en voyant son visage radieux, et mon cœur se soulève, comme s'il se gonflait de … de passion. J'ai alors juste envie de le prendre dans mes bras, de laisser retomber la fièvre de mon corps pour laisser parler la tendresse de mon âme.
Mais je sens ses mains qui remontent lentement de mon ventre jusqu'à ma poitrine, pour ensuite redescendre en un mouvement léger le long de mes bras, puis glisser avec douceur dans le bas de mon dos. Draco semble partager avec moi ce désir de laisser les sensations prendre la place des mots, les frissons remplacer les déclarations, les émotions envahir notre raison.
Alors, très doucement, je me rallonge sur lui, et nous apprécions le contact de nos deux peaux, qui s'accordent parfaitement. Ma gorge se serre à cette pensée : c'est comme si nos corps étaient faits pour aller ensemble. Comme s'ils s'emboîtaient parfaitement. Une fois, Ron m'avait glissé qu'il avait l'impression que la courbe de sa main était faite pour épouser le galbe du sein de Hermione. Là, c'est comme si la tête de Draco n'attendait que ma nuque pour s'y nicher, comme si ses mains n'avaient d'autre fonction que de venir encadrer ma taille, comme si nos odeurs, nos peaux, nos membres, nos souffles, nos battements de cœur, la pulsation du sang dans nos veines, comme si tout de nous n'avait qu'attendu l'autre pour vivre. Juste vivre.
Sans vraiment nous en rendre compte, nous avons fini d'ôter le reste de nos vêtements. Les tissus superflus enfin disparus, nous avons laissé nos mains s'égarer sur le corps de l'autre : caressant, touchant, griffant, palpant, effleurant … nous nous sommes abandonnés à la découverte de l'autre, de soi à travers l'autre. Le temps autour de nous a semblé se figer, et pendant des minutes, ou peut-être des heures, j'ai laissé le plaisir m'envahir. Comme un adolescent qui découvre avec surprise et curiosité son corps et les sensations qu'il peut lui offrir, j'ai appris à connaître celui de mon amour : il n'y a pas un endroit du corps de Draco que mes mains n'aient caressé, que ma bouche n'ait goûté. Pas un seul.
En retour, je lui ai abandonné mon corps, le laissant me faire ce qu'il voulait. Il m'a avoué entre deux soupirs de plaisir que jamais encore il n'avait parcouru ainsi le corps de quelqu'un. Que c'était la première fois qu'il avait l'impression de ressentir comme le sien le corps d'un autre. De partager un vrai moment à deux.
Quand il me caressait, nous frissonnions à deux, quand je l'embrassais, nous tremblions ensemble.
Et quand il a joui, j'ai joui avec lui.
Nous n'avons pas fait l'amour ce jour-là. Ni lui ni moi n'étions expérimentés là-dedans, et sans même en parler à ce moment –les mots n'avaient alors pas leur place-, nous nous étions tacitement mis d'accord pour ne pas aller au-delà d'une tendre première découverte. Cela ne nous a pas empêché de trembler, frissonner, soupirer, râler de plaisir, nous cambrer, et jouir, pleinement, entièrement, simplement. Peut-être pas l'un dans l'autre. Mais l'un avec l'autre : et au fond, n'est-ce pas ce qui compte le plus ?
Quand, après un long moment à nous être laissés aller au plaisir d'une étreinte première et puissante, aussi tendre que sensuelle, j'ai reposé ma tête sur son torse, il m'a juste dit, en me caressant doucement les cheveux –collés de sueur sur mon front : « Harry … tu sais, un jour, si tu veux, je te ferais visiter les autres pièces de mon appartement. Parce que le couloir c'est sympa, mais j'ai aussi un lit très confortable. »
Je ris un moment, puis me redresse doucement, appuyant mon corps contre le sien, et glissant mon visage à hauteur du sien. Tandis qu'il gémit doucement quand nos bassins se frôlent, je lui glisse une main sous la nuque, et l'embrasse alors avec langueur, envie, glissant ma langue dans sa bouche jusqu'à lui caresser le palais. Ses mains viennent remonter sur mes fesses, puis mon dos, pour enfin venir se perdre de nouveau dans ma chevelure en bataille. Là, je me détache doucement de lui, et lui murmure dans un sourire : « Tu sais, je compte bien découvrir chaque pièce de ton appartement. » Je me passe la langue sur les lèvres, et ajoute d'un ton taquin : « Exactement de la même façon que j'ai découvert ce couloir … »
Le petit hoquet de surprise de Draco à ce moment me laisse supposer que l'idée ne lui déplaît pas le moins du monde … A moins que ce ne soit son plaisir que je sens gonfler contre mon bassin qui me fasse penser ça !
Ce matin-là, comme tous les matins depuis un an maintenant, je suis réveillé par un baiser tendre et léger. J'ouvre les yeux, un peu désorienté –comme toujours quand je n'ai pas mes lunettes. Mais je n'en ai pas besoin pour savoir qui vient de me sortir de mon sommeil de la plus délicieuse des façons.
« Bonjour toi … » je murmure, tandis que Draco vient se blottir contre moi, tout content que je sois enfin réveillé.
« Bonjour ! Tu sais que je commençais à m'ennuyer … » s'exclame-t-il, tout en ouvrant un à un les boutons de mon haut de pyjama.
Je le laisse faire, tout en me retenant de rire quand ses doigts me chatouille malgré lui au passage, et lui glisse, tout en lui caressant les cheveux : « Je me doute. Tu te lèves toujours tellement tôt aussi ! »
Il se relève un peu, et me fait, vexé : « Hey ! Je suis matinal, mais tu l'es aussi, après tout … »
Je souris, et l'embrasse affectueusement : « C'est quand même trop fort que je me sois trouvé le seul mec encore plus matinal que moi … » Je me recale un peu sur l'oreiller, et après avoir jeté un œil au réveil posé à ma tête de lit, j'ajoute : « Quand même, on avait le temps, ce matin … Je t'avais dit qu'on avait de la marge. »
Il repousse la couverture, et s'assied à califourchon sur moi, achevant d'ouvrir ma veste de pyjama. Tout en s'attaquant à l'élastique de mon bas, il m'explique : « Oui, mais je n'arrivais pas à dormir … Alors j'ai pris quelques photos de toi, pour m'occuper … »
« Encore ? Mais tu vas bientôt en avoir tellement que tu ne sauras plus où les mettre … » Je proteste, mais Draco sait que ce n'est pas sérieux de ma part. Réellement, je suis plus qu'heureux qu'il soit enfin capable de photographier autre chose que des scènes de guerre. Aujourd'hui, outre la multitude de portraits qu'il a fait de moi, mon petit ami passe la moitié de son temps à saisir des scènes naturelles de personnes dans la rue, dans les parcs, dans les cafés. Que des portraits volés, imprégnés d'un naturel et d'une spontanéité saisissants. Oui, aujourd'hui, ses photos respirent la vie … Comme lui.
Je sursaute quand je le sens glisser ses mains sous mon pyjama. Puis je glousse un moment, et lui fais : « Et bien, tu es motivé ce matin … » Ce qui n'est pas pour me déplaire, je vous avoue. Draco a beau être quelqu'un de très câlin la majeure partie du temps, quand il s'y met il peut faire preuve d'une sensualité et d'un érotisme dévastateurs …
Mais mon amour me coupe dans mes réflexions quand il dit, dans une petite moue : « Oui, pourtant tout à l'heure j'avais un petit coup de blues. »
« Ah ? Pourquoi ça ? »
Il s'assied sur le lit, et me fait, tout en passant une main dans ses cheveux : « Je repensais à nos retrouvailles, il y a un an, tu sais … » Je hoche la tête, et il continue : « Des fois je me dis qu'on aurait pu ne jamais être ensemble. » Son visage s'assombrit, et il dit, fuyant un peu mon regard : « Quand je t'ai revu, sur ce quai de gare … puis au café, et après … Tu comprends, j'ai eu si peur que mes sentiments ne soient pas réciproques, que … tu ne veuilles pas de moi. Je me répétais sans cesse « Il ne m'aime pas, il ne m'aime pas » ! »
Je me relève alors, le prends doucement dans mes bras, et le serre contre mon torse. Je sais que ça rassure Draco d'entendre les battements de mon cœur. Ca lui arrivait souvent, les premiers temps, de se réveiller la nuit, juste pour s'assurer que je respirais encore. Ca lui est un peu passé, avec le temps, mais de temps à autre, il a encore besoin de se rassurer comme ça.
« Mon amour, ça va maintenant … nous sommes ensemble, et le resterons toujours. »
« Ne pars jamais … » lâche-t-il dans un soupir, tout en se blotissant un peu plus contre moi. « Je n'y survivrais pas. »
« Et moi alors, tu crois que j'y survivrais ? » je m'exclame.
Il se relève un peu, et sourit cette fois : « Ben … ne t'appelle-t-on pas le Survivant ? »
Je fais mine de le frapper. Merlin, il sait bien que je déteste quand on me surnomme comme ça ! Il a toujours adoré me taquiner, et notre inimitié passée fait aussi qu'il connaît tout ce qui peut me mettre hors de moi … Notre relation est satisfaisante à tout point de vue, mais nos chamailleries ont toujours un parfum de nostalgie … ce qui fait en général bien rire nos amis !
Je décide alors de lui rendre la monnaie de sa pièce, et me met à le taquiner à mon tour : « N'empêche, Draco … tu peux dire ce que tu veux sur nos sentiments, mais moi je sais bien que tu ne m'aimes pas comme je t'aime … »
« Comment ça ? »
« Je t'aime mille fois plus que tu ne m'aimes ! »
« Tu parles ! Si on va par là, alors … »
Et nous voilà repartis dans une de nos chamailleries matinales, qui s'achèvera certainement, comme toutes les autres, sur une bataille de polochons … avant que nous nous retrouvions pour une étreinte passionnée et torride !
Ah, la vie de couple, ça a du bon …
Sauf que bien sûr, tout ça finit par nous mettre en retard. Et c'est en courant que nous partons pour la gare, où nous devons attraper le premier train de la matinée, qui doit nous mener à Londres, côté sorcier. Et aujourd'hui, pas question de rater le train : nous nous rendons au mariage de Ron et Hermione, et ils nous tueraient si nous manquions la cérémonie !
Aussi ne puis-je m'empêcher de pester contre mon lambin de petit ami quand je le vois s'arrêter devant un distributeur de boissons et friandises.
« Drake ! Laisse tomber, tu te prendras quelque chose dans le train ! On est à la bourre là ! »
« Je me dépêche, je me dépêche ! » fait-il, tout en mettant une pièce dans la machine et en récupérant sa bouteille d'eau avant de sauter avec moi dans le wagon le plus proche de nous.
Je me penche vers lui, tandis que le train démarre, et m'exclame :
« Quoi ! On a failli louper le train pour ta fichue bouteille d'eau de gonzesse ! Je sais pas comment tu peux boire ça, c'est dégueulasse en plus … » Ah, il s'est bien adapté à la vie moldue, Malefoy, croyez-moi. Il a des habitudes dont il ne peut se défaire (ce qui n'a pas été le cas des cigarettes, heureusement).
« Ta gueule ! » me réplique-t-il, tout en débouchant sa bouteille. « Tu sais très bien que c'est celle qui passe le mieux. Je te l'ai dit : quand je bois Contrex, je me sens bien ! Alors je ne vais pas changer de marque juste pour te faire plaisir ! » Il a l'air parti pour bouder. Merlin, non …
Je l'attrape par la taille et le serre contre moi. Il se laisse faire, et je devine son sourire derrière le goulot de la bouteille. Il ne fait jamais la tête très longtemps, heureusement. Je lui embrasse alors doucement les cheveux, et lui murmure :
« Je t'aime, toi, tu sais … »
FIN
Voilà ! J'espère très sincèrement que cela vous a plu, et que j'ai bien rempli toutes les conditions du défi (je les avais listées, logiquement c'est bon !).
Si maintenant vous-même voulez mes lancer des défis, quels qu'ils soient (sauf UA, je reprécise), n'hésitez pas ! Ca m'inspire, et je trouve ça amusant, alors : )
Merci en tout cas de m'avoir suivie jusqu'ici, et à très bientôt !
Gros bisous,
Rickiss : )
