Le Saut de l'Ange : Merci beaucoup, ton compliment me touche Je suis contente que plusieurs petits moments t'aient marqué et plu, ça me fait plaisir. J'aime beaucoup avoir ce genre de commentaire, sur des petits détails sans grande importance, mais qui en ont eu pour le lecteur. Enfin, bref, merci ! Lol, c'est vrai que Buffy et Harry Potter sont tellement différents que c'est difficile d'écrire sur les deux genres, ou même d'aimer les deux en même temps. Mais je te rassure, tu n'es pas une créature étrange venue d'ailleurs !
Encore merci. Bisous !
virg05 : Merci, c'est gentil. Voilà la suite !
Selphie451 : Contente que tu aies apprécié, ça fait plaisir. Voilà la suite, régale-toi !
elmisten : Qu'un mot à dire : merci.
Bisous !
Sassy : Ah oui, je m'en souviens. Et ce chapitre-ci te fait de nouveau penser à un épisode de Buffy ? Lol, au moins, on voit tout de suite d'où je tire mes influences ! Merci pour tes commentaires, j'aime toujours autant. Et puis, lol, très subtil, ta pub ! J'ai été lire l'une des tes fics et j'ai laissé une review. Franchement, j'ai beaucoup aimé. Continus ainsi, c'est super ! Sincèrement.
Merci pour ta review,
A bientôt !
Thealie : Oh oui, méchante je suis !lol ! Sinon, contente que le chapitre t'ait plu ! Merci !
Bye !
Chapitre 6 : Après la pluie, le beau temps
Des sucreries étalées sur une banquette. Le train qui court sur les rails. Le paysage qui défile. Un garçon assis en face de lui. Il porte des lunettes rondes, est très maigre et arbore une cicatrice en forme d'éclair sur son front. Une fille entre alors dans le compartiment, suivie de près par un garçon joufflu. Ses cheveux sont ébouriffés, elle a de grandes dents et un ton autoritaire. Elle semble tout à fait banale, voire agaçante. Pourtant, son regard est rivé sur elle. Et jamais il ne s'était senti aussi en besoin d'impressionner quelqu'un…
Une cheminée où crépite un feu rougeoyant, éclairant le petit salon. Une silhouette est recroquevillée devant l'âtre. Il s'approche, hésitant. Car la silhouette est agitée de légers tressautements. Elle sanglote. D'une voix faible, il demande si elle va bien. C'est stupide. Il est évident qu'elle va mal. Mais elle relève la tête, essuie ses joues ruisselantes d'un revers de la main et répond qu'elle n'a rien. Il s'assied auprès d'elle. Le silence règne quelques instants. Ils ont une petite discussion, mais il n'en a plus aucun souvenir tant elle fut insignifiante. C'est juste histoire de combler le vide.
« J'ai peur » dit-elle alors, sans qu'il ait souvenance de comment la conversation en est arrivée là.
« De quoi ? » demande-t-il.
« De perdre la guerre. Ou, plutôt, de perdre ceux que j'aime durant la guerre. J'ai peur de la menace qui plane constamment au-dessus de la tête de mes parents. J'ai peur d'avoir encore mal à cause d'une perte. Je ne cesse de pleurer depuis que Siri… qu'il est… »
Elle étouffe un sanglot. Sans trop réfléchir, suivant juste son instinct et son cœur, il s'approche davantage d'elle et la prend par les épaules. Au moment où ils entrent en contact, il songe soudain qu'elle va le repousser. Toutefois, elle se laisse aller à cette douce étreinte.
« Et j'ai peur pour Harry, aussi » reprend-elle. « Plus que personne, il court toujours de grands risques. Tu sais, je l'aime. Il me serait insupportable qu'il lui arrive quelque chose. »
Il ignore pourquoi, mai son cœur se serre. C'est douloureux. Il pose sa joue sur le haut de son crâne, savourant sa proximité.
« Moi aussi, j'ai peur » admet-il à son tour.
Il veut poursuivre, tout lui avouer enfin, mais sa gorge se noue. Elle aime son ami, pas lui, elle vient de le dire. C'est idiot, égoïste, cupide, cependant, il ne peut s'empêcher de songer qu'elle a peur pour leur ami, mais pas pour lui. Lui, il n'est rien.
« Tu as peur… ? » l'encourage-t-elle.
Il soupire.
« Comme toi » dit-il. « Je veux bien me battre, souffrir, mais je ne veux perdre personne. J'ai peur pour mes frères, ma sœur, mes parents, car je sais qu'ils lutteront tous. Bien entendu, je crains pour Harry. Et pour toi. Surtout pour toi… »
« Pardon ? »
Il prend soudain conscience de ce qu'il vient de dire. Cela s'est échappé d'entre ses lèvres en un murmure imprévisible. Elle se redresse, le front plissé.
« Qu'as-tu dit ? » demande-t-elle.
Il se détache d'elle, se maudissant de sa maladresse.
« Rien, rien… » fait-il, se levant d'un bond. Il réajuste son pyjama trop court, cherchant à tous prix à fuir son regard scrutateur.
« Je t'en prie… » Elle sourit, amusée. Lui, ne voit pas du tout ce qu'il y a d'amusant en la situation. « Qu'as-tu dit ? »
« Rien ! Je n'ai pas le droit de dire que je crains pour ta vie ? »
« Bien entendu, mais… »
« Mais rien ! » Il commence à s'emporter. Il sait pourtant que cela ne mènera à rien de bon. Il sait qu'il dira des paroles qui dépasseront sa pensée ou, pire, qui seront tout à fait sa pensée. Mais il poursuit : « J'ai peur qu'il t'arrive quelque chose, c'est vrai, et ça s'arrête là. Même si toi, tu n'as rien à faire de mon sort, sache que ce n'est pas réciproque ! »
Elle se lève à son tour, l'air sincèrement choqué. Il fait mine de sortir du petit salon, dans l'intention de rejoindre sa chambre et de s'étouffer dans son oreiller, mais elle le retient et se plante devant lui. Proche de lui, très proche de lui. Il déglutit, baissant les yeux.
« Comment oses-tu croire ne serait-ce qu'un seul instant que ton sort ne m'importe ? » dit-elle d'une voix lente, ses yeux encrés aux siens. « Je tremble chaque jour en imaginant que c'est toi qui aurais pu mourir au Département des Mystères ! A chaque instant je songe aux conséquences qu'auraient pu avoir l'attaque ce cette espèce de cerveau qui t'a presque étranglé ! Chaque fois que je passe près du lac de Poudlard, je me revois grelottante de froid, emmaillotée dans une serviette, à attendre que Harry te ressorte de l'eau ! Depuis le retour de V… Voldemort, je ne cesse de craindre le fait que tu puisses m'être enlevé ! Prétends ce que tu veux, mais ne dis jamais que tu ne comptes pas pour moi ! »
Elle a haussé le ton au fil de ses paroles. Il s'est senti rétrécir sous son regard embrasé de colère. Elle le soutient un moment, le défiant de protester, puis ses épaules s'affaissent et elle éclate à nouveau en sanglots. Il esquisse un geste pour la prendre contre lui, mais ne le fait pas. Il ignore s'il en a le droit.
« Je ne saurais vivre sans toi » dit-elle, en pleures. « Et j'ai peur de ne jamais pouvoir… » Elle soupire, désespérée, puis relève les yeux vers lui. « Je t'aime. »
Il se sent défaillir. Son cœur tambourine dans sa poitrine. Il perd pied avec la réalité. Il a tant entendu ses mots en rêve qu'ils lui paraissent surréalistes. Elle sèche ses larmes d'un geste agacé, se mordille la lèvre inférieure, et s'apprête à s'enfuir, en proie à un déluge d'émotions indistinctes. Il ne lui laisse pas le temps d'aller où que se soit, la plaque contre lui, l'enlace. Elle frissonne. Ou peut-être est-ce lui ? Qu'importe. Il la desserre un peu de lui, puis, sans plus hésiter, l'embrasse. D'abord timide et incertain, le baiser devient fougueux et impatient.
Ils ne se séparent qu'au crépuscule, lorsqu'un soupçon de raison leur revient. Regagnant leurs chambres respectives, ils se sentent soudain honteux de leur geste et s'évitent durant un bon moment, fuyant jusqu'à leur regard.
Harry s'éveilla en sursaut. Les vestiges de son rêve troublant marqua ses prunelles durant un moment, puis il parvint à distinguer les contours de ce qui l'entourait, malgré le fait qu'il n'ait pas ses lunettes. A l'évidence, l'on l'avait ramené dans sa chambre et l'avait couché dans son lit. Le pyjama qu'il portait était frais et propre, tout comme ses draps. Les fenêtres laissaient filtrer les rayons du soleil, inondant la pièce d'une douce lumière. Ron et Hermione étaient agenouillée auprès de son lit, endormis, la tête posée sur le matelas. Chacun lui tenait une main. Il voulut se redresser, mais son corps était endolori, groggy de fatigue et de faiblesse. Un pansement collait à son cou, là où le vampire avait planté ses crocs. Cela l'élançait terriblement.
Harry s'installa de manière bien confortable dans son lit, prenant soin de ne pas réveiller Ron et Hermione. Ils paraissaient exténués. Leurs traits étaient tirés, leur teint pâle, leur expression tourmentée. Il n'en était pas étonné : la bataille de la veille avait été plutôt éprouvante. De plus, le fait que Voldemort ait jeté un sort sur la demeure des Summers n'était pas pour les rassurer non plus. Harry réprima un frisson. Il ne se sentait pas la force d'endurer un combat tel que celui de la nuit dernière à plusieurs reprises. C'était bien trop épuisant, autant pour eux, qui avaient affronté les vampires face à face, que pour Willow, qui avait sans doute dû user d'une puissante magie afin de rétablir leur protection. Il tourna son regard vers Hermione, assoupie, et crispa la mâchoire. Ce maudit vampire ne l'avait pas raté ! Non, il se saurait supporter d'autre blessure de cet ordre.
Soudain, une pensée traversa son esprit alors qu'un souvenir fugitif de son rêve encore frais lui revenait. Le train, les sucreries, le petit garçon maigrelet, la fille à l'air autoritaire… Tout cela avait été présent le jour de leur rencontre à tous trois, dans le Poudlard Express, lorsque Hermione était apparue dans l'embrasure de la porte de leur compartiment. Pourtant, si elle, Harry, leur premier voyage en train étaient intervenus dans le rêve, Ron, lui, manquait à l'appel. Pourquoi Harry avait-il aperçu tant d'éléments sans que Ron, l'un des principaux protagonistes, tout de même, n'y figure pas ? Il cligna des yeux, repoussant toutes formes de réflexions qui auraient eu idée de germer dans son esprit. Il était bien trop éreinté pour en chercher la réponse.
Néanmoins, la deuxième partie de son songe l'intrigua davantage. Cela n'avait pas le moindre rapport avec leur rencontre. Alors pourquoi y avait-il vu Hermione ? Hermione l'embrassant, qui plus est, le fuyant pas la suite. Il était pourtant certain de ne pas éprouver de sentiments de ce genre à son égard. Il s'efforça de se souvenir des propos exacts de leur brève conversation, en vain. Il avait l'esprit trop embrouillé.
Alors qu'il s'apprêtait à se rendormir, Ron et Hermione émirent en chœur un petit gémissement. Harry se résigna à demeurer éveiller encore un instant, désireux de savoir si ses amis allaient bien. Ils se frottèrent les yeux et le regardèrent. Un sourire soulagé fendit leurs visages.
« Salut, mon vieux » fit Ron, s'asseyant sur le bord du lit. « Ca va ? »
« Ca dépend de quel point de vue l'on se place » répondit Harry, songeant à la plaie douloureuse qui ornait son cou. « Vous croyez que la morsure de ce vampire va me laisser une cicatrice ? »
« Willow nous a affirmé que tu n'auras que deux petits points roses » dit Hermione. « Ce sera presque invisible. Mais, pour le moment, ce n'est pas très joli à voir. »
Harry haussa les sourcils. « Comment ça ? »
Ron et Hermione échangèrent un furtif regard.
« La chair est encore assez ouverte et il se trouve que tu as… une petite hémorragie » expliqua Ron. « Kennedy t'a mis un pansement plutôt efficace avec une compresse. Selon Giles, tu ne devrais pas prendre trop de temps pour te rétablir. Mais il vaut mieux que tu gardes le lit quelques jours. »
Harry éclata de rire, puis s'interrompit, massant ses côtes douloureuses. Hermione se précipita vers lui, releva son haut de pyjama sans qu'il ait pu protester alors que Ron, bien moins anxieux, sourit.
« Qu'est-ce qu'il te fait rire ? » demanda-t-il, étonné.
« Si je dois rester au lit, Buffy ne pourra plus me forcer à m'entraîner avec cette épée de malheur » répondit-il, malicieux.
Ron rit à son tour et Harry s'efforça de ne pas l'imiter. Il remarqua alors le bandage qui entourait ses côtes.
« J'ai d'autres blessures ? » s'étonna-t-il.
« Des foulures pas très graves, selon Willow » dit Hermione, baissant les pans de son haut de pyjama.
« Sinon, personne d'autre n'est souffrant ? »
« Non, pas vraiment » dit Ron. « Willow est un peu fatiguée à cause du sort qu'elle a dû jeter, Alex a été griffé au bras, Hermione a dû réparer les lunettes de Giles, Kennedy arbore un magnifique hématome à la joue gauche, et Buffy a dit adieu à son chemisier. Mais tu es le plus gravement touché. Quelle idée aussi de se jeter sur eux comme ça ! » Son ton était celui de la plaisanterie, mais il était flagrant qu'il avait eu une grosse frayeur.
Harry eut un sourire contrit. « Pardon. » Puis l'image fugitive de Dawn traversa son esprit. « Et… comment va Dawn ? »
Ron et Hermione s'entreregardèrent à nouveau, réprimant le sourire qui démangeait leurs lèvres. Harry fronça les sourcils. « Quoi ? » demanda-t-il.
« Elle va très bien » assura Hermione, amusée. « Elle a juste eu peur lorsque tu t'es effondré presque devant ses pieds, la gorge en sang. »
« Peur ? » fit Ron. « Moi je dirais qu'elle était terrorisée ! Elle s'est laissée tomber près de toi et t'a hurlé de te réveiller. Elle était en pleurs et tout à fait paniquée. Buffy a dû la forcer à te lâcher. »
Harry baissa les yeux, rougissant. Il ignorait s'il devait se sentir flatté que Dawn lui porte un si grand intérêt, ou mortifié de l'avoir fait pleurer.
« Allons, ne fais pas cette tête » dit Ron. « Tout le monde va bien et tu ne garderas aucune séquelle de cette morsure. »
« De plus » ajouta Hermione avec un malicieux que Harry ne lui connaissait pas « je crois que Dawn est impatiente de te voir. Elle ne va sans doute pas tarder à venir de rendre une petite visite. »
Elle et Ron se regardèrent et eurent un petit rire. Harry fronça les sourcils, s'efforçant d'afficher une expression d'innocence outragée, alors qu'il sentait la rougeur de ses joues s'accentuer. « Je ne vois pas ce qu'il y a de si désopilant. »
Hermione roula des yeux, souriante. « Je t'en prie ; c'est évident que vous n'avez pas cessé de flirter tout hier. »
« Et puis » fit Ron et en croisant les bras « que fabriquiez-vous dehors en pleine nuit, dis-moi ? »
« Qui vous a raconté ça ? »
« Willow et Kennedy en parlaient pendant qu'elles étaient en train de panser tes plaies » dit Hermione. « Kennedy pestait sur votre imprudence. Elle disait qu'il fallait vraiment être idiot pour sortir sans protection durant une nuit à Derry. »
« Ce à quoi Willow a répliqué qu'elle était mal placée pour dire ça » dit Ron. Harry remarqua que ses oreilles avaient pris une légère teinte cramoisie. Il réprima un sourire. « Je ne sais pas exactement ce qu'elle sous-entendait, mais cela a cloué le bec à Kennedy. »
« Ne changes pas de sujet » fit Hermione. « Qu'est-ce que Dawn et toi faisiez dehors ? »
« Rien de ce que vous croyez » répliqua Harry. « Nous n'avons que discuté un moment. »
Une petite étincelle de curiosité avide illumina les iris de Ron et d'Hermione alors qu'ils ouvraient la bouche. Par chance, l'on frappa à la porte au même moment.
« Entrez ! » lança aussitôt Harry.
Le battant pivota, et Willow, un plateau dans les mains, Alex et Buffy pénétrèrent dans la chambre. Harry sourit sans tourner la tête vers eux, de crainte d'attiser la douleur de sa morsure au cou. Le porte ouverte, des bruits de jurons agacés, de meubles déplacés et de débris balayés retentirent de l'étage inférieur. Il s'amusa alors à imaginer Dawn pestant en tenant le manche d'un balai inefficace contre l'amoncellement des morceaux d'objets brisés. Son sourire s'élargit.
« Eh bien, tu sembles de bonne humeur, c'est déjà ça » dit Buffy, les bras croisés, postée en face de lui à l'autre extrémité du lit.
Harry eut une expression d'acquiescement. « Le moral, ça va, mais je ne pourrais en dire autant de mes courbatures. »
« J'imagine » opina Willow, le front plissé, en déposant son plateau sur la table de chevet et en s'asseyant sur le matelas afin d'examiné sa plaie. « Il paraît que ce vampire t'a presque brisé en deux avant de te mordre. C'a dû être terrifiant. »
« Bienvenu à Derry » fit Alex avec un grand sourire. « La copie conforme de Sunnydale, mais en plus petit et plus inconnu. »
« Mais le fait que nous soyons à Derry n'explique pas leur intrusion » dit Buffy, soucieuse.
« Voldemort » dit Harry, alors que Willow lui retirait son pansement du cou et qu'Alex y appliquait un léger désinfectant. « Ils ont dit que c'était lui qui leur permettait d'entrer sans y être invité. »
Ron et Hermione secouèrent la tête. « Nous avons fait des recherches, depuis » dit Hermione, se frottant une paupière. « Le sortilège dont a fait mention Willow hier soir existe bel et bien, mais il ne s'applique qu'à un vampire à la fois. »
« Et nous doutons fort que Tu-Sais-Qui se soit amusé à ensorceler individuellement chaque vampire. » ajouta Ron, réprimant un bâillement.
« Sans compter que le sortilège est temporaire » dit Alex. « Il ne lui serait d'aucune utilité usé de la sorte. »
« Comment Voldemort s'y était-il pris, dans ce cas ? » demanda Harry, grimaçant alors que le désinfectant piquait sa blessure.
Willow plaça un nouveau pansement à son cou, puis se tourna vers la table de chevet pour y prendre une tasse d'eau bouillante et un sachet de petites herbes hachées. « Justement, nous l'ignorons » dit-elle avec un soupir.
« D'après ce que nous avons découvert » intervint Buffy « une technique ancestrale de sorcellerie noire permettrait de puiser dans les forces de quelqu'un d'autre pour transformer les sorts à sa guise. Mais il rare que cela se réalise et, d'ailleurs, ce n'est pas arrivé depuis plusieurs siècles. »
« Ce qui n'exclue pas pour autant cette hypothèse » ajouta Alex. « Nous devons approfondir un peu nos recherches. »
« Oui, mais d'abord, il faut ranger le désordre qu'ont fait les vampires » dit Buffy.
Willow et Alex achevèrent de soigner la plaie palpitante d'Harry, puis Willow lui passa la tasse fumante. Harry lui adressa un regard interrogateur. « C'est une potion revigorante » expliqua Willow, alors que Buffy, Alex et elle s'apprêtaient à quitter la chambre. « La boire te fera dormir durant quelques heures et te redonnera tes forces. Finis la tasse, c'est mieux. »
« Repose-toi bien » dit Hermione en se levant du lit. Elle s'approcha de lui et déposa un baiser frais sur son front brûlant. Ron se pencha à son tour et lui ébouriffa les cheveux. « A tout à l'heure, mon vieux » fit-il.
« Où allez-vous ? » demanda Harry. Il aurait préféré qu'ils demeurent encore quelques instants auprès de lui, au moins le temps qu'il s'endorme.
« Nous allons les aider à ranger » dit Hermione. « Cela ne se voyait peut-être pas lorsque nous combattions, mais les vampires ont laissé une vraie pagaille. La maison est à peine habitable. »
« C'est très gentil à vous, » fit Buffy « mais je ne veux pas vous voir en bas avant l'heure du souper. »
Ron et Hermione affichèrent un air étonné. « Pourquoi ? » dirent-ils en chœur.
« Vous êtes épuisés, vous tombez de sommeil. Je veux que vous dormiez vous aussi durant un moment. » Hermione ouvrit la bouche pour protester, mais Ron la fit taire en lui saisissant le poignet. « Elle a raison ; nous devons reprendre un peu de force. »
« Sage décision » dit Buffy avec un sourire. « Prenez ma chambre, elle est mieux rangée que celle de Dawn. »
Puis la porte se referma. Harry soupira, les paupières lourdes. Il aurait bien aimé voir Dawn, pour s'assurer lui-même de sa bonne santé. Il espérait ne pas l'avoir trop effrayé, la nuit dernière. Il savait ce que provoquait la vision du sang répandu d'un être aimé. Etre aimé… Dawn le considérait-elle ainsi ? Il se surprit à sourire en songeant que cela ne serait pas désagréable du tout…
Après un dernier bâillement, il avala sa potion et déposa la tasse encore tiède sur sa table de chevet. Il sombra presque aussitôt dans un profond sommeil.
Sitôt la porte de la chambre verrouillée, Ron s'avança vers Hermione et l'enlaça, cherchant ses lèvres sans tarder. Hermione se laissa un bref instant aller à cette étreinte, puis s'efforça de la repousser sans grande conviction.
« Ron… Ron, je t'en prie… arrête » finit-elle par gémir plaintivement.
Il cessa aussitôt, mais la garda contre lui afin de ne pas trop souffrir de son absence. Elle posa sa tête sur son épaule, poussant un léger soupir.
« Qu'y a-t-il ? » demanda Ron en un murmure. Il pouvait presque voir son front plissé dans une expression soucieuse.
« Je m'inquiète, comme d'habitude » répondit-elle. « Tu sais, mes parents sont sans protection… »
« Non, c'est faux. » Ron se sépara d'elle pour la regarder en face. « L'Ordre ne les laisserait jamais seuls, surtout avec tous ces vampires et ces Détraqueurs qui grouillent de partout. Je suis persuadé que des gardent surveillent ta maison à toutes heures. »
Hermione eut un pâle sourire. « J'espère que tu as raison. »
« Bien sûr que j'ai raison. Allez, détends-toi ; la nuit dernière n'a pas été très reposante. » C'était le moins qu'il pouvait dire, en effet. Après leur combat contre les vampires, ils avaient porté Harry jusqu'à leur chambre et s'étaient empressés de faire stopper l'hémorragie. Hermione et Dawn tremblaient comme des feuilles, le corps secoué de sanglots, les joues inondées de larmes. Ron s'était presque effondré, ses jambes chancelantes incapables de le supporter. Certes, il avait déjà vu Harry blessé, au seuil de la mort, parfois, mais les blessures magiques le faisaient saigner de manière très rare. Alors que, la veille au soir, son sang avait ruisselé de sa plaie béante, laissant des traces noirâtres sur le sol ainsi que sur les draps du lit. Et plus il s'en vidait, plus il pâlissait, son teint prenant des nuances cadavériques. Ron s'était senti défaillir face à cette vision d'horreur. Il se souvenait vaguement s'être soudain retrouvé assis au sol, dans la chambre, alors que Buffy, Alex et Kennedy farfouillaient déjà dans les armoires à la recherche de trousses de premiers secours, que Willow et Giles essuyaient son cou à l'aide de mouchoirs et que Dawn et Hermione s'enquéraient de son propre état. Il n'avait rien répondu dont il ait souvenance, néanmoins, il avait dû articuler quelques paroles compréhensibles dans la brume de son esprit pétrifié, car Dawn avait aussitôt détourné les yeux pour regarder Harry, et Hermione lui avait accordé un sourire radieux malgré les circonstances. Elle avait à son tour dit quelque chose, mais il ne parvenait plus à trouver de quoi il s'agissait.
Ron conduisit Hermione jusqu'au lit et la fit s'y asseoir. Il se positionna derrière elle, commença à lui masser les épaules. Elle gémit de contentement, fermant ses paupières.
« Où as-tu appris à masser de la sorte ? » demanda Hermione, au comble de la félicité lorsqu'il pressa un peu plus fort sur un muscle tendu.
« Nulle part, je ne sais pas en faire » répondit-il. « Je connais juste par cœur tes points sensibles. » Il avait soufflé cette dernière phrase à son oreille, et il la sentit frissonner. Il ne put réprimer un sourire : elle n'allait pas tarder à l'allonger sur le lit…
Hermione se cala contre son dos alors qu'il écartait l'une de ses mèches de cheveux indomptable et déposait de légers baisers sur son cou, sa nuque, son épaule.
« Ce n'est pas raisonnable » fit-elle. Ron avait glissé ses mains le long de ses bras, puis de ses côtes.
« Pourquoi pas ? » dit-il. Il passa une main sous sa chemise.
« A Square Grimmaurd, ça passe encore, mais ici… Nous sommes invités et nous nous trouvons dans la chambre de la Tueuse, notre protectrice. Je ne crois pas qu'elle apprécierait de savoir à quelle sorte d'activités nous nous adonnons sur son propre lit. »
« Buffy nous a dit que nous reposer. »
« Mais pas de nous épuiser davantage. » Pourtant, Hermione ne s'était pas écartée. Elle demeurait bien installée contre le dos de Ron, savourant ses caresses sans rechigner.
Ron eut un petit rire. « Très bien, je ne te retiens pas » dit-il en immisçant sa seconde main sous l'élastique de son pantalon. « Tu peux t'allonger ; je ne dérangerais pas. »
Hermione ne répondit pas, se contentant de pousser un profond soupir.
« Eh bien ? » railla Ron.
« Oh, tais-toi donc et continus. » Ron éclata de rire, retirant ses doigts des endroits indiscrets où il les avait glissés. Il se recula d'elle.
« Que fais-tu ? » dit-elle d'un ton mécontent. « Il suffit que je te dise quelque chose pour que tu fasses le contraire… » Ron l'interrompit d'un baiser à peine plus fougueux qu'il ne l'aurait voulu. Hermione y répondit néanmoins, et avec plus d'entrain qu'il ne s'en serait douté.
« Wouah… » souffla Ron, ses lèvres décelées de celles d'Hermione. « Pour quelqu'un de fatigué, tu récupères vite. »
« C'est de ta faute » répliqua-t-elle.
Ron sourit. Il la prit contre lui, puis la força à s'allonger, la tête bien installée dans l'oreiller. Il se plaça à califourchon sur elle, la dévorant des yeux. Elle lui adressa un regard perplexe.
« Laisse-toi faire, cesse de penser. » Ron remonta sa chemise sur son ventre, dévoilant son nombril. Il l'embrassa du bout des lèvres, Hermione fut secouée d'un violent frisson.
Ron et Hermione n'avaient jamais fait l'amour. Ils ne se sentaient pas près, n'étaient pas encore assez sûrs d'eux, et, d'ailleurs, trouvaient l'idée trop aberrante. Cela faisait tout juste deux mois qu'ils avaient pu concevoir le fait d'une attirance réciproque l'un envers l'autre, et quelques semaine de plus pour accepter que ce très fort désir était de l'amour pur et dur. Depuis, chaque jour ils avaient appris à se connaître un peu mieux, à dépasser le stade d'amis à celui de couple. Certaines choses coulaient de source, d'autres étaient objet d'émerveillent et d'étonnement tout enfantin. Bien entendu, ne pas coucher ensemble ne signifiait pas que des caresses intimes et fort agréables étaient exclus.
Arrivés au terme de celles-ci, Ron se laissa tomber auprès d'Hermione, qui se blottit contre lui. Il entortilla ses cheveux entre ses doigts, distrait, alors qu'elle traçait des cercles sur son torse, dévoilé par sa chemise ouverte. Une soudaine pensée traversa alors son esprit.
« J'ai rêvé de toi, l'autre soir » dit-il.
« Tiens, moi aussi » fit Hermione. « Du soir de notre premier baiser, au 12, Square Grimmaurd. »
Elle est belle. Elle rayonne de bonheur. Elle est telle la fleur qui s'ouvre au soleil, simple et magnifique. Elle chante en confectionnant un bouquet de roses, assise sur le bord d'une fontaine, dans un joli jardin fleuri et verdoyant. Il s'approche d'un pas incertain, craignant de troubler la tranquillité de l'endroit. Elle ne lève la tête vers lui, encrant ses yeux aux siens, lorsqu'il n'est plus qu'à quelque distance d'elle. Elle sourit, lui aussi.
« Je t'attendais » dit-elle d'une voix douce. Elle se met debout, abandonnant ses roses sur la margelle de la fontaine. Sans la moindre hésitation, elle se blottit contre lui, qui l'enlace aussitôt. Elle poursuit sa chanson alors qu'ils tournoient sur eux-mêmes, leurs cœurs battant à l'unisson.
Lorsque Harry rouvrit les paupières, les débris de son rêve imprégnant ses pupilles, il se crut au paradis. Encore baigné d'euphorie, sa première vision, une fois éveillé, fut le visage souriant de Dawn penché au-dessus de lui, nimbé d'une pâle lueur. Il se crut se tenir devant un ange, une fée, une enchanteresse, mais il s'aperçut bien vite à quel point les yeux de Dawn ombrageaient tous les autres modèles de perfection.
A suivre…
Voilà, voilà, c'est la suite… Rien de très percutant, mais je ne suis pas très forte pour les scène d'action pure, désolée. J'espère néanmoins que ce chapitre vous aura plu et que vous êtes tout de même un peu curieux de savoir ce qui se passera par la suite.
Un grand merci pour vos reviews, et à la prochaine !
Sam Dreamangel
