Selphie451 : C'est rien, tu es pardonnée Merci d'avoir répondu au sondage.
Bye !
Le Saut de l'Ange : De rien pour la not, c'est tout naturel. Lol, je suis contente que le chapitre t'ait fait rire, c'est rare, ça. Merci. Et puis, pour le rêve, je ne sais plus très bien de quoi je me suis inspirer. Mais l'image s'est imposée à mon esprit et c'était tellement mignon que j'ai voulu l'écrire. Quatorze chapitres… Je ne sais plus trop, maintenant. Sachant que je ne risque pas d'agacer les lecteurs si ma fic n'est pas achevée avant le Jour-J, l'histoire m'a soudain paru prendre une envergure étonnante. Donc, j'ignore quelle sera sa longueur au final, mais elle sera bien plus longue que tout ce que j'aurai jamais fait. J'espère que cela te plaira.
Bye et merci d'avoir répondu au sondage !¨
Thealie : Ok, merci d'avoir répondu au sondage. Lol, c'est vrai que Dumbledore aurait pu choisir un autre moment pour apparaître Mais c'est fait exprès pour vous, chers lecteurs, soyez frustrés et vouliez lire d'autres scènes d'amour. T'inquiètes, il en aura plein, plein, plein…
Bisous !
kelly : Merci, ça me touche. Ca fait longtemps que je n'ai pas eu de reviews aussi enthousiaste ! Je suis vraiment très contente que ça t'a plu, et j'espère que la suite de satisfera tout autant.
Et puis… merci de dire que j'écris bien, c'est gentil.
Bye !
surimigirl : Heureusement, je m'en serai voulu que ton cœur m'en veuille… lol Tant mieux si ça ne te dérange pas, merci d'avoir répondu au sondage. Lol, c'est bête, hein, que Alex ait choisi ce moment précis pour surgir ? ;)
Merci !
virg05 : Contente que ça t'ai plu. J'espère que la suite te satisfera tout autant.
Merci d'avoir répondu au sondage.
Chapitre 8 : Si tu veux la paix, prépare la guerre
Sa semaine passée au lit à ne se lever que pour soulager des besoins naturels avait affaibli quelque peu les jambes d'Harry. Ce fut donc d'un pas incertain, cramponné à Dawn, qu'il descendit les escaliers et se rendit dans le salon où un feu rougeoyant flambait dans l'âtre de la cheminée. Dawn conduisit Harry jusqu'au canapé et l'aida à s'asseoir, s'installant auprès de lui. Il remarqua alors les traits inquiets de Willow, ceux perplexes de Buffy, l'expression encore ahurie d'Alex et celle sombre de Giles. Ron et Hermione eux, lui jetèrent un petit coup d'œil, le questionnant du regard. Peut-être savait-il quelque chose à propos de la visite de Dumbledore ? Harry secoua la tête. Non, il était tout aussi ignorant qu'eux. Il se tourna ensuite vers la cheminée et adressa un froncement de sourcils mécontent à Dumbledore, qui lui souriait d'un air bienveillant.
« Bonsoir à tous, jeunes gens » dit-il, ses yeux parcourant la petite assemblée. « Je suis navrée de vous réveiller à une heure si tardive, mais j'ai en ma possession des informations d'une grande importance qui ne peuvent attendre plus longtemps avant de vous être révélées. »
Harry croisa les bras, relevant le menton d'un air de défi. La dernière fois que Dumbledore lui avait délivré ce genre d'informations, il avait soudain appris qu'il était l'élu d'une prophétie et qu'il devrait soit être assassin, soit cadavre. Il n'appréciait guère le fait que son directeur le sorte de son lit – alors qu'il était en fort bonne compagnie – pour lui annoncer une autre nouvelle de cet ordre.
« Je suppose que cela concerne Voldemort ? » fit-il.
Ron eut un imperceptible frisson, Hermione posa sa main sur son bras d'un geste instinctif.
Dumbledore acquiesça, son visage devenant soudain grave. « En effet. Comme vous le savez sans doute, il a fait alliance avec les vampires. Mais pas n'importe quels vampires, pour notre plus grand malheur : ceux rescapés de Sunnydale. Et ils n'ont qu'une seule idée en tête ; ouvrir la seconde Bouche de l'enfer – qui se trouve ici même à Derry. »
« Mais leur but est très éloigné de Voldemort » intervint Giles, essuyant ses lunettes sur un pan de sa chemise. « Quel avantage tire-t-il de son alliance avec eux ? »
« Un énorme avantage, et c'est pourquoi je viens vous prévenir. Voldemort a découvert que l'ouverture de la Bouche de l'enfer de Derry donnerait de grands pouvoirs aux vampires. Cependant, cette bouche-ci ne fonctionne pas de la même manière que la précédente. Elle demande une certaine quantité de magie qui n'était pas nécessaire pour celle de Sunnydale. Voldemort s'est donc proposé de les aider, s'assurant ainsi leur fidélité durant la guerre. »
« Mais si les vampires obtenaient ses pouvoirs » dit Alex, les sourcils froncés « peut-être n'auraient-ils plus besoin de Voldemort. Ils pourraient tout aussi bien s'emparer du monde sorcier à eux seuls. Pourquoi Voldemort prendrait-il se risques ? »
Dumbledore poussa un soupir las, les rides sillonnant son visage se creusant. « Selon quelques vieux manuscrits que j'ai retrouvés dans ma bibliothèque, lorsque les pouvoirs démoniaques de la Bouche de l'enfer s'échapperont pour appartenir aux vampires, Voldemort risque fort d'être atteint lui aussi par leur puissance. Et leur puissance est… phénoménale. » Il regarda Willow dans les yeux. « Vous devez savoir de quoi je parle, Miss Rosenberg ? »
Willow, le front plissé, acquiesça. « Oui. J'ai moi-même été détentrice de magie de ce genre, il y a quelques temps. Elle est destructrice. Voldemort en possession de ces pouvoirs, accompagnés, qui plus est, par une armée de Mangemorts et de vampires, s'avère être un adversaire bien plus redoutable. »
« C'est le moins que l'on puisse dire. » Giles contemplait le vague, l'air soucieux. D'ailleurs, tous ceux présents dans la pièce affichaient des expressions sombres et préoccupées. Harry poussa un soupir découragé. Résister à Lord Voldemort alors qu'il n'était soutenu que par les Magemorts n'était pas chose aisée. Il n'osait imaginer quelle ampleur prendrait la guerre une fois ses pouvoirs renforcés et ses alliés décuplés. D'évidence, leur combat s'annonçait ardu.
« Comment peut-on le vaincre ? » Les regards se tournèrent vers Buffy. Elle fixait Dumbledore, décidée, le menton relevé, les bras croisés sur sa poitrine. Harry éprouva une bouffée d'admiration à son égard. La situation avait beau être critique, elle songeait au plus important en premier.
« Il n'y a aucun moyen » répondit Dumbledore. La petite assemblée tressaillit. « S'il parvint à ouvrir la Bouche de l'enfer, n'espérez plus l'arrêter, à moins d'user de sortilèges ancestraux et plus dangereux que Voldemort lui-même. Non, ce qu'il vous faut faire, c'est l'empêcher de parvenir à ses fins. Préparez-vous à l'accueillir à Derry et éloignez-le de la Bouche. »
« Très bien » fit Buffy. « Et comment nous y prend-on ? »
Dumbledore secoua la tête et adressa un regard un regard navré à Harry, qui se renfrogna. « Seul Harry peut le vaincre, comme vous le savez. Néanmoins » ajouta-t-il alors qu'il détournait les yeux « seule la Tueuse sait combattre les vampires. Par conséquent, une arme de Tueuse et une autre de sorciers ainsi que vos puissances réunies devraient suffire à l'arrêter. Et à l'affaiblir durant quelques temps. » Harry et Buffy échangèrent un furtif regard. Harry se sentit soudain mal à l'aise. Buffy avait traversé maintes épreuves, avait vu périr amis et famille, avait quitté deux villes qui lui étaient chères ; elle avait bien droit à un peu de tranquillité. Elle avait le droit de pouvoir vivre normalement, sans qu'une nouvelle apocalypse ne se déclenche. Mais voilà qu'il débarquait dans sa vie, s'imposait comme fardeau qu'elle était contrainte de protéger, et, de surcroît, l'entraînait dans une guerre qui n'était pas sienne. La culpabilité formait un étau glacé autour de son cœur et l'enserrait, douloureux.
« Quelles sont ces armes ? » demanda Buffy.
« Je l'ignore » répondit Dumbledore en un soupir. « J'espérais que vous auriez une idée concernant celle de la Tueuse, et je fais quelques recherches quant à celle du sorcier. Je suppose que la baguette magique n'est pas une arme assez conséquente. »
« Nous rechercherons de notre côté » assura Giles. « Savez-vous quand Voldemort doit atteindre Derry ? »
« Selon mes espions, il ne s'est pas encore mis en route. Mais ce ne saurait tarder. Tenez-vous prêt, pour le moment. »
« Voldemort est également parvenu à faire tomber les protections anti-vampires que toute maison comporte » dit Willow.
« Les vampires peuvent entrer sans y être inviter » ajouta Alex. « Et j'avoue que cela n'est pas tout à fait en notre avantage. »
« C'est vrai, j'en ai eu vent. Eh bien, à dire vrai… Le sortilège dont a usé Voldemort est en partie de sa création. Il a puisé dans l'énergie vitale ou magique de l'un de ses serviteurs, a localisé la position géographique de votre maison et n'a levé la protection que pour celle-ci. Il n'a pas donné la possibilité individuelle à chaque vampire d'y pénétrer, mais, jusqu'à ce que le sort de protection soit rétabli, les vampires peuvent entrer à leur guise chez vous. »
« Eh bien ! » fit Alex. « Par chance, notre chère Willow, surdouée en sorcellerie, nous a… »
« Un instant, un instant » l'interrompit Giles. Un pli soucieux marquait son front et ses sourcils se fronçaient d'un air préoccupé. « Si Voldemort est parvenu à jeter son sortilège sur notre maison uniquement… Cela veut-il dire qu'il connaît notre emplacement exact ? »
Dumbledore acquiesça, la mine sombre. Harry fut parcouru d'un violent frisson d'effroi, et, par réflexe instinctif, cherche les yeux de Ron et d'Hermione. Ils s'entreregardèrent un moment, se réconfortant mutuellement. Harry espéra que ses amis lurent le désarroi et le remord qui le rongeaient. Même lorsque maints kilomètres et un océan les séparaient, Voldemort le rattrapait toujours, lui et ses proches, les mettant en danger de mort, les immergeant dans l'angoisse constante ainsi que dans la résignation de le voir débarquer à tous moments, détruisant espoir et sécurité. Harry finit par détourner le regard, ne pouvant supporter ceux empreints d'incrédulité effrayée de ses amis. Il ferma les yeux à s'en fendre les paupières, s'efforçant d'effacer de son esprit les images de désastre qui s'acharnaient aux portes de son imagination. Un bras se glissa soudain sous le sien, une autre épaule rencontra la sienne. Il rouvrit les yeux. Dawn le fixait, un sourire incertain au coin des lèvres. Et son expression était pleine d'espérance, de confiance. Elle lui faisait confiance, de tout son être. De tout son cœur. La gorge serrée, il ne put lui rendre son sourire. La dernière fois que l'on lui avait voué pareille confiance, son parrain était mort.
« Donc » reprit Willow, la voix tremblante, « lorsque Voldemort se mettra en route pour Derry, il fera inévitablement un crochet par notre maison pour nous provoquer de front, c'est cela ? »
« Je le crains » opina Dumbledore. « Heureusement, Voldemort ignore que des espions ont infiltré ses rangs. Nous avons donc l'avantage de connaître ses plans à l'avance. Je pourrai vous contacter lorsque je serai au courant de quand il compte venir. J'enverrai aussi des membres de l'Ordre du Phénix afin de vous assister. Mais je ne puis le faire dès à présent ; nous sommes presque certains que Voldemort communique avec les vampires de Derry afin de se tenir informé de vous faits et gestes. S'ils lui rapportent que des renforts sont venus à votre secours, il en déduira trop aisément qu'il est surveillé. Je suis désolé mais, pour le moment, vous devrez vous débrouiller seuls. »
« Ce n'est pas la première fois, n'ayez crainte pour nous » soupira Buffy, lasse.
« Bien, je vous fais confiance, Miss Summers. » Dumbledore parcourut des yeux la petite assistance, puis les gratifia d'un sourire apaisant. « Bonne chance. Et tâchez de passer une nuit paisible. » Le feu grésilla, les flammes s'agitèrent comme secouées par une bourrasque de vent, puis le visage du professeur Dumbledore disparut.
Un silence pesant envahi le salon, plongeant chacun dans d'amers songes. Le bras de Dawn se resserra sur celui de Harry, qui se retint à grand peine de poser sa tête sur son épaule réconfortante. Il éprouvait un ardent désir de cogner contre quelque chose.
Giles s'éclaircit la gorge, passant une main dans ses cheveux clairsemés. « Bon, eh bien, dès demain, nous chercherons les natures des armes dont avons besoin. J'aimerais me fonder sur tes propres connaissances, Hermione. »
Hermine opina. « J'ai bien dû à un moment ou un autre avoir lu quelque chose à ce sujet. Ne vous en faites pas. »
« Parfait » soupira Giles. « Mais nous commencerons demains. A présent, il est tard. Nous devons monter nous… »
N'y tenant plus, Harry se leva d'un bond, chancelant sur ses jambes faibles, et grimpa, titubant difficilement, quatre à quatre les marches menant à l'étage.
« Que fais-tu ? » demanda la vois forte de Buffy, depuis le salon.
« Je vais prendre une douche » répondit Harry d'un ton brusque, alors qu'il se ruait sur la salle de bain. En réalité, il n'en avait pas la moindre intention. Mais il ne voulait voir personne. Il ne se sentait ni l'envie ni le courage de soutenir les regards désolés et défaitistes, terrifiés mais résolus, de Ron et d'Hermione. Il savait qu'ils avaient peur. Ils tremblaient au plus profond de leur être à l'idée d'un affrontement semblable à celui du Département des Mystères. Ils craignaient la peur et la peine venir. Car ils savaient, tout comme lui-même et les autres, qu'il était impossible que chacun en ressorte vivant. Voldemort avait à son service des vampires assoiffés de pouvoir et de vengeance, des Mangemorts aveuglés par leur loyauté, ainsi qu'une détermination irraisonnable. S'ils osaient imaginer qu'ils gagneraient la bataille, le fait que leurs compagnons en reviennent sains et saufs était un rêve inconcevable.
Furieux contre le monde entier, maudissant son nom, sa cicatrice, la prophétie, le devoir en découlant qui lui était attribué, il claqua la porte de la salle de bain. Sans prendre bien garde à ce qu'il faisait, à gestes machinales, il verrouilla l'entrée, ôta ses vêtements, les jeta dans un coin, et se glissa dans la cabine de douche, allumant le jet d'eau et fermant la porte vitrée. L'eau chaude ruissela sur lui, glissant sur ses épaules tendues et son corps las. Il ferma les yeux et leva la tête, ignorant les gouttes qui glissaient sur ses lunettes. Il voulait oublier. Rien d'autre n'existait hormis la chaleur agréable de l'eau qui caressait sa peau. Désireux de sentir ses larmes salées se diluer au contact des gouttes insipides de la douche, il retira ses lunettes trempées, ouvrit la porte vitrée et les déposa sur le tas de ses vêtements, juste à côté de la cabine. Se recroquevillant dans son refuge de chaleur humide, il s'adossa au mur. Harry se laissa aller à sa détresse. Que n'aurait-il pas donné pour avoir le bonheur de vivre sans la terreur de savoir son équilibre menacé ! Quelques instants auparavant, il était allongé dans un lit douillet auprès de la femme qu'il aimait, à admirer les courbes de son visage, à rêver du goût de ses lèvres, et, désormais, il se sentait vide, exténué. Quelques mots de Dumbledore, la certitude que son été se déroulerait sous un ciel moins clément que jusqu'à présent, et sa joie avait basculé.
Harry donna un coup dans le mur carrelé derrière lui. C'était si injuste ! Pourquoi ne pouvait-il pas savourer des vacances tranquilles en compagnie de ses amis et de son amoureuse ? Pourquoi ? Ses traits se crispant et les larmes perlant de plus belle, il se laissa glisser le long du mur. Il remonta ses genoux contre son torse et y appuya son front, les épaules secouées de légers soubresauts. Il était pitoyable, il en avait bien conscience, à sangloter comme un enfant, assis sur le carrelage glacé, humide, alors que l'eau pleuvait au-dessus de lui. Il se sentait ridicule, mais le désespoir qui l'enserrait était bien plus fort. Il voulait pleurer, et il pleurerait jusqu'à ce que ses yeux s'assèchent.
Des grands coups furent tambourinés contre le battant de bois. Harry releva la tête aussitôt. « Ouvre, Potter ! » s'exclama Buffy, sa voix étouffée par la porte.
« Laisse-moi tranquille, Summers ! » répliqua Harry, essuyant ses joues d'un revers de la main.
« Si tu veux faire semblant de te doucher, prends au moins un linge pour faire crédible. »
« Je me sécherai dans mon t-shirt » grogna Harry.
Buffy eut un rire sarcastique. « C'est dégoûtant, Potter. Je te préviens, je ne laisserai pas ma petite sœur dormir à côté d'un homme qui sent comme son t-shirt de la semaine. »
Malgré lui, Harry s'offusqua de la remarque futile. « Ca ne fais que deux jours que je le porte et je n'ai fait aucun effort ! » Puis il se rendit compte de la stupidité de ses propos. N'était-il pas censé se noyer dans la détresse la plus profonde ?
« Je m'en moque » rétorqua Buffy. « Ouvre-moi cette fichue porte ; il faut que nous parlions. »
« Je ne veux voir personne. »
« Et moi je ne veux pas te voir te morfondre. Ca ne sert à rien. Ouvre la porte. »
« Non. J'ai besoin d'être seul. »
« Tu as besoin de te faire secouer un coup, oui ! Ce n'est pas en t'apitoyant sur ton sort que tu arrangeras les choses. Ouvre-moi. »
« Je ne m'apitoie pas sur mon sort, je réfléchis au calme. Quel mal à ça ? »
« Tu gaspilles de l'eau chaude et mon temps. Et, d'après ce que Dumbledore nous a dit, le temps qu'il nous reste avant de nous faire attaquer est très bref. Ouvre. »
Harry garda le silence un instant. « Je n'ai plus envie de me battre » déclara-t-il alors. « Je n'en ai plus la force. A chaque fois que je suis heureux, même un tout petit peu, Voldemort revient et démoli tout. Alors laisse-moi m'apitoyer un moment. Peut-être que je serais plus disposé à t'écouter ensuite. »
Buffy ne répondit pas. Harry espéra un instant que son petit discours désespéré l'avait agacée et qu'elle était partie, mais un grand fracas résonna l'instant suivant. La porte trembla dans ses gonds, s'ouvrit à la volée et alla claquer contre le mur de la salle de bain. Harry se leva d'un bond. La silhouette de Buffy, rendue floue par la vitre opaque de la douche, s'avança dans la pièce d'un pas décidé. Horrifié, Harry demeura figé de stupeur. Elle n'oserait pas…
Buffy ouvrit la cabine de douche et, détournant les yeux, lança un linge blanc à Harry. Il l'attrapa au vol et s'empressa d'en entourer sa taille. Buffy lui fit alors face, ignorant son expression estomaquée, et éteignit le jet d'eau. Durant un moment, ils se jaugèrent, Buffy vêtue d'un léger pyjama et les cheveux en bataille, Harry complètement trempé et serrant, éperdu, le linge autour de ses hanches. Ils se défièrent du regard, l'un outré et furibond, l'autre impassible avec une légère nuance hautaine.
« Désolée » fit-elle. « Mais tu ne m'a pas laissé le choix. »
« Je n'ai rien sur moi ! » se plaignit Harry. Il n'appréciait guère que Buffy prenne ainsi à la légère son intimité.
Un sourire en coin, elle leva les yeux au ciel. « Je t'en prie, ce n'est pas comme si je n'avais jamais vu un homme nu. Mais pour préserver l'innocence de Dawn, je te sommerais de bien vouloir garder ce linge. »
« Tu es exaspérante. »
« Toi aussi. » Elle se tut un instant. « Tu m'écoutes, maintenant ? »
« Oui, d'accord » maugréa Harry de mauvaise grâce. Il s'attendit à ce qu'elle tourne le dos et prenne le chemin de sa chambre, mais elle se contenta de s'asseoir sur le couvercle des toilettes, sans se repentir de son expression fière. Mal à l'aise, Harry resserra à nouveau le linge sur ses hanches et s'adossa contre la vitre de la cabine de douche.
Buffy se pencha vers lui, ses yeux encrés aux siens. « Je comprends que tu ne veuilles plus te battre. Je comprends que tu en aies assez de risquer ta vie et celle de tes proches. Mais tu n'as pas le choix. Si tu ne fais rien, tes amis souffriront de toute façon. Prouve que tu tiens à leur bonheur et agis pour te le procurer. Ce n'est pas en te morfondant dans ton coin que tu échapperas à ton destin. On n'échappe que difficilement aux prophéties, il faudra t'y résoudre. »
« Excuse-moi, mais tes paroles ne me réconfortent pas » l'interrompit Harry, refrogné. « Ce n'est pas en affirmant que je devrais affronter Voldemort contre mon grès que tu m'encourageras. »
« Et ce n'est pas en me coupant que tu puiseras courage en mes propos, espèce d'entêté. » Harry, mécontent, détourna les yeux. Buffy soupira. « Ce que je voulais dire, c'est que la prophétie te désigne, certes, comme le seul pouvant vaincre Voldemort. Mais, en ralliant les vampires à sa cause, il a changé les règles du jeu. Sans le faire exprès, il a tourné la situation à notre avantage. »
« Comment ça ? » demanda Harry, perplexe.
Buffy eut un petit sourire en coin. « Et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun des deux ne peut vivre tant que l'autre survie… Ca, c'est ton destin, et il te concerne toi et Voldemort. A chaque génération, une Tueuse vient au monde. Elle seule aura le courage de défendre le monde contre les forces du mal. Ca, c'est le mien. Il me concerne, ainsi que toutes les Tueuses. Mais il se trouve que je suis la seule de service à Derry. Ses deux destins sont assemblés par l'alliance de nos deux ennemis. Si je dois m'occuper des vampires et toi de Voldemort, nous devrons combattre ensemble. En prenant les vampires dans son camp, Voldemort me mêle à l'histoire. Et les vampires font inversement avec toi. Donc, en résumé… »
« …je ne suis plus le seul impliqué dans la bataille » acheva Harry, contemplant le vide d'un air abasourdi.
« Exactement » dit Buffy. Harry se tourna vers elle, le visage empreint de reconnaissance. « Si tu écoutais un peu ton professeur lorsqu'il parle, tu le saurais déjà. » Harry rougit en se souvenant soudain que Dumbledore lui avait servi une explication plus ou moins similaire quelques instants auparavant. Toutefois, les paroles de Buffy avaient été bien plus efficaces. Doucement, il sentit la confiance renaître craintivement en lui.
Buffy se leva, s'étira avec souplesse, puis se dirigea vers la sortie. « Va dormir, maintenant. Tu as besoin de repos. »
Harry attendit qu'elle sorte, referma la porte derrière elle, puis remit ses habits. Il essuya ses lunettes et, s'efforçant de paraître moins troublé qu'il ne l'était, prit le chemin de sa chambre. Une seule lumière était allumée dans le couloir, et celle de sa chambre filtrait sous le battant clos. Il frappa doucement, puis entra. Ron et Hermione se tenaient l'un en face de l'autre, très proches – sans doute trop pour que leur proximité paraisse innocente, mais Harry était bien trop préoccupé pour y prendre garde. Hermione s'avança aussitôt vers lui en l'enlaça. Il répondit à son étreinte, y puisant force et courage. Ron, bien que mal à l'aise, vint à son tour vers eux et les encercla de ses bras. Ils demeurèrent serrer les uns contre les autres un long moment avant d'enfin se séparer et s'allonger sur le lit. Hermione se coucha entre les deux garçons et s'empara de leur main pour entrelacer leurs doigts aux siens.
A suivre…
Ce n'est pas grand chose mais vous verrez, c'est important pour la suite de l'intrigue. Il vous faudra avoir repéré quelques petits détails pour avoir une piste, mais, à mon avis, ils ne sont pas si bien cachés que cela.
Bien, comme mes reviewers ne paraissent pas contre le fait que je ne terminerai pas la fic avant le 1er octobre, je vais abandonner mon plan de départ et y aller à l'instinct. Ca allongera considérablement la fanfic, selon moi. J'espère que cela vous plaira.
A bientôt,
Sam Dreamangel
