Thealie : Harry ou Ron avec Buffy ? Lol, non, quelle idée ! Tu verras bien assez tôt, ne t'en fais pas. Ah, et je suis contente que l'idée de cette relation ne te dérange pas. Je me sentirai mal de causer un malaise à ceux qui lisent, je sais combien c'est déragréable.

Au fait, qu'est-ce qui ne t'a pas plu dans le début du chapitre ? Dis, ça m'intrigue.

Merci d'avoir lu !

Le Saut de l'Ange : Oui oui, tout à fait cruelle Mais j'espère que ce chapitre-ci me fera pardonner.

Drago ? Où vas-tu chercher ça ? ;)

Merci d'avoir lu !

Bye !

kelly : Contente que le chapitre t'ait plu. J'espère que la suite te satisfera tout autant.

Merci !

surimigirl : Je suis honorée que tu consacres un peu de ton précieux temps à lire mon humble fic, et encore plus que tu ne le juges pas perdu. Merci beaucoup.

Si j'aime les maths ? Yeurk ! Voilà ce que j'en dis, des maths ! Ca me descend toutes mes moyennes et ce, même si je travaille dur. Ce qui m'énerve d'autant plus puisque cela ne me servira jamais à rien dans la vie ! Quand est-ce qu'un écrivain utilise la trigonométrie dans sa carrière, dis-moi ? Pff, ridicule !

Alors je compatis

Merci d'avoir lu !

virg05 : Ce que je prépares ? Hé hé, tu le sauras en temps voulu, ne t'en fais pas. J'espère que ça te plaira parce, pour ma part, je m'en réjouis d'avance ! Comme l'action se déroule après le tome 5, Harry a soit 15 soit 16 ans. Je ne sais pas encore si cela se passe après ou avant son anniversaire.

Voici la suite, régale-toi ! Merci

Selphie451 : Oh, désolée. J'espère que le fait que tu n'approuve pas vraiment cette relation n'entachera en rien ton plaisir de lecture. Sinon, je ne t'en voudrais pas d'arrêter de lire, je comprendrai. Et t'inquiètes, il ne s'agit ni de Ron, ni de Harry. Tout de même ! Ils aiment déjà profondément leurs amoureuses actuelles !

Ton couple préféré ? Ron et Hermione ? Oh, ne t'en fais pas, ils ne risquent rien. Ou presque… Lol, j'ai grandi avec les séries américaines et les Walt Disney, là où le bien l'emporte toujours. Je prendrai, certes, grand plaisir à faire pleurer, frissonner, rire, mais jamais la fin ne sera triste. Quand même… C'est pas drôle, sinon

Merci d'avoir lu !

Chapitre 10 : L'air ne fait pas la chanson

« Enervatum. »

Harry retrouva connaissance sur un sol dur et froid, d'où émanait une odeur âcre. Il entendit Ron et Hermione se redresser en grommelant, et les imita. Il jeta un coup d'œil alentour ; il se trouvait, d'évidence, dans une cellule dépourvue de fenêtre. Des barreaux de métal sombre se dressaient entre eux trois et le couloir, qui menait jusqu'à une porte de bois usé. Trois Mangemorts encagoulés se tenaient devant eux, hors de leur prison.

« Où sommes-nous ? » dit Harry d'une vois hargneuse.

Les Mangemorts eurent un petit ricanement narquois. « Navré, mais vous n'aurez pas le privilège d'être mis au courant. »

« Tout ce que vous avez besoin de savoir » ajouta un autre « c'est que les jours qui vont suivre ne vont guère être agréables pour vous. »

« Restez tranquilles » dit le troisième. « On vous apportera bientôt de quoi vous sustenter. »

Puis, toujours arborant leur sourire railleur, ils longèrent le couloir, montèrent les quelques marches qui les séparaient de la porte, et la franchirent. Harry, Ron et Hermione attendirent qu'elle se referme avant de s'adosser contre le mur face aux barreaux avec un soupir désespéré.

« Pourquoi sommes-nous là, à votre avis ? » demanda Ron d'une voix hésitante, au bout de plusieurs minutes durant lesquelles ils demeurèrent muets.

Hermione haussa les épaules. « Sans doute pour nous livrer à Voldemort. Ils doivent penser que ce serait un beau cadeau à offrir à leur maître. » Harry perçut avec horreur une certaine résignation dans sa voix. Embarrassé, il toussota et détourna les yeux.

Un silence glacé s'installa entre eux, chacun étudiant leur prison du regard. Harry songea, en remarquant l'humidité ainsi que l'air froid ambiants, qu'ils devaient être enfermés dans une cave, ou peut-être une grotte aménagée rien que pour eux. Du moins, cet endroit était un sous-sol, ce qui signifiait qu'ils seraient contraints de monter des étages si jamais ils parvenaient à s'évader. Harry poussa un soupir. Il espéra que les Mangemorts ne les avaient pas trop éloignés de Derry, sans quoi Buffy et les autres prendraient un temps considérable pour les localiser.

« Regardez » dit Hermione alors qu'il ruminait ses sombres songes. « Vous voyez la petite fenêtre, là-bas au fond ? » Elle désignait un petit carré de lumière, accroché dans la dernière cellule, à l'autre extrémité du couloir, d'où filtrait un pâle rayon de soleil.

« Qu'a-t-elle de spécial, cette fenêtre ? » demanda Ron qui, tout comme Harry, ne comprenait pas en quoi cela méritait leur attention.

Hermione eut un maigre sourire devant leur air étonné. « Il fait encore jour. Cela veut dire que nous ne sommes qu'à quelques heures de Derry. C'est un mince renseignement, mais c'est déjà ça. Peut-être que nous pourrons envoyer un message à Buffy. »

Ron secoua la tête. « Hermione, même si on arrivait à envoyer quoi que se soit à Buffy, ce dont je doute, c'est endroit est sans doute incartable et protégé par des sortilèges très puissants. Je crois que si les Mangemorts ont pu désactiver les sorts de Willow et ne pas se faire remarquer des voisins, Buffy et les autres auront beaucoup de mal à nous dénicher. »

Hermione ouvrit la bouche pour le contredire, Harry le savait. L'idée que Willow ne parvienne à passer outre leurs enchantements la répugnait. Elle voulait trouver les arguments qui feraient taire Ron et lui permettraient d'avancer d'autres hypothèses sans qu'il la rabroue, trop occupé à bouder. Mais Harry n'était vraiment pas d'humeur à supporter leurs disputes.

« Je t'en prie, Hermione, ferme-la » dit Harry, renfrogné, avant qu'elle n'ait prononcé la moindre parole.

Il traita aussitôt d'abruti. Son ton avait été beaucoup trop sec, d'ailleurs, l'expression outrée d'Hermione le lui faisait bien comprendre. Certes, il venait d'éviter une confrontation entre ses amis, mais la nervosité effrayée de la jeune fille l'avait désigné comme nouvelle victime.

« Comment ça, que je me la ferme ! » s'offusqua-t-elle. « Tu n'as pas été mécontent d'entendre mes conseils, jusqu'à maintenant, je me trompe ? Tu as toujours trouvé mes lumières très pratiques, dans toutes les embrouilles dans lesquelles tu t'es retrouvé, non ? Tu as bien été content que je ne me la ferme pas, en quatrième année, n'est-ce pas ? Et qu'aurais-tu fait si je m'étais tue lorsque Ombrage t'a choppé en train de discuter dans sa cheminée ? Hein, qu'aurais-tu fait ? » Sa voix vibrait d'indignation et de rage, et ses yeux troubles étaient sur le point de libérer un torrent de larmes. Harry sentit sa gorge se nouer de culpabilité. Comment pouvait-il se montrer à ce point insensible dans un moment pareil ?

Il jeta un coup d'œil désespéré à Ron, qui contemplait une Hermione au bord des larmes avec désarroi. Il lui rendit son regard, se grattant l'arrière du crâne d'un geste gêné. Hermione renifla, puis se cala contre le mur gris, entre les deux garçons, remontant ses genoux contre sa poitrine et y enfouissant son visage. De légers spasmes de pleurs agitèrent bientôt ses épaules.

« Oh, Hermione, excuse-moi » soupira Harry, désemparé. Il passa un bras autour de sa taille et l'attira contre lui. « Je ne voulais pas te blesser, j'ai été idiot… Pardon. » D'un geste maladroit, Ron lui caressa la tête. Puis, voyant qu'Hermione se détendait peu à peu dans ses bras, sa caressa s'affirma, et il sembla à Harry que sa main s'attardait plus que nécessaire sur le haut de son crâne. Trop, du moins, pour que cela soit tout à fait innocent. Mais il repoussa l'idée dérangeante qui germa dans son esprit.

« Non, ce n'est pas de ta faute » finit par souffler Hermione, s'essuyant les yeux. « Tout… Tout est arrivé trop vite, je n'ai pas encore réalisé. » Elle eut un hoquet nerveux, puis renifla. « Je n'arrive pas à croire que nous sommes à nouveau à la merci de ces fichus lèche-bottes de serpent. »

Harry et Ron s'efforcèrent d'éclater d'un rire amusé, afin de faire sourire leur amie. Entreprise menée avec un succès mitigé. Néanmoins, il ne fallait pas en demander davantage pour le moment.

Ils se turent à nouveau. Harry voulut analyser la situation, chercher à savoir pourquoi les Mangemorts les avaient capturés à cet instant précis, mais, à chaque fois, les larmes d'Hermione sur son épaule brûlaient sa peau et les soupirs ténus de Ron serraient son cœur. Il ignorait ce qui lui faisait le plus mal : le fait qu'il soit une nouvelle fois dans une fâcheuse position, ou celui d'y avoir entraîné Ron et Hermione comme jamais auparavant. Ils avaient toujours affronté avec lui les obstacles qui se dressaient entre lui et Voldemort, il ne serait sans plus en vie sans eux aujourd'hui, toutefois, ils n'avaient jamais eu affaire au Seigneur des Ténèbres lui-même. Et, à l'évidence, ils devraient bientôt lui faire face.

Ron, qui fixait le mur en face d'eux, se passa une main sur le visage. Hermione, frottant sa joue contre son torse, comme pour s'y cacher, prit une inspiration hachée. Harry fut soudain saisi d'une irrépressible envie de pleurer. Etait-ce possible d'être frappé de tant d'infortune ? Quelques heures auparavant à peine, il se demandait quels seraient les termes les plus éloquents à employer afin de convaincre Dawn qu'il l'aimait, et, désormais, il devait réfléchir à la nouvelle diversion la plus efficace pour survivre – encore. Pourtant, le pire sans doute, était que, à ses côtés, Ron et Hermione songeaient à la même chose. Qu'on le batte, qu'on le nargue, qu'on fasse de chaque instant de sa vie un enfer, il s'en moquait ; mais que l'on ne vienne pas à porter la main sur ses amis. Il pouvait supporter les épreuves que son statut d'élu, de survivant et de héros du monde magique imposait, pas le fait que Ron et Hermione étaient contraints de porter une part égale de ce fardeau juste parce qu'ils étaient ses amis. C'était une pensée intolérable.

Ils durent demeurer silencieux un bon moment car, lorsque Harry détourna les yeux du mur qui lui faisait face, sortant de sa torpeur morose, la lumière qui venait de la fenêtre avait diminué de manière considérable, et le cachot s'était assombri, si bien qu'il ne distinguait plus le bout du couloir. Alors qu'ils jetaient un coup d'œil en direction de Ron et d'Hermione pour voir s'ils s'étaient endormis, des pas et des voix résonnèrent derrière la porte de bois, étouffées par le battant. Deux hommes, sans doute, étaient en conversation, ou se disputaient peut-être. A la nuance agacée d'une des voix, Harry estima que la deuxième possibilité était plus probable. Il échangea un regard avec ses amis.

« Vous pensez qu'ils nous apportent à manger ? » demanda Ron.

Hermione, toujours réfugiée contre Harry, eut un haussement d'épaule incertain. « J'espère que c'est le cas » répondit-elle en un souffle. « Je meurs de faim. » Elle ne dit pas tout haut la pensée qu'ils partageaient tous trois ; si les Mangemorts ne descendaient pas aux cachots pour leur donner de quoi se restaurer, il y avait de fortes chances que cela soit pour les torturer, histoire de rigoler un peu.

Les sens aux aguets, Harry, Ron et Hermione tendirent l'oreille dans l'espoir de capter des bribes de l'échange. Par chance, les deux hommes firent encore quelques pas, se rapprochant de la porte et donc, de leur ouïe.

« Ecoute, le môme » dit le premier sur un ton abrupt « quand on te dit de faire quelque chose, tu le fais sans discuter. »

« Je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de servire les prisonniers » répliqua le second. Harry fronça les sourcils. La voix de celui-ci lui était familière.

« Parce que tu ne sers à rien d'autre qu'à ça. » La réponse cinglante laissa derrière elle un silence entendu. « Et ne fais pas cette tête. Je ne sais pas pour qui tu te prends, petit, mais ici, tant que tu n'acceptes pas la marque du Seigneur des Ténèbres, tu n'es qu'un larbin. Et tant pis si ta vie de bourgeois ne t'y a pas habitué. Maintenant, va les nourrir. Ils n'ont rien avalé depuis ce matin, et le Seigneur des Ténèbres serait mécontent s'ils crevaient dans leur cellule. »

« Qui sont-ils, au juste, ces prisonniers que le Seigneur des Ténèbres veut pour lui seul à son arrivée ? » interrogea le second, à l'évidence irrité.

« Une fois encore, cela ne te regarde pas. Et puis, tu le sauras bien assez tôt. » Avec un dernier ricanement sarcastique, le premier Mangemort remonta les marches, et son pas lent s'éloignant dans les dédalles de l'étage supérieur. L'autre marmonna un juron fort vulgaire, puis ouvrit la porte du cachot.

Harry, Ron et Hermione tressaillirent. Le Mangemort était encagoulé, à l'instar de ses compagnons, et transportait un plateau sur lequel reposait un repas rudimentaire, ainsi qu'une torche rougeoyante. Avant de se diriger vers eux, il embrasa celles accrochées au mur, illuminant soudain la pièce d'une lueur lugubre. Puis, alors qu'il leur faisait enfin face, ses traits dissimulés par sa capuche, le plateau en main, il se figea.

« Vous ? » Décidément, cette voix n'était pas inconnue à Harry. Et, à voir leurs expressions, pas plus qu'à Ron et à Hermione.

De saisissement, le Mangemort faillit lâcher son plateau et recula d'un pas. Intrigué, Harry tenta de distinguer son visage. « Qui es-tu ? » demanda-t-il, plus pour lui-même que pour l'homme.

Ce dernier, l'air soudain réticent, glissa vite le mince plateau sous leurs barreaux, puis resta planté devant leur cellule. Harry, Ron et Hermione se levèrent. Prenant une inspiration, le Mangemort s'empara des pans de sa capuche et, d'un geste si interminable qu'il parut n'en pas finir, l'abaissa.

Harry sentit une bouffée de rage lui nouer la gorge et crisper ses mâchoires. « Toi ! » dit-il, stupéfait et furibond. Sans crier gare, il s'avança et attrapa le col du Mangemort à travers les barreaux. « Toi ! »

« Moi. » Malgré son air las, ses cheveux emmêlés et son regard assombri, Drago Malefoy représentait un défi à lui seul, le symbole même de l'arrogance et de la présomption. Et Harry n'avait d'autre envie que celle de le frapper.

« Harry… » commença Hermione, mais il était bien trop en colère.

« Si j'avais su que je te retrouverai dans une telle situation, je t'aurais tué dès le moment où tu m'as tendu ta main » dit Harry entre ses dents, vibrant de fureur.

Malefoy eut un rictus moqueur. « Quelqu'un d'autre de bien moins sympathique que moi serait en train de vous servir vos victuailles, c'est tout ce que tu aurais gagné. »

Harry le secoua d'un cou sec, manquant de faire heurter son front contre les barreaux. Il était frustrant de constater que Malefoy ne manifestait pas le désir de se défendre. Cela l'aurait peut-être calmé un peu. « Arrêter de raconter des sornettes, Malefoy. Dis-nous plutôt ce que nous fichons ici. »

« Je ne crois pas que tu sois en position de m'ordonner quoi que se soit, Potter » répliqua-t-il, narquois. « D'ailleurs, si tu étais assez aimable pour me lâcher, peut-être que je me montrerai indulgent et t'apporterai de quoi te nourrir tous les jours. »

« Harry, je t'en prie… » répéta Hermione, affligée. Mais elle peinait à attirer l'attention de Harry, déjà bien prise par la tâche de retenir Ron.

D'instinct, Harry raffermit sa poigne sur le col de Malefoy et farfouilla dans ses poches de sa main libre, à la recherche de sa baguette, en vain. Malefoy sourit, méprisant. « Oh, oui, que les Mangemorts sont généreux ! Ils t'ont laissé ta baguette magique car ils savaient que tu en userais à bon escient ! »

Alors que Harry décidait soudain qu'un bon coup de poing dans son nez pointu serait davantage efficace, Hermione se précipita vers lui et attrapa son poignet. Ron, derrière lui, avait la respiration saccadée, écarlate de rage contenue, mais n'esquissait pas le moindre geste pour venir l'aider à étriper Malefoy. Hermione tenta de décrisper les doigts de Harry sur le col de Malefoy, l'air paniqué. « Harry, par pitié, écoute-moi » dit-elle encore, tirant sur sa main. « Il n'est pas avec les Mangemorts. »

« Quoi ? » s'exclamèrent en chœur Harry et Ron, outragés.

« Tu es plus perspicace que je ne le pensais, Granger » dit Malefoy, la regardant d'une expression dédaigneuse. Mais il sembla à Harry qu'elle manquait de sincérité.

« Qu'est-ce que tu racontes ? » s'énerva Harry. « Bien sûr qu'il est avec eux. Pourquoi serait-il ici, sinon ? »

« Je n'en sais rien, mais vous n'avez pas entendu ? Le Mangemort qui était avec lui a dit qu'il ne portait pas la Marque des Ténèbres. » Ron et Harry échangèrent un regard sceptique, observèrent Hermione un instant, puis reportèrent leur attention sur Malefoy, qui demeurait immobile, entre les mains de Harry.

« Pourquoi ne portes-tu pas la marque ? » demanda-t-il, suspicieux.

« Lâche-moi d'abord, Potter » rétorqua Malefoy. Harry hésita un instant, puis desserra ses doigts sur le col de la robe de sorcier. Malefoy s'éloigna d'un pas, s'épousseta d'un air impérieux, et jeta à Harry un coup d'œil noir. « C'est très gentil à toi, merci. »

« Pourquoi ne portes-tu pas la marque ? » répéta Ron, les poins serrés, excédé.

« Parce que je ne voulais pas qu'ils me la fassent » répondit Malefoy, le nez levé. « Crois-tu vraiment que je suis du genre à appartenir à quelqu'un, Weasley ? »

Ron rougit davantage si c'était possible et s'apprêta à répliquer, mais Hermione éclata d'un rire sarcastique, croisant les bras sur sa poitrine. Harry, Ron et Malefoy la regardèrent, perplexes. « Je ne me souvenais pas que tu mentais si mal » dit-elle.

« Qu'est-ce que tu… »

« Il y a autre chose, j'en suis persuadée » l'interrompit-elle lorsqu'il voulut protester. Il ouvrit à nouveau la bouche, exaspéré, sans doute pour se justifier, mais elle ne le laissa pas poursuivre. « Tu n'es pas obligé de nous le confier. D'ailleurs, je m'en contrefiche. Mais n'essaie pas de nous duper en nous faisant croire que tu as voulu te retrouver en ces lieux. »

Les sourcils froncés, l'œil assassin, Malefoy croisa les bras à son tour. « Sur quoi te bases-tu pour être si sûre de toi, Granger ? »

Hermione eut un sourire en coin. « Le fait que tu ne m'as pas encore appelée Sang-de-Bourbe, que tu n'as insulté aucun d'entre nous, que tu ne t'aies pas défendu de manière plus énergique contre Harry, tout à l'heure, que tu ne te vantes pas comme le petit abruti prétentieux que nous connaissions à Poudlard, que… »

« Bon, ça va, ça va ! » fit Malefoy avec un geste irrité. « Tu as raison, je ne suis pas ici de mon propre gré, et je ne porte pas la Marque des Ténèbres. Et le pourquoi du comment ne vous regarde pas. »

Hermione eut un mouvement apaisant qui sidéra Harry et Ron. Depuis quand réconfortait-elle Drago Malefoy ? « Je ne te demande rien. Seulement… » et elle arbora soudain une expression malicieuse tout à fait inappropriée à la situation « si ce que tu dis est vrai, je ne vois pas pourquoi tu restes ici à nous servir de la nourriture. Pourquoi ne pars-tu pas ? »

Malefoy eut un reniflement hautain. « Si tu crois que c'est si simple, Granger. Au cas où vous l'ignoreriez, tous les trois, le Seigneur des Ténèbres s'est rallié avec des bestioles humanoïdes suceurs de sang qui surveillent le périmètre la nuit lorsque ce ne sont pas les Mangemorts qui s'en chargent. Comment voulez-vous que je fasse le moindre pas dehors alors que je suis entouré de psychopathes ? »

Ron haussa un sourcil, l'air soudain un peu plus joyeux. « J'espère que tu ne t'attends pas à ce que nous compatissions ? Pour ma part, je pense que c'est le meilleur moment de la journée… »

« Ron » soupira Hermione alors que Harry pouffait de rire. « Donc, en résumé, Malefoy, tu es retenu ici contre ta volonté, comme simple serviteur – Ron et Harry réprimèrent une hilarité jubilatoire – et tu es incapable de t'en sortir. »

« Exact. » La malice manifeste d'Hermione parut s'accentuer. Une expression mortifiée passa fugitivement sur les traits de Malefoy. « Oh non, retire tout de suite ça de ta tête, Granger. »

« Retirer quoi, au juste ? » Mais il était flagrant que son idée la réjouissait au plus haut point.

« C'est bien trop risqué » dit Malefoy.

Harry et Ron s'entreregardèrent, incrédules. Malefoy et Hermione étaient-ils vraiment en train de discuter ? Sans s'insulter, sans se hurler dessus ? Comment était-ce possible ? « De quoi parlez-vous ? » dit Ron.

Hermione et Malefoy se toisèrent, comme s'ils se défiaient d'un simple regard, sans mot dire. Les deux autres, mal à l'aise de se sentir ainsi exclus de leur échange muet, enfoncèrent leurs mains dans leurs poches, renfrognés. Puis, au bout de quelques instants où régna un silence opaque, Harry s'impatienta. « De quoi parlez-vous ? » répéta-t-il.

Malefoy soutint le regard d'Hermione encore une fraction de seconde, puis le détourna. Le triomphe s'inscrivit dans les traits de leur amie. « Il va nous aider à nous évader d'ici » déclara-t-elle.

Harry et Ron crurent s'étouffer de stupeur. « Quoi ? » croassèrent-ils d'une même voix.

Hermione et Malefoy ne firent pas attention à eux. « Où irai-je, une fois que nous serons tous sortis de là ? » demanda-t-il.

« Tu n'auras qu'à venir avec nous chez la Tueuse » répondit Hermione.

« QUOI ? »

« Et que voulez-vous en échange ? »

Harry, Ron et Hermione eurent alors l'air étonné. Une horrifiante constatation s'imposa soudain à Harry : ce n'était plus là le Drago Malefoy qu'ils avaient connu. Quelque chose avait changé en lui. Il ne paraissait plus aussi sûr de lui qu'auparavant, bien qu'il tentât de toutes ses forces de le rester. Mais Harry ignorait si ses changements étaient ou non en leur avantage. Il remarqua que Ron était parvenu à la même certitude. Qu'était donc arrivé à Malefoy ? « En échange ? » dit Harry, s'efforçant de se remettre de sa découverte.

Malefoy le foudroya du regard. « Ne faits pas croire que vous allez me tirer de là sans rien demander en contre partie, Potter. Je sais les Gryffondor stupides, mais pas à ce point-là… »

« Nous avons autant besoin de toi que toi de nous, espèce d'imbécile » rétorqua Ron. « Et puis, de toute façon, il me semble que tu ne puisses pas nous donner grand chose. »

Harry surprit la fierté d'Hermione lorsqu'elle jeta un coup d'œil en coin à Ron. Il s'était aperçu que la situation était trop désespérée pour jouer les difficiles. Il leur fallait oublier leurs différents passés et, malgré toute la répulsion que cela leur inspirait, unir leurs forces à Malefoy pour se sortir de ce guêpier.

Malefoy, d'évidence, voulut ajouter quelque chose, mais une voix retentit de l'autre côté du battant de bois. « Drago ! Dépêche-toi un peu ! Tu ne vas tout de même pas camper là en-bas ! »

« Une minute, bon sang, j'arrive ! » s'écria Malefoy. Il se tourna vers Harry, Ron et Hermione, et leur murmura d'une voix hâtive. « Je viendrai vous apporter à manger tous les jours et je tâcherai de faire en sorte de grappiller le plus d'informations possibles. Vous, faites les soumis et ne répondez pas, quelles que soient les injures. Compris ? Ils sont capables de faire n'importe quoi. Contentez-vous de… »

« Drago ! »

« J'arrive ! Contentez-vous de manger et de paraître affaiblis. Peut-être que j'arriverai à convaincre les Mangemorts que quelqu'un doit vous surveiller, puis de rester avec vous le plus longtemps que je pourrai. Une évasion, ici, demande de la préparation. Il ne faut rien négliger…. »

« DRAGO ! »

« Je dois y aller » finit-il. « Je reviendrai bientôt. »

Puis il s'empressa le long du couloir, rabattant sa capuche sur sa tête. Harry, Ron et Hermione le regardèrent disparaître ou tournant et l'entendirent ouvrir la porte. Alors que ses pas s'éloignaient, Harry se remémora leur première rencontre. Il sourit en songeant que jamais il n'aurait cru se retrouver en pareille circonstance avec Drago Malefoy pour allier.

A suivre…

Alors ? Contents du nouveau personnage entré dans l'histoire ? Pour ma part, j'ai pris grand plaisir à rédiger ce chapitre. C'est la première fois que Malefoy prend part à mes fanfics, et j'espère que je retranscrirai fidèlement sa personnalité.

A bientôt !

Sam Dreamangel