Selphie451 : Voilà la suite ! J'espère qu'elle te plaira !
Bye !
Sassy : Merci pour toutes ces belles éloges, ça me fait très plaisir, vraiment Je suis très heureuse que le chapitre t'ait plu, surtout le rêve. C'est un passage que j'ai écrit avec beaucoup de plaisir, cela m'aurait attristée de voir qu'il n'avait pas été agréable à lire. Mais je suis rassurée.
Merci encore, bisous !
Le Saut de l'Ange : Merci, je suis contente que le chapitre t'ait plus. Lol, t'en fais pas, Drago aura une plus grande place dans l'histoire, désormais. Définitivement, je le trouve vraiment chouette ! Lupin ? Je ne sais pas encore, mais peut-être qu'il reviendra. Sans doute pas dans un grand rôle, mais il passera.
Encore merci d'avoir lu !
Bye !
lisou52 : Voilà la suite, régale-toi ! Merci d'avoir lu !
virg05 : Merci, c'est gentil. J'espère que la suite te plaira.
Bye !
Joachim-Maât : Merci d'avoir lu. Je suis contente de constater que ma fic ne plaît pas qu'aux filles, ça fait plaisir. J'avais peur d'écrire des trucs trop niais. Enfin, ta review m'a fait plaisir.
J'espère que la suite te plaira tout autant.
Thealie : J'espère que la suite te plaira. A la prochaine !
Bye !
Chapitre 12 : Il se faut d'entraider, c'est la loi de la nature
« Qu'est-ce que tu as à sourire bêtement, Malefoy ? » grogna Ron en lui lançant un regard noir.
Malefoy, assis sur une caisse devant les barreaux de leur cellule, eut un sourire en coin des plus agaçants. « Si tu savais combien j'ai rêvé te voir dépendant de moi, Weasley. Laisse-moi en profiter, c'est jouissif. »
« Imbécile » marmonna Ron.
Drago Malefoy venait de leur apporter, en ce quatrième jour de détention, leur repas journalier qui se composait de pain rassis et d'eau à la couleur douteuse. De manière globale, Malefoy tenait parole : il leur donnait de quoi se sustenter, s'arrangeant pour demeurer avec eux aussi longtemps que possible – en venant, entre autre, allumer et éteindre les torches lui-même. Afin de récolter plus d'informations, il feignait soudain un vif intérêt pour son rôle de laquais, et s'efforçait de se fondre dans le décor, comme tout serviteur qui se respecte. Il ne manquait d'ailleurs pas de se plaindre à ce propos dès qu'il se trouvait en leur compagnie, ce à quoi Ron prenait grand plaisir à lui demander quelle impression cela faisait de se retrouver à la place d'un elfe de maison. Pourtant, en dépit de tous ses efforts, Malefoy inspirait encore trop de méfiance aux Mangemorts, qui lui en voulaient de ne pas porter la Marque des Ténèbres, et il se faisait le plus souvent chasser de la pièce lorsque les sujets importants étaient abordés. Néanmoins, Malefoy avait surpris une bribe de conversation disant que le quartier général de Voldemort en Angleterre était relié par Cheminette à celui de Derry – ce qui confirmait leur supposition qu'il n'était pas loin de chez Buffy mais, en revanche, cela signifiait que Voldemort ne mettrait que quelques instants à arriver en ville lorsque l'envie lui prendrait. Il devenait donc urgent de trouver un plan d'évasion.
« Je te conseille de ne pas trop t'y habituer, Malefoy » répliqua Hermione. « Lorsque nous serons sortis d'ici, c'est toi qui seras dépendant de nous. Ne crois pas que la Tueuse va accueillir à bras ouverts un potentiel Mangemort tel que toi. Ce ne sera pas l'hôtel. »
« Parce que tu penses que je me sens comme dans un palace, en ce moment ? Merci de t'inquiéter de mon confort, Granger, mais je me passerai de ta compassion. »
« Ce n'est pas de la compassion, détrompe-toi tout de suite. C'est juste que l'anticipation de ta rencontre avec Buffy m'emplie de joie. Ce n'est pas une tendre, tu sais ? »
« Arrête, tu vas me faire peur » ironisa Malefoy, regardant l'état de ses ongles.
Malefoy leur était, Harry en convenait, d'une aide non négligeable, cependant il demeurait tout aussi détestable et déplaisant à fréquenter que de coutume. Il semblait éprouver un malin plaisir à les narguer, de l'autre côté des barreaux, leur rappelant avec des allusions plus ou moins exaspérantes, que, sans lui, ils n'avaient pas la moindre chance de s'en sortir. Harry songeait souvent que, si Malefoy tenait tant à s'enfuir avec eux auprès de lui, c'était qu'il ne pouvait sans doute rien faire tout seul. Cette réponse lui brûlait les lèvres chaque fois que ses sarcasmes refaisaient surface, mais quelque chose l'empêchait de la prononcer. La certitude que Malefoy avait subi une dure épreuve peu de temps auparavant se confirmait de jour en jour, lorsque Harry le défiait du regard. Il distinguait alors, dans ses iris gris clair, une lassitude inhabituelle, presque troublante, derrière une apparente arrogance qu'il s'efforçait de déployer dans toute sa splendeur afin de leur dissimuler son mal-être.
Harry secoua la tête, chassant ces songes. Après tout, les états d'âme de Malefoy lui importaient peu. Il se passa la main dans les cheveux, la gorge trop nouée pour avaler la moindre bouché de son pain nauséabond. Son rêve de la veille le préoccupait toujours. Il lui suffisait de fermer les paupières, et le visage de Dawn, les paroles de Dawn, la si jolie robe pourpre qu'elle portait, le goût de ses lèvres… tout lui revenait, avec une vivacité et une précision prodigieuse. Elle lui avait affirmé qu'elle s'était introduite par enchantement dans son cauchemar pour venir lui parler, pour l'aider par l'intermédiaire de son sommeil. Il n'avait pas voulu l'écouter, trop heureux de pouvoir l'embrasser à nouveau, même si cela n'avait été qu'une illusion. Mais, à présent, il doutait. Et si elle avait dit vrai ? Si elle avait vraiment été présente dans son rêve, elle détenait quelques informations entre les mains, des informations peut-être utiles. Peut-être, aussi, qu'elle reviendrait demain soir, qu'il pourrait encore se réfugier dans ses bras en attendant qu'ils puissent partir de cet endroit. Et qu'il pourrait à nouveau lui donner des renseignements. Peut-être était-ce là le secours supplémentaire dont ils avaient tous quatre besoin…
« Mange, Potter. Je dois ramener le plateau vide aux cuisines, et les Mangemorts ne sont pas très patients. »
Harry revint de manière difficile à la réalité, tentant de fixer son regard à celui de Malefoy au lieu de contempler le visage de Dawn dans le vide. Il cligna des paupières, puis s'aperçut que son gobelet d'eau était toujours plein et que son bout de pain reposait toujours sur le plateau.
« Oh, oui. Pardon » dit Harry, distrait.
Ron et Hermione cessèrent de manger, et Malefoy perdit son sourire en coin. Tous trois l'observèrent avec une expression ahurie. Harry, irrité, s'apprêta à les rembarrer, et il s'aperçut soudain qu'il venait de dire pardon à Drago Malefoy. Il grimaça.
« Oui, bon, ça m'a échappé » grommela Harry, renfrogné.
Les autres n'ajoutèrent rien, et ils terminèrent leur maigre pitance en silence. Harry surprit les regards scrutateurs de Ron et d'Hermione, qui lui indiquaient très clairement qu'il aurait droit à un interrogatoire sur ce qui le tourmentait dès que Malefoy les quitterait. Lorsque ce dernier reprit le plateau et les gobelets, une idée traversa l'idée de Harry.
« Eh, Malefoy » fit-il. L'interpellé haussa les sourcils. « Peux-tu décrire l'endroit où nous sommes ? Les couloirs, le nombre de sorties, d'entrées, d'étages… »
« Oui, bien entendu » répondit-il, remontant sa capuche sur sa tête. « Mais pas maintenant. Tu manges comme un escargot. Je reviendrai ce soir, et j'essaierai de les convaincre que, si vous êtes parvenus à faire face au Seigneur des Ténèbres et à toujours être en vie, il faudrait au moins quelqu'un pour vous surveiller la nuit. A tout à l'heure. »
Et il sortit du donjon, sa cape noir flottant derrière lui. (NdA : si vous vous représentez bien la scène, Drago a vraiment la classe !) Ron et Hermione attendirent d'être certains qu'il se fut assez éloigné dans le couloir, puis se tournèrent vers Harry, le front plissé.
« Allez, qu'est-ce qui ne va pas ? » demanda Ron s'adossant au mur.
« Pourquoi parais-tu si… loin de nous ? » ajouta Hermione.
Harry prit une inspiration, se préparant à affronter leurs regards sceptiques. « J'ai rêvé de Dawn, hier soir. »
Ron et Hermione, comme il l'avait prévu, échangèrent un coup d'œils étonné. « Et… comment était ton rêve, pour te perturber autant ? » interrogea Hermione.
« Est-ce que c'était… tu vois ? » Ron fit un signe avec les mains, fixant Harry d'un air éloquent.
Harry sentit ses joues s'embraser. « Non, rien de ça ! » s'indigna-t-il.
« Ah. Non, c'est juste que… on ne sait jamais… »
« Tu es désespérant, Ron » soupira Hermione. Mais Harry remarqua le sourire qu'elle réprima. « Raconte-nous, Harry. »
« Eh bien, en fait, ça a commencé comme un cauchemar, très glauque, mais je ne m'en souviens plus très bien » mentit-il. Il n'avait aucun envie de préciser ce qu'il contenait. « Et, ensuite, Dawn est arrivé. Elle m'a pris les mains et m'a emmené dans un endroit… féerique, avec une forêt, une rivière et un pont. » Harry s'interrompit, un sourire étirant ses lèvres. « Elle portait une robe rouge, comme les princesses, et ses cheveux étaient noués en une tresse. Elle était très jolie. » Ron toussota, le ramenant à la réalité. « Enfin, bref. Elle m'a dit qu'elle était entrée de force dans mon rêve pour me parler. Elle m'a posé des questions sur l'endroit où nous sommes, et d'autre chose comme ça. Tu as lu quelque chose sur la magie onirique ? » ajouta-t-il à l'adresse d'Hermione.
Elle afficha une moue songeuse. « Non, je ne crois pas… Mais il me semble que Willow m'en a parlé, lorsque nous avons tenté des sorts dans le jardin. Selon elle, certains de ces enchantements sont complexes et requièrent beaucoup d'expérience, mais d'autres sont bien plus simples. Il paraît que l'on n'a même pas besoin d'être sorcier pour les pratiquer. C'est sans doute l'un d'eux qu'elle a essayés. »
« Mais, c'est génial en ce cas ! » se réjouit Ron. « Nous pourrons communiquer chaque information que nous donnera Malefoy à Buffy par le biais de Harry et Dawn ! Nous sommes sauvés ! »
« A condition que Malefoy découvre assez de choses utiles, que Dawn réussisse encore à lancer le sort et que Tu-Sais-Qui ne débarque pas demain » fit Hermione.
Harry et Ron levèrent les yeux au ciel en grognent d'exaspération. « Arrête un peu » répliqua Ron. « Nous n'arriverons à rien si nous partons défaitistes. »
« Je ne suis pas défaitiste, j'anticipe. »
Le reste de la journée se déroula de la même manière que les quatre précédentes. Harry, Ron et Hermione ne trouvèrent rien de plus intéressant à faire que de parler, dormir et soupirer. Le cachot était d'un froid glacial, ils se serraient les uns contre les autres, Hermione somnolant entre les deux garçons, s'efforçant parfois de déterminer l'heure qu'il était en regardant par la fenêtre du fond de la pièce. Ron semblait s'être fait un devoir de veiller à ce qu'aucun des deux autres ne se laisse aller à la morosité, lançant aussi souvent que possible des plaisanteries plus ou moins drôles. Harry, pour sa part, voyait ses jours se découper en séquences floues et imprécises, s'assoupissant et se réveillant plusieurs fois en quelques heures. Par ce côté, sa détention lui rappelait sa convalescence après qu'il se fût fait mordre par le vampire. Hormis qu'il n'était pas allongé dans un lit douillet et qu'il n'ouvrait pas les yeux sur le visage souriant de Dawn. En revanche, il ne cessait de la contempler en rêve. Mais il savait que, du moins pour aujourd'hui, il ne s'agissait pas vraiment d'elle. A son réveil, les souvenirs de son songe étaient si vagues et insipides qu'il était bien improbable que sa belle l'eût à nouveau contacté. Il pensait à elle chaque fois que ses paupières s'alourdissaient, espérant retrouver les couleurs vives et la douceur presque réelle de la berge où il avait avoué son amour à Dawn Summers.
Mais il ne l'avait pas rencontré de tout le jour. Pourtant, ce fut le cœur débordant d'impatience qu'il ferma les yeux sur le sombre cachot pour l'énième fois de la journée.
Ron entendit Harry glisser une nouvelle fois contre le mur, le corps et l'esprit trop las pour demeurer éveillés. Il se dégagea de la douce étreinte d'Hermione, qui fixait les barreaux face à eux, ôta son pull et étendit Harry dessus, soucieux à ce qu'il n'attrapât pas de crampes. Harry gémit dans son sommeil, se recroquevillant sur lui-même. Ron sourit et revint auprès d'Hermione, qui l'enlaça.
« Il est adorable lorsqu'il dort » dit-il en un souffle pour ne pas troubler leur ami. Elle tendit la main et effleura le front de Harry, découvrant au passage sa cicatrice en forme d'éclair. Elle soupira. « C'est stupéfiant qu'il parvienne à rester aussi innocent après tout ce qu'il a vécu. C'est vraiment un garçon exceptionnel. On a de la chance de l'avoir pour ami. »
Mal à l'aise, Ron, qui se savait fort maladroit pour les éloges, se contenta de rougir en détourant les yeux, ignorant de quelle manière approuver Hermione sans paraître ridicule. « Je vais devenir jaloux si tu continus » déclara-t-il, embarrassé.
Hermione esquissa un sourire et lui déroba un baiser. « Il n'y a pas de quoi. Vous êtes tout aussi exceptionnels l'un que l'autre. C'est pour cela que je vous aime aussi fort. » Elle l'embrassa encore, avec plus de vigueur, les laissant tous deux pantelants. « Quoique d'une différente façon » ajouta-t-elle.
Elle fut soudain parcourue d'un frisson, prit une inspiration hachée, resserrant ses bras autour de Ron. Celui-ci, étonné par sa réaction, posa sa joue sur le haut de son crâne, passant ses doigts dans ses cheveux. « Qu'y a-t-il, Hermione ? » demanda-t-il, intrigué.
« Je… Crois-tu que l'on va s'en sortir ? » fit-il d'une petite voix.
Ron sentit son cœur se glacer à l'intonation de son ton. « Bien sûr que si ! » s'indigna-t-il avec autant de conviction que possible. « Pourquoi dis-tu ça ? »
« C'est juste que… Voldemort n'a sans doute pas donné l'ordre de nous prendre en otage pour faire causette… Et il ne tarda pas à arriver… »
Ron l'interrompit en plaquant sa main contre sa bouche. « Je t'interdis de poursuivre. Nous allons nous enfuir d'ici, et retourner chez Buffy, comme nous le prévoyons. Tu pourras de nouveau faire de la magie avec Willow, j'apprendrai à Alex à peaufiner sa technique d'échec, et Harry finira peut-être par mettre les choses au clair avec Dawn. » Ron glissa sa main de la bouche d'Hermione jusqu'à sa joue et la caressa, de la tempe à la base du cou. « Nous avons survécu à pire que ça, non ? Le Basilic, le Département des Mystères… Et nous étions seuls, Harry, toi et moi. Cette fois, en plus, nous avons un espion dans le camp ennemi, ainsi que la Tueuse de vampires et toute son équipe. Sans oublier que nous avons pour meilleur ami le futur sauveur du monde sorcier. Nous ne pouvons que nous en sortir. Suffit de garder espoir. »
Hermione prit sa main dans la sienne et serra, fermant les yeux, la bouche entrouverte. « Tu as sans doute raison. »
Ron avança son visage du sien. « J'ai toujours raison… » Il prit possession de ses lèvres en un baiser passionné, qu'elle lui rendit avec une ferveur presque désespérée. Ron coula ses mains le long de ses épaules, de ses bras, de sa taille, et les immobilisa sur ses hanches. Hermione redoubla d'ardeur, s'approchant davantage en ondulant contre lui d'une manière plutôt explicite. Bien que surpris, Ron ne s'en plaignit pas. En revanche, il ne put empêcher une exclamation interloquée de jaillir de sa gorge lorsque Hermione se positionna soudain à califourchon sur lui, toujours plus proche, le pressant contre le mur. Il la repoussa en douceur, haletant, l'interrogeant d'un regard stupéfait. « Que fais-tu ? »
« Je garde espoir » souffla Hermione, tout contre sa bouche. Comme pour prouver la vivacité de ses dires, elle l'embrassa fougueusement, glissant ses doigts dans sa tignasse rousse pour immobiliser sa tête. Ron, qui avait eu l'intention de lui dire qu'il n'était guère prudent de se laisser aller à ce genre de distraction dans une cachette de Mangemorts et juste à côté de leur meilleur ami, oublia soudain tout ce qui n'était pas elle. Le mur auquel il était adossé avait tout aussi bien pu être le poteau d'une potence, il n'en aurait rien vu. Sa raison s'enfuit davantage lorsque l'une des mains d'Hermione quitta ses cheveux pour se faufiler sous son t-shirt…
La porte du cachot s'ouvrit à la volée, des pas précipités claquèrent sur le sol dallé. Ron et Hermione eurent tout juste le temps de se séparer lorsque Malefoy, essoufflé, s'arrêta devant leur cellule. Il ouvrit la bouche, l'air anxieux, mais la referma en observant les deux amis d'un œil perplexe. Ils échangèrent un bref regard, et rougirent. Hermione, encore presque assise sur Ron, était plutôt échevelée, les joues en feu, sa chemise quelque peu froissée, la respiration haletante. Ron supposa, considérant l'expression affligée de son aimée, qu'il ne devait guère avoir meilleure allure. Lorsqu'il reporta son attention sur lui, Malefoy haussa un sourcil.
« Je ne veux rien savoir, ferme-la, Weasley » dit-il de son habituelle voix méprisante avant que Ron n'eût pu prononcer le moindre mot. « Réveillez donc la belle au bois dormant » ajouta-t-il, désignant Harry, endormi, du menton « on a comme qui dirait un problème. »
Harry courait dans un couloir interminable. Il ne voyait que les murs suintant d'humidité, mais pas ce qu'il y avait derrière et devant lui. Quelque chose le poursuivait. Il ignorait de quoi il s'agissait, mais ce devait être gros, dangereux et plein de dents. Il n'en pouvait plus, son souffle était court, un poing de côté le faisait souffrir, la sueur ruisselait de son dos. Mais il ne pouvait se stopper ni même ralentir. La chose se rapprochait, toujours plus bruyante.
Alors qu'il pressait le pas pour échapper à l'haleine putride de la chose, il lui sembla que les murs se resserrèrent. Le couloir se fit plus étroit, l'air moins respirable, venant à manquer. Sans cesser sa course folle, Harry se passa la main sur le front, essuyant sa sueur glacée. Son pouce se crocha à ses lunettes, et elles tombèrent au sol. Il n'avait pas le temps de les ramasser ; ainsi, en plus d'être terrifié et en nage, il ne voyait plus clair. Sa tête tourna, sa vision se brouilla, et il trébucha, se retrouvant le nez collé au sol froid. Harry se protégea le crâne de ses bras, attendant une morsure, un coup de pattes, de griffes, mais rien ne vint. Méfiant, il jeta un coup d'œil derrière lui et ne vit qu'un couloir désert, plongé dans l'obscurité.
La respiration saccadée, Harry se releva, s'épousseta et regarda à nouveau devant à lui. A sa gronde surprise, il découvrit alors qu'il avait soudain retrouvé ses lunettes, qui étaient sagement posées sur son nez, et qu'une porte de bois brute se tenait devant lui. Il tourna sa poignée après un infime instant d'incertitude.
Harry eut tout juste le temps d'être ébloui par une lueur blanche aveuglante avant que deux mains ne se posent devant ses yeux. Il sentit un corps se presser contre son dos et une présence familière l'englober d'une sensation de sécurité.
« Devine qui c'est » souffla une voix à son oreille.
Harry sourit et, sans répondre, se fit volte-face pour attraper les lèvres de Dawn. « Tu m'as manqué » dit-il en l'enlaçant, une fois leur baiser rompu. « Je n'ai plus envie de te quitter. »
« Pourquoi devrais-tu le faire ? » demanda Dawn, sa joue posée contre la sienne. « Nous n'avons pas à être séparés. Nous séparer serait un crime. Reste avec moi. »
« Tu veux donc de moi à tes côtés ? »
« Bien entendu, quelle question ! » s'exclama Dawn, se reculant un peu pour encrer son regard à celui de Harry. « Je te veux près de moi tous les jours, toutes nuits, toutes les heures. Pour toujours. »
Les yeux embués d'émotion, Harry déposa un chaste baiser sur ses lèvres. « Alors je resterai. Je mourrais de ne pouvoir te contempler à chaque instant. »
Dawn lui sourit sereinement, caressant sa nuque. Elle ferma ses paupières, approcha son visage et…
Les traits de Dawn se brouillèrent, se flouèrent, et s'estompèrent, laissant place aux yeux préoccupés d'Hermione. Secouant la tête, Harry se redressa.
« Que se passe-t-il ? » marmonna-t-il d'une voix rauque, inquiet de voir son amie dans cet état. Elle échangea un coup d'œil avec Ron, qui paraissait bien pâle, et porta son attention sur l'entrée de leur cellule. Malefoy s'agrippait aux barreaux, sa coutumière expression hautaine troublée par une visible anxiété. « Quoi ? » fit Harry, irrité.
Malefoy prit une grande inspiration. « Je crois que nous aurons moins de temps que prévu pour trouver un moyen de nous enfuir » dit-il d'une traite, presque horrifié de ses propres paroles.
Harry, soudain craintif, fronça les sourcils. « C'est-à-dire ? » fit-il, appréhendant déjà sa réponse.
« Le Seigneur des Ténèbres est resté si longtemps en Angleterre pour délivrer les Mangemorts encore enfermés à Azkaban. Et… enfin… c'est fait, ils sont de nouveau en liberté. Quelques-uns ne bougeront pas du quartier général, d'autres arrivent ici aujourd'hui…. Mon père en fait partie. » Il laissa le temps à Harry, Ron et Hermione, interloqués, incrédules, mortifiés, d'assimiler toute la portée de ce fait, et poursuivit : « Selon ce que j'ai comprit en cuisine, tout à l'heure, le Seigneur des Ténèbres veut essayer encore un peu de chercher le Q.G de l'Ordre du Phénix et, s'il ne le trouve pas dans les jours qui suivent, il nous rejoindra ici pour… régler votre compte. Ainsi que le mien. Il ne se sentira pas sécurisé temps que je ne porterai pas la Marque des Ténèbres. »
« Les jours qui suivent… » répéta Hermione, les yeux dans le vague. « Mais… C'est trop court ! Nous ne pourrons même pas trouver comment ouvrir cette cellule ! »
« Ce n'est pas vraiment cela le problème, Granger. » Malefoy parut soudain mal à l'aise, ce qui était très déconcertant. Malefoy était agaçant, méprisant, orgueilleux, présomptueux, gâté, irascible, mais jamais mal à l'aise. Il était trop fier pour cela. Harry n'en fut donc que plus soucieux ; Malefoy devait sans doute avoir une très mauvaise nouvelle à leur annoncer. « Je peux toujours soutirer ce genre d'informations à mon père en lui faisant croire que je veux finalement devenir Mangemort. Il sera satisfait et me dira tout ce qui concerne votre détention. Non, en fait, c'est que… » Son malaise parut s'accroître davantage. Il lissa ses cheveux blonds, détournant les yeux. Harry n'aurait jamais cru vivre assez longtemps pour voir Drago Malefoy fuit son regard. « Mon père est très rancunier. Il vous laisse tout le mérite de son humiliation et de sa mise en prison. Il… voudra sans doute se venger.
Harry se sentit blêmir. « Tu veux dire… ? »
Malefoy acquiesça. « Il va… profiter de votre présence ici et de l'absence du Seigneur des Ténèbres… pour… »
« Nous torturer, c'est ça ? » lança Ron avec véhémence. « Ca ne m'étonne même pas, tiens ! C'est de famille ! »
« Ron, je t'en prie » dit Hermione d'une voix tremblante, semblant s'inciter à grand peine au calme. « Il n'y peut rien. »
« Tu le défends, maintenant ? Après toutes ces années où il nous a cherchés ? »
« Ron, arrête… » l'implora Hermione. « Il est avec nous. »
« Eh bien je me demande jusqu'à quel point. »
Ron et Malefoy se défiaient du regard, la haine brûlant chez l'un, l'indignation chez l'autre. Puis Malefoy cilla le premier. Mais ce fut pour pousser un soupir excédé, enfoncé son poing dans sa poche et leur jeter un parchemin à la figure. Il remonta sa capuche, dissimulant son visage. Perplexe, Harry s'empara du parchemin. Sur toute sa surface jaunie s'entrecroisaient des traits et des angles accompagnés de légendes, de flèches, de commentaires. Pris au dépourvu, Harry interrogea Malefoy sans dire un mot.
« C'est un plan » répondit-il comme s'il avait compris. « Nous sommes en fait dans les sous-sols d'une ancienne usine Moldu désaffectée. Les cachots où vous êtes enfermés, les chambres, les salles de réunion, les cuisines, les salles à manger, tout a été conçu par magie il y a quelques années. Et, si ce que j'ai entendu au dîner est juste, il y a plusieurs autres Q.G de cette sorte un peu partout dans le monde, et tous sont reliés par Cheminette que seuls les Mangemorts peuvent utiliser. L'usine a été bombardée de sorts Anti-Moldu et rendue incartable. Donc, votre protectrice américaine a beau être la Tueuse, elle n'en est pas moins dépourvue de pouvoirs magiques. Elle ne pourra ni localiser l'endroit, ni y pénétrer. »
« Elle non, mais elle a pour amie une puissante sorcière » dit Hermione, prenant le plan des mains de son ami, intéressée. Mais Harry voyait bien que la perspective de la prochaine visite de Lucius Malefoy la hantait encore. « Elle use d'une magie différente de la nôtre, par rituel incantatoire, sans baguette, et souvent à l'aide de pentacle, mais elle est tout de même sorcière. Elle, elle pourrait nous retrouver. »
« Elle l'aurait déjà fait, si c'était le cas » répliqua Malefoy. Lui qui semblait si concerné par leur sort prochain était soudain très froid et distant. Sans doute Ron l'avait-il blessé plus qu'il ne voulait le croire. Et Harry fut étrangement gênée par cette supposition. « Non, il ne faut vous attendre à aucune aide extérieure et que nous devrons nous débrouiller seuls. Lorsque j'aurai l'occasion de parler avec mon père, dès ce soir, si possible, je tenterai d'obtenir des informations et je m'arrangerai pour rester avec vous toute la nuit pour préparer l'évasion. »
Ils demeurèrent tous quatre muets. Le parchemin noirci d'indications tremblait entre les doigts de Hermione, Ron déglutissait à grand peine, comme pour dégager sa gorge et lui permettre de respirer mieux, et Harry… Harry ne savait plus très bien où il en était. Il aurait espéré disposer de davantage de temps pour songer à leur évasion. Même s'ils en parlaient toute la nuit, ils ne parviendraient pas à la mettre tout à fait au point. Le plan que leur avait remis Malefoy le confirmait, d'ailleurs. Les galeries, couloirs et passages créés par magie étaient complexes et, de surcroît, les vampires et les Mangemorts se partageaient la surveillance du périmètre. Sans oublier que leurs ennemis pourraient toujours les poursuivre une fois sortis de l'usine. Harry soupira, passant une main dans ses cheveux et observant le vide. Quoi qu'en dît Malefoy, ils avaient besoin d'une aide extérieure. Mais, pour l'obtenir, pour contacter Buffy, Harry devait à nouveau retrouver Dawn dans ses rêves. Et, à leur grand malheur, rien n'était plus incertain.
« Quand as-tu dessiné ça ? » demanda soudain Ron.
Malefoy toisa Ron, comme s'il cherchait à savoir jusqu'à quel point sa question était soupçonneuse. « Juste après le dîner. Je me suis dépêché de remonter dans ma chambre dès que j'avais fini de manger. Pourquoi ? »
Ron laissa courir son regard sur le plan, les sourcils froncés. « C'est précis ? »
« Plus précis que ce que tu ne sauras jamais faire, Weasley. »
« Je parle sérieusement, espèce d'abruti congénital. Alors ? »
Malefoy eut un reniflement hautain, l'un de son meilleur cru. « Cela fait depuis le début des vacances que j'arpente ces fichus couloirs de long en large pour satisfaire les désirs de mes chers collègues de travail comme un vulgaire larbin. Bien sûr que c'est précis. Qu'est-ce que ça peut te faire ? »
« Si c'est précis » reprit Ron en ignorant les sarcasmes de Malefoy « nous pouvons prendre ce couloir, puis faire un détour par-là pour brouiller les pistes. » Il traça du doigt les contours d'un couloir latéral qui longeait le bord des galeries. Harry fut étonné de constater que ce n'était pas une mauvaise idée.
Malefoy étudia le plan, songeur. « Je veux bien, mais le problème c'est que c'est l'un des principaux points de surveillance des vampires, le soir. Alors, à moins d'avoir une gousse d'ail sous la main, nous risquons fort de ne pas en ressortir vivants. »
Les trois garçons poussèrent en chœur un soupir et détournèrent les yeux, en quête d'une nouvelle idée. Ce fut donc tout à fait immergés dans leurs pensées qu'ils sursautèrent au son de l'exclamation ravie d'Hermione. « Oh bon sang, ce que je peux être bête ! »
« Content que tu te résignes enfin à l'évidence, Granger » rétorqua Malefoy, et Harry fut presque persuadé qu'il ne l'avait fait que par automatisme. Les éclairs de génie d'Hermione étaient légendaires, tout Poudlard le savait, Malefoy ne pouvait être passé à côté. De ce fait, il devait ressentir le même soulagement que Harry et Ron face à ce soudain retournement de situation. Peut-être tout n'était-il pas perdu, tout compte fait ?…
« C'est pourtant si flagrant, si simple ! » poursuivit Hermione, radieuse, parlant à une infinité de points inexistants et ignorant les trois garçons.
« Flagrant, simple, mais encore, Hermione ? » fit Ron, ne s'empêchant de réprimer un sourire amusé. « Si tu développais un peu, histoire de nous en faire profiter ? »
« Malefoy, est-ce que les vampires font des commentaires aux Mangemorts lorsqu'ils se baladent le soir au lieu de dormir ? » demanda Hermione d'un ton avide.
« Heu, non, je ne crois pas. Ils sont plutôt du genre à montrer les dents sans rien dire, en fait. »
La joie d'Hermione parut décupler. Elle sauta au cou de Ron et l'étreignit contre elle. Ron le lui rendit d'un geste qui sembla presque un peu trop instinctif à Harry pour ne pas être suspect. « Oh, nous allons sortir d'ici ! » dit-elle, exaltée. Ron, trop heureux d'entendre ces paroles, ne demanda pas à Hermione d'approfondir son idée.
Harry s'apprêtait à insister, s'impatientant légèrement, mais la porte du cachot s'ouvrit à la volée, noyant le premier son qui sortit de sa gorge. Hermione perdit aussitôt son sourire, toujours accrochée à Ron, qui resserra sa prise. Malefoy raffermit sa pose et rabattit sa capuche sur sa tête alors que quatre Mangemorts encagoulés entraient dans la pièce d'un pas conquérant. Harry fronça les sourcils, affichant un air de défi. Certes, il était terrifié, mais, bon sang , il n'allait pas leur faire le plaisir de le montrer.
« Alors voici donc les insupportables marmots qui sont parvenus à entraver les projets du Seigneur des Ténèbres ! » fit l'un des Mangemorts. Au son de sa voix froide et si familière, Harry sut qu'il s'agissait de Lucius Malefoy. « J'ai presque honte de le dire. Que vous avez l'air vulnérable, espèce de sals gosses ! Vous êtes bien loin des fiers héros que je m'attendais à rencontrer ! »
Les trois autres Mangemorts émirent un ricanement narquois. Mr. Malefoy abaissa sa capuche et ce ne fut qu'à cet instant qu'il remarqua la présence de son fils, un peu en retrait.
« Que fais-tu donc là, Drago ? » s'étonna-t-il. « Je ne crois pas que tes tâches t'amènent jusqu'ici, pourtant. »
« Je n'ai pas pu résister à l'envie de voir cette racaille se tordre de douleur, père » répondit-il sur un ton si convainquant que Harry fut parcouru d'un frisson glacé.
Lucius Malefoy esquissa un sourire en coin, très semblable à celui dont avait hérité sa progéniture. « Je te comprends » fit-il. « Moi-même je me délecte d'avance de leur souffrance. »
Derrière lui, les Mangemorts, toujours silencieux, trépignaient d'anticipation.
Mr. Malefoy eut alors une moue, poussant un soupir faussement déçu. « L'inconvénient, c'est que notre Maître désire garder Potter pour lui et qu'il ne m'autorise à m'amuser qu'avec un seul de ses compères. » Il porta sa main à son menton, l'air songeur.
Refoulant l'horreur que lui inspirait l'idée de subir un Doloris, Harry se posta devant ses amis enlacés, dardant sur Lucius Malefoy un regard assassin. « C'est à moi que vous en voulez » déclara-t-il avec une voix aussi maîtrisée que possible. « Je ne vois pas pourquoi vous devriez vous défouler sur eux. »
« Je viens de le dire, Potter, je n'aurai pas le privilège d'user des Impardonnables contre toi. » Mr. Malefoy paraissait se désintéresser des paroles de Harry, et ses yeux passaient de Ron à Hermione, comme s'il évaluait de la marchandise douteuse. Son expression ne le rassurait guère. Il ne plaisantait en aucun cas : sa rage de ne pouvoir se venger sur le survivant lui-même était décuplée et il abattrait sa frustration sur l'un ou l'autre de ses amis. Il se raidit d'appréhension. Tout proche de lui, Ron et Hermione demeuraient serrés, s'efforçant de contrôler leur souffle haché. Soudain, il lui fut insupportable de les sentir si tremblants par sa faute. Une fureur sourde noua sa gorge, et il voulut dire quelque chose, qu'importait quoi, pour subir la sentence à la place de Ron et Hermione. Souffrir à s'en tordre au sol, il pouvait l'endurer ; voir et entendre ses amis le faire à sa place était intolérable.
Mais alors qu'il ouvrait la bouche, l'on l'interrompit : « Père, puisque vous semblez si indécis, pourquoi ne pas réserver votre choix pour plus tard ? »
Les Mangemorts se tournèrent lentement vers Drago, le toisant, menaçants.
« Pour la simple et bonne raison, fils, que je n'ai ni le temps ni la patience d'attendre davantage » rétorqua-t-il avec froideur.
Harry ne distingua pas les traits de Drago sous sa capuche, mais il supposa qu'il devait s'être renfrogné et avoir serré poings et mâchoires.
« Mais, père, je pense que… »
« Ici, ton rôle n'est pas de penser mais d'agir comme l'on te l'ordonne. Lorsque tu porteras la Marque, tu pourras prétendre avoir le droit de parole parmi nous. » Lucius reporta son attention sur Harry, Ron et Hermione, son visage glacial s'éclairant d'anticipation. « Mais nous en reparlerons plus tard. Pour le moment, je veux fêter comme il se doit mon retour au bercail. » Il fit une brève, puis reprit : « Apportez-moi donc la Sang-de-Bourbe. »
« NON ! » s'écrièrent Harry et Ron d'une même voix.
Alors qu'ils ouvraient la cellule d'un coup de baguette, Harry fit barrage de son corps devant ses amis et Ron serra Hermione contre lui d'une poigne ferme, dissimulant son visage apeuré dans son épaule. « Prenez-moi à sa place ! » dit-il avec un mouvement de recul. « C'est lâche et déloyal de s'en prendre à une femme ! Vous n'avez pas le droit ! »
« Au contraire, Weasley, nous avons les pleins pouvoirs en ces lieux » dit Lucius, observant avec une jubilation non feinte ses confrère s'avancer d'un pas mesuré vers eux. « De plus, il serait plus déloyal encore de s'en prendre à un enfant. Et c'est tout à fait ce que tu es, jeune idiot. »
Lorsque les autres Mangemorts furent juste devant eux, Harry les poussa d'un mouvement rageur, mais il n'était pas assez robuste. Il ne réussit qu'à s'attirer les rires moqueurs de ses ennemis et à se faire lui-même propulser dans un coin de la cellule d'un coup de poing dans le ventre. Le souffle court, impuissant, il ne put que contempler l'un des Mangemorts empoigner et éloigner Ron alors qu'un autre saisissait Hermione par les cheveux, la traînant à sa suite. Bouillonnant de colère paniquée, Harry et Ron se relevèrent d'un bond et se précipitèrent pour les retenir, pourtant, ils ne parvinrent pas à se planter devant eux avant que la porte ne se referme. Désespérés de voir Hermione jetée sans ménagement sur la pierre dure du sol et se faire lier les poignets derrière le dos, ils agrippèrent les barreaux et les secouèrent, comme s'ils pensaient réellement que cela pouvait changer quoi que ce fût. Hermione, agenouillée devant Lucius Malefoy, réprimait de son mieux sa terreur, cependant, son visage figé était éloquent. Harry l'admira de ne pas pleurer alors que lui devait serrer les mâchoires pour ne pas s'effondrer devant ce spectacle.
« Lâchez-la ! » s'écria Ron, l'air tout aussi effrayé. « Espèce de monstres ! »
Mr. Malefoy ne prit pas garde à son intervention, se contentant de sortir sa baguette magique de l'un des replis de sa robe de sorcier. Les autres Mangemorts l'encerclaient, et Drago se tenait à l'écart, pétrifié sur place. Hermione, elle, gardait la tête haute, bien que son corps fût secoué de tremblements incontrôlables.
« Supplie-moi de t'épargne, infecte Sang-de-Bourbe » dit calmement Mr Malefoy.
« Je n'en ai pas l'intention » répliqua Hermione.
Mr Malefoy paraissait s'être attendu à une telle réponse, et le sourire dépourvu de chaleur qu'il accorda à Hermine ne rassura en rien Harry.
« Vous n'êtes qu'un tas d'ordures ! » éructa Ron, le teint blafard. « Misérable cafard ! Laissez-la, c'est injuste ! Prenez-moi ! »
« Ron je t'en prie… » souffla Hermione lui lançant un furtif regard.
« Tu entends, Weasley ? » dit Lucius Malefoy. « Elle ne veut pas de ton pitoyable sacrifice. Tais-toi donc. »
Harry serra les barreaux entre ses doigts à tel point que ses jointures virèrent au blanc. « Vous me répugnez » dit-il, le ton chargé de haine. « Vous ne vous en prenez à elle rien que parce que vous savez que cela nous touchera plus. »
« Exact, Potter. Vois, tu sais même utiliser ta tête, parfois. » Puis il s'adressa à Drago : « J'espère que tu apprécieras, fils. Car, une fois ton bras orné de la Marque des Ténèbres, ce sera tâche principale. »
Harry fut presque persuadé d'entendre Drago déglutir.
« Merci, père » répondit-il d'une voix qu'il désira sans doute neutre.
Son père lui sourit, puis : « Supplie-moi, Sang-de-Bourbe » ajouta-t-il.
« Non » répéta Hermione.
Lucius Malefoy poussa un soupir résigné, levant lentement sa baguette.
« Endoloris. »
Sous les yeux horrifiés de Harry et de Ron, le sort jaillit de la baguette et atteignit Hermione de plein fouet. Elle hurla. Harry ferma les yeux, comme s'il sentait lui aussi sa douleur. Il perçut Ron, auprès de lui, qui fut saisi d'un violent spasme.
« Arrêtez ! » s'insurgea-t-il. Mais sa voix couvrait à peine celle d'Hermione.
Rassemblant son courage, Harry se força à rouvrir ses paupières. Il était indigne de sa part de ne pas supporter cette image de son amie alors qu'elle l'avait regardé sans détourné les yeux se rendre dans la pièce du Miroir du Risèd lors de leur première année à Poudlard.
Hermione était recroquevillée sur elle-même, le visage tordu par la souffrance. Son hurlement emplissait tout le cachot, se répercutant en échos assourdissants sur les murs de pierres.
« Cessez ça ! » dit encore Ron, mais il n'avait pas la force de crier. La vision d'Hermione souffrant de la sorte le révulsait d'horreur et lui ôtait toute volonté.
Lucius Malefoy abaissa sa baguette, laissant Hermione pantelante et les sourcils froncés.
« Supplie-moi de t'épargner. »
« Non. »
Ron ne tint plus sur ses jambes, au bord de l'évanouissement. Harry le rejoignit au sol, le cœur meurtrissant sa cage thoracique. Il avait déjà subi le Doloris par le passé, il connaissait ce genre de souffrance, celle qui saisissait de toute part, engourdissait la raison, donnait l'impression de se faire marquer au fer rouge et l'envie de mourir. Mais il était encore bien pire de regarder en se remémorant la douleur. Il tremblait, avait la sensation de perdre peu à peu son énergie. Il sut alors que jamais plus il ne saurait effacer de sa mémoire les traits tirés, le hurlement strident et sans fin, le corps convulsé de son amie. Et c'était justement parce qu'elle était son amie qu'elle se retrouvait face à leurs ennemis mortels, contrainte de subir à sa place une torture qui n'était destinée qu'à lui.
« Elle va mourir… » murmura Ron, figé d'effroi, ses yeux vides rivés sur Hermione. Et son expression accentua le propre mal de Harry,
C'était injuste. Injuste et cruel. Nul n'avait le droit de faire du mal à Ron et à Hermione. Pas à eux. Il ne supporterait pas de les perdre. Ni de voir dans leur regard le souvenir de ce jour. Alors sa douleur lancinante se mua en fureur, en haine. Une haine authentique, brûlante. Une haine qu'il n'avait jamais éprouvée auparavant, et juste pour Lucius Malefoy et les trois Mangemorts qui contemplaient, immobiles, son amie se faire torturer.
« Arrêtez… » dit Harry entre ses dents. Il l'avait soufflé si bas que même Ron ne l'avait pas entendu. Il laissa Ron fixer Hermione, qui se débattait comme pour échapper au sort de Mr. Malefoy, et se leva lentement, le sang bouillonnant de rage.
Lorsque Lucius Malefoy abaissa à nouveau sa baguette magique, il s'écria : « ARRETEZ CA TOUT DE SUITE ! » Son exclamation claqua dans le cachot, noyant les halètements rauques d'Hermione.
Mr. Malefoy eut un ricanement méprisant. « Je crains de ne pas être disposé à concéder à ta requête, Potter. Je m'amuse bien trop. Et rien ne sert de crier ; je ne te pense pas capable de le faire aussi fort que ta Sang-de-Bourbe d'amie. Mais peut-être veux-tu vérifier ? »
Hermione s'étendit sur le sol, la respiration sifflante, le corps tremblant. Ron la dévisageait, livide, les yeux embués de larmes. Il leva le regard vers Harry lorsque ce dernier attrapa et serra les barreaux entre ses doigts, le souffle saccadé. Il sentait poindre en lui une hargne jusqu'ici inconnue, qui lui prenait la gorge et le cœur. Lucius Malefoy n'avait qu'à menacer une nouvelle fois Hermione pour en subir les conséquences.
« Je vous déconseille de recommencer » dit Harry, la voix vibrante.
« Vraiment ? Pour ma part, je te déconseille de me provoquer. Car, même si le Maître m'a interdit de te torturer, je me ferais un plaisir de te faire ravaler ton insolence. » Puis il jeta un autre sort, réanimant aussitôt Hermione. Elle avait à peine la force de crier et tout juste celle de crisper les traits de son visage.
Hermione eut encore quelques spasmes convulsifs, des gémissements plaintifs, puis sombra dans l'inconscience. Mais Lucius Malefoy ne rompit pas le sort pour autant. La vision de la faiblesse de son amie fut un serrement au cœur de trop. Le courroux qui était monté de manière progressive explosa soudain en lui en une bouffé brûlante de colère furieuse. Harry en fut presque aveuglé de rage.
« ARRETEZ ! »
L'explosion, en plus d'éclater en lui, parut se répercuter dans son exclamation haineuse et cogner contre les murs, faisant vibrer tout le cachot. Harry se sentit chanceler sur ses chambres, mais Malefoy père et fils et les trois Mangemorts tombèrent à la renverse avec un cri surpris. L'atmosphère fut palpable quelques interminables secondes, puis la tension se dissipa d'un coup. Harry eut l'impression de perdre toute énergie, comme s'il venait de courir des heures durant. Haletant, les membres lourds, il se laissa glisser au sol aux côtés de Ron, qui le détaillait d'un regard hébété.
« Qu'as-tu fais ? » dit-il, bouche bée.
« De quoi veux-tu parler ? » demanda Harry, la tête bourdonnante.
Ron demeura sans voix. Harry se concentra pour encrer ses yeux à ceux de son ami, mais sa vue se troublait, comme si ses lunettes ne servaient plus à rien. Il mit un certain temps à s'apercevoir que les quatre Mangemorts et Drago Malefoy l'observaient, interloqués, les yeux écarquillés, leurs capuches baissées. Il fut presque tenté de demander pourquoi ils le regardaient ainsi, mais il eut un léger étourdissement qui lui fit manquer un quart de seconde de la suite des événements. Lorsqu'il retrouva une vision précise, Hermione avait été détachée et reposait entre les bras de Ron, évanouie, le dos pressé contre son torse, la tête ballottant sur son épaule. Ron la berçait doucement, le visage enfoui dans ses cheveux, tout tremblant. Recouvrant aussitôt ses esprits, Harry se traîna jusqu'à ses amis enlacés, adossés au mur. Il passa un bras autour des épaules de Ron, et, de sa main libre, s'empara de celle inerte d'Hermione. Il éprouva un soulagement immense à la sentir encore chaude dans sa paume.
Ron calma ses sanglots, prit une profonde inspiration, puis releva la tête, les joues ruisselantes. Sans regarder Harry, il sourit. « Elle va bien » dit-il, le ton haché. « Elle est inconsciente, mais elle est vivante. C'est tout ce qui compte. Elle est vivante. »
Devant tant de détresse, Harry réprima ses propres pleurs. La poitrine d'Hermione montait et descendait au rythme incertain de sa respiration. Mais elle respirait. C'était tout ce qui importait, Ron avait raison. Il resserra ses doigts autour de ceux de son amie. Il voulut contempler un instant son visage pâle et croisa par inadvertance le regard de Ron. Ils détournèrent vite les yeux, guère désireux d'observer sa propre douleur dans l'expression de l'autre. Ron se cacha à nouveau dans la tignasse d'Hermione, reprenant ses lamentations.
« Merci » murmura Harry. Car Ron, en ne le regardant pas, permettait à Harry de laisser couler ses larmes sans que sa fierté ne soit entachée.
« De rien. » Ron entoura la taille d'Hermione et l'étreignit. « Je vais essayer de… de dormir un peu… Ca ne t'ennuie pas ? »
« Non, dors. Je vais rester éveillé pour… enfin, au cas où. »
Et ils se turent plusieurs minutes durant, peut-être une demi-heure ou une heure. Au bout d'un long moment, Harry s'efforça de rectifier la position de ses amis endormis pour qu'ils ne soient pas courbaturés à leur réveille. Il les observa quelques instants, puis, n'y tenant plus, se leva et fit les cent pas dans la cellule, incapable de demeurer immobile. De nouvelles larmes s'échappèrent de ses yeux, sillonnant ses joues qu'il devinait livides. Il avait envie de vomir. Ron et Hermione venaient de vivre les pires instants de leur vie, et ce, par sa faute. Mr. Malefoy avait cessé la torture pour le moment, mais Harry ne doutait pas qu'il reviendrait. Et peut-être pour s'en prendre à Ron, cette fois ; il n'aurait aucun scrupule à désobéir au Seigneur des Ténèbres sur ce point-là. Il songea alors avec horreur aux parents de Neville, torturés jusqu'à la folie, devenus des épaves au regard vague et vieillis prématurément. Il ne voulait pas qu'ils finissent leur existence ainsi, fous et le corps douloureux. Sans compter que Voldemort se ferait un devoir de les tuer lentement, sous les yeux de Harry, pour que la dernière chose qu'il contemple avant de mourir soit ses amis agonisants à petit feu. Sa nausée persistant, Harry ferma les yeux, crispa ses mâchoires et se cramponna aux barreaux afin de tenir sur ses jambes défaillantes.
Alors qu'il s'efforçait de refouler le dégoût qui l'envahissait, la porte du cachot s'ouvrit en grinçant, se referma, et des pas discrets descendirent les escaliers. Harry espéra qu'il ne s'agissait pas déjà des Mangemorts qui revenaient leur faire mal. Il avait assez du mal. Rien que le mot coinçait sa gorge, l'étouffait, alors que des images sordides emplissaient sa tête. Il ne rouvrit pas les paupières, guère impatient de découvrir qui s'aventurait à leur rencontre. Les pas s'immobilisèrent devant leur cellule, un froissement de vêtements bruissa dans le silence.
« Ca va ? » demanda une voix rauque. Harry se força à regarder son détenteur, son mal de cœur tiraillant ses entrailles. Drago Malefoy le fixait sans ciller, son expression froide bien mise en place, et ses cheveux blonds brillant à la lueur des torches accrochées au mur d'en face.
Harry lâcha les barreaux et passa sa main dans ses cheveux, les ébouriffant davantage. « J'ai envie de vomir » répondit-il.
Malefoy eut un sourire en coin mais, au grand étonnement de Harry, dépourvu de moquerie. « Je m'en doutais. Moi aussi j'étais sur le point de régurgiter mes tripes la première fois que j'ai vue mon père torturer quelqu'un. » Il enfonça sa main dans sa poche et en sortit un flacon contenant un liquide violet sombre. Il le glissa entre les barreaux, Harry s'en saisit. « Ca fera passer ta nausée. Et eux, comment vont-ils ? » Il désigna Ron et Hermione d'un signe de tête.
Harry fut tenté de lui demander depuis quand il s'en souciait, mais Malefoy paraissait s'inquiéter de manière sincère. « Hermione ne s'est pas réveillée depuis que vous êtes partis et Ron s'est endormi en la berçant. »
« Elle risque d'avoir mal à son réveil. » Malefoy prit un autre flacon, dont le nectar était bleu marine. « Faites-lui boire ça dès qu'elle ouvrira les yeux. Ca soulagera ses crampes. »
Harry demeura bouche bée un moment, les deux flacons dans les mains, puis les déposa délicatement au sol, près de ses amis. Mal à l'aise, il se gratta l'arrière de la tête. « C'est… gentil à toi. Merci. »
« De rien. » Malefoy s'assit par terre, s'appuyant aux barreaux. Harry prit place face à lui. Il l'intriguait. Comment Drago Malefoy qui, quelques temps auparavant, le narguait sur sa mort prochaine, pouvait-il se montrer soudain si concerné ? Quel événement avait-il réussi à le faire changer de camp au point d'aider son ennemi de toujours, Harry Potter, le survivant ? Harry eut alors une très grande envie de satisfaire sa curiosité et de questionner Malefoy pour qu'il se confie à lui. Mais avant qu'il ait pu concrétiser son initiative, Malefoy parla : « Ton tour de tout à l'heure était… pas mal. » Il paraissait tirailler entre l'acceptation de son admiration et son mépris coutumier en prononçant ces mots.
Harry fronça les sourcils. « Mon tour ? »
« Oui. Je ne savais pas que tu maîtrisais la magie sans baguette. Pour ne pas t'en être servi pour ouvrir cette fichue cellule ? »
« Je ne maîtrise pas la magie sans baguette. »
« Je t'en prie, Potter, pas à moi » fit Malefoy, souriant d'un air entendu. « Tu n'avais pas ta baguette lorsque mon père et ses copains sont tombés par terre. »
La surprise de Harry s'accrut soudain. « C'est moi qui ai fait ça ? »
« Evidemment, Potter, qu'est-ce que tu crois ? Ils ne se sont pas jetés au sol par plaisir. Et, si tu veux mon avis, mon père ne serait pas arrêté de torturer Granger juste parce qu'elle s'était évanouie. Il aurait trouvé un sortilège pour la réanimer, ou quelque chose dans le genre. Mais il a été effrayé par la puissance de ton sort. Ta petite copine te doit beaucoup. »
« Attends, attends » fit Harry, comprenant peu à peu. « Ca m'est déjà arrivé quelques fois. Lorsque j'ai peur ou que je suis très en colère, ma magie disjoncte. J'ai fait enfler ma tante comme un ballon et libéré un python, de cette façon. C'est de la magie sans baguette, ça ? »
« Selon toi ? Bien entendu que c'en est. Tu pourrais même être très doué. Mais tu es trop impulsif et irréfléchi, tu ne marches qu'à l'instinct. »
« Ca ressemble à un reproche. A quoi marches-tu, toi, Malefoy ? J'ignore si c'est à l'instinct, mais ne me fait pas croire que c'est à la réflexion. »
« Hilarant, Potter. Ton sens de l'humour régresse un peu plus chaque année, il me semble. De toute façon, je ne vois pas pourquoi je te parle de ça. J'étais juste venu vous apporter les antidotes et vous faire part des dernières nouvelles. »
Harry, reprenant aussitôt son sérieux, jeta un coup d'œil à Ron et à Hermione, enlacés contre le mur, toujours assoupis. « Je crois qu'ils ont besoin de sommeil. Dis-moi déjà ce que tu as découvert, je leur rapporterai à leur réveil. »
Malefoy s'installa de manière plus confortable contre les barreaux, croisant les chevilles. « J'ai dit à mon père que j'acceptais de porter la Marque des Ténèbres. » Harry dut sembler tout à fait estomaqué car Malefoy réprima un éclat de rire moqueur. « Du calme, Potter, nous serons partis avant qu'ils m'initient. »
« Crétin, va. Et alors, comment a réagi ton père ? »
« Il était très heureux. Non seulement il peut se venger de vous trois jusqu'à l'arrivée du Seigneur des Ténèbres mais, de surcroît, son fils désire le rejoindre dans son combat. Oui, il était fou de joie. Si fou, d'ailleurs, qu'il a trinqué plus que de raison en mon honneur. Par chance, nous étions seuls dans sa chambre privée, et nul n'a entendu ce qu'il m'a révélé. Crois-le ou non, mais je connais désormais le sort permettant d'ouvrir votre cellule. »
« Tu veux dire… ? » souffla Harry, sentant un soulagement étourdissant s'éprendre de lui.
Malefoy acquiesça d'un lent hochement de la tête. « En effet. Si le plan de Granger et le chemin indiqué sur le plan par Weasley sont bons, nous pourrons partir d'ici dès que nous le voudrons. »
A suivre…
Ouf, enfin terminé ! Il est long, celui-là, ne trouvez-vous pas ? En tout cas, j'espères que l'attente ne vous aura pas paru trop ennuyeuse et que ce chapitre sera à la hauteur de votre patience. Désolée, vraiment, d'avoir été si lente, mais mes profs sont insupportables. Ils nous surchargent de devoirs et de travaux écrits très compliqués. Faut vous en prendre à eux, ce sont les seuls responsables.
Sinon, Drago apparaît-il suffisamment à votre goût ? Si oui, j'en suis heureuse, si non, ne vous inquiétez pas : vous le retrouverez aussi arrogant et insupportable que d'ordinaire dans peu de temps.
Merci d'avoir lu !
Bye,
Sam Dreamangel
