Selphie451 : Ah, d'accord. Je ne connais pas encore assez l'anglais pour lire les HP en VO, je ne pouvais pas savoir. Mais ce que tu me dis-là me donne droit envie de tout savoir de la langue anglaise ! Encore merci pour ta remarque.
Des séquelles aux tortures, des morts ? Mais t'es une sadique, ma parole ! Lol, sérieusement, je ne sais pas. Je ne pense pas qu'Hermione souffrira de ce qu'elle a subi, en revanche, il risque d'avoir des morts. Mais pour comme tu l'entends, à mon avis. Si tu n'as pas compris, c'est que j'ai fait exprès !
Merci pour ta review !
Cara53 : Pardon, alors, pour ce malentendu !
Je suis contente que ma fic te plaise, merci !
Bye.
Kobar : Merci, c'est gentil ! Mon Repousse-Moldu t'a plu ? Lol, sympa ! Et Malefoy te fait penser à quelqu'un ? Me demande qui ?
Merci pour ta review !
surimigirl : T'es excellente, tu sais ça ? Je ne pense pas que ce soit si grave que ça… Par contre, j'ignore si ça se soigne.
Merci encore !
Funnygirl0531 : Chouette ! Ca fait toujours plaisir d'avoir de tes nouvelles !
Heureuse que le chapitre t'ait plu malgré le temps qu'il a fallu pour l'avoir. J'espère que tu pourras en dire autant de celui-ci. Oh, t'inquiète, y'en aura de la baston. J'adore la baston ! Surtout quand c'est Harry, Ron, Drago et Buffy qui se battent !
Merci, bye !
Ryan : Hola, t'as pas l'air convaincu ! Merci quand même pour le compliment – si c'est comme ça que je dois le prendre.
Bye.
Le Saut de l'Ange : Oh que c'est gentil ! Merci ! Drago correspond ? Alors c'est bon. Et, en effet, va y avoir des étincelles ! Lol, je suis tout impatiente de commencer à les écrire ! Et puis, je sais, je fais long. Mais, encore une fois, il faut s'en prendre à mes profs. Ils n'ont pas encore compris que lorsque l'on sort de l'école, on a autre chose à faire que des devoirs !
Merci !
Thealie : Ouais, Drago et Buffy… ça va être explosif, je te le garantie !
Merci pour la review !
Adaska : Ca t'a plu ? Génial, alors, je suis contente. Eh oui, ça continue à surprendre, mais Drago et Buffy vont bien finir ensemble ! Mais, si tu connais bien les deux univers, tu sais à quel point ils sont têtus l'un et l'autre. Ca va être drôle !
Merci encore !
Chapitre 14 : Il faut se contenter de découvrir, mais se garder d'expliquer
Harry ne s'aperçut qu'il était épuisé que lorsque Buffy referma la porte derrière eux. Ils avaient préféré marcher jusqu'à la résidence Summers, de crainte d'éveiller les soupçons des voisins et, ne voyant aucun vampire alentour, étaient restés aux aguets durant tout le trajet. Giles et Alex avaient tenu prêtes des armes sous leurs mentaux, Willow avait serré dans son poing une fiole luminescente, Buffy avait regardé autour d'elle d'un œil scrutateur, Ron et Hermione avaient progressé très proches l'un de l'autre, l'air soucieux, et Harry et Malefoy, fermant la marche, s'étaient efforcés d'être aussi éloignés que possible. La tension palpable, oppressante, de leur procession venait tout juste de retomber, affaissant leurs épaules.
Harry soupira de bien-être lorsqu'il jeta un coup d'œil circulaire autour de lui : toutes les lumières du rez-de-chaussée, du salon et de la salle à manger étaient allumées, la maison silencieuse. Buffy, Alex, Willow et Giles déposèrent leurs armes au pied de l'escalier, las, puis les débarrassèrent tous trois de leurs capes de Mangemort, les abandonnant de manière négligente au sol. Du coin de l'œil, Harry vit Malefoy passer une main dans ses cheveux ébouriffés dans une vaine tentative de les remettre en ordre. Il réprima un sourire.
« Ouf, quelle soirée ! » fit Willow. « Je ne suis pas mécontente de revenir à la maison. »
« Moi non plus » renchérit Alex en s'étirant. « Tu crois que Dawn a vraiment préparé un repas chaud ? Parce que ce ne serait pas de refus du tout. »
Buffy haussa les épaules, dénouant ses cheveux cendrés pour les laisser tomber sur ses épaules, libres. « Je n'en suis pas certaine. Elle a peut-être fait exprès de ne pas m'obéir, vu qu'elle n'était pas très satisfaite que nous partions sans elle. Tu imagines » ajouta-t-elle à l'adresse de Harry « ma sœur m'a fait une crise parce qu'elle ne pouvait pas venir se battre contre des vampires. Tu as une très mauvaise influence sur elle, Potter. »
Harry eut un sourire embarrassé. Il voyait tout à fait Dawn pousser des hauts-cris sur Buffy, les sourcils froncés, la mine renfrognée, les bras croisés. Il fut soudain pris d'une violente envie de la retrouver. « Eh bien, désolé » dit-il en remontant ses lunettes sur son nez. « Hem… où est-elle ? »
Il ne prit pas garde aux rires amusés que les autres étouffèrent autour de lui. « Dans la cuisine, sans doute » répondit Buffy.
Harry, le cœur battant, se tourna aussitôt dans cette direction. Incertain, il traversa la petite distance qui le séparait de la salle à manger, puis franchit le seuil de la porte ouverte. Des plats recouverts se trouvaient sur la cuisinière éteinte, des services et des ustensiles encore sales attendaient près de l'évier et… Dawn Summers étaient attablée, la tête posée sur le bois blanc, endormie. Harry s'avança, s'assit auprès d'elle et prit le temps de la dévisager, savourant les courbes de son visage. En rêve, elle était, certes, d'une beauté incomparable mais, en vrai, elle était à couper le souffle. N'y tenant plus, il tendit la main, écarta les mèches qui obstruaient son visage serein. Rêvait-elle de lui ? Harry sourit à cette idée. Il approcha son visage de celui de Dawn et lui embrassa le front du bout des lèvres. Elle émit un gémissement, fronça les sourcils, papillonna des paupières. Elle ouvrit des yeux confus, puis ses lèvres s'étirèrent.
« Harry ? » Sa voix était encore enrouée de sommeil. Elle se redressa, ses iris turquoise rivés sur lui. « Je ne rêve pas ? »
« Non. C'est vraiment moi. » Lui aussi avait une voix rauque et incertaine, mais c'était plus d'émotion que de fatigue.
Ils se détaillèrent d'un regard avide, émerveillé, heureux de se revoir enfin. Harry porta sa paume à la joue de Dawn, d'un geste tremblant, de crainte de la voir disparaître au premier contact. Mais, comme elle était toujours présente, souriante, le visage en feu, il ne put se contenir davantage. Etouffant un éclat de rire, il l'enlaça soudain, la pressant fort contre lui. Elle lui rendit son étreinte, son nez enfoui dans son cou. Il frissonna en sentant son souffle caresser sa nuque. Plongeant ses doigts dans ses longues mèches brunes, il coula son autre main le long de son dos. Elle serrait sa taille d'un bras et ses épaules de l'autre.
« Tu m'as manqué » murmura-t-elle. Son ton était faible et tremblotant.
« Toi aussi. Je t'aime. » Harry ponctua sa réponse d'un léger baiser sur sa tempe.
Ils demeurèrent ainsi durant un moment, se berçant d'un mouvement presque imperceptible, savourant la vraie chaleur de l'autre. Harry s'étonna de trouvent soudain leurs rencontres oniriques bien fades comparées à cet instant.
Il aurait pu la garder contre lui toute la nuit, mais l'on se racla la gorge derrière eux. Ils se séparèrent sans se presser, puis se tournèrent vers l'entrée de la salle à manger. Buffy, Alex, Willow, Giles, Ron, Hermione et Malefoy se tenaient dans l'embrasure de la porte, attendant qu'ils reprennent le cours de la réalité.
« On peut entrer ? » fit Buffy, un sourcil haussé. Harry et Dawn levèrent les yeux au ciel.
Sans attendre de réponse, ils vinrent prendre place autour de la table. Ils durent se serrer un peu, en raison de la présence supplémentaire de Malefoy, et Harry et Dawn se mirent épaule contre épaule sans rechigner. Ils se permirent même d'entrelacer leurs doigts sous la table, comme si de rien n'était. Willow s'était levée et disposait les quelques plats de pâtes et de viande hachée réchauffés devant eux, distribuant couverts et assiettes à tous. Ils ne se firent pas prier pour piocher dans les victuailles. Ce ne fut que lorsque Hermione après avoir servi Ron, conciliante, fit de même avec Malefoy que Dawn le remarqua. Elle l'observa d'un air interrogateur.
« Qui es-tu, toi ? » demanda-t-elle, surprise.
Il afficha son habituel sourire en coin et son regard narcissique. « Drago Malefoy » répondit-il. « C'est en partie grâce à moi que ton petit-ami et toi pourrez dormir ensemble ce soir. »
Dawn rougit en fronçant les sourcils. Harry, Ron et Hermione s'entreregardèrent de manière furtive : comme ils le craignaient, Malefoy, malgré son aide charitable, était toujours aussi insupportable. Il n'allait pas rendre leurs vacances très agréables.
« Je te prierais, Malefoy, de ne pas parler comme ça à ma petite sœur » intervint Buffy, sans daigner lever les yeux de son assiette pleine de pâtes, d'une voix menaçante.
Il sembla à Harry que son cher ennemi blêmit légèrement. « Ta sœur ? »
« Oui. D'ailleurs, je te serais gré de ne pas agacer toutes les personnes présentes à cette table si tu ne veux pas te retrouver dehors avec mon pied aux fesses. »
Harry perçut avec amusement qu'un duel intérieur se menait dans l'esprit de Malefoy. Il paraissait hésiter entre ne pas répondre, baisser les yeux et prendre une attitude humble, et répliquer à cet affront attentant à sa fierté, comme tout bon Malefoy. Au grand désarroi de Harry, Ron et Hermione, il choisit la deuxième alternative.
« Te décevrais-je beaucoup, Summers, si je te disais qu'il en faut plus pour me faire peur ? » fit-il, son sourire en coin la narguant d'un air hautain.
Buffy le lui rendit, le dardant d'un regard de défi. « Ca m'aurait plus déçu de ne pas t'entendre répondre, en fait. Qu'est-ce qu'il faut pour te faire peur, alors ? »
« Comme si j'allais te le dire. Je ne suis pas fou. »
« J'aurais cru pourtant. Coiffé comme ça, tu as tout l'air d'un dingue. »
Sa pique aurait pu ne susciter aucune hilarité si Malefoy n'avait pas machinalement tenté d'aplatir les épis qui hérissaient ses cheveux d'ordinaire si soignés. Harry s'étouffa avec la gorgée d'eau plate qu'il avalait. Il fut secoué d'un fou rire convulsif qui fit tressauter ses épaules en s'ajoutant à sa quinte de toux. Ron et Hermione, les larmes aux yeux, lui tapotèrent le dos pour l'aider à se remettre, mais ils riaient trop pour être efficaces. Buffy, Alex, Willow et Giles les observèrent d'un air incrédule, ne sachant s'ils devaient rire à leur tour ou s'inquiéter de leur santé mentale. Dawn, à l'évidence ravie de voir Harry s'esclaffer de la sorte, caressait sa main sous la table. Lorsque les trois amis se furent calmés, haletants, ils sourirent de toutes leurs dents à Malefoy, outragé, sans le moindre remord.
« Je ne voudrais pas jouer les rabat-joie » intervint Giles. Un infime étirement de lèvres trahissait son sérieux apparent. « mais je crois que nous avons à parler de choses importantes. »
Les autres lui répondirent par un profond soupir.
« Pitié, Giles ! » dit Alex. « Nous venons tout juste de rentrer. On ne peut pas s'accorder un petit répit ? »
« Désolé, Alex. Plus vite ce sera mis au point, pus vite nous pourrons retrouver nos chambres. »
« Qu'est-ce qui presse tant ? » demanda Willow, se resservant des pâtes.
« Ce que nous ferons demain. Si les Mangemorts sont entrés une fois dans la maison de la Tueuse, ils n'hésiteront pas à recommencer. J'aimerais donc que chacun se souvienne que Lord Voldemort a pour projet d'accroître ses pouvoirs ainsi que ceux de ses partisans grâce à la deuxième Bouche de l'enfer. Nous devons nous inquiéter activement et mettre un plan en œuvre pour l'en empêcher. D'ailleurs, ta présence est même une bonne chose » ajouta-t-il à l'adresse de Malefoy.
Celui-ci haussa un sourcil suspicieux. « Et pourquoi ça ? »
« Une aide supplémentaire pour les recherches que nous devons effectuer ne sera pas de refus. »
« Des recherches sur quoi, exactement ? »
« Nous t'expliquerons lorsque nous commencerons. De plus, il faut que vous repreniez les cours de magie et d'épées avec Willow et Buffy. » Harry et Ron figèrent leurs fourchettes à quelque distance de leurs bouches, épouvantés. Hermione, elle, parut fort satisfaite.
Malefoy éclata de rire. « Potter et Weasley, manier des épées ? J'ai hâte de voir ça ! » Il partit dans son hilarité sans le moindre embarras, s'attirant les regards courroucés de Harry, Ron et Hermione.
« Quant à moi, j'ai hâte de voir comment toi, tu t'en sortiras. Tu as tout à fait le physique d'un chevalier. » Buffy le regardait avec un sourire sournois.
Malefoy se tut aussitôt. « Tu plaisantes, n'est-ce pas ? »
« J'en ai l'air ? »
Giles l'interrompit avant qu'il ne proteste davantage. « Ce n'est pas le moment. Willow, il serait prudent que tu renforces et élargisses le sort de protection sur la maison. »
« Pas de problème. »
« Bien. Et, Buffy ? Pourrais-tu essayer de contacter Angel à Los Angeles ? Je doute que ce soit le cas, mais peut-être a-t-il quelques renseignements sur les propriétés de la seconde Bouche de l'enfer. »
Buffy acquiesça avec désinvolture. Harry se demanda si quelqu'un d'autre avait remarqué qu'elle était exagérée. « Bien sûr, il sera ravi. On ne s'est pas vu depuis la dernière apocalypse et je l'appelle pour savoir s'il n'a pas une idée pour en éviter une autre. »
« Ah, et questionne-le à propos des armes dont a parlés Dumbledore. Tu sais, l'arme de sorcier et celle de la Tueuse. »
« D'accord. »
« Très bien. » Giles retira ses lunettes, les essuya sur un pan de sa chemise et les remit sur son nez. Il avait l'air soudain exténué. « Je crois que je n'ai plus rien à dire. Je propose que nous finissions de manger et que nous préparions la salle de bain. Vous devez avoir envie de vous décrasser un peu. »
Harry, Ron, Hermione et Malefoy approuvèrent d'un vif mouvement de tête, se hâtant de terminer leur assiette. Willow débarrassa la table et Alex et elle entamèrent la vaisselle en bâillant. Buffy se leva, s'étirant de tout son long.
« Bon » dit-elle. « Je vous laisse décider de qui passe en premier à la salle de bain, je vais chercher des couvertures pour notre aimable invité. »
Malefoy croisa les bras, à l'évidence guère dupe quant à l'estime qu'il occupait dans le cœur de Buffy. « Je suppose que je dors sur le canapé ? »
« A ton avis ? »
« Sais-tu au moins qui je suis ? »
« Un fils de Mangemort qui ne possède rien d'autres que les vêtements qu'il a sur le dos qui ferait mieux de ne pas me chercher parce que je ne suis pas d'humeur du tout. »
Puis elle le dépassa pour gravir les escaliers. Ils entendirent la porte de sa chambre claquer à l'étage. Harry, Ron et Hermione quittèrent à leur tour la table, sourire aux lèvres, heureux d'enfin voir leur ennemi remis à sa place. Dawn tira un peu sur la main de Harry pour capter son attention. Il se stoppa devant les marches, faisant signe à ses amis de monter avant lui. Ron et Hermione opinèrent, entraînant de force Malefoy à leur suite. Dawn tenait toujours Harry d'une ferme poigne.
« Tu… Tu veux me dire quelque chose ? » demanda-t-il, maladroit, ignorant s'il osait succomber à la soudaine envie qu'il avait de l'embrasser.
Dawn porta sa main libre à son visage, et caressa sa joue du bout des doigts. Harry frissonna. « Non, rien » répondit-elle. « J'aimerais juste… Non, en fait, va te laver et rejoins-moi après. Nous avons plein de chose à nous dire. » Elle l'embrassa rapidement sur le nez et se sauva, écarlate, jusqu'à l'étage. Harry, interdit, se rendit devant la porte de la salle de bain. Malefoy et Ron encadraient le battant, chacun appuyé contre un côté du mur, se tournant le dos. Harry se posta auprès de Ron.
« Hermione est à l'intérieur ? » fit-il, désignant la porte.
« Oui. On a décidé de laisser l'honneur aux dames » répondit Ron.
« Tu as décidé, Weasley. Je n'ai pas eu mon mot à dire » se plaignit Malefoy sans les regarder.
« Eh bien, habitue-toi parce que ça sera comme ça durant un moment, Malefoy. » Leur animosité coutumière avait refait surface, comme le constatait Harry. Le danger étant passé, ils n'avaient plus la nécessité d'unir leurs forces ni de conserver une certaine entente. Ils pouvaient reprendre leurs anciens rapports, c'est-à-dire l'antipathie, le mépris, le dédain. Pourtant, il semblait à Harry que, en dépit des tensions qui demeuraient dans leurs voix lorsqu'ils s'adressaient la parole, il ne subsistait aucune haine entre Malefoy et eux trois. Ils avaient, lors de quelques jours, enduré le même calvaire, craint pour leurs vies, subi la menace des Mangemorts, et ils étaient parvenus à en ressortir en un seul morceau. Harry était bien placé pour savoir qu'il se tissait des liens lorsque l'on faisait certaines choses ensemble. Pour Ron, Hermione et lui, c'avait été d'abattre un troll ; Malefoy, qu'ils le veuillent ou non, était désormais lié à eux pour avoir été ne serait-ce qu'une fois de leur côté, et tout aussi vulnérable.
« Attends un peu que l'on soit de retour à Poudlard, tu verras ce qui se passera » menaça Malefoy, jetant un coup d'œil noir par-dessus son épaule.
Harry soupira. Bien entendu, cela n'empêchait pas les insultes de temps à autres.
Alors que Ron s'apprêtait à répliquer, la porte de la salle de bain s'ouvrit, laissant passer Hermione. Recouverte d'un peignoir blanc, ses cheveux trempés tombaient sur ses épaules et sa peau avait perdu de sa crasse et de sa lassitude.
« Je vous laisse la place, les garçons » dit-elle en se dirigeant vers sa chambre. Mais elle se retourna avant de franchir le seuil. « Au fait, Harry, Dawn nous a dit de te dire que tu dormiras avec elle. Dumbledore nous a fait parvenir nos affaires et Buffy et les autres ont rangé les tiennes dans la chambre de Dawn. Va savoir pourquoi… » ajouta-t-elle avec un sourire complice.
Harry le lui rendit en rougissant. « Merci. Bonne nuit. »
« Bonne nuit. » Puis elle ferma le battant derrière elle.
« Ca t'ennuie si je passe en premier ? » demanda Ron. Il paraissait soudain plus empressé.
« Non, pas du tout, vas-y. »
Ron s'enferma à son tour dans la pièce et, l'instant qui suivi, Harry et Malefoy perçurent le son de l'eau qui clapotait contre le carrelage de la douche. Ils se risquèrent à se regarder, puis détournèrent les yeux. Ne sachant comment briser le malaise ambiant, Harry opta pour la tactique de Ron et tourna le dos à Malefoy.
Se sentant bien plus détendu et propre que quelques minutes auparavant, Ron entra doucement dans la chambre qui leur était attribuée, de crainte de réveiller Hermione. Cependant, à son grand étonnement, elle était assise en tailleur sur le lit, le dos bien droit, coiffant sa chevelure humide. Un sourire involontaire se dessinant sur ses lèvres, Ron s'avança, prit place derrière Hermione, enserrant sa taille de ses bras et l'embrassant sur la nuque. Il la sentit frissonner et rire contre lui.
« Attends au moins que je finisse de me coiffer » fit-elle, le repoussant sans grande conviction.
« Donne-moi ta brosse, je vais le faire » répondit aussitôt Ron. Sans plus de cérémonie, il la lui prit des mains et entreprit de la passer dans ses mèches emmêlées, d'un mouvement lent et délicat. Il avait toujours rêvé se retrouver dans une telle situation, fantasme innocent qu'il avait cru ne jamais voir réalisé en se faisant emprisonner chez les Mangemorts. Tressaillant, il chassa vite cette sombre idée de son esprit. Ils s'étaient échappés, étaient en vie, désormais. Il n'avait plus à s'inquiéter.
Ron poursuivit sa tâche en silence, savourant chaque va-et-vient dans les cheveux mouillés qui glissaient entre ses doigts. Le corps d'Hermione tout contre le sien l'emplissait d'une douce félicité ainsi que d'une chaleur agréable. Sans interrompre son geste machinal, il coula sa main libre le long de son dos, la passa sur son ventre et le caressa délicatement, se délectant du soupir de satisfaction qui échappa à Hermione. Elle posa sa propre main contre celle de Ron, les entrelaçant, et entama un léger bercement, entraînant Ron à sa cadence. Il renonça alors à démêler les boucles de son aimée et se contenta de fermer les yeux pour mieux percevoir la mélodie de son souffle régulier.
« Ron ? » murmura-t-elle soudain.
« Oui, Hermione ? »
« Tu sais, j'ai vraiment cru que j'allais mourir, lorsque Lucius Malefoy m'a torturée » déclara-t-elle sur le même ton, d'une seule traite.
Ron se tendit. Lui aussi l'avait cru et il répugnait à se remémorer le sentiment de dévastation qui avait transpercé sa poitrine à cette simple idée. « Mais c'est terminé, maintenant. » Il ignorait s'il avait prononcé ces paroles pour la réconforter, elle, ou lui-même.
« Oui, oui, c'est vrai… » Sa voix était basse et incertaine. Ron appliqua une petite pression sur sa main pour l'encourager à reprendre. « C'est d'autant plus idiot de ressasser tout ça, mais… Sais-tu à quoi j'ai pensé pendant qu'il m'assénait le Doloris ? »
Ron serra davantage Hermione contre lui, comme pour la protéger d'une menace invisible. Il sentit les gouttelettes fraîches qui subsistaient dans ses cheveux passer à travers sa chemise propre. « Non. Qu'est-ce que c'était ? »
« J'ai pensé que je voulais, avant de mourir, paresser une dernière après-midi au bord du lac de Poudlard avec Harry et toi. C'aurait été vraiment horrible de partir sans vivre ça encore une fois. Et puis… » Elle s'interrompit, hésitante.
« Et puis… ? »
« Je me suis dit que… qu'il me serait insupportable de quitter cette terre sans… sans avoir… Tu vois ? »
« Non, pas vraiment. »
Hermione prit une profonde inspiration. « Je ne voulais pas mourir sans… avoir fait l'amour avec toi. »
Ses mots eurent l'effet d'une bombe. Ron sentit sa gorge se nouer et un léger étourdissement tourna dans sa tête. « Pardon ? » fit-il d'une voix étranglée.
Hermione se détacha de leur étreinte, s'agenouillant sur le matelas afin de lui faire face. Elle dévisageait Ron, interloqué, d'un air on ne peut plus sérieux. « Je suis prête à faire l'amour avec toi, Ron. Je t'aime et je suis certaine de mes sentiments. »
Ron s'efforça d'assimiler ses paroles, de rassembler ses idées, puis de retrouver sa voix, perdus dans les méandres de son incrédulité. « Je… Je… » Ce n'était pas tout à fait ça.
Hermione parut anxieuse. « Tu… n'en as pas envie ? »
« Non ! Non, ce n'est pas cela ! » s'empressa de répondre Ron. « Ne vas surtout pas croire que je ne te désire pas. C'est juste que… En as-tu vraiment envie, toi ? » Voilà, c'était déjà mieux.
« Bien entendu, je viens de te le dire. »
« Je sais… Mais… » Comment lui faire comprendre ce à quoi il songeait ? Et sans la blesser, de surcroît ? « Je pense que… »
« Que quoi ? »
« Que c'est parce que nous avons failli mourir que tu veux le faire. Tu veux le faire avant qu'il ne soit trop tard. Mais nous avons tout le temps pour ça, nous ne sommes pas obligés de… de passer à l'acte à cause de notre enlèvement. Je ne… ne voudrais pas profiter de ta faiblesse, Hermione. J'aimerais que nous le fassions parce que nous en avons envie tous les deux et pas parce que nous avons l'impression que le temps presse. Tu comprends ? »
Hermione l'avait écouté jusqu'au bout et, une fois terminé son monologue, lui sourit en secouant la tête. Ron fronça les sourcils. « Quoi ? »
Elle eut un petit rire. « Ron… Tu peux me croire, ce n'est pas d'avoir passé plusieurs jours dans un cachot glacial qui m'a donné envie de le faire. » Elle rougit un peu, replaçant une mèche humide derrière son oreille. Ron réprima un sourire. « Je… » reprit-elle « j'y avais déjà songé bien avant. En revanche, c'est cette proximité avec la mort qui m'a fait comprendre que j'étais prête. Et je le suis vraiment, Ron. » Hermione encra ses yeux aux siens, cherchant à le persuader de sa sincérité. Il en fut bouleversé. Cela faisait cinq ans qu'ils se connaissaient en tant qu'amis certes, mais en tant que couple, cela ne remontait pas à plus de trois mois. Hermione et lui avaient appris à découvrir le corps de l'autre tout en douceur, avec une osmose et une tendresse émerveillée. Ron avait envisagé la possibilité qu'un jour ils franchiraient le pas, mais s'était imaginé devoir le proposer lui-même à Hermione et attendre qu'elle ait accepté l'idée. Cependant, elle venait de lui annoncer qu'elle le voulait depuis un bon moment. Elle s'offrait à lui en toute confiance, avec le véritable désir de concrétiser leur amour. Il la trouva soudain magnifique. Déglutissant, Ron porta sa main derrière la nuque d'Hermione et captura ses lèvres en un baiser langoureux. Elle y répondit avec entrain.
« Dans ce cas » murmura-t-il lorsqu'ils se furent séparés « préviens-moi quand tu le voudras. »
Hermione acquiesça distraitement, enlaçant Ron et promenant ses mains sur son torse. Il la repoussa un peu, avant qu'il ne perde tout à fait la raison. « Tout de suite ? » demanda-t-il, étonné.
Hermione éclata de rire. « Mais non, voyons. C'est juste… je crois que nous méritons un peu détente après ce que nous avons vécu, pas toi ? »
Ron approuva d'un vif mouvement de tête. Alors qu'ils s'allongeaient sur le lit, Hermione s'empara à tâtons de sa baguette magique et lança un sort de fermeture ainsi que d'insonorisation à la pièce.
Harry, séchant ses cheveux d'un linge, referma la porte de la salle de bain derrière lui. L'eau chaude avait lavé la crasse et la poussière incrustées dans sa peau et avait détendu ses épaules raides. Il était épuisé. Il n'avait pas d'autre envie que celle de s'endormir et ne se réveiller que plusieurs jours plus tard. Alors seulement il se souvint qu'il passait la nuit avec Dawn, et toute fatigue le quitta. Il était impatient de retrouver sa chambre, mais, lorsqu'il s'apprêta à s'y rendre, il aperçut Malefoy, adossé au mur, à côté de la porte de la salle de bain. Il somnolait assis, la tête ballottant sur sa poitrine. Ne pouvant résister à la tentation, Harry lui asséna un petit coup de pied dans les côtes. Il s'éveilla en sursaut, regardant en tous sens d'un air égaré.
« Que… quoi ? » balbutia-t-il.
« On a sommeil, Malefoy ? » fit Harry avec un sourire railleur. Qu'il était bon de retrouver les vieilles habitudes !
Malefoy se reprit instantanément, le foudroyant du regard. « Tu prends tellement de temps à te pomponner que je n'ai rien trouvé de mieux à faire pour m'occuper. »
Harry, loin de s'offenser, élargit son sourire. « Et en plus tu es irascible au réveil ! Les petits-déjeuners promettent d'être joyeux ! »
« Crétin » grommela Malefoy. « C'est bon, je peux aller me doucher ? »
« Mais oui, va te pomponner. » Il sentait très gai, tout à coup.
« Eh, Potter ! » l'interpella Malefoy alors qu'il reprenait sa route. « Quelles sont les relations entre Weasley et Granger ? »
Harry se tourna vers lui. « Pardon ? » Il ne comprenait pas ce qu'il voulait dire.
« Weasley et Granger ? Ils sont toujours amis ? »
« Oui, bien sûr. »
« Ils se disputent toujours autant ? »
« Heu… un peu moins que d'habitude, ces derniers temps. Mais ils continuent, oui. Pourquoi ça ? »
Malefoy le scruta d'un œil étrange. Harry ne sut identifier de manière exacte ce qu'il signifiait. « Lorsque je suis venu vous prévenir de l'arrivée de mon père, ils étaient… dans une drôle de position. Mais je ne sais pas ce qu'ils faisaient avant que je n'arrive. » Puis, sans ajouter un mot, il entra dans la salle de bain, verrouillant la porte derrière lui.
Harry réfléchit un instant à ses paroles, se demandant s'il se moquait de lui ou s'il avait vraiment vu Ron et Hermione dans une situation gênante. Cela voudrait dire que ses deux meilleurs amis lui cachaient quelque chose… Aussitôt, il repoussa cette pensée. Non, ils avaient dépassé le stade des cachotteries. Certes, il leur avait dissimulé l'existence de la prophétie, mais ce n'était pas le même genre de secret. Leur amitié était trop intime pour que des futilités de cet ordre subsistent entre eux. Non, Malefoy, comme d'ordinaire, rusait pour les embrouiller. Harry haussa les épaules, s'avança à nouveau vers sa chambre, puis se ravisa soudain. Il se dirigea alors vers celle de Ron et Hermione et posa son oreille contre le battant. Aucun son n'en provenait. Il voulut tourner la poignée, la porte demeura close. Cela ne voulait peut-être rien dire. Peut-être voulaient-ils dormir sans que nul ne vienne les déranger. Oui, c'était sans doute cela.
S'efforçant de chasser ses songes troublants, ils se détourna de leur chambre pour enfin se planter devant celle qu'il partageait désormais avec Dawn. Il prit une petite inspiration, et ouvrit la porte.
La pièce n'était éclairée que par la lampe de chevet. Les rideaux blancs étaient tirés sur les fenêtres et, dans un coin, il remarqua sa grosse malle de Poudlard, ouverte mais vide. Il ne s'en formalisa pas, la présence de Dawn effaçant tout le reste. Elle était assise contre la tête de lit, vêtue de sa chemise de nuit blanche. Elle le regarda et lui sourit chaleureusement lorsqu'il entra. Harry laissa tomber le linge au sol. Il s'approcha, puis s'installa auprès d'elle, son épaule effleurant à peine la sienne. Il mourait d'envie de l'enlacer, l'embrasser, la caresser pour de vrai, sentir sa véritable douceur et pas celle onirique qu'il avait touchée dans ses rêves. Mais il ne devait pas précipiter les événements. Hormis leur premier baiser guidé par leurs pulsions, ils n'avaient pas eu de véritables instants à eux. Cela devait se savourer.
Dawn fit le premier pas : elle glissa sa main entre la sienne et la serra, le frôlant de son pouce. Harry frissonna en lui rendant son étreinte. Elle s'éclaircit la gorge.
« Je suis heureuse que tu sois de retour » dit-elle sans le regarder. Mais, du coin de l'œil, il nota son sourire. « Je te l'aurais bien dit tout à l'heure, mais il y avait les autres… »
« Oui, je comprends. C'est mieux, maintenant… maintenant que nous sommes seuls. » Il eut une petite incertitude quant au choix de ses mots ; peut-être y verrait-elle un sous-entendu déplacé.
« Je trouve aussi. » Elle avait répondu avec un léger gloussement. Ils échangèrent alors leur premier regard depuis qu'il était entré. Harry rougit et sentit son cœur doubler d'ardeur.
Un silence agréable prit place entre eux. Harry aurait voulu dire des centaines de choses à Dawn, mais demeurer muet lui convenait bien aussi. D'une certaine manière, il avait l'impression qu'avoir partagé ses rêves avec elle avait tissé un lien entre eux deux. Un lien invisible, peut-être même était-ce lui qui s'imaginait tout cela. Pourtant, comment expliquer le fait qu'il lui paraissait transmettre autant d'émotion à Dawn que s'il parlait ? C'était étrange, mais pas déplaisant pour autant.
« Harry ? » souffla soudain Dawn, comme si elle craignait de briser le silence.
« Oui ? »
« Je t'aime. Tu peux éteindre la lumière, j'ai sommeil. »
Harry dut s'accorder un instant avant de pourvoir acquiescer et de s'exécuter. Une fois la pièce plongée dans l'obscurité, Dawn se glissa sous les couvertes. Il l'imita. Elle se blottit contre lui, il entoura ses épaules de ses bras.
« Combien de temps crois-tu que Buffy nous laissent dormir ensemble ? » demanda-t-il, un rire dans la voix.
Dawn rit à son tour, et Harry s'aperçut soudain qu'elle lui avait beaucoup plus manqué que ce qu'il avait pensé. « Pas longtemps si elle nous trouve comme ça demain. »
« Elle ne me fait plus peur. »
« Plus peur ? Ca veut dire qu'elle te faisait peur ? »
« Eh bien, elle est quand même la Tueuse. Je ne crois pas que ce soit prudent d'être en désaccord avec elle. »
Harry et Dawn se laissèrent aller à cette légère hilarité. Mais, bientôt, tandis que leur discussion s'effilochait au point de devenir quelques paroles dénuées de sens, la peur, l'angoisse et l'épuisement des derniers jours les rattrapèrent. Toujours aussi étroitement enlacés, s'imprégnant de la présence de l'autre, ils sombrèrent peu à peu dans le sommeil.
« Je t'aime » murmura Harry avant de retrouver ses rêves.
Dawn esquissa un mince sourire en l'y rejoignant.
Buffy déposa les affaires de nuit qu'elle avait préparées pour Malefoy sur le canapé, puis se rendit dans la salle à manger, s'attablant auprès de Giles. Willow et Alex achevaient tout juste la vaisselle, et s'installaient à leur tour avec leurs compagnons. Tous paraissaient exténués et n'aspirer qu'à dormir. Buffy se doutait qu'elle ne devait guère avoir meilleure allure.
Alex s'étira de tout son long en bâillant bruyamment. « Qui avait espéré s'ennuyer à Derry ? » fit-il, croisant ses doigts derrière sa tête.
Buffy, Willow et Giles levèrent l'index d'un même mouvement. « Malheureusement, je crois que nous espoirs étaient vains » dit Willow avec un sourire contrit.
« Je le crains aussi » renchérit Giles, frottant ses yeux derrière ses lunettes. « Nous n'aurons jamais droit à notre retraite, j'imagine. »
« Allons, ça pourrait être pire » dit Alex, s'efforçant d'encourager les troupes.
« C'est vrai ; cette fois, ce n'est même pas une apocalypse que nous combattons, seulement le mage noir le plus puissant de l'empire britannique. » Buffy se mit à jouer distraitement avec l'une de ses mèches. Elle poussa un soupir désemparé. « Je suppose que nous avons du pain sur la planche. »
« Oh oui, et pas qu'un peu » acquiesça Giles. « La venue de Voldemort est imminente, et nous savons qu'il ne sera qu'à quelques pâtés de maisons d'ici. Sans oublier que les Mangemorts et les vampires déjà sur place risquent de nous envoyer des attaques en guise de représailles. Ils ne doivent pas apprécier le fait que les prisonniers de leur maître se soient enfuis de la sorte, avec l'aide de l'un des leurs, qui plus est. Nous devrons préparer ces jeunes gens. »
« Ne vous en faites pas trop, Giles » dit Alex avec un geste désinvolte. « Nous avions leur âge lorsque nous avons repoussé notre premier ennemi, le Maître. Eux en plus sont des sorciers ; ça ne devrait pas poser trop de problèmes. »
« D'ailleurs » intervint Buffy sous le coup d'une idée subite « je ne vois pas pourquoi nous devrions faire face seuls à Voldemort. Il faudrait que nous prévenions les tueuses Potentielles ainsi que les membres de l'Ordre du Phénix ; ce devrait suffisant pour le vaincre, non ? »
« Oui, sans doute, mais… » Buffy, Alex et Giles portèrent leur attention sur Willow, qui triturait la manche de son chemisier d'un air embarrassé. « Hem, en fait, j'ai oublié de vous parler de quelque chose. Vous savez, avec toute cette agitation, je n'ai… »
« De quoi s'agit-il, Willow ? » demanda Alex, semblant soudain grave.
Willow s'éclaircit la gorge. « Pendant que vous faisiez des recherches et que Dawn se remettait du sortilège onirique, j'ai voulu savoir ce que devenait le professeur Lupin. Il ne nous avait pas contactés depuis la dernière fois et nous n'avions aucune nouvelle de Dumbledore qui, pourtant, aurait dû être fou d'inquiétude pour Harry, Ron et Hermione. Alors j'ai cherché quel était le moyen de communication le plus répandu et efficace des sorciers. Mais lorsque j'ai voulu essayer, la Cheminette n'a pas fonctionné. J'ai donc décidé de recourir au hibou mais, avant que je n'envoie le message, un grand duc est arrivé. C'était quand vous prépariez le dîner de Dawn, je crois. La lettre de Dumbledore disait que Derry avait… hum, été isolé par les Mangemorts. Selon lui, toute personne étant d'origine magique ne peut désormais franchir l'enceinte de la ville. Ainsi, aucun transplanage, Portoloin ou poudre de Cheminette n'est utilisable. Dumbledore pense que des espions de Voldemort ont infiltré le Ministère et ont coupé tout Derry du circuit de communication magique. Nous… nous devrons donc nous débrouiller sans l'Ordre, ni les Potentielles. » Le visage écarlate, elle paraissait fort mal à l'aise.
« Et ce n'est que maintenant que tu nous le dis ! » s'exclama Giles.
« Je suis désolée » se lamenta Willow. « Je n'y ai plus pensé. »
« Ce n'est pas si grave, Giles » dit Buffy. Il lui semblait qu'un grand poids pesait sur ses épaules. « Ca veut juste dire que nous commencerons à apprendre le maniement des armes à Harry, Ron, Hermione et Malefoy dès demain après-midi. »
En chœur, Buffy, Alex, Willow et Giles se calèrent au fond de leur chaise, prenant une profonde inspiration.
« Bon, je crois que je vais aller me coucher » dit Alex en se levant.
« Oui, moi aussi. La journée a été longue. » Willow et Giles l'imitèrent. « Tu ne viens pas, Buffy ? » demanda Giles alors qu'ils quittaient la pièce.
« Dans un instant. Je vais encore montrer l'endroit où il va dormir à Malefoy. »
« Bonne nuit, dans ce cas. »
« Bonne nuit, vous trois. »
Buffy les entendit gravir les marches d'un pas pesant, échanger quelques paroles à voix basses une fois à l'étage, puis claquer les portes derrière eux. Elle mourait d'envie de suivre leur exemple, mais elle devait encore parler à Malefoy, ce petit imbécile, arrogant, impudent, insupportable… Elle avait du mal à croire qu'un jeune homme aussi exécrable ait pu aider Harry, Ron et Hermione à s'échapper de leur prison. Cependant, selon ce qu'elle avait compris, il n'était pas non plus du côté des Mangemorts. Il avait été contraint de vivre entre les murs souterrains de l'usine contre son gré. Il avait donc été presque autant maltraité que leurs amis. Peut-être devrait-elle se forcer à se montrer davantage courtoise avec lui…
Buffy chassa cette idée en secouant la tête, un sourire en coin étirant ses lèvres. Drago Malefoy avait beau être dans leur camp, il ne paraissait pas être ami avec Harry, Ron et Hermione. D'ailleurs, il n'était guère plus aimable avec elle ou les autres. Oh, elle n'allait pas le mettre dehors – il avait droit à une certaine protection – mais s'il ne leur accordait pas du respect, elle n'avait pas à le considérer mieux de son côté.
Un nouveau claquement de porte retentit en haut de l'escalier, un pas étouffé descendit les marches avec précaution. Buffy se leva en passant une main dans ses cheveux, et sortit de la salle à manger pour se rendre au salon.
« EH ! »
Buffy sentit son visage prendre feu et s'empressa de détourner les yeux. Malefoy, outré, n'était recouvert que d'une serviette, qu'il venait de resserrer autour de sa taille. Buffy avait pénétré dans la pièce au moment où il s'apprêtait à la retirer pour enfiler son pyjama. Désormais assurée qu'il la garderait sur lui, elle se permit de reporter son attention sur lui. La chaleur de ses joues s'accentua, sa gorge se noua un instant. Le torse de Malefoy était pâle, glabre, et encore ruisselant de l'eau de la douche. S'efforçant de dissimuler son embarras – et notant au passage que la fine musculature du jeune homme était forte agréable à la vue – Buffy décida d'afficher un air agacé.
« Je t'en prie, ne joue pas au pudique » fit-elle en levant les yeux au ciel.
Malefoy reprit aussitôt contenance, au grand dam de Buffy. « Oh, mais je ne suis pas pudique, tu m'as juste surpris. »
« Tu n'as qu'à ne pas te déshabiller au milieu du salon. »
« Je croyais que tout le monde dormait. » Son sourire narquois s'élargit. « Mais apparemment, tu m'as attendu, Summers. »
« Ne te fais pas d'illusions, Malefoy. Figure-toi que j'ai quelques petites choses à te dire avant de te laisser seul ici. »
« Comme c'est gentil ! »
« Tu dormiras sur ce canapé durant tout ton séjour ici. Et ne te crois pas dans un hôtel. Tu participeras au ménage, aux recherches, aux entraînements, et tout le reste. Tu as d'ailleurs intérêt à te monter sympathique et vivable. Si tu t'avises d'importuner quiconque dans cette maison, tu auras affaire à moi. Compris, Malefoy ? »
« Oui » répondit-il simplement, son insupportable sourire toujours accroché aux lèvres. « Seulement » ajouta-t-il alors qu'elle tournait les talons « je paris que, d'ici deux semaines, je ne dormirai plus sur le canapé, mais dans ton lit. »
Buffy se figea. D'ordinaire, elle l'aurait soit ignoré en toute beauté, avec un dédain royal ; soit rabroué en lui rappelant qu'il n'était pas entré dans leur vie que depuis quelques heures ; soit frappé pour lui démontrer quel effet faisait la dignité d'une Tueuse. Pourtant, Buffy ne sut pourquoi, elle préféra marcher dans son jeu. Il y avait dans ses yeux gris et son expression hautaine une lueur de défi qui lui plaisait tout particulièrement. Elle croisa les bras sur sa poitrine et haussa un sourcil. « Vraiment » fit-elle. « Et qu'est-ce qui te fais dire ça ? »
Malefoy eut un bref rire. « Si tu crois que je n'ai pas remarqué de quelle façon tu viens de me regarder… »
Buffy ne prit pas garde au feu qui venait d'embraser son visage et son ventre. « Tu prends tes rêves pour des réalités. Je ne vois pas pourquoi je m'intéresserais à un gamin de ton espèce. »
« Oh, j'ai beaucoup plus d'expérience que tu ne le penses. Alors ? »
« Alors quoi ? »
« Tu me donnes deux semaines pour m'introduire dans tes draps ? »
Buffy laissa échapper un rire amusé, comme s'il venait de faire une bonne plaisanterie. Toutefois, il s'agissait plutôt d'hilarité nerveuse. « Je tiens le pari. Mais ne viens pas pleurer quand tu verras que tu ne me fais aucun effet. »
Malefoy eut une expression étrange. « On verra. »
Buffy secoua la tête, puis se dirigea vers la sortie, assimilant peu à peu le défi stupide qu'elle venait d'accepter Malefoy.
« Eh, Summers » dit-il.
« Quoi, encore ? »
Il semblait avoir repris un peu de son sérieux. « Merci de m'accueillir chez toi. »
Buffy chercha dans ses traits la moindre nuance de raillerie, mais ne trouva que de la sincérité. Cela paraissait tout à fait insolite, après le bref échange qu'ils venaient d'avoir. « De rien. »
Ce soir-là, Buffy se coucha avec une affreuse migraine.
A suivre…
Bon, je sais, j'ai mis beaucoup de temps pour pondre un chapitre moyen. Mais il est important pour la suite (le dernier bout est d'ailleurs assez explicite, non ?) Je sais pas vous, mais, personnellement, je sens que je vais m'amuser comme une folle !
A bientôt,
Sam Dreamangel
