Chapitre 15 : Comme l'on fait son lit, l'on se couche

Le soleil éclatant illumine le jardin de toute sa splendeur. Une fontaine de marbre blanc claironne et scintille. Le grand saule sous lequel il est allongé ondule au rythme lent de la brise. Tournant un coquelicot écarlate entre ses doigts, les yeux mi-clos, il esquisse un fin sourire pensif, perdu dans des songes qui semblent fort agréables. Elle sourit à son tour alors qu'elle l'épie, dissimulée par un bosquet piqueté de roses rouges et blanches. Elle le trouve plus beau que jamais, l'air absorbé, vêtu de soie bleue et ample, pieds nus. N'y tenant plus, elle sort de sa cachette, se révélant à son regard.

Il abaisse aussitôt sa main, délaissant le coquelicot, et lève la tête dans sa direction. Il déglutit, les joues embrasées. « Bonjour… » murmure-t-il comme si le souffle venait à lui manquer.

« Bonjour… » répond-elle à son tour. Ne pouvant soutenir son regard scrutateur, elle désigne sa robe. « Cela te plaît-il ? »

« Oui. Cela me plaît beaucoup. » Il s'approche d'un pas lent. Arrivé à sa hauteur, il porte ses doigts à son visage, effleurant sa tempe à sa gorge. Il avance son visage vers le sien, elle ferme ses paupières. « Tu me plaît beaucoup, toi aussi » souffle-t-il à quelque distance de ses lèvres, avant d'y déposer les siennes.


Harry se réveilla en papillonnant des paupières, confus de se retrouver dans la chambre de Dawn plutôt que dans un jardin ensoleillé en sa compagnie. Cependant, il ne regretta en rien son rêve lorsqu'il s'aperçut qu'il était étendu dans un lit chaud et confortable, tout proche de Dawn, leurs mains enlacées devant leurs visages. Il sourit et savoura la vision de la figure sereine de son aimée. Mais elle s'éveilla bien vite à son tour, plissant ses yeux bouffis de sommeil. Elle parut ravie de rencontrer les iris émeraude de Harry.

« Bien dormi ? » demanda-t-il d'une voix douce.

Dawn acquiesça d'un mouvement de tête paresseux. Elle bâilla, frotta son visage, puis, enfin, embrassa Harry d'un baiser aussi léger que des ailes de papillon. Harry l'approfondit lorsqu'elle tenta de se reculer. Gardant leurs mains serrées, il coula son autre le long du flan de Dawn, alors qu'elle glissait ses doigts dans ses cheveux embroussaillés. Hormis le baiser humide et poisseux qu'il avait échangé avec Cho Chang, Harry n'était pas vraiment expérimenté en ce genre de choses. Certes, Dawn et lui s'étaient embrassés à maintes reprises durant leurs rencontres oniriques, sans oublier leur premier baiser fiévreux dérobé dans la cuisine. Mais cela n'avait rien à voir avec ce qu'il se déroulait en ce moment. Dawn, encore presque alanguie de fatigue, pressée contre lui, l'emplissant de chaleur, de bien-être, accélérant la cadence de son cœur, faisait naître en lui des sensations tout à fait différentes. Intrigantes, même. Pourtant, il ne se sentait pas désarçonné. Ce qu'il devait faire lui venait de manière instinctive, au fur et à mesure de ses gestes. Il était à l'aise, à sa place, là, dans les bras de Dawn. D'ailleurs, elle aussi paraissait sûre d'elle. Il ne se doutait pas qu'elle détiendrait tant de ferveur à une heure si matinale. Alors, sans trop réfléchir, il l'enlaça de manière davantage étroite, glissant l'une de ses jambes entre les siennes. Elle ne fit aucun mouvement pour se soustraire à son étreinte, répondant avec autant d'ardeur. Et il lui parut tout naturel de passer sa langue entre les lèvres entrouvertes de Dawn.

Ils finirent par rompre leur baiser de plus en plus fougueux, presque à contrecœur. Dawn enfouit son nez dans le cou de Harry, leurs doigts entrecroisés entre leurs corps, leurs jambes enlacées. Harry était si bien installé qu'il aurait été capable de s'assoupir à nouveau.

« Et toi, as-tu bien dormi ? » demanda Dawn, la voix rauque. Après tout, il s'agissait des premiers mots qu'elle prononçait de la journée.

Harry eut un petit rire. « Oui, bien aussi. J'ai rêvé de toi. »

« Ah, comme moi. » Elle sépara leurs mains afin de pouvoir s'approcher davantage de lui. « Nous étions dans une sorte de jardin, plein de fleur et de petits oiseaux qui gazouillent. Il y avait même une fontaine. Je crois que tu étais habillé en bleu et nous nous embrassions sous le soleil… C'était assez niais, en fait. » Elle releva les yeux. « Je préfère cette situation-ci. »

Mais Harry s'était plongé dans ses pensées. La description qu'elle avait donnée de son rêve ressemblait de façon troublante au sien. Des idées aussi absurdes qu'improbables se bousculaient dans sa tête. Ce n'était pas la première fois qu'ils faisaient des rêves étranges, trop précis ou trop liés aux personnes qu'ils côtoyaient. Il était soudain persuadé que tout avait un rapport, quelque chose qui reliait ses autres songes. Mais il n'était pas fait pour les conjonctures hasardeuses ; cela, c'était le domaine d'Hermione.

« Harry, ça va ? » Il porta son regard sur Dawn qui le dévisageait, l'air perplexe. Harry lui sourit, chassant les idées farfelues qui germaient dans son esprit. Cette histoire de rêve pouvait attendre.

« Oui, bien sûr. Ce n'est rien. » Il coupa court à ses inquiétudes d'un nouveau baiser, plus renversant que le précédent, plus assuré, sans doute. Harry se laissa emporter, délaissant ses vaines spéculations. Dawn parut être de son avis, tenant compte de son enthousiasme à lui répondre.

Mais leur instant de plénitude fut interrompu par trois coups vifs frappés à la porte. Harry et Dawn se séparèrent à regret.

« Harry, Dawn ? » fit la voix d'Hermione, étouffée par le battant de bois. « Vous êtes réveillés ? »

Ces derniers s'entreregardèrent, se consultant des yeux. « Que fait-on ? » demanda Harry, entortillant les mèches de cheveux de Dawn entre ses doigts.

« On se fait passer pour mort et on reste ici » répondit-elle, soupirant de d'aise.

Seulement, Ron était de mèche avec son amie, et ils semblaient bien décidés à les faire sortir de la chambre. « Je sais que vous n'êtes plus endormis, ne nous prenez pas pour des idiots. Le petit-déjeuner est prêt. » Ne constatant pas plus de réaction qu'auparavant, il ajouta, un soupçon d'amusement anticipé dans le timbre : « Si vous ne vous montrez pas bientôt en bas, Buffy viendra elle-même voir ce que vous fabriquez. J'espère pour vous que vous êtes encore habillés, parce qu'elle a vraiment l'air de mauvaise humeur, ce matin. »

Harry et Dawn poussèrent en chœur un gémissement désespéré. Là, il s'agissait d'un argument non négligeable. Ils se redressèrent dans le lit, s'étirèrent, Dawn enfila une robe de chambre, puis ils consentirent enfin à sortir de la pièce. Ron et Hermione, une expression goguenarde des plus irritantes peinte sur leurs traits, les attendaient sur le seuil.

« Ce n'est pas trop tôt » dit Hermione avec un sourire.

« On dirait que vous avez passé une sacrée nuit » renchérit Ron, un sourcil suggestif haussé.

Harry choisit de ne pas nier leurs railleries. Car, en effet, il avait passé une sacrée nuit, mais pas dans le sens où l'entendait son ami. Sans hésiter, il entremêla ses doigts à ceux de Dawn, sans tenir compte de son air interrogatif, répondant au regard lourd de sens de Ron et Hermione en souriant jovialement. « C'est vrai : c'était une nuit formidable. » Puis il les précéda, entraînant Dawn – qui venait d'éclater de rire face à leurs visages abasourdis – à sa suite dans l'escalier. Bien vite, il perçut leurs pas qui les suivaient de près.

Tenant toujours la main d'une Dawn hilare dans la sienne, Harry, Ron et Hermione sur ses talons, entra dans la salle à manger. Les autres, Malefoy compris, étaient déjà attablés autour de tasses fumantes, de toasts et de pots de confitures. Mais ils ne devaient s'être éveillés guère de temps avant eux. Ils étaient encore passablement échevelés, le regard bouffi, les vêtements de la veille enfilés à la va-vite. Ils s'adressèrent de vagues signes de la main ainsi que des bonjours incertains en se décalant un peu pour leur laisser de la place. Ron et Hermione se placèrent à côté d'Alex, et Harry et Dawn en face d'eux près de Willow. Ils se servirent des victuailles disponibles sur la table. Une conversation insipide sur le temps clément du jour et la fraîcheur du pain avaient été entamée, sans doute afin de garder les yeux ouverts, à laquelle Ron, Hermione et Dawn prirent sitôt part. Ce ne fut qu'alors que Harry s'aperçut que, hormis lui-même, seuls Buffy et Malefoy ne participaient pas. Buffy, l'air grincheux, avait les yeux plongés dans son bol de chocolat chaud, jetant de temps à autres des coups d'œil assassins à Malefoy, qui lui répondait de son habituel sourire en coin. Harry observa avec discrétion cet étrange manège, cherchant à y trouver un sens. Que s'était-il donc déroulé entre eux, l'autre nuit ? Malefoy avait-il déjà consterné Buffy au point de lui inspirer un profond dégoût ? Il l'ignorait, mais il espérait que cela ne fut pas le cas. Il ne se sentait pas la force de surveiller son ennemi pour qu'il se conduise de manière acceptable.

Cependant, alors qu'il dévisageait Buffy afin de déchiffrer son expression, elle reposa son bol sur la table, faisant résonner un son sec dans la salle à manger. Les autres se turent et se tournèrent vers elle.

« Bon, puisque tout le monde est enfin debout » dit-elle, son ton mécontent « je peux vous exposer le déroulement de la journée. Vous quatre » elle désigna Harry, Ron, Hermione, Dawn et Malefoy d'un geste du menton « vous passerez vos matinées à vous apprendre la magie sans baguette avec Willow, jusqu'à midi. Ensuite, vous vous entraînerez avec moi toute l'après-midi. Maniement de l'épée, du pieu, de l'arbalète, mais aussi de l'exercice physique intensif. Si nous devons subir une nouvelle attaque de Mangemorts, vampires, ou autres dégénérés, aucun de vous ne pourra se défendre de manière efficace. Vous avez une trop faible carrure, les uns comme les autres, et pas assez de technique. Mais je vais arranger cela. » Elle parlait d'une voix froide et tranchante. Avisant pour la première fois les cernes mauves qui soulignaient ses yeux marron, Harry songea qu'elle avait dû très mal dormir cette nuit.

« Lorsque tu parles de faible carrure, Summers, j'ose supposer que tu ne m'inclues pas, n'est-ce pas ? » Malefoy la défiait, c'était flagrant. Buffy y répondit.

« Pour autant que je sache, Malefoy, tu es le plus gringalet de tous. » Elle esquissa un sourire, haussa un sourcil.

« Oh, tu me fais de la peine, là. Mais attends un peu de combattre contre moi. Tu seras surprise. »

« Je suis impatiente de placer une lame sous ta gorge. »

Les autres contemplaient leur altercation verbale d'un air d'incompréhension. Malefoy paraissait s'amuser follement, sans la moindre trace d'embarras, tandis que Buffy semblait sur le point de le réduire en pièces. Willow préféra les interrompre ici.

« Hum, je crois que nous devrions commencer sans plus attendre » fit-elle avec un sourire. « Nous n'avons plus de temps à perdre. »

« Oui, tu as tout à fait raison, Willow » approuva Giles en se levant. « Tu n'as qu'à y aller avec eux ; Alex, Buffy et moi entamerons les cherches de notre côté »

Tous s'exécutèrent aussitôt. Willow sortit par la porte de derrière, Harry, Ron, Hermione, Malefoy et Dawn sur ses talons. Ron, auprès de lui, murmura avec satisfaction. « Au moins, on ne sera pas obligés de rester au-dessus de ces bouquins poussiéreux. »

Harry sut, à voir son expression renfrognée, qu'Hermione allait protester, mais Buffy la devança. « Je t'ai entendu, Ron ; sache que, une fois que vous terminerez votre entraînement avec moi, vous éplucherez ces bouquins poussiéreux avec nous. »

Ron émit un grognement. « Elle est vraiment de mauvais poil ce matin. »

Harry opina. « Oui ; je n'ai pas hâte de me battre contre elle. »

Willow s'assit en tailleur dans l'herbe, souriant à ses élèves. Hermione s'installa face à elle, l'air enjoué à l'idée de retrouver ses cours.

« Bon » commença Willow « vous souvenez-vous où nous en étions restés ? »

Comme par réflexe, Hermione leva la main. « Le sortilège de la Sphère d'Oriane. »

Willow parut fort satisfaite de l'enthousiasme manifeste de la jeune fille. Harry sourit à part lui en songeant que son amie devait être heureuse d'avoir enfin rencontré quelqu'un qui parlait le même langage qu'elle. « C'est bien cela » approuva Willow. « Et quel est son usage ? »

Ainsi se déroula leur matinée. Hermione et Willow, étant presque du même niveau, tâchèrent d'expliquer aux autres les caractéristiques, les diverses utilisations ainsi que les dangers de la Sphère d'Oriane. Puis, une fois que Harry, Ron, Malefoy et Dawn eurent assimilé ces quelques notions, ils tentèrent de la reproduire. L'exercice s'avéra laborieux, mais ils parvinrent tout de même à un résultat plus ou moins concluent. Cependant, Dawn ne possédant aucun pouvoir magique, elle dut user de procédés davantage manuels. Car, comme le leur expliqua Willow, la magie revêtait des formes variées. Celle enseignée à Poudlard constituait la plus appropriée aux vrais sorciers. Pourtant, il en existait une autre, celle qu'elle leur apprenait, qui convenait même aux Moldus. Le Moldu qui voulait l'absorber pouvait trouver sa propre magie, s'il persévérait. D'ailleurs, leur révéla-t-elle, c'était ainsi qu'elle était devenue sorcière.

Harry dut vite l'admettre ; Willow était un professeur captivant, encourageant et d'une grande efficacité. Il ne se souvenait plus pourquoi il avait rechigné à suivre son apprentissage à ses côtés. Ron était sans doute de son avis, mais ne sentait guère à l'aise. Lui connaissait sa magie depuis sa plus tendre enfance. Dawn, pour sa part, ne semblait même pas étonnée. D'évidence, cela était dû au fait qu'elle fréquentait Willow depuis le commencement de son amitié avec Buffy, huit ans auparavant. Elle lui avait déjà parlé des capacités de Willow durant sa convalescence – où ils avaient tant discuté. Malefoy, quant à lui, affichait un dédain froid et neutre, comme si ce que lui inculquait Willow était tout à fait dénué d'intérêt. Mais, à sa grande satisfaction, Harry le surprit à maintes reprises en train d'écarquiller les yeux d'ébahissement.

Bien vite, le dépense d'énergie magique les épuisa. Ils ne furent pas mécontents d'entendre Giles les appeler pour le dîner. Buffy et lui avaient débarrassé la table des grimoires occultes sous laquelle elle croulait, et avaient disposé les couverts. Alex achevait de préparer le repas, dont l'appétissant fumet s'échappait des fourneaux. Harry, Ron, Hermione, Malefoy et Dawn se laissèrent tomber sur leur chaise. Alex déposa les plats devant eux.

« Alors » dit Giles tandis que Buffy, Willow, Alex et lui s'asseyaient « comment était-ce ? »

« Oh, merveilleux » s'extasia Hermione, ravie.

Willow devint écarlate et bafouilla un remerciement timide. Buffy sourit. « Au moins, vous vous amusez. Ca m'aurait dérangé de vous forcer à apprendre quelque chose d'ennuyeux. » Elle se tourna ensuite vers Malefoy, qui s'était empressé de se servir, gardant obstinément les yeux rivés sur son assiette. Buffy eut un demi-sourire inquiétant. « Et toi, qu'en penses-tu ? »

Il releva la tête et lui rendit son sourire. « Ce n'était pas si mal » fit-il avec un air détaché. « Mais je suis beaucoup plus intéressé par tes leçons de combat. Je suis très doué au corps à corps. »

Buffy ne broncha pas. « Je l'espère bien. Je n'ai pas pour habitude de me battre contre des débutants. »

Hormis leur brève querelle qui laissa tout le monde perplexe, le dîner fut plutôt calme. Harry prit plaisir à se sustenter de la pitance qu'avait concoctée Alex – surtout, en fait, car il tenait Dawn par la main sous la table.

Malefoy et Buffy reprirent leur duel visuel, feignant de rien, mangeant à minuscules bouchées leur repas. Willow et Hermione entretenaient une conversation animée, commentant leur prochain sortilège, et Alex et Ron plaisantaient ensemble. Harry, lui, se contentait de caresser les doigts de Dawn, lui parlant à mi-voix.

Une fois les assiettes vides, Buffy aida à débarrasser la table, puis fit signe à Harry, Ron, Hermione, Malefoy et Dawn de la suivre dehors. Ils obéirent, un peu craintifs. Buffy se campa sur ses jambes devant eux, qui s'alignèrent.

« Nous débutons par le combat à mains nues » annonça Buffy, les bras croisés sur sa poitrine. « Je vais vous montrer quelques techniques de bases afin que, dans le cas où vous perdriez votre baguette ou votre arme, vous soyez en mesure de poursuivre la lutte. Ensuite, nous passerons au maniement de l'épée ainsi que l'arbalète et la lance, peut-être. Nous verrons de combien de temps nous disposons avant l'attaque de Voldemort. Bien, commençons. »


Buffy leur fit la démonstration de ces prises les plus efficaces, affrontant un adversaire invisible. Ils s'efforcèrent par la suite de les imiter à grande peine. Pourtant, ils y mirent tant d'acharnement que, au bout de maints essais ratés, ils parvinrent à les exécuter de manière presque correcte.

« Bien, ce n'est pas mal » déclara Buffy avec un sourire. « A présent que vous connaissez ces mouvements, vous allez tenter de les effectuer contre un véritable opposant. Ron, Harry, suivez mes instructions, on va faire un combat factif. Puis vous vous battrez les uns contre les autres à tour de rôle, et après contre moi. »

Selon ses consignes, Harry et Ron se mirent en position d'attaque, poings levés, jambes écartés. A son signal, ils entamèrent une suite de déplacements, gestes et coups encore quelque peu maladroits. Ron saisit Harry par derrière, le souleva, puis le reposa, laissant son ami en faire de même. Ils tâchaient, d'évidence, de demeurer sérieux, cependant, un fou rire s'emparait d'eux à grande vitesse, rendant leurs gestes davantage malhabiles. Leur hilarité contamina alors Hermione, Malefoy et Dawn, mais Buffy n'en tint pas compte, poursuivant de les guider de ses conseils, jusqu'à ce qu'ils la fassent rire à son tour.

« D'accord, d'accord, arrêtez » fit-elle, réprimant sa distraction. « Changeons un peu. Harry, tu restes, et… Malefoy, remplace Ron. »

Elle ne s'aperçut de son erreur que lorsque les deux interpellés se firent face. Ron et Hermione échangèrent un furtif regard, grimaçant d'un air entendu. Dawn jeta un coup d'œil noir à Malefoy, se renfrognant aussitôt. Harry s'était rembruni à la seule mention de son nom, serrant déjà les poings en vue de leur combat. Pourtant, en dépit de l'hostilité flagrante lui étant destinée, le sourire narquois de Malefoy subsistait au coin de ses lèvres, donnant à Buffy l'intense envie de lui donner une bonne rossée. A ce qu'elle avait compris des vagues explications de Ron et d'Hermione, ce matin-même, au déjeuner – avant que sa sœur et son amoureux ne descendent – Harry et Drago Malefoy étaient devenus ennemis jurés depuis leur première rencontre. Ils se querellaient à chaque contour de couloir, se blessant parfois à tel point qu'ils en venaient aux mains. Les deux amis avaient évoqué leurs disputes en Poudlard avec un certain amusement, cependant, la haine proverbiale de Potter et Malefoy semblait être un sujet grave. Buffy fut d'autant plus étonnée, ainsi, en réalisant que Harry et Malefoy se dévisageaient avec animosité, certes, mais d'une animosité teintée de complicité. Le mélange était quelque peu insolite, il était vrai, néanmoins véridique. Buffy en était persuadée, elle aurait pu le juré ; si ces deux-là n'étaient pas amis le moins du monde, ils n'étaient plus ennemis, plus dorénavant – plus tout à fait, en tout cas.

« Prêts ? » s'enquit-elle, contemplant, perplexe, leur surprenante expression de défi. « On fait la même chose qu'avant, d'accord ? D'accord. En position. »

Harry et Malefoy obéirent, avec une rapidité emprunte de fierté masculine, sans se quitter des yeux. Buffy leva les yeux au ciel.

« On a peur ? » dit Malefoy, un rire dans la voix.

« Ca te plairait bien » répliqua Harry, tout aussi hilare.

Buffy eut à peine le temps de lancer le départ de la joute qu'ils se jetaient déjà l'un sur l'autre. Elle tenta d'émettre quelques ordres, mais ils étaient tant pris dans leur combat qu'elle finit par renoncer, se contentant de les observer d'un œil inquisiteur. Leurs prises n'étaient pas trop mauvaises, lorsqu'ils en usaient. Car, la plupart du temps, ils s'accommodaient de coups de poings hasardeux. Ils s'y prenaient de telle manière qu'ils ne risquaient guère de se blesser, ou alors superficiellement. Ron et Hermione secouaient la tête, découragés, commentant à mi-voix le spectacle. Dawn, pour sa part, lorgnait Harry avec un intérêt à peine dissimulé, qui emplit Buffy d'une soudaine anxiété. Sa sœur avait déjà observé et fréquenté des garçons, certes – elle avait même embrassé un vampire – mais jamais elle n'avait considéré quelqu'un de la sorte. Son regard était énamouré, tendre, toutefois, ce n'était pas là l'impression du dominait. Il n'était plus question d'amour d'adolescent, et encore moins de béguin d'enfant ; il s'agissait de désir, de sentiment intense et bouleversant. Dawn contemplait Harry comme si elle n'avait jamais eu l'occasion de voir pareille merveille, comme si plus rien d'autre ne comptait désormais, comme s'il était celui à qui elle se donnerait – corps et âme. Buffy tressaillit à cette simple pensée, tiraillée entre l'orgueil et la crainte de la regarder mûrir au point de scruter un homme de cette façon.

Elle se détourna, reportant son attention sur l'affrontement. Harry et Malefoy se battaient tel que tous s'attendaient à ce qu'ils le fassent, tels deux rivaux réglant leurs comptes. Et tels deux jeunes hommes qui n'agissaient qu'à leur tête. Haletant, écarlate, Harry perdait peu à peu ses lunettes glissant sur son nez, sa cicatrice se révélant sous ses mèches en broussaille. Malefoy, quant à lui… eh bien, il n'avait guère meilleure allure. Son teint pâle avait rosi, ses cheveux blonds s'étaient enhardis, devenant fous, virevoltant autour de son visage. Souriant entre deux coups, il paraissait déterminé à gagner l'avantage. Buffy le regarda du coin de l'œil, espérant se faire aussi discrète que possible. Si l'on la surprenait à le contempler ainsi sans vergogne, il saurait qu'elle lui avait menti, la veille. Il lui faisait de l'effet, beaucoup même ; elle pouvait le cacher à lui, mais pas à elle. En cet instant, d'ailleurs, elle était obnubilée par le moindre de ses mouvements, gracieux et vifs, la sueur qui perlait de ses tempes, la flamme de ses yeux gris. Buffy déglutit, sentant ses joues prendre feu. Comment résisterait-elle deux semaines à son charme si de surcroît il mettait tout en œuvre pour la séduire ?

Revenant brusquement à la réalité, Buffy s'aperçut que le combat s'éternisait – et commençait à dégénérer. Harry et Malefoy avaient tous deux chu au sol, cherchant chacun à prendre le dessus sur l'autre. Elle s'avança en vitesse avant de tout à fait perdre le contrôle de la situation, saisit le col de chemise de Harry, puis celui de Malefoy, les éloignant par l'unique force de ses bras. Ils semblèrent abasourdis d'avoir été interrompus de manière si brutale, et se tournèrent vers Buffy, ahuris.

« Je crois que cela suffira pour le moment » déclara-t-elle. « Maintenant, je vais me battre avec chacun d'entre vous, séparément, tandis que, par deux, vous essaierez ce que nous venons de voir. Malefoy, tu es avec moi, Ron et Harry, et Hermione et Dawn, ensemble. Commencez. »

Buffy s'assura que les groupes étaient bien formés et aient débuté leur entraînement avant de revenir à Malefoy. Ses lèvres étirées de manière goguenarde, il la dévisageait, un sourcil haussé.

« Tu ne peux déjà plus te passer de moi, n'est-ce pas ? » fit-il.

Buffy croisa les bras. « Non. A vrai dire, je préfère commencer par toi pour être débarrassée cette corvée. » Ce qui n'était pas faux, hormis que corvée ne devait sans doute pas signifier la même chose pour lui que pour elle. « Mets-toi en position. »

« A vos ordres. »

Buffy écarta les jambes, s'y campa bien, puis leva les poings. S'attendant à ce que Malefoy l'imite, elle ne réprima pas l'étonnement qui lui fit écarquiller les yeux lorsqu'il entreprit de déboutonner sa chemise. Il la glissa ensuite le long de ses épaules jusqu'au sol, ses yeux rivés sur Buffy. Elle déglutit, n'osant risquer son regard sur le torse glabre de Malefoy.

« Qu'est-ce que tu fabriques, au juste ? » dit-elle, la voix à peine trop tremblante pour paraître irritée.

« Je me mets à l'aise » répondit Malefoy, souriant de son embarras. « Cela t'incommoderait-il, Summers ? »

Elle fronça les sourcils, le foudroyant de ses yeux consternés. Elle se sentait honteuse d'éprouver un tel désir de lui ôter le reste de ses vêtements. « Pas le moins du monde, Malefoy. J'aurais apprécié que tu demeures décent pour ma petite sœur, mais puisque tu y tiens, c'est parfait. »

Par vengeance autant que pour retrouver contenance, Buffy, sans crier gare, asséna le premier coup de poing, que Malefoy n'évita qu'à moitié. Elle avait décidé de n'user que d'une infime partie de sa puissance originelle, afin de ne pas blesser trop gravement les jeunes gens. Pourtant, son antipathie envers lui était tant agaçante qu'il peina à lui dissimuler sa douleur au bras. Il se contenta de frotter l'endroit de l'impacte, comme si de rien n'était.

Buffy fit mine de n'en ressentir nulle satisfaction. « Allons, défends-toi » dit-elle. « Et je veux que tu y mettes tout ce que tu as, ne te retiens surtout pas. »

« Je n'en avais pas l'intention. »

A son tour, il passa à l'attaque, son pied fusant en direction du ventre de Buffy, comme elle leur avait enseigné. En dépit de toute la fougue dont il avait fait preuve, elle parvint à lui saisir la cheville avant qu'il n'atteigne son but, le faisant perdre l'équilibre et tomber. Buffy ouvrait déjà la bouche afin de lui lancer une réplique sarcastique, mais il se remit sitôt debout, l'empêche de dire quoi que ce soit. Malefoy tenta quelques coups vains, dans le but flagrant de la faire chuter, tout comme Harry, quelques instants auparavant. Mais il manquait encore trop de technique et de rapidité pour parvenir à ses fins. Buffy para sans peine ses efforts, refoulant sa véritable puissance, bouillonnante, qui réclamait le droit de se déchaîner. Au bout d'un moment – où elle s'efforça de le ménager et de ne pas le toiser de manière trop flagrante – Buffy le laissa enfin la mettre à terre d'un croche-pied et se placer à califourchon sur sa taille. Elle attendit de le voir esquisser une moue triomphale, puis frappa son ventre de ses deux pieds, inversant la situation. Elle bloqua ses poignets dans l'herbe, coinçant ses jambes entre les siennes.

Passé l'étonnement s'être fait battre de la sorte, Malefoy eut un haussement de sourcils suggestif. « Je me disais bien que tu préférais être au-dessus » murmura-t-il, haletant, prenant garde à ce que nul autre qu'elle ne l'entende.

Buffy pencha son visage vers le sien, plissant les paupières, en proie à une folle envie de le toucher. « Rêve, Malefoy. Tu ne me fais aucun effet. » Le mensonge sonnait faux dans sa bouche tant leur position la désarçonnait. Mais elle devait s'y contraindre, ne serait-ce que pour la raison que les autres ne seraient guère favorables à une potentielle relation entre lui et elle. « De toute façon, je ne couche pas avec les perdants. Et le fait est que, en ce moment, tu en es un. »

Puis elle se releva d'un bond, sans lui accorder le moindre regard. « Ca suffit, merci » dit-elle alors, interrompant les joutes des autres. Ils se stoppèrent, attentifs à ses nouvelles consignes. « J'en ai terminé avec lui. Harry, tu t'entraînes avec moi. Vous, changez de partenaire. »

Le reste de la semaine se passa de la sorte. Le matin, Harry, Ron, Hermione, Malefoy et Dawn déjeunaient de victuailles solides, puis s'en allaient étudier des sortilèges davantage conséquents chaque jour en compagnie de Willow. Tous paraissaient y prendre un grand plaisir, et même Malefoy ne parvenait à jouer l'indifférent. Hermione était, bien entendu, subjuguée, Ron interloqué, Harry émerveillé, Dawn amusé. Buffy aimait à les épier à leur insu tandis qu'elle faisait des recherches avec Alex et Giles. En vérité, elle aimait surtout à épier Malefoy, dans l'espoir de surprendre le passage furtif de fascination dans son expression condescendante.

Une fois achevée leur séance d'enchantement, ils paressaient au salon, échangeant des propos insipides, alors qu'Alex et Willow s'activaient aux fourneaux. Plus d'uns fois, Harry et Dawn s'éclipsèrent à l'étage lors de ces pauses bienvenues, ne daignant redescendre que lorsque le fumet du repas atteignait la porte de leur chambre. Buffy avait envisagé d'aller jeter un coup d'œil à leurs occupations, mais Alex, Willow et Giles l'en avaient dissuadée d'un éclat de rire, répliquant que Dawn n'était plus une petite fille. Certes, elle l'avait remarquée, mais il était, en revanche, davantage ardu de l'admettre.

L'après-midi, un copieux dîner dans l'estomac, la troupe de jeunes gens suivaient Buffy dans l'arrière-cour pour leur entraînement au corps à corps. Elle tâcha de leur inculquer les rudiments du combat à mains nues, du maniement de l'arbalète ainsi que du pieu. Dawn étant accoutumée à ce genre d'armes, elle apprit plus rapidement que les autres et, en définitive, paraissait redoutable. Hermione avait, certes, un peu plus de mal, cependant, sa persévérance fut telle qu'elle demeura au même niveau que ses amis. Harry et Ron, d'évidence, s'amusaient comme des grands gamins. Pourtant, malgré leur désinvolture apparente, ils prenaient fort au sérieux leur apprentissage, et firent vite d'acquérir une certaine dextérité. Malefoy, quant à lui, ne s'était pas laissée défaire par les commentaires acides de Buffy, revenant à la charge à chaque occasion. Il ne la quittait jamais des yeux durant ses explications, la dévisageait d'autant plus durant leurs duels, avait pris la désagréable manie de retirer sa chemise aussi souvent que possible, et formulait allusions coquines sur allusions coquines. Buffy avait beau pu se maîtriser jusqu'à présent, elle n'était pas mécontente de voir la première semaine du délai conclu tirer à sa fin.

D'ailleurs, ce soir-là, tandis que Malefoy sortait de sa douche journalière, Buffy prit soin de verrouiller sa porte, plus afin de s'empêcher de l'accoster dans le couloir que par crainte qu'il n'entre. Par chance, elle entendit vite ses pas se diriger vers la chambre de Ron et Hermione, où Harry était entré quelques instants auparavant, laissant Dawn se coucher sans lui.


Assis sur le lit, Harry et Ron tournaient le dos à Hermione, qui enfilait sa chemise de nuit. « Vous croyez qu'ils trouveront bientôt quelles sont les armes du sorcier et de la Tueuse ? » s'interrogeait-elle, le froissement des tissus bruissant sous sa voix.

Harry et Ron haussèrent les épaules. « Aucune idée » répondit Ron. « Je pense qu'ils nous auraient informés s'ils avaient découvert quelque chose. »

« Oui, sans doute » approuva Harry.

Hermione, vêtue d'une fine chemise de nuit bleue, se glissa entre les deux garçons, poussant un profond soupir. « C'est de nouveau une sacrée bataille qui s'annonce, n'est-ce pas ? Sinon, Voldemort n'aurait pas restreint l'accès aux Cheminettes à ses seuls disciples, et nous ne serions pas en train d'apprendre des techniques de combat, ni des sortilèges aussi puissants. »

Harry et Ron, d'un même mouvement, s'emparèrent chacun d'une main d'Hermione, l'étreignant entre leurs doigts. « C'est sûr » dit Harry. « Mais nous avons avec nous l'équipe qui a survécu à plein d'autres apocalypses avant celle-ci ; il reste tout de même un espoir. »

« Ah, si c'est le Survivant, le sauveur du monde sorcier, qui le dit, c'est que c'est vrai » affirma Ron. « Et puis, vois le bon côté des choses, Hermione : avec tous les nouveaux sorts que nous apprenons, nous serons encore plus doués en magie. Nous allons épater tous nos professeurs, lorsque nous serons de retour à Poudlard. »

Ils rirent doucement, n'osant ajouter que rien n'était moins certain que leur rentrée au collège de sorcellerie. Au cours de la semaine écoulée, Harry, Ron et Hermione avaient constaté la tension croissante emplissant l'atmosphère de la résidence Summers. En dépit de leur engouement pour les leçons de fortune de Willow, de leur franche hilarité lors des combats de Buffy et de la récente – d'une flagrance inconvenante – habitude de Malefoy à vouloir la conquérir, l'approche de l'apocalypse les faisait se sentir mal à l'aise. Selon Giles, ils étaient dans l'incapacité de rechercher le secours des tueuses Potentielles ainsi que celui de l'Ordre du Phénix, et étaient les dernières personnes pourvues de pouvoirs magiques à Derry. Voilà qui était embarrassant. Après leur séjour dans les cachots de l'usine désaffectée, Harry s'était efforcé de concentrer son attention sur Dawn et leur nouvelle relation, de plus en plus intime. Mais la réalité les avaient vite rattrapés, lui et les autres, leur remémorant que le mage le plus dévastateur de leur époque était sur le point d'ouvrir la seconde Bouche des enfers, soutenu par une multitude de Mangemorts et de vampires assoiffés de pouvoir. La situation n'était guère à leur avantage, ils en étaient plus conscients que jamais. Et Harry le déplorait de tout son cœur, maudissant d'avoir entraîné ses amis dans ce qui n'était, en fait, qu'un combat le concernant.

Trois coups discrets frappés au battant le sortit de ses sombres songes. Harry, Ron et Hermione levèrent la tête. « Entrez » dirent-ils en chœur.

La porte pivota, Malefoy, en pyjama, pénétra dans la pièce. La vision fugitive de sa petite humiliation, ce matin même – lorsqu'il avait voulu glisser à Buffy, d'une manière plus ou moins subtile, qu'elle devrait envisager de se dévêtir davantage lors de leurs affrontements, prenant exemple sur lui – traversa alors l'esprit de Harry. Il eut un sourire railleur.

« Alors, Malefoy, tu as finalement décidé à garder ta chemise ? » fit Ron, que l'idée avait dû effleuré.

Harry et Hermione éclatèrent d'un bref rire. Malefoy leva les yeux au ciel. « Ferme-la, Weasley. Je ne suis pas venu pour subir tes blagues ridicules. »

« Dommage, j'en ai plein en réserve. »

« Eh bien garde-les. »

« Qu'est-ce que tu veux, Malefoy ? » demanda Hermione, d'un ton courtois, coupant court à la querelle.

« Je viens de me souvenir que Potter m'avait promis quelque chose, avant que nous nous échappions des cachots » répondit, croisant les bras. Il parlait d'un air nonchalant, mais il était évident qu'il trépignait d'impatience.

Harry fronça les sourcils, tâchant de remonter le temps jusqu'au moment où il s'était risqué à émettre une promesse envers Malefoy. « Quoi donc ? » dit-il, perplexe.

« Tu dois toujours m'expliquer comment tu as pris contact avec cette fille qui habitent tes rêves peu platoniques » déclara Malefoy. « Je suppose que la fille est la petite Summers, mais je ne sais pas encore ce qu'il s'est passé ce jour-là. Et tu as dit que tu me dirais tout. »

« Ah, oui, c'est vrai. » Le souvenir de sa dernière journée de détention lui revint alors, ainsi que la stupéfaction de ses amis à le voir affirmer à son ennemi qu'il lui confierait ses rencontres oniriques avec Dawn. « Viens, assieds-toi. Je vais tout te raconter depuis le début. » A nouveau, Ron et Hermione bronchèrent de sa soudaine familiarité envers Malefoy. Mais Harry avait envie de lui parler de cela, il le devait, car, enfin, après ces sept jours de camaraderie et de taquinerie, ils ne pouvaient certes plus se qualifier d'adversaires.

L'union fera notre force, la division notre faiblesse…

Mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore…

L'aptitude de Voldemort à semer la discorde et la haine est considérable. Nous ne pourrons le combattre qu'en montrant une détermination tout aussi puissante, fondée sur l'amitié et la confiance…

Et nous devons tous nous unir en elle

Pour échapper à la chute mortelle…

Des mots, rien que des mots. Ils lui avaient paru sans grande signification lorsque Dumbledore, le Choixpeau et la prophétie les avaient débités. Pourtant, aujourd'hui, tandis qu'il faisait la confidence à Drago Malefoy des plus beaux rêves de sa vie, de la preuve d'amour de Dawn, il sentit que, plus que jamais, l'union était leur force et qu'ils devaient l'exploiter.

A suivre…

Non, ne me faites pas de mal ! Ne possédant pas d'avocat, je plaide en ma propre faveur : mes chers enseignants du collège secondaire de (confidentiel) ont passé les dernières semaines du semestre à nous coller des travaux écrits à la moindre occasion, réservant, en conséquence, mes mercredis après-midi et week-end à l'étude prolongée et fastidieuse. Je me vis donc dans l'obligation de travailler durant mes heures d'ordinaire consacrée à l'écriture de ma chère fanfic. Les vacances de Noël ? Mes obligations étaient autre que ma fic, mais pas du tout désagréables, en revanche.

Bref. Le fait est que, demain, j'ai cours et que je suis crevée. Alors, désolé, mais je vais répondre collectivement aux reviews, pour une fois.

Merci d'avoir lu à Selphie451surimigirlpopovLe Saut de l'AngeAdaskavirg05Thealielisou52kobarFunnygirl0531 et Sassy

Voici les commentaires qui sont revenus le plus souvent :

-Quand Ron et Hermione vont-ils avouer à Harry qu'ils sont ensembles ? Dans environ trois, quatre chapitres, je pense. Sa réaction ? Honnêtement, je ne sais pas encore tout à fait. Si je le fais trop furieux, ça risque de faire remake « Démons intérieurs », si je le fais trop content, ça fait remake tout court… On verra. Ce sera la surprise pour vous comme pour moi !

-Vous avez tous paru pas mal enthousiasmes aux vues du Drago/Buffy. Moi aussi ! Ils ne sont pas très explosifs dans ce chapitre-ci, c'est vrai, mais j'avais l'intention de les faire davantage… chauds (dans tous les sens du terme) lorsque leur relation serait plus concluante. Bon, j'me comprends.

-La plupart d'entre vous a manifesté une petite émotion quant aux retrouvailles de Harry et Dawn. J'en suis très heureuse. Je n'avais pas été satisfaite de ce que donnait le chapitre, au final, vis à vis des moments émouvants. Vous m'avez rassurée, merci.

Je tiens à dire que c'est la première fois (depuis « Les inséparables ») que je reçois autant de reviews pour un seul chapitre. J'ai fini par comprendre le truc, j'espère. Merci beaucoup, beaucoup pour tous vous compliments et vos critiques constructives, ça me fait un bien fou.

Bonne année et à la prochaine,

Sam Dreamangel