popov : Tu dis que je n'ai pas donné d'indices pour le lien du trio ; ce n'est pas tout à fait vrai. Je n'arrête pas de dire durant toute la fanfic combien ils tiennent les uns aux autres, que leur amitié à résister à pleins d'épreuves, etc. Mais je t'accorde que ce n'est pas très clair.

Merci d'avoir lu !

lisou52 : J'espère que la suite te plaira Merci !

virg05 : C'est vrai, ils sont pas mal puissants, ces trois-là ! Mais tu verras, ils peuvent faire encore mieux ! Bye !

Thealie : Merci, c'est vraiment gentil. Il ne faut pas trop t'inquiéter pour le moment où Harry apprendra pour Ron et Hermione : ils sont amis et je ne compte pas les faire devenir ennemi Merci d'avoir lu !

Chapitre 18 : Qui aime bien, châtie bien

Drago se réveilla en écarquillant les yeux, les images de la veille caracolant dans son esprit. Avisant le corps nu de Summers pressé contre le sien, dos à lui, il enfouit sa tête dans sa chevelure cendrée, se réfugiant dans sa chaleur. Il sentait bouleversé comme jamais. Les événements, la nuit dernière, s'étaient succédé de manière trop précipitée, il n'avait pas eu le temps de les assimiler. L'interruption inopportune des Détraqueurs lors de son délicieux entretient avec Summers l'avait tout à fait déstabilisé, et chamboulé. Ces infâmes créatures l'avaient contraint à revivre les pires moments de son existence – dont la plupart s'était déroulée au quartier général des Mangemorts assignés à Derry. Il frissonna en songeant aux hurlements qui avaient martelé ses tempes durant tout l'assaut des Détraqueurs, jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Il éprouva une honte amère à cette pensée ; après tout, il avait passé sa troisième année à railler Potter à propos de ces évanouissements impromptus, et voilà qu'il se trouvait dans la même situation que lui. Drago poussa un gémissement irrité. Il entendait déjà Weasley rire à pleins poumons de sa faiblesse momentanée.

Summers, nue et douce contre lui, remua un peu. Drago sourit. En revanche, après l'affreuse épreuve des Détraqueurs, il avait eu l'agréable surprise d'ouvrir les yeux sur la chambre tant convoitée de Buffy Summers, la célèbre Tueuse de vampires de Sunnydale. Tout en étant assez satisfait d'avoir atteint son but, il ne put réprimer un certain agacement mêlé d'ironie à constater qu'elle ne lui avait cédé ses draps que lorsqu'il avait défailli à ses pieds. Déployer tant d'efforts avait été vain, mais s'écrouler de peur sous ses yeux, cela, d'évidence, était bien plus convaincant. Désespérant.

Cependant, Drago devait admettre qu'il n'y avait pas songé un seul instant, lors de leur nuit. D'ailleurs, il n'avait songé à rien d'autre en dehors d'elle. Sitôt qu'il avait recouvré conscience et s'était aperçu dans quelle pièce il se trouvait, rien n'avait plus eu d'importance que la belle, valeureuse, et splendide jeune femme qui se vêtait pour le coucher, là, à portée de main, si désirable et attirante. Lorsqu'il s'était levé du lit sur lequel il reposait, une fois repris ses esprits, il n'avait pas tout à fait envisagé de l'embrasser de manière si subite. En vérité, si ses méninges lui avaient laissé le temps de réflexion, il aurait plutôt opté pour quelques remarques narquoises de son meilleur cru, un sourire en coin, un haussement de sourcils suggestif, un clin d'œil facétieux, puis, ensuite, il se serait risqué à effleurer Summers, attendant, attentif, une réaction favorable de sa part. Mais il faillait croire que son désir avait été trop insoutenable pour qu'il parvienne à le contrôler davantage. Par chance, Summers ne l'avait pas repoussé comme une petite effarouchée, ne l'avait ni frappé ni jeter par la fenêtre de sa chambre, et avait répondu à son baiser. Et ils avaient passé de longues et mémorables heures à se découvrir, inlassables, à s'étreindre, à s'embrasser, à se dévorer. Jamais Drago n'avait connu, avec ses diverses conquêtes, pareille harmonie dans les gestes, pareille tendresse et passion tour à tour. Le moindre de ses mouvements avaient été empreints d'une délicatesse presque solennelle tant il s'était émerveillé des courbes arrondies, de la voix alourdie de ravissement, du regard scintillant que son amante avait rivé au sien sans le détourner.

Drago soupira doucement en resserrant sa prise sur Summers, bercé par les souvenirs encore vivaces de leur plénitude. En dépit du fait qu'il rechignait à se l'avouer, c'était la première fois qu'il avait ressenti autant d'intensité à partager la couche d'une demoiselle. Et cette intensité le confondait au plus au point. Elle lui était trop inconnue pour qu'il s'y abandonne en toute confiance.

Summers, alanguie, se retourna tout à fait, lui faisant face, s'enroulant davantage dans l'enchevêtrement désordonné de leurs draps. Elle cligna des paupières, les yeux bouffis de sommeil, et tenta d'esquisser une moue perplexe à la vue de Drago. « Qu'est-ce que tu fais là, toi ? » souffla-t-elle d'une voix rauque.

Drago sourit de manière espiègle, lui arrachant ainsi un mince étirement de lèvres. « J'attends que tu veuilles bien me libérer » répliqua-t-il, désignant leurs jambes entremêlées. « Tu es la Tueuse, je te rappelle. Comment espères-tu que je m'extirpe seul de ta force ? »

Summers émit léger rire, puis, à son grand étonnement, porta sa main à son visage. Drago l'observa, immobile, passer les doigts dans ses cheveux d'un blond presque blanc, alors qu'elle ne le quittait pas du regard. Il déglutit, ses joues s'embrasant. « Et dire que je songeais te résister » murmura-t-elle, un sourire au coin de la bouche.

« C'était inconcevable, en effet. » Elle approcha sa bouche de la sienne et l'embrassa. Drago glissa aussitôt sa main dans sa chevelure, savourant sans nulle retenue la saveur de ses lèvres. « Tu sais ce que ça signifie ? » fit-il, retrouvant contenance.

« Quoi donc ? »

« J'ai gagné mon pari. »

Summers se détacha de lui, réprimant d'évidence un fou rire. « Tu n'es qu'un gros crétin, tu le sais, ça ? » dit-elle, lui tournant le dos.

Drago rit à son tour. « C'est ce qui t'a fait craquer, avoue. »

« Pas du tout. »

« Quoi qu'il en soit, ça ne change rien. Je suis le vainqueur, tu es la perdante. Je peux donc te demander tout ce que je veux… »

Summers reporta son attention sur lui, haussant un sourcil sceptique. « Je ne me souviens pas avoir abordé cet aspect-là du défi. »

Drago, s'installant sur le flan et appuyant sa joue sur son poing, entortilla les doigts de sa main libre dans ses cheveux. « Un pari n'en est pas un sans un gage à la fin. »

« Très bien, si tu veux. Mais n'oublie pas que je détins une force physique hors du commun et que, si tu agis d'une manière qui me déplait, je saurai te le faire savoir. »

« Ce n'est pas le genre de chose que l'on oublie facilement. Alors… » Il afficha une expression songeuse, feignant de chercher la requête idéale – bien qu'il ait toujours su ce qu'il allait lui demander. « Que dirais-tu… de m'accorder d'autres nuits comme celle-ci ? » fit-il enfin.

Summers sembla étonnée. « C'est tout ? »

« Je trouve que c'est déjà pas mal. »

Un sourire s'épanouit sur son visage. « D'accord. »

« Vraiment ? »

« Oui, vraiment. »

Ils s'embrassèrent à nouveau. Drago eut tôt fait de reconnaître les formes de Summers, l'étreignant et laissant vagabonder ses paumes avides sous les draps. Summers, loin de s'en plaindre, répondit avec tout autant d'ardeur, frémissant à chacune ses caresses, l'embrasant de l'intérieur. Déjà, Drago ne sentait plus que son parfum, enivrant et exaltant. Derrière ses yeux clos, il détaillait la silhouettes élancée de son amante, qui s'offrait à lui sans la moindre incertitude. Son toucher n'avait plus conscience que de la peau satinée où ses mains s'aventuraient, se hasardant vers les endroits les plus sensibles. Il ne percevait d'autre son que ceux provoqués par leurs soupirs comblés, le bruissement des étoffes. Il avait le goût de ses lèvres sur les siennes et n'avait de cesse de le renouveler encore, et encore, et encore…

Soudain, Summers le repoussa vivement, l'air tourmenté. Le souffle court, interloqué, Drago la questionna du regard. « Que fait-on pour les autres ? »

Il poussa un grognement exaspéré. Elle les avait interrompus pour cela ? « Pour tout te dire, je m'en contrefiche. »

« Eh bien pas moi. Leur dit-on tout de suite ? »

« Si tu veux mon avis, le mieux serait d'agir comme si de rien n'était durant un moment. Je crois que tes copains ne me portent pas dans leur cœur. Sans parler de Potter, Weasley et Granger. »

Summers esquissa une moue hésitante. « Je n'aime pas trop l'idée de leur mentir. »

Drago leva les yeux au ciel. Tant de noblesse, c'en devenant excédant. « Alors dit-leur. Mais seulement à Rosenberg, Harris et Giles. Je n'ai pas très envie de mettre les autres dans la confidence. »

Summers parut y songer quelques instants, mal assurée. Puis : « Bon, très bien. De toute façon, si Ron et Hermione cachent leur propre relation à Harry, je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas en faire de même. » Et, avec un mince sourire, elle enlaça Drago.

« Ah, toi aussi tu as remarqué ? » fit-il d'un ton désinvolte, sans se soucier vraiment de la réponse.

« C'est si flagrant que je me demande comment Harry peut ne pas s'en apercevoir. »

« Potter a toujours été trop crédule. »

Mais l'un comme l'autre ne prenait plus garde à ses paroles. Sans autre préoccupation à l'esprit que leur étreinte imminente, Drago et Summers s'immergèrent dans les draps blancs.


Harry était tout à fait dérouté. En dépit de l'abominable nuit passée à combattre les Détraqueurs, la découverte déconcertante de leur lien indéfinissable, Ron et Hermione se querellaient à nouveau comme auparavant. Harry avait, bien entendu, remarqué que, depuis quelques temps, leurs disputes s'étaient fait de plus en plus rares, et il nageait à présent dans l'incompréhension totale alors que ses amis reprenaient leurs bonnes vieilles habitudes. Ce matin-même, au petit-déjeuner, Harry et Dawn étaient descendus les derniers dans la salle à manger et s'étaient attablés lors d'une réplique cinglante de Ron. Hermione avait rétorqué, comme à l'accoutumée, ce qui avait entraîné une autre réponse, et ainsi de suite. Ils s'étaient chamaillés de la sorte durant quelques instants, se foudroyant du regard par-dessus la table. Les autres – hormis Malefoy qui s'était efforcé de réprimer de toutes ses forces son hilarité croissante – étaient demeurés muets, échangeant des coups d'œil circonspects. Puis la confrontation s'était achevée comme s'achevaient toujours leurs mésententes ; Hermione avait lancé une ultime insulte à Ron, et avait quitté la table en trombe, renfrognée, ses cheveux virevoltant dans son sillage. Ron, quant à lui, plongeait le visage dans son assiette, évitant de regarder qui que se soit, le bout de ses oreilles écarlates.

Et Harry n'avait absolument rien compris. Ni la cause de leur dispute, ni comment semblable sottise pouvait intervertir dans la relation de ses amis alors qu'ils se préparaient à affronter une apocalypse. Il avait tenté, sans grande conviction, d'interroger Ron et Hermione chacun de leur côté, mais tous deux l'avaient envoyé sur les roses à peu près de la même manière. Dawn s'en était étonnée, Alex avait ri, Malefoy s'en tenait les côtes, Giles n'y prenait pas garde, Willow avait esquissé un sourire contrit, et Buffy avait haussé les épaules, les lèvres étirées à demi. D'ailleurs, elle paraissait bien guillerette depuis l'autre soir. Un nouveau mystère que Harry n'était pas prêt d'élucider. C'était tout de même incroyable d'être ignorant à ce point concernant les réactions humaines !

« Cesse de te tracasser à ce sujet » dit Dawn, le lendemain. Ils paressaient sur le canapé, devant le foyer allumé, la tête de Dawn reposant sur les genoux de Harry. Giles, Hermione, et Willow s'échinaient à la traduction du grimoire gaélique, tandis que Alex, Ron, Buffy et Malefoy étaient déjà monté se coucher (Buffy avait installé une inconfortable et étroite couche de camp dans sa chambre, laissant à Malefoy tout le loisir du lit, sous prétexte qu'elle préférait les savoir tous réunis au même étage, anticipant une attaque prochaine).

« Je ne peux pas m'en empêcher » se justifia Harry, caressant du bout des doigts les cheveux bruns de Dawn. « Je n'arrive pas à savoir pourquoi ils se battent soudain de cette façon. »

« Tu m'as pourtant dit toi-même qu'ils communiquaient mieux en se hurlant dessus. »

« Oui, mais cela faisait un moment qu'ils avaient arrêté. Quelque chose a dû se produire. »

« Ils se chamaillaient lorsque l'on les a quittés, hier soir » lui rappela Dawn.

« Hermione disait à Ron de ficher la paix à Malefoy. Et c'est ce que Ron a fait. Je ne vois pas pourquoi Hermione lui en voudrait. »

« Va leur demander. »

« J'ai déjà essayé. »

« Attends que ça se calme, alors. »

« Tu n'y penses pas ! Si je ne m'en mêle pas, ça peut durer des mois ! Tu n'as pas idée d'à quel point ils peuvent être tout aussi bornés l'un que l'autre. »

Dawn émit un petit rire amusé. « Ils sont trop drôles. On dirait un vieux couple. »

Harry sentit une diffuse sensation de malaise lui nouer l'estomac. « Tu trouves ? Ils me donnent plutôt l'impression de deux amis qui ne sont jamais sur la même longueur d'onde. »

« Que tu crois. Ils m'ont tout l'air de bien s'aimer. » Dawn se hissa sur ses coudes et s'assit sur les genoux de Harry, qui enlaça sa taille par réflexe.

« Bien sûr qu'ils s'aiment bien » fit Harry, n'appréciant guère la tournure de la discussion. « Je doute qu'ils fassent l'effort de se supporter s'ils n'éprouvaient pas quelque chose l'un pour l'autre. »

« Tu ne penses pas qu'il peut y avoir… encore autre chose ? » demanda Dawn. Elle haussait un sourcil malicieux, dardant sur lui un regard explicite.

Harry répondit en toute mauvaise foi. « Non. »

« Leur comportement est assez éloquent, pourtant. Tu n'as pas remarqué ? »

« Si l'un des deux avaient ressenti plus que de l'amitié pour l'autre, ils me l'auraient confié. » Voilà, il l'avait dit. L'ultime et irrévocable argument. Harry était persuadé qu'une amitié telle que la leur ne devait souffrir de nul secret. Il avait commis l'erreur de ne pas leur révélé les propos de la prophétie, il en convenait, mais il avait agi de la sorte pour les protéger – tâche à laquelle il avait échoué de manière si lamentable durant tant d'années. Cependant, Ron et Hermione n'avaient aucune raison de ne pas l'entretenir des troubles potentiels concernant leurs relations équivoques. De ce fait, il n'avait en principe pas à craindre des cachotteries de leur part.

Toutefois, Dawn parut dubitative. « Très bien, si tu en es certain. »

Harry acquiesça, résolu. « J'en suis certain. » Puis, adoucissant son expression : « C'est sans doute la tension constante qui règne ici. L'on est tous préoccupés. Et davantage depuis l'autre soir, avec les Détraqueurs. » Il poussa un profond soupir, resserrant son étreinte sur Dawn. « Bon sang, ce que je haie ces satanées bestioles ! »

Dawn tressaillit, comme si prononcer le nom des monstres les ferait ressurgir. « Ne m'en parle pas. J'ai froid rien que d'y penser. » Harry lui déroba un furtif baiser, songeant soudain qu'il ignorait quel funeste souvenir du passé Dawn avait revécu en présence des Détraqueurs. Il ouvrit la bouche, dans l'intention de formuler sa question de la manière la plus délicate qui soit, mais Dawn s'extirpa de ses bras, saisit sa main, et l'entraîna à sa suite vers les escaliers avant qu'il ne puisse émettre la moindre parole. « J'ai envie d'écouter de la musique » dit-elle, le prenant au dépourvu. « Tu viens avec moi ? »

Décontenancé, Harry la suivit sans mot dire. Sans doute avait-elle deviné qu'il comptait l'interroger à ce sujet… et qu'elle appréhendait cet instant. Etant la sœur de la Tueuse, sa vie avait dû être le théâtre de maints périples éprouvants, il s'en doutait bien. Il pouvait même la comprendre tout à fait, étant donné ses cinq années mouvementées à Poudlard. Il aurait aimé qu'elle se sente en confiance avec lui, qu'elle ne se tourmente pas à propos d'obscurs événements antérieurs. Néanmoins, d'évidence, il lui faudrait user de persuasion afin qu'elle lui dévoile ses anciens bouleversements.

Parvenus à l'étage supérieur, Harry et Dawn se glissèrent sans bruit dans leur chambre pour ne pas déranger le sommeil d'Alex, Ron, Buffy et Malefoy, puis verrouillèrent la porte derrière eux d'un sort nonchalant. A peine Harry rengainait-il sa baguette dans sa poche que Dawn s'activait déjà autour de la petite radio démodée trônant, poussiéreuse, dans l'angle de la grande armoire, à demi-dissimulée par l'imposante ombre qu'elle projetait. L'instant qui suivit, une douce mélopée envahit la pièce (NdA : écoutez en bruit de fond soit ; « We can fly away » de Emma Townshend ; « Remember me this way » de Jessica Simpson ; « My heart will go » de Céline Dion). Davantage confus à chaque minute, Harry laissa Dawn entrecroiser leurs doigts, placer sa main sur sa taille, déposer la sienne sur son épaule, le guider dans une danse à mi-chemin entre un slow et une valse. D'abord incertain, embarrassé, Harry finit par se détendre et savourer. Dawn, les yeux clos, semblait s'abandonner tout à fait contre lui, un sourire au coin des lèvres. Elle soupirait de temps à autre, et son souffle léger venait effleurer son cou, le faisant frissonner. Harry entendait son cœur marteler sa poitrine, couvrant presque la mélodie apaisante qu'émettait la radio. Il ne savait pas pourquoi Dawn avait eu cette soudaine envie de danser, mais il trouvait que c'était là une merveilleuse idée. Il avait beau connaître chacun des traits de son visage par cœur, il était toujours éblouit par sa beauté. La gorge sèche, Harry se pencha sur Dawn et l'embrassa du bout des lèvres. Elle lui répondit aussitôt, tout aussi légèrement. Pourtant, il percevait un malaise ténu dans la façon qu'elle avait de lui rendre son baiser – tendre mais distante, amoureuse mais réticente. Il se détacha donc d'elle, et attendit qu'elle reporte son attention sur lui. Enfin, elle rouvrit les paupières, il encra son regard au sien. « Ca va ? » demanda-t-il.

Dawn rosit, s'efforçant de sourire. « Bien entendu » dit-elle d'un ton un peu trop enjoué. « Je suis en train de danser dans les bras de l'homme que j'aime au rythme d'une musique aussi niaise que dégoulinante de guimauve. Je ne vois pas pourquoi j'irai mal. »

« Tu as l'air gêné depuis que nous avons parlé des Détraqueurs » dit Harry sans ambages. « C'est à cause de ce qu'ils t'ont fait voir ? »

Dawn tenta de rompre leur étreinte, mais il l'en dissuada d'une pression. « De quoi tu parles ? » fit-elle, fuyant son regard.

Harry l'enlaça, approchant sa bouche de son oreille. « Tu sais que je t'aime, n'est-ce pas ? »

« Oui… » concéda faiblement Dawn.

« Et tu sais que tu peux avoir confiance en moi, non ? »

« Oui… Oui, bien sûr… »

« Alors pourquoi as-tu peur de me dire ce que tu as vu ? As-tu honte de ton pire souvenir ? »

Dawn prit une profonde inspiration, l'air soucieux. « Ce n'est pas si simple. J'ai peur que, lorsque tu sauras, tu ne me regardes plus comme avant. »

Harry fronça les sourcils. « Mais… Je ne comprends pas. »

Dawn se pressa davantage contre lui, comme si elle craignait de le voir disparaître. « J'aimerais être certaine que, si je te confie cela, tu me promettras de… de ne pas me juger. »

« Pourquoi le ferai-je ? »

Dawn déglutit. Dans ses yeux brillait une alarmante lueur de résignation. « Je ne suis pas humaine. »

Harry sentit son cœur manquer un battement. « Pardon ? »

« Je ne suis pas humaine » répéta-t-elle. Elle se détourna, les joues embrasées de rage ou de désespoir. « Je suis une source d'énergie d'un vert émeraude que l'on appelle la Clef. Des moines m'ont donné forme humaine et de faux souvenirs, ainsi qu'à tout mon entourage, pour faire croire que je suis la sœur de Buffy depuis ma naissance. J'étais donc sous la protection inébranlable de la Tueuse, qui avait pour mission de tout mettre en œuvre afin qu'une déesse folle dingue ne m'utilise pas. Car mon sang à le pouvoir d'ouvrir les portails entre les mondes, ce qui occasionneraient un terrible chaos. Et… j'ai revécu le soir où j'ai découvert tout ça lors de l'attaque des Détraqueurs. » Elle fixait le sol, des larmes inondant ses joues, mais n'émettait aucun sanglot.

Harry, la gorge nouée, s'accorda un moment afin d'assimiler ses paroles. La jeune fille qu'il tenait dans ses bras, dont il était tombé amoureux, était en vérité une entité magique capable d'entrebâiller les portes des univers et de déclencher un formidable chaos… Et, hormis la soudaineté de la nouvelle, cela ne l'horrifiait pas outre mesure. Il fut étonné lui-même de ne pas éprouver davantage de trouble, de peur, d'hébétude. Cependant, il lui suffisait de regarder Dawn pour savoir que cela n'avait pas la moindre espèce d'importance. Qu'importait ses origines, qui l'avait transformée, elle était toujours Dawn Summers, la demoiselle qui s'était risquée à pénétrer ses rêves en dépit du danger que cela représentait pour une personne dépourvue de pouvoirs magiques.

Et il l'aimait toujours autant.

Doucement, Harry releva le menton de Dawn, puis embrassa ses joues ruisselantes de larmes. « C'est vrai que ce n'est pas un souvenir très agréable. Mais tu ne devrais pas y accorder tant d'importance. » Il baissa d'un ton, espérant user des bons mots. « C'est bien un cœur humain que j'entends battre. Ta peau est tout ce qu'il y a d'authentique. Tes lèvres n'ont pas le moins du monde le goût de puissance mystique. C'est parfait ainsi. » Il esquissa un mince sourire, ses yeux encrés aux siens.

Dawn, incrédule, le dévisagea, cherchant sans doute la moindre trace de mensonge. « Tu… Tu ne veux pas me quitter ? Même en sachant ça ? »

Harry éclata d'un bref rire. « Tu es folle ! Il faudrait que je sois devenu tout à fait idiot. » Il caressa son visage, le détaillant avec tendresse, puis glissa ses doigts dans ses cheveux bruns. Elle paraissait interloquée, figée de stupéfaction. « Je t'aime trop pour te laisser filer. »

Dawn émit une petit rire étranglé, ses pleurs perlant de ses cils. « Tu en sûr ? »

« Certain. » Il s'empressa de l'embrasser afin de confirmer ses paroles. Cette fois, elle y répondit avec tout autant d'ardeur.

« Oh, mince, la musique est finie » fit-elle lorsqu'ils eurent rompu leur baiser. Elle se précipita vers la radio, pressa un bouton, puis revint dans les bras de Harry. Ils reprirent leur danse. Cependant, Dawn sembla hésitante un instant, observant Harry du coin de l'œil. Puis, enfin, elle se lança : « Et toi ? »

« Quoi, moi ? » demanda Harry.

« Quel est… ton pire souvenir ? »

Et voilà, ce devait arriver. Harry poussa un soupira. « Je… J'entends les derniers cris de ma mère, et parfois de mon père, avant que… que Voldemort ne vienne les tuer. Il y a deux ans, je m'évanouissais lorsque les Détraqueurs approchaient. D'ailleurs, tu l'as vu toi-même. Mais j'ai assez bien résister, comparé à d'autres fois… »

Dawn déposa un léger baiser sur sa cicatrice, comme dans l'espoir de la refermer pour de bon. « Je suis désolée. »

Harry haussa les épaules. « C'est comme ça. » Ils demeurèrent muets un moment, poursuivant leur valse improvisée. Harry percevait, dans ce silence respectueux, le tissage d'un lien de plus entre Dawn et lui, un nouveau lien qui renforçait leur attachement déjà bien solide. Désormais qu'ils savaient quelle était la pire souffrance qu'ils avaient vécue, ils pouvaient mieux se comprendre mutuellement. De surcroît, Harry se sentait fier que Dawn ait accepté de lui confier un secret aussi lourd que celui de ses origines. Un frisson le parcourant, il resserra ses doigts autour de ceux de Dawn. « Au fait » fit-il afin d'alléger l'atmosphère « pourquoi cette soudaine envie de danser ? »

Dawn sourit avec un certain soulagement. « C'est à cause du rêve que j'ai fait hier soir. Nous étions dans une sorte de salle de bal vide, sans danseurs ni musiciens, et nous dansions sans nous arrêter. Ca m'a mis le baume au cœur, j'avais très envie d'essayer dans la réalité. »

Harry se rembrunit. Comme à l'accoutumée, il avait fait tout à fait le même rêve qu'elle et il en ignorait la cause. Il y songeait à chaque réveil, mais il oubliait d'aborder le sujet dès que Dawn lui souhaitait bonjour. Aujourd'hui, cependant, il avait bien l'intention d'éclaircir un peu ce mystère. « Dis-moi » dit-il « tu as toujours le livre dont tu t'es servi pour pénétrer mes rêves ? »

Dawn fronça les sourcils, l'air songeur. « Heu… oui, je l'ai rangé dans ma partie de l'armoire. Pourquoi ? »

« Je dois chercher une information qu'il contient peut-être. Mais je ne suis encore sûr de rien. »

Dawn le scruta du regard, sceptique, puis, choisissant de ne pas s'y attarder, posa sa tête sur l'épaule de Harry. Celui-ci sourit et savoura les dernières notes de la chanson.


« Onirisme :

Magie de l'esprit et des songes du même ordre que la legimancie et que l'occlumancie. Cependant, contrairement à la legimancie qui permet d'extraire les pensées de gré ou de force et à l'occlumancie qui a pour fonction de préserver l'esprit, l'onirisme est plutôt une notion de partage. Pour s'en servir, l'onirisme exige un certain lien affectif entre le sorcier et la personne visée. L'onirisme ne peut être utilisé contre la volonté de quelqu'un ; la personne doit avoir livré toute sa confiance au sorcier avant que celui-ci ne puisse pénétrer ses rêves. Si le sorcier et la personne visée s'endorment en parfaite osmose, ils partageront un songe identique. (Il est parfois possible qu'un contact physique soit nécessaire au processus.) »

Harry, le cœur cognant dans sa poitrine, relut plusieurs fois le passage. Pas de doute, il s'agissait bien là de ce qu'il avait expérimenté par inadvertance durant tant de nuits. Il avait vu les rêves de Ron et Hermione lors de sa convalescence, puis Dawn et lui avaient songé à l'unisson de l'autre depuis qu'ils dormaient ensemble. Il sourit malgré lui. Il n'avait nulle disposition pour la legimancie, pas le moindre talent pour l'occlumancie, en revanche, il détenait un grand pouvoir d'onirisme, une magie dont personne n'avait jugé bon de lui parler. Rogue aurait été ravi de l'apprendre.

Prenant garde à ne pas réveiller Dawn, qui faisait une sieste auprès de lui avant le souper, Harry bondit hors du lit, quitta la pièce, et ferma la porte derrière lui avec précaution. Une fois dans le couloir, il se dirigea vers la chambre de Ron et Hermione le livre toujours en main. Il s'apprêtait à frapper au battant, enjoué à l'idée de leur faire part de sa découverte, lorsque leurs voix furieuses lui parvinrent de l'autre côté. Il suspendit son geste, tendit l'oreille. D'évidence, une nouvelle querelle venait d'éclater. Mieux valait attendre qu'ils terminent avant d'entrer. Harry se recula.

« Mais moi aussi je t'aime ! »

Harry se figea sur place. La déclaration de Ron avait fusé avec véhémence et exaspération, filtrant au travers de la porte. Sans parvenir à se raviser, il pressa sa tempe contre le battant.

Le ton excédé d'Hermione renchérit aussitôt. « Alors pourquoi refuses-tu de le dévoiler en public ? Cela fait plus de deux moi, Ron ! Tu te rends compte ? Depuis ce soir-là, au 12, Square Grimmaurd, nous nous cachons, nous nous embrassons en secret, nous nous forçons à ne pas nous toucher devant tout le monde. Je n'en peux plus ! Si tu m'aimes vraiment comme tu le dis, tu ne devrais pas avoir honte de te montrer avec moi. »

Harry sentit son cœur tomber dans sa poitrine. Deux mois ? Deux mois qu'ils étaient officiellement en couple ? Et ils ne lui en avaient rien dit ?

« Hermione, enfin, tu sais très bien qu'il ne s'agit pas de ça » fit Ron. Son intonation semblait adoucie. « C'est Harry. »

Celui-ci, davantage troublé à chaque instant, s'efforçait de trier ses pensées encombrantes des paroles de ses amis. Il y avait comme un grand vacarme dans son esprit. Pourtant, la mention de son nom couvrit le brouhaha général et il se força à écouter la suite.

« Harry ? » rétorqua Hermione, rageuse. « Tu oses encore le prendre comme argument ? Il est heureux, à présent. Plus heureux qu'il ne l'a jamais été. Nous n'avons plus aucune raison de lui cacher notre relation. Même plus celle qu'il s'éloigne de nous. Tu l'as entendu, l'autre soir ? Il a dit que notre amitié était le pouvoir qui pourra peut-être vaincre Voldemort ! » Sa voix se brisa en un sanglot déchirant. « Il m'est insupportable de lui mentir plus longtemps alors qu'il nous considère ainsi, Ron. Nous sommes ses amis. Et je… je l'aime comme un frère. »

Ron poussa un soupir las. « Moi aussi » répondit-il, accablé. « Mais… enfin, il ne risque pas de réagir très calmement… »

« Je m'en moque. Nous irons le lui dire aujourd'hui. »

« D'accord. Mais qu'est-ce que l'on lui dira ? »

« La vérité. Que nous lui avons caché cela parce que nous pensions qu'il avait d'autres préoccupations plus graves que nous deux. Qu'il avait besoin de nous en tant qu'amis et qu'il aurait peut-être été mal à l'aise. »

« Tu as raison. Il comprendra peut-être. »

Puis un long silence s'éternisa. Harry supposa qu'ils devaient être en train de s'embrasser. Le cœur lourd, l'estomac et la gorge serrés, les yeux brûlants, il se détourna de la porte et prit la direction de sa propre chambre, désireux de s'isoler un moment. Il sursauta soudain ; Dawn, à deux pas de lui, le dévisageait avec une douceur incertaine. Il s'efforça sans grand succès de la gratifier d'un sourire. « Tu… tu as tout entendu, toi aussi ? » fit-il, le ton rauque.

Sans mot dire, elle acquiesça. Harry hocha la tête à son tour, fixant le vide. Il éprouvait un lancinant sentiment de vide dans sa poitrine. Il ne parvenait pas à être en colère, ni à ressentir de la trahison. Il avait l'impression d'être le simple spectateur d'une pièce de théâtre sans intérêt. Dawn lui prit la main alors qu'il lui semblait voir par les yeux de quelqu'un d'autre.

Harry et Dawn s'enfermèrent dans leur chambre. Dawn s'empara du livre que Harry tenait toujours, le déposa sur la table de chevet, puis se posta face à lui, ses paumes sur ses joues. Il riva son regard au sien, encore dans un dense brouillard d'incompréhension. « Ils… Ils m'ont menti… » fit-il à voix basse. « Durant plus de deux mois, ils… » Les mots se coincèrent dans sa gorge. Il ne parvenait pas à concevoir que, pendant qu'il faisait le deuil de Sirius et maudissait la prophétie, Ron et Hermione vivaient une relation amoureuse dans son dos. Ils avaient construit un véritable bonheur, un refuge à la guerre et à la misère qui sévissaient sous le joug de Voldemort. Ils avaient construit un bonheur duquel ils l'avaient tenu éloigné…

D'une main ferme, Dawn le força à fixer sa concentration sur elle. « Tu n'as donc pas écouté ? » dit-elle.

« Bien sûr que si » répliqua Harry, reprenant contenance. « Ils ont dit qu'ils voulaient enfin me confier leur relation… »

« Parce qu'ils en avaient assez de te le cacher. Ils se sentent coupables. »

« Eh bien, ils ne se sentiraient pas coupables s'ils me l'avaient dit depuis le début. »

« C'est ce que je disais, tu n'as rien écouté. »

« C'est faux… ! »

« Si tu avais écouté, tu te serais rendu compte du sacrifice qu'ils ont fait pour toi. » Harry la dévisagea, cherchant dans ses traits la plus infime trace de raillerie. Mais elle paraissait tout à fait sérieuse.

« Que veux-tu dire ? » demanda-t-il, soudain incertain.

« Enfin, c'est évident ! » Harry sentait la honte affluer peu à peu en lui. Quelque chose lui soufflait qu'il aurait l'air bien sot à la fin de la discussion. « Réfléchis un peu » poursuivit Dawn. « Cela fait deux mois qu'ils se sont avoué leurs sentiments, qu'ils savent qu'ils s'aiment de manière réciproque. Pourtant, Ils ont tenu ça sous silence et ne t'ont pas mis dans la confidence. Pourquoi crois-tu qu'ils aient fait cela ? Par plaisir de rire de toi alors que tu ne te doutais de rien ? Ajouter du piment à leur vie en se cachant ? Ca semble un peu ridicule, non ? »

Harry haussa les épaules, ses joues s'empourprant. Il ne comprenait pas où elle voulait en venir et n'appréciait guère la façon inquisitrice qu'elle avait de le détailler. « Non, pas vraiment. »

Dawn, s'adoucissant, lui sourit. Alors, là, il ne suivait plus du tout. « Parce qu'ils t'aiment. » Harry écarquilla les yeux, s'apprêtant à parler, mais elle reprit aussitôt. « Ils l'ont dit eux-même, tout à l'heure. Ils ne voulaient pas t'embarrasser avec leur histoire alors que tu souffrais encore beaucoup de la disparition de Sirius. Ils auraient pu s'afficher sans la moindre pudeur pendant ton deuil, s'embrasser devant toi, être heureux sans se cacher, mais ils ne l'ont pas fait. Ils t'aiment assez pour faire comme si de rien de n'était et s'occuper de toi. Ce n'est pas rien. »

Et voilà, il se sentait tout à fait sot, comme prévu. Il rendit son sourire à Dawn, puis l'embrassa doucement. « Tu ne peux pas imaginer combien j'ai l'impression d'être un débile profond. »

Dawn éclata de rire, l'enlaçant. « Heureusement que je suis là pour t'éclaircir, n'est-ce pas ? »

Ils s'abandonnaient à un nouveau baiser plein d'ardeur lorsque l'on frappa à la porte. « Entrez » dit Harry, se séparant de Dawn.

D'un pas timide, Ron et Hermione s'introduirent dans leur chambre – plutôt échevelés. Harry leur adressa un sourire cordial, réprimant le fou rire qui menaçait de le prendre à la vue de ses amis si incertains. « Harry » commença Ron, le bout de ses oreilles devenant écarlate « nous avons quelque chose à te dire. » Il échangea un furtif regard avec Hermione, lui prenant la main. « Ce n'est pas facile, et ça ne va sans doute pas te plaire, mais… »

Harry l'interrompit d'un geste. « Ce n'est pas la peine. J'ai tout entendu, juste avant. »

Ron et Hermione blêmirent. « Tu… nous… ? Mais… » balbutia Hermione d'une voix faible. « Oh, Harry ! Je suis désolée, tu n'aurais pas dû l'apprendre ainsi, je… »

« Ce n'est rien, Hermione, ne t'en fais pas. Je… je ne suis pas en colère. »

Ron parut perplexe. « Vraiment ? »

« Vraiment » affirma Harry. A son tour, il jeta un coup d'œil à Dawn. « Et je ne veux plus être un obstacle à votre… couple. Je ne veux pas que vous vous absteniez de vous aimer lorsque je suis dans les parages. Je ne serais pas un ami si je vous demandais de choisir entre votre amour et notre amitié. »

Hermione, les yeux embués, lui souriait de toutes ses dents. « Je suis heureuse que tu dises ça. Je n'aurais pas supporté que tu souffres de notre histoire. »

« Moi non plus » renchérit Ron, évitant son regard. « C'aurait été trop bête que… enfin, tu es tout de même notre meilleur ami, et… Voilà, quoi. »

« Oui » fit Harry. Il remarqua soudain que Dawn s'était reculée à l'écart, leur tournant le dos, afin de les laisser entre eux. Il faudrait qu'il la remercie comme il se devait dès que Ron et Hermione quitteraient la chambre. Puis une effrayante idée lui traversa subitement l'esprit : « J'aurais… juste quelque chose à vous demander. »

« Tout ce que tu veux » répondit aussitôt Hermione, refoulant ses larmes.

« Si, un jour, pour une raison ou pour une autre, vous décidiez de rompre, j'aimerais que… eh bien, que vous tâchiez de ne pas trop vous éloigner l'un de l'autre. Parce que, vous voyez… »

Le rire de Ron et Hermione l'interrompit. « Ne t'en fais pas pour ça » dit Ron, semblant davantage détendu. « Parti comme c'est parti, nous ne romprons pas avant très, très longtemps. »

« Ce serait trop bête » ajouta Hermione, malicieuse.

Ils s'entreregardèrent un bref instant. Et Harry vit. Il vit ce qu'il n'avait pas discerné auparavant, alors que c'était si flagrant. Il vit la vive flamme qui brûlait dans leurs yeux, qui consumait leurs cœurs pendant qu'ils se tenaient par la main. Il vit le reflet tout aussi net et puissant de ce qu'il éprouvait lui-même pour Dawn : l'amour véritable. Il sut que ses amis étaient sincères, qu'ils ne pouvaient l'être plus. Il sut qu'il n'avait pas à craindre l'avenir, car eux ne le craignaient pas.

Harry ne trouva rien de plus malin à faire que de pleurer de joie et d'étreindre tour à tour Ron et Hermione.

A suivre…

Bon, chapitre un peu niais et collant comme de la guimauve, mais je me suis bien amusée à l'écrire. J'espère qu'il ne vous aura pas trop mécontenté. Je tiens juste à vous prévenir que je ne publierai pas avant au moins trois semaines car je pars en camp culturel. C'est pour que vous ne vous inquiétiez pas trop.

Sinon, merci d'avoir lu !

A la prochaine,

Sam Dreamangel