Chapitre 21 : Dans toutes les larmes s'attarde un espoir
Accoudée au balcon de pierre sculptée de la tour, ses longs cheveux bruns voletant au rythme paresseux de la brise, le bas de sa robe de satin pourpre virevoltant autour de ses chevilles, elle contemplait un horizon aux contours indistincts. Harry s'approcha, ne prenant pas garde à sa tenue princière aux atours somptueux. Une nouvelle fois, il était parvenu à s'introduire sans peine dans le rêve de Dawn, à s'y matérialiser, et sans doute à communiquer avec elle.
« Bonjour, princesse » dit-il amusé, admirant sa beauté.
Elle fit volte-face, souriant lorsqu'elle le reconnut. « Bonjour, mon prince » répondit-elle, exécutant une révérence. « Que me vaut le plaisir de votre visite ? »
Harry s'inclina à son tour, un sourire hilare fendant son visage. « J'ai en ma possession un message à vous remettre. »
« Et de quoi s'agit-il ? »
« Harry Potter me charge de vous faire savoir qu'il vous aime et vous trouve ravissante ainsi vêtue. »
Dawn éclata de rire, s'avançant d'un pas. « Et hormis cette déclaration enflammée, êtes-vous certain de ne devoir me délivrer un autre message ? »
Harry arbora une expression songeuse, faisant mine de réfléchir. Dawn, un sourcil haussé, les bras croisés sur sa poitrine, attendit qu'il réponde. « Si, c'est possible. Ah oui, je m'en souviens, à présent. En vous éveillant, il vous faudra dire : j'ai vu Harry Potter et il m'a parlé. »
« Fort bien, je le ferai. »
Ils s'esclaffèrent à nouveau, puis effacèrent l'infime distance qui les séparait. Alors que leur rire mourrait dans leur gorge, leurs visages allaient à la rencontre l'un de l'autre. Ils s'enlacèrent tandis que leurs lèvres s'effleuraient…
« Alors ? Ca a fonctionné ? » Assise en tailleur face à eux, Willow les regardait tour à tour. Harry cligna des paupières, encore quelque peu étourdi, et Dawn se frotta les yeux. Ils échangèrent un coup d'œil complice, fugace, afin que Willow ne le remarque pas.
« Oui, je crois » dit Harry.
« Que dois-tu me dire, Dawn ? » s'enquit Willow.
« J'ai vu Harry Potter et il m'a parlé » récita Dawn.
Willow esquissa un sourire comblé, se levant d'un bond, imitée par les deux autres. « Parfait » déclara-t-elle. « Je crois que, cette fois, c'est la bonne. Harry, je ne peux rien t'apprendre de plus au sujet de l'Onirisme. Tu es prêt. »
L'annonce fit palpiter son cœur à une allure effrénée, et, lorsqu'ils en firent part aux autres, qui étaient attablés à la salle à manger, le nez enfoui dans des livres poussiéreux, provoqua soupirs de soulagements et mines heureuses. « Qu'est-ce qu'on attend, alors ? » demanda Alex, enjoué. « Essayons tout de suite ! »
Willow, toujours l'air rayonnant, secoua néanmoins la tête. « Je ne préfère pas. J'ignore de quelle quantité d'énergie devra usé Harry pour contacter quelqu'un à une telle distance. Il lui faut beaucoup se reposer avant de tenter quoi que ce soit. »
« Au fait » fit Giles, refermant le grimoire sur lequel il était penché « qui comptes-tu contacter, Harry ? »
Celui-ci s'aperçut soudain qu'il n'y avait pas encore songé. « Je ne sais pas… » Il s'immergea dans une brève réflexion, révisant les personnes susceptibles de leur porter secours – Dumbledore, Mr Weasley, Maugrey Fol-Œil, Tonks, le professeur McGonnagal… Puis une subite idée lui traversa l'esprit. « Remus Lupin » dit-il alors.
Ron et Hermione s'entreregardèrent, radieux. « Excellente idée, mon vieux ! » se réjouit Ron. « Tu le salueras bien de notre part ! »
Harry éclata de rire. Alors que tous paraissaient considérer sa décision comme en était une judicieuse, Malefoy, lui, semblait sceptique. « En quoi un ancien professeur de Défense contre les Forces du Mal pourrait-il nous être utile ? »
« Il fait partie de l'Ordre du Phénix » expliqua Hermione. « De plus, comme l'usage de l'Onirisme requiert un lien affectif entre l'invocateur et la personne visée, Lupin est le meilleur choix. »
Cependant, Malefoy n'avait pas l'air davantage convaincu. « Je sais que tu l'appréciais, Potter, et que c'était réciproque, mais… »
« C'était le meilleur ami de mes parents, avec Sirius » l'interrompit Harry, encrant son regard au sien. Malefoy s'était aussitôt tu, sans se détourner, écoutant avec attention. Depuis qu'il lui avait serré la main, le soir de l'attaque des Magemorts et des vampires, il était bien moins exécrable que d'ordinaire.
« Fantastique » fit Buffy. « Alors monte te coucher et tâche de bien dormir. Nous te réveillerons le moment venu. »
Harry acquiesça. « Entendu. Vous continuez les recherches, en attendant ? »
« Bien sûr, ainsi que la traduction du grimoire » répondit Giles. « D'ailleurs, nous avançons à un bon rythme. Et l'aide de Dawn pour les recherches nous serait très précieuse. »
Elle hocha la tête, souriante. « Je me joins à vous dans un instant. Laisse-moi juste le temps de border Harry, et j'arrive. »
Tandis que des rires et des exclamations de protestations résonnaient dans la salle à manger, Dawn, d'évidence fière de son effet, se saisit de la main de Harry, et l'entraîna à sa suite jusqu'à l'étage supérieur. Parvenus devant la porte de leur chambre, sans crier gare, elle lui sauta au cou, pressa ses lèvres contre les siennes. Bien que pris au dépourvu, Harry lui rendit son étreinte comme son baiser, savourant le fruit de sa douce folie passagère. Lorsqu'ils se séparèrent, les joues de Dawn s'étaient teintées de cramoisi et ses yeux paraissaient scintiller d'un éclat inconnu. A nouveau, l'idée de conclure leur amour en passant à l'acte lui vint, mais il la repoussa aussitôt : il était encore trop tôt pour songer à cela. Pour le moment, les instants tels que celui-ci lui suffisait.
« Qu'est-ce que j'ai fait pour mérité ça ? » fit Harry, malicieux.
Dawn haussa les épaules. « Rien de particulier. C'est juste que l'on nous a interrompus, tout à l'heure, et que je voulais terminer ce que nous avions commencé dans notre rêve. Maintenant que c'est fait, je vais te laisser te coucher. Buffy risque bien de venir me chercher si je tarde trop. »
Elle desserra sa prise sur ses doigts, s'apprêtant à rebrousser chemin, mais Harry la retins. « Attends une minute. » D'un geste prompt et vif, il l'attira vers lui, lui dérobant un autre baiser auquel elle ne rechigna pas.
En définitive, la minute s'éternisa quelque peu, jusqu'à ce que Dawn le fasse entrer de force dans sa chambre.
« Eh bien, c'est le moment » répliqua Buffy à l'arrivée de sa sœur dans la salle à manger. Dawn lui tira la langue, les joues empourprées, en prenant place autour de la table et s'emparant d'un grimoire au hasard, se joignant aux recherches. « J'espère que ton esprit est assez clair pour nous assister. »
« Oh, je t'en prie. » Puis elle s'absorba dans une feinte lecture, une expression concentrée modelant ses traits. Nul ne fut dupe, mais nul n'ajouta rien.
Ron, pour sa part, aurait été mal placé pour la railler davantage, étant lui-même incapable de river son attention sur le texte qu'il s'efforçait de déchiffrer. A dire vrai, depuis sa fabuleuse nuit à faire l'amour à Hermione, il peinait à songer à tout autre sujet. Un sourire involontaire étira ses lèvres alors qu'il se remémorait certaines scènes. Il jeta un furtif regard en direction d'Hermione qui, elle, semblait avoir oublié tout ce qui n'était pas le grimoire gaélique. Comment pouvait-elle être si sereine alors que toutes ses pensées étaient tournées vers leur récente union ?
« Oh, je n'y comprends rien ! » s'exclama soudain Hermione, le faisant sursauter. Embarrassé, espérant que nul n'avait remarqué sa contemplation clandestine, il se replongea dans son ouvrage, sentant son visage s'embraser. « Willow, s'il te plaît que signifie ceci ? »
Willow s'avança aussitôt, Giles s'installant à son autre côté, et ils observèrent tous trois les écritures ancestrales. Willow fronça les sourcils. « Cela ressemble à gourdin… Ou peut-être hache… Je ne suis plus très sûre. Giles ? »
Ce dernier, le front plissé, essuya ses lunettes à un pan de son gilet de laine avant de les replacer sur son nez. « Je pencherai plutôt pour hache. »
Hermione farfouilla dans l'amoncellement de paperasse entassée sur la table, puis, dénichant le bloc-note où ils avaient inscrit leur traduction approximative, retranscrit l'indication de Giles. « Et celui-ci ? » fit-elle en le désignant du bout de son stylo.
« Oh, je le connais : c'est fondateur » dit Willow.
Hermione acquiesça distraitement, copiant le nouveau mot. Perplexe, elle relut au travers des innombrables ratures les phrases qui noircissaient la page, effectuant quelques corrections et ajouts. Ron inclina la tête, subjugué. Qu'elle était belle lorsqu'elle travaillait ! Tandis qu'il détaillait sans vergogne les contours de sa bouches, les courbes de ses joues, il ne s'aperçut guère que sa bien-aimée écarquillait peu à peu les paupières, entrouvrait ses lèvres irrésistibles, affichait une moue incrédule. « Bon sang… » souffla-t-elle, et Ron se rendit compte qu'il devait paraître tout à fait idiot à arborer un air si béat.
« Qu'y a-t-il ? » demanda Willow, sans lever les yeux du poussiéreux dictionnaire gaélique qu'elle lisait.
« Je… Je crois que j'ai quelque chose d'intéressant » répondit Hermione, le souffle saccadé. « Quelque chose de très intéressant, même. »
Tous se figèrent, l'instant semblant en suspens. « De quoi s'agit-il ? » s'enquit Malefoy.
« Ecoutez ça : il était un temps où les démons affluaient sans retenue dans le monde entier. Nul ne se dressait sur leur chemin, car ils étaient puissants et imparables. Les honorables sages, de part toute la planète, conçurent des armes redoutables, gorgées d'une magie telle qu'ils pourraient repousser le mal. Parmi ces armes, nous avons connaissance de deux d'entre elles, confectionnées à des époques et par des sages dissemblables. Il y eu d'abord la hache rutilante que les peuplades noires offrirent aux guerrières. Puis il y eu l'épée du hardi, du fondateur d'un lieu où l'on enseigna les formes de la sorcellerie. Si, un jour, par malheur, les démons parvenaient à déclencher une catastrophe, nous recommandons aux défenseurs du bien d'user de ces instruments, car ils sont efficaces. » Interloquée mais rayonnante, Hermione contempla tour à tour chacun d'entre eux, s'attardant sur Ron et Malefoy. « L'épée du hardi, du fondateur… Cela ne vous rappelle rien ? »
Ron, soudain, fut frappée de stupeur. De lointaines images l'assaillirent, emplies d'obscurité et de débris. Sa seconde année à Poudlard, l'héritier de Serpentard, la Chambre des Secrets, l'enlèvement de Ginny… l'épée de Godric Gryffondor, l'un des quatre fondateurs de l'école de sorcellerie. Elle reposait aujourd'hui dans le bureau d'Albus Dumbledore. « Tu crois que… ? » Poursuivre était inutile, car elle avait déjà compris.
« Oui, j'en suis même persuadée » déclara-t-elle. « L'épée de Gryffondor est l'arme nécessaire au sorcier… l'arme nécessaire à Harry. » Elle replaça l'une de ses mèches brunes derrière son oreille. « Cependant, j'ignore quelle est cette fameuse hache… »
« Nous, nous le savons » l'interrompit Buffy, refermant d'un coup sec son propre livre. « Un instant. » Se levant d'un bond, elle quitta la salle à manger, et ils purent l'entendre gravir quatre à quatre les escaliers menant à l'étage supérieur. Elle revint presque aussitôt, un étrange objet entre les mains. Il s'agissait d'une hache aiguisée, écarlate, dont l'autre extrémité était pointue, effilée. Ron décida de clore à son tour l'ouvrage sur lequel il avait tenté de se concentrer ; les recherches étaient terminées. « L'arme des tueuses » reprit-elle. « C'est grâce à ceci que nous sommes venus à bout de la Force, que Willow a éveillé les Potentielles. Nous aurions dû nous en douter dès le début, c'était si évident. »
« C'est génial de savoir tout ça » répliqua Malefoy, se redressant sur son siège. « Mais malgré que nous détenions l'arme de la Tueuse, nous n'avons pas celle du sorcier. C'est un problème non négligeable. »
« Voilà donc ce que Harry devra demander à ce monsieur Lupin, demain » dit Dawn. « Nous procurer l'épée du fondateur au plus vite. »
« Ce n'est pas si simple » intervint Alex. « Les Mangemorts ont isolé Derry, je vous rappelle. Aucune personne dotée de pouvoirs magiques ne peut y pénétrer. »
« Pourquoi ne pas nous l'envoyer par hibou ? » suggéra Ron, haussant les épaules.
« Trop risqué » dit Hermione.
« Oui, les Mangemorts les repéreraient tout de suite, et nous ne pouvons pas nous permettre de perdre l'épée » renchérit Malefoy.
« Que faire, alors ? » s'interrogea Dawn.
« Je propose que nous attendions que Mr Lupin ait parlé à Dumbledore » dit Giles. « Lui saura sans doute ce qu'il convient de faire. »
« J'espère » soupira Buffy.
Ils se turent, le silence s'instaurant de lui-même dans la pièce. Ron, quelque peu las, eut alors le sentiment qu'il ne leur restait plus que cela : l'espoir.
Après une bonne journée de somme, Harry, agenouillé sur son matelas, face à Willow, étaient entourés des autres, qui l'observaient. Selon ce qu'ils lui avaient dit, il lui fallait quémander à Lupin l'épée de Gryffondor, essentielle à leur victoire. Fort aisé, toutefois, leur plan était basé sur beaucoup de suppositions.
Willow, comme à l'accoutumée, tendit les mains devant elle. « Prêt ? » dit-elle.
Harry, résolu, acquiesça. « Prêt. »
Avant de s'abîmer dans son sommeil artificiel, il se demanda si Lupin parvenait à s'assoupir, même à une heure si tardive, en ces temps troublés.
Harry, à son grand effroi, reconnut aussitôt l'endroit où il avait atterri : la Cabane hurlante. Les meubles délabrés, les murs criblés de d'orifices, lézardés de fissures, les lambeaux d'étoffes, tout était identique à son souvenir. Pourtant, un détail différait. Un jeune garçon d'une quinzaine d'années, blême, ses cheveux châtains embroussaillés, son visage couturé d'estafilades ruisselant de larmes était assis sur le lit défoncé, secoué de spasmes. Harry, le cœur serré, s'avança. Ainsi, voilà comment se déroulait les nuits de pleine lune pour le professeur Lupin, dans son enfance ? Et cela avait tant été terrible qu'il en cauchemardait encore aujourd'hui, de nombreuses années après.
« Professeur ? » fit Harry à voix basse.
Lupin leva vers lui des yeux vitreux. Puis, constatant qui se trouvait devant lui, eut un mouvement de recul. « James ? Que fais-tu là ? Tu sais bien que c'est dangereux ! La lune ne va tarder à apparaître, pars ! »
Harry sentit sa gorge se nouer, sa respiration s'y bloquer. « Je… Je ne suis pas James » dit-il, chaque mot le faisant souffrir.
Lupin plissa les paupières d'incompréhension. « Que dis-tu ? »
Il prit une profonde inspiration. « C'est moi… Harry… »
« Harry ?… » Lupin parut indécis durant quelques instants, le dévisageant d'un regard confus, avant de s'extraire du contexte de son rêve. « Harry ? » répéta-t-il, sa voix reprenant son intonation familière. « Mais… ? Comment es-tu… ? Je rêve, n'est-ce pas ? »
« Oui, mais comme je possède le don d'Onirisme, je me suis infiltré dans votre rêve et je communique avec vous par son biais. »
« Depuis quand maîtrises-tu l'Onirisme ? Je ne savais pas que… »
« Mon don s'est manifesté de lui-même. »
« N'étais-tu pas enfermée dans le repaire secret des Mangemorts… »
« Ecoutez, j'ignore de combien de temps je dispose, alors j'irai au but. Il y a quelques semaines, Dumbledore nous a contactés par Cheminette à la résidence Summers et nous a parlé d'armes qui nous seront indispensables au combat contre Voldemort. Nous en détonnons une, mais il nous manque l'autre. Et il s'avère que Dumbledore la garde dans son bureau. Il s'agit de l'épée de Gryffondor. Pourriez-vous lui faire part de tout ce que je viens de vous dire afin qu'il nous l'envoie, par n'importe quel moyen ? S'il vous plaît ? »
Lupin, l'air étourdi, s'accorda un moment de réflexion, assimilant avec mal les paroles de Harry. « Oui, je… je lui parlerai, ne t'en fais pas… »
« Merci, professeur. » Un pesant fardeau venait d'alléger ses épaules. Une fois que Lupin informerait Dumbledore, tout s'arrangerait. Il en était convaincu.
« Harry ? » fit celui-ci, ne lui laissant guère le loisir de s'égarer dans ses songes. « Comment allez-vous, Ron, Hermione et toi ? Les Mangemorts ont-ils été… vous ont-ils… ? »
Harry s'efforça d'esquisser un sourire réconfortant. « Nous sommes sortis indemnes de tout ça, rassurez-vous. Nous sommes en sécurité avec la Tueuse et ses amis. »
« C'est parfait, dans ce cas. Restez avec eux aussi longtemps que possible. Je ne sais pas ce que trame Voldemort, mais les Mangemorts qui rôdent encore en Angleterre sont déchaînés. J'espère qu'à Derry vous courez moins de risque. »
Harry n'éprouva pas le courage de le détromper.
Son rêve s'étant achevé de manière si abrupte, il n'était pas tout à fait certain que Lupin prierait Dumbledore de leur faire parvenir l'épée de Gryffondor. Ainsi, ils demeurèrent en suspens, anxieux et agités durant deux jours, avant que Harry ne distingue dans le ciel dégagé, tandis qu'il paressait dans l'arrière-cour, une silhouette ailée. Se remettant d'un bond sur pieds, il leva la tête, scrutant les contours imprécis. Puis, reconnaissant les teintes chatoyantes ainsi que le chant mélodieux, s'écria, ravi :
« Fumseck ! »
En effet, le phénix de Dumbledore, fringant et vigoureux, se posa en douceur devant lui, abandonnant dans l'herbe le long colis qu'il avait transporté entre ses serres. Harry se pencha, s'en empara, et le déroula du papier kraft dans lequel il était emballé. Enjoué, il brandit l'épée de Godric Gryffondor dans son poing serré, sa lame miroitant au contact des rayons du soleil, les rubis sertissant sa garde rutilant de tout leur éclat. Le phénix avait dû attendre qu'il eut attesté par lui-même l'authenticité de l'arme, car, dès son bien dévoilé, il reprit son vol, son chant s'échappant de sa gorge, emplissant l'air de ses notes apaisantes. Bientôt, Fumseck ne fut plus qu'un point minuscule dans le ciel azur, que Harry salua à grands gestes jusqu'à ce qu'il devienne tout à fait invisible. Puis, son trophée en main, il regagna la maisonnée, impatient de révéler à ses compagnons l'heureuse nouvelle. Désormais, plus rien ne les séparait de leur victoire.
A suivre…
