Juste un petit mot afin de vous préparer de manière psychologique : ceci est le DERNIER chapitre de cette fanfic.
Chapitre 24 : Voici demain qui règne aujourd'hui sur la terre
Lorsque Harry, les yeux clos, s'aperçut qu'il était étendu sur son lit, il se demanda comment il était parvenu jusqu'ici alors que, quelques instants auparavant, il se trouvait sur un champ de bataille bruyant, debout devant Voldemort. Voldemort, qui, gisant dans son sang, était mort pour de bon. La manière par laquelle il s'était rendu dans sa chambre n'eut soudain plus la moindre importance. Ereinté, les paupières et les membres lourds, Harry se remémora son interminable lutte, ainsi que l'intervention providentielle de Buffy, qui avait contribué à mettre un terme à la guerre. Sans doute était-ce grâce à elle qu'il était encore en vie, car il n'aurait guère tenu davantage face aux assauts incessants de Voldemort. Ainsi, en ralliant les vampires à ses rangs, le Seigneur des Ténèbres avait sonné lui-même le glas de sa défaite. S'il n'avait pas enrôlé ces monstres, la Tueuse n'aurait jamais eu à être mêlée au combat, et jamais elle n'aurait levé sa redoutable hache. Et Harry assimilait à peine tout ce que cela impliquait. Dorénavant, Lord Voldemort nourrissant les vers, les Mangemorts se retrouvaient à nouveau sans maître, désappointés, et erreraient durant un moment, avant que le Ministère n'entame leurs jugements. Les vampires, pour leur part, redevenaient des créatures de la nuit indépendantes, donc moins dangereuses. Buffy, Alex, Willow, Giles et Dawn devraient reprendre où ils l'avaient laissé leur retraite bien méritée. Quant à Ron, Hermione et lui… Il sentit un sourire ravi étirer ses lèvres. Poudlard ouvrirait ses portes, comme à l'accoutumée, et ils jouiraient enfin d'une année scolaire banale et sans histoire. Quel bonheur !
L'unique inconvénient, bien entendu, était que, en regagnant l'Angleterre, il se séparait de Dawn…
« Tu es réveillé, Harry ? » La voix, douce et sereine, semblait lui avoir rendu l'ouïe. A présent, une grande agitation lui parvenait de l'étage inférieur, une multitude de paroles s'entrechoquant, des conversations diverses dont le sens lui échappait. Il s'efforça d'ouvrir les yeux, tâche ardue considérant son état d'épuisement avancé. Mais il y parvint tout de même, et fut surpris de constater que le détenteur de la voix n'était autre qu'Albus Dumbledore. Souriant, ses iris bleus pétillant de malice, il était assis au bord de son lit et le fixait.
Harry lui rendit son sourire. « Bonjour, monsieur » dit-il. « Comment allez-vous ? » Il ne réalisa qu'après combien sa faiblesse lui faisait dire des idioties.
Loin de se rire de lui, Dumbledore lui adressa une expression de tendresse. « Ce serait plutôt à moi de te le demander. Le combat d'hier soir a dû être rude, et tu es sans doute exténué. C'est pourquoi je serai bref. » Harry acquiesça, ne se sentant pas la force de répondre. « Bien. La nuit dernière, dès que Voldemort est décédé, le dôme magique qui isolait Derry s'est effondré. L'Ordre du Phénix en a aussitôt profité pour utiliser les réseaux de Cheminette et pour venir ici. Ce que nous avons découvert a été… étonnant, je l'avoue. Les vampires avaient déjà fui, mais les Mangemorts s'en aillaient à peine, ce qui fait que nous avons pu en arrêter quelques-uns. Puis nous vous avons trouvés, Miss Summers et toi, évanouis près du corps de Voldemort. Vos amis étaient très inquiets. Mais le plus surprenant, c'est que nous s'étions pas les seuls à être accourus à votre secours. Des dizaines de jeunes filles étaient aussi présentes et s'informaient auprès de Miss Rosenberg, et de Messieurs Harris et Giles. Elles disent s'appeler les Potentielles, d'autres tueuses. Maintenant, tout ce beau monde est entassé dans la maison. Lorsque j'en aurai fini, je préviendrai Miss Granger et Mr Weasley de ton réveil ; ils sont impatients de te revoir. »
Harry rassembla ses maigres ressource. « Co… Comment se portent-ils ? »
Dumbledore eut un geste apaisant. « Ne t'en fais pas pour eux ; ils se portent bien. Tellement bien, à vrai dire, que Lupin et Tonks ont eu du mal à les empêcher d'entrer dans ta chambre. » Harry émit une ombre de rire. « Quoi qu'il en soit, j'aimerais te féliciter, Harry. Comme d'ordinaire, tu as fait preuve d'un grand courage. Ce ne sont que des mots, mais sache que je te suis reconnaissant… et fier de toi. Grâce à ta bravoure, tu as épargné au monde une nouvelle apocalypse, et tu l'as débarrassé d'un terrible danger. Tu imagines, bien sûr, que le Ministère tient à organiser une cérémonie de remerciement officielle. Cornelius Fudge prononcera un discours solennel et tes amis et toi serez décorés. Tout se déroulera à la rentrée scolaire. »
Harry rougit. Il n'avait jamais été à l'aise avec les marques d'intention que lui prodiguaient les gens en raison de sa cicatrice, alors une cérémonie officielle devant le Ministère, tous les sorciers célèbres d'Angleterre et d'ailleurs…
« Ah, avant que je n'oublie… » Dumbledore plongea sa main dans sa manche, et en extirpa une enveloppe parcheminée. « Ceci est un titre de propriété. Il atteste que tu es le nouveau possesseur du 12, Square Grimmaurd, selon la volonté de Sirius. » Il lui tendit l'enveloppe, dont s'empara Harry, un malaise étreignant ses entrailles. Au moins pourrait-il quitter les Dursley et vivre dans la vieille bâtisse délabrée, désormais – après l'avoir restaurée.
Harry déposa l'enveloppe sur sa table de chevet, auprès de la lampe. « Merci, Monsieur. »
Dumbledore tapota l'épaule de Harry, se leva, puis se dirigea vers la sortie. « Je t'en prie, Harry. Passe une bonne journée. Ah, et au fait : joyeux anniversaire. »
Harry, que la somnolence reprenait peu à peu, s'amusa à peine de remarquer qu'il avait tout à fait oublié son anniversaire. Il atteignait sa seizième année le jour où sa vie entamait un nouveau départ. Ironique. Mais pas assez pour le garder éveiller davantage.
Ron sur ses talons, Hermione s'empressa de fermer la porte de leur chambre. L'effervescence qui régnait dans la maisonnée lui ôtait toute énergie, tant le combat de la veille l'avait éreintée. Elle avait espéré pouvoir jouir d'un certain temps de repos, mais le Ministère, l'Ordre du Phénix et des dizaines de tueuses Potentielles avaient investi la résidence Summers, procédant tour à tour un interrogatoire détaillé, interminable. Par chance, Dumbledore avait soudain décrété qu'ils méritaient un peu de répit. L'on avait consenti à leur laisser quelque quiétude, toutefois, Hermione se doutait bien que cela ne durerait guère. Ainsi, elle se jeta sur le lit, rejointe aussitôt par Ron, et se blottit contre lui.
« Hermione ? » souffla-t-il. « Comment te sens-tu ? »
Elle réfléchit à sa question, désireuse de lui fournir une réponse exacte. « Je me sens… heureuse » déclara-t-elle. Et jamais elle n'aurait pu être plus sincère. « Oui, heureuse. Maintenant que Harry nous a libérés de la terreur qu'inspirait Voldemort, nous allons pouvoir vivre comme bon nous semble. Vivre l'avenir que nous osions à peine imaginer deux jours auparavant. » Elle sourit, resserrant sa prise sur lui. « Et je suis d'autant plus heureuse que je vivrai cet avenir avec toi. Et toi, comment te sens-tu ? »
Il lui baisa le front. « Pareil. J'ai juste un peu de mal à réaliser. Non mais, tu te rends compte ? Ca fait depuis notre première année à Poudlard que Tu-S… que Voldemort nous causent des problèmes, et, à présent, c'est terminé. Nous n'aurons plus jamais à le combattre, ni lui, ni les Mangemorts. Et Harry vient de venger des milliers et des milliers d'innocents. Je… Je suis fier d'être son ami. »
Hermione réprima ses larmes. Ron avait toujours manifesté une flagrante jalousie aux atouts de Harry, et clamer de la sorte qu'il se réjouissait de son triomphe l'enjouait. « N'empêche » ajouta-t-elle tout de même « Harry ne sera pas le seul à être décoré d'une médaille. Tu as entendu Lupin ? Nous aurons tous droit à une gloire éternelle. »
« Eh oui ; nous sommes des héros ! » Ils s'esclaffèrent, savourant leur proximité respective ainsi que la douceur de leur couche. « Hermione ? » reprit alors Ron, recouvrant son sérieux. « Est-ce que… tu… non, oublie ça. »
Sitôt intriguée, Hermione se redressa en prenant appui sur son coude. Ron fuit son regard. « Oublier quoi ? » demanda-t-elle, curieuse.
« Rien, ce n'est pas… non, rien. » Il s'assit, s'adossant au montant du lit.
Hermione s'installa face à lui, en tailleur, le dévisageant sans ciller. Il fut bientôt contraint de se tourner vers elle. « Je doute que tu rougisses comme ça pour rien » répliqua-t-elle. « Que voulais-tu dire ? »
Ron s'empourpra davantage. « C'est idiot, mieux vaut ne pas gâcher cette journée à cause de ma stupidité. Ce n'était qu'une idée en l'air… »
« Une idée qui te met dans l'embarras alors que j'ignore de quoi il s'agit. Allons, dis-moi. »
Il hésita, un débat intérieur le tiraillant. « Tu me promets de ne pas te moquer de moi si je te le dis ? »
Hermione s'avança, souriante. « Promis. »
« Bien. Alors, voilà. C'est le fait que tu aies parlé d'avenir… de vivre un avenir ensemble, tous les deux, comme bon nous semblera… J'ai pensé que nous… plus tard, peut-être, quand nous serons plus âgés et plus mûrs… Et ça dépend de beaucoup de choses, mais… J'ai pensé que nous pourrions… nous marier. » Il prononça ces dernières paroles de manière si inaudible qu'Hermione dut tendre l'oreille afin de les percevoir. Cependant, leur sens lui fut limpide.
Elle s'approcha encore, son cœur martelant ses côtes, et embrassa Ron. Lorsqu'ils se détachèrent l'un de l'autre, elle se sentait capable d'atteindre les cieux. « Ni ton idée ni toi n'êtes stupides, loin de là » dit-elle, la voix vibrante. « Et elle me plaît. Elle me plaît beaucoup. » Hermione n'eut guère le loisir de renchérir en abordant le sujet des enfants ou de leur foyer prochain, car Ron, d'évidence, avait en tête d'autres priorités.
Depuis que Drago et elle s'étaient échappés du rez-de-chaussée, où grouillaient maints représentants importants du monde magique, afin de se préserver de l'excitation ambiante, Buffy n'était parvenue à quitter son lit, sur lequel elle s'était hâtée de choir. Drago, lui, lui tournait le dos, contemplant le paysage par la fenêtre, muet. Distant, il ne partageait d'évidence pas la jovialité générale, indifférent à l'atmosphère de festoiement. D'ailleurs, il paraissait coupé de toute chose, si lointain que les présents événements ne le touchaient pas. Lasse de ce silence, Buffy poussa un profond soupir. « Bon » fit-elle, déterminée à lui soutirer des réponses. « Vas-tu enfin te décider à me confier ce qui te tracasse ainsi ? »
Drago prit une inspiration, fit volte-face. Son visage de marbre serra le cœur de Buffy. « Non » dit-il, catégorique. « Je n'ai pas envie que l'image que tu as de moi change. Tu es la seule depuis ma mère qui ne me considère pas comme un gamin arrogant, gâté, prétentieux et lâche. Même si ton discernement me concernant est faussé, je préfère qu'il le reste plutôt que de te dégoûter. »
Buffy roula des yeux, exaspérée. « Quel nombre de sottises peux-tu dire à la minute, c'est incroyable ! C'est toi qui ne vois pas qui tu es vraiment ! Tu sais, je n'ai pas l'habitude d'aimer des gamins arrogants, gâtés, prétentieux et lâches ; mais des hommes loyaux, courageux, intelligents et généreux. Et tu fais partie d'eux. »
Drago s'approcha du lit, et prit place auprès d'elle, se penchant sur elle. « Pourtant, cette description correspondrait plus à Potter qu'à moi. »
« Elle correspond aux deux. C'est pourquoi tu n'as pas à craindre que mon opinion sur toi se modifie. Je t'aime. » Elle prouva la véracité de ses mots à l'aide d'un tendre baiser, auquel il répondit sans se faire prier.
« Tu es certaine de vouloir entendre ça ? » dit-il une fois le baiser rompu, caressant sa joue du bout des doigts.
« Persuadée. »
« D'accord. » Il marqua une pause, semblant s'exhorter à la bravoure. « Durant la bataille, j'ai… j'ai reconnu mon père dans la foule des Mangemorts. Je suis venu à lui, et je l'ai… provoqué en duel. Il a accepté, bien sûr. Nous nous sommes donc battus, il m'a jeté, comme je m'y étais attendu, un Avada Kedavra, et j'ai utilisé la même tactique que Potter : j'ai riposté avec la Sphère d'Oriane. Elle a happé le sortilège, puis l'a renvoyé à mon père. Il est mort sur le coup. » Encrant son regard orageux au sien, embué, il déglutit. « Et maintenant ? M'aimes-tu toujours ? »
Buffy, bouleversée, glissa sa main dans ses cheveux blonds, l'attirant à elle. « Plus que jamais. » Ils s'embrassèrent à nouveau, avant de se séparer sans pour autant s'éloigner l'un de l'autre.
Drago la détailla d'un regard scrutateur, songeur. « Qu'est-ce que je vais devenir quand il nous faudra retourner en Angleterre ? Qu'est-ce que je vais devenir si tu n'es plus avec moi ? »
Buffy demeura bouche close, cette perspective déplaisante lui coinçant la gorge. Mais alors, une subite pensée lui traversa l'esprit, étirant aussitôt ses lèvres en un sourire ravi. « Qui te dit que nous devrons nous séparer ? » fit-elle, malicieuse.
La porte s'ouvrit à la volée, éveillant Harry en sursaut. Désorienté, les yeux bouffis de sommeil, il émit une exclamation étouffée lorsque Ron et Hermione, tels deux tornades, lui sautèrent au cou, l'enlaçant comme s'il allait s'envoler. « Bon anniversaire ! » dirent-ils en chœur, leurs bouches à quelque distance de son oreille.
« Oh, pas si fort ! » protesta-t-il. Mais sa réplique ne provoqua que leur hilarité sans nulle autre réaction. Harry, ne dénichant pas la force de les repousser, toléra leur étreinte étouffante bien que chaleureuse. Il s'aperçut alors qu'ils n'étaient pas seuls dans la pièce : Buffy, Alex, Willow, Giles, Dawn et Malefoy encerclaient son lit, observant leurs retrouvailles d'un œil amusé. Cependant, Dawn, pour sa part, semblait s'impatienter peu à peu.
« Bon, je ne voudrais surtout vous déranger, mais est-ce que vous pourriez me laisser lui souhaiter la bienvenue à mon tour, s'il vous plaît ? » dit-elle, croisant ses bras sur sa poitrine dans une posture identique à celle de Buffy.
Ron et Hermione rirent à nouveau, et daignèrent le libérer, s'installant à l'autre extrémité de sa couche. Dawn s'approcha, une expression subjuguée modelant ses traits, s'agenouilla auprès de lui et se pencha sur son visage, déposant ses lèvres sur les siennes. Ils échangèrent un naïf et tendre baiser, un baiser tel qu'il en avait besoin et qui le combla. Harry ne se souvint de la présence des autres que lorsqu'ils le rompirent. Il se rendit alors compte que quelque chose ne coïncidait pas.
Perplexe, il se tourna vers Buffy. « Tu ne crie pas au scandale ? » s'étonna-t-il, les sourcils haussés. « Tu es malade, ou quoi ? »
Elle esquissa un demi-sourire, plaçant ses mains sur ses hanches. « Eh bien, disons que comme tu as sauvé le monde et que, de toute façon, ce qui est fait est fait, j'ai décidé de t'accorder ma bénédiction. »
« Quel privilège, grande sœur, cela ma touche » rétorqua Dawn. « Franchement, tu croyais que j'attendrais ta permission. »
« Je te signale que jusqu'à ta majorité, je suis ta tutrice et que tu me dois obéissance. »
« C'est ça… »
« Pardon de vous interrompre » intervint Giles, souriant « mais nous devrions peut-être lui annoncer les bonnes nouvelles, non ? »
« Les bonnes nouvelles ? » répéta Harry, tandis que Dawn s'installait contre lui.
« Oui, on en a des tonnes ! » dit Alex, enjoué.
« Rien que pour ton anniversaire » ajouta Willow.
« C'est gentil à vous. Alors, qu'est-ce que c'est ? »
« Tout d'abord » commença Hermione « Dumbledore nous a autorisé à passer la fin des vacances à Derry, et il a dit qu'il essaierait d'empêcher les agents du Ministère de nous approcher avant le début de l'année scolaire. »
« Ensuite » poursuivit Ron « il semblerait que tu ne sois plus forcé de vivre chez les Dursley ; donc, toutes les affaires que tu as chez eux seront rapatriées ici. »
« Dès que tu seras remis » dit Alex « nous organiserons une grande fête ici, rien qu'entre nous, pour ton anniversaire comme pour notre victoire. Un événement pareil, tout de même, on doit marquer le coup ! »
Harry sourit. Tant d'annonces réjouissantes auraient dû l'exalter, néanmoins, une ombre subsistait : une fois les vacances achevées, Ron, Hermione et lui seraient reconduits en Angleterre, arrachés à leurs compagnons. Mais le moment des adieux n'était pas encore arrivé ; il s'efforça donc de paraître radieux. « C'est génial » dit-il.
« Attends, tu ne connais pas la meilleure » fit Willow, trépignant.
« Ah bon ? Et c'est quoi ? »
« Buffy, à toi l'honneur » dit Dawn.
Buffy se dépourvut de son expression railleuse, en ébauchant une davantage amène, et encra son regard à celui de Harry. « Comme Derry, apparemment, n'est pas la ville la plus adéquate à la retraite, nous avons choisi de nous établir ailleurs. »
Harry sentit croître en lui un inexorable espoir. « Et… où allez-vous vous établir, dans ce cas ? » demanda-t-il, le cœur tambourinant sa poitrine.
« A Londres. » Et Buffy, ainsi que tous les autres, n'avait jamais semblé plus sérieuse. Harry fut sur le point de défaillir de bonheur. « L'inconvénient, c'est que nous ignorons s'il y aura à Londres une maison assez grande pour nos tous et, qui plus est, dans nos moyens. »
De plus en plus enjoué, Harry ne réfléchit même pas avant de parler. « Dumbledore vient de me donner le titre de propriété du 12, Square Grimmaurd, la… maison de Sirius. Si ça vous convient, je vous l'offre afin que vous veniez habiter avec moi. Il y a bien assez de place pour tout le monde. Qu'est-ce que vous en pensez ? »
Dawn, les joues écarlate, l'embrassa sur la joue, ses bras entourant son cou. « Oh, ce serait merveilleux ! »
« C'est d'accord pour moi, et avec plaisir » répondit Willow.
« Pour moi aussi » dit Giles.
« Pareil » fit Alex.
« Dis, Potter » dit alors Malefoy, penaud. « Crois-tu qu'il y aurait aussi une place pour moi ? »
Harry acquiesça sans la moindre incertitude. « C'est évident. Tu es le bienvenu. »
« Bien, alors c'est décidé » renchérit Buffy. « Même si je ne crois pas très prudent de vous laisser vivre si proches l'un de l'autre, vous deux » ajouta-t-elle à l'adresse de Dawn et Harry.
Ce dernier élargit son sourire, goguenard. « Assume : tu nous as donné ta bénédiction. » Ils s'esclaffèrent. Mais alors que son rire menaçait de s'amplifier, Harry fut saisi d'un subit vertige qui mit un terme à son hilarité.
Dawn remarqua aussitôt son trouble. « Tout va bien ? » s'enquit-elle.
Il la gratifia d'un sourire confiant. « Ne t'en fais pas, c'est à cause de mon combat d'hier. Je suis encore affaibli. Un peu de repos, et il n'y paraîtra plus. »
« Dans ce cas, tout le monde dehors » déclara Hermione, autoritaire. « Il faut le laisser retrouver ses forces. »
« Ah, vous avez entendu le chef ? » fit Ron, espiègle. « Déguerpissons vite ! »
« Ca vaut mieux, en effet » dit Giles. « Repose-toi bien, Harry. »
« A tout à l'heure » lancèrent d'une même voix Alex et Willow.
« Tu as intérêt à bientôt te remettre, Potter » dit Malefoy, son sourire narquois ourlant ses lèvres. « J'ai très envie de faire la fête, moi. »
« Il a raison, ménage-toi, mon vieux » dit Ron. Nul ne s'interloqua du fait qu'il soit du même avis que Malefoy.
Dawn lui déroba un furtif baiser, avant d'emboîter le pas à ses amis. Elle n'ajouta nulle parole vaine, car ses yeux exprimaient à eux seuls ce qu'elle éprouvait en cet instant. Harry accueillit avec joie la douce chaleur qui se répandit dans sa poitrine.
Ils quittèrent la pièce et fermèrent la porte derrière eux en insistant pour qu'il s'assoupisse dès qu'ils auraient disparu, mais aucun d'entre eux n'intima à Buffy de les imiter. Elle demeura donc avec lui dans la chambre, debout face à lui, lui souriant d'un air serein. Harry lui répondit de même. Ils s'entreregardèrent de la sorte durant quelques instants suspendus dans le temps, un silence paisible flottant autour d'eux.
Buffy le brisa la première en prenant une légère inspiration. « Je crois que, à nous deux, nous avons accompli des actes… particuliers. »
Harry eut un bref rire. « Particuliers, oui ; comme sauver le monde, par exemple. »
« Oui, voilà. Sérieusement : avant que nous oubliions toutes les horreurs, les batailles et avant que nous prenions un nouveau départ, je tenais à te dire quelque chose. Merci. »
Harry, ses joues s'embrasant, haussa les sourcils. « Merci de quoi ? »
« Pour tout. Si je ne t'avais pas rencontré, ce soir-là, je… Enfin, ce n'est pas le moment de déclamer un discours mielleux – des gens importants s'en chargeront plus tard. Juste… merci. »
« Alors merci à toi aussi. » Harry se redressa un peu, s'adossant au montant du lit, et tendit sa main à Buffy. « Je suis enchanté d'avoir fait votre connaissance, Buffy Summers. »
Elle saisit sa main et la serra dans la sienne, une pure tendresse jouant sur ses lèvres. « Enchantée d'avoir fait la vôtre, Harry Potter. » Ils s'immobilisèrent, leurs poignes se pressant, durant quelques minimes secondes, avant de se lâcher. « Allez, dors bien » fit-elle, ébouriffant ses cheveux de jais. Puis elle tourna les talons à son tour, sortit de sa chambre.
Rayonnant, Harry se recoucha, se recroquevillant entre ses draps, avec la ferme intention de suivre les fervents conseils de ses amis. Car enfin, il se devait d'être frais et dispos pour la fête.
FIN
Eh voilà, c'est terminé ! Après un an à l'écrire, ça me fait tout bizarre. Mais bon, je me suis amusée jusqu'au bout, et c'est tout ce qui importe. J'espère que vous aurez eu presque autant de plaisir à lire cette fanfic que j'ai eu à la créer. Je tiens à remercier chacun de mes revieweurs, réguliers ou pas, car je n'ai eu que des commentaires élogieux, chaleureux et constructifs durant une année, ce qui fait un grand bien, je vous assure ! Merci beaucoup pour tous vos compliments !
Je n'ai rien à ajouter. Alors à la prochaine, j'espère, et passez de bonnes vacances !
Bisous,
Sam Dreamangel
