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Chapitre n°24 :

Une routine sur Korriban


La puissance de Bane grandissait. En quelques mois, il avait beaucoup appris sur la Force et sur le pouvoir du Côté Obscur. Physiquement, il se sentait plus fort que jamais.

Au cours des sessions d'entraînement matinales, il parvenait à courir à toute allure pendant presque cinq kilomètres avant de commencer à s'essouffler. Ses réflexes s'étaient développés, et son esprit et ses sens s'étaient affûtés au-delà de ce qu'il aurait pu imaginer.

Lorsqu'il en avait besoin, il pouvait concentrer la Force à travers son corps, ces élans d'énergie lui permettaient d'accomplir des actions qui paraissaient impossibles : des sauts périlleux, des chutes de plusieurs mètres en se réceptionnant remarquablement au sol, des sauts verticaux de dix mètres de hauteur, voire plus.

Il était en complète osmose avec son environnement et percevait la présence de n'importe qui. Il lui arrivait même parfois de capter leurs intentions, de détecter leurs pensées secrètes. Il réussissait maintenant à faire léviter de plus gros objets, et ceci, pendant de longs moments. Sa puissance grandissait à chaque nouvelle leçon. Il lui était de plus en plus aisé de maîtriser la Force et de la soumettre à sa volonté. Après chaque nouvelle semaine de travail, Bane réalisait qu'il venait encore de surpasser un autre apprenti pourtant meilleur que lui à son arrivée.

Il consacra de moins en moins de temps à étudier les parchemins dans les archives. Sa fascination première pour les textes anciens avait disparu, balayée par le rythme de vie de l'Académie. Découvrir les connaissances ancestrales de Seigneurs depuis longtemps disparus était maintenant un plaisir futile, voire stérile. Les récits historiques ne pouvaient pas rivaliser avec l'excitation et le sentiment de puissance qu'il ressentait lorsqu'il utilisait la Force. Bane faisait partie de l'Académie et la Confrérie des Ténèbres. Il appartenait au présent, et non au passé.

Il commença à se mêler de plus en plus aux élèves. Il sentit que certains éprouvaient déjà de la jalousie à son égard, mais aucun n'osa le défier. La rivalité entre les élèves était encouragée, les Maîtres l'autorisaient pour faire naître l'animosité et la haine qui nourrissaient le Côté Obscur. Il existait toutefois des punitions sévères à l'encontre des apprentis qui se faisaient prendre en train de gêner ou d'interrompre l'entraînement d'un autre élève.

Tous les apprentis savaient que la punition sanctionnait au fond la négligence de s'être fait prendre. La traîtrise était acceptée, du moment qu'elle était pratiquée avec suffisamment de ruse pour ne pas attirer l'attention des instructeurs. Les progrès surprenants de Bane le protégeaient des machinations des autres apprentis – personne n'aurait pu agir contre lui sans se faire remarquer par Qordis ou par d'autres Seigneurs Sith.

Malheureusement, cet intérêt particulier qu'on lui portait empêchait également Bane d'user de fourberie, de manipulation ou de n'importe quelle autre technique susceptible de lui faire accéder rapidement à un meilleur statut au sein de l'Académie.

Il existait toutefois une façon officielle de se débarrasser d'un rival : le combat au sabre-laser. Arme de prédilection des Jedi et des Sith, le sabre-laser n'était pas seulement une lame d'énergie capable de découper la plupart des matériaux de la galaxie. Le sabre-laser était une sorte d'extension de son propriétaire et de sa maîtrise de la Force. Seuls ceux qui possédaient une discipline mentale stricte et une maîtrise physique totale pouvaient efficacement utiliser cette arme – c'était du moins ce que Bane et les autres avaient appris.

En réalité, peu d'apprentis possédaient leur propre sabre-laser. Ils devaient prouver leur valeur auprès de Qordis et des autres avant de l'obtenir. Mais cela n'empêchait pas le Seigneur Kas'im, leur Maître bretteur Twi'lek, de leur enseigner les styles et techniques qu'ils emploieraient lorsqu'ils gagneraient leur propre sabre. Chaque matin, les apprentis se rassemblaient sur le vaste toit du temple pour pratiquer leur exercices et leurs passes d'armes, sous l'œil vigilant de leur instructeur. Ils luttaient avec acharnement pour apprendre les manœuvres fantaisistes qui leur apporteraient la victoire sur le champ de bataille.