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Mais tout ne peut pas être bien qui finit bien, dans une Académie Sith, n'est-ce pas ? ;)
Chapitre n°27 :
Des menaces à peine voilées
Bane perçut la présence d'un individu derrière lui dans les escaliers bien avant qu'il n'entende le bruit de ses pas. Il poursuivit son chemin et s'arrêta au premier étage pour se tourner vers l'inconnu. Il s'était presque attendu à voir le Seigneur Kas'im, mais il se retrouva nez à nez avec Sirak, l'un des autres apprentis de l'Académie. Ou plutôt, le meilleur des apprentis de l'Académie.
Sirak était un Zabrak, et seuls trois membres de cette race étudiaient sur Korriban. Les Zabraks étaient de nature ambitieuse et arrogante – peut-être étaient-ce ces spécificités qui faisaient de ceux qui étaient sensibles à la Force des individus si forts dans les voies du Côté Obscur –, et Sirak incarnait parfaitement ces deux caractéristiques. Il était, de loin, le plus puissant des trois Zabraks. Où que Sirak se rende dans l'Académie, les deux autres le suivaient généralement comme deux domestiques obéissants. Ils formaient un trio pittoresque : Llokay et Yevra avaient la peau rouge, et Sirak jaune pâle. Mais les deux autres Zabraks n'étaient visiblement pas là.
La montée d'adrénaline qu'il avait ressentie en mettant fin à l'existence de Fohargh était en train de se dissiper, tout comme la confiance et le sentiment d'invincibilité qui l'avaient accompagné lors de sa sortie spectaculaire. Bane ne craignait pas spécialement la présence du Zabrak, mais il se montra néanmoins prudent.
À la lueur des torches du temple, la peau jaune pâle de Sirak prenait une teinte cireuse et maladive. Sans le vouloir, cela rappela à Bane sa première année de travail dans les mines. Un groupe de cinq personnes, trois hommes et deux femmes, avait été pris au piège d'un éboulement. Ils avaient survécu à l'effondrement du tunnel en se réfugiant dans une salle creusée dans la roche, mais des gaz nocifs libérés pendant l'éboulis s'étaient introduits dans leur refuge et les avaient tous tués avant qu'une équipe de secours ne parvienne à les dégager. L'apparence de leurs corps bouffis étaient exactement la même que celle de Sirak : la couleur jaune pâle d'un mort agonisant.
Bane secoua la tête pour chasser ces souvenirs. Ces derniers appartenaient à Dess, et Dess n'était plus.
- Que veux-tu ? l'interrogea Bane en tentant de conserver son calme.
- Tu sais pourquoi je suis là, lui répondit Sirak d'un ton glacial. Fohargh.
- C'était un de tes amis ? poursuivit Bane.
Il était vraiment étonné car, à l'exception de ses compatriotes Zabraks, Sirak se mêlait rarement aux autres élèves. En fait, les nombreuses accusations que Fohargh avait lancées à Bane – comme le traitement de faveur à son égard de la part des Maîtres – auraient aisément pu s'appliquer à Sirak.
- Le Makurth n'était ni mon ami ni mon ennemi, répondit-il avec arrogance. Il ne méritait pas mon attention, tout comme toi. Mais cela vient de changer.
Pour toute réponse, Bane le dévisagea sans ciller. La lueur des torches se reflétant dans les pupilles oranges du Zabrak donnait l'impression que des flammes voraces léchaient l'intérieur de son crâne.
- Tu es un adversaire des plus fascinants, murmura Sirak en se rapprochant de lui. Et des plus redoutables, en comparaison avec les autres prétendus apprentis de ce temple. Je vais t'observer, à partir de maintenant. Et je t'attendrai.
Il tendit la main, et pressa l'un de ses doigts sur la poitrine de Bane. Ce dernier résista à l'envie de reculer.
- Je ne défie jamais personne, poursuivit le Zabrak. Je n'ai pas besoin de m'opposer à des adversaires plus faibles.
Il lui lança un sourire cruel, retira sa main et recula.
- Mais lorsque tu penseras bêtement que tu es prêt, tu me défieras inévitablement. Et j'attends cet instant avec impatience.
Sur ces paroles, Sirak avança et bouscula légèrement Bane comme s'il n'existait pas, puis il poursuivit son chemin en empruntant un nouvel escalier.
Bane comprit bien évidemment le message que ce petit coup d'épaule dissimulait. Il savait que Sirak tentait de l'intimider et de le pousser à un affrontement pour lequel il n'était pas encore prêt. Il ne tomberait pas dans ce piège. Il demeura immobile sur le palier et refusa de se retourner pour l'observer. Il ne se décida à partir que lorsqu'il entendit les bruits de pas des autres apprentis quittant le toit. Il fit demi-tour et redescendit quelques marches pour regagner l'intimité de sa chambre située dans les étages inférieurs.
