.

Dernier chapitre de cette troisième partie... Eh oui, je vous avais dit qu'elle passerait plus vite que la précédente ;)


Chapitre n°107 :

Le temps n'est pas encore venu...


Zannah mit trois jours pour effectuer les réparations indispensables sur le Loranda. Elle chargea Bane dans le yacht et le brancha à la pompe à bacta, pour qu'il continue de récupérer pendant qu'elle travaillait. L'appareil lui dispensait un sédatif, afin d'accélérer le processus de guérison. Lorsque leur vaisseau fut prêt à quitter Ambria, elle vint vérifier l'état de son Maître une dernière fois.

Étendu sur le dos, sur la civière où elle l'avait laissé, il était inconscient. Elle s'avança pour consulter la mesure de ses fonctions vitales, et il ouvrit des yeux étincelants de rage. Sa main jaillit et se referma sur le poignet de la jeune femme, qu'elle serra avec la force d'un étau.

- Où sont les Jedi ? demanda-t-il dans un murmure féroce en posant sur elle un regard haineux, tandis qu'il se dressait sur un coude.

Il accentua la pression de ses doigts sur le poignet de Zannah, qui grimaça de douleur.

- Ils sont repartis, répondit-elle en s'efforçant au calme. Ils sont retournés sur Coruscant.

Elle sentait le pouvoir de Bane – entier, de nouveau – qui courait dans les veines du Seigneur Sith, comme elle sentait la chaleur de sa colère, et elle savait que si elle laissait échapper le mot qui ne convenait pas au mauvais moment, il lui briserait le cou avec la Force.

- Pourquoi ? gronda-t-il.

- Ils sont persuadés d'avoir tué le Seigneur Noir d'Ambria, répondit-elle. Ils pensent que la lignée des Sith est éteinte à jamais.

Bane inclina la tête de côté. Il était intrigué.

- Caleb ?

- Je l'ai tué.

- Ton cousin ?

- Mort. Tué par les Jedi.

Une vision désagréable de la créature pitoyable qu'elle avait faite de Darovit lui vint à l'esprit. Elle se souvint de la façon dont il était recroquevillé dans un coin de la cabane, tremblant de terreur. Il serrait la poignée d'un sabre-laser contre sa poitrine, sa seule défense contre les horreurs et les cauchemars qu'il voyait ramper vers lui de toutes les directions. Elle chassa ce souvenir de ses pensées.

Bane desserra sa prise sur son poignet, et se rallongea. Sa colère s'était dissipée.

- Tu as bien agi, Zannah.

Son esprit toujours retors avait suffisamment rempli les blancs pour qu'il ait une vision globale de ce qu'elle avait fait. Elle sourit à ce compliment.

- Je t'ai sous-estimée, dit-il encore. Si j'avais eu connaissance de tes projets, jamais je ne t'aurais demandé de me tuer.

- Vous avez encore tellement de choses à m'enseigner, lui rappela Zannah. Je continuerai d'étudier à vos pieds, Maître. J'apprendrai de votre sagesse. Je découvrirai vos secrets, un à un, jusqu'à ce que tout votre savoir et tout votre pouvoir soient miens, et quand vous ne me serez plus utile, je vous détruirai.

Bane la regarda, et elle sut qu'il approuvait son attitude. L'ambition de son élève était juste et bonne, elle lui apporterait le pouvoir. Ses talents et ses capacités grandiraient, et grandiraient encore. Avec le temps, elle finirait par défier son Maître, et alors, seul le plus fort des deux survivrait. C'était inévitable. Telle était la voie des Sith.

- Un jour, je vous surpasserai, lui promit Zannah, et ce jour venu, c'est moi qui vous tuerai, Seigneur Bane... mais aujourd'hui n'est pas ce jour.