Chapitre mis à jour le 28/05/2020. Merci à ZeAngel pour sa relecture.


Disclaimer : Les personnages principaux ne sont pas moi. Seules les éventuelles ex de Draco et les kidnappeurs sortent de ma petite tête.


Chapitre 3 :

Dix-sept heures venaient de passés. Harry barrait le nom d'un suspect sur la liste que Lucius lui avait écrit quelques heures auparavant. Il était allé voir toutes les personnes susceptibles d'en vouloir à la famille Malfoy mais malheureusement plus de la moitié était décédé dans des causes tragiques. Certains anciens Mangemorts avaient mis un terme à leur vie peu de temps après la fin de la guerre, d'autres étaient des patients du service psychiatrique de l'hôpital Sainte-Mangouste perdu dans les gouffres de la folie et dans la dépression.

Harry soupira. Il était actuellement à Azkaban où il venait de sortir d'un interrogatoire avec un détenu. En effet, il venait de quitter une des fameuses pièces isolées et surveillées, où il avait parlé avec Rodolphus Lestrange. Il n'aurait jamais cru le revoir après tout ce temps et cela avait mis mal à l'aise le Survivant durant tout l'entretien. Il ne l'avait presque pas reconnu et il avait espéré pendant un instant que le Mangemort ne se souvienne pas de lui. Seulement son espérance ne s'était pas réalisée. À peine avait-il posé le pied dans la pièce confidentielle qu'il avait su que le prisonnier l'avait reconnu. Il avait souri. Ce genre de sourire vilain où Harry avait découvert toutes ses dents altérées par l'usure et le temps. À ce récent souvenir, il frémit.

Harry jeta un coup d'œil à sa liste. Il ne restait plus qu'une seule personne à rencontrer et c'était Nott Senior, le père de Théodore. Il demanda au gardien qui l'accompagnait de le faire venir tandis qu'une envie de café le submergea. Depuis la prise d'otage, Harry n'arrivait pas à bien dormir. Au début, il avait eu du mal à croire que Draco Malfoy, son ennemi de toujours, s'était fait enlever. Lorsqu'il était dans son lit et qu'il essayait de dormir, les souvenirs de l'époque à Poudlard lui revenait sans cesse dans sa mémoire. Harry entendit le surveillant pénitencier communiquer avec son collègue par le biais d'une mini-radio magique avant de sombrer, une nouvelle fois dans ses songes. Harry se remémorait ces rencontres où Malfoy et lui s'échangeaient des insultes ou des moqueries puériles. Un léger sourire fit surface à cette pensée, ils n'étaient finalement que des enfants. Avant que cette guerre les fasse grandir trop vites, ils n'avaient été que des adolescents qui essayaient de vivre normalement, en oubliant l'épée de Damoclès qui était suspendue au-dessus d'eux.

« Monsieur Potter, le détenu que vous souhaitez rencontrer est sorti de sa cellule. Je vous emmène dans une autre salle des visites.

- Bien. »

Circulant dans l'un des nombreux couloirs de la prison sorcière, les deux hommes arrivèrent devant une autre porte parmi tant d'autres. Le surveillant averti que le prisonnier arrivera d'une seconde à l'autre dans la pièce indiquée. Harry le remercia puis rentra dans la salle des visites où il ne vit personne. Il s'installa sur la chaise à quelques mètres de lui et déposa son sac en bandoulière sur la table en bois. Il entendit une porte se déverrouiller et aperçut cette dernière s'ouvrir en face de lui sur le père de Théodore, menottés avec un sort magique. Si le prisonnier ou qui se soit d'autres tentaient de lui retirer les menottes ensorcelées, ils pouvaient recevoir une décharge électrique.

« Bonjour Monsieur Nott. »

Le concerné observa le jeune homme avant de s'asseoir sur l'unique chaise vide. D'un air sceptique, il fronça ses sourcils avant de poser ses mains menottées sur la table. Harry avait déjà rencontré Nott Senior durant la guerre ainsi que pendant les procès. Ses cheveux étaient sombres mélangés avec quelques mèches grises alors que ses yeux bleus le fixaient durement.

« Qu'est-ce que vous me voulez ? »

Pourquoi recevait-il toujours un accueil aussi froid ? Harry soupira discrètement, songeant que son statut de Héros ne facilitait pas forcément les choses...

« J'ai quelques questions à vous poser, cela concerne la disparition de Draco Malfoy.

- Alors c'est donc vrai, marmonna-t-il, je n'ai rien à voir là-dedans. »

Pourquoi à chaque fois qu'il devait passer un interrogatoire à un ancien Mangemort, celui-ci devait toujours se sentir menacer ? Ah oui, car il avait vaincu Voldemort... Comment pouvait-il oublier cela ironisa Harry au fond de lui.

« Écoutez, si vous n'avez rien à voir avec le kidnapping de Draco Malfoy, vous n'avez donc rien à perdre à répondre à mes questions. »

Un silence gênant régna dans la salle des visites. Harry soupira doucement. Il n'aurait jamais cru que le père de Théodore serait obstiné à ce point... En songeant à son collègue, un sourire se faufila sur ses lèvres.

« Ça aurait été mieux si c'était votre fils qui vous interroge, n'est-ce-pas ? »

Il le vit tiquer à ses mots et fut satisfait de sa réaction. Peut-être que parler de son fils l'aiderait à se débloquer et pourrait avoir des réponses à ses futures questions.

« En effet. Pourquoi n'est-il pas là ?

- Il suit une autre piste. Votre fils est intelligent, Monsieur Nott. Comme vous le savez, Malfoy est un de ses amis, il fera tout son possible pour le retrouver.

- Alors en quoi je pourrai être utile à votre enquête ?

- Mon hypothèse est que les ravisseurs ont enlevé Draco Malfoy pour atteindre Lucius. Toute de suite, j'ai songé aux anciens Mangemorts qui sont libres ou enfermés. Je sais que certains ne l'appréciaient guère...

- Vous ne pensez pas que je suis derrière tout cela ! Et puis je suis entre ces quatre murs comment voulez-vous je fasse pour enlever Draco ? De plus c'est l'ami de mon fils, je ne ferai jamais une chose pareille, s'énerva-t-il.

- Calmez-vous Monsieur Nott, s'il vous plaît. Sincèrement, je ne pense pas que vous soyez suspect.

- Alors pourquoi me questionner sur cette affaire ?

- Monsieur Nott, je pense que Lucius ne m'a pas tout dit, voyez-vous. Et je suis sûr que vous pouvez m'éclairer sur certains points, déclara-t-il avant de continuer, vous fréquentez Monsieur Malfoy ?

- Parfois, on échange quelques mots. Sa cellule n'est pas loin de la mienne.

- Et avant votre incarcération ?

- Monsieur Potter, nous avons été dans le même camp, c'était normal qu'on se fréquente, répondit-il d'un ton agacé.

- Lucius a des ennemis, et ça, vous vous en doutez bien. Selon vous, qui serait capable de kidnapper Draco Malfoy afin de faire du mal à son père ?

- C'est clair que Lucius n'était pas le plus grand des saints et qu'il a de nombreux ennemis depuis la guerre. Mais à mon avis, je ne pense pas que ça soit un Mangemort qui soit derrière tout ça.

- Qu'est-ce qui vous faire dire ça ?

- Durant la bataille finale, il faut le reconnaître qu'on était obligé d'ôter des vies, vous le savez tout autant que moi.

- En effet, répondit-il en songeant à la mort de Fred.

- Si des personnes qui ont perdu des êtres chers pensent que je suis responsable, elles s'en seraient sans aucun doute prises à mon fils afin de se venger. Et je prie Merlin pour que cela n'arrive pas, Monsieur Potter. J'ai beau avoir la marque, être un Mangemort, un père indigne et tout ce que vous voulez, mais j'aime mon fils et je ferai n'importe quoi pour lui. Théodore est de ce qui m'est le plus précieux. Et c'est possible que cela soit le cas pour Lucius.

- Donc vous pensez que les personnes qui sont derrière cette prise d'otage ont eu pour but de venger la mort de leurs amis ou de leurs membres de leurs familles... C'est une piste non-négligeable à suivre. Vous avez des noms en tête ? »

Un autre silence s'installa brutalement entre les deux hommes. Nott Senior semblait réfléchir à la question.

« Vraiment, je ne saurais qui vous dire. »

Harry soupira, sachant déjà que le prisonnier ne pouvait pas répondre à sa question. Au moins, il pouvait désormais creuser une autre piste et il espérait qu'il y aurait plus d'indices sur la disparition de son ennemi.

« Merci d'avoir répondu à mes questions. »

Harry s'apprêta à se lever lorsqu'il fut retenu par les mains menottées sur son poignet gauche.

« Monsieur Nott ?

- Comment va mon fils ? Je n'ai plus eu de ses nouvelles...

- Oh, on va dire qu'il supporte, il n'a qu'une seule envie, c'est de retrouver Draco Malfoy. »

Nott Senior lâcha sa prise et acquiesça doucement face à la réponse de l'Auror. Ce dernier le salua avant de quitter la pièce. Harry savait que Théodore rendait visite régulièrement à son père et que parfois, il lui envoyait des lettres. Il se doutait bien que malgré la guerre, la relation entre Théodore et son père était plutôt intense. Il comprenait l'inquiétude de Nott Senior, songeant que cette enquête pouvait rendre Théodore téméraire. Ce fut sur cette pensée qu'il décida de sortir de la prison.

O/O/O

Devant l'appartement 86, Neville frappa une nouvelle fois à la porte. Cela faisait cinq minutes qu'il était arrivé devant le domicile du fameux Bryan Hugreven avec Théodore.

« Il n'est pas chez lui, constata Neville.

- Demandons au gardien s'il a les clés. »

Ils s'apprêtaient à aller chercher le gardien de l'immeuble lorsque soudainement, un des voisins de palier ouvrit la porte. C'était une dame, dans la quarantaine, les cheveux foncés, accompagnée d'un grand sac qui semblait partir faire quelques courses.

« Excusez-nous madame. »

La femme les regarda, intriguer, avant que les deux coéquipiers n'arrivassent à sa hauteur. Elle leur demanda ce qu'ils voulaient et Théodore entama la conversation :

« Nous cherchons Bryan, votre voisin. Vous le connaissez bien ?

- Euh... On se parle quand on se croise mais sinon sans plus, pourquoi le cherchez-vous ?

- Nous pensons qu'il pourrait nous aider dans une enquête. » Répondit rapidement Neville.

C'était un demi-mensonge. Ils étaient là surtout pour voir si Bryan pouvait être un des complices de la prise d'otage ainsi que l'enlèvement de Draco Malfoy. Mais cela, Neville préférait ne pas le dire afin d'éviter de choquer la pauvre dame.

« Bryan est un charmant garçon. Il a toujours été là lorsque j'avais besoin de faire garder ma chienne lorsque je suis en déplacement.

- Quand est-ce que vous l'avez vu pour la dernière fois ? Demanda Théodore

- Ça fait un petit moment que je ne l'ai pas revu, réalisa-t-elle après quelques minutes de réflexion, je crois que la dernière fois que je l'ai croisé, c'était la semaine dernière.

- Merci Madame d'avoir répondu à nos questions. » Dit Neville avant d'échanger un regard complice avec son coéquipier.

La voisine se dirigea dans l'ascenseur magique tout en saluant les deux Aurors. Ces derniers n'avaient pas bougé et semblaient être dans une grande réflexion.

« C'est possible que Bryan ne soit pas chez lui depuis une semaine et qu'il ait organisé la prise d'otage avec deux autres complices.

- Oui. La prise d'otage avait pour objectif de camoufler l'enlèvement de Draco, déclara Théodore avant de continuer, il faut interroger Nylia Hugreven, c'est possible qu'elle ait un lien familial avec Bryan. »

Finalement, ils décidèrent d'aller rendre visite à cette fameuse Nylia, où ils espéraient avoir plus de résultats.

Lorsqu'ils sortirent du bâtiment, ils transplanèrent sans perdre une seconde à l'adresse de l'ex petite-amie de Draco, indiquée sur la liste que Théodore avait toujours sur lui. Atterrissant devant un autre immeuble de Londres, les deux Aurors s'avancèrent devant une double porte vitrée où un interphone tactile et transparent était accroché sur le côté. Il y avait le nom de famille qui était affiché. Théodore appuya sur le nom avant qu'une lumière ne sorte de l'écran tactile et qu'une voix féminine retentit.

« Oui ?

- Nous sommes des Aurors de la section des personnes portées disparues et nous avons besoin de parler à Nylia Hugreven.

- Je suis sa sœur, elle n'est pas là.

- Pourriez-vous quand même nous ouvrir, s'il vous plaît.

- Pas de soucis. Mon appartement est au rez-de-chaussée. »

Un bruit strident s'en suivit après cette conversation où la porte s'ouvrit automatiquement. Les deux hommes rentrèrent et aperçurent une jeune femme au bout du couloir. Elle était assez menue avec des cheveux châtain clair et des yeux verts. Théodore et Neville la saluèrent tout en montrant leurs plaques. La jeune femme leur proposa d'entrer, ce que les deux hommes firent.

« Vous vivez avec votre sœur ?

- Oui. Nous partageons le loyer. Pourquoi avez-vous besoin de la rencontrer ?

- Nous enquêtons sur la disparition de Draco Malfoy, expliqua Neville, nous savons que Nylia et lui ont eu une liaison., c'est pourquoi nous souhaitons lui parler.

- Ah, je vois. C'est vrai, ils sont sortis ensemble pendant plusieurs semaines. Ils ont rompu il y a cinq mois je crois. Quand elle l'avait rencontré, elle n'avait plus de travail et elle a voulue s'amuser un peu. Vous voyez ce que je veux dire, n'est-ce pas... »

Ils voyaient très bien ce qu'elle voulait dire. Nylia voulait profiter du bon temps et elle avait trouvé chaussure à son pied, comme affirmait l'expression moldu.

« Et depuis, elle a retrouvé un travail ?

- Oui. Notre cousin lui a trouvé un job en tant que serveuse dans un bar gay.

- Votre cousin ? Euh... Est-ce Bryan Bugreven ? Demanda Théodore

- Oui, c'est exact. Il était client régulier de ce bar. Il assumait plutôt bien son homosexualité. Tout ce qu'il voulait c'était aider Nylia à trouver du taf.

- Est-ce que c'est possible de nous laisser voir sa chambre ? Osa demander Neville

- Oui, bien sûr. Elle est juste là. » Répondit-elle en pointant du doigt ladite chambre.

Les deux Aurors rentrèrent dans la chambre de Nylia. Elle était dans les tons beiges et le lit à deux places se situait au milieu de la pièce près d'une petite table de nuit. Une petite table faisait office de bureau dans un coin, où des livres étaient bien rangés l'un sur l'autre.

« Actuellement, elle travaille au bar ? Demanda Neville

- Euh... Non. Elle travaille le soir. Parfois, elle ne rentre pas à l'appartement et préfère dormir chez des collègues ou chez Bryan.

- C'est quel bar ? Questionna Théodore

- C'est le Dalson Superstore.

- Vous l'avez vu quand pour la dernière fois ?

- Je dirai... Il y a deux jours. Elle s'absente souvent pour quelques jours, vous savez j'ai l'habitude. »

Après avoir observé sa chambre, les deux Aurors décidèrent de rentrer aux bureaux afin de mettre les choses aux clairs. Ils avaient peut-être trouvé qui étaient les kidnappeurs et il fallait absolument mettre au courant Harry afin de trouver un stratagème pour retrouver Draco.

« Nous risquerons de vous contacter plus tard. » Informa Neville avant de quitter l'appartement avec son collègue.

Sans attendre, ils partirent à l'extérieur et transplanèrent au ministère de la magie, où Harry devait sans aucun doute y être.

O/O/O

Il était dix-huit heures lorsque Draco entendit à nouveau des pas. C'était Jimmy. Il semblait être seul et tenait entre ses mains un appareil photo. Qu'est-ce qu'il comptait faire ?

« Alors je t'ai manqué ? » Demanda-t-il d'un sourire mauvais sur ses lèvres.

Draco ne préférait pas répondre. Il le fixa comme si ça l'aidait à récupérer sa fierté et l'entendit rigoler dans un rire moqueur. Pourquoi riait-il aux éclats ?

« À ce qui paraît, tu as mangé le déjeuner comme une petite chienne. »

Draco écarquilla ses yeux face à cette déclaration. Il ne voulait pas repenser à son humiliation. Il ne voulait pas qu'il lui parle de cela... La honte ressurgit en lui et inconsciemment, il baissa ses paupières vers le sol.

« Les pâtes étaient bonnes Mafloy ? »

Face au silence du blond, Jimmy commença à perdre patience et pris sauvagement son menton afin de le relever vers lui.

« Hé, tu me regardes quand je te parle ! Tu n'es qu'un bon à rien Malfoy. Quel dommage pour ton père de ne plus avoir son fils chéri près de lui. »

Draco fronça ses sourcils. Pourquoi parlait-il de son père ? Draco ne le voyait pas souvent. Il avait du mal à le reconsidérer, à le voir comme une personne qui veut protéger sa famille. Il avait souffert durant la guerre. Il l'avait forcé à rencontrer Voldemort ainsi qu'avoir la marque. Il aurait tellement voulu éviter tout cela, mais son père n'était qu'un lâche qui avait peur de perdre sa misérable vie. Il lui en voulait de ne pas avoir protégé sa mère et lui. Le bon à rien dans l'histoire, c'était son père, pas lui.

« Pourquoi vous me parlez de lui ? »

Un rire sans joie s'échappa de sa bouche tandis qu'il retira ses doigts du menton de Draco. Ce dernier le vit se retourner et faire quelques pas dans la cave.

« Ton père mériterait de mourir. Mais, j'ai préféré te faire souffrir pour qu'il puisse comprendre la douleur de perdre une personne chère à ses yeux.

- Mon père a tué quelqu'un que vous connaissez ? » Questionna-t-il, surpris.

Il se doutait bien que son père avait commis des atrocités. C'était la guerre et pendant la bataille finale, il avait vu son père partir au front. Il ne fut aucun doute qu'il ait tué des gens du camp adverse.

« Ce bâtard a tué mon père. Et il va le payer cher. »

Il vit son regard se changer. Il était animé par la haine et Draco avait soudainement peur de lui. Le blond comprit que son bourreau souhaitait se venger de la mort de son père et que le seul moyen d'atteindre Lucius était de se servir de lui. Le captif entendit d'autres pas, l'obligeant à quitter ses pensées obscures. Ce fut l'autre homme qui rentra dans le sous-sol.

« Alors on les fait, ces photos ?

- Ouais, on va faire ça bien. » Répondit le métis dans un sourire en coin.

À ce sourire, Draco compris qu'il allait être encore l'objet de leurs futures humiliations. Il vit le barbu venir jusqu'à lui avant de sentir subitement ses mains sur son pantalon. Qu'est-ce qu'il s'apprêtait à faire ? D'un regard apeuré, il lui cria de ne pas le toucher lorsqu'il reçut une correction brutale d'un coup de pied en pleine figure. C'était Jimmy qui passait sa rage sur lui.

« Tais-toi ! »

Il se tortilla dans tous les sens et se fit mal en cognant ses poignets contre le tuyau humide derrière lui. Draco grimaça de douleur. Il sentit sa lèvre inférieure se couper et le goût du sang arriva à sa bouche. Jimmy ne l'avait pas raté. Entre-temps, Bryan avait levé le sort sur ses pieds, ce qui donna un répit de liberté à ses jambes. Après l'humiliation qu'il avait subie quelques heures plus tôt, Bryan le gardait attaché à nouveau contre le tuyau et l'avait roué de coups sur ses parties génitales : il l'avait imploré d'arrêter. Il en souffrait encore lorsque Bryan lui retira son pantalon. Malheureusement pour lui, lors de la précédente rencontre, Bryan n'avait pas hésité à augmenter les coups et de jouer avec son pied sur son entrejambe. Cela avait fini par provoquer une érection, satisfaisant encore plus le martyriseur. À cette pensée, Draco possédait une envie de gerber tellement il se sentait misérable.

« Qu'est-ce vous allez me faire !

- Une petite séance de photo, ça te dit ? »

Un flash l'aveugla tandis que Bryan venait de lui retirer complètement le pantalon noir qu'il avait depuis la prise d'otage. Désormais, il était seulement vêtu de son boxer. Un autre flash lui ébloui la vue sous leurs ricanements. Draco se sentit tellement impuissant face à eux, à leurs rires moqueurs et à leurs sourires malsains...

« Prends pleins de photos Jim'.

- T'inquiète, je vais le pulvériser de flash, il ne va pas s'en remettre. Son père va kiffer…»

À la mention de son père, Draco ouvrit les yeux malgré les flashs qui lui enlevait la vue. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Allaient-ils envoyer ces photos à son père ? Il ne voulait pas qu'il puisse le voir dans cet état-là, il ne souhaitait en aucun cas que quelqu'un puisse regarder ces photos... Non, cela serait encore pire que de manger à même le sol, les mains liées.

« Vas-y Bryan, on passe à l'étape supérieure.

- Super ! »

L'étape supérieure ? Qu'est-ce qu'ils allaient encore lui faire ? L'appareil photo n'arrêta pas de flasher, l'obligeant à papillonner des yeux, lorsqu'une douleur lui arracha les tripes. Draco comprit ce que voulait dire « l'étape supérieure ». Bryan le torturait, la baguette en l'air. Ses bourreaux semblaient ravis de ce spectacle que le blond leur offrait et cela rendit ce dernier encore plus faible à leurs yeux. Il cria, la douleur était tellement atroce qu'il oublia sa fierté. Après quelques minutes qui furent une éternité, Bryan leva le sort. Ce fut un moment de répit au captif, qui essaya de reprendre son souffle. Draco haleta un peu bruyamment, essayant de récupérer tant bien que mal sa respiration sereine et régulière. Il avait mal partout, ses quelques récentes plaies en pleine cicatrisation s'ouvrirent, rendant la torture plus atroce.

Il se rendit compte que les flashs avaient disparus et se rassura en songeant que sa respiration était enfin devenue à la normale. Tandis que Jimmy posa son gros appareil photo sur la table au coin de la cave, des pas plus claquants se firent entendre en échos. Il découvrit une silhouette fine avant d'apercevoir un visage féminin. La jeune femme tenait deux grandes bouteilles d'eau d'une marque inconnue. Il la détailla, les yeux écarquillés. Ses cheveux frisés et blond clair arrivaient à sa poitrine tandis que ses yeux étaient marrons. Ses formes proportionnées et généreuses lui donnaient un air sexy et son pantalon noir lui moulait parfaitement ses jambes fines. Il la connaissait. Il se rappelait de son corps et il ne pouvait pas oublier ce visage qu'il avait longuement observé lorsqu'ils étaient encore ensemble.

« Nylia ? »

Alors c'était cette fameuse Nylia que les deux hommes n'arrêtaient pas de parler depuis le début de sa captivité. Elle faisait partie des trois preneurs d'otage et c'était peut-être elle qui l'avait ordonné de rester assis sur sa chaise dans le restaurant afin de subir les premières tortures.

« Salut Draco. Ça fait un bail. »

Cette fille faisait partie de l'une de ses rares liaisons qui avaient duré plus ou moins longtemps. Quand il s'agissait d'amour, il faut dire que Draco n'était pas un adepte des longues relations. Il observa les deux hommes avant de poser son regard sur son ex-petite amie.

« Mais pourquoi ? »

Il la vit poser les bouteilles sur la table avant qu'un faux sourire s'installât sur ses lèvres. Il comprit qu'il n'aurait pas de réponse, en tout cas pas maintenant.

« Les gars, je compte sur vous pour vous éclater, déclara-t-elle dans un regard malicieux en direction de Draco, j'ai ramené les bouteilles, surtout ne vous retenez pas.

- Hé, tu peux compter sur nous, cousine ! » Répondit joyeusement Bryan.

Alors comme cela, Bryan et Nylia étaient cousins. Il ne voyait pas beaucoup de ressemblances entre ces deux personnes à part peut-être la couleur des yeux. Son rythme cardiaque s'accéléra, prenant peur de la tournure que cela allait prendre cette humiliation. Il se doutait bien que cette petite séance de photo fût un simple échauffement pour ses deux bourreaux. Ces derniers n'avaient qu'une seule envie : assouvir leur vengeance.

« Je vous prends l'appareil photo. »

Il vit Nylia partir aussi vite qu'elle était venue et s'affola grandement lorsque Jimmy ouvrit brutalement la bouteille d'eau, son regard rempli de folie qui le fixait lourdement.

O/O/O

Dans les bureaux du ministère de la magie, l'une des équipes de la section des personnes portées disparues rassemblait leurs informations pour mieux avancer l'enquête. Devant le tableau blanc, un jeune homme dirigea sa main sur les différentes photos affichées ainsi que sur les renseignements écrits en feutre d'ardoise. Le matériel moldu pouvait avoir du bon…

« Alors Nylia Hugreven est une ex de Draco et cousine de Bryan Hugreven. Celui-ci fréquente une discothèque gay où Nylia travaille. On peut supposer que ces deux personnes font partie des ravisseurs qui ont enlevé Draco. De plus, personne ne les ait vus depuis plusieurs jours, ce qui permet de conclure qu'ils gardent Draco dans un endroit discret, résuma Théodore.

- C'est cohérent, affirma Neville, mais il y a trois ravisseurs, qui peut bien être la troisième personne ?

- Peut-être un ami de Bryan ou de Nylia, voire un client du bar. » Répondit Harry.

Harry était en train d'éplucher le registre des décès qu'il avait réussi à avoir par le biais de l'état civil. Il était en train de feuilleter le grand livre, à la recherche du nom de Hugreven. Qui sait, peut-être que les cousins souhaitaient venger la mort d'un membre de leur famille.

« Il faut être sûr que Nylia est bien un des kidnappeurs de Draco. Il faudrait se renseigner sur son lieu de travail, déclara-t-il avant de soupirer, je ne trouve pas leur nom de famille dans le registre de la guerre.

- Bizarrement, je ne les vois pas motiver par les mêmes objectifs, avoua Théodore, certes ils sont tous contre Draco, mais je pense qu'ils ont des raisons différentes de se venger.

- Oui, je pense que tu as raison, assura Harry, pour Nylia ça sera sans doute un lien avec leur rupture, et sûrement l'un des trois ravisseurs souhaite venger quelqu'un que Lucius aurait sans doute tué durant la bataille.

- Et le cousin, Bryan, aurait envie de faire souffrir Draco par rapport à la relation que sa cousine avait eu avec lui ? Se demanda Neville tout haut.

- C'est fort possible... »

Théodore soupira, las. Malgré les informations qu'ils avaient trouvées, cela ne leurs permettait pas de localiser Draco. Ils entendirent Neville les prévenir qu'il allait chercher du café pour se remonter à bloc. Harry avait raison, il fallait aller sur le lieu de travail de Nylia pour récolter d'autres informations susceptibles de retrouver son ami. Cependant, il ne se voyait absolument pas aller seul dans un bar gay...

Des rougissements apparurent sur ces joues pâles lorsqu'il comprit qu'il devait demander à quelqu'un de l'accompagner. Bizarrement, il ne se voyait pas traîner dans un bar gay avec Harry. Pas que ce dernier ne lui fasse mauvaise compagnie, mais Théodore était moins proche de lui que de Neville. En songeant à lui, l'Auror décida de profiter de l'occasion pour lui faire part de sa proposition. Bon, il n'y avait rien de malhonnête, il n'y avait pas d'arrière-pensée, c'était juste pour le travail... Il se rassura en pensant à cela et quitta les bureaux afin de rejoindre son collègue devant le distributeur à boissons chaudes.

« Neville. »

Théodore le vit tourner sa tête vers lui dans une moue fatiguée. Il apercevait des cernes qui soulignaient ses yeux et se maudit au fond de lui de ne pas avoir remarqué l'état de son coéquipier.

« Oh Théodore, tu veux un café aussi ? »

Un petit sourire triste et maladroit s'afficha sur ses lèvres avant d'acquiescer simplement à sa proposition. Il vit le jeune homme activer le distributeur de boissons chaudes avec sa baguette magique avant de l'entendre dire « café noir sans sucre » où quelques secondes plus tard, le dispositif fit apparaître un gobelet rempli de liquide noir et brûlant. Décidément, Neville savait ce que son collègue aimait boire. Depuis le temps qu'ils partageaient leurs pauses, cela n'étonnait plus le jeune homme que Neville connaît un tant soit peu ses goûts en matière de café. Théodore prit son gobelet qui sortait du distributeur magique avant puis prit une petite gorgée qui lui chauffa la gorge.

« Ce soir, j'irai voir si Nylia est à son bar, informa Théodore.

- Oui. J'espère qu'on est sur la bonne piste. »

Il le voyait observer son verre en plastique à moitié vide et songea à ce qu'il s'apprêtait à faire. Il voulait aller à ce foutu bar pour questionner Nylia et ses collègues... Mais pas tout seul ! Théodore soupira doucement avant de prendre la parole.

« Neville, çon va interroger la suspecte, ensemble ? »

Il l'avait vu trembler durant quelques secondes avant de voir son visage se trahir d'étonnement. Il mordilla sa lèvre inférieure. Il ne pensait pas que Neville réagirait de cette façon. Certes, sa proposition était un peu surprenante venant de lui, mais quand même, ce n'était pas comme s'il l'avait proposé un rancard... Si ?

« Tu veux que j'aille dans un bar gay avec toi ?

- Quoi ? Euh, eh bien... C'est purement professionnel Neville. » Souffla Théodore.

Il mit son gobelet à ses lèvres afin de cacher son trouble. Heureusement qu'il arrivait à être naturel dans ce genre de situation. Naturel était un grand mot, mais il savait que Neville ne remarquerait pas ses débordements.

« Euh... Oui, oui bien sûr, après tout ce n'est que pour le travail. » Répondit-il nerveusement.

Un petit sourire se dissipa derrière son verre face à la réponse maladroite de son coéquipier avant de songer à Harry qui continuait de chercher un indice dans le registre.

« Harry doit en avoir marre de lire des noms des personnes décédées...

- Ouais, je vais lui donner un coup de main. »

Théodore acquiesça avant de parcourir les couloirs auprès de Neville. Ce dernier avait décidé de ramener un café afin de soutenir son ami. Arrivé dans leurs bureaux, Neville déposa le verre auprès d'Harry qui ne semblait pas remarquer leur présence.

« Harry ? » Interpella Neville

Théodore remarqua la mine étrangement pâle de leur collègue et fit le tour du bureau pour venir derrière Harry. Il comprit à la vue du nom de « Severus Rogue » que le brun s'était perdu dans ses sombres pensées. Il lança un regard inquiet à Neville qui essaya de faire sortir Harry de sa torpeur. Il lui toucha l'épaule avant que le Survivant ne sorte de ses souvenirs.

« Hein ? Oui ? Neville tu m'as parlé ?

- Harry, tu ne m'as pas l'air bien. Tu es un peu pâle.

- Neville a raison. Va prendre une pause, on va s'occuper du registre.

- Oh, non c'est bon, ça va. » Essaya-t-il de rassurer.

Harry retira ses lunettes pour s'essuyer les yeux. Il semblerait que le brun empêcha une larme d'apparaître. Neville et Théodore savaient qu'Harry avait un très grand respect pour Severus et que ce dernier avait tout fait pour l'aider à vaincre Voldemort. Après tout, il était considéré comme le meilleur espion que la communauté Magique n'avait jamais eu. Mine de rien, l'enquête touchait aussi le Survivant et malgré les non-dits, cela épuisait énormément l'équipe. N'osant pas s'opposer à Harry, les deux hommes restèrent silencieux, décidant de garder un œil sur celui-ci.

O/O/O

Le bruit d'une bouteille s'éleva dans la cave. Bryan tenait fortement le visage de Draco tandis que Jimmy versait de l'eau dans la bouche de ce dernier. La bouteille presque à la verticale, Draco étouffa tellement il y avait d'eau qui s'accumulait dans sa bouche. Il avait à peine le temps de boire quelques gorgées qu'encore le liquide clair remplissait sa cavité buccale jusqu'au débordement. Lorsque Jimmy retira la bouteille, Draco toussa gravement, il ne pouvait plus respirer. Son ventre presque vide se remplissait que de cette eau et commençait à gonfler. Draco n'allait pas le supporter encore longtemps. À peine avait-il retrouvé sa respiration que Jimmy lui remit la bouteille en verticale, la calant bien entre ses lèvres.

« Allez, bois tout. »

De l'eau s'échappa de sa bouche et Draco lâcha un gémissement étouffant et douloureux face à cette bouteille qui l'empêchait de respirer. Il ne faisait que déglutir de plus en plus fort et le regard que Bryan lui jetait, trahissait un désir pervers. Draco avait mal à son ventre, il avait l'impression que ses reins allaient exploser d'une seconde à l'autre tellement il engloutissait cette eau avec force. Il n'en pouvait plus.

La bouteille se vida de plus en plus glissant les dernières gouttes en dehors du plastique. Jimmy la retira enfin tandis que Bryan lâcha ses mains sur le visage de Draco. Ce dernier cracha le surplus d'eau qu'il ne réussissait pas à avaler, le mouillant ainsi ses grandes jambes pâles et étrangement vierges de blessures.

« Voilà, quand tu veux. »

Jimmy lança la bouteille vide à terre puis s'avança vers la table où il prit la seconde bouteille. Elle était remplie et vu le visage moqueur de son bourreau, Draco comprit que c'était loin d'être fini. Il tourna sa tête de gauche à droite dans un « non » peu assuré alors qu'il sentit à nouveau les mains moites de Bryan lui toucher son visage. Dans un « clic » sonore, la bouteille fut ouverte et le calvaire recommença une nouvelle fois pour Draco qui avait de plus en plus de mal à se retenir. Il sentait son ventre se contracter dans un bruit suspect avant de prendre conscience que son corps n'allait pas supporter encore longtemps ce terrible supplice.

Il avait une envie de vomir. L'eau, vitale pour l'homme, était à ce moment même un néfaste rival pour Draco. Celui-ci essayait de combattre tant bien que mal son envie d'uriner, mais c'était de plus en plus difficile pour le blond. Son menton était humide, preuve qu'il avait de plus en plus de mal à boire toute cette eau surchargée. Il avait envie de crier d'arrêter, qu'il allait finir par se pisser dessus, que sa gorge ne supportait plus le goût de l'eau. Soudainement, il ne sentit plus la bouteille dans sa bouche et ce fut une petite délivrance pour Draco qui toussotait beaucoup.

« Je crois que c'est bon là, il est à sa limite. » Constata Jimmy.

Bryan lâcha la tête blonde puis lança un sort pour séparer les mains attachées de Draco au tuyau. Le sort permettait à la petite corde qui s'enroulaient autours des poignets de Draco de traverser le tuyau sans avoir besoin de le détacher complètement. Ainsi, Bryan lança un autre sort pour resserrer les liens provoquant une petite grimace à Draco. Celui-ci sentit bien la corde se frotter encore plus sur sa peau.

« Kof ! Kof ! Toilettes... J'ai besoin d'aller aux toilettes... »

Draco avait la voix enrouée et avait du mal à articuler. Pour seule réponse, il reçut un coup de pied de Bryan le basculant sur le sol. Il était sur le côté, les jambes repliées. Il sentit un Doloris lui provoquant un tremblement ainsi qu'un hurlement sourd. Tandis que son bourreau releva le sort, Jimmy lui envoya un gros coup de pied dans son ventre. Le captif cria immanquablement faisant ricaner les deux hommes.

« Alors Malfoy comment c'est d'être inférieur ? Ça te plaît d'être un petit soumis ? »

Seul un gémissement de douleur s'échappa des lèvres du blond. Ce dernier lui lança un regard haineux. Il entendit la voix de Bryan résonner, une nouvelle fois, dans la cave.

« Et si on utilise le fouet ?

- Ouais, ça a dû lui manquer à ce petit soumis de Malfoy. » Rigola fortement Jimmy.

Bryan marcha jusqu'à la table où la boîte métallique était restée là depuis la dernière fois. Il l'ouvrit et sortit le fouet, avant d'échanger un regard complice avec son ami. Tandis qu'il commençait à fouetter le prisonnier, Jimmy sortit sa baguette et lança un sort, arrachant un grand geignement de douleur au blond. Draco essaya de se retenir de pleurer, mais la douleur était tellement grande, tellement intense qu'il n'arrivait plus à la supporter. Une larme finir par rouler sur sa joue tandis que les regards vicieux de ses ravisseurs s'accrochaient à son corps amaigri et mutilé.

Puis, sans qu'il puisse se retenir davantage, sous les coups des Doloris et du fouet, il finit par uriner, formant ainsi un liquide tiède et jaune sur le sol froid. Les deux bourreaux s'arrêtèrent et observèrent Draco se pisser dessus. Son boxer humide, Draco pleura silencieusement, essayant de cacher son visage dans ses genoux relevés. Il avait tellement honte. Il entendit Bryan et Jimmy rire moqueusement de lui, ce qui provoqua un sanglot plus fort que les autres. Draco avait été humilié encore une fois. Le prisonnier entendit les deux hommes quitter le sous-sol. Draco n'osa pas bouger, baignant dans son propre urine, mort de honte.

O/O/O

Il était vingt et une heures lorsque Neville et Théodore étaient devant le Dalson Superstore, l'un des bars gays les plus réputés de Londres. Ils n'avaient plus leurs uniformes d'Auror sur le dos, ce qui avaient l'air de perturber un tant soit peu les deux jeunes hommes. Ils n'étaient pas habitués à travailler dans leurs tenues civiles. Et pour passer incognito dans la foule remplie de fêtards, il fallait avoir la bonne tenue.

Neville était vêtu d'une chemise bleue et d'un pantalon noir serré tandis que Théodore avait préféré se mettre tout en noir. Il n'avait jamais l'habitude de mettre des couleurs claires et il préférait toujours passer inaperçu. Il avait mis un pull en col V noir en dessous d'une veste tout aussi noire avec un pantalon fin. Lorsqu'ils furent rentrés à l'intérieur, la musique forte toucha leurs tympans tandis que de nombreuses personnes - majoritairement des garçons - bougèrent au même rythme sur une piste de danse, non loin d'eux.

« Ne perdons pas de temps. » Cria Neville dans la forte musique.

Théodore acquiesça simplement. Ils se dirigèrent vers le bar puis s'installèrent sur les hauts tabourets en cuirs. Un barman vêtu simplement d'un nœud de papillon et d'une veste sans manches vint vers eux, un grand sourire sur ses lèvres.

« Je vous sers à boire beaux gosses ? »

Pour seule réponse, Théodore sourit faussement tandis que Neville montra discrètement sa plaque d'Auror.

« Nous sommes là pour parler à Nylia.

- Oh. Ça fait trois jours qu'elle n'est pas revenue travailler.

- Vous savez pour quelle raison ? » Questionna Théodore.

Le barman lui répondit d'un haussement d'épaules, signe qu'il ne savait pas. Oubliant qu'il avait affaire à des Aurors, il se pencha un peu sur le comptoir et fixa d'un regard aguicheur le pauvre Neville qui avait peur de comprendre le comportement de celui-ci.

« Je vous trouve vraiment mignon, susurra-t-il, célibataire ? »

Neville rougit soudainement et lança un appel à l'aide dans un regard échangé avec son coéquipier. Ce dernier raclât sa gorge :

« C'est possible de parler au responsable de ce bar ? » Demanda-t-il en mettant la main entre Neville et le barman.

Le serveur sourit avant de se redresser convenablement. Ensuite, il leur informa qu'il allait chercher le propriétaire avant de s'éclipser rapidement derrière d'autres barmans.

« Je crois qu'il a flashé sur toi.

- Ouais, à croire que ce genre de truc ça m'arrive qu'à moi. » Soupira Neville.

Un sourire sincère et désolé s'installa sur le visage de Théodore. Lorsqu'il vit le barman revenir accompagné d'une femme brune qui avait sans aucun doute la trentaine, arrivée à leur hauteur. La patronne demanda au serveur de continuer son service tandis qu'elle se tourna vers les deux Aurors civils.

« Bonsoir messieurs. Je suis Fiona McDiver, patronne et propriétaire de cet établissement.

- Bonsoir Madame McDiver. Je suis Théodore Nott et voici mon collègue Neville Londubat. Nous avons quelques questions à vous poser.

- Bien. Venez derrière avec moi, on sera plus tranquille pour discuter. »

Ils suivirent la patronne du bar. Ils passèrent derrière le comptoir et longèrent un couloir derrière un grand miroir avant d'accéder à une pièce conviviale. C'était le bureau de Fiona. Cette dernière s'installa sur son fauteuil puis proposa aux deux jeunes hommes de s'asseoir sur les chaises en face de son bureau. Sans attendre, les deux collègues s'installèrent puis Neville entama l'interrogatoire.

« Nous recherchons Nylia. Votre barman nous a dit qu'elle n'était pas venue ici depuis trois jours, c'est exact ?

- Oui. Elle n'a plus besoin de revenir. Je la virerai sur-le-champ. Ne plus venir travailler sans donner de nouvelles, c'est inacceptable !

- D'après sa sœur, c'est Bryan Hugreven, leur cousin, qui l'a pisté sur ce job. C'est un client régulier, n'est-ce pas ? Continua Théodore.

- En effet. Je les vois souvent se parler au bar avec un autre homme. Ils avaient l'air très complice.

- Un autre homme ? De qui s'agit-il ?

- Un autre client régulier. Je sais juste qu'il s'appelle Jimmy.

- Vous pouvez nous le décrire ?

- C'est un balèze. Il est très grand, au moins de deux mètres et métissé. Il a des cheveux assez courts. Pourquoi toutes ces questions ? Il est arrivé quelque chose à Nylia ?

- Nous enquêtons sur l'enlèvement de Draco Malfoy. Répondit simplement Théodore.

- Oh... Quel drame. Nylia m'avait parlé de lui, je sais qu'elle était sortie avec lui avant qu'elle rentre dans la boîte. Franchement de vous à moi, j'en suis sûr qu'elle lui en voulait de l'avoir plaqué.

- Comment vous le savez ? » Demanda Neville.

La brune sourit avant de mettre ses coudes sur son bureau et de regarder fixement l'Auror en face de lui.

« Intuition féminine. »

À cette réponse, Neville sourit maladroitement avant de la voir se pencher un peu plus vers lui. Il arqua un sourcil, se demandant silencieusement ce qu'elle faisait.

« Vous ne voulez pas travailler ici ? Vous êtes plutôt mignon, ça attira de la clientèle...

- Hein ? Euh... Non merci. » Balbutia-t-il

Sérieusement, ils avaient quoi après lui ? D'abord le serveur, maintenant la patronne, on pouvait dire qu'il était gâté.

« C'est vraiment dommage, lui avoua-t-elle dans un petit sourire sincère, il n'y a plus de questions ?

- Non, on a fini. Merci de nous avoir reçu Madame McDiver. » Lui répondit Théodore.

Quelques minutes plus tard, les deux jeunes hommes sortirent du bar, réjouit d'être sur une bonne piste. Neville était ravi de s'éloigner de ces gens qui courraient après lui.

« Qui aurait cru que tu aurais un succès auprès des gays ?

- Pas moi en tout cas, soupira Neville. »

La réponse fit rigoler doucement Théodore qui le remercia de l'avoir accompagné. Ils se saluèrent brièvement avant de se quitter dans un transplanage, où chacun rentra docilement à son domicile.