Bonjour ! Oui, ça fait longtemps que je n'ai pas publié de suite pour cette fiction. I'm sorry !

Je n'ai plus du tout de nouvelles de ma bêta depuis cet été , du coup je me suis relue avec l'aide de logiciels en espérant que ça sera plus agréable à lire pour vous. Certainement que vous trouverez quelques coquilles, et franchement j'aimerai tellement faire mieux, donc si quelqu'un est décidé à prendre la relève pour la relecture, n'hésitez pas à faire signe.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.


Disclaimer : Les personnages (sauf de mon invention comme Nylia, Jimmy, Bryan et autres personnages secondaires) appartiennent à J.K Rowling.


Chapitre VII :

Il était neuf heures lorsque Harry arriva dans une boutique de papeterie du Londres moldu. Nous étions mardi et déjà, une dizaine de personnes longeaient les rayons de cette petite boutique de papeterie qu'Hermione lui avait fourni l'adresse. Harry savait que les parents d'Hermione n'habitaient pas très loin de cette boutique et songea subitement à la famille Weasley, qu'il considérait comme sa famille adoptive. Il secoua sa tête afin de revenir à la réalité et se dirigea auprès de la caisse où un homme d'une trentaine d'années encaissait un billet.

« Bonjour Monsieur.

- Bonjour.

- Je suis à la recherche de deux personnes, commença-t-il tout en sortant deux portraits de la poche arrière de son pantalon, vous les connaissez ? »

Au regard suspicieux du vendeur, Harry le rassura en montrant sa plaque de police accrochée à l'intérieur de sa veste. Il remercia mentalement son service d'avoir conçu une plaque d'Auror version moldu afin de pouvoir enquêter tranquillement sans avoir de problèmes avec la justice sorcière ou moldu.

« Oh, eh bien le gars là, montra-t-il avec son doigt le visage de Bryan, je l'ai déjà rencontré plusieurs fois dans ma boutique. La dernière fois que je l'ai vu, il était avec un grand homme bronzé.

- Et ce grand homme, vous l'avez déjà vu auparavant ?

- Oui, je le vois plus que l'autre. Il m'avait acheté des enveloppes, si je m'en souviens bien…

- D'accord. Et donc l'homme que vous reconnaissez, vous savez s'il habite dans le coin ?

- Je n'en sais rien, répondit-il en haussant les épaules, mais je pense que le bronzé que je vous ai parlé pourrait habiter dans le coin.

- Qu'est-ce qui vous fait penser ça ?

- Je l'ai déjà vu traîner autour de ma boutique, et même dans un fast-food dans le quartier d'à côté.

- D'accord. Des détails qui vont reviennent ? Même infime, ça pourrait m'aider.

- Oh, eh bien, il me semble qu'il s'appelle Jimmy. Il porte le même nom que mon fils. » Informa-t-il dans un petit sourire fier et en montrant une photo accrochée sur un mur derrière lui.

Harry observa la photo et vit un enfant de moins de dix ans sourire, assis sur un vélo rouge et portant un casque de la même couleur. L'Auror acquiesça tout en remerciant le vendeur de pour cette information capitale. Ce Jimmy était sans aucun doute le troisième complice, et savoir son nom rassurait Harry dans l'avancement de son enquête. Il espérait retrouver Malfoy au plus vite et dans un bon état. Il ne pourrait pas se regarder en face s'il apprenait que son ennemi de toujours avait perdu la vie. Il n'arriverait pas à consoler Théodore et encore moins à supporter de voir Narcissa anéanti d'avoir perdu son unique enfant. Il ne préférait même pas songer à Lucius qui sans aucun doute, se sentait déjà responsable de sa disparition.

Il observa rapidement les lieux avant de remercier le caissier et de quitter la boutique. Il regarda les quartiers pavillonnaires de l'autre côté du trottoir où plusieurs allées menèrent à des petites maisons charmantes. Il traversa la route tout en vérifiant qu'il n'y avait pas de voiture qui roule puis il contempla les noms des rues, songeant que Jimmy vivait actuellement quelque part dans cet endroit, avec ses deux compères.

Il n'osait pas s'aventurer dans le quartier de peur que l'un des kidnappeurs ne le reconnaisse. Après tout n'est-il pas l'une des plus célèbres personnes que le monde sorcier connaît ? Il ne pouvait pas se permettre de capoter son enquête à cause de sa notoriété. C'était là, un inconvénient pour Harry, qui ne pouvait pas profiter complètement son rôle d'Auror. Il soupira doucement avant de décider de quitter les lieux pour rejoindre le ministère de la Magie. Il s'éclipsa discrètement dans un transplanage, songeant qu'il fallait à tout prix faire connaître ces informations à son équipe. Ils pourront restreindre leurs recherches et enfin découvrir où se cachent les ravisseurs, et de surcroît, Draco Malfoy.

OOO

Une couverture, la même que la dernière fois, cachait ses jambes nues jusqu'à ses hanches tandis que ses mains se retrouvaient de nouveau à son dos, attachées au tuyau de la cave. Draco avait ouvert ses yeux quelques instants auparavant, s'habituant à la forte lumière du jour qui filtrait à travers la petite fenêtre. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas mis les pieds dehors. Il aurait bien voulu sentir le vent lui chatouiller la peau et sentir la chaleur du soleil du mois de février, au moins, quelques minutes pour oublier toutes ces horreurs qu'il vivait depuis plusieurs jours.

Un bruit de couvert se fit écho dans le silence du sous-sol obligeant le blond à détourner son regard vers l'un de ses bourreaux. C'était Bryan qui tournait une cuillère de soupe dans un petit bol, à un mètre du prisonnier. Il était descendu quelques minutes plus tôt, décidant enfin à le nourrir, mais Draco avait perdu tout son appétit. Au vu de la lumière éclatante du jour qui traversait par la fenêtre, il supposa sans aucun doute qu'il était midi.

« Tiens. »

Bryan s'accroupit à sa hauteur et dirigea sa cuillère vers la bouche toujours fermée de Draco. Ce dernier ne semblait ne pas vouloir l'ouvrir pour prendre un peu de soupe.

« Allez, mange ! »

Il déposa le bol rempli au trois-quarts sur le sol avant de forcer le captif à avaler le potage chaud. D'une main ferme, Bryan déforma la bouche du blond. Il l'obligea ainsi à ouvrir sa cavité buccale, puis mit rapidement la cuillère à l'intérieur. Draco fut contraint d'ingurgiter et de déglutir brusquement, non sans se brûler la gorge au passage. Il avait perdu l'habitude de manger correctement. Il avait oublié comment bien avaler de la nourriture chaude. Cette première cuillère de potage l'ouvrit un peu l'appétit, acceptant ainsi les prochaines bouchées que son bourreau commença à lui donner. Dans ce silence presque serein, Draco essaya de faire le vide dans sa tête, mais il n'arriva pas à oublier la voix de Nylia. Cette voix emplie de colère résonna sans cesse dans son esprit. Il prit une autre gorgée du potage, avant que Bryan décide d'arrêter. Son ravisseur repartit aussi vite qu'il était venu, laissant Draco seul avec ses pensées.

Il espérait se réveiller dans son lit, que toute cette histoire ni queue ni tête n'aurait jamais existé. Il aurait voulu rire jaune à son réveil, et se dire que son imagination lui faisait parfois flipper et que toute cette affaire n'était qu'un simple mauvais rêve. Mais la froideur du mur et du sol contre sa peau nue l'empêchait d'y croire à un cauchemar d'une nuit agitée. Les traces des coups de fouet ainsi que les ecchymoses sur son corps pâle étaient les preuves que ses bourreaux étaient bien réels. Ces images qui ne cessaient d'envahir sa mémoire et cette douleur lancinante à ses hanches et à son intimité démontraient à quel point il vivait les pires jours de sa vie.

Il aurait bien accepté de supplier Bryan de le tuer, mais sa voix n'avait pas réussi à quitter sa bouche, l'enfermant dans un mutisme exemplaire. De plus, il n'arrivait pas à oublier ce qu'il lui avait forcé à faire. Après tout, c'était lui qui avait commencé à le toucher… Il ferma durement ses yeux, espérant oublier toutes ces images indécentes qui défilaient dans sa tête. Le goût du potage revint à sa gorge, provoquant un ensemble de toux plus impétueux les uns que les autres avant que le blond réussi à se calmer. Il avait cru durant un instant qu'il vomirait le peu de nourriture qu'il avait réussi à avaler. Il posa sa tête contre le mur derrière lui et dirigea à nouveau son regard vide vers la fenêtre. La seule chose qu'il pouvait faire à présent, c'était de ne pas y songer. Du moins, essayer à ne plus y penser jusqu'à ce que le sommeil veuille bien de lui.

OOO

Devant la carte de la ville du Londres moldu, affiché sur le tableau blanc, Harry observa les cercles tracés au marqueur magique indiquant les secteurs supposés où les ravisseurs gardaient Draco. Une fois qu'il avait eu les nouvelles informations, il était parti directement au Ministère de la magie afin d'alerter ses coéquipiers, et sans plus tarder, ils ont rassemblé plusieurs équipes d'Aurors afin d'infiltrer les quartiers pour pister l'endroit où pourraient habiter les trois complices.

Théodore et Neville étaient partis en renfort avec les autres collègues, sachant que les ravisseurs ne risqueraient pas de connaître leurs visages, contrairement à celui d'Harry. Ce dernier souffla grassement, se sentant inutile tandis qu'il se posa sur son fauteuil auprès de son bureau. Au début, il avait insisté, souhaitant lui aussi faire part à l'opération. Il avait demandé à boire du polynectar mais, malheureusement pour sa fierté, son équipe était contre, et même Luna était venue en force pour convaincre le jeune homme de rester. En songeant à la Serdaigle, Harry la vit arriver avec des récipients cartonnés où une odeur de nouilles japonaises y sortait.

« Tiens. Ça va te faire du bien de manger un peu. De toute façon, tu ne peux pas faire grand-chose en attendant.

- Merci, répondit-il en prenant la boîte chaude de sa main gauche, mais j'espère vraiment qu'on est sur la bonne piste.

- Oui, j'en suis sûr. En plus grâce à toi, on a découvert le troisième complice. »

Bien qu'Harry ait fourni une rapide description physique et le prénom que le vendeur lui avait donné, Luna avait quand même réussi à trouver des personnes qui correspondaient au profil qu'ils recherchaient. À savoir, une personne qui souhaitait se venger d'un proche par le kidnapping de Draco afin de faire souffrir Lucius. Dans la base des données, Luna avait réussi à trouver plusieurs hommes fichés pour cause d'insultes et profanations envers les familles de sang pur ayant proclamé Voldemort ou enfants de Mangemorts. Elle avait fini par trouver un homme collant à la description physique, nommant Jimmy Vendetta. Certes, il était contre la magie noire et avait sans aucun doute souffert de la guerre. Cependant, il n'avait aucun droit d'insulter ou de détruire des endroits appartenant à des particuliers - et à des familles richissimes qui n'étaient pas forcément liées aux idéaux du mage noir.

Les Aurors avaient donc appris que le fameux Jimmy Vendetta avait perdu son père pendant la guerre et qu'il avait déjà plusieurs fois déclenché des bagarres contre d'autres sorciers de sangs purs. Il semblerait qu'il avait du mal à contenir sa colère lorsqu'on lui parlait de près ou de loin à la guerre et au monde moldu. Il collait bien au profil d'un type qui souhaitait se venger ardemment la mort d'un proche.

Le Survivant songea à Narcissa, qui était mis au courant de cette opération, ainsi que Lucius, qui depuis qu'il avait quelle était la substance sur la lettre des ravisseurs, s'était muré au silence. Il y avait quoi de perdre la dignité d'un père. Savoir que son fils avait pu subir des choses si affreuses, Lucius avait du mal à ne pas se sentir coupable. Après tout, n'était-il pas une des raisons de son enlèvement ? Harry soupira discrètement avant de voir son amie, s'installer sur le fauteuil de Neville en face de lui. Elle le dévisagea.

« Est-ce que ça va ?

- Oui. Je songeais aux parents de Draco. Je ne sais pas comment ils font pour être aussi patient. À leur place, je crois que j'aurai fait n'importe quoi pour retrouver mon propre enfant.

- Ils ont décidé de vous faire confiance. Et ils ont raison. Vous êtes une superbe équipe, vous avez déjà ramené des personnes à leurs familles, auparavant.

- Oui, c'est vrai… » Murmura-t-il.

Ils continuèrent de manger tandis que Luna changea subitement de sujet. Harry suivit dans sa conversation alors que ses pensées se dirigèrent vers ses coéquipiers. Ces derniers travaillaient sans relâche et ne pourront pas l'occasion de profiter d'une pause bien méritée.

OOO

Il était bientôt quinze heures lorsque Draco ferma doucement les yeux. Il sursauta en entendant la porte de la cave claquer en écho. Son sommeil qui venait à peine de glisser sous ses paupières avait disparu aussi vite que son ombre. Il frissonna de peur en voyant l'imposante silhouette qui s'avançait dans la pénombre. Il découvrit avec angoisse le visage de Jimmy. Cela faisait un petit moment qu'il ne l'avait pas revu, et franchement, cela ne l'avait absolument pas manqué de le voir. Draco espérait qu'il viendrait juste pour vérifier qu'il était toujours attaché et qu'il quitterait aussi vite que possible les lieux.

Son sourire inquiétant le dissuada d'espérer. Il le voyait s'approcher un peu plus vers lui et se demanda silencieusement ce qu'il lui voulait. Sa voix, toujours inactive depuis le départ de Nylia, avait décidé de rester muette, restant bien au chaud au fond de sa gorge. Peut-être venait-il pour l'achever, pour le tuer enfin ? Cela serait pas mal finalement…

« Ta bouille de gosse de riches m'a manqué. »

Sa voix, sèche et claire, retentit doucement dans le sous-sol rappelant au blond à quel point, il était si inoffensif face à lui. Il se sentait si faible, condamné à être à ses pieds face à lui. Il arrivait à peine à croiser son regard qui l'observait d'une aura étrange. Il baissa vivement sa tête vers ses jambes cachées par la couverture. Draco tremblait, tellement il était terrorisé.

« Elle m'a tout dit, chuchota-t-il, tous les détails. »

Il voulait disparaître. Il ne souhaitait pas qu'il l'entende lui révéler des choses qu'il savait déjà, des choses qu'il avait vécues, qu'il avait dû subir.

« Tu as chialé comme un bébé et tu as même supplié qu'elle arrête. » Continua-t-il

Draco aurait tant voulu se boucher les oreilles, pour ne plus entendre sa voix rieuse raconter ces événements. Pourquoi s'acharnait-il à vouloir lui dire ces choses-là ? Aimait-il à ce point le voir anéanti ? Après tout, il détestait son père, il le détestait sûrement autant…

« J'aurai bien voulu voir ça… Avoua-t-il dans un mauvais sourire, surtout lorsqu'elle te prenait comme une petite catin. »

Le prisonnier secoua sa tête de droite à gauche, comme pour essayer de se convaincre qu'il n'avait pas vécu ce traumatisme, comme si Jimmy ne lui avait jamais révélé ce qu'il savait.

« Mais si, Malfoy, tu t'es fait baiser bien comme il faut, insista-t-il avant de continuer sur sa lancée, et par une femme en plus. »

Il l'entendit éclater de rire tandis qu'une envie de pleurer lui vint subitement. Il ne voulait pas l'écouter, il ne voulait pas qu'il parle. C'était si humiliant. Oui, il devait reconnaître que c'était bien une femme qui l'avait violé, mais jamais il n'oserait dire à qui que ce soit.

Plutôt crever que d'avouer.

« Et tu vois, l'entendre dire qu'elle avait aimé te prendre, ça m'a donné une petite idée, que je suis sûr, tu vas approuver. » Susurra-t-il dans le silence pesant de la cave.

Draco craignait le pire. Lorsqu'il sentit sa main rêche sur sa joue, il comprit qu'il n'en sortirait pas indemne, et que sa petite idée était tout sauf bonne. Un frisson lui parcourut tout son corps, et ferma ses yeux, supportant le mieux possible cette caresse. Il entendit un bruit devenu trop familier, le faisant sursauter de peur, les yeux bien ouverts devant le sexe déjà gonflé de son agresseur.

« Je te propose un deal, Malfoy. Sois-tu me suces bien comme il faut, soit je te la mets autre part, si tu vois ce que je veux dire. »

Draco déglutit face à ce marché qui n'était rien d'autre que du chantage. Il ne voulait pas qu'il mette son sexe entre ses fesses. Déjà qu'il avait encore très mal à son intimité, il ne voulait vraiment pas que Jimmy empire la blessure.

« Et je sais que c'est encore en train de cicatriser, elle t'a tellement buté… » Lâcha-t-il dans un petit rire moqueur.

C'était vrai. Il avait bien saigné et il n'en doutait pas un seul instant que la plaie était encore toute fraîche. Que fallait-il faire d'autre ? Avait-il vraiment le choix ? Il ne voulait pas qu'il le touche encore plus, mais s'il ne voulait seulement qu'il prend son sexe dans sa bouche, alors peut-être, oui… Peut-être qu'il accepterait.

Draco avait l'impression qu'il vendait son âme au diable, en donnant son corps à ce pervers. Dans le fond, c'était ce qui allait se passer… Il allait juste laisser se faire souiller sa bouche, une nouvelle fois… Peut-être qu'ils avaient tous raison, finalement. Il n'était bon qu'à faire la pute. Et encore, une prostituée le faisait en échange d'argent alors que lui, il n'avait aucune contrepartie de rémunération. Rien. Il n'était qu'un fion à défoncer et une bouche à souiller encore et encore.

Depuis quand était-il devenu un objet sexuel ?

« Vas-y, suce. »

Draco observa le membre qui commença à être en érection, puis approcha doucement son visage dans sa direction. Son sexe était seulement à quelques centimètres de lui. Il devait le faire, se persuada-t-il. C'était soit ça ou soit son derrière.

Il toucha la verge de bout de ses lèvres, lécha à petits zèles de langue craintive puis continua sur sa lancée en suçotant le gland. Il l'entendit se retenir de gémir avant de sentir sa main sur sa chevelure, l'insistant à poursuivre. Peu à peu, le blond aspira la grosse verge dans sa bouche, tout en essayant de se retenir de pleurer. Il ne voulait plus sangloter devant ses bourreaux, il ne voulait plus qu'ils le voient encore plus humilié.

« Hum… Continue… » Gémit Jimmy de plaisir

Draco allait finir par croire qu'il savait s'y faire. Comment pouvait-il prendre du plaisir sachant qu'il contraint une personne par le chantage ? Draco n'arrivait plus à réfléchir et se concentra sur le membre qui durcissait dans sa cavité buccale. Il avait du mal à respirer avec cette grosse verge au fond de sa bouche… Une nouvelle fois, Jimmy tira sa tête, le forçant à sucer plus profondément sa verge et Draco faillit s'étouffer tellement il perdit le souffle. Il sentit son agresseur faire des va-et-vient avec son pénis qui glissa sur ses gencives et sur sa langue. Subitement, le blond l'entendit râler de jouissance.

C'était de plus en plus féroce. Il perdit le contrôle, laissant Jimmy faire ce qu'il voulait de sa bouche. Il le sentait dans un élan de spasmes de désir et il était impuissant face à ce géant qui était dans sa bulle d'excitation. Draco savait qu'il n'avait pas le droit de l'arrêter, qu'il n'était pas capable de se rebeller contre lui. Après tout, qu'est-ce qu'il pouvait bien faire ? Il avait accepté de souiller sa bouche pour sauver ses fesses, voilà la triste réalité.

« Humpf… humpf… »

Quelques sons résonnèrent de sa bouche occupée, due à cette grande fellation brutale. De plus, les mains liées au tuyau, lui brûlaient les veines à force de les frotter contre la corde, le dérangeant encore plus dans son action forcée.

« Rah… Mon Dieu…

- Humf, humf… »

C'était la première fois qu'il entendait quelqu'un implorer le ciel dans des thermes moldu. Sa verge avait tellement grossi que Draco craignait que son agresseur jouisse. Il espérait que son violeur se retirerait de lui avant le coup fatal. Ce fut à ce moment, que Jimmy avait décidé de lâcher sa semence. Draco, surpris, tenta de reculer, mais le surplus du liquide blanchâtre qui débordait ses lèvres humides le forçait à cracher avant d'avaler malgré lui, une partie. Le reste du sperme que Jimmy déversait encore, giclait sur le visage de Draco. Ce dernier ferma ses yeux, attendant que le calvaire se termine.

Bon sang, Jimmy ne l'avait pas raté. C'était collant et chaud, qu'il se demandait s'il arriverait à ouvrir les yeux. Il tenta de lever les paupières avant d'apercevoir à nouveau de la semence choir sur son visage. Il avait l'air de quoi, maintenant ? Il se promit de s'essuyer avec la couverture une fois son ravisseur parti.

Il entendit Jimmy râler une dernière fois de plaisir avant de le voir discrètement ranger son pénis dans son pantalon. Au moins, il ne l'avait pas forcé à tout avaler comme il lui avait fait Bryan, songea Draco. Ce dernier le vit serrer sa ceinture en cuir autour de sa taille. Sans attendre plus longtemps, le complice s'en alla, sans jeter un seul regard à son prisonnier. Le blond profita de son absence, pour essayer de retirer le sperme qui collait sur son visage. Il remonta ses jambes jusqu'à son torse où la couverture était encore dessus, et frotta ses joues contre le tissu.

« Dégueulasse… »

Il se tue soudainement. Cela lui faisait bizarre d'entendre à nouveau sa voix. Comme si cette voix ne lui appartenait plus, Draco avait l'impression que tout ce qu'il faisait n'était pas réellement sous son contrôle. Il avait le sentiment d'être plus Draco Malfoy. C'était une sensation étrange. Il se sentait bête de penser comme cela. Bien sûr qu'il était toujours Draco Malfoy, mais c'était différent. Oui, il avait changé. Il ne pouvait pas le nier que quelque chose avait été brisé en lui à tout jamais.

OOO

Ce fut sur les coups de dix-huit heures qu'Harry apprit que ses coéquipiers avaient trouvé le pavillon où étaient les trois complices. Théodore avait reconnu le fameux Bryan et l'avait suivi discrètement avec Neville. Bryan était parti faire quelques courses dans le supermarché du coin et était revenu rapidement dans une ruelle pavillonnaire, au numéro 61.

Le brun partit rapidement sur les lieux, se sentant enfin utile. Il rejoignit ses amis sur place, tandis que d'autres équipes d'Aurors protégeaient le reste du quartier. Cela permettait d'éviter que les Moldus puissent voir ce qui se passait réellement dans la rue. Il ne fallait pas qu'il remarque la magie qui pourrait se manifester durant l'opération. Il fallait être discret.

Armé de sa baguette, Harry se dirigea vers ses coéquipiers et quelques autres collègues qui résumaient l'intervention. Un homme, robuste, le visage carré et moustachu, regardait sévèrement ses subordonnés, montrant à quel point les enjeux de cette opération étaient importants. Il parlait d'un ton sérieux.

« C'est fortement possible que les trois ravisseurs soient là. Je rappelle qu'il y a des chances élevées que l'otage soit encore dans cette maison. La première chose à faire est de neutraliser les kidnappeurs. Cela se fera en deux équipes. » Récapitula l'Auror, qui semblait être le chef de cette opération.

Rapidement, deux équipes furent formées par le chef de l'opération. Une équipe de cinq personnes dont Neville et Théodore s'occuperaient des ravisseurs tandis qu'un autre groupe suivra pour retrouver l'otage. Harry faisait partie de cette dernière équipe.

« Bon, on y va ! »

La première équipe partit vers le pavillon tandis que la deuxième attendit quelques secondes avant de la suivre. Harry était en tête du second groupe et suivait Neville qui semblait, lui aussi, prêt à affronter leurs adversaires et résoudre une bonne fois pour toutes cette affaire d'enlèvement. L'équipe de Théodore et de Neville venait de défoncer la porte. Les sortilèges complexes de protections avaient déjà été désamorcés par des spécialistes lorsqu'ils avaient localisé leur emplacement vingt minutes plus tôt. Dans la précipitation des actions, des sorts fusèrent par endroits, tandis que d'autres Aurors parcoururent les mètres qui leur séparaient des ravisseurs pour les capturer. Harry, qui ne cherchait pas à comprendre la situation, profita du fait que personne ne fasse attention à lui pour chercher à fond en comble, le fameux otage.

« Malfoy ! »

Alors que certains de ses collègues étaient montés à l'étage, il décida de chercher s'il y avait une cave. Il observa autour de lui, ses sens aux alertes du moindre sort qui pourrait venir vers lui. Il ouvrit toutes les portes qu'il voyait, jusqu'à trouver une qui cachait un escalier menant jusqu'au sous-sol. La baguette toujours en main, il descendit prudemment avant de vérifier qu'aucun ravisseur serait cacher dans cet endroit. Il découvrit une pénombre recroquevillée dans un coin de la pièce avant de comprendre qu'il s'agissait de Draco Malfoy. Il courut jusqu'à lui, se mit à genoux avant de constater les dégâts que les kidnappeurs lui avaient causés.

« Oh Merlin… Qu'est-ce qu'ils t'ont fait. »

Il le voyait à moitié inconscient. Draco avait le visage sali d'une substance suspecte qu'Harry devina avec un pincement au cœur, comme de la semence. Il avait aussi les joues devenues trop saillantes, des poches trop imposantes sous ses yeux et les cheveux dans tous les sens, perdant le charme habituel du jeune homme. Il comprit en soulevant la couverture que le blond était en tenue d'Adam. Il soupira doucement avant de remarquer que ses poignets étaient liés dans une corde, attachés contre un tuyau.

« Malfoy, je vais te sortir de là. Malfoy, tu m'entends ? »

Alors qu'il jeta un sort pour défaire le nœud qui oppressait les veines de Draco, le Survivant sentit sa tête tombée sur son épaule.

« Pot… ter, murmura-t-il avec difficulté.

- Tiens bon, je vais t'aider à te relever. »

Une fois qu'il défit la corde, il redressa un peu plus la couverture sur le jeune homme puis aida ce dernier à se lever. Au moment où Draco toucha les pieds sur le sol, Harry se précipita pour le retenir. Harry fronça ses sourcils, inquiet. Malfoy pouvait à peine tenir sur ses jambes, il fallait absolument qu'il le porte. L'aider à se tenir compliquera encore plus la tâche. Vu la maigreur de son corps, cela ne sera pas difficile de le soulever, constata le brun tout en reposant le captif sur le sol.

« Il faut que je te porte. »

Il n'attendit pas de réponse spécifique et songea que dans un autre contexte, le blond l'aurait jeté un sale regard noir rempli de haine accompagné, probablement, d'une critique sanglante. Délicatement, il glissa ses bras en dessous de son corps meurtri, tout en évitant de toucher les blessures qui noircissaient encore sa peau si blanche. Il le souleva puis quitta le sous-sol. Il vit les Aurors mettre les menottes magiques à Bryan et à Nylia tandis qu'il parcourrait le salon afin de se diriger vers la porte d'entrée.

« On a besoin d'un médicomage ! » Cria-t-il en sortant du pavillon.

Des professionnels de santé s'activèrent autour d'Harry qui portait encore Draco dans ses bras. Ses yeux verts cherchèrent ses coéquipiers, surtout Théodore, qui serait enfin rassuré de revoir son ami encore en vie.

« Quelqu'un a vu Théodore ? » Demanda-t-il à voix haute alors qu'il laissa Draco aux Médicomages.

Une voix d'un Auror retentit fortement jusqu'aux oreilles d'Harry, qui se retourna pour voir un de ses collègues de service courir vers lui.

« Théodore… il est dans le jardin. Il… Il… Neville…

- Qu'est-ce qui se passe ? S'inquiéta Harry en voyant l'Auror paniqué.

- Il faut que tu ailles le voir, Neville ne bouge pas… »

Le Survivant écarquilla ses yeux, s'imaginant le pire. Il partit rapidement dans le jardin où il découvrit au loin, plusieurs Aurors convaincre Théodore de lâcher le corps inerte de Neville. Harry sentit soudainement son cœur se serrer avant de se diriger lentement dans leur direction. Il avait peur. Oui, Harry avait peur de comprendre ce qui se passait. Il voulait avoir tort, que ce qu'il pensait était faux, que c'était son imagination qui lui jouait un tour. Neville ne pouvait pas les laisser tomber… Pas maintenant. Pas après la guerre, pas après avoir réussi à continuer à vivre… Non…

Il entendit Théodore pleurer et crier qu'il ne voulait pas le lâcher. Harry sentit ses jambes trembler et avait cru, un instant, qu'il allait céder sous son poids. Alors, ce qu'il pensait était vrai… Neville venait de les quitter. Il arriva à leur hauteur et sans plus tarder, Harry tomba, ses genoux en premier, sur la pelouse sèche. Sa gorge se noua en voyant le visage immobile et les yeux ouverts et figés de Neville.

« Neville… » Murmura-t-il

Il mit sa main sur ses yeux pour les fermer tandis qu'il entendit son coéquipier sangloter doucement.

« C'est ma faute, Harry. C'est ma faute…

- De quoi est-ce que tu parles ? » Réussit-il à articuler.

Il le voyait serrer un peu plus fort le torse encore chaud de Neville sur ses genoux et compris que Théodore se sentait coupable de la mort de leur ami. Ses yeux avaient viré au rouge et son corps tremblait en petits spasmes. Harry voulait pleurer aussi. Il voulait crier. Mais il ne le fit pas. Il n'arrivait pas. Toute cette soudaine émotion était bloquée en lui.

« Je n'ai pas vu…. Je n'ai pas vu le sort et… et, balbutia-t-il, Neville m'a poussé, je… je… »

Théodore n'arrivait plus à expliquer. Il était sous le choc. Harry devina que Neville avait sauvé la vie de Théodore et que celui-ci croyait être le responsable de sa mort. Ce n'était pas le cas.

« Ce n'est pas ta faute. Nous sommes une équipe et nous devons nous protéger des uns des autres, ça fait partie de notre métier. »

Tout en disant ces mots, Harry essaya de se convaincre lui-même que la mort de Neville valait quelque chose. Après tout, il avait risqué sa vie pour sauver celle de Théodore. Il savait bien que dans leur métier, il y avait toujours un risque d'exposer leurs vies lors de certaines interventions comme celle-ci.

« Théodore, il faut que tu laisses les médicomages prendre le corps. »

À ce moment précis des professionnels de santé déposèrent le brancard auprès du corps tandis que Théodore refusa encore de laisser son ami. C'était la première fois qu'Harry le voyait aussi désemparé.

« Théodore…

- Non ! Je ne veux pas le laisser seul ! Je… »

Il fut interrompu par d'autres Aurors qui essayaient de le reculer du corps. Harry tint son ami décédé laissant ses collègues se charger de séparer l'ex-Serpentard de Neville.

« Mais lâchez-moi ! Non ! »

Est-ce que c'était la première fois que Théodore perdait un proche ? Harry se posait plusieurs fois la question dans sa tête et songeait que lui aussi, la tristesse et la colère l'envahissaient de plus en plus. Il savait que la mère de Théodore était décédée lorsqu'il était né. En revanche, il ne savait rien à propos de son vécu durant la guerre. Il ne savait pas s'il avait perdu quelqu'un durant la bataille finale, ni s'il avait de la famille autre que son père qui pourrait faire partie des Mangemorts incarcérés. Parler de guerre était un sujet plutôt tabou.

Alors qu'Harry laissa les médicomages prendre le corps sans vie de son ami, une envie de vomir lui vint subitement. Il se décala plusieurs mètres plus loin et expulsa de la bile entre deux gros pots fleurs. Un sorcier travaillant pour Saint-Mangouste, vint jusqu'à lui, l'aidant à supporter le choc.

« Il faudra dire à Théodore que Malfoy a été retrouvé, déclara-t-il après s'être essuyé négligemment la bouche avec la manche de son uniforme.

- Oui. Mais d'abord, on va vous emmener afin de vous ausculter. Vous n'avez pas l'air bien. »

Il acquiesça, sans rien dire, puis suivit le professionnel jusqu'à l'ambulance magique où les soins de premiers secours et des potions étaient rangés. Quelques instants plus tard, Théodore se calma et décida de rejoindre son collègue, laissant le jardin désert, alors que le troisième complice, menotté, observait la scène en silence.

OOO

Il était dix-neuf heures lorsque Narcissa rentra dans la chambre de son fils. Ce dernier était allongé dans un lit blanc, branché à des machines flottantes autour de lui, permettant de l'aider à reprendre ses forces.

Théodore était resté auprès de lui jusqu'à son arrivée. Ils se saluèrent tandis que Narcissa s'approcha de l'Auror, le regard désolé. Elle l'observa discrètement. Il avait l'air tellement épuisé et son visage trahissait la tristesse. Elle prit doucement ses mains, comme si elle voulait le rassurer, se retentant de le prendre dans ses bras. Elle le considérait presque comme son fils. Elle voulait qu'il soit heureux, qu'il puisse vivre sa vie sainement, sans regret ni remords. Mais parfois, la vie n'était pas si simple…

« J'ai appris pour Neville. Toutes mes condoléances, Théodore. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là.

- Oui, merci. »

Le jeune homme quitta la chambre, laissant un peu d'intimité entre une mère et son fils. Narcissa, observa son fils unique. Ce dernier avait les yeux fermés. Elle ne put que mettre sa main sur sa bouche, frapper par le changement physique qu'il avait subi. Draco avait tellement maigri.

« Oh, mon garçon… »

Elle s'approcha de lui, caressa ses cheveux encore sales, et déposa doucement un baiser sur son front. Elle avait tellement peur de le perdre. Elle fut maintenant rassurée de savoir que les auteurs de l'enlèvement de son fils sont enfin retrouvés et enfermés dans des cellules. Dès qu'elle avait su que Draco avait été retrouvé, elle avait contacté Lucius par hibou afin de lui annoncer la nouvelle avant de partir illico jusqu'à l'hôpital où Harry l'attendait à l'entrée.

Il lui avait résumé l'intervention des Aurors au domicile de Jimmy Vendetta, elle avait su que ce dernier était un sang-mêlé qui voulait se venger avec une des ex de Draco et le cousin de cette dernière. Elles les avaient silencieusement maudits jusqu'à la 50e génération avant de se reprendre afin d'écouter le Survivant. Ensuite, il lui avait avoué que Neville était mort pour sauver la vie de Théodore et que ce dernier se sentait responsable. À ce moment-là, Narcissa avait eu beaucoup de peine et elle avait remarqué les yeux légèrement rouges d'Harry, comprenant que ce n'était pas que la fatigue qui le mettait dans cet état. Après cela, le brun l'avait accompagné jusqu'aux médicomages qui soignaient Draco, afin qu'elle puisse connaître les détails sur sa santé. Et c'était ainsi, qu'elle avait su que son fils avait reçu des violents coups variés et qu'il avait eu des sévices sexuels.

Narcissa avait eu des haut-le-cœur durant un instant, en songeant à nouveau à cette conversation. Elle s'assit sur la chaise que Théodore y était quelques minutes auparavant, et prit la main de son fils avant d'embrasser subtilement la paume. Ces monstres avaient torturé son fils, elle ne les pardonnerait jamais.

« Maman… » Murmura le blond.

Au son de sa voix, Narcissa avait eu envie de lâcher ses larmes. Son fils était là, vivant, et loin de ces agresseurs. Le cauchemar était enfin terminé. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas appelé comme cela. D'habitude, c'était toujours le fameux « mère » accompagné de cette distance que Draco avait toujours eue depuis qu'il était petit. Elle se leva, se retenant ses larmes. Elle était si heureuse de le revoir, de l'avoir près d'elle.

« Je suis là, Draco. Tout est fini. »

Elle caressa à nouveau ses cheveux et le sentit subitement se tressaillir doucement à ce contact. Elle savait que cela ne sera plus comme avant, que son fils ne réagira plus comme il le faisait avant cet enlèvement. Il devra surpasser cette peur des gens qui s'approchent trop près de lui, du toucher si banal d'une main sur son épaule ou sur son bras, des regards des autres qui le jugeront sans le connaître vraiment. Draco devra improviser ses maux, ses traumatismes et apprendre à vivre avec, à vivre mieux tout en essayant de les oublier. Vivre, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il ne pourra jamais réellement effacer cette mauvaise expérience de sa vie, de ces mauvais traitements dont son corps a été marqué. Cela prendra du temps. Narcissa avait tellement envie de prendre son fils dans ses bras. Elle ne pouvait pas le faire, de peur de fragiliser davantage sa relation avec son fils. Elle continua lentement de caresser ses cheveux, en espérant qu'il ne l'empêchera pas et qu'il ne fuira pas cet unique contact palpable qu'elle pouvait lui donner pour l'instant.

Elle avait vu le vide dans son regard quand elle croisa ses yeux si ternes. Draco avait changé et elle devait l'accepter. Elle aurait tant aimé faire quelque chose pour l'aider, mais elle ne savait pas quoi faire. Elle se sentait tellement impuissante. Elle aimerait à tout prix revoir cette étincelle briller dans son regard. Elle voulait lire à nouveau de la joie dans ses yeux gris et voir son fils heureux afin de prouver à ces kidnappeurs que malgré ce qu'ils lui avaient fait, son fils continuerait à vivre et à connaître le bonheur.

Elle le sentit s'apaiser doucement, se rassurant en même temps, que Draco ne souhaitait pas l'éviter. Le silence les englobait. Il était chargé de non-dits qui pourraient rendre mal à l'aise d'innombrables personnes mais qui ne dérangeaient pas Narcissa. Elle avait l'habitude d'avoir des silences oppressants avec son mari. Elle le vit fermer ses yeux, songeant qu'il devait être encore très épuisé tandis que la porte s'ouvrit doucement sur une aide-médicomage qui apportait un plateau du dîner. La professionnelle alla jusqu'à la petite table roulante qui se situait au bout du lit et déposa ledit plateau.

« Madame. » Salua-t-elle

Narcissa la salua, tout en se relevant de sa chaise, faisant ainsi arrêter ses caresses sur les cheveux de son fils.

« J'apporte le repas. S'il pouvait manger quelques cuillères ce soir, ça serait vraiment bien. Il doit reprendre des forces.

- Oui. Je ferai en sorte qu'il puisse manger convenablement. »

Ensuite, les deux femmes échangèrent quelques banalités. La professionnelle lui proposa un thé que Narcissa accepta volontiers.

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Dans les couloirs d'une maison de retraite, Harry et Théodore suivaient le directeur qui les emmenait jusqu'à la chambre d'Augusta Londubat. Il était vingt heures et les deux Aurors avaient préféré annoncer la mauvaise nouvelle à leurs amis et à leurs collègues avant de venir dans l'établissement. Luna, qui avait réagi de sa façon si décalée, avait finalement versé quelques larmes discrètes. Ils appréhendaient la réaction de la grand-mère de Neville. Cela serait très difficile pour elle d'accepter le décès de son unique petit-fils, sachant qu'elle s'était toujours imaginé quitter ce monde avant lui.

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant une porte où le numéro 16 était accroché, appartenant à la chambre de la retraitée. Le directeur frappa à la porte tout en informant à l'occupante qu'elle avait de la visite. Il ouvrit la porte et laissa place aux visiteurs afin qu'ils puissent rentrer dans la chambre. Harry et Théodore observaient la personne âgée qui contemplait la vue sur le jardin de la maison de retraite, par sa fenêtre avant qu'elle se retourne vers eux. Elle était assise sur un fauteuil basculant, tenant un livre dans ses mains. Ses cheveux gris étaient toujours épinglés en arrière, dans un chignon compliqué que seule, elle savait faire.

« Je ne m'y attendais pas à vous voir ici et surtout à cette heure-là. »

Les deux hommes s'avancèrent jusqu'à elle et se regardèrent avant qu'Harry prît la parole.

« On a quelque chose de très important à vous annoncer.

- Ah. Et il est où Neville ? Toujours pas là quand j'ai besoin de lui. Je lui ai envoyé un hibou et il ne m'a toujours pas répondu, j'en suis sûr qu'il a oublié… » Grogna-t-elle.

Un silence pesant s'en suivi après cette déclaration. Harry déglutit doucement avant de glisser nerveusement une main dans sa sombre chevelure. Comment était-il arrivé dans ce genre de situation ? C'était tellement difficile à faire… Mais il le fallait.

« À propos de Neville…, articula-t-il doucement, je crains que vous ne puissiez plus le voir.

- Comment ça ?

- Ce qu'il veut dire par là, Madame, c'est que… Essaya Théodore, de l'aider.

- Je ne comprends pas ce que vous voulez me dire ! S'énerva-t-elle. J'en suis sûr qu'il est dans le couloir, à me chercher une tasse de thé. Neville, dépêche-toi ! » Continua-t-elle de crier.

Harry savait qu'à chaque visite, Neville rapportait une tasse de thé et qu'Augusta le buvait devant cette fenêtre. Il se rappelait une fois, de l'avoir accompagné à une de ses visites et que sa grand-mère lui avait grondé à propos de sa tenue qu'elle trouvait négligente. Un triste sourire se forma sur ses lèvres à ce souvenir.

« Augusta, interpella-t-il avant de soupirer doucement, c'est avec tristesse qu'on vous informe que votre petit-fils est décédé lors de ses fonctions. Le Ministère de la Magie vous fait part de toutes ces condoléances. » Déclara Harry d'un ton formel.

Il voyait Augusta se figer et l'observer d'un visage neutre avant de l'apercevoir tourner sa tête dans tous les sens afin de vérifier que Neville était à ses côtés.

« Qu'est-ce que vous dites… C'est une blague de très mauvais goût.

- Nous sommes désolés, il nous a quittés pendant une intervention en début de soirée. » Attesta Théodore, la gorge nouée.

Harry s'avança sa main vers la sienne lorsque la vieille dame la retira, le regard fuyant. Elle tremblait et son visage rempli de rides semblait tirer encore plus que d'habitude.

« Non… Ce n'est pas possible, réalisa-t-elle, Neville ! Rentre dans la chambre, ce n'est pas drôle ! »

Cela ressemblait à un cri de détresse. Une jeune fille en blouse blanche rentra dans la chambre pour s'assurer que tout se passait bien.

« Oh, vous êtes là. Dites à Neville de rentrer ! Mais où est-il ? »

Face au silence de l'auxiliaire, et aux regards désolés des deux Aurors, Augusta prit conscience de cette mauvaise nouvelle et commença à s'inquiéter.

« Non… Il ne peut pas faire ça. Il n'a pas le droit… » Murmura-t-elle

Elle avait fait tomber son livre et naturellement Théodore le ramassa. À ce moment-là, Harry demanda à l'auxiliaire de ramener un verre d'eau pour la retraitée. L'ancien Serpentard, qui resta accroupit tenta de prendre sa main. La vieille dame se laissa finalement faire tandis que leurs regards se croisèrent.

« Il est mort en me sauvant la vie, se confessa-t-il, c'est un héros. Soyez fière de lui. »

La lèvre inférieure de la vieille dame trembla doucement avant que ses yeux clignent plusieurs fois pour refréner cette émotion qui remontait en elle. Augusta finie par pleurer doucement tout en serrant la main du jeune homme alors qu'Harry observa la scène silencieusement. On pouvait ressentir cette peine immense qu'elle essayait de garder en elle. La pièce était remplie de tristesse et Augusta finie par craquer en lâchant des sanglots plus bruyants.

« Non ! Il n'avait pas le droit de partir. Pas maintenant. Pa avant moi. » Sanglota-t-elle

Ses larmes coulèrent à flot sur ses joues ridées et ses yeux étaient devenus rouges. Elle avait perdu la seule personne qui pouvait encore venir la voir, qui s'inquiétait pour elle, qui occupait ses journées. La seule personne qui n'avait pas perdu l'esprit, qui était l'espoir de la famille, son seul et unique espoir. Parce que malgré les apparences, elle adorait son petit-fils. Elle aurait fait n'importe quoi pour lui, comme elle aurait fait ses parents s'ils n'étaient pas tombés dans la folie.

« Comment suis-je censé dire à mon fils et à sa femme, que leur enfant qu'ils ont oublié, est parti ? »

Alors que cette question sans réponse résonna amèrement dans la chambre numéro 16, Augusta devint à cet instant, malgré les Aurors qui étaient présents, plus seule que jamais.


Pour l'instant je n'ai pas de publication régulière, je ne préfère pas de dire de date pour le prochain chapitre. Bonne continuation A++