Hello ! Je vous mets à jour le chapitre corrigé ! Merci pour vos reviews ça fait super plaisir !

Le chapitre 10 est plus long que le précédent et il y aura de l'action. Bonne lecture !


Chapitre mis à jour le 19/12/2020 - Merci à Cassiopeia Von Black's d'avoir consacré son temps à me relire et à corriger ce chapitre.


Disclaimer : Comme d'habitude les personnages ne m'appartiennent pas. Ils sont à J.K Rowling, sauf quelques-uns qui sortent de ma tête.


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Chapitre 10 :

Une insoutenable douleur sciait son crâne en deux alors que ses yeux essayaient de supporter la faible lumière du jour, encore camouflée par le rideau de la fenêtre. Théodore essaya de comprendre sa situation avant de réaliser qu'il avait, une nouvelle fois, bu plus que de raison et que le barman, comme la première fois, l'avait ramené jusqu'à son studio.

Quel jour était-ce ? Et quelle heure ?

Alors qu'il essayait de se remémorer sa soirée, il entendit un petit aboiement, le faisant sursauter. Bon sang, le chien ! Il avait complètement oublié que Benoît, le barman, avait un bichon. Enfin, il doutait encore de la race du cabot mais le brun ne réfléchit pas plus longtemps à ce propos et décida de partir s'enfermer sans attendre dans la salle de bain pour se rafraîchir. Il avait vraiment besoin d'émerger…

Alors que Lucky aboyait une nouvelle fois, Théodore, toujours à moitié endormi, vit son hôte prendre son animal contre lui, lui intimant de se taire dans un murmure à peine audible. Presque naturellement, le chien obéit. Et pour cause, il avait trouvé une activité bien plus intéressante qu'aboyer, donner à son maître la meilleure léchouille matinale possible. En se dirigeant vers la salle de bain, Théodore se demanda si la matinée était déjà achevée lorsqu'il remarqua un réveil en forme de hibou dans un coin de la salle d'eau, les aiguilles bien droites sur le chiffre douze. Il était déjà midi, songea-t-il amèrement. Heureusement que c'était le week-end et qu'il n'avait pas prévu de travailler…

Il avait vraiment la tête dans les vapes. Une envie irrésistible de prendre une douche l'anima mais il se rappela qu'il n'était pas chez lui. Il ne pouvait pas se permettre de prendre une douche chez Benoît et il n'accepterait aucunement que celui-ci lui prêt des affaires de rechange. Tant qu'à faire, il allait vite rentrer et ne plus penser à cette soirée dont il avait si peu de souvenirs. Il espérait au fond de lui qu'il n'avait pas eu de gestes déplacés avec Benoît rien que la pensée le faisait rougir de honte. Il se rinça méticuleusement le visage et la bouche, ne pouvant supporter la forte odeur d'alcool, avant de prendre une serviette à l'aveugle et de s'essuyer convenablement. Il pouvait sentir la douceur sucrée d'un savon sur la serviette de bain et se maudit d'avoir mis sa tête dans ce tissu épais. Putain, qu'est-ce que ça sentait bon !

Il entendit Benoît bouger dans son lit et comprit que celui-ci était forcé de se réveiller à cause de son mini-toutou. Mais après tout, sans doute ce réveil humide était mieux qu'une sonnerie stridente, songea-t-il. Ce cabot ne laisserait certainement pas son maître se rendormir, et Lucky avait beau être petit, Théodore reconnaissait qu'il aboyait fort et que ses léchouilles étaient imbattables. De plus, la première fois qu'il l'avait vu, il avait remarqué à quel point ses canines étaient pointues. Il avait beau ne pas apprécier chaque canidé qui croisait sa route, le jeune homme ne souhaitait pas pour autant avoir des problèmes avec celui-ci, au risque d'obtenir une jolie morsure sur son minois. Il fallait toujours se méfier des apparences…

Il s'apprêtait à sortir de la salle de bains et à partir discrètement avant que le locataire des lieux ne remarque sa présence, lorsqu'il vit à nouveau le chien à quelques mètres de lui, la queue remuante et les yeux globuleux à souhait. Il entendit la voix encore pâteuse de Benoît s'adresser à lui.

« Théodore, tu es déjà réveillé ? »

Il soupira. Vraiment, la journée ne pouvait pas plus mal commencer. Son mal de crâne n'avait pas diminué et le tambour dans sa tête ne faisait qu'augmenter les pulsions douloureuses sur ses tempes. Merlin ce qu'il avait mal à la tête !

« Il est déjà midi. » l'informa-t-il d'un ton las.

Il devait partir. Il commença à se diriger vers la porte d'entrée mais aperçut du coin de l'œil son bienfaiteur entrer dans sa petite cuisine où il versa des croquettes dans la gamelle de son chien. Bien. Benoît était occupé avec son compagnon à poils il pourrait partir sans faire de bruit sans qu'il ne s'en aperçoive.

« J'ai fait du café, tu en veux ? »

Alors qu'il allait mettre sa main sur la poignée de la porte, il se crispa soudainement face à la proposition tentante du serveur. Il pivota doucement la tête et observa le jeune homme, ne pouvant s'empêcher de continuer à se demander quel âge il avait, tant ses attitudes étaient enfantines. Comment un jeune homme assez mignon la nuit pouvait ressembler à un adolescent prépubère le jour ? C'était un grand mystère dont Théodore avait bien envie de connaître le dénouement. Il était tenté par un bon café, d'autant plus que le souvenir du premier lui tordait son estomac vide. Il avait besoin d'avaler quelque chose, alors autant que cela soit quelque chose de bon et chaud.

Il acquiesça silencieusement, sachant qu'il avait perdu la bataille. Dès qu'il aurait fini de boire son café, il rentrerait directement chez lui, foi de Serpentard ! Alors qu'il venait de se promettre de ne pas rester longtemps dans ce logement ridiculement petit, il vit un franc sourire s'étirer sur les lèvres de Benoît. Au moins, sa présence ne semblait pas le déranger, se rassura Théodore en prenant la tasse que son hôte lui tendait. Il le vit prendre un plateau où il déposa un bol de lait et deux tartines qui étaient apparus en un clin d'œil, avant de le voir s'installer sur son lit. Vraiment, il paraissait excessivement jeune dans son haut trop large qui lui servait de pyjama. Il mordilla sa lèvre inférieure avant de boire une gorgée de son café. Puis se décida à poser la question qui lui brûlait les lèvres.

« Dis… Sans indiscrétion, tu as quel âge ? »

Il le vit prendre un air étonné et détourna son regard de gêne quelques secondes, avant de le reposer sur le visage illuminé de Benoît qui abordait de nouveau un sourire. Il aurait voulu injurier sa curiosité parfois maladive mais il s'avérait que sa question n'avait pas l'air de rebuter son logeur.

« J'ai dix-neuf ans. »

Là, tout de suite, il eut envie de rire. Ce genre de son ironique, qui signifiait « on ne me la fait pas à moi », qui se finirait en un rire cynique digne des plus grands Serpentards. Mais Théodore n'avait pas réussi à émettre un seul son. Comment cela, il avait dix-neuf ans ? Il ne pouvait pas avoir dix-neuf ans, ce n'était… physiquement pas possible, se désabusa-t-il, prenant un air renfrogné.

« Et toi ? »

Il faillit s'étouffer dans son café. Il devait s'y attendre à cette foutue question après tout, c'était lui qui avait débuté cette conversation. Il se prit à espérer qu'aucune autre ne suivrait. Il n'avait pas envie de subir un interrogatoire dès son réveil, surtout avec ce mal de tête atroce.

« Vingt et un ans.

- Oh. Tu es plus vieux que moi.

- La ferme. » Répondit-il d'un air irrité.

Il l'entendit rire doucement tandis que son petit chien le rejoignait sur le drap à moitié défait. Franchement, pas besoin de lui rappeler qu'il était plus âgé que lui. En plus, il avait la délicatesse d'un hippogriffe pour lui faire remarquer l'immense différence d'âge entre eux. Oui, deux ans, c'était énorme pour Théodore.

Il n'avait jamais fréquenté une personne aussi jeune que Benoît mais il devait s'avouer que cela n'avait que peu d'importance pour lui. Théodore avait fini par s'asseoir au bord du lit, la tasse portée à ses lèvres. Franchement, qu'est-ce qu'il lui avait pris d'accepter ce café ? Un soupir s'évada de sa bouche alors que son regard se perdit sur le jeune. Il le voyait se concentrer sur son petit-déjeuner, la tartine entre ses dents et la cuillère dans sa main tandis que le chien se reposait contre son maître. Ce silence serein fit du bien à Théodore qui, doucement, ferma ses yeux afin de calmer un tant soit peu son mal de tête. Il ne se rendit pas compte que Benoît l'observait discrètement d'un air étrangement rêveur ni que Lucky, seul témoin, n'avait rien perdu de cette scène étrange.

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Il était quatorze heures lorsque Ted Lupin et sa grand-mère maternelle, Andromeda Tonks, apparurent dans la cheminée de l'appartement d'Harry. Ce dernier avait prévu de faire un gâteau avec son filleul, qui était ravi d'être en vacances scolaires. Le petit enfant de quatre ans courut jusqu'à son parrain qui le prit vivement dans ses bras.

« Harry ! S'exclama-t-il joyeusement

- Comment tu vas, bonhomme ?

- Bien ! Ce sont les vacances ! ! »

La joie de Ted était communicative et donna le sourire à Harry qui le serrait fort dans ses bras. Ted était inscrit dans une école de petits sorciers où les professeurs leur apprenaient à travers différentes activités les bases du monde sorcier et de la magie, et pour les plus grandes classes, l'écriture. Il était encore en deuxième section et malgré sa différence due à ses talents de métamorphomage, il fréquentait des enfants qui semblaient beaucoup l'aimer.

Harry adorait passer du temps avec ce gamin. Il avait l'impression de retrouver ses racines familiales, même si Ted et lui n'avaient aucun lien de sang. C'était le fils de Remus Lupin et de Nymphadora Tonks, décédés lors de la bataille de Poudlard quelques années plus tôt. Ted n'avait jamais connu ses parents et Harry voulait absolument lui faire comprendre que même s'ils n'étaient plus là, il avait une famille pour s'occuper de lui. Que ce soit lui ou Andromeda, qui l'élevait depuis sa naissance. Même si, dans les faits, Ted avait encore des liens de sang avec la famille Malfoy.

Harry songea soudainement à Draco, qui était le cousin germain de Ted, mais que ce dernier n'avait certainement jamais dû le rencontrer. Finalement, il revenait toujours à en être lié à lui, que ce soit par leur rivalité durant leur scolarité, le fait que son parrain décédé soit le cousin de Narcissa, et donc le grand cousin de Draco, ou que Teddy ait un lien de sang avec le blondinet. Il frissonna. L'orphelin dans cette pièce n'était finalement pas Ted, mais lui.

Peut-être le fait que Ted soit présent auprès à ses côtés lui donnait l'impression d'avoir un semblant de famille. Ce petit garçon adorable lui donnait envie de le chouchouter, de prendre soin de lui comme s'il était son propre fils. Même si Harry ne se voyait pas père à son âge - et en partie à cause de son homosexualité - il ne pourrait jamais oublier la promesse qu'il s'était faite, celle de faire de Ted le plus heureux des enfants. Il voulait lui donner de l'amour, lui donner une enfance heureuse que lui n'avait pas eu la chance de connaître. On ne pouvait pas lui en vouloir d'aimer ce gamin au don incroyable de métamorphomagie. Il admira ses cheveux bleu vif virer vers du blond, rappelant à Harry ceux de l'ancien Serpentard. Décidément, il ne faisait que penser à Malfoy en ce moment...

« Comment tu vas Harry ? »

Il avait momentanément oublié la présence de la grand-mère de son filleul, s'insultant silencieusement d'idiot avant qu'il ne réponde positivement à la question posée. Il déposa Ted sur le sol, qui se précipitait déjà vers un coffret à jouets disposé dans un coin discret du salon. Il répondit positivement à sa question. Après qu'Harry ait proposé un thé à Andromeda, ils discutèrent dans le salon, alors que Ted sortait tout un tas de jouets, mettant un désordre certain dans le salon. Cela n'inquiéta nullement ni l'invitée ni le propriétaire des lieux, qui continuèrent à échanger quelques banalités. Quelques instants plus tard, la grand-mère de Ted repartit par poudre de cheminette, laissant ainsi Harry seul avec son filleul.

« Teddy, tu veux qu'on fasse un gâteau ?

- Oui ! » Cria-t-il joyeusement.

Le petit garçon, qui avait de nouveau changé ses cheveux blonds en orange, suivit son parrain en direction de la cuisine, le sourire aux lèvres et les yeux pétillants d'excitation.

O/O/O

Il était vingt heures trente et entre les murs d'Azkaban, l'atmosphère était très agitée. Et pour cause, des rumeurs circulaient entre les détenus : un groupe de prisonniers aurait réussi à s'échapper. Du jamais-vu depuis la première et unique évasion d'Azkaban par Sirius Black. La prison avait pris une place déterminante dans la dernière guerre, menant au renforcement de sa sécurité.

Des gardes s'empressaient de vérifier si des prisonniers échappés étaient encore dans l'établissement, tandis qu'au rez-de-chaussée, le directeur parcourait les couloirs menant à l'entrée où se trouvaient Théodore et Harry. Ce dernier sortait d'une agréable journée avec son filleul. Celui-ci l'avait aidé à faire un gâteau au chocolat et avait passé une partie de l'après-midi à faire une sieste dans sa chambre, qu'Harry avait aménagée rien que pour lui lors de son déménagement. Après le goûter, ils avaient fait plein de dessins pour la grand-mère du jeune métamorphomage et cette dernière était venue chercher Ted à dix-neuf heures. Il se rappelait son filleul montrant fièrement ses dessins à sa mamie, le sourire aux lèvres, faisant chavirer son cœur. Vraiment, il avait passé une bonne après-midi pourquoi donc cette journée devait-elle se terminer ainsi ?

Il avait reçu une lettre en urgence alors qu'il s'apprêtait à prendre une bonne douche chaude. Le balafré avait entendu un hibou frapper son bec contre le carreau de sa chambre, l'arrêtant avant qu'il ne se dévêtisse davantage, et il avait accueilli la volaille torse nu avant que celui-ci ne reparte dans le ciel sombre. Cette missive de son supérieur l'avait informé que l'un des suspects neutralisés par son équipe lors de sa dernière affaire avait réussi à s'échapper de la prison avec d'autres détenus. Il était donc là pour comprendre comment des prisonniers avaient pu échapper à la vigilance des surveillants pénitenciers. Il vit le directeur de la prison venir vers eux, alors qu'il se tenait debout auprès de l'accueil affairé entre les notes volantes et les enveloppes éparpillées sur la planche de travail.

« Monsieur Potter, Monsieur Nott. »

Une poignée de main ferme se fit entre les hommes avant que le plus vieux ne leur demande de le suivre jusqu'à son bureau. Le directeur d'Azkaban était un homme de forte carrure malgré les quelques poignées d'amour qui retombaient sur son ventre rond. Il portait une moustache noire mettant en valeur ses joues pleines et légèrement rouges, certainement dues à sa contrariété face à la grave situation. Arrivés dans le bureau de ce dernier, le directeur proposa aux deux jeunes hommes de s'installer dans les fauteuils en cuir noir positionnés en face de son bureau. La pièce était de taille moyenne, les murs étaient recouverts de papier peint beige et le sol était lisse et sombre. Sans perdre de temps, les Aurors obéirent et attendirent que le chef d'établissement prenne la parole.

« On m'a informé qu'il y a vingt minutes de cela, cinq détenus se sont évadés. À l'heure qu'il est, personne ne sait où ces fuyards se trouvent et encore moins comment ils ont réussi à déjouer la sécurité de leurs cellules et la surveillance des gardes.

- Qui sont les prisonniers échappés ? » Demanda Théodore.

Le directeur cita plusieurs noms inconnus aux deux Aurors, avant qu'ils ne tiquent soudainement à la dernière appellation. Le directeur semblait avoir remarqué leur intérêt sur le dernier prisonnier évoqué et leur demanda de plus amples explications.

« Bon sang, Bryan Hugreven était l'un des suspects de notre dernière enquête et son procès était fixé prochainement. Il est inculpé pour enlèvement, coups et blessures, et viol. » expliqua Harry d'un air irrité.

Il pouvait aisément sentir la frustration de son collègue face à cette mauvaise nouvelle. Il savait que Théodore songeait aussi à Neville, au fait que sa mort paraissait soudainement vaine. Il savait que pour que son sacrifice ne soit pas stérile, il leur fallait retrouver au plus vite Bryan afin de le mettre derrière les barreaux une bonne fois pour toutes.

« Que pouvez-vous nous dire sur les autres prisonniers ? Il doit sans doute y avoir un point commun avec notre suspect. » Continua-t-il

Le moustachu sortit un cigare de la poche intérieure de sa veste avant de l'allumer avec un briquet et d'en prendre une longue bouffée. Il s'avança un peu plus vers son bureau, faisant appuyer son ventre rond contre le rebord.

« Bien sûr, je vous dirais tout ce que je sais. »

Étrangement, en voyant le comportement sérieux et presque austère du directeur, Harry eut un mauvais pressentiment concernant l'évasion de Bryan.

O/O/O

Il était vingt-deux heures lorsque Draco rentra dans son appartement. Il avait acheté un grand appartement luxueux que beaucoup de sorciers révéraient de posséder. En effet, son logement se composait d'une très grande salle de bains contenant une douche italienne, deux lavabos ainsi qu'une énorme baignoire digne d'une piscine ; d'un grand salon avec vue sur un jardin fleuri et qui laissait une ouverture sur la cuisine américaine, que parfois Draco utilisait lors de soirées entre amis pour préparer divers cocktails bien alcoolisés ; et d'une chambre tout aussi royale que les autres pièces, où trônait un lit baldaquin à deux places au milieu des meubles en bois brillants et clairs.

Selfie, son elfe de maison personnel, apparut en face de lui et le salua vivement avant que le blond ne se débarrasse de son manteau en le lui donnant. Il était resté toute la journée avec Blaise, qui n'arrêtait pas de s'apitoyer sur sa vie amoureuse inexistante et insultait un certain Weasley d'avoir conquis son béguin de toujours, Pansy Parkinson. Ils avaient fini la journée dans un bistrot chic et très coûteux de la capitale, à parler affaires. Draco et Blaise étaient associés et dirigeaient un hôtel dans un quartier luxueux de la ville et s'occupaient essentiellement de la partie administrative et des projets concernant leur établissement, nommé Hôtel D&B. Leur hôtel connaissait un grand succès auprès des familles richissimes du pays et certaines grandes personnalités, telles que des groupes de chanteurs ou des comédiens renommés du Royaume-Uni. Mais depuis son enlèvement, Draco n'avait plus le goût du travail et Blaise lui avait imposé de lui laisser tout gérer concernant leur commerce jusqu'à son rétablissement.

Draco songea à la nuit, durant laquelle il alternait inévitablement entre cauchemars et insomnies. Il hésita durant quelques secondes à passer une nuit blanche tandis qu'il versait de la bièraubeurre dans un godet en cristal disposé sur un petit chariot en bois dans un coin du salon. Verre en main, il se dirigea vers les fenêtres coulissantes qui le séparaient de la véranda et observa son jardin dans la sombre nuit. Une envie de prendre un instant l'air le saisit subitement et il ouvrit la fenêtre pour sortir. Une petite table ronde encadrée de deux chaises en fer était disposée à quelques mètres de là. Draco, toujours debout, porta son verre à ses lèvres. Il savoura le goût de la boisson et se détendit un peu plus face au silence serein du jardin.

Il appréhendait toujours les moments où il se retrouvait seul. Il arrivait toujours à angoisser pour rien, et il préférait largement être avec quelqu'un pour éviter de ressasser ses peurs. De plus, le fait qu'il se retrouvât sans sa baguette ne l'aidait pas à se rassurer. Les Aurors avaient découvert sa baguette brisée en plusieurs morceaux dans le jardin de la maison de ses ravisseurs et Draco avait dû la déposer en réparation. Malheureusement, il n'aurait pas sa baguette avant deux semaines. Un frisson le parcourut lorsqu'il crut distinguer quelque chose entre les buissons au fond du jardin. Il hésitait à vérifier que rien ne clochait. Il attendit quelques secondes avant de constater que rien n'en sortait, le réconfortant quelque peu mais lui donnant toutefois envie de se déplacer jusqu'aux fameux buissons. Son verre toujours dans sa main, il resserra un peu plus ses doigts contre le cristal au fur et à mesure que ses pieds avançaient sur l'herbe coupée. Finalement, il n'y avait rien. Il voyait décidément le mal partout.

« Je deviens parano, ma parole... » Soupira-t-il pour lui-même.

Alors qu'il s'apprêtait à se retourner et à revenir sur ses pas, il sentit quelque chose en bas de son dos et un souffle chaud et désagréablement familier atteignit son oreille.

« Salut Blondinet, tu m'as manqué, dis donc... »

Il avait bien reconnu sa voix. Son verre à moitié plein chuta sur la pelouse tant Draco était paralysé par la peur. Il n'arriva pas à esquisser un seul pas, et encore moins à regarder en l'arrière pour vérifier qu'il ne rêvait pas, que son cauchemar ne se réalisait pas de nouveau. Comment était-ce possible ? ! Comment était-il rentré dans son jardin ? Bryan était censé être derrière les barreaux d'Azkaban, à attendre son procès. Il ne pouvait pas être en liberté et encore moins dans son jardin pointant sa baguette magique dans son dos...

« Avance. »

Il mit quelques secondes avant que ses jambes ne lui obéissent et que le blond ne se dirige vers l'intérieur. Une fois rentré dans le salon, Draco entendit son agresseur fermer la fenêtre tandis que sa baguette le pressait plusieurs fois dans son dos, lui faisant comprendre de continuer sa marche. Draco avait peur. Il n'aurait jamais cru revoir Bryan et encore moins dans son propre appartement. Le fait de le voir chez lui, un lieu accessible à un nombre très restreint de sorciers, donnait à Draco l'impression que Bryan violait de nouveau son intimité. Comment savait-il où il habitait ? L'avait-il suivi ? Tant de questions sans réponse se formaient dans sa tête.

« Tu en as une belle baraque !

- Qu'est-ce que vous me voulez ? » Réussit-il à articuler malgré son effroi.

Il l'entendit rire. Merlin, il avait tant espéré ne plus jamais avoir à entendre ce rire malsain. Alors que Draco arrivait au milieu du salon, il sentit le bras de son ravisseur entourer sa taille, le stoppant instinctivement dans son cheminement. Draco avait la réponse à sa question. Ironiquement, il avait l'impression d'avoir posé une question idiote.

« Veux-tu vraiment que je te le dise ? » Souffla le roux dans son oreille.

Draco ne réussit à répondre et tourna sa tête doucement de droite à gauche pour lui faire comprendre qu'il ne voulait pas entendre son désir pervers. Il ne voulait pas entendre le désir de Bryan pour son corps. Il le sentit se coller doucement contre son dos, faisant disparaître sa baguette. Il se raidit un peu plus, supportant de moins en moins sa bouche qui s'approchait un peu trop de son cou, et il tenta de s'éloigner. Il commit l'erreur d'esquiver sa bouche prête à se poser sur sa peau de porcelaine, faisant s'énerver l'intrus qui le poussa brusquement sur le canapé.

« Tss... Si tu crois que tu vas m'échapper, Blondinet tu as tort de lutter contre moi. »

Il ne supportait pas ce surnom que Bryan lui susurrait et encore moins la position dans laquelle il se retrouvait, vulnérable, dos à lui. Il était allongé misérablement sur le ventre sur le canapé et ne souhaitait pas que Bryan le touche à nouveau, encore moins dans cet endroit où il se pensait en sécurité. Il allait ainsi à nouveau se faire baiser comme un moins que rien par Bryan et cette fois dans son propre salon ? Lui qui pensait être tranquille chez lui, il se trompait lourdement... Draco voulait disparaître, atterrir dans un autre lieu. N'importe où, pourvu qu'il ne soit plus avec lui dans son propre appartement.

Il se retourna alors que son agresseur s'approchait un peu plus de lui. Pendant un moment, Draco avait cru qu'il sauterait sur lui mais il s'avéra que Bryan préférait le dévorer de ses yeux étrangement lumineux. Draco avait de plus en plus peur. Il tenta de se lever et de partir en courant n'importe où, le plus loin de lui possible. Mais contre sa tentative d'échappement, il sentit le bras de Bryan le retenir alors qu'il s'était à moitié levé.

« Tu t'obstines !

- Lâchez-moi, allez-vous-en ! » Supplia le blond, désespéré.

Il se propulsa en arrière, espérant que l'homme cesserait de le maintenir fortement de son bras. Au lieu d'obtenir l'effet voulu, Draco se rendit compte que Bryan le tenait un peu plus brutalement lorsqu'il le lâcha brusquement, le faisant trébucher misérablement. Il tomba lourdement à terre et avant qu'il ne puisse comprendre quoi que ce soit, Bryan était déjà sur son corps élancé, ses mains déboutonnant la braguette du blond.

« Non ! »

Il essaya de l'empêcher d'aller plus loin en le repoussant à l'aide de ses mains lorsqu'il sentit le poids de l'agresseur s'alléger un peu. Il comprit qu'il s'était placé au-dessus de lui, son arme en main. Draco avait oublié que son ravisseur avait toujours sa baguette.

« Arrête de crier ! »

Sans espérer une quelconque issue positive, Draco se précipita pourtant sur la baguette de son agresseur afin de tenter de la lui arracher des mains. Il ne voulait plus que qui que ce soit lui lance des sorts et encore moins des Impardonnables. Les souvenirs trop frais des sortilèges doloris hantaient encore son esprit et il avait l'impression d'en ressentir encore la douleur. À force de persévérance, la baguette finit par tomber à terre et roula sur plusieurs mètres vers la porte d'entrée. Draco croisa le regard furieux de Bryan. Il avait encore plus peur à présent s'étant rebellé contre lui, Bryan n'aurait aucune pitié. Il comprit que celui-ci était en colère et sans oser dire ne serait-ce qu'un mot de plus pour le convaincre d'arrêter, il se prit soudainement une grosse claque. Sa joue devint rouge écarlate et Draco baissa soudainement son regard, comme un enfant pris en pleine faute.

« Ta chambre, où est-elle ? » Demanda-t-il froidement.

Tout en disant ces mots, le roux l'avait pris par le col et forçait Draco à le regarder en face. Sa lèvre inférieure trembla, il ne voulait pas que son cauchemar recommence. Il ne voulait plus de ses mains sur lui, de son sexe en lui.

« Non... murmura-t-il

- Où est-elle ? » Répéta-t-il

Bryan s'était levé, obligeant le blond à se relever à son tour, et il le prit fermement contre lui afin qu'il ne lui échappe plus. Ils s'avancèrent vers le fond du grand appartement où plusieurs portes s'offrirent à leur vue.

« C'est quelle porte... » Souffla-t-il à son oreille

Draco frissonna de dégoût alors qu'il remarqua de nouveau son bras se glissant autour de sa taille. Il pouvait sentir sa main qui essayait de se retenir d'aller plus bas, vers l'ouverture de son pantalon. Draco savait que ce n'était qu'une question de temps avant que Bryan ne cède à sa pulsion et que sa main décide de devenir capricieuse.

« Celle de droite, répondit-il la voix tremblante.

- Bien. Avance. »

Doucement, Draco reprit ses pas et sur ordre de Bryan, ouvrit la porte de sa chambre. Il entendit un sifflement admiratif de la part de son agresseur.

« Eh bien, tu as une sacrée chambre, on va bien s'amuser, tu vas voir. »

Il sentit sa main se balader un peu plus sur son pantalon avant de la sentir s'introduire à l'intérieur sous les protestations de Draco, qui décida de se rebeller une nouvelle fois contre son violeur. Il n'eut le temps d'intervenir car Bryan avait décidé de le forcer à se mettre sur son lit. Le blond ne put que suivre, malgré lui, le mouvement tandis qu'il sentait le cousin de son ex se positionner à califourchon sur ses cuisses. Ensuite, Draco vit ses bras se bloquer au-dessus de lui par une poigne ferme le contraignant à rester allonger sur sa literie.

Il gémit de souffrance lorsque Bryan caressa son torse sous le pull et qu'il titilla un de ses tétons. Il s'en voulut d'avoir laissé s'échapper un son de sa gorge et il vit Bryan le détailler avec désir, réalisant qu'il l'avait encore plus excité qu'avant. Draco était terrifié. Il sentait son cœur battre trop vite et le corps lourd de Bryan sur le sien lui provoquait des sueurs tièdes excessivement désagréables. Puis sa main descendit, tout en caressant sa peau encore tachetée d'ecchymoses, pour enfin entrer de nouveau dans l'ouverture de son pantalon, où ses doigts caressèrent plus intensément l'organe qui y cachait.

« Arrêtez..., souffla-t-il

- Mais pourquoi ? Tu aimes ce que je te fais.

- Non, contesta-t-il d'une voix plus forte, arrêtez, je vous en supplie... »

Au lieu de céder à la demande de sa victime, Bryan accentua son mouvement, provoquant ainsi une légère érection au pauvre Draco qui avait les larmes aux yeux tellement son humiliation était grande. Encore une fois, on lui bafouait son intimité, on le rabaissait à un moins que rien. Il sentit la main odieuse passer sous le tissu de son sous-vêtement, apportant un petit cri de protestation à ses lèvres.

« Tes cris m'ont tellement manqué. » Confessa Bryan d'un ton étrangement mielleux

Draco ferma ses yeux lorsqu'il sentit la main de son agresseur faire des va-et-vient. Il voulait oublier ses doigts qui emprisonnaient sa verge. Sa main qui violait sa personne. Il rouvrit ses paupières lorsqu'il sentit l'érection de Bryan contre la sienne et tenta de bouger ses bras toujours levés et bloqués par la force de l'homme.

« Laissez-moi tranquille ! Laissez-moi ! Fit-il en bougeant de plus en plus.

- Oh que non, ça ne fait que commencer. » Murmura-t-il

Le va-et-vient s'accélérait et devenait de plus en plus insupportable pour Draco, qui avait peur de jouir dans sa main. Il ne voulait pas que Bryan puisse le voir éjaculer, il ne lui donnerait pas encore une fois ce plaisir... Soudainement, Draco entendit la voix de son elfe au loin avant d'ouïr des pas rapides puis une agitation derrière sa porte. Il ne comprit pas toute suite lorsque la porte de sa chambre fut ouverte avec violence et que le corps lourd de son violeur disparut du sien. C'était lorsqu'il vit le visage de Selfie qu'il comprit qu'il était libéré de la prise de Bryan.

« Maître, Selfie avait tellement peur pour vous quand il a vu le méchant monsieur vous faire du mal dans le salon. Selfie est partie chercher de l'aide pour sauver Maître Draco. » Expliqua l'elfe d'une voix angoissée.

Sur le sol, il découvrit Harry enserrer les menottes magiques aux poignets de Bryan, puis sa mère dans l'encadrement de sa chambre, qui, le regard dirigé vers lui, avait un air bouleversé, les larmes encore ruisselant sur ses joues.

« Maman ?

- Oh Merlin, mon fils ! J'avais tellement peur quand Selfie est venue me voir au manoir. Elle était si inquiète et quand elle m'a expliqué la situation en montrant la baguette de ton agresseur, je suis partie avertir Harry par cheminée. »

Draco cacha honteusement ses parties intimes encore émoustillées par ces derniers événements et détourna son regard vers le Survivant qui venait de donner le prisonnier à d'autres Aurors apparus derrière sa mère. Cette dernière s'apprêtait à l'enlacer mais au lieu de faire face à son étreinte, Draco recula un peu plus vers le fond de son lit. Harry et Selfie n'avaient rien raté de la scène et Narcissa semblait être désemparée par la réaction de son fils. L'elfe de maison prit doucement sa maîtresse à part, l'éloignant ainsi du blond.

« Maîtresse, je crois que vous avez besoin de vous asseoir. Vous devez vous remettre de vos émotions.

- Oui, tu as raison.

- Je vous propose de vous asseoir dans le salon. »

Alors qu'elle se laissait étrangement faire, encore sous le choc, Harry détailla avec une certaine nervosité le blond encore perdu par la suite des événements. Il avait failli se faire violer et par la même personne ! Il tenta de fermer sa braguette le plus silencieusement et discrètement possible, les mains tremblantes, oubliant presque la présence du brun.

« Malfoy, tu n'es plus en sécurité ici.

- Non, tu crois ? Répondit-il ironiquement malgré sa voix qui trahissait son émotion.

- Ce que je veux dire par là, c'est que quatre autres prisonniers sont encore en liberté et qu'il vaut mieux prendre toutes les précautions possibles pour éviter que ce genre de... malheur ne se reproduise. »

Draco écarquilla les yeux en comprenant que Bryan n'était pas l'unique détenu à être à présent hors d'Azkaban. Alors comme cela, il avait réussi à s'échapper... De plus, il avait remarqué son hésitation et Draco avait cru pendant un instant que son rival dirait le mot fatidique. Agression. Ce genre d'agression. Draco se sentit encore plus embarrassé de savoir que Potter l'avait vu se faire attaquer de cette manière-là et qu'il l'avait une nouvelle fois tiré d'affaire.

« Bien, et tu proposes quoi comme solution, s'énerva-t-il, à ce que je sache, aller chez ma mère est aussi une mauvaise idée. »

Il l'entendit soupirer tandis qu'il décidait de se lever. Il essaya de se remettre convenablement malgré le trouble qu'il ressentait encore après cette tentative de viol sur sa personne. Ses vêtements étaient défaits et ses cheveux décoiffés. Il replaça ses cheveux d'un geste étonnamment maladroit de sa part, mais après tout, Draco Malfoy aimait la perfection.

Il ne savait plus comment se comporter face au balafré. Il ne savait pas comment le remercier, car oui, il devait admettre que sans son intervention il aurait été, une nouvelle fois, violenté par ce cinglé de Bryan. Il songea soudainement à son elfe personnel et son initiative d'aller chercher de l'aide, sans qui il aurait probablement fini nu comme un ver et en larmes d'avoir été si faible. Dans le fond, il était anéanti. Il était faible face à Bryan et ses mains. Il ne pouvait pas oublier son corps qui avait réagi à ses caresses. Malgré ses supplications et sa raison qui le poussait à se rebeller, malgré le danger imminent de se faire prendre violemment une nouvelle fois par-derrière, son corps avait aimé le contact de ses mains. À cette constatation, Draco avait une soudaine envie de vomir.

« Tu es tout pâle. » S'inquiéta Harry

Et sans oser croiser le regard soucieux de son sauveur, Draco quitta rapidement sa chambre pour se diriger jusqu'à sa salle de bains où il déversa sa bile dans la cuvette des toilettes.

O/O/O

Narcissa, assise sur le grand canapé d'angle, un verre d'eau en main pour reprendre consistance, s'était encore plus inquiétée lorsque son fils avait couru sous ses yeux en direction de sa salle de bains. Elle vit Harry se précipiter jusqu'à Draco et décida de le suivre pour découvrir, accablée, qu'il venait de vomir. Lorsqu'elle croisa son regard fatigué et vide, elle sentit son cœur se serrer à cette scène.

« Draco, il faut que tu te reposes, mais pas ici, déclara-t-elle en aidant son fils à se redresser, il faut que tu vives chez quelqu'un pendant quelque temps.

- Je n'en ai pas besoin, soupira-t-il irrité

- Draco, j'ai besoin de me rassurer en sachant que tu es en sécurité, le temps que tous ces fuyards soient renvoyés à Azkaban, confia-t-elle avant de se tourner vers Harry. Je veux une protection pour mon fils.

- Quoi ? Mais je n'ai pas besoin qu'un Auror me suive partout comme un chien ! »

Après avoir lâché ces paroles pleines de colère, le blond partit se rincer la bouche tout en évitant de s'observer dans le miroir. Narcissa, quant à elle, insista sur le fait que son fils devait être protégé.

.

« Harry, vous pouvez faire quelque chose...

- Eh bien, dit-il mal à l'aise la main glissant sur son cou, je pourrai demander à Théodore d'héberger votre fils tout en assurant sa sécurité mais j'ai bien peur que la disparition de Neville ne l'empêche d'être opérationnel en tant qu'Auror.

- Oui, vous avez raison.

- Mais c'est la seule solution pour que Draco accepte d'être protégé sans broncher. Et au manoir, ce n'est pas sûr non plus pour lui. Il y a trop de gens qui savent où il se trouve, ajouta-t-il. »

Narcissa était parfaitement d'accord avec l'ancien Gryffondor, mais elle ne pouvait laisser son unique fils dans cet appartement. Elle avait songé à rester avec lui mais elle n'était pas rassurée par le fait que Draco doive dormir dans la même pièce où avait eu lieu son agression. Alors que son fils les rejoignait dans le salon, le visage un peu moins pâle que précédemment, Narcissa l'observa discrètement avant de diriger ses yeux clairs vers l'Auror. Une idée germa dans sa tête avant qu'un sourire ne s'étire sur ses lèvres.

« Mon fils, nous avons trouvé une solution, déclara-t-elle alors que brun haussait un sourcil, ayant peu à peu l'impression de se faire avoir, c'est Harry qui va t'offrir l'hospitalité.

- Hein ? » S'exclamèrent les deux hommes.

Face aux visages ébahis des deux jeunes hommes, elle songea que la hache de guerre entre son fils et Harry devrait être définitivement enterrée. Ils avaient grandi, la grande guerre était derrière eux, ils devaient pouvoir poursuivre leurs vies sans avoir l'obligation de se maudire mutuellement. De plus, elle avait vu qu'Harry n'avait plus réellement d'animosité envers Draco, ce qui faciliterait un peu plus l'affaire.

« Pas question que j'aille chez Potter !

- Tu n'as pas le choix, mon fils.

- Et pourquoi je n'irai pas chez Blaise ? Ou Théodore ? C'est un Auror, lui aussi !

- Théodore n'est pas apte à reprendre ses fonctions, n'est-ce pas Harry ? »

Elle put capter le regard noir de son fils se diriger vers le brun tandis que ce dernier ouvrait ses yeux verts bien grands, ne sachant subitement pas quoi répondre. Narcissa le vit soupirer doucement et glisser sa main dans sa chevelure éternellement batailleuse.

« Euh... Oui c'est vrai, mais je doute que ça soit une bonne idée qu'il vienne chez moi, Madame Malfoy, avoua-t-il en regardant discrètement le blond en colère.

- Ah ! Même lui, il n'est pas d'accord ! »

Elle croisa ses bras contre sa poitrine et d'un regard sévère toisa les deux hommes en face d'elle.

« Bon sang, quand est-ce que vous allez vous entendre un tant soit peu et ne plus agir comme des enfants ?! demanda-t-elle froidement avant de se tourner vers son fils. Dorénavant, Draco, tu ne l'appelleras plus par son nom de famille mais par son prénom, d'accord ? Cela s'applique également à vous, Monsieur Potter. »

Sans prononcer une parole, les deux hommes regardèrent d'un air suspect la femme de Lucius Malfoy avant de se jauger, les yeux dans les yeux, songeant aux paroles de cette dernière. Draco se renfrogna, tandis qu'Harry soupirait de résignation, le visage épuisé. Narcissa avait remarqué que ce dernier portait des cernes prononcés derrière ses lunettes rondes et savait qu'il avait dû passer une soirée agitée.

« Bien, je prends ce silence pour un oui. Donc Draco, tu vas vivre chez Harry le temps que tu te remettes. Et tu n'as pas le choix, mon fils, j'ai une totale confiance à Harry, à moins que tu ne préfères aller chez un Auror qui t'est inconnu, tuant ta pauvre mère d'inquiétude ? »

Elle vit son cher fils écarquiller les yeux avant de le voir ouvrir la bouche, d'où aucun son ne sortit. Narcissa savait qu'elle avait gagné la partie. Elle pouvait par ailleurs observer un sourire en coin sur le visage du Survivant qui avait été témoin de son chantage et de leur petit désaccord mère-fils.

« Je crois que je n'ai pas le choix non plus. » Lâcha-t-il

Elle acquiesça, rassurée d'avoir gagné cette manche. Finalement, ce n'était pas si compliqué de convaincre son fils de vivre chez Harry, songea-t-elle. Et certainement qu'Harry devait en avoir lui aussi assez de cette rivalité désuète. Elle entendit son fils les informer qu'il montait se préparer avant de les abandonner seuls dans la grande pièce. Elle se rendit compte que Selfie était toujours là, en retrait, ne sachant pas comment se comporter face à la scène à laquelle elle venait d'assister. On aurait dit qu'elle avait quelque chose à dire.

« Selfie, dis-nous ce à quoi tu penses.

- Euh... Maîtresse, est-ce que je dois rejoindre Maître Draco chez Harry ? »

Narcissa et Harry se regardèrent, cherchant chacun la réponse dans les yeux de l'autre. La présence de l'elfe de maison serait-elle nécessaire ? Peut-être Harry en avait-il déjà un ?

« Eh bien, faut-il un elfe de maison, Harry ?

- Je ne veux pas casser encore plus les habitudes de votre fils, si vous pensez que les services de Selfie seront utiles à Mal...Draco, je ne suis pas contre.

- Bien. Tu as ta réponse, ma chère Selfie. »

Le sourire qui se dessina sur les lèvres de l'elfe leur prouva son attachement à l'héritier Malfoy. Narcissa soupira de soulagement, épuisée par toutes les émotions de cette soirée. Elle s'installa sur le canapé, suivit d'Harry qui se plaça au bout du meuble, lessivé.

« On peut dire que vous êtes douée pour manipuler votre monde.

- Que voulez-vous, je suis le genre de personne qui aime arriver à ses fins.

- Oui, ça je l'ai bien compris. Je n'ai plus de haine envers Malf...commença-t-il avant de reprendre, envers Draco, mais je ne pense pas qu'il souhaite vraiment oublier son mépris envers moi. »

Un pauvre sourire se dessina sur les lèvres de l'aristocrate avant qu'il ne disparaisse aussi vite que son ombre. C'est vrai que Draco avait toujours été haineux envers Harry, et elle pouvait comprendre ses raisons. Après tout, Harry avait toujours eu ce que Draco désirait en secret. C'est-à-dire la reconnaissance, la célébrité aussi pendant un temps, l'assurance lorsque Harry osait affronter certaines personnes, notamment son père. Le Survivant arrivait facilement à défier Lucius lorsqu'il n'était pas d'accord avec lui contrairement à Draco qui préférait se laisser faire et ne rien dire. Ce genre de courage était ce que son fils enviait le plus au Survivant. Elle se doutait bien que Draco aurait souhaité avoir plus de fermeté pour affronter son père lorsque celui-ci lui avait ordonné de se faire marquer par le Lord Noir. Cela avait laissé des séquelles sur sa relation avec son paternel ainsi que sur sa confiance en soi.

« Ne vous inquiétez plus à ce sujet, je crois que Draco à d'autres priorités que de vous détester, et puis, je pense que ce sont d'autres sentiments qui l'animent à présent. Parfois, j'ai l'impression de ne plus le reconnaître…

- Oui, vous avez sûrement raison... »

Elle reporta son verre d'eau à ses lèvres tandis que son regard se posait sur Harry, subitement pensif, laissant ainsi un silence serein s'installer entre eux. Pourvu qu'Harry arrive à donner à nouveau le goût de vivre à son fils...


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