Bonsoir à tous ! :-) Je suis contente que le précédent chapitre vous a plu ! Je vois également que le personnage de Benoît et sa relation avec Théodore semble vous plaire également et j'en suis ravie, ça me touche car n'étant pas habitué à créer des OC c'est la première fois que j'invente un personnage dans l'une de mes fictions (avec un passé, un caractère bien défini etc).

Je n'ai pas encore répondu aux reviews, par manque de temps, désolée mais en tout cas chacun de vos commentaires me motive à continuer à écrire (que cela soit pour cette fiction ou pour d'autres projets en cours) et ça m'aide également à progresser.

Je remercie ma beta Psyché qui a pris le temps de relire et corriger mon chapitre.

Sur ce , j'arrête mon blabla et vous laisse découvrir le quinzième chapitre ! J'ai beaucoup aimé l'écrire, je pense que vous allez l'aimer (j'espère!) Bonne lecture.


Disclaimer : Les personnages et l'univers magique appartiennent à J.K Rowling à part certains personnages OC qui sortent de ma tête.

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Chapitre XV :

Le printemps venait d'entamer officiellement depuis la veille, sous un ciel ensoleillé et des températures agréables. Les nuits devinrent plus douces, ce que constata Théodore lorsqu'il entendit la sonnette magique retenir dans tout son appartement. Il n'eut le temps de se demander qui pouvait bien être la personne qui osait le déranger de si bonne heure, lorsqu'il sentit bouger son matelas et entendit des petits pas sur le plancher.

« Non, je n'y crois pas… , murmura-t-il pour lui-même. »

Il avait osé revenir. Depuis que Benoît l'avait aidé à trier les affaires de Neville et d'Augusta une semaine plus tôt, celui-ci n'était plus revenu squatter son lit. Cela avait même inquiété l'Auror qui commençait à avoir l'habitude de le voir au réveil. Il comprit rapidement que Benoît était revenu cette nuit partager son lit sans qu'il ne puisse s'en rendre compte.

La question qu'il devait se poser maintenant était : avec qui Benoît était en train de parler ? ! Il discernait des éclats de voix familiers et s'inquiétait un instant de reconnaître les voix de Blaise et de Pansy.

Merlin, qu'est-ce qu'ils devaient penser de Benoît ? Les connaissant, ils devaient poser plein de questions au barman sur leur relation, leur rencontre… Théodore ouvrit en grand ses yeux à ce constat, il fallait absolument qu'il se bouge avant que Blaise et Pansy fassent leurs hypothèses farfelues. Ce fut sur cette pensée que Théodore prit le courage de se lever pour affronter Benoît et ses deux amis.

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Depuis qu'ils avaient revu rapidement Théodore le week-end dernier chez Harry pour retrouver Draco, qui, ce dernier, était finalement sorti récupérer sa baguette réparée – Pansy et Blaise s'étaient échangé quelques mots concernant Théodore et son deuil sur Neville. Ils avaient décidé d'un accord en commun de venir, à l'improviste, chez leur ami, afin d'avoir de ses nouvelles. Cependant, lorsqu'ils étaient devant la porte de l'appartement luxueux de Théodore, ils ne pensaient pas tomber sur un jeune homme dans un short court et une chemise appartenant sans aucun doute au propriétaire du logement. Celui-ci les avait salués chaleureusement et les avait fait entrer dans un amical « vous devez être les amis de Théodore ! » faisant accroître leur curiosité sur sa personne.

Mais qui était-il donc ? Ils avaient su rapidement qu'il s'appelait Benoît et qu'il semblait être proche de leur ami au vu de son accoutrement et de son aisance flagrante dans l'appartement. À croire qu'il vivait avec Théodore, était-ce le cas ? Assis dans le salon, ils observèrent le jeune homme faire le thé dans la cuisine américaine tandis que de plus en plus de questions envahirent leurs cerveaux.

« Euh… On ne s'est jamais croisé, commença Blaise dans un raclement de gorge, tu connais Théodore depuis longtemps ?

- Hum… Un peu moins d'un mois. »

Pansy et Blaise s'échangèrent un regard complice à cette réponse pendant que Benoît déposait le plateau où des tasses et une théière étaient dessus.

« Il doit être encore en train de dormir. Je vais le réveiller et lui prévenir que vous êtes là. » informa-t-il tout en se dirigeant vers la chambre de l'intéressé.

Une fois que Benoît était hors de leurs vues, Pansy et Blaise échangèrent un autre regard rempli de sous-entendus.

« Tu crois que Théodore et lui… ,commença Pansy.

- Il nous l'aurait quand même dit s'il fréquentait quelqu'un, non ? Dit Blaise d'un ton interrogatif

- Peut-être qu'il n'ose pas, après tout on ne l'a jamais pas vu être en couple avec un gars.

- Ouais, c'est vrai… Mais, peut-être que… » Reprit Blaise avant d'être pris par surprise par un grand « boum ».

Les deux amis interrompirent leur conversation face à ce son inhabituel. On aurait dit qu'un objet était tombé.

« Je vais aller voir. » Informa Pansy, inquiète.

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Lorsque Benoît fut rentré dans la chambre, Théodore était déjà assis sur le rebord du matelas, dos face au jeune homme.

« Tu es revenu, constata-t-il simplement. »

- Euh… Ouais, répondit Benoît un peu maladroitement, je n'arrivai pas à dormir chez moi. »

Un silence s'installa entre les deux hommes. Théodore tourna sa tête dans sa direction et remarqua que le né-moldu portait une de ses chemises.

« Hé, mais tu portes ma chemise ! »

Benoît se regarda un instant, se rappelant qu'il avait fouillé dans les affaires de l'intéressé au petit matin afin d'être plus à l'aise et ne plus sentir l'odeur de la discothèque enfermée sur son corps.

« Oui, affirma-t-il timidement, je suis bien dedans ! En plus c'est en cachemire ! »

Théodore soupira doucement dans un petit sourire face à cette réflexion. Benoît avait l'air bêtement heureux de pouvoir porter un vêtement en cachemire qu'il se résigna à lui faire une scène. À Poudlard, jamais il n'avait prêté ses vêtements à qui que ce soit, et même maintenant, dans sa vie d'adulte, il n'aurait pas eu l'idée de se les faire emprunter par l'un de ses amis.

Maintenant, chose faite, Benoît avait cassé le mythe. Sérieusement, pourquoi se laissait-il faire ?

« Pansy et Blaise sont dans le salon, informa-t-il, sérieusement.

- Ouais, je sais… soupira-t-il, las. Ils t'ont posé des questions ?

- Euh… Une seule, pourquoi ? »

Théodore se leva et rejoignit le barman de l'autre côté du lit. Il tenta d'ordonner un peu ses cheveux à la va-vite sous le regard observateur de Benoît.

« C'était quelle question qu'ils t'ont posée ? demanda-t-il en esquivant la question du né-moldu.

- Ils voulaient savoir depuis combien temps je te connaissais.

- C'est tout ?

- Ouais, pourquoi ? répéta-t-il, curieux.

Théodore semblait anxieux et Benoît le voyait bien que quelque chose le tracassait. Il n'était pas dupe.

« Merlin ! Théodore, dis-moi pourquoi ? Tu n'es pas comme d'habitude ! »

Pendant qu'il insistait, Benoît agrippa ses mains au niveau de son tee-shirt, sur ses pectoraux. À ce contact, Théodore tenta de s'en délivrer, ne souhaitant pas réitérer l'expérience d'une inconnue chaleur et d'une proximité trop dangereuse pour sa santé mentale. Il encercla ses phalanges autour des poignets de Benoît, essayant de les séparer de son haut.

« J-je… Bégaya-t-il stupidement, B-Benoît…

- Allez, dis-le-moi, tu as peur de quoi au juste ?

- Je n'ai pas peur !, riposta-t-il de mauvaise foi. »

Bien sûr qu'il avait peur. Il ne savait pas exactement pour quelles raisons, mais il appréhendait énormément la rencontre avec ses amis. Théodore continua à se retirer de l'emprise de Benoît, mais celui-ci comprit rapidement que cela le mettait mal à l'aise et comptait là-dessus pour faire cracher la réponse au pauvre Auror qui voulait simplement être tranquille. Cependant dans cette petite lutte, Théodore ne vit pas le drap à moitié défait, tombant sur le sol. Il se prit le drap dans les pieds et chuta misérablement au sol, le dos à moitié contre le cadre du lit. Benoît, sans le vouloir, suivi le mouvement et atterri lourdement sur Théodore. Cela provoqua un petit vacarme.

« Théo, ça va ? s'inquiéta-t-il, tu ne t'es pas fait mal ?

- Hum… Non, ça va. »

Comprenant que Benoît était pratiquement à califourchon sur lui, son visage si proche du sien, il sentit son corps se chauffer. Des pas se firent entendre, ce qui releva les regards des deux hommes vers la personne qui venait de rentrer dans la chambre.

« Théodore, j'ai entendu du bru… commença à parler avant de s'interrompre devant la scène qu'elle voyait en face d'elle. Oh, je vois. Continuez votre petite affaire, je vais vous attendre dans le salon.

- Euh… Qu-quoi ? réagit Théodore, ce n'est pas ce que tu crois, Pansy ! »

Il n'eut pas le temps de dire autre chose que la brune quitta la pièce dans un petit sourire narquois. Théodore rougit, puis entendit Benoît rire doucement. Il tourna sa tête vers lui, le cœur battant la chamade et les joues plus écarlates qu'à l'instant même.

« Qu'est-ce qui te fait rire ?

- Toi. »

Théodore arqua un sourcil avant d'afficher une moue contrariée.

« Oh, mais Théo, je te charrie. Tu es tellement mignon quand tu es gêné ! »

Cette réplique suffit pour mettre l'Auror encore plus mal à l'aise. Benoît se releva, un sourire remontant jusqu'aux oreilles, puis informa le brun qu'il s'apprêtait à rejoindre les deux amis.

« Je viens de saisir pourquoi tu étais anxieux. »

Sans dire un mot de plus, il quitta la chambre sous le regard surpris de Théodore qui se demandait exactement ce que le barman avait pu comprendre.

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Ce dimanche-là, Harry et Draco accueillaient Teddy. Celui-ci était ravi de revoir son parrain et son grand cousin. Ce matin, le Survivant avait reçu un hibou informant le blond qu'il ne restait plus qu'un prisonnier à retrouver dans la nature. Draco avait soupiré de soulagement et avait avoué qu'il avait qu'une seule hâte que toute cette histoire de prisonniers évadés soit terminée. Teddy ne cessait d'inclure Draco dans tous ses jeux au plus grand désarroi de celui-ci qui ne se sentait pas très à l'aise avec les enfants. Il acceptait de faire des efforts pour son petit-cousin, rare membre de la famille qui semblait l'apprécier et de surcroît encore vivant dans ce monde. Sa mère était au courant de sa rencontre avec sa grand-tante et son petit-cousin. Narcissa n'avait fait aucune remarque, seulement qu'elle n'avait pas à intervenir dans ses choix de relations et qu'il avait tout à fait le droit de connaître les autres membres de sa famille.

Teddy avait demandé à Harry s'ils pouvaient manger des crêpes pour le déjeuner et naturellement le brun avait accepté. Il fallait seulement faire quelques courses pour pouvoir préparer lesdites crêpes. Ce fut par un Teddy déterminé et un Harry heureux que Draco fut embarqué dans un supermarché sorcier dont il n'avait pas connaissance jusqu'à maintenant. D'habitude, il envoyait Selfie pour faire les courses à sa place. Et puis… Il avait toujours trouvé cela d'un ennui… Draco commença à changer d'avis lorsqu'il vit Harry expliquer à son filleul les différents fruits et légumes. Il trouvait cela attendrissant et songea que Harry était un bon parrain. En plus de ne rien connaître sur le fonctionnement d'un supermarché, Draco ne cessait d'être emporté par Teddy qui l'emmenait dans tous les rayons, sa petite main conservant fermement la sienne. Une fois les courses rassemblées dans le caddie, ils se dirigèrent vers les caisses. Draco était surpris de voir autant de caissières et caissiers et songea que la création du supermarché était une révolution dans la consommation des clients. Comme si Harry lisait dans ses pensées, il lui donna quelques explications :

« C'est le premier supermarché sorcier installé à Londres. Les investisseurs se sont inspirés de ce qu'il y a dans le monde moldu.

- Je dois admettre que c'est impressionnant. »

Draco songea à son hôtel qu'il gérait avec Blaise et constata que cela faisait longtemps qu'il n'avait pas mis les pieds. Il pensa qu'il aurait été intéressant d'installer un mini-supermarché dans les annexes de l'hôtel, cela permettrait d'enrichir les affaires et d'éviter au client de devoir sortir pour aller je ne sais où pour faire leurs courses d'appoint. Alors qu'il s'apprêtait à déposer leurs courses sur le tapis roulant, Draco aperçut un journal autre que la gazette, le « MagicScandal » qui mettait en avant en première page une interview de Bryan Hugreven.

« Ils ont osé voir ce monstre…, s'indigna-t-il dans sa barbe inexistante. »

La moitié de la page était mise en valeur par la photo animée de son agresseur et Draco souhaita, un instant, vomir devant ce journal. Bien qu'il sût que ce n'était pas bon pour sa santé mentale, le blond ne put s'empêcher de prendre le journal afin de lire l'article. Harry qui venait de mettre tous les produits à la caisse, remarqua ce qu'il était en train de faire.

« Merlin, Draco, ne lit pas ce torchon, ça va te rendre malade.

- Est-ce que tu l'as lu au moins ? D'après ce minable, je suis une catin ! Que je… Que je suis une pute qui…

- Draco, calme-toi, interrompit-il d'une voix douce, ça ne sert à rien de lire cet article. Toi seul connais la vérité, ce n'est pas ce journal de pacotille qui va te faire douter. »

Harry arracha le journal des mains de Draco et redéposa là où il était. Draco glissa nerveusement une main dans sa chevelure et zieuta de son regard craintif autour de lui. Tout le monde pouvait lire ce journal… Tout le monde pouvait croire son violeur… Il ne voulait pas que son entourage sache les bêtises qui y étaient écrites dans cet article. La petite voix de Teddy lui fit sortir de ses pensées noires :

« Harry, c'est quoi une catin ? »

Les deux hommes échangèrent un regard entendu, puis le brun se baissa à la hauteur du garçonnet.

« C'est un vilain mot que les grandes personnes disent parfois pour désigner d'autres personnes, expliqua-t-il de manière évasive.

- Un vilain mot ? répéta Teddy

- Oui, et ce n'est pas un mot que les enfants sages comme toi, dois dire, d'accord Teddy ?

- Oui, je ne dirai jamais ! s'exclama-t-il, sûr de lui. Et pute, ça veut dire quoi ? »

Harry lança un regard noir à Draco qui se ratatina sur lui-même réalisant qu'il avait dit des mots pas très catholiques devant un enfant de quatre ans.

« C'est le synonyme de catin. C'est un vilain mot que les personnes peuvent dire sous la colère. N'est-ce pas Draco ? , dit Harry d'une voix insistant. »

Le blond se raidit et acquiesça devant le môme, son visage devenu sérieux.

« Et Draco l'a dit sous la colère, n'est-ce pas ? continua-t-il en le fixant du regard.

- Euh… Oui, il ne faut jamais le répéter.

- Oh, d'accord, concéda l'enfant dans un petit mouvement de la tête. »

Harry se remit debout dans un long soupir puis voyant que le tapis commença à rouler, il demanda poliment au blond de ranger les courses dans les sacs plastiques que la caissière donnait. Ayant fait assez de dégâts avec son langage, Draco préféra rester silencieux et commença à réceptionner les produits de l'autre côté de la caisse. De sa chevelure brune se transformant en blonde, Teddy l'aida, comme il le pouvait avec ses petites mains, à mettre les courses dans les sacs.

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Comment en était-il arrivé là ? Théodore se posait la même question depuis un quart d'heure alors qu'il voyait ses deux amis partager un petit-déjeuner improvisé avec Benoît – et lui, de surcroît. L'ancien Serpentard essaya de comprendre comment Benoît avait réussi à mettre aussi à l'aise Blaise et Pansy, ces derniers lui parlaient pratiquement de tout et cela ne semblait choquer personne. Plusieurs fois, Blaise avait tenté de poser quelques questions à Benoît sur sa « réelle relation » avec Théodore. À chaque question, ce dernier soupirait de lassitude. Pansy, quant à elle, lui lançait quelques regards insistants dans sa direction, lui faisant passer des messages cachés que seule elle savait faire. Théodore avait rapidement compris qu'il était piégé et qu'il ne pourrait pas sortir de cette situation sans que ses deux amis lui fassent passer un interrogatoire digne de ce nom. Parfois, les sujets sérieux revenaient comme le travail de Blaise à son hôtel que Benoît donnait un grand intérêt.

« Woua, c'est un hôtel de luxe ?

- Ouais, clairement, répondit le noir, fier.

- Faudra que Théodore m'emmène, alors ! s'exclama le né-moldu dans un grand sourire innocent. »

À cette réponse, Théodore qui était en train de boire son café, se retint de justesse de recracher le liquide dans sa tasse.

« Qu-quoi ? s'étonna-t-il, surpris par les mots de Benoît. »

L'ancien Serpentard releva son regard vers ses deux amis qui lui lancèrent des sourires étrangement hypocrites.

« Mais oui, Théo, emmène-le dans mon hôtel, cela lui ferait tellement plaisir !

- Crois-moi, enchaîna Pansy dans un sous-entendu, tu seras tranquille pour faire tout ce que tu veux. »

Ils voulaient vraiment sa mort ? Comment ça « pour faire tout ce que tu veux » ? Théodore déglutit difficilement sa salive et jeta un regard discret au né-moldu qui ne semblait pas comprendre les messages cachés derrière ces paroles. Il but une autre gorgée de son café, profitant pour cacher sa mine étrangement écarlate à son entourage. Merlin, il voulait tellement sortir de là !

O/O/O

Dans la cuisine de Harry, Teddy était concentré sur la farine que le brun transvasait du paquet au saladier. Le petit garçon avait le sourire aux lèvres assis entre Draco qui observait en silence et Harry qui lui expliquait les étapes de la recette. Draco avait espéré un instant échapper à la préparation des crêpes mais malheureusement pour lui, Teddy l'avait obligé sous le regard rieur de Harry, à les aider.

« Ensuite, tu casses les œufs et tu les mélanges avec la farine. »

Harry cassa un premier œuf sous le regard gourmand du môme tandis que Draco acquiesça sans pourtant dire quoi que ce soit.

« Draco, vas-y casse le deuxième œuf. »

Draco grimaça doucement sous les exclamations joyeuses de Teddy qui voulait voir le blond cuisiner.

« Je vais avoir les mains gluantes comme toi, si je le fais, dit-il de mauvaise foi.

- Allez, ne me dit pas que tu as peur de casser un œuf, railla Harry pour la forme. »

Cela suffit au blond d'accepter et de prendre la place du balafré devant le saladier afin de réaliser sa tâche. Il prit l'œuf en question, imita le balafré en cassant l'œuf sur le rebord du saladier, ce qui engendra une ouverture maladroite de la coquille.

« Ah, je vais en avoir partout ! se plaignit-il. »

Harry leva ses yeux vers le plafond, amusé par sa réaction. Il décida d'intervenir afin de limiter les dégâts. Il ne voulait pas que des coquilles d'œuf tombent dans la préparation.

« Attends, je vais t'aider, tu risques de faire tomber la coquille dedans. »

Harry se mit derrière lui, mit ses mains contre les siennes et l'aida à séparer l'ouverture des deux côtés afin que l'œuf puisse sortir correctement de l'intérieur. Draco se contracta à ce toucher soudain. Bien qu'il sût que Harry n'avait aucune mauvaise intention envers lui. Il n'arrivait pas à s'habituer aux interventions du brun. Une fois la tâche accomplie, Harry se retira rapidement, se rendant compte du malaise qu'il avait provoqué chez le blond.

Draco avait ressenti, de nouveau, les mains rêches de Harry et voyait bien dans ses gestes à quel point il pouvait être délicat. Il avait senti son souffle à sa nuque et Merlin, il avait trouvé la situation étrange. Cela le contrariait de savoir qu'il n'arrivait pas à agir de façon normale avec lui. Son corps et son esprit étaient profondément traumatisés et Draco ne savait pas comment s'en sortir de ce cercle vicieux. Draco tenta de dégager ses mauvaises pensées de son esprit en se concentrant sur ce qu'il était en train de faire : se laver les mains dans l'évier.

« Maintenant, Teddy j'aurai besoin de toi pour mélanger les ingrédients.

- Oui ! s'enthousiasma le gosse, ses cheveux devenus aussi noirs que ceux de son parrain. »

Teddy interpella Draco mais Harry tenta de dissuader l'enfant afin de laisser un peu l'ancien Serpentard tranquille.

« Je crois que ton cousin à besoin de quelques instants de repos », dit-il Harry en croisant le regard reconnaissant du blond.

Draco avait compris dans son regard que Harry savait que son intervention l'avait un peu brusqué. Il quitta la cuisine pour s'isoler quelques instants afin de reprendre ses esprits. Naturellement ses pas lui conduisirent jusqu'à la salle de bains où il rencontra son reflet dans le miroir. Merlin, il avait tellement changé. Il ne se reconnaissait plus. Il avait perdu du poids bien qu'il essayât de reprendre une alimentation correcte. Cependant, il avait réussi à dormir ces derniers jours grâce à la présence de sa mère, effaçant un peu ses cernes qui restaient tout de même ancrés sous ses yeux gris. Il se sentait tellement ingrat dans ses vêtements pourtant classe. Le reflet qui se présentait à lui n'était plus vraiment le Draco que tout le monde connaissait. Le jeune homme tourna le robinet et rempli ses paumes d'eau afin de se rafraîchir son visage. Il fallait absolument qu'il se reprenne…

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Le balafré songea à Draco. Il avait bien vu comment il avait réagi lorsqu'il s'était approché de lui. Draco ne se sentait pas à l'aise à son contact et quelque part, cela touchait Harry qui avait espéré l'aider davantage dans son insertion sociale après sa séquestration auprès de Nylia, Bryan et Jimmy dans cette cave lugubre. Il soupira doucement.

« Harry, pourquoi tu es triste ? »

La voix fluette de Teddy le fit sortir de ses pensées. Il tenta de lui faire un petit sourire afin de le rassurer mais cela ne semblait pas suffire au môme qui avait toujours un air inquiet affiché sur son visage.

« Est-ce que c'est à cause de Draco ? »

Harry ne comprenait pas pourquoi il mentionnait son cousin. Il arrêta de mélanger les ingrédients et se baissa à la hauteur du petit garçon, qui était toujours assis sur sa chaise.

« Pourquoi, est-ce que ça serait à cause de Draco ?

- Grand-mère m'a dit que Draco avait vécu des moments difficiles et qu'il fallait du temps pour qu'il aille bien. Est-ce que tu es triste parce qu'il ne va pas bien ? »

Bon sang, ce môme avait une certaine lucidité de ce qui se passait autour de lui. Il sourit en voyant que Teddy était, lui aussi, inquiet pour le blond. Il trouva cela touchant.

« En quelque sorte, oui. J'aimerais tellement pouvoir l'aider à aller mieux.

- Mais tu pourrais lui faire un bisou ! Hermione elle fait un bisou à Ron et après il va mieux ! »

Harry rougit subitement en s'imaginant embrasser Draco puis lâcha un petit rire nerveux tout en glissant une main dans sa chevelure en bataille. Il fallait absolument qu'il sorte l'image de lui en train de galocher Draco de sa tête, et ça, très vite !

« On va rajouter le lait, maintenant, dit-il afin de changer de sujet de conversation.

Teddy s'exclama joyeusement et se leva à son tour afin d'aider son parrain à mettre le lait dans la préparation.

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Ils étaient attablés dans la petite salle à manger, les crêpes chaudes l'une sur l'autre dans une assiette au milieu de la table. C'est la première fois qu'ils partageaient le déjeuner tous les trois.

« Les crêpes, les crêpes ! cria Teddy, impatient, les poings sur la table. »

Rapidement Harry servit une crêpe à son filleul qui la dégusta salée. Il laissa Draco se servir puis s'installa à l'autre bout de la table, en face du blond. Quant à Teddy, il était assis entre les deux hommes, ravit de pouvoir enfin manger les fameuses crêpes tant attendues. Bien qu'il soit concentré sur son plat, ce fut de courte durée. En effet, Teddy voyait bien que le blond était silencieux et ne mangeait pas beaucoup.

« Tu n'aimes pas les crêpes ? demanda-t-il innocemment.

Comprenant qu'il lui parlait, Draco racla la gorge, ayant perdu l'habitude qu'on lui cause pendant qu'il mange. En réalité, Harry et lui ne partageaient pas de très grandes conversations et souvent ils ne prirent pas les repas ensemble.

« Euh… Si, j'aime bien.

- Alors pourquoi tu ne manges pas ?

- Je n'ai pas très faim, voilà tout, tenta-t-il de clore la conversation.

Teddy semblait être satisfait de la réponse de l'ancien Serpentard. C'est ce qu'on pouvait croire. Harry qui avait suivi l'échange, ne fit aucun commentaire, ne voulant pas forcer Draco à manger. Harry sentit le regard de son filleul. Par la suite, le regard de celui-ci changea de direction : vers Draco.

« Tu veux que Harry te fasse un bisou ? »

Là, pour Harry, ce fut le drame. Il voulut s'enfuir, s'enterrer six pieds sous terre, et se maudit de ne pas avoir sa cape d'invisibilité à sa portée afin qu'il puisse disparaître illico ni vue, ni connue.

« Merlin, Teddy…, murmura Harry, désespéré. »

Draco ne comprit pas pourquoi le gamin lui demandait cela. Il lança un regard interrogateur au brun qui osa à peine le regarder.

« Oublie ce qu'il vient de dire, supplia presque Harry devant un Draco incompris. »

Au lieu d'accepter la demande du balafré, Draco entretint la conversation avec le môme, au plus grand damne de Harry qui hésitait à quitter la table pour oublier cette histoire de bisou.

« Pourquoi voudrais-tu que Harry me fasse un bisou ?

- Bah, pour que tu ailles mieux, répondit-il comme une évidence. »

Ce fut sur cette réponse que Teddy reprit une seconde crêpe, sous le regard surpris de Draco et le visage rougit de Harry. Cette fois-ci le brun ne pouvait pas échapper au regard insistant du blond qui devait se questionner sur le comportement de son petit-cousin. Il fut contraint d'expliquer à Draco son échange avec Teddy quelques instants plus tôt dans la cuisine.

« Oh, d'accord, je comprends mieux.

- Je ne pensais pas qu'il allait te demander ça. Je suis désolé. »

Un silence s'abattit entre les deux hommes, les rendant étrangement mal à l'aise. Teddy ne semblait pas se rendre compte de l'atmosphère qui régnait à table.

« Tu… Tu es vraiment inquiet pour moi ? demanda le blond d'une voix hésitante.

- Oui, pourquoi ne le serai-je pas ?

- Je ne sais pas, on n'est pas vraiment ami, répondit-il, peu sûr de lui.

- Et on n'est plus vraiment ennemi, non plus répliqua Harry au tac-au tac. »

Une nouvelle fois, le silence s'installa mais cette fois-ci il était plus serein. Une question, cependant faisait écho dans l'esprit des deux hommes : désormais, s'ils n'étaient ni vraiment des amis et ni vraiment des rivaux, comment devaient-ils qualifier leur relation ?

O/O/O

Il était treize heures passé lorsque les deux amis de Théodore avaient quitté son appartement. L'Auror avait soupiré de résignation lorsqu'il vit Benoît se diriger vers la salle de bains, toujours vêtu, tout comme lui, de son pyjama improvisé. Il n'apprécia moyennement que le jeune homme fasse ce qu'il veut chez lui sans sa permission. Bien qu'il sût intérieurement que le réel problème n'était pas le fait qu'il squatte – partiellement ? – chez lui. Il sentit son cœur se serrer lorsqu'il pensa à tous les sous-entendus de ses amis concernant sa relation avec Benoît. Finalement, ni Blaise, ni Pansy n'avaient posé la fameuse question qu'il redoutait tant. La grande question « Est-ce que vous sortez ensemble ? » Puisqu'il connaissait la réponse, elle était négative. Théodore avait cette sensation que cette réponse n'était pas tout à fait honnête. Théodore soupira une deuxième fois, cette fois-ci de frustration. Il devait admettre que quelque chose ne tournait pas rond chez lui depuis… Depuis quand d'ailleurs ?

« Raaaah ! Ça me soûle ! » S'écrit-il soudainement, tout en se dirigeant vers sa chambre.

Il en avait marre de toutes ces idées étranges qui lui passaient par la tête. Il va se contenter de se rendormir dans son lit et d'oublier cette matinée complètement épuisante pour son pauvre cœur. Mine de rien, il avait senti ses émotions s'ébranler durant tout le petit-déjeuner. Un peu de repos, lui ferait le plus grand bien, et cela l'empêcherait de penser à Benoît et aux stupides sous-entendus de ses deux amis sur sa future ? Potentielle ? Relation amoureuse avec le barman. Merlin, qu'est-ce qu'il venait de penser à l'instant ? Théodore accéléra le pas qui le séparait de son grand lit, se réfugia rapidement sous ses draps puis camoufla son visage dans son oreiller, le rouge montant très vite jusqu'à ses joues. Un quart d'heure plus tard, il entendit des pas sur le parquet de sa chambre puis la voix de Benoît retentit jusqu'à ses oreilles.

« Théo, tu peux me prêter des fringues ? »

Devait-il pleurer ou bien rire devant cette question ? Il avait eu l'audace de porter sa chemise toute la nuit sans lui avertir et maintenant il lui demandait sagement s'il pouvait prêter quelques vêtements.

Qu'il aille au diable.

« Théo ? interpella plus fortement. Tu t'es rendormi ? »

Il sentit un poids sur le matelas et supposa que le plus jeune s'était assis sur le rebord du lit. Merlin qu'il détestait quand il l'appelait « Théo. » Cela rendait étrangement leur relation un peu trop intime. Théodore avait les yeux fermés et la tête à moitié sous la couette, la joue enfoncée dans son oreiller moelleux. Il avait peur d'ouvrir les yeux et de croiser le regard de Benoît. Une illumination venait de s'abattre dans son esprit : si Benoît lui demandait des fringues… Cela voudrait dire qu'il n'avait pas de vêtement de rechange sur lui… Donc…

Donc Benoît était nu ?

Non, non, non… Ce n'était juste pas possible.

« Théodore…, susurra Benoît, je vais finir par attraper froid si tu me laisses sans rien sur le dos. »

Théodore ouvrit vivement ses yeux et découvrit le né-moldu allongé sur le côté, à peine quelques centimètres de lui, seulement vêtu d'une serviette de bain enroulée autour de ses hanches. Benoît maintenait sa tête grâce à sa main, le coude plié sur le drap. Merlin, il n'était qu'en serviette. Théodore détailla rapidement le corps du châtain et déglutit difficilement en réalisant ce qu'il était en train de faire.

« Tu sais que tu n'es pas discret ? informa-t-il dans un sourire charmeur.

- T-tu… Tu ne peux pas t'en empêcher de me mettre mal à l'aise ! riposta-t-il, les joues rouges de honte.

- Mais j'adore tes réactions, rigola-t-il doucement, alors, tu me prêtes des fringues ? À moins que tu veuilles encore me reluquer ? »

Pour seule réponse, Théodore se dégagea de son lit, sentant la chaleur envahir de nouveau son corps. Il était trop près de Benoît… Surtout d'un Benoît quasiment nu. Il se dirigea vers son dressing, n'osant plus regarder le jeune homme en face.

« Je crois que tout va être trop grand pour toi. »

Il commença à chercher des vêtements qui pourraient convenir au squatteur. Celui-ci avait également quitté le lit pour le suivre, son regard l'observait d'une manière aguicheuse.

« Je rêverai d'avoir un dressing pareil. Il fait la moitié de mon studio !

- Ton studio est ridiculement petit, ce n'est pas comparable, dit-il en prenant un pull en col rond. »

Quelques minutes plus tard il sortit un pantalon centré qui pourrait aller à Benoît. Il se retourna pour donner les vêtements lorsqu'il tomba nez à nez devant le barman. Il était trop poche, là !

« Théodore. »

Il avait l'air si sérieux que cela déstabilisa l'ancien Serpentard.

« Oui ?

- J'aurai besoin de ton aide.

- Euh… OK, mais avant de m'expliquer quoi que ce soit, tu t'habilles !, répondit-il en donnant brusquement la tenue entre ses mains. »

Benoît acquiesça dans un petit sourire et reparti dans la salle de bains afin de finir de se préparer. Une fois habillé et coiffé, Benoît rejoignit Théodore qui était dans la cuisine, la tête dans les placards pour trouver de quoi se préparer à manger.

« J'imagine que tu restes déjeuner, dit-il en sortant sa tête du placard. »

Théodore détailla Benoît d'un regard discret. Finalement les vêtements qui lui avaient prêté lui allaient comme un gant. Peut-être que le pantalon était légèrement trop long.

« J'aimerais adopter un chien, déclara-t-il du but en blanc, sans affirmer les paroles de Théodore.

- Tu crois que c'est une bonne idée d'adopter si vite ?

- J'y ai réfléchi toute la semaine et je crois que c'est la meilleure décision. »

Maintenant Théodore comprenait pourquoi Benoît ne s'était plus présenté chez lui depuis ces derniers jours. Benoît avait besoin d'être seul pour réfléchir.

« Et puis… »

Théodore observa le jeune homme. Celui-ci semblait timide, mais où était le Benoît qui adorait le mettre mal à l'aise ? Décidément il était de multiples facettes.

« Oui ? encouragea Théodore.

- Depuis la semaine dernière j'ai commencé à postuler à des offres d'emploi.

- Tu veux changer de travail ?

- Oui. »

Naturellement, les deux hommes se sont assis sur les grands tabourets afin de continuer leur conversation tranquillement.

« Tu as déjà eu des retours ?

- Quelques-uns mais ce sont des réponses négatives.

- J'en suis sûre que tu trouveras un emploi rapidement, répondit-il tout en mettant une main sur son épaule dans un geste de réconfort. Sinon, tu disais que tu avais besoin de mon aide ?

- Euh… Oui ! Il faut absolument que tu m'aides ! réagit-il vivement, je vais aller dans un refuge moldu à Londres et j'aurais aimé que tu m'accompagnes.

- Tu veux que je t'accompagne ? répéta-t-il incrédule, c'est ça l'aide ?

- Non, mais tu ne comprends pas, je ne vais pas réussir à choisir parmi tous ces adorables chiens, faudra m'aider à choisir, dit-il dans un ton ironiquement dramatique. »

Théodore leva ses yeux vers le haut dans un petit sourire amusé face à la réaction exagéré de Benoît.

« OK, si ce n'est que ça, je viendrai d'aider à choisir ton futur chien.

- Ah super ! s'exclama-t-il joyeusement, ses mains sur les épaules de Théodore. »

C'était impressionnant de voir à quel point sa réponse pouvait rendre Benoît si heureux. Théodore sentit son cœur s'accélérer face au sourire radieux du barman.

O/O/O

Draco observa le plafond de la chambre de Teddy, toujours sur le lit à une place. Il était vingt et une heures mais Draco avait envie d'être seul pour penser à cette journée particulière. La journée s'était bien passée, le blond avait réussi à surmonter ses démons le temps où il était avec Teddy. Il apprécia de plus en plus ce môme surtout depuis son intervention pendant le déjeuner où il avait, sans le savoir, tisser un nouveau lien entre Harry et lui. Les deux hommes avaient pris le temps de s'échanger sur divers sujets. Draco avait appris que le balafré avait revu Ron deux jours plus tôt à son travail et qu'il s'était enfin réconcilié avec lui. Cette nouvelle l'avait rassuré du fait qu'il se souvenait encore des larmes de Harry lors de leur cuite improvisée. Doucement, chacun s'ouvrit à l'autre concernant leur passé en commun et leurs projets d'avenir. Draco lui avait parlé de son travail auprès de Blaise et cela lui manquait de ne pas aller à l'hôtel pour traiter les affaires. Jamais il n'avait autant discuté avec Harry et il s'avoua dans son for intérieur qu'il avait apprécié lui parler. La sonnerie retentit subitement, indiquant qu'une personne était à la porte. Mais qui pouvait bien venir à une heure pareille ? Il entendit Harry partir du salon afin d'ouvrir la porte.

« Seamus, va-t'en, tu pus l'alcool ! entendit-il. »

Seamus ? Comme Seamus Finnigan ? Draco sortit du lit, curieux par ce qui était en train de se passer. Il dépassa sa tête de la porte de la chambre où il avait la vue sur la porte d'entrée, près du salon.

« Harry, revient ! On était si bien toi et moi ! cria Seamus sous l'effet de l'alcool.

- Je t'ai demandé de partir, répondit Harry d'une voix grave et sur un ton ferme. »

De là où il était, Draco voyait l'ivrogne s'approcher dangereusement du brun. Seamus prit Harry par les épaules.

« Lâche-moi, Seamus. Combien de fois vais-je te répéter que toi et moi s'est fini ? »

Harry poussa gentiment le jeune homme afin qu'il s'éloigne de lui. Ce geste provoqua le soûlard dans une réaction plus agressive.

« Mais Harry, je t'aaiiimme ! Reviens ! »

Pendant qu'il déclarait ses mots, Seamus prit Harry dans ses bras. Le Survivant se débâtit face à son ancien petit ami en essayant de se retirer le plus rapidement possible afin de le mettre à la porte. Au moment même qu'il réussit à défaire les bras qui le maintenaient contre l'ivrogne, ce dernier se tenant mal sur ses jambes à cause de l'alcool, perdit l'équilibre. Draco, pétrifié par ses angoisses, observa la scène se dérouler devant ses yeux. Harry était désormais à terre, Seamus complètement allongé sur lui.

« Putain, dégage Seamus ! s'énerva Harry

Draco vit Seamus se redresser et se positionner à califourchon sur le brun et songea brusquement à sa récente agression dans son propre appartement, lorsque Bryan s'y était introduit.

« Oh, Merlin…, réalisa Draco, son regard toujours en train de fixer l'agression. »

Il entendait Harry continuer de crier sur son ancien petit ami qui ne cessait de le maintenir au sol.

« Allez Harry, dit oui !

- Jamais ! Tu m'entends ! Jamais je ne me remettrais avec toi ! cracha-t-il tout en relevant son buste. »

Cela énerva encore plus Seamus qui prit la tête de Harry entre ses mains pour le forcer à s'avancer vers la sienne afin d'échanger un baiser non consenti. Comprenant ce qu'il s'apprêtait à faire, Draco sortit de sa torpeur et pris sa baguette afin d'intervenir.

« Stupefix ! »

Le sort jaillit de sa baguette et atterrit sur Seamus qui tourna sa tête, étonné de voir une autre personne dans l'appartement. Il reçut le sort en plein fouet, l'écartant du balafré. Celui-ci réussit à se délivrer du poids de son ex-petit copain et se remit debout dans un long soupir. Draco s'avança jusqu'au salon, la baguette pointant toujours en direction de Seamus. Harry fit apparaître son Patronus et lui demanda de contacter ses collègues afin que ces derniers puissent venir récupérer l'ivrogne. La biche disparue aussi vite que la lumière pour transmettre le message. À peine dix minutes plus tard, la cheminée s'illumina sur un Auror de son service qui était d'astreinte pour la nuit. Celui-ci désactiva le sort, mit des menottes magiques aux poignets de Seamus et le fit sortir par la porte d'entrée.

« J'espère que cette fois-ci, c'est la dernière fois, dit Harry en voyant son collègue emmener son ex.

- Est-ce que… Ça va ? demanda Draco, hésitant.

- Ouais, soupira Harry grassement, merci pour ton intervention. »

Draco acquiesça sans rien dire, n'ayant pas l'habitude des remerciements, surtout de la part de Potter. Celui-ci s'assit sur le fauteuil encore chamboulé par cet événement. Voyant l'état de Harry, Draco décida de rester un peu auprès de lui.

« Seamus, c'est ton ex ? demanda-t-il poussé par sa curiosité.

- Oui. On est sorti ensemble quelques mois, l'an dernier mais j'ai arrêté notre relation car on se disputait constamment à cause de sa jalousie.

- Oh. Il n'a pas l'air d'avoir digéré votre rupture.

- Malheureusement, soupira-t-il de lassitude. Ce n'est pas la première fois qu'il vient chez moi complètement bourré. »

Harry lui raconta les différentes situations qu'il avait dû subir à cause de la jalousie maladive de Seamus, à quel point cela l'avait fait souffrir à cause de ses sautes humeurs. Il avait fini par le quitter définitivement il y a six mois de cela, ne pouvant plus supporter les caprices de l'ancien Gryffondor. Draco remarqua que Harry se sentait plus soulagé une fois qu'il s'était confié à lui. Peu à peu, la conversation se dirigea vers d'autres sujets. Une heure plus tard, les deux hommes décidèrent de se coucher, l'un ayant une grosse journée de travail le lendemain, l'autre fatigué par cette journée remplie d'événements.


La relation Théodore/Benoît commence tout doucement à évoluer, de même pour Draco et Harry. Personnellement, j'adore faire intervenir Teddy, je trouve que rapporte un peu plus de légèreté à la fiction.

Je vous retrouve la semaine prochaine pour le chapitre 16 ! :-) A vos claviers,les z'amis ! ;-) Hâte de voir ce que vous en pensez de ce chapitre ! BISES !