Hello ! :-) Comment allez-vous ? Le réveillon de Noel est proche, vous avez acheté tous les cadeaux ? :-)

Merci beaucoup pour les reviews : Luzula-spicata, Elena, LoupSpell, Brigitte 26 ! Vous êtes des personnes géniales, j'vous adore ! ;-) Vos reviews me font super plaisir, ça me motive !

Je remercie ma bêta Psyché qui a accepté de me relire et de me corriger ces quatre derniers chapitres dont celui-ci ! :-)

Voici le 16ème chapitre, il y a une forte évolution concernant la relation Théodore/Benoit, j'espère que ça vous plaire mes chers petits lecteurs adorés ! Je vous souhaite une bonne lecture !


Disclaimer : Les personnages et l'univers magique appartiennent à J.K Rowling à part certains personnages OC qui sortent de ma tête.


Chapitre XVI :

Draco n'aimait pas être dans cet endroit. Des aménagements avaient été réalisés pour rendre l'endroit moins lugubre mais cela ne suffisait pas au blond pour se sentir à l'aise. Le fait de savoir que ses agresseurs croupirent dans ces lieux ne l'aidait pas à apaiser son anxiété. En effet, à la demande de sa mère, Draco avait accepté de rendre visite à son paternel. Narcissa était à ses côtés, silencieuse. Le pénitencier les fit rentrer dans une salle d'attente où Narcissa expliqua à son fils qu'elle l'attendrait dans cette pièce. Draco ira voir seul son père, « Je vous laisse entre hommes » comme lui disait sa mère. De plus, s'il se permit de venir à Azkaban, c'était parce que tous les prisonniers qui s'étaient échappés furent enfin retrouvés, le dernier fuyard datant de la veille.

En même temps, il n'avait pas revu son père depuis longtemps, ce qui le rendait un peu anxieux sachant que Lucius avait suivi sa disparition de très près. Il avait fini par savoir que ses agresseurs avaient envoyé une lettre suspecte à son géniteur lorsqu'il était encore séquestré dans le monde moldu. Le pénitencier lui demanda de le suivre et l'emmena jusqu'à une pièce Lucius étaient déjà présent. Lorsqu'il le vit, il sentit celui-ci le détailler et cela rendait Draco mal à l'aise.

« Bonjour, Père.

- Merlin, Draco… Tu as tellement changé. »

Il avait envie de lui répondre « vous aussi » mais se retint, sachant pertinemment que sa réponse ne ferait qu'attiser la rancœur qu'il avait toujours au fond de lui. Il avait l'impression d'être, à nouveau, le petit garçon qui avait peur de décevoir son père.

« Viens, installe-toi, invita Lucius dans un geste courtois. »

Lucius n'avait pas ses menottes, il pouvait donc mouvoir à sa guise le temps de la visite. Draco lui obéit tout en évitant son regard. C'était la première fois qu'il le revoyait depuis la prise d'otages six semaines plus tôt. À sa sortie d'hôpital, il avait hésité à venir. Il avait hésité longuement avant de finalement reporter sa visite à plus tard. Toujours à un plus tard sans vraiment savoir s'il le voulait vraiment le revoir après sa terrible mésaventure. Et puis l'évasion de Bryan et de ses acolytes inconnus avait été le motif idéal pour ne pas venir lui rendre visite.

« Je suis content de te voir, confessa Lucius. »

Bien que Lucius eût fait des mauvais choix dans sa vie, il était tout de même son père et Draco sentit son cœur se serrer face à sa déclaration. Ni d'embrassade ou de poignée de mains, cela avait toujours été comme cela entre eux. Lucius lui avait toujours maintes fois répété que montrer ses sentiments était une faiblesse et cela l'avait profondément marqué. Alors de savoir simplement qu'il était content de le revoir était énorme pour Draco qui savait qu'il n'aurait pas d'autres mots ou de gestes d'affection de sa part. Il se contentait de ce que son père avait accepté de lui offrir : en soi, ces quelques mots suffirent à Lucius pour montrer son attachement à son fils.

« Comment tu te portes, mon fils ?

- Euh… je vais… Bien, répondit Draco incertain. »

Il savait que « bien » n'était pas le bon mot pour qualifier son état, mais il était incapable de définir vraiment comment il allait. Lucius fronça ses sourcils et décida de changer rapidement de sujet, ne supportant pas de voir le regard fuyard de son fils. Draco essaya, le mieux qu'il pouvait, d'être impassible mais il se rendit compte qu'il n'arrivait pas à garder son masque d'indifférence.

« Est-ce que tu as repris le travail ?

- Pas encore. Je pensais justement y retourner dans les prochains jours. Je vais d'abord revenir à mon appartement. Comme tu dois le savoir, je vis temporairement chez Harry Potter.

- Oui ta mère m'a tout raconté. Elle se sentait plus rassurer de te savoir chez quelqu'un. Et plus particulièrement chez Potter. Elle semblait même ravie.

- Oui, affirma le blond, je n'étais pas d'accord au début mais, disons, que maman sait être convaincante. »

Draco vit les traits du visage de son père se changer dans une moue de contrariété. Ne comprenant pas ce qui le fit réagir de cette façon, Draco fronça les sourcils, inquiet.

« Enfin, Draco ne dit plus ce mot enfantin, « maman » est un terme utilisé par les mômes. N'utilise plus ce type de langage à l'avenir, s'agaça Lucius sur un ton ferme. »

Le corps de Draco s'était figé à cette réaction inattendue. Il se retrouvait dix ans en arrière, enfermer dans un corps d'enfant qui se faisait disputer pour une note pas assez satisfaisante ou pour un comportement inadapté. Il se ratatina un peu plus sur sa chaise et fuit le regard de son père, qui bien que la prison l'avait changé physiquement, avait gardé toujours une certaine prestance que Lucius savait entretenir. Draco, qui avait gardé ses mains sur ses cuisses, les serrèrent entre elles dans un croisement de doigts, pris d'une angoisse qu'il avait longtemps oublié. Bien que cela soit que quelques mots, Lucius avait réussi à faire pression sur Draco qui se culpabilisait peu à peu s'insultant mentalement d'idiot d'avoir pu croire que son père soit adouci avec le temps. Il était toujours aussi exigeant avec lui. Leur relation n'avait pas vraiment changé, même pas toutes les années en milieu carcéral ne semblaient y avoir effet. Comme après chaque remontrance, Draco se tue, sachant qu'il ne fallait faire aucune excuse. « S'excuser est pour les faibles ! » lui avait dit son père durant toute son enfance. Alors, Draco patienta que son père reprenne le cours de leur conversation.

« Merlin, cesse de détourner le regard, tu sais que je déteste ça. »

C'était trop pour Draco qui voulait quitter les lieux. Cependant, son corps n'obéit pas. Il se releva, avec difficulté, son regard vers lui, ses doigts croisés se serrèrent encore entre eux, blanchissant les phalanges. Merlin, pourquoi c'était toujours aussi conflictuel entre eux ? Pourquoi, cette fois-ci cela ne pouvait pas être simple ?

« Revenons à nos hippogriffes, souffla Lucius, je pense que c'est une bonne idée que tu reprennes le travail, je suis sûr que Blaise serait ravi de collaborer, de nouveau avec toi. »

Le corps de Draco se relâcha peu à peu, comprenant que son père avait enfin passé à autre chose. Cependant, le blond prit le plus grand soin à construire ses réponses, craignant de faire face à la contrariété de Lucius.

O/O/O

« Nous sommes le 25 mars et il est quatorze heures. Bienvenue à ceux et celles qui viennent de nous rejoindre, vous êtes sur la radio SorcierJazz ! »

La voix de l'animateur radio résonna dans la petite chambre d'enfant de Teddy où Draco rangea ses affaires dans sa malle. Il avait informé Harry de son départ. Il avait assez profité de l'hospitalier du brun et préféra partir le plus rapidement possible dans son appartement. Maintenant qu'il pouvait enfin circuler où il voulait sans soucis, il avait des projets plein la tête. Premièrement, il devait remettre en ordre dans ses affaires au sein de son appartement. Deuxièmement, il avait prévu de contacter Blaise pour lui annoncer son retour à l'hôtel. Il voulait reprendre sa vie active, cela l'aiderait à surmonter tous ses démons… Du moins, l'espérait-il.

Depuis sa visite dans la prison sorcière, il avait très peu parlé et sa mère s'en était inquiétée durant toute la matinée. Ses pensées ne cessaient de répéter la conversation qu'il avait eue avec son père et à quel point son propre comportement l'écœurait. Il n'arrivait pas à dire ce qu'il pensait réellement à Lucius. Il n'arrivait pas à s'opposer à lui, à lui dire « non » ou simplement partager son désaccord avec lui. C'était trop difficile. Il réalisa qu'il le craignait toujours, voire plus qu'auparavant.

Draco soupira grassement. Il fallait qu'il pense à autre chose sinon cela le rendra fou ! Il ferma la malle et la verrouilla par un sortilège. Il décida d'appeler son elfe de maison qui apparut quelques secondes plus tard et lui demanda de rapporter la valise à son appartement. La créature acquiesça et fit une révérence avant de prendre la grosse malle et de disparaître avec elle dans un « ploc » caractéristique.

Voilà, maintenant que tout était prêt, il ne restait plus qu'à attendre Harry revienne de son travail pour lui remercier de son hospitalité. Qu'est-ce qu'il pourrait faire en attendant ? Draco éteignit la radio d'une poignée de baguette puis sorti de la chambre. Il vit la télévision et songea un instant, l'utiliser. Bon… Ça ne devait pas être compliqué, Harry lui avait plusieurs fois montré comment utiliser la télécommande. Ce fut sur cette idée qu'il entama le pas pour s'installer sur le canapé.

O/O/O

Le souffle était paisible. La respiration calme de Draco régnait dans le salon où Harry profita du fait qu'il soit endormi pour le contempler de plus près. Sa peau était si claire et ses cils étaient fins et longs. Ses cheveux blonds étaient lisses et un peu désordonnés, qui donnait envie au brun d'y glisser ses doigts. Naturellement, Harry s'était accroupi à la hauteur de Draco qui était allongé sur le canapé devant la télévision encore allumé. Depuis qu'ils avaient longuement échangé afin de vraiment se connaître, son regard sur Draco avait changé. Le fait qu'il avait vécu des atrocités, lui donnait envie de le protéger et de veiller sur lui. Il s'était habitué à la présence du blond, à son comportement parfois Malfoyenne qui revenait parfois, mais également au nouveau Draco qui depuis son traumatisme, s'était transformé. Il n'était plus le même. Il était beaucoup moins arrogant. Il ne se vantait plus, ne se comparait plus à lui, ce qui était une habitude pour l'ancien Serpentard, par le passé. Désormais, Draco allait retrouver son chez lui et le laisser seul dans cet appartement. Dans son for intérieur, Harry ne voulait pas le laisser partir. Il appréhendait un peu ce vide que Draco allait causer, sans le vouloir… Ce vide dans son appartement, ce vide en lui.

Il appréciait de plus en plus les moments qu'il partageait avec lui. Et Teddy l'adorait aussi. Est-ce Draco allait continuer à le voir après son départ ? Son regard se baissa vers les lèvres de l'endormi. Merlin… Et Teddy qui voulait absolument qu'il embrasse Draco. À ce souvenir, il sentit ses joues se réchauffer. Heureusement que Draco ne l'avait pas mal pris. Il aurait pu le trouver répugnant qu'un homme puisse embrasser un autre homme. Devinant ce que Draco avait traversé, il se demanda silencieusement s'il accepterait d'avoir une nouvelle relation. Pas que ça l'intéressait de sortir avec lui, non… Songea-t-il subitement.

Enfin, il ne dirait pas non si Draco lui demandait de sortir avec lui.

Harry avait chaud. Trop chaud pour que cela soit normal. Qu'est-ce qui était en train de penser ? Lui, sortir avec Malfoy ? C'était inconcevable… N'est-ce pas ? Harry se releva brusquement et parti dans la cuisine afin de se servir un verre d'eau. Il entendit des pas et découvrit Draco dans l'encadrement de la cuisine, camouflant un bâillement.

« Harry ? Tu es déjà rentré, constata-t-il encore les vapes du sommeil. »

Harry sourit en le voyant dans cet état, il semblait si innocent. Il termina de boire son verre puis détourna le regard ailleurs, essayant de changer les idées. Draco l'avait prévenu le matin même qu'il allait quitter son appartement, il avait donc décidé de rentrer plus tôt afin de profiter encore un peu de sa présence. En réalité, Harry avait peur de rentrer et de se retrouver seul, sans qu'il puisse saluer le blond.

« Oui. Je suis rentré plus tôt. Je… Je voulais te voir avant que tu t'en ailles. »

Il lut sur son visage de la surprise avant de voir un sourire se former discrètement sur ses lèvres. Cela serra le cœur de Harry. Est-ce qu'ils allaient se voir après son départ ? Ou est-ce que Draco va l'ignorer et continuer sa vie, sans lui ?

« Quoi ? Je vais te manquer ? railla-t-il. »

Est-ce que Draco le taquinait ? Il n'en croyait pas ses oreilles. Le petit Malfoy moqueur dominait le Draco hésitant et peu sûr de lui. Harry ne put s'empêcher de sourire à son ton gentiment moqueur. Il s'avança vers lui, comme pour le faire comprendre qu'il le défiait.

« Peut-être, avoua-t-il à demi-mot. »

Il était assez courageux pour lui sous-entendre qu'il lui manquerait, sans aucun doute. Il n'était pas assez suicidaire pour admettre devant lui qu'il allait lui vraiment, mais VRAIMENT lui manquer. Déjà qu'il avait fantasmé l'embrasser, il était plus judicieux qu'il ne se mette pas les pieds dans une nouvelle galère en lui avouant qu'il allait clairement lui manquer. Tout va lui manquer. Sa présence, sa voix, ses regards tantôt curieux, tantôt déboussolé, ses mains douces qu'il avait pu l'occasion de les toucher. Sa réponse semblait faire détourner le regard du blond qui était étonnamment gêné. Harry comprit sous ce silence que, peut-être, qu'il lui manquerait également. Juste, un peu, espéra le brun.

« Une dernière bière avant que tu partes ? proposa le Survivant dans un petit sourire. »

Draco releva son regard vers lui et répondit à son sourire dans un acquiescement. Harry sorti deux petites bouteilles de bière du frigo tandis que Draco reprit sa place sur le canapé.

O/O/O

Deux jours après la décision de Benoît pour adopter un chien, Théodore et Benoit furent devant le refuge animalier. Ils furent accueillis par une bénévole moldue. Théodore avait posé un congé afin d'accompagner le né-moldu pour l'aider à trouver son futur chien. Il détailla son allure, songeant que les tenues vestimentaires ne ressemblaient pas du tout à celles de version sorcières. Il ne fit aucun commentaire, observant d'un coin de l'œil, Benoît s'exciter comme un enfant le jour de Noël. Au moins, Benoît avait le sourire, et cela rassurait Théodore qui craignait que la perte de son chihuahua puisse le faire rentrer dans une déprime sans fin. Une fois qu'ils furent entrés dans le petit bâtiment, la bénévole demanda à Benoît de remplir un questionnaire afin de mieux l'orienter dans ses choix d'adoption par rapport à son environnement, son rythme de travail, s'il y avait déjà des animaux au domicile, etc. Une fois remplie, la bénévole leur proposa de faire un tour du refuge avant qu'elle vienne leur voir pour faire un point sur une éventuelle adoption. Benoît ne se fit pas prier et parti en direction des locaux des chiens, prenant le bras de Théodore, par la même occasion, le forçant à accélérer le pas afin de découvrir les canidés.

« Oh, ralentis ! Les chiens ne vont pas s'envoler ! s'exclama-t-il tout en évitant de bousculer un autre potentiel adoptant. »

Ses mots ne semblaient pas atteindre les oreilles de Benoît qui était impatient se trouver un nouveau compagnon. Bien que Benoît s'extasiât sur tous les chiens qu'il rencontrait, il dut se rendre à l'évident qu'il ne pourrait adopter qu'un certain type de chien. Au vu de son petit studio, les grands chiens étaient à bannir. De plus, il n'avait pas de jardin ou de balcon, ce qui rétrécit le nombre de candidats potentiels pour être le futur adopté du né-moldu. Théodore prenait le temps de lire les fiches individuelles sur chaque box où toutes les informations étaient notées concernant l'animal. Tous renseignements étaient inscrits tels que les allergies, les antécédents familiaux, l'âge, le caractère ainsi que le parcours du chien. Rare étaient les affiches où toutes les informations étaient complètes.

« Oh ! Regarde celui-ci ! »

Théodore rejoignit le jeune homme à quelques mètres de là et observa le chien qui léchait les doigts de Benoît à travers le grillage. Théodore voulut rire face à ce minuscule chien. C'était un chihuahua, la même race que Lucky.

« Tu es sûr que prendre un chihuahua est une bonne idée ?

- Pourquoi ? Tu as peur que je le prenne pour Lucky, se vexa-t-il en détournant le regard.

- N-non… Ce n'est pas ce que j'ai dit.

- Peut-être, mais tu le pensais, pas vrai ? »

Théodore mordilla sa lèvre inférieure, ne souhaitant pas continuer la conversation. De toute façon Benoît connaissait la réponse. Oui, il craignait que Benoît prenne ce chien – ressemblant un peu trop au canidé décédé – à Lucky. Il était juste un peu… Inquiet. Curieux, il lit la feuille accrochée sur son box afin d'en savoir davantage sur cet animal.

« Alors, c'est une femelle, âgée de trois ans, informa-t-il tout en continuant de lire. »

Il sentit la présence de Benoît auprès de lui, devinant que lui aussi voulait en savoir plus sur ce chihuahua au pelage brun.

« Hum… Elle a été trouvée en errance près d'une déchetterie, il y a six mois. »

Théodore sentit son bras se serrer, comprenant que Benoît était en train de serrer de ses mains son manteau. Il jeta un œil rapide dans sa direction et le vit concentré sur sa lecture.

« Elle a un caractère turbulent et ne supporte pas les endroits fermés et étroits, continua Benoît de lire. »

Il vit à sa mine déçue que les informations ne correspondaient pas à sa vie quotidienne. Son ridicule studio ne permettait pas d'accueillir une chienne claustrophobe.

« Bon, bah ça ne sera pas cette chienne-là.

- Il y en a encore d'autres chiens qu'on n'a pas vus, rassura Théodore d'une voix douce, vient, il y a celui-ci aussi. »

Théodore emmena le né-moldu vers un autre box, espérant revoir des traits joyeux sur son visage. Il semblerait que Benoît avait porté tous ses espoirs dans ce chihuahua claustrophobe. La main de Benoît ne semblait pas vouloir quitter son bras au grand damne de l'Auror qui aurait espéré ne pas sentir cette chaleur qui ne cessait de remonter en lui.

O/O/O

Dans le dressing de Draco, celui-ci était en plein tri : il avait décidé à son réveil après avoir contemplé rapidement ses affaires qu'il devait se séparer de certains vêtements. Peut-être devrait-il donner quelques-uns à Blaise ? Il savait que le noir aimait bien certaines de ces tenues. À certains moments, Draco s'observa avec le vêtement en question sur son torse et se rabaissa à chaque fois qu'il croisait son reflet.

« Merlin, non ce n'est pas possible, je ne le garde pas, dit-il en jetant misérablement la chemise bordeaux au sol. »

Il continua à fouiller dans son dressing et à défiler les vêtements devant son miroir.

« Ça non plus… dit-il en jetant un pull orange pâle, Merlin ça non plus…, continua-t-il. »

Comment avait-il pu se sentit beau dans tous ces vêtements ? Comment les gens pouvaient oser lui dire qu'il était un homme chic, une personne qui avait la classe… Draco n'arrivait pas à comprendre. Il se sentait tellement misérable, tellement laid. Il avait prévu de passer à l'hôtel le lendemain, il ne savait pas comment s'habiller pour son retour. Il se trouvait tellement moche dans toutes ses tenues. Draco s'enfonça dans son mal-être sans remarquer la présence de Selfie qui l'observa d'un regard inquiet dans le coin de la chambre.

O/O/O

Alertée par Selfie, Narcissa partit rejoindre son fils, craignant que celui-ci puisse se rendre malade à cause de son manque de confiance en soi. Elle avait décidé de transplaner jusque devant le bâtiment où Draco vivait et parti, d'un pas calme jusqu'à la porte d'entrée où elle actionna d'un mouvement de baguette l'interphone magique afin de contacter son fils pour qu'il puisse lui ouvrir le portail. Il vit le visage de Draco apparaître dans une fumée bleue et lit la surprise sur son visage fatigué.

« Mère ? »

Son accueil la refroidit tel une douche froide. Pourquoi l'appelait-il de nouveau mère ? Elle s'était accoutumée au terme « maman » qu'elle affectionnait plus particulièrement, elle se sentait pourtant plus proche de lui ces derniers jours… Et voilà que Draco devenait subitement distant. Elle ne comprenait pas ce changement de situation.

« Mon fils, j'aimerais te voir quelques instants. Laisse-moi rentrer, je t'en prie. »

Le portail s'ouvrit et laissa la place à Narcissa afin qu'elle puisse entrer aisément dans l'avant-cour, puis rapidement elle entra dans le bâtiment luxueux afin de rejoindre Draco au fond du couloir du rez-de-chaussée. Lorsque le blond la fit rentrer dans son appartement, elle voyait bien le malaise régner entre eux. Elle avait peur de perdre cette fragile relation qu'elle avait réussi à entretenir avec son unique fils depuis son sauvetage quelques semaines plus tôt.

« Je te sers quelque chose à boire ? proposa le blond, le regard fuyant. »

Il s'apprêtait à rejoindre sa cuisine quand Narcissa lui prit par le bras, l'obligeant à s'arrêter. Elle raccourcit les quelques mètres qui la séparait d'elle et enlaça lentement ses bras autour de son fils, qui surprit se contracta avant de finalement s'apaiser au doux contact de sa mère.

« Qu'est-ce qui se passe, mon chéri ? » demanda-t-elle, toujours serrant son fils dans ses bras.

Il le sentit répondre à son étreinte sans pour autant qu'il lui avoue son mal-être. Elle se détacha de lui et caressa sa joue dans un geste maternel alors que Draco continua d'esquiver son regard inquiet.

« S'il te plaît, Draco. Je te sens distant, dis-moi ce qui ne va pas.

- Rien, mentit-il dans un soupir de lassitude. »

Narcissa le soupçonnait de lui cacher des choses importantes et songea à Lucius, qui le connaissait parfois trop exigeant et brutal avec Draco. Après tout, Draco avait changé de comportement depuis sa visite au sein de la prison sorcière. Elle était persuadée que la discussion que Draco avait eue avec Lucius était l'une des raisons de son comportement distant. Mais de quoi avait-il pu se parler ? Cependant, une autre inquiétude vint la submerger : celle de Draco qui se rabaisse sans cesse devant son miroir. Selfie lui avait détaillé ce qu'elle avait constaté et cela ne plaisait guère à Narcissa qui voulait redonner confiance à son fils.

« J'ai su par Selfie que tu décidais de revenir à ton travail dès demain. »

Elle vit Draco jeter un regard accusateur à la créature, avant qu'elle prenne de nouveau son visage afin qu'elle croise enfin son regard.

« N'en veux pas à Selfie, je lui ai demandé de veiller sur toi. Tu sais bien que je suis de nature inquiète.

- Oui, répondit Draco dans une petite voix, en effet, j'avais prévu de reprendre le travail dès demain. »

Narcissa le dévisagea doucement tout en insistant du regard faisant dévier celui de son fils qui finit par soupirer de lassitude face au comportement de l'aristocrate.

« J'imagine que tu n'es pas là pour me parler de mon travail, devina Draco. »

Narcissa lui prit les deux mains dans les siennes. Elle les observa un instant, puis releva son regard vers son fils.

« Tu as fait une crise.

- Qu-quoi ? Il n'y p-pas de crise, bégaya-t-il. »

Il voulut s'éloigner de sa mère mais celle-ci le retint par les mains, le forçant à rester devant elle.

« Montre-moi ta chambre. Je sais qu'elle est désordre à cause des vêtements que tu ne veux plus mettre. »

Draco déglutit puis serra ses lèvres dans un petit pincement de colère. Narcissa voyait bien que son fils était contre le fait qu'elle s'immisçait de force dans sa vie. Surtout lorsqu'elle savait pertinemment qu'il y avait quelque chose à voir, un problème à résoudre.

« Mon chéri, s'il te plaît, laisse-moi t'aider. »

Elle retira une main afin de la mettre sur le visage de son fils dans une caresse maternelle. Au toucher de la main sur sa joue, Draco ferma les yeux puis soupira doucement avant de les rouvrir sur une Narcissa inquiète. Il détourna le regard puis acquiesça silencieusement, démontrant la victoire de sa mère sur sa résistance. Naturellement, il emmena sa mère dans sa chambre, Narcissa ne semblait pas vouloir lâcher sa main au grand dam de Draco qui avait espéré s'échapper un instant de son emprise. Lorsque la blonde contempla le désordre qui régnait jusque dans le dressing, elle réalisa l'ampleur de la situation et remercia mentalement l'elfe de maison de l'avoir averti.

En réalité, ce n'était pas la première fois que Draco faisait ce type de crise. Durant la guerre lorsque Voldemort régnait encore dans leur manoir, Draco avait développé une perte de confiance en soi et surtout une obsession à vouloir être parfait, par crainte de ne pas être à la hauteur de son père mais également par peur de Voldemort qui semblait amuser de le mettre plus bas que terre. À ces souvenirs, Narcissa eut un haut-le-cœur et lâcha la main de son fils avant de réussir à se concentrer sur le présent où il le vit se diriger vers sa penderie.

« Draco… » interpela-t-elle, ses yeux apercevant son fils se mettre à genoux face à un tas de vêtements.

Elle le suivit puis se mit à sa hauteur, caressant doucement ses cheveux blonds. Elle soupira doucement, se sentant soudainement impuissante.

« Draco, tu n'as pas à douter de toi. »

Draco serra une chemise en soi jusqu'à blanchir ses phalanges, sous le coup de l'émotion. Voyant cela, Narcissa finit par se mettre également à genoux contre le parquet lisse et prit délicatement le vêtement des mains de son fils. Ce dernier releva le regard vers sa mère, les larmes aux bords de ses yeux gris.

« Oh, viens dans mes bras mon fils. »

Draco craqua et se réfugia dans les bras de sa mère, sanglotant tel un enfant désemparé. Ses bras enlacèrent maladroitement Narcissa qui serra son étreinte contre le jeune homme.

« Ça va aller, Draco, chuchota-t-elle tout en caressant sa main dans la chevelure blonde, tu vas surmonter tout ça et aller de l'avant, mon fils. »

Elle déposa un doux baiser sur le haut de sa tête tandis que Draco redoubla ses pleurs, son visage caché dans le cou de sa mère. Narcissa sentit son cœur se serrer, réalisant à quel point son fils était encore fragile et tourmenté.

O/O/O

Benoît s'accroupit devant le grillage où un bichon maltais s'amusait avec un jouet en plastique.

« Et pourquoi pas ce chien ? »

Théodore qui était debout à côté de lui, observa le canidé. Le bichon était tout blanc et ne cessait de mordiller son os en plastique, dévoilant ainsi ses crocs.

« Je ne sais pas, avoua-t-il, je vais regarder ce qu'il y a écrit sur la description. »

Alors qu'il s'apprêtait à se diriger vers l'affiche non loin de lui, il entendit Benoît se redresser ainsi que sa voix étrangement tremblante. Il dévia son regard vers lui et fut surprise de voir son visage blanchir dangereusement. Il préféra finalement rester avec lui, l'impression que le barman était en pleine asphyxie.

« Ma… Maman ? C'est toi ? »

Benoît se dirigea, incertain vers le couple qui se présentait devant le box d'à côté. La femme se tourna entièrement vers eux et Théodore fut frappé par sa ressemblance avec Benoît. Pas de doute, c'était bien sa mère qui se trouvait là.

« Benoît ? ! » s'exclama-t-elle, étonnée.

L'homme à côté d'elle, jetait un regard accusateur et rapidement Théodore comprit que celui-ci était son père. Il se souvint de la brève confession du jeune homme sur son passé chaotique avec ses parents. Ces derniers l'ayant mis à la porte à la suite de son coming out, il y a, de cela trois ans. Théodore détailla le couple sans aucune gêne. La femme était habillée d'un ensemble noir avec une veste en cuir et un foulard rose qui contrastait avec la tenue sombre. Ses cheveux étaient châtains comme ceux de son fils, bien que quelques cheveux blancs apparussent à quelques endroits, dans un carré droit. Elle était plutôt menue et son visage trahissait quelques signes d'âge, elle devait probablement avoir la cinquantaine. L'homme était plutôt robuste, une petite barbe noire allongeait son menton tandis que son crâne égayait une récente calvitie. Il avait vu ses yeux remplis de dégoût réaliser des va-et-vient entre son fils et lui. Il vit Benoît faire un pas, avant que l'homme plus âgé, prît sa femme par le bras l'emmenant loin de lui.

« Attendez… Je…

- Viens ma chérie, on va ailleurs » ordonna l'homme.

Trop secoué par cette imprévue rencontre, Benoît ne réagissait pas, laissant ses parents fuir loin de lui. Voyant cela, Théodore s'approcha de lui, posa délicatement sa main contre son bras et décida de quitter les lieux.

« Benoît, viens on s'en va. Tu n'as pas l'air bien du tout. »

L'intéressé acquiesça sans broncher et se laissa embarquer par l'ancien Serpentard qui informa rapidement à la bénévole qui revenait vers eux, de leur départ précipité. Une fois qu'ils quittèrent le refuge, Théodore trouva une cachette où il put transplaner aisément, maintenant fermement le barman à son bras. Une fois arrivé dans l'appartement de Théodore, ce dernier accompagna Benoît jusqu'au salon. Remarquant que son état s'aggravait, Théodore s'installa sur le canapé auprès de lui.

« Benoît…, commença-t-il avant de s'interrompre brusquement, comprenant qu'il cherchait encore ses mots pour le réconforter. »

Il se trouvait idiot de ne pas savoir quoi lui dire pour apaiser sa douleur. Il savait pertinemment que le barman était chamboulé par sa rencontre avec ses parents. Rencontre… Était un bien grand mot, à peine ses parents avaient-ils jeté un regard sur lui qu'ils le fuirent comme de la peste. Il réalisa désormais à quel point Benoît pouvait se sentir rejeter par sa famille.

« Ils- ils… C'étaient mes parents, avait-il réussi à dire. »

Théodore acquiesça silencieusement, décidant de le laisser parler. Néanmoins, pensant entendre d'autres paroles, Théodore vit à la place des larmes rouler sur les joues de Benoît. Celui-ci se cacha le visage tout en s'écartant de lui, honteux de sa propre réaction. Théodore écarquilla des yeux, surpris par cette crise de larmes. D'habitude, Benoît était joyeux, parfois agaçant et légèrement vicieux quand il le voulait. La seule fois où il l'avait vu dans un sale état, les yeux rougis, c'était lorsque Benoît était venu à son travail pour lui demander de faire une enquête sur le décès de son chien. Jamais, Théodore l'avait vu réellement pleurer. C'était la première fois qu'il le voyait si désemparé, si… Seul.

« Dé-désolé, je… Je n'arrive p-plus à m-me contrôlé, déclara-t-il difficilement entre deux sanglots. »

Théodore s'avança doucement jusqu'à lui, puis posa ses mains sur ses bras avant d'enlacer un peu plus les siens jusqu'à son dos. Benoît se braqua, souhaitant un instant se retirer des bras de Théodore avant de finalement céder sous l'impulsion de son chagrin.

« Tu n'as pas à être désolé » murmura l'Auror.

Théodore patienta que les larmes du plus jeune se tarissent, le serrant toujours dans ses bras. Il put sentir son visage humide sur son épaule ainsi que les sanglots résonnés entre leurs deux corps. Une quinzaine de minutes s'écoulèrent depuis les premières larmes de Benoît lorsque celui-ci se redressa, les yeux rougis et les joues encore mouillées d'avoir trop pleuré. Il se calma peu à peu, encore un peu désorienté par ses émotions qui l'avaient submergé plus tôt.

« Je ne pensais pas les revoir, avoua Benoît d'une voix enrouée.

- Tu ne les as pas revus depuis ton coming out ?

- Ouais, souffla-t-il. Pourtant, ce n'est pas la première fois que j'essaie de rentrer en contact avec eux. Je leur ai envoyé des lettres, mais je n'ai jamais eu de réponses. J'ai fini par abandonner. »

Le fait de se confier à Théodore ne rendit pas les choses faciles au pauvre Benoît qui sentit les yeux piqués par de nouvelles larmes.

« Merlin, ils m'ont regardé comme si j'étais un monstre. Un monstre… Je suis un monstre…

- Non, contredit Théodore avec détermination, ne te rabaisse pas à ça, jamais ! »

Benoît sanglota une nouvelle fois, encore trop meurtri par cette rencontre déchirante. Le cœur de Théodore se serra à cette triste scène. Il n'aimait pas voir Benoît dans cet état. Il le sentit se coller contre lui, à la recherche de chaleur et de réconfort. L'ancien Serpentard se laissa faire, touché par la détresse du plus jeune. Benoît était loin d'être un monstre, songea Théodore. Il était la personnification de la joie, il était toujours optimiste et ouvert d'esprit. Théodore sentit l'impuissance lui gagner, devinant que ses paroles ne suffirent pas à soulager la peine de Benoît. Il tenta une autre approche : il releva le visage rempli de larmes de Benoît tout en essuyant quelques-unes entre ses sanglots.

« Tu m'entends ? Tu n'es pas un monstre. Je t'interdis de penser ça de toi. »

Son visage était proche et ses yeux mouillés étaient dans les siens. Il pouvait sentir ses mains serrer sur ses avant-bras alors que Théodore maintenait toujours le visage du jeune homme entre ses paumes.

« Théodore… plaignait-il d'une petite voix.

- Tu m'as compris ? Tu rentres ça dans ton crâne, continua-t-il sur un ton ferme. »

De nouvelles larmes roulèrent sur ses joues, Théodore les sentit s'infiltrer entre ses doigts. L'Auror soupira grassement tout en détournant le regard, puis commença à retirer ses mains lorsqu'il sentit le visage de Benoît s'approcher davantage. Ne réalisant pas toute de suite ce qui était en train de se produire, il laissa la bouche du pleurnichard se déposer doucement sur la sienne. Peu à peu, une pression se fit sentir sur les lèvres de l'ancien Serpentard, qui laissa accès à la langue de Benoît dans sa cavité buccale, intensifiant leur baiser. Les mains du châtain s'agrippèrent sur la veste de Théodore, qui, emporté par l'ivresse de ses émotions, enroula maladroitement ses mains sur les hanches du jeune homme. Ce fut à bout de souffle que Benoît s'obligea à se retirer de cette folle embrassade, lorsqu'il se rendit compte de son acte, les yeux écarquillés et la voix enrouée.

« Merlin, qu'est-ce que je viens de faire ? paniqua-t-il. »

Théodore réalisa au même moment ce qui venait de se passer et lâcha ses mains, étonné par la tournure des événements.

« Je-… Je… Je vais m'en aller » informa Benoît de but en blanc, encore affolé.

Théodore mit un instant pour se remettre de ses émotions, ses doigts sur sa bouche. Il avait embrassé Benoît… Enfin, Benoît l'avait embrassé et lui, il avait répondu à son baiser. Théodore était aussi perdu que lui. Cependant, il trouva que c'était une mauvaise idée de laisser partir le barman dans cet état. Lorsque celui-ci se releva, il vacilla dangereusement, le forçant à se lever également afin de le retenir.

« Benoît, tu n'es pas en état de partir.

- Je vais rentrer chez moi et je -… »

Théodore n'écouta plus le châtain. Il le voyait détourner son regard. Il semblerait qu'il était très mal à l'aise après leur baiser imprévu. Le regrettait-il ? Avait-il peur de sa réaction ? Avait-il peur qu'il le rejette ?

« Restes là encore un peu, je sens que tu vas louper ton transplanage, tenta-t-il de le dissuader.

- Je vais rentrer à pied » dit-il, déboussolé toujours en évitant le regard observateur du brun.

Théodore soupira de lassitude : il savait très bien que Benoît n'allait pas rentrer à pied, il habitait à l'opposé de chez lui. Il tenta, bien que mal, de le retenir puis voyant qu'il perdait le contrôle de la situation, Théodore le poussât sans ménagement dans le canapé. Le né-moldu tomba, à moitié allongé sur le canapé. Dans son anxiété permanente, Benoît avait attrapé son bras, l'obligeant ainsi à le suivre dans sa chute. Théodore était quasiment sur le barman. Un air de déjà-vu fit sentir Théodore, ayant le souvenir de Benoît sur lui quelques jours plus tôt sur le parquet de sa chambre, en mémoire. Décidément, ils devaient constamment terminer l'un sur l'autre. À cette constatation, il rougit doucement puis tenta de croiser les yeux noisette de Benoît, qui pour la première fois depuis leur premier baiser, se dirigèrent à son encontre. Toutefois, Théodore baissa le regard, puis resta focaliser sur les lèvres du plus jeune, songeant encore et inlassablement à cet échange de salive imprévu.

Il avait senti dans ce baiser à quel point Benoît avait besoin lui, et surtout sa souffrance de ne pas être reconnue et aimée de ses parents. Il avait pu sentir ses mains s'accrocher désespérément à lui, cherchant un contact chaleureux et aimant. Au début, il avait été pris au dépourvu mais appréciant son doux baiser, il ne put s'empêcher de le laisser embrasser un peu plus, et de répondre avec ferveur à cette embrassade inédite. Lui-même avait voulu découvrir plus et tel un Serpentard qu'il était, profita du tourment de Benoît pour entretenir encore un peu plus cet échange. Il déglutit difficilement, prenant conscience que ses lèvres étaient terriblement attirantes. Benoît devait se rendre compte qu'il dévorait ses lèvres du regard, cependant, il n'arrivait pas à détourner les yeux. Il avait aimé ce baiser. En avait-il le droit de pouvoir autant aimer un baiser venu d'une personne aussi tourmentée que Benoît ? Il ne devait pas profiter de la situation… Peut-être que Benoît avait raison ? Peut-être qu'il devait s'en aller.

« Euh… Je… essaya-t-il de communiquer, je vais te laisser… »

Il s'apprêta à se redresser, le regard ailleurs, gêné par cette proximité lorsqu'il sentit deux bras l'enlacer au niveau de sa nuque. Il écarquilla des yeux en apercevant le châtain se redresser vers lui. Puis, sans crier gare, ses lèvres étaient de nouveau sur les siennes, cette fois-ci dans un baiser plus timide. Théodore se laissa faire, mitigé entre deux émotions : il était à la fois soulagé et en même temps inquiet. Théodore avait soudainement chaud et songea qu'il devait retirer sa veste une bonne fois pour toutes.

« Hum… »

Cependant, ses mains étaient déjà occupées à prendre les hanches du plus jeune, l'enlaçant maladroitement dans ce baiser qui devenait peu à peu sauvage. Le souffle manqua aux deux hommes qui, jusqu'à la dernière bouffée d'oxygène, se retirèrent simultanément sans pour autant écarter leurs visages. Benoît posa délicatement son front contre celui du Serpentard qui tenta de reprendre son souffle.

« Tu… Tu ne m'en veux pas ? demanda Benoît d'une petite voix

- Je t'en voudrais pour quoi exactement ? rétorqua-t-il, incrédule. »

Théodore ne comprenait pas de quoi il lui parlait. Il était trop occupé à penser sur le fait qu'il avait échangé plusieurs baisers avec un autre homme, pour la toute première fois de sa vie. Et qu'il ne regrettait nullement cet acte.

« Hé bien… commença-t-il, d'une voix hésitante, je t'ai un peu volé un baiser. Et… Je sais que tu étais toujours en proie à des doutes concernant ton… Enfin, ton penchant pour les hommes. »

Théodore soupira longuement, comprenant ce qu'il essayait de lui expliquer. Et puis, il ne lui avait pas « un peu volé un baiser » Il lui avait carrément arraché oui ! Un sourire faufila sur ses lèvres à cette pensée, puis voyant l'inquiétude s'installer sur le visage de son amant ? Petit ami ? Crush ? Théodore douta un instant du mot à employer - décida de le rassurer.

« Si c'est toi, ça me va. »

Il réalisa l'ampleur de ses mots et rougit subitement, tentant de reculer, espérant fuir loin des bras de Benoît. Celui-ci écarquilla des yeux avant de finalement répondre dans une voix curieusement sensuelle. Ses bras, serrant davantage sa nuque.

« C'est vrai ce mensonge ?

- Je-je… Je n-ne vois p-pas de qu-quoi tu parles, nia-t-il dans un bégaiement nerveux. »

Il détourna le regard, trop embarrassé par cette conversation. Ses mains tentèrent de retirer les bras de Benoît qui l'encerclaient encore un peu plus. Théodore trouva une excuse pour s'échapper des vices de Benoît. Le connaissant, il allait encore le même mal à l'aise.

« Je vais faire du thé. »

Le regard insistant de Benoît sur lui avait une lueur dans le fond de ses pupilles. Puis, ses lèvres touchèrent la joue de Théodore qui lui offrit à son insu. L'Auror frissonna à ce doux contact et abandonna sa tentative de fuite. Lentement, la tête de Théodore se tourna vers Benoît et lui donna un timide baiser. C'était la première fois qu'il lui donnait de son plein gré. Les mains de Benoît descendirent jusqu'au torse du brun qui se laissa faire.

« J'ai chaud, dit Théodore sur les lèvres du châtain. »

Le né-moldu tenta dans un geste malhabile de retirer la veste de l'Auror qui se laissa faire alors que sa bouche approfondissait leur baiser dans un mordillement de lèvres. Le geste était devenu de plus en plus sensuel. Une fois, la veste retirée, celle-ci tomba négligemment sur le parquet près du canapé. Les mains de Benoît reprirent place sur la nuque chaude de Théodore qui tenta de trouver une place à ses bras.

« Viens… , souffla le barman en le forçant à s'allonger sur lui. »

Sans résistance, le brun obéit puis trouva une place à ses mains qui s'installèrent de chaque côté du corps élancé de Benoît. Ce dernier se maintenait toujours au cou de l'ancien Serpentard et lui offrit un nouveau baiser plus ardent, mélangeant leurs salives et entrechoquant leurs dents et leurs langues tièdes.

Dans le silence apaisant du salon, un gémissement retentit.


Voilà, j'espère que ce chapitre vous a plu ! :-) Hé oui, Lucius réapparait enfin un peu dans la fiction, Bon...La relation pèref/fils n'est pas au beau fixe, mais il fallait bien que notre joli blond revoit son père. Qu'en pensez-vous ? J'écris rarement sur Lucius donc je sais pas trop si ça colle au caractère.

Bref, je vous laisse tranquille, et vous souhaite de bonnes fêtes à ceux et celles que je ne verrai pas sur mes autres fictions ! A la semaine prochaine !