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TW : agression sexuelle.
Chapitre n°14 :
Rendre les coups
« Et si tu apercevais mon côté le plus sombre ? »
- Three Days Grace, "Animal I Have Become"
Le lendemain matin, Sirannon garait son airspeeder dans l'un des parkings privatisés de l'université. C'était un avantage indéniable à posséder une grande quantité de crédits – tout s'achetait, y compris une place de stationnement rien qu'à soi.
Haasaiah ne l'accompagnait pas. Elle n'avait aucun cours de prévu avant le début de l'après-midi, et son amante lui enviait quelque peu ce hasard de l'emploi du temps. Elle-même aurait volontiers apprécié une grasse matinée, après cette longue nuit de passion.
Sirannon, dont la vigilance se trouvait endormie par la dette de sommeil et par les gestes routiniers, quitta le parking souterrain sans se rendre compte de l'intérêt marqué de lui portait un autre riche utilisateur des lieux.
Marchant quelques pas derrière elle, il ne la quittait pas du regard. Il la rattrapa enfin lorsqu'elle s'immobilisa devant les portes de l'ascenseur, et actionnait machinalement la touche d'appel.
- Bonjour, lui glissa-t-il avec un sourire.
- Bonjour, répliqua Sirannon sans prêter plus d'attention que cela à l'inconnu.
Les portes s'ouvrirent avec fluidité devant eux, et l'homme fit signe à la jeune femme d'entrer la première. N'y voyant qu'un simple signe de courtoisie, elle fit un pas en avant.
Ce fut suffisant pour que l'inconnu lui mette la main aux fesses.
- Hé ! protesta-t-elle.
Par pur réflexe, elle lui décocha un violent coup de coude au creux de l'estomac. L'homme derrière elle étouffa un grognement accompagné d'un juron, mais il fut repoussé de deux pas, ce qui eut pour effet immédiat de lui faire lâcher prise.
Sirannon possédait un tempérament trop impétueux pour en rester là. Elle fit volte-face, sa longue chevelure blonde bouclée la suivant dans son sillage, et elle dévisagea l'inconnu d'un regard bleu pâle perçant.
L'homme était jeune, et son physique n'avait rien de particulier. Son visage banal, facile à ignorer dans une foule, se trouvait déformé par la douleur et la colère.
- Sale pétasse ! s'exclama-t-il en se redressant avec une grimace.
- Espèce de gros porc zucca ! lui renvoya-t-elle à la figure.
Sa présence et sa répartie ne feraient qu'envenimer la situation, mais Sirannon refusait tout net de prendre la fuite et de plier par crainte des représailles de cet individu.
Ce n'était tout simplement pas dans son sang. Et sa mère lui avait enseigné mieux que la soumission à sa condition.
L'homme se rua sur elle, poing levé, dans un cri de rage. Sirannon esquiva habilement le coup, et lui envoya une piqûre de rappel en visant de nouveau son abdomen. L'inconnu intercepta sa main alors qu'elle la retirait, et la poussa de toute sa force dans l'ascenseur encore ouvert derrière elle.
Elle se retrouva plaquée contre le mur du fond, avec son agresseur la dominant de toute sa hauteur. La jeune femme leva sa main gauche fermée en poing, bien décidée à lui casser une dent ou deux, mais il attrapa également cette main dans son étau.
Alors que les portes de l'ascenseur se refermaient sur eux, il vint coller son corps contre le sien. Avec un certain écœurement, Sirannon sentit immédiatement son entrejambe à moitié dure se coller contre son ventre.
- Je te promets que tu vas aimer ça, poupée, souffla-t-il avec un sourire satisfait. Tu vas prendre ton pied comme une pute.
Sirannon ne réfléchissait même plus. Instinctivement, sa peur s'était muée en colère, et cette colère ouvrait une brèche au Côté Obscur de la Force. Elle se saisit de ce pouvoir brut et l'imagina s'enroulant autour de la gorge de l'inconnu, coupant l'arrivée d'air.
Immédiatement, son agresseur se mit à suffoquer. Surpris, il lâcha l'une de ses mains pour porter la sienne au niveau de la constriction soudaine. Saisissant cette opportunité, la jeune femme plongea sa main libre dans la poche de son manteau et empoigna le couteau affûté qu'elle y cachait en tous temps.
Sirannon n'eut à menacer l'inconnu avec l'arme pour qu'il la relâche aussitôt en s'éloignant, un grognement étouffé s'échappant de sa bouche.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent de nouveau alors qu'ils atteignaient le rez-de-chaussée, et l'homme sortit en courant, titubant nettement. Sirannon en profita pour desserrer son emprise mentale sur ses voies respiratoires. Elle-même était essoufflée, en sueur, tremblante – mais sauve.
De la part de Sirannon Omek, fille de Darth Bane "tempérament furieux" et de Darth Zannah "redoutable Sith féministe", à quoi s'attendre d'autre ? :))
