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Chapitre n°18 :
Carbonite
« Si tu as l'intention de me frapper, frappe-moi fort, car tu as intérêt à m'assommer dès le premier coup. »
- Bastille, "Power"
La première étape du voyage les menaient sur Bespin, une planète située à l'autre extrémité de la Bordure Extérieure. Une distance largement compensée par sa réputation en matière d'utilisation de la carbonite – même si cela concernait le stockage du gaz Tibanna.
Zannah avait utilisé son impressionnant réseau pour leur trouver un contact suffisamment zélé pour utiliser le procédé sur des êtres vivants.
Et c'était ce contact que les deux jeunes femmes retrouvèrent près du spatioport local.
- Vous avez du cran, pour deux belles poupées, déclara-t-il en guise de préambule lorsqu'elles se présentèrent devant lui.
Il n'était lui-même qu'un petit humain vieillissant et bedonnant. Un physique si banal qu'il passait absolument inaperçu dans une foule.
- Gardez vos compliments pour vous, répliqua sèchement Sirannon tandis que Cognus se contentait d'un grognement évocateur de ses pensées profondes.
- Si on ne peut plus rien dire..., soupira le petit homme. Bon, on devait peut-être y aller, j'ai justement une petite fenêtre d'opportunité qui va bientôt s'ouvrir...
- Le cargo est-il prêt ? s'enquit Cognus.
- Oui, et le droïde pilote n'attend plus que vous, la rassura-t-il. Si tout fonctionne comme prévu, il viendra vous chercher pour vous faire embarquer. Et si ça se passe mal... eh bien, on avisera en fonction de l'ampleur de la catastrophe.
- Nous ne pouvons partir qu'à deux, ou pas du tout, lui rappela Cognus.
- Je sais, je sais..., marmonna l'homme en se tordant nerveusement les mains. Je suppose que nous allons bientôt avoir des réponses à toutes nos questions, n'est-ce pas ?
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~oOo~
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La salle circulaire était particulièrement sombre, éclairée seulement par quelques rangées de petites ampoules. Il y faisait également plutôt froid, mais Sirannon préféra s'abstenir de songer qu'elle serait bientôt littéralement congelée.
Plusieurs ouvriers Ugnaughts s'activaient déjà pour préparer les machines.
- Alors, vous allez chacune à votre tour vous placer au centre de cette plateforme, expliqua leur contact. Elle va descendre sous vos pieds, et vous vous retrouverez en plein milieu des puissants jets qui vont vous enfermer en un instant dans la carbonite. Ensuite, la plateforme remontera, et on pourra vérifier vos signes vitaux. Laquelle se prête la première au jeu ?
- J'y vais, fit immédiatement Cognus. J'ai un bon pressentiment...
Sirannon se doutait que les méditations de l'Iktotchi au cours de leur voyage avaient débouché sur des visions optimistes concernant le déroulé de la mission – ou tout du moins, de cette première partie. Elle ignorait cependant si ces espoirs concernaient leur survie à toutes les deux, ou seulement la sienne.
C'était un désavantage de cette philosophie individualiste qui guidait la vie de chaque Sith.
- Eh bien..., répondit l'homme, dérouté, j'espère pour vous que votre pressentiment sera le bon.
Cognus ne dit plus mot alors qu'elle venait se placer sur la plateforme. Celle-ci se mit en mouvement, et l'Iktotchi à la peau rouge tatouée ne tarda pas à disparaître bien en-dessous du niveau du sol. Une fumée blanche jaillit soudain, et Sirannon ressentit son froid intense. Quelques instants plus tard, la plateforme fit le chemin inverse, remontant un bloc de carbonite à taille humanoïde.
Leur contact s'empressa d'aller vérifier l'état de Cognus, dont la forme du corps transparaissait à certains endroits du bloc congelé.
- Elle est en vie, et parfaitement en stase, annonça-t-il avec soulagement.
- Alors, c'est mon tour, déclara simplement Sirannon.
Le bloc de Cognus bascula à l'horizontale, et les Ugnaughts l'éloignèrent grâce à ses répulseurs intégrés. Sirannon prit une profonde inspiration, puis s'installa à la même place désormais vacante.
Sous ses pieds, la plateforme s'enfonça dans les profondeurs du mécanisme. La jeune femme sentait son cœur battre à la chamade, et elle ferma les yeux. Une seconde plus tard, elle sentit le pire froid de son existence l'entourer.
Une autre seconde, et ce fut le noir.
