Hey les amis ! :-)

La fin de cette fanfiction est proche ! Voici le dernier chapitre avant l'épilogue !

Merci beaucoup à ceux et celles qui ont pris le temps de me laisser un petit commentaire à mon dernier chapitre, je vous adore !

Je profite de cette note d'auteur pour rappeler pour ceux et celles qui le souhaitent suivre une ou plusieurs de mes fanficitons que je tiens une page instagram (au nom de Oohfemmeluxieuse). Je sais qu'il y a des bugs au niveau des alertes (et dont j'en suis également victime XD).

Je remercie LoupSpell pour avoir le pris le temps de corriger ce chapitre.

Bonne lecture.


Je remercie LoupSpell d'avoir pris le temps de corriger ce chapitre, et de m'avoir signalé que j'avais publié la mauvaise version du chapitre XD qu'est-ce queje ferais sans toi?


Disclaimer : Les personnages et l'univers magique appartiennent à J.K Rowling à part certains personnages OC qui sortent de ma tête.

Rating : M – Avertissements allusion implicite et explicite d'agression sexuelle et de violence physique et psychologique.


Chapitre XXVI :

Sur le canapé d'angle, Harry but le thé que Draco venait de lui apporter. Ce dernier avait réussi à sortir de sa crise d'angoisse et s'était réfugié pendant une vingtaine de minutes dans les bras du brun, sans quitter le lit jusqu'à ce qu'une nouvelle fois, le hibou enquiquineur revienne avec une nouvelle réponse du ministère de la magie. Cela avait brisé le moment de calme et Harry avait simplement informé le blond que son responsable acceptait de lui donner une journée de repos, voire plus, si besoin. Draco s'en voulut un instant de lui avoir demandé de rester avec lui mais il balaya rapidement sa culpabilité en songeant que c'était l'occasion parfaite pour passer plus de temps avec lui et surtout pour lui raconter son calvaire dans cette cave cinq mois plus tôt.

Draco s'assit auprès de lui et l'observa intensément faisant arquer un sourcil à Harry, qui lui jetait un regard interrogateur. Cela poussa Draco à prendre son courage à deux mains pour entamer la conversation. Harry venait à peine de prendre une gorgée du thé que le blond songea qu'il était peut-être, en effet, plus bénéfique pour Harry de poser sa tasse sur la table basse, pour l'écouter.

« J'aimerais te parler de quelque chose. » déclara-t-il d'une voix fébrile.

Harry resta silencieux et sembla être plus concentré, comprenant rapidement que Draco souhaitait lui dire quelque chose d'important.

« En février, dans ce restaurant quand… Quand je me suis fait kidnapper. »

Draco dévia un instant son regard ailleurs, tritura ses mains entre elles d'une manière nerveuse alors qu'il essayait de conter son récit d'une voix tremblante.

« Je… J'ai eu tellement peur. Je pensais qu'ils allaient me tuer. »

Draco vit la main de Harry prendre la sienne, la séparant ainsi de sa jumelle. Cela le poussa à relever le regard vers lui. Draco voyait que Harry était concentré, qu'il était à l'écoute et qu'il le soutenait. Cela suffit au blond pour accepter de continuer à se dévoiler. Draco lui raconta absolument tout : ses angoisses, son incertitude à sortir de ce calvaire vivant, ses humiliations, les tortures de Nylia, les regards vicieux de Bryan, la haine de Jimmy à son égard… Au moment où il commença à raconter les premiers attouchements par Bryan, sa voix se serra dans sa gorge, formant une boule d'angoisse.

« Tu n'es pas obligé de tout me dire.

-Si, il le faut. Je… Je veux te le dire, à toi. » soupira doucement Draco.

Il ferma douloureusement les yeux comme pour reprendre un peu de courage qui lui restait au fond de lui. Harry serra sa main comme pour le soutenir encore et lui dire qu'il était là. Qu'il sera toujours présent, quoi qu'il arrive. Lentement, Draco respira calmement et reprit son récit d'une voix non assurée, son regard se fixa sur leurs doigts enlacés.

« C'était désagréable, et je détestais tout de lui. Parfois j'ai encore son souffle contre moi et je… »

Une remontée de larmes se fit brusquement sentir et Draco tenta de prendre une autre expiration pour évacuer sa boule d'angoisse qui se délogeait difficilement de sa trachée.

« Je le revois encore dans mes rêves. » finit-il par avouer.

Draco continua peu à peu à délier sa langue concernant sa séquestration, se confiant à Harry sur les agissements pervers de Bryan et de Jimmy lorsqu'ils avaient décidé de l'abuser ensemble. Draco pouvait voir l'expression de colère s'afficher sur le visage de Harry, cependant celui-ci resta silencieux ne disant aucun mot. Draco savait qu'il se contenait mais pour combien de temps encore ?

« Je me suis senti tellement impuissant, tellement sale et je… »

Draco s'interrompit, un trop-plein d'émotions le rendit fébrile. Ses yeux s'humidifièrent à ce mauvais souvenir et il pouvait sentir à quel point Harry voulait tellement le prendre dans ses bras pour le rassurer, le consoler. Cependant, le brun ne fit aucun geste à part prendre un peu plus ses mains dans les siennes. L'ancien Serpentard croisa son regard et il acquiesça doucement comme pour le remercier d'être encore là malgré ce récit qui pouvait l'écœurer. Il reprit la parole mais sa voix lui trahit :

« Et à ce moment-là je pensais que je ne pouvais pas connaître pire et… Il s'avère que Nylia a réussi…. Elle a réussi à me… dé-détruire. » révéla-t-il d'une petite voix tremblante.

S'en était trop pour Draco qui finit par laisser une larme traîtresse roulée sur sa joue. Harry s'approcha davantage de lui et prit le visage du blond entre ses mains, le forçant à le regarder dans les yeux.

« Ce qui ne te tue pas te rend plus fort, Draco. Tu peux encore te reconstruire. »

Il aimerait tellement le croire mais Draco se sentait tellement faible, et si pitoyable…

« Elle m'avait avoué qu'elle avait fait une fausse couche. Harry… Elle était enceinte quand on a rompu et je… je ne l'ai jamais su. »

Harry écarquilla des yeux, surpris par ses nouvelles informations. Néanmoins, cela ne freina pas Draco dans son envie de tout raconter à son petit ami. Il lui expliqua la torture qu'il avait subie sous les sorts impardonnables. Il lui avoua à demi-mot l'utilisation des jouets sexuels et la sensation d'humiliation qu'il avait ressenties durant tout le moment où la jeune femme l'avait abusé. Draco avait fini par évoquer son surnom que Nylia ne cessait de le nommer quand elle rentrait en lui dans des brusques va-et-vient et lorsqu'elle le torturait sans scrupule. Les souvenirs étaient trop douloureux pour le jeune homme qu'il finit par sangloter avec force. Harry le prit dans ses bras.

« Tu as été tellement courageux de me l'avoir dit. Merci de t'être confié à moi. » lui chuchota-t-il à son oreille.

Harry continua à lui parler à voix basse, lui dire à quel point Draco était une personne formidable et courageuse. Il ne cessait de lui dire qu'il était une personne forte et qu'il arriverait à surpasser son traumatisme, qu'il serait là pour lui. Harry ne cessait de le contredire lorsque Draco osait lui dire entre ses sanglots qu'il le dégoûtait, qu'il était pitoyable.

« Je t'interdis de dire ça, Draco, répliqua-t-il d'une voix basse mais ferme. Tu ne me dégoûtes absolument pas. »

Harry serra davantage le blond dans son étreinte et le jeune homme semblait céder aux paroles du brun. Il se détendit peu à peu contre lui et ses pleurs se calmèrent doucement.

O/O/O

« Terminé le métier de barman ! Adieu la discothèque et bonjour le ministère de la magie ! » s'écria Benoît dans un grand sourire.

Théodore l'observa danser dans le salon, enfoncé dans son canapé alors qu'il venait tout juste de rentrer pour passer sa pause déjeuner avec Benoît. Ce dernier lui avait promis de faire un bon repas pour fêter dignement son changement de poste. En effet, Benoît avait eu une réponse positive trois semaines plus tôt pour le poste d'archiviste polyvalent. Il avait réussi à négocier son départ plus tôt en posant le reste des congés payés qu'il n'avait pas encore utilisés. Il avait donc deux semaines de congé dont une avec Théodore qui, lui, avait réussi à s'organiser entre son responsable et Harry. Il manquait toujours une troisième personne à l'équipe mais il était encore difficile pour le service de remplacer Neville.

Neville était irremplaçable, mais son poste non. C'était la triste réalité.

Il fut subitement sorti de ses pensées par son petit ami qui lui tendait un verre de soda. Théodore le remercia dans un petit sourire, décidément la joie de Benoît était contagieuse. Alors que Benoît s'apprêtait à se diriger vers la cuisine américaine pour finaliser le repas, Théodore le tira par le bras et le plus jeune tomba sur ses genoux. Benoît n'avait pas eu le temps de protester que Théodore écrasa sa bouche contre la sienne. L'ancien serveur répondit sauvagement à ce baiser, oubliant un instant le repas inachevé. Leur baiser avait le goût du soda et leurs langues se chamaillèrent avec violence, faisant gémir Théodore qui serra le corps de son petit ami contre lui. Lorsque le souffle manquait aux deux hommes, leurs bouches se séparèrent enfin.

« C'était pour quoi ? demanda Benoît d'un air taquin.

-Un avant-goût de ce soir, avoua Théodore les joues légèrement rouges.

- Hé bien, cet avant-goût me plaît beaucoup… » Répondit-il d'une manière lascive.

Théodore rougit encore plus mais leva les yeux d'un air légèrement exaspéré face au comportement douteux de son petit ami. Cependant, il lui donna tout de même un rapide bisou sur les lèvres et lui murmura ses félicitations. Cette fois-ci ce fut Benoît qui se sentit étrangement gêné, un petit merci quitta ses lèvres, avant de partir dans un sourire timide vers la cuisine.

Une fois le repas prêt, le couple mangea dans la convivialité, discutant de divers sujets et surtout de leurs projets de vacances. Après tout, ils auraient une semaine de congé en commun, ils allaient profiter pour passer énormément de temps ensemble. Lorsque leurs assiettes furent vides, ils eurent la visite d'un hibou à leur fenêtre. Rapidement, Théodore prit l'enveloppe et laissa l'oiseau repartir.

« C'est pour toi, Benoît. »

En effet, le nom du jeune né-moldu était indiqué sur l'enveloppe. Curieux, ce dernier rejoignit son petit ami à la fenêtre et à la vue de l'écriture familière, son visage pâlit subitement. Théodore le remarqua et fit part de son inquiétude tout en emmenant le jeune homme jusqu'au canapé afin qu'il puisse s'asseoir. Benoît eut des difficultés à faire sortir la lettre, tellement ses mains tremblaient. Une fois qu'il réussit à la faire sortir, il lit silencieusement les mots sur le papier et des larmes roulèrent sur son visage.

« Benoît ? Qu'est-ce qui se passe ? » s'inquiéta Théodore en prenant le visage de son petit ami entre ses mains.

Théodore essuya ses larmes avec ses pouces tandis que Benoît tenta de calmer ses sanglots.

« Cela vient de ma mère. Elle veut reprendre contact avec moi. »

Doucement, Benoît se retira de la prise de Théodore et posa une nouvelle fois son regard sur l'écriture familière de sa mère. Théodore sentit son cœur se serrer face au visage encore humide de larmes. Il ne savait pas trop quoi penser de cette information. Était-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Il savait que Benoît avait énormément souffert de l'éloignement de ses parents suite à son coming out. Théodore songea à sa propre mère qu'il ne connaissait qu'à travers les souvenirs de son père, une nouvelle fois, son cœur se serra. Il fallait que Benoît accepte que sa mère puisse vouloir lui reparler.

« C'est plutôt une bonne chose, non ? tata-t-il le terrain.

-J'imagine… soupira Benoît. Je… J'avais tellement espéré que mes parents changent d'avis et que je puisse de nouveau revenir les voir. D'après ce qu'elle a écrit, mon père n'est pas au courant qu'elle souhaite renouer un lien avec moi. »

D'une oreille attentive, Théodore apprit que la mère de Benoît était rongée par la culpabilité et que depuis leur rencontre imprévue au refuge animalier, elle avait tenté de convaincre son mari de renouer contact avec leur fils. Malheureusement, ledit mari reniait avec férocité leur fils et elle avait finalement pris la décision seule de lui envoyer ce courrier pour présenter ses excuses, de lui demander pardon et lui dire à quel point elle l'avait toujours aimé.

Théodore lui serra la main comme pour lui donner tout son soutien. Il semblerait que Benoît voulait revoir sa mère et il était heureux de cela.

« Je pense que cette après-midi je vais prendre mon temps pour lui répondre. »

Théodore acquiesça et déposa un baiser sur le haut de sa tête. Benoît soupira de bien-être à ce contact et lui donna un petit sourire.

« Je t'aime tellement, Théo. » murmura-t-il.

L'ancien Serpentard sourit à cette déclaration, sachant que lorsque Benoît disait ses mots souvent hors contexte, c'est qu'il avait besoin d'être rassuré. Il le prit dans ses bras et déposa un autre baiser, plus doux, sur sa jugulaire.

« Je t'aime aussi. » lui répondit-il à son oreille.

Malheureusement, leur bulle d'émotion fut éclatée par les coups de treize heures de leur pendule, faisant prendre conscience aux deux hommes que la pause déjeuner de Théodore arrivait à son terme.

« Je vais devoir y aller. »

Après un dernier baiser papillon, l'Auror quitta son domicile, abandonnant l'ancien barman dans le salon. Ce dernier était toujours installé sur le canapé, le regard posé sur la lettre logée entre ses mains, d'un air songeur.

O/O/O

Maintenant qu'il connaissait les détails de sa séquestration, Harry arrivait mieux à comprendre Draco. Il arrivait à discerner les moments d'indécisions, le comportement parfois hésitant et distant du blond. Il pouvait mieux comprendre pourquoi Draco s'était braqué si vite lorsqu'il avait osé le surnommer « Dray ».

Il avait envie de maudire les connards d'agresseurs, il voulait aller à Azkaban pour leur faire une petite visite pour leur montrer sa manière de penser de leur acte ignoble. Cependant, il essaya de canaliser sa colère et posa son regard sur le blond qui dormait à ses côtés. Il était vingt-trois heures passées et il était incapable de dormir, songeant encore et toujours au calvaire que Draco à vécu des mois plus tôt. Dès que Draco avait terminé de lui raconter son histoire, les deux hommes n'avaient pas bougé du salon pendant la demi-heure qui avait suivi, Draco sanglotant dans ses bras. Finalement, les deux amoureux eurent une conversation sur comment Draco vivait son traumatisme et Harry avait fini par admettre devant lui qu'il vivait quelques insomnies depuis la disparition tragique de Neville et qu'il était suivi une fois par semaine par une psychologue du travail depuis seulement un mois. Harry avait refusé l'aide au début par déni et colère. En réalité, c'était Draco qui l'avait motivé à prendre les séances chez la psychologue du travail. Il avait, comme Théodore, fait la première séance obligatoire puis il n'avait plus jamais suivi. Pourtant, ce n'était pas la première fois qu'il voyait un professionnel, lui-même avait argumenté ce fait pour tenter de convaincre Draco de faire de même… Seulement, il n'était pas prêt de parler de Neville, jusqu'à peu.

Un soupir s'échappa de ses lèvres. Il se mit sur le côté, ses yeux verts fixèrent le jeune homme endormi. Harry avait passé son temps à rassurer le blond, à lui dire qu'il l'aimait, qu'il ne le quitterait pas. Il avait compris que Draco pensait qu'une fois qu'il lui aurait conté son récit qu'il l'abandonnerait par dégoût. Cependant, ce fut tout l'inverse : Harry était admiratif face à Draco. Draco avait vécu la guerre, subit la présence de Voldemort au Manoir, combattu contre les préjugés et les insultes par rapport à son implication de Mangemort tout en réussissant à créer son propre hôtel avec l'aide de Blaise. En plus de cela, Draco avait vécu un enlèvement dans une prise d'otage, avait subi des humiliations à travers les articles et les photos de lui nu dans la Gazette, et s'était fait plusieurs fois violer.

Et malgré tout cela, Draco tentait de reprendre sa vie en main. Harry ne pouvait qu'être admiratif face à lui. Il n'y avait pas d'autres mots. Le brun prenait conscience que le fait que Draco s'était décidé à tout lui raconter était une grande étape dans leur relation. Il avait assez confiance en lui pour accepter de lui dévoiler les détails de son calvaire et Harry se sentait si reconnaissant par cette confession. Il avait l'impression d'avoir franchi une barrière invisible et que désormais sa relation avec Draco ne serait que plus forte.

Perdu dans ses pensées, il ne se rendit pas compte que Draco avait bougé et qu'il s'était davantage avancé jusqu'à lui. Il le réalisa lorsqu'il sentit un souffle chaud se glisser sur son visage. Il sourit en constatant que le blond s'était pratiquement collé à lui et doucement tout en évitant de le réveiller, Harry passa ses bras autour des hanches de son petit ami et ferma enfin les yeux. Il se sentit à sa place près de Draco et sans attendre longtemps le sommeil l'accepta enfin.

O/O/O

Théodore caressa la boule de poils à ses pieds alors qu'un jappement sorti de la gueule de celle-ci. Il était dans un parc du Londres moldu avec Benoît qui patientait nerveusement sur un banc en bois. Théodore était assis juste à côté de lui, tenant une laisse épaisse où se trouvait au bout leur nouvelle locataire à quatre pattes. Ladite boule de poils était en réalité un caniche Toy marron, âgée de trois ans sur qui Benoît avait craqué et Théodore avait fini par s'y attacher dès que cette dernière avait rendu un énorme sourire au né-moldu lors de leur première rencontre.

Ils avaient fini par adopter un chien au grand soulagement de Théodore qui avait l'impression que Benoît n'avait cessé de réclamer et de sous-entendre son souhait de vouloir un animal de compagnie. Cependant, Théodore devait bien admettre, il aimait bien Coquette, nom que le refuge avait donné à la jolie petite chienne, et il savait que depuis sa venue à son appartement, il avait vite compris qu'elle passerait son temps chez lui et non chez Benoît. Pour cause, Benoît avait rendu les clés de sa location au propriétaire et s'était installé chez lui sans lui demander préalablement son accord. Mais qui ne dit mot, consent. Enfin, c'était ce que Benoît avait tenté de se persuader jusqu'à ce que finalement Théodore comprenne son petit jeu.

Et puis… Après tout, Benoît passait la plupart de son temps chez lui, en soi, finalement c'était simplement devenu plus officiel. Théodore fut sorti de ses pensées, par la jambe tremblante de son petit ami contre lui. Il leva ses yeux vers celui-ci et posa doucement sa paume contre le genou afin de calmer la nervosité.

« Tout va bien se passer. Elle va arriver d'une minute à l'autre.

-Ça fait tellement longtemps qu'on ne s'est pas parlé. Et si, elle avait changé d'avis ?

-Ta mère ne changera pas d'avis, Benoît. C'est elle-même qui a initié le contact. »

Benoît s'apprêtait à répliquer lorsqu'une femme aux cheveux châtains, une paire de lunettes de soleil sur le nez et dans une tenue décontractée arriva au bout d'un chemin, le fit oublier ses mots.

« Mon Dieu… Elle est là. »

Rapidement, les deux hommes se levèrent et Théodore vit son compagnon s'avancer d'un pas hésitant vers la femme qui s'approchait un peu plus d'eux.

« Maman ? »

Caroline redressa ses lunettes de soleil sur le haut de sa tête, dévoilant une paire d'yeux bleus et quelques rides. Cependant, ce qui ne trompait personne, c'était son visage rayonnant de bonheur.

« Benoît, mon chéri ! »

Rapidement, mère et fils tombèrent dans les bras de l'un de l'autre dans une forte embrassade remplie d'émotions. Théodore s'était mis un peu en retrait, Coquette à ses pieds. De là où il était, il pouvait entendre Benoît refréner un sanglot et cela lui serra le cœur. Enfin, Benoît avait revu sa mère et il espérait que celle-ci restera dans leur vie – où du moins dans celle de son fils.

Une fois le câlin dégoulinant d'amour terminé, Théodore vit Benoît et sa mère s'approcher de lui. Il constata silencieusement que tous les deux avaient les larmes aux yeux et cela lui réchauffa le cœur, comprenant que leur rencontre était si importante pour eux. Après tout, cela faisait déjà trois ans que Benoît et Caroline ne s'étaient pas pris dans les bras.

« Maman, je te présente Théodore.

-Oh, enfin je le rencontre ! Mon fils ne me parle que de vous dans ses lettres.

-Hé ! s'indigna le plus jeune.

-Tu ne m'as pas dit qu'il était si bel homme ! continua-t-elle non sans un grand sourire taquin aux lèvres.
-Maman… » plaignit-il, gêné.

Théodore haussa un sourcil face aux paroles de sa belle-mère. Alors comme ça, Benoît parlait de lui dans ses innombrables courriers envers sa maman ? Il finit par sourire et serra la main de la quarantenaire tandis que l'aboiement de Coquette attira tous les regards.

« Et voici Coquette. On l'a adopté la semaine dernière au refuge.

-Oh qu'est-ce qu'elle est mignonne ! »

Théodore sut à cet instant d'où Benoît tenait l'amour des bêtes, à l'occurrence des chiens et cela le fit sourire encore plus. Il sentait qu'il allait bien aimer cette femme.

O/O/O

Le mois de juin s'écoula rapidement, laissant place au mois de juillet. Plus précisément, mi-juillet. Draco était en plein rush à son travail, l'été étant la période la plus forte à son hôtel, il passait de grosses journées épuisantes malgré l'aide de son associé, Blaise. Il tentait de passer la plupart de ses soirées chez Harry et depuis qu'il lui avait tout raconté sur sa séquestration, il se sentait étrangement plus libre. Il avait compris que Harry ne le laissera jamais tomber et cela lui donna du courage pour tourner la page sur cette partie traumatisante de sa vie. Cependant, cela n'avait pas résolu son approche sur le plan sexuel avec Harry mais il semblerait que ce dernier mettait un point d'honneur à ce que Draco puisse se sentir bien et prêt pour chaque étape de leur relation.

Il avait même cette étrange impression que depuis ce jour Harry l'aimait encore plus. Mais comment était-ce possible ? Et Draco se sentit réellement aimé et choyé. Cela lui redonnait confiance en lui et certains traits Malfoyen caractéristiques de leur époque de Poudlard revenaient au galop pour le plus grand plaisir de Harry qui avait, au fond de lui, toujours adoré son sarcasme et ses répliques recherchées.

Néanmoins, Draco avait remarqué que son petit ami se perdait souvent dans ses pensées ces derniers temps et il s'en inquiétait. Ce fut le cas lorsqu'il le rejoignit chez lui : Harry semblait fatigué et perdu dans ses pensées et Draco s'empressa de s'installer auprès de lui sur le canapé du salon. Il remarqua que Harry n'avait pas touché à son verre de Whisky-pur-feu et songea qu'il était peut-être temps de lui faire part de son inquiétude.

« Harry. »

Le brun qui s'était une nouvelle fois perdu dans ses pensées, posa son regard interrogateur sur lui. Draco inspira doucement et enlaça ses doigts entre les siens, comme pour se donner un peu de courage.

« A quoi penses-tu ? Tu m'as l'air ailleurs ces derniers jours.

-C'est bientôt l'anniversaire à Neville. C'est le 30 juillet. »

Draco se tendit subitement à ces informations, se sentant soudainement mal pour son petit ami. Neville avait participé à l'enquête pour le retrouver et s'était fait tuer lors de l'intervention de son sauvetage. Maintenant, il comprenait pourquoi Harry était souvent dans ses pensées, il devait sans aucun doute ressasser ses souvenirs et le décès brutal de son ami. Il avait su peu de temps après son sauvetage que Neville était décédé dans les bras de Théodore et que Harry avait même vomi dans un buisson à cause du choc.

« Tu sais… Si tu as besoin d'en parler…. Je ne sais pas… De Neville ou bien des souvenirs, je… »

Draco n'arriva pas à terminer sa phrase : il découvrit une profonde tristesse dans le regard de Harry et il sut que tous les mots ne suffiraient pas pour apaiser la peine du brun. Il se sentit impuissant.

« Il me manque. »

Draco mordilla nerveusement sa lèvre inférieure. Il s'approcha encore plus de Harry et glissa un bras sur ses épaules et il le prit contre lui. Il pouvait entendre Harry soupirer de satisfaction à ce rapprochement et cela le conforta dans sa manière de se comporter envers lui. Il avait toujours eu du mal à consoler les personnes et encore plus lorsque celles-ci lui étaient proches.

Finalement le silence ne resta pas longtemps. La voix de Harry s'éleva doucement dans l'air et Draco l'écouta attentivement conter les souvenirs que le brun acceptait de dévoiler sur son amitié avec Neville. Il l'écoutait lui raconter la maladresse de Neville. Il ricana gentiment, se rappelant à quel point Neville était si maladroit lors de leurs cours en commun à Poudlard. Harry lui fit une petite pichenette contre son torse et Draco ravala son rire, la culpabilité lui broya l'estomac jusqu'à ce que son regard croise les yeux verts remplis de taquinerie. Il lâcha une respiration qu'il ne se souvenait pas avoir retenue et comprit rapidement que Harry ne lui en voulait absolument pas d'avoir pu ricaner sur son ami disparu.

Puis comme si de rien n'était, Harry continua de lui raconter ses petites aventures au sein de Poudlard et comment Neville et lui s'étaient trouvé des points communs sur leurs parents absents, leurs doutes et leurs envies d'être plus fort pour protéger ceux qu'ils aimaient.

Draco fut touché de savoir que son petit ami lui racontait autant de choses et il sut que Harry avait simplement besoin qu'il l'écoute et qu'il le prenne dans ses bras. Après tout, il lui devait bien cela après tout ce que Harry avait fait pour lui. Alors Draco le fit et lui donna tout son amour dans ces simples petites attentions.


Merci d'avoir lu ce chapitre et on se retrouve bientôt pour l'épilogue ! A+++