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Chapitre n°2 :

Amara


« Si jeune lorsque la douleur a commencé... et désormais, à jamais apeuré d'être aimé. »


La cérémonie de mariage de l'héritier de la Maison Palpatine s'était organisée en temps record, mais rien n'était impossible pour l'armée de domestiques des deux Maisons Royales bientôt liées. Comme Arvis l'avait affirmé, Cosinga n'avait pu rencontrer la dénommée Amara, et cela le rendait inhabituellement nerveux.

Tandis qu'il patientait en faisant les cent pas dans l'un des deux petits salons privés de Convergence, son cousin et témoin de mariage fit irruption. Il arborait un sourire satisfait.

- J'ai pu l'apercevoir, rapporta Daerich. Tu as de la chance, elle est plutôt mignonne. Jeune, petite et une chevelure rousse éclatante.

- Je n'ai jamais eu un faible pour les rouquines, rétorqua Cosinga en se détournant.

- Vois le bon côté des choses ! Elle aurait pu ressembler à un shaak !

Daerich Cardan n'avait jamais masqué sa déception vis-à-vis de sa propre épouse. Leur mariage avait également été arrangé, et lui non plus n'avait pas eu son mot à dire. En très peu de temps, il s'était retrouvé marié à « une inculte frivole qui passe des heures à pomponner son visage asymétriquement laid », selon ses propres termes. Les soucis de fertilité qui s'en étaient suivis depuis quelques années n'avaient pas arrangé les choses entre eux, mais Lady Cardan entrait désormais dans son dernier trimestre de grossesse, ce qui l'excusait pour son absence en ce jour.

Contrairement à son cousin, Cosinga ne ressentait aucun besoin pressant de concevoir un héritier. Cela lui laissait donc du temps pour tenter d'apprécier Amara – et pour continuer ses frasques dans les plus secrets clubs libertins de Theed, en compagnie de son cousin à l'appétit insatiable.

- Toute cette histoire de physique mise à part, reprit Cosinga, il convient tout de même de noter que les Palpatine vont se marier avec les Orainn, une Maison Royale de seconde zone.

- Il faut bien apporter du sang neuf dans notre club très fermé des élites, tenta de le rassurer Daerich. Cela a déjà été le cas lorsque ton arrière-grand-père a décidé de marier sa fille à mon grand-père.

Voudrais-tu plutôt dire : « a décidé de brader sa fille après avoir correctement marié son fils » ? Cosinga se mordit la lèvre pour ravaler cette réponse cinglante. Daerich n'y était pour rien s'il se retrouvait aujourd'hui sur le palier de son propre mariage, alors il ne servait à rien d'être blessant.

- Je pense plutôt que la réputation de mon père a fait fuir les autres plus grandes Maisons, répliqua-t-il à la place.

- Tout esprit avisé sait pertinemment qu'il n'est en aucun cas responsable de son trouble psychiatrique.

- Il n'empêche que bien des pères et des patriarches ont dû vouloir y réfléchir à deux fois avant de considérer envoyer leur fille dans le foyer d'un fou. Les préjugés ont la vie dure.

- Comme je te le disais, insista Daerich, elle est jeune, jolie, et pas une parente proche. Même si tu peux regretter qu'elle ne soit pas mieux née, tu peux encore tirer ton épingle du jeu. Les calculs politiques et dynastiques ne sont pas entièrement en ta défaveur.

- Nous verrons bien ce que l'avenir nous réservera, conclut sombrement Cosinga.


« Dynastiques », hein ;)