Chapitre n°9 :
Éloignement
« Les problèmes avec son père font se sentir impossible à aimer, mais les problèmes avec sa mère font se sentir indigne de cet amour dès le départ. »
Amara était tout le contraire de son époux, que ce fut d'une façon générale ou bien dans l'acceptation de leur fils. Elle ne comprenait d'ailleurs pas l'aversion de Cosinga pour Sheev, et cette situation la peinait terriblement.
Elle était présentement assise dans le salon, sous la lumière douce d'une large fenêtre, son fils dans ses bras. Elle lui souriait tendrement alors que Sheev gazouillait en enroulant l'une des longues mèches flamboyantes de sa mère dans son poing. Sa naissance avait été une pure surprise, mais une fois le choc passé, elle s'était immédiatement attachée à ce fils fort surprenant, mais à la bouille irrésistible.
Nageant dans le bonheur maternel, Amara ne remarqua pas immédiatement l'arrivée de Cosinga dans la pièce.
Telle une ombre au tableau, il s'était immobilisé sur le seuil, ne parvenant pas à comprendre ni pourquoi Sheev se comportait aussi différemment avec Amara, ni comment cette dernière pouvait trouver du réconfort dans la présence de leur fils.
Ce furent à la fois cette incompréhension chronique et la frustration de ne pas être le modèle choisi par ce bébé de trois mois qui le firent violemment sortir de ses gonds.
Avec fureur, il avança jusqu'à dominer Amara de toute sa hauteur.
- Je t'interdis de t'occuper de lui ! cria-t-il à l'attention de son épouse. Repose-le immédiatement dans son berceau !
Ce qu'elle fit craintivement, n'osant pas croiser le regard fou de son mari. Il ne sut pas exactement pourquoi, mais cela ne fit qu'augmenter sa colère brûlante. Une seconde plus tard, une gifle s'abattait sur la joue d'Amara.
- C'est FINI ! hurla Cosinga à son épouse titubante. Et pour la nourrice aussi ! Je vais faire venir un droïde nounou pour s'occuper de lui, exclusivement ! TU NE LE PRENDRAS PLUS DANS TES BRAS, AMARA ! C'EST BIEN CLAIR ?!
Elle hocha vivement la tête en signe d'approbation, le regard toujours baissé et la main plaquée sur sa joue douloureuse.
Satisfait de sa réponse, Cosinga se contenta de quitter la pièce pour mettre ses dernières menaces à exécution.
