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Première moitié : reprise de "Every scar will build my throne #4 : Fuite".

Seconde moitié : reprise de "Every scar will build my throne #6.4 : Placard".


Chapitre n°11 :
Punitions

[An 1 958 après J.C. / -77 avant Yavin]


"Bâtons ensanglantés, gouttes de sueur – brise le verrou si la clé ne s'y insère pas."

- Florence + The Machine, "Kiss With A Fist"


Sheev claqua brusquement la porte derrière lui. D'un geste fébrile et tremblant, il enclencha le loquet. Un coup sourd se fit entendre contre le panneau de bois orné : Cosinga l'avait rattrapé.

Terrorisé, l'enfant s'éloigna. Une entaille sur son front laissait échapper un filet de sang, coulant le long de son petit visage. Il avait pris la fuite pour se soustraire à d'autres coups, et s'était précipitamment enfermé dans les toilettes de l'étage – ses courtes jambes ne lui auraient de toute façon pas donné le temps de courir s'abriter plus loin.

- Sheev ! gronda furieusement la voix de son père.

Le petit garçon se terra entre la cuvette et le mur. Il tremblait de tout ses membres, la blessure sur sa tête le lançait horriblement, et il sentait qu'il n'allait pas tarder à se mettre à pleurer pour de bon – même s'il savait que cela n'aurait pas pour effet d'améliorer sa situation, mais plutôt même de l'empirer, car son père ne supportait pas les pleurs.

- Sheev ! insista Cosinga en martelant la porte de son poing.

Les sanglots qui secouaient désormais son petit corps avaient autant à voir avec le désespoir qu'avec la rage. Palpatine s'était coincé dans une situation inextricable : à un moment ou à un autre, il devrait sortir de cette pièce, et se confronter à la colère inexpliquée de son père.

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~oOo~

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L'enfant de cinq ans avait déjà fait beaucoup de séjours dans le placard sous l'escalier. Son père avait tendance à l'y enfermer après qu'il l'ait « poussé à bout ». Les incidents étaient rarement de même nature, mais c'était invariablement que Cosinga le bouclait dans ce petit espace.

Sheev n'aimait pas le placard sous l'escalier. Pour lui, il était synonyme d'obscurité, d'araignées qui grimpaient le long de son dos, et de douleur – car, généralement, la punition était accompagnée d'une gifle, voire pire.

L'enfant pouvait passer plusieurs heures dans le placard exigu. Une fois, son père l'y avait même laissé une journée entière. Et il n'y avait rien d'autre à faire qu'attendre, alors le petit garçon se laissait glisser le long du mur le plus éloigné, face à la porte verrouillée, et restait assis sur le sol dur et froid jusqu'à sa libération. Pendant ce temps, il avait tout le loisir de ruminer sa colère face à l'humiliation dont il était victime.