Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, bonsoir.

Avant de vous laisser avec le chapitre suivant qui j'espère vous plaira autant que celui de Leviathoune, bien qu'il soit ridiculement court à côté, je tenais à vous dire quelques petites choses :

1) Non, je ne suis pas impressionnée de devoir continuer cette fic superbement commencée par Leviathoune, il en faut plus pour me faire trembler, na !

2) 1)un nouvel auteur a rejoint cette coécriture qui donc s'annonce être, selon mes calculs (j'ai jamais été bonne en maths donc ne tapez pas si je me trompe) à 16 auteurs donc à 32 mains, rien que ça ! Elle s'appelle Badangel666 !

3) Ce chapitre n'a pas réellement bénéficié des corrections de ma beta adorée que je vous conseille de lire, donc pardonnez moi d'avance s'il reste quelques phrases lourdes ou des explications manquantes

4) Vous aussi le film « Harry Potter et la coupe de feu « ça vous a plû ? Pour les amatrices de yaoi c'est un vrai Cédric/Harry, non ? Le coup de la salle de bain des préfets sur le ton de la confidence si c'est pas de la proposition ça ! ;-)

Sur ce je vous laisse à votre lecture.

Chapitre 2 : Le déménagement

Les deux mois de vie commune qu'ils avaient passé en France avaient été les meilleurs moments de leurs jeunes vies.

Drago avait beaucoup aimé faire découvrir la ville à Harry, au-delà des monuments touristiques. Il lui avait montré les ruelles étroites, les quartiers qui gardaient encore une allure de village, l'avait emmené dans des cafés au style rétro comme dans des discothèques g bondées que la présence du brun rendait bien plus intéressante : il avait découvert ainsi que Harry dansait très bien et avait souvent eu l'occasion de faire son regard assassin à ceux qui avaient l'outrecuidance de vouloir l'approcher.

Harry avait l'impression que Paris n'existait que pour lui permettre de rattraper leur adolescences gâchées par la guerre et que les portes cochères et les cours intérieures coquettes qui parsemaient la ville n'avaient d'autre but que de lui permettre d'y embrasser Drago entre deux visites de la capitale. Il adorait embrasser Drago mais quand celui ci échangeait quelques mots en français avec un commerçant ou un touriste demandant son chemin, l'entendre prononcer ces mots chantants qui allait si bien avec sa voix parfois traînante lui donnait encore plus envie de le faire. Peut être était ce dû aux confidences qu'il lui avait fait en français durant leur première nuit, mais à présent la langue française, en tout cas dans la bouche de Drago, était devenu pour lui un puissant aphrodisiaque.

Ce qu'il avait préféré découvrir, c'était toutes ces petites choses simples qui font le quotidien d'un couple parisien :

escalader les rues tortueuses de Montmartre où se trouvait l'appartement cossu de Drago chaque matin, alors que la ville s'éveillait à peine, pour aller chercher des croissants chauds à la boulangerie et les dévorer avec un bon café sur le lit dont Drago avait gardé les draps chauds en son absence,

faire du lèche vitrine à deux sans autre but avoué que celui d'être ensemble et en revenir avec des bibelots futiles,

se faire initier à la cuisine française par un Drago remarquablement intégré dans son nouvel univers et qui malgré la quantité de domestiques dont il aurait encore pu s'offrir les services cuisinait lui-même et fort bien,

profiter de l'immense baignoire de sa pièce d'eau pour faire un bain commun,

le soir venu aller acheter une baguette pour le dîner et manger le tiers ensemble sur le chemin du retour en riant et en observant les passants,

s'affaler de concert sur le canapé pour regarder un film dans les bras l'un de l'autre,

taquiner la vieille mégère qui leur tenait lieu de voisine et leur lançait toujours des regards lourds de sous entendus et de reproches,

enfin et surtout s'endormir dans les bras de l'autre en étant sûr de se retrouver ensemble le lendemain matin.

Mais ce temps ne pouvait pas durer éternellement et Harry devait reprendre ses entraînements et les matchs. Au fur et à mesure que la fin des vacances approchaient, l'humeur d'Harry en devenait maussade, ne pouvant se faire à l'idée de quitter Drago et c'est finalement ce dernier qui aborda un soir le sujet : et après, qu'allaient-ils faire ?

Ils convinrent rapidement qu'ils n'avaient aucune envie de se quitter et que passer leur temps à transplanner de France en Angleterre n'était pas une solution satisfaisante. Alors, comme rien ne retenait Drago à Paris puisqu'il pouvait exercer où bon lui semblait , il fut décidé qu'il reviendrait s'installer à Londres dès qu'ils auraient trouvé un logement : Harry, peu soucieux de son confort, n'avait dans cette ville qu'un pied à terre bien trop petit pour deux.

Il rentra donc seul à Londres mais Drago le rejoignit régulièrement afin de trouver un appartement qui leur plaise à tous les deux.

Au bout de quelques semaines ils finirent par trouver le logement idéal : une maison de taille moyenne dont l'extérieur semblait simple et bourgeois, mais si spacieux à l'intérieur qu'ils se demandèrent si elle n'avait pas été agrandie par magie. C'est Drago qui y conduisit Harry, un samedi matin.

- Elle est magnifique ! Mais je croyais que tu étais d'accord pour un appartement ?

- A condition qu'il soit assez grand pour y loger mes meubles mais ce que nous avons vu pour l'instant ont la taille d'un mouchoir de poche alors autant choisir une maison…

- Tu l'as trouvé comment ?

- C'est Blaise qui m'en a parlé : les propriétaires sont des amis de sa famille et comme le ministère qui veut décidément renflouer ses caisses les a dépouillé sous prétexte d'intelligence avec l'ennemi, ils se sont dit que mieux valait pour eux louer leur bien que de vivre dans une maison dont tous les meubles ont disparus.

- Nous allons habiter dans la maison de Mangemorts !

- « Ça te gênes ? Tu comptes bien habiter avec un Mangemort »répondit Drago en le fusillant du regard

- Mais toi ce n'est pas pareil, tu n'as pas eu le choix…

- Qui te dit qu'ils l'ont eu ? Crois tu qu'il y avait autant de fous sanguinaires en Europe pour se joindre à Lui ? Que l'on peut si facilement créer une armée de cette taille sans que personne ne s'interroge sur le bien fondé des massacres qu'il demandait ? Je veux bien croire que la plupart ont cru sauver leur peau ou défendre leurs idées en le rejoignant mais tu… tu ne sais pas tout ce qu'il attendait de nous, je…

- « Pardon » dis simplement Harry en constatant que le cheminement de la pensée de Drago le menait vers des souvenirs trop douloureux, et il ramena la conversation vers la bâtisse et la façon dont ils pourraient l'aménager en le prenant par la taille.

La façade de briques rouges et blanches était mangée en partie par un lierre grimpant et cachait derrière elle un vaste jardin don la terrasse était recouverte d'une structure en fer forgé sur laquelle s'entremêlaient des branches de chèvrefeuilles. A l'intérieur se trouvait un salon confortable au plafond orné de stucs dont la cheminée en marbre sombre faisait ressortir le blanc des murs. L'entrée, d'un ton pastel, était décorée de nombreux miroirs, au rez-de-chaussée on trouvait encore un bureau bien ensoleillé, une cuisine spacieuse et bien équipée. A l'étage se trouvait deux ou trois chambres de taille égale, une salle de bain dont les murs étaient peints de trompe l'œil représentant un lever de soleil sur un paysage égyptien , enfin un grenier aménagé aux charpentes apparentes fut réquisitionné par Drago pour devenir son atelier.

Harry eut vite fait de remplir ses cartons : il n'avait jamais pris le temps de se préoccuper de son intérieur et ne possédait que le strict minimum. Drago, par contre, fit venir deux conteneurs de France et les déménageurs furent étonnés qu'on leur demande de laisser tout cela en vrac dans l'entrée et le salon : Drago préférait déplacer lui-même ses meubles par magie plutôt que de prendre le risque de voir des moldus les abîmer, d'autant plus que la présence de nombreux objets magiques les aurait intrigués.

Harry et Drago se retrouvèrent donc dans l'entrée, entourés d'un amas de meubles et de cartons.

Drago était enthousiaste à l'idée de tout installer et attribuait, en partie justement, à la fatigue des entraînements l'air stressé de Harry, mais ce n'était pas la principale raison de ses gestes brusques et de son humeur à fleur de peau. La vérité, c'était que si Harry voulait par dessus tout vivre avec Drago, une telle cohabitation l'effrayait un peu. Il lui avait fallu du temps pour obtenir sa confiance et il avait peur de le décevoir d'une façon ou d'une autre.

Drago s'assura que tous les volets du pavillon étaient fermés avant de commencer à faire léviter ses meubles pour qu'ils rejoignent leur place définitive. Harry l'aidait, argumentant avec lui sur la disposition des meubles qu'il maniait un peu trop brusquement selon leur propriétaire. Le salon aux tons bleu qu'ils avaient partagé à Paris reprenait forme sous leurs yeux et les fins rideaux de soie brodée qui encadraient le lit à baldaquin grinçant de Harry furent placés sur celui de Drago, plus confortable, pour devenir le leur.

Puis vint le tour de Harry de placer ses affaires et il vit plusieurs fois son ami tiquer devant certaines de ses affaires dont le standing jurait parfois avec les siennes, faisant monter en lui une tension latente. Il était bien conscient que celles ci n'étaient pas toujours très belles mais elles avaient une valeur sentimentale qui compensait bien pour lui leur aspect modeste. Comme par exemple cette petite horloge dont les aiguilles étaient les ailes d'un vif d'or et qui poussait des acclamations de foule en liesse pour marquer chaque heure : elle était de facture modeste et plutôt agaçante mais c'était le cadeau que Ron lui avait offert pour fêter sa première victoire en tant que professionnel de Quidditch. Tout comme cette affreuse assiette décorée d'une peinture grossière de sa personne que Colin Crivey avait tenu à lui offrir à la même occasion.

Drago ne semblait pas le comprendre et pour Harry, le voir se retenir de lui dire à quel point il n'aimait pas certains de ses biens faisait monter en lui davantage de contrariété , jusqu'à ce que ce Drago n'intervienne :

- Attend, Harry, tu ne vas pas mettre ça ici ?

- Quoi ? c'est juste une photo….

- Mais il y a Ron sur cette photo !

- « Tu préfère que je la mette dans la chambre ? » dit Harry en tentant de ne pas laisser paraître la colère sourde qui grondait en lui.

- « Tu veux que je fasse des cauchemars toutes les nuits ! « reprit Drago en prenant un air théâtralement catastrophé

- Alors je la met où, selon toi ?

- Dans la cheminée se serait parfait, on se ferait griller des marrons dessus !

Harry entra alors dans une rage folle : il se saisit de la main de la gloire que Drago avait déposé sur un guéridon pour la fracasser contre le linteau de l'âtre, faisant sursauter Drago:

« Cette horreur, elle, mérite de se retrouver dans la cheminée ! C'est macabre et malsain ! Ron, lui, ne t'as rien fait que je sache à part répondre à tes provocations et naître selon les tiens du mauvais côté de la famille ! Tu n'as jamais essayé de changer d'attitude face à lui, tu n'arrête pas de le critiquer devant moi ! Tu détestes tous mes amis, tu n'aimes aucune de mes affaires, tu voudrais t'en débarrasser, tu me trouves grossier et de mauvais goûts, en fait tu n'aimes rien de moi, à part peut être mon cul, je ne sais même pas pourquoi tu as envie de vivre avec moi si … Si tu as changé d'avis dis le, ce sera plus simple ! »

Drago, prit au dépourvu par cette agressivité soudaine ne sut que dire, et son silence que Harry interpréta autrement conforta le brun dans son idée.

La voix tremblant encore de rage mais le regard tristement résigné, il finit par dire :

« De toute façon je savais que c'était trop beau pour être vrai… »

Et sur ce, il quitta la maison en claquant la porte derrière lui .

Drago, ne sachant comment réagir, se demanda s'il était vraiment allé trop loin et en y pensant comprit encore moins l'attitude de son compagnon, s'il pouvait considérer qu'il l'était encore.

Harry ne pouvait pas le quitter comme ça !

Cela faisait des mois qu'il le taquinait gentiment en lui faisant des réflexions sur ses amis et Harry lui répondait toujours en souriant, alors pourquoi réagir ainsi aujourd'hui ?

Il quitta le salon, non sans avoir pris soin de réparer d'un coup de baguette magique la main de la gloire et de la dissimuler sous les escaliers. C'est vrai que cette main était immonde mais il lui devait la vie : sans elle il n'aurait pas pu survivre durant les missions périlleuses que le Lord Noir lui avait confié et il lui était même arrivé de s'en servir contre les mangemorts eux même pour ne pas se faire surprendre et éviter quelques Doloris. Elle lui avait permis de passer devant des gens sans s'en faire voir, évitant quelques boucheries inutiles, mais il pouvait comprendre la réaction de Harry sur ce point.

Il ne savait vers où diriger ses pas, s'interrogeant sur le lieu dans lequel Harry avait bien pu se rendre. Chez ses amis Ron et Hermione pour mieux pouvoir médire sur son compte ? Au Terrier pour se réfugier dans les jupes de la veuve Weasley ? En haut de la tour Gryffondor à Poudlard où il aimait se réfugier du temps de sa scolarité ?

Harry voulait-il qu'il le cherche ou envenimerait-il encore plus la situation en partant à sa recherche ?

Il pensait pourtant le comprendre…

Encore sous le choc, il se mit à errer dans la maison dont l'aménagement n'avait plus aucun intérêt sans Harry bien qu'il garde l'espoir que celui ci revienne : ils ne pouvaient pas être passé par tout cela pour se séparer aussi bêtement au moment même où leur vie de couple allait réellement commencer !

Puis il sortit de la maison, le cherchant dans le quartier puis transplannant discrètement d'un bout à l'autre de la ville en songeant aux endroits qu'Harry avait préféré visiter. Le soleil commençait à se coucher, et Drago se demandait s'il devait aller le chercher plus loin que dans les murs de la capitale, si c'était ce que Harry attendait de lui, et il commençait à désespérer. Son cœur devenait de plus en plus lourd, commençant à craindre de ne plus jamais avoir l'occasion de recroiser le regard d'Harry.

Alors, sans vraiment y réfléchir, il transplanna de nouveau et se retrouva sans y avoir vraiment songé sous une verrière dans laquelle le soleil diffusait une lumière orangée, dans une vaste galerie au parquet soigneusement ciré et là il le vit, sur un de ces bancs recouverts de velours cramoisi, devant le tableau dont il n'avait pas eu le temps d'achever l'esquisse, trop occupé à l'insulter : Harry. Dans cette galerie du Louvres, fermée à cette heure, l'homme qu'il aimait était en train de sangloter, recroquevillé sur cette banquette, l'air complètement perdu.

Drago s'avança avec précaution et passa doucement dans les cheveux épais du brun ce qui le fit sursauter mais pas se sauver et Drago se perdit dans un regard vert noyé de larmes en s'asseyant à son tour.

Puis, de la façon la plus incompréhensible pour lui qui soit, Drago vit Harry se jeter dans ses bras, s'y accrochant comme à une bouée de sauvetage..

« Calme toi, amour, calme toi ».

Harry tenta de lui obéir en s'éloigna de lui pour essuyer ses larmes : « Eh ! J'ai dis calme toi pas cesse de me serrer ! » reprit-il alors d'un air renfrogné en l'encerclant davantage de ses bras, ce qui eut le mérite de faire rire un peu Harry entre ses larmes. Drago en profita pour les faire transplanner dans leur chambre sur leur lit. Harry, une fois qu'il eut vérifié où Drago l'avait conduit se lova davantage contre lui en enfouissant son nez dans le cou du blond qui reprit :

- Si ça t'ennuyait tant que je te taquines sur tes amis, il fallait me le dire…

- Je ne t'obliges pas à les aimer, même si ces piques m'énervent mais… aujourd'hui je ne supporte plus rien…

- Si cela t'ennuyait pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ?

- De peur que tu te sauves ! Tu as agis depuis ton retour dans ma vie en fuyant dès que tu en avais l'occasion, te méfiant toujours de moi, comme si au moindre faux pas je pouvais te voir disparaître du jour au lendemain.. Alors j'ai fait attention, j'ai été prudent, mais aujourd'hui j'en ai plus qu'assez de te ménager alors que tu ne m'épargne aucune raillerie et pourtant je n'ai pas envie de tout perdre.

- Quand t'ai-je demandé de te surveiller ainsi ? C'est vrai qu'au début je n'avais pas confiance en toi, je me demandais ce que tu recherchais auprès de moi alors que tu aurais dû m'éviter, mais maintenant j'ai accepté. Et puis je ne suis pas une bête sauvage pour que tu doives te comporter avec moi comme si j'allais filer ou mordre à la moindre contrariété !

Harry eut un faible rire.

- Au début, je te comparais à un loup. Toujours sur la défensive, montrant les dents pour que je ne t'approche pas de trop près…

- Tu t'y connais en loup, Harry ?

Harry hocha la tête en signe de négaton en écrasant une dernière larme.

- J'ai eu tout le loisir dans observer pendant une de mes missions dans les montagnes en Italie. J'ai dû me cacher parmi eux pendant deux mois afin d'échapper à des Aurors un peu trop consciencieux à mon goût…

Il fit une pause pour embrasser la joue encore humide de Harry puis reprit :

- Alors apprend cela sur les loups : ils testent les nouveaux arrivants, ils les observent, les provoquent pour voir jusqu'où ils peuvent aller, et puis une fois qu'ils ont cernés l'individu qui leur fait face et s'ils la jugent digne d'être avec eux, ils l'acceptent Harry, comme faisant partie d'eux, et ils vivent ensemble, en bonne intelligence. Et ça n'empêche pas les accrochages parfois, mais le lien est toujours là. Je ne souhaites pas que tu triches avec moi, Harry, pour éviter de me froisser. Adire vrai je m'inquiétais un peu du fait que nous ne nous soyons pas encore disputé : si on ne se dispute pas, on ne communique pas… et puis surtout on ne se réconcilie pas et crois moi : j'adore me réconcilier !

Harry le regarda en souriant

- Promis, je serais plus franc à présent, mais j'ai si peur de te perdre !

- Et quand tu as peur de perdre quelqu'un tu le quittes toujours en claquant la porte ?

- Non, ça c'est parce que… ça m'effraie de…vivre avec toi. Je t'aime Drago, Merlin sait comme je t'aime. J'adore être avec toi, même quand tu m'horripile mais je n'ai jamais vécu avec quelqu'un alors je crains de faire trop de concessions et de me perdre, j'ai peur que tu te lasses de moi et de te perdre, je n'ai pas envie que nous nous refermions sur nous même et nous le reprochions après. Je n'ai pas d'exemples autour de moi de couples qui ait perduré par autre chose que par habitude et je ne veux pas leur ressembler, je veux être plus fort que tous ceux là qui n'ont pas su devenir heureux ensemble mais je ne suis pas sûr d'y parvenir.

- C'est à cause de cette peur que je t'ai senti nerveux depuis le début de la journée ?

- Je suis stressé depuis ton départ la semaine dernière. Tous les soirs qui me rapprochaient de notre emménagement, je sentais mon estomac se retourner davantage, j'en avais mal au ventre et ce soir c'est pire que tout.

- Harry, tu crois être le seul à douter ? Moi aussi je les ai ces peurs au fond des tripes : je me dis que nous sommes trop différents, que mes manières d'aristocrate vont finir par t'irriter, que tu vas m'en vouloir si je n'arrive pas à m'entendre avec tes amis, que si jamais la Gazette du Sorcier apprend que nous vivions ensemble elle ternira ton image à plaisir, j'aimerais tant échanger mes craintes et mes doutes pour des certitudes mais c'est impossible. Il faut parier et croire que nous réussirons là où tant d'autres ont échoués parce que quand même, nous ne sommes pas n'importe qui, n'est ce pas Harry !

Harry émit un gloussement et déposa un léger baiser sur les lèvres de son compagnon

« Non, nous ne sommes pas n'importe qui »

Drago recula un peu pour répondre, le regard hautain

« Surtout moi »

s'ensuivit une partie de chatouilles vengeresses et des lancers de polochons dignes de vrais gamins. Le professionnel de Quidditch immobilisa un instant Drago en s'asseyant sur ses hanches et en bloquant ses bras mais le blond, qui n'était guère ravi de se retrouver dans cette posture, fit perdre ses moyens à son compagnon en frottant lascivement son bassin contre ses fesses, ce qui troubla assez Harry pour que, d'un coup de rein, il le déstabilise et le plaque à son tour sur la couche. Le combat s'engagea alors, chacun testant les forces et les faiblesses de l'autre, Harry se révélant aussi sournois que son ami, puis ils s'allongèrent tous deux, épuisés par leur bataille et secoués d'un fou rire libérateur, avant de reprendre leur souffle dans une douce étreinte et Harry cru défaillir quand il entendit Drago lui murmurer au creux de l'oreille son premier « je t'aime ».

La nuit commençait à tomber quand leurs estomacs enfin dénoués crièrent famine et ils se dirigèrent vers la cuisine pour improviser un dîner à quatre mains qu'ils dégustèrent au milieu des cartons encore entassés dans le salon, accompagné d'un délicieux bordeaux (Drago avait également ramené de Paris une cave conséquente).

La cheminée de marbre noir veiné de vert fut allumée, rendant immédiatement la pièce plus chaleureuse malgré le fouillis qui y régnait et ils restèrent un moment devant elle à discuter de la manière dont ils voulaient organiser leur pendaison de crémaillère.

Puis ils rangèrent les dernières affaire de Harry, ce qui fut vite fait, firent disparaître les cartons au fond de leur cours.

Drago avisa alors quelques boites que Harry avait laissé sur un buffet du salon et il lui demanda de quoi il s'agissait.

Le brun lui expliqua que c'était des jeux de société moldu et lui en expliqua les règles. Drago s'intéressa singulièrement au principe du Cluedo et Harry lui proposa une partie mais le créateur de l'Ifrit avait autre chose en tête puisqu'il lui demanda s'il pouvait l'enchanter. Harry ne voyait pas l'intérêt de créer des figurines vivantes avec les pions pour les voir se faire massacrer à coups de clef à molette ou de couteau mais il l'autorisa.

Cependant, quand Drago lança le sort, ce ne fut pas du tout ce qu'il avait envisagé.

Le plan du manoir s'était transformé en plan de leur propre pavillon et s'il y avait toujours trois paquets de cartes ils n'avaient plus la même épaisseur.

Du côté des personnages, il n'y en avait plus que deux, qui représentaient Drago et Harry. Le deuxième concordait avec les pièces de la maison.

Pendant qu'il retournait le troisième paquet, Drago intervint :

« Tu sais, on dit que l'on est vraiment chez soi que lorsqu'on a des souvenirs dans chaque pièce de sa maison, alors j'ai pensé… »

Harry, intrigué, regarda les cartes qui n'avaient plus rien à voir avec les originelles

« avec une écharpe » indiquait la première, laissant Harry perplexe.

« avec un pot de lemon curd » le laissa encore plus dubitatif

« avec des menottes » finit de le mettre sur la voie et il leva un visage barré d'un sourire complice et rayonnant vers Drago

- Je n'avais jamais songé à jouer au Cluedo de cette manière…

- Tu préfères l'ancienne version ?

- Non non, je sens que celle là va nous tenir éveillé toute la nuit

- J'y compte bien…

- Alors, on commence ?

- Pioche ! répondit Drago avec l'air d'un chat devant un pot de crème

Fin du deuxième chapitre

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