Bonjour à tous, et oui, après près de deux mois d'attente voici enfin le chapitre 5 de cette folle collaboration, j'espère qu'il vous plaira.

Quelques remerciements et je laisse place au chapitre

Tout d'abord, un grand que dis-je un énorme Merci à Cyzia, grâce à qui vous échapper à toutes les horribles faute d'orthographe que j'avais laissé sur mon passage. Et quand je dis horrible c'est vraiment horrible!

Merci à Zoo pour être là et m'encourager à chaque fois et à Umbre77 pour son avis finale qui m'a ôté un gros poids de sur les épaules

Attention: Comme pour les premiers chapitres, les phrases écrites en gras et italique sont en français dans l'histoire.

Diclamers : Petit rappel, les personnages d'Harry Potter et l'histoire qui s'y rapporte ne sont pas mien, tout comme les chansons qui elles sont la propriété de l'excellentissime Olivia Ruiz

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Chapitre Cinq : Traditions et autres petites contrariétés.

Le carnaval

21H43.

Harry soupira et porta son regarda sur la foule en fête qui l'entourait.

C'était fou comme l'absence d'une seule personne pouvait gâcher l'ambiance.

Il avait toujours adorer se rendre au Hog's Pig, pour le carnaval.

Enfin quand il disait toujours, il voulait dire depuis qu'il avait découvert ce qu'était le carnaval, c'est-à-dire quatre ans auparavant, en discutant avec Hermione.

A cette époque la guerre battait encore son plein et personne ne savait de quoi le lendemain serait fait, et en ce jour de fête, typiquement Moldu, ils avaient pu se plonger dans une insouciance aussi bienfaitrice qu'oubliée.

Et c'était par la suite devenu une sorte de tradition entre eux. Chaque année pour le carnaval, ils se retrouvaient là, avec Ron, Hermione et les autres.

Mais en dépit de la joie qu'il ressentait à être là, le regard d'Harry ne cessait de se diriger vers l'horloge murale du pub.

21H 45.

Soit une demi-heure depuis qu'il avait quitté la maison.

C'était la faute de Draco aussi ! Pourquoi était-il aussi têtu et aussi fier ?

Il soupira et releva la tête.

21H46.

Un coude s'enfonça dans sa côte, et il tourna lentement la tête, prenant le temps de mettre un sourire plus ou moins sincère sur ses lèvres, avant de se retrouver face à… Ginny.

La jeune fille portait un costume de gitane qui lui seyait à ravir, et à la vue de l'air affamé du corsaire Zabini à sa droite il n'était pas le seul à le penser.

"Harry ? Allez viens danser ! Hermione a réussi à tirer Ron sur la piste, et il ne manque que toi !"

Les yeux d'Harry se dirigèrent instamment vers la piste de danse, placée juste devant la scène où s'époumonait un groupe de rock moldu, et y vit en effet le rouquin, en train de… danser avec sa compagne.

Les yeux du jeune homme pétillèrent d'amusement devant le spectacle, somme toute unique, que donnait le couple.

Sans qu'il ne sache comment, la brune était parvenue à convaincre son ami de mettre les collants bleus électriques de Superman tandis qu'elle-même portait une crinoline en crêpe rouge au décolleté si pigeonnant que la moitié du regard des hommes présents semblaient y plonger.

En y réfléchissant, Harry se dit que c'était peut-être pour ça que Ron, pourtant plus allergique que lui à la danse, avait accepté de se ridiculiser sur la piste - il disait ridiculisé car il n'y avait pas d'autre mots pour qualifier les mouvements quasi spasmodiques de son ami.

Il tourna à nouveau la tête vers le couple à ses côtés et décida de se joindre à eux.

Après tout, Draco avait fait son choix, il ne voulait pas venir ? Soit, qu'il ne vienne pas ! Il ne voulait pas se mêler à ses amis qu'il disait abhorrer sans même avoir chercher à les connaître vraiment ? Et bien tant pis pour lui ! Il ne lui gâcherait pas sa soirée.

Il suivit donc ses deux amis, serrant contre lui sa cape de Dracula, jusque sur la piste et commença à danser plus ou moins gauchement.

Il s'écroula dans leur lit plusieurs heures plus tard, dans un état de semi ébriété, et s'endormit sans tenir compte du corps raidit de colère et bien réveillé qui se trouvait ses côtés.

Les jours qui suivirent ce soir de fête, furent assez tendus dans la maison du couple Potter-Malfoy.

Draco en voulait à Harry de l'avoir laissé seul ce soir là, bien que ce soit lui qui ait et refusé de venir et poussé Harry à y aller sans lui, tout comme il lui en voulait d'être rentré aussi tard, et aussi inconsciemment de s'y être amusé sans lui.

Quand à Harry, lui, il ne comprenait pas pourquoi le blond boudait alors que c'était lui qui avait refusé de faire des efforts. Ce n'était pas comme si il était parti en traître ou avait agi derrière son dos, non, il lui avait demandé de venir.

Il l'avait invité, lui avait expliqué où ils allaient, ce qu'ils y faisaient, cela ne nécessitait pas de retour non préparé dans le monde sorcier, puisque c'était une fête moldue et en plus cela lui aurait permis de reprendre contact avec l'un de ses anciens amis, puisque Blaise Zabini serait là.

Et Draco lui avait ri au nez.

Oui, il lui avait ri au nez, disant que bien qu'il vive parmi les moldus depuis plusieurs années, il n'avait jamais été adepte de leurs fêtes qu'il trouvait vraiment puériles.

Ce qui bien entendu avait piqué Harry au vif puisqu'il était non seulement adepte de ces fêtes, mais surtout parce que si il les adorait c'était justement parce qu'elles étaient puériles, qu'elle lui permettait de s'y rendre sans se prendre au sérieux. En se moquant du "qu'en dira-t-on".

Ce qui les amena en ce mercredi soir à une situation quelque peu tendue. Ils étaient tous deux dans le salon. Tous deux avachis sur un fauteuil, et se regardaient discrètement du coin de l'œil, mais sans qu'un mot ne soit prononcé. Chacun étant persuadé d'être dans son bon droit, et aucun ne voulant faire le premier pas. Surtout que leur début de semaine avait été des plus fatiguant.

Celle d'Harry à cause des entraînements, en vue du prochain match contre les Harpies de Holyheads qui devait avoir lieu au début de la semaine suivante, qui avaient été longs - surtout que l'entraîneur avait été sur son dos toute l'après-midi. Selon lui il n'avait pas la tête à ça. Ce qu'Harry ne pouvait nier. La mésentente qui régnait actuellement entre Draco et lui l'ennuyait et son jeu s'en ressentait : il n'était pas concentré. Il jeta un regard furtif en direction de Draco et se retrouva face à deux petits yeux gris très fatigués. Et il ne put s'empêcher de sentir l'inquiétude montée en lui. Qu'était-il arrivé à Draco ses derniers jours pour qu'il soit aussi fatigué ?

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Du côté de Draco, la fatigue n'était pas physique, malgré le manque de sommeil, mais surtout morale. Il n'avait pas réussi à peindre quoique ce soit d'intéressant depuis plus d'une semaine et il commençait à s'en inquiéter. Son manque d'inspiration était apparu au même moment que ses querelles avec Harry au sujet du carnaval et cela n'avait cessé d'empirer depuis. A cela s'ajoutait la pression due à la galerie, puisque Juan l'avait contacté deux jours auparavant pour savoir où il en était, et si il pensait pouvoir proposer quelques œuvres pour la prochaine exposition prévue le 11 avril prochain. Et il avait eu la bêtise de lui promettre trois peintures. Ce qui semblait bien mal parti vu qu'il en avait tout juste une dont il se sentait suffisamment fière pour l'exposer.

Il soupira et tourna brièvement les yeux vers Harry. Pourquoi son amant ne faisait-il pas le premier pas ? Cette situation était usante ! Il se rendit soudain compte qu'Harry le fixait avec les sourcils froncés.

"Qu'est-ce que tu as ?"

Lorsque la voix retentit dans la pièce, ils sursautèrent. L'un parce qu'il avait été surpris en pleine contemplation, l'autre parce qu'il s'était rendu compte qu'après coup que c'était sa voix qui avait parlé.

Harry s'éclaircit la gorge, avant de répondre, gêné.

" Euh… Rien."

"Alors pourquoi tu me fixes avec les yeux plissés ?"

"Ah, ça et bien euh…"

Harry ne savait pas trop quoi dire. Il ne voulait pas que Draco ait l'impression de gagner cette dispute alors qu'il avait tous les torts, mais son inquiétude, sa curiosité étaient trop grandes.

"Je me demandais juste si tu dormais bien en ce moment."

Draco le regarda, perplexe.

"Si je dors bien ? Et tu te poses souvent ce genre de question ?"

Harry le regarda, surpris par la hargne que le blond semblait mettre dans ses réponses, avant de lui répondre d'un ton aigre.

" Je me pose ce genre de question quand je vois que mon petit ami à des cernes noirs de presque dix centimètres sous les yeux, quand je vois qu'il semble avoir des soucis mais qu'il ne m'en parle pas, quand...

Draco poussa un énorme soupire de soulagement. Étrangement, ce prélude de dispute était rassurant, nettement plus que la tension silencieuse qui les entourait avant.

" Je crois que j'ai compris où tu veux en venir."

Harry soupira à son tour avant de demander.

" Et tu crois que j'aurais des réponses à mes questions ? Tu crois que mon petit ami va se décider à lâcher le morceau ?"

Le ton d'Harry était plus calme, seule son inquiétude transpirait dans sa voix et cela se répercuta immédiatement sur Draco qui répondit doucement.

" Pas vraiment"

Harry fronça les sourcils.

" Comment ça 'pas vraiment' ? Comment peut-il ne pas vraiment répondre à mes questions ?"

" Tu as mal compris… je voulais dire, je ne dors pas vraiment bien."

Le visage d'Harry devint plus sérieux encore.

" Tu es malade ? Tu ne te sens pas bien ? Tu as mal quelque part ? Tu..."

Pour le faire taire, Draco leva la main, puis répondit d'une traite.

" Non, rien de tout ça… c'est juste que j'ai quelques petits soucis avec mon petit ami. Il me cache des choses, et puis nous nous sommes un peu disputés récemment et depuis, c'est assez tendu. Et quand je suis tendu, je n'arrive pas à me concentrer sur ma peinture donc je prends du retard sur l'exposition qui doit avoir lieu au mois d'Avril. Et comme je suis en retard, ça me stresse, et quand je stresse je dors mal… ce qui nous amène donc à la situation présente."

" Tu as une expo de prévu pour Avril ? Tu ne me l'avais pas dis !"

Draco le regard quelques secondes en silence, avant de répondre.

" Juan m'a contacté avant-hier. Il organise une exposition pour quelques clients privilégiés, le 11 avril prochain. L'un d'entre eux a attendu parler de moi et aurait voulu voir certaines de mes œuvres. Et je lui en ai promis trois. Seulement j'ai un passage à vide. La seule chose que je parviens à peindre ce sont ces stupides masques de carnaval et ça ne mène à rien."

Emporté comme il l'était, Draco ne vit pas Harry s'approcher et il sursauta en sentant une main se poser sur son genou, puis prendre sa main.

Le blond baissa les yeux vers son amant et attendit. Mais dans un premier temps, Harry ne dit rien, il se pencha vers Draco et déposa un petit baiser papillon sur sa joue.

" Félicitations, Monsieur le peintre."

Draco haussa les épaules.

" C'est pas comme si j'en avais jamais fait !'

" Arrête de faire ton blasé, ça ne marche pas ! Je sais très bien que tu es ravi, surtout que d'après ce que tu me dis tu commences à te faire une petite réputation…"

Draco leva les yeux au ciel, mais ne contredit pas le brun.

" Maintenant que nous sommes d'accord, tu me peux développer cette histoire selon laquelle ton petit ami te cache des choses et que c'est ça la source de toutes tes difficultés artistiques ? Parce que en tant que petit ami je sais de source sûre que je ne te cache absolument rien..."

Dès qu'Harry eut posé sa question, l'atmosphère changea et Draco se tendit.

" Tu es vraiment sûr que tu ne me caches rien, Monsieur je suis l'honnêteté personnifié ? »

" Certain."

" Et ta soirée à Hog's Pig ? C'est vrai que j'en ai beaucoup entendu parlé. Monsieur rentre à des heures pas possible, saoul, et le lendemain, rien, pas un mot, comme si cette soirée n'avait pas existé. Et à part ça, tu ne me caches rien,… Tu te moques de moi ?"

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Dès qu'il entendit l'attaque de Draco, Harry se releva. Comment osait-il être d'aussi mauvaise foi ?

" Je te demande pardon ? J'ai bien entendu ? Tu boudes depuis trois jours parce que je ne t'ai pas raconté ce que j'ai fait le soir du carnaval ?"

" D'abord je ne boude pas, les enfants boudent et je n'en suis pas un…"

" Excuse moi du peu ! Tu m'as très bien fait comprendre que tu trouvais cette tradition du Carnaval complètement stupide et que tu ne voulais pas en entendre parler. Et tu t'étonnes que je me sois tût ?"

" Harry, tu as vu dans quel état et à quelle heure tu es rentré ? Et toi, tu t'étonnes que je me pose des questions ?"

" Arrête, il n'était pas si tard, à peine deux heures du matin, et je n'étais pas saoul, mais à peine gai ! "

" Là n'est pas la question."

Silence.

" Bon tu me racontes ?"

" Il n'y a rien à raconter. On est allée au Pub, on a dansé, discuté, rigolé, bu…et ensuite chacun est rentré que lui, comme chaque année. C'est pour ça qu'on appelle ça la tradition du Carnaval."

" Et vous en avez beaucoup des traditions comme ça ?"

" Quelques unes."

" Ca t'ennuierait de développer ?"

"Non. On se retrouve généralement pour boire quelques Guinness à "l'Irish" un pub irlandais dans le Londres moldu pour la Saint-Patrick, et on s'habille tout en vert. Pour Pâques, on fait un concours de lancer d'œufs, une chasse à l'œuf suivie d'une petite dégustation. On fait un pique-nique dans Highgate Park, pour "the late summer holiday". On fait un feu d'artifice pour le Guy Fawkes…"

" Guy Fawkes c'est celui qui a voulu mettre le feu au parlement c'est ça ?"

Harry le regarda, impressionné, l'histoire moldue n'était pas la spécialité de Draco, mais voir qu'il en connaissait malgré tous quelques faits était rassurant. Peut-être n'était-il pas aussi hermétique aux coutumes moldue qu'il le laissait sous-entendre.

" On se retrouve aussi pour Halloween et…"

Il arrêta son énumération en entendant Draco soupirer.

" Je t'ennuie ? Pourtant c'est toi qui m'a demandé !"

" Je sais que c'est moi qui t'ai demandé, mais bon, elle s'arrête jamais ta liste ? Et qu'est-ce que ça vous apporte de vous retrouver tous les ans pour faire les mêmes choses. Surtout des trucs aussi gamins que se déguiser ou le concours de lancer d'œufs, ce sont les enfants qui font ça, j'ai arrêté ce genre de choses en entrant à Poudlard.".

La colère qui avait commencé à s'apaiser chez Harry remonta en flèche. Il savait que le peintre ne connaissait pas tout ce qu'avait été sa vie avant Poudlard, et qu'il ne pensait pas à mal en lui rappelant qu'il prenait plaisir dans des jeux et des fêtes qu'il aurait dû vivre enfant et non à son age, mais cela le blessait. Et il ne se gêna pas pour le dire. Même si cela signifiait qu'il lui faudrait parler de choses dont il n'aimait pas parler.

" Et bien grand bien te fasse. Moi la première fois que j'ai eu l'occasion de me déguiser j'avais déjà 20 ans, et c'était pour notre premier carnaval à Hog's Pig, alors excuse-moi de trouver à cette fête l'attrait que tu aurais pu éprouver pour elle à huit ans."

Draco le fixa, perplexe. Il savait que l'enfance de son amant n'avait pas été bien gaie, mais il n'avait jamais pensé qu'il ait pu être privé de ces petits bonheurs qui donnent cette douce saveur à l'enfance.

" 20 ans ? Et pour Halloween, tu ne faisais rien avec ton cousin ?… ta tante ?…"

Harry secoua la tête.

" Moi je restais à la maison, avec pour mission de donner les bonbons aux autres, pendant que Dudley partait dans les rues avec ses copains." Il ricana. " Oncle Vernon disait qu'un monstre comme moi c'était parfait pour Halloween. Je n'ai compris ce qu'il voulait dire que bien plus tard"

Draco s'approcha d'Harry, commençant à comprendre ce que le jeune homme essayait de lui dire, et le prit dans ses bras. Dans un premier temps, Harry se tendit, refusant le réconfort, qu'il pensait mêlé de pitié, que lui donnait son amant. Mais Draco, resserra son étreinte autour du brun et lui embrassa le sommet du crâne. Lorsque Harry fut plus calme, Draco lui demanda d'une voix calme.

" Raconte moi."

Au début, Harry resta silencieux, alors Draco insista. Il savait qu'il avait rouvert involontairement les blessures d'enfance du brun, mais il savait aussi que si il restait dans l'ignorance il ne pourrait éviter ce genre de choses à l'avenir. Il l'encouragea à raconter ce qu'avait été pour lui cette période douloureuse.

Et peu à peu, Harry s'ouvrit et parla. Il parla des fêtes de Noël passées à chercher à comprendre pourquoi le Père Noël ne pensait jamais à lui amener des cadeaux, ou si peu. A regarder Dudley, s'amuser à défiler dans les rues à la quête de bonbons, ou à la recherche de chocolats cachés dans le jardin, tandis que lui restait à la maison dans sa "chambre". Il lui expliqua à quel point il aurait voulu participer à tout ça et comme cela avait été dur de voir Dudley réaliser ce qui lui était impossible. Puis comment il avait essayé de s'imaginer que toutes ces fêtes n'étaient qu'une création de son imagination, la preuve étant qu'il ne les avait jamais vraiment vu, et peu à peu il avait nié leur existence jusqu'à oublier qu'elles existaient, jusqu'à ce qu'il puisse enfin y participer, plus de dix ans plus tard.

Il raconta à Draco, le bonheur qu'il avait ressenti la première fois qu'il avait fait le lancer d'œufs contre les autres et combien ils avaient ri. Il expliqua à quel point les traditions qu'ils s'étaient crées leur avait été salvatrices aussi bien pendant qu'après la guerre. Pendant les heures les plus sombres, elles leurs avaient permis de s'évader loin de tous leurs malheurs, et ensuite elles leurs avaient servi de souvenirs : oui ils avaient vécu des choses douloureuses, oui ils avaient perdu des être chers, oui une partie de leur jeunesse et de leurs insouciances s'étaient envolées en même temps que les heures passées à combattre, mais ils conservaient malgré tout en eux une joie de vivre toute enfantine qui ne demandait qu'à revivre. Et c'était pour ça qu'ils se retrouvaient aussi souvent. Pour ne pas oublier ce par quoi il était passé. Pour ne pas oublier qu'ils avaient survécu. Tout simplement pour ne pas oublier qu'ils vivaient.

Ce soir là, la tension qui avait régné dans la maison pendant les jours précédents s'était relâchée, et le couple s'était endormi, tendrement enlacé pour la première fois depuis de longs jours. C'était bon.

Les deux semaines qui suivirent leur réconciliation, furent à la fois calmes et excitantes. La maison était devenue une sorte de petit sanctuaire, dans lequel s'apaisaient toutes les tensions professionnelles.

Le match pour lequel Harry s'était tant entraîné avait enfin eu lieu et leur équipe avait gagné mais seulement de justesse. La fatigue cumulée depuis le début de la saison commençait à se faire sentir et les joueurs avaient besoin de repos. Repos qui bien évidement leur étaient impossible d'obtenir vu que leur prochain jeu était déjà planifié pour dans trois semaines et qu'ils ne pouvaient pas se permettre de perdre leur temps.

De son côté, Draco semblaient avoir surmonté son blocage. A croire que son activité artistique était intimement liée à sa relation avec Harry. Ses tableaux avançaient, et c'était une bonne chose vu que Juan l'appelait quasiment chaque jour pour savoir où il en était. Le galeriste ne se doutait-il pas qu'en agissant ainsi il ne faisait que stresser plus encore le jeune artiste ? Il fallait croire que non puisque Draco avait beau le lui dire, il continuait malgré tout à appeler.

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La Saint Patrick

La vie s'écoulait plutôt paisiblement, et Draco en était content. Il aimait leurs petites chamailleries quotidiennes sur des questions stupides tel que qui avait oublié de reboucher le dentifrice ou qui avait vidé la bouteille de lait mais avait oublié d'en racheter, mais désirait un peu de calme pour le reste. Ou plutôt il avait besoin de calme. Seulement les jours passaient et plus on se rapprochait du 17 mars, et plus la tension revenait.

Draco savait ce qu'Harry souhaitait, mais il ne se sentait pas le courage de le faire. Il n'en éprouvait pas non plus l'envie.

La Saint Patrick.

Quel intérêt pouvait-on trouver à se réunir dans un pub, pour boire de la bière ?

Il détestait la bière.

C'était amer. Et il préférait le sucré.

Il détestait l'idée de boire pour boire.

Les gens étaient ils incapables de s'amuser sans éprouver le besoin de se saouler ? Il ne se souvenait que trop bien du comportement des invités de ses parents en fin de soirée. Leur manière de perdre le contrôle de leur image, de leur parole, cela se terminait régulièrement par un petit scandale, mais cela ne les empêchait pas de recommencer à boire à la prochaine soirée mondaine. Il ne disait pas qu'il ne fallait pas boire, juste être raisonnable dans sa boisson, et lors des fêtes comme celle de la Saint Patrick, être raisonnable était impossible.

Et rien n'était plus agaçant que d'être sobre en compagnie de personnes saoules, cette simple pensée lui donnait des frissons. C'est pour ça qu'il savait que d'ici peu, il allait décevoir Harry. C'était obligatoire car le jeune homme allait cette fois encore l'inviter à se joindre à leur réunion traditionnelle et cette fois encore il allait être obligé de refuser.

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Harry quitta le stade relativement tôt. L'entraînement s'était bien passé de son point de vue tout du moins, et s'était terminé dans une ambiance plutôt joyeuse puisque Max Madock, l'un des poursuiveurs, leur avait annoncé qu'il allait être papa, dans les prochains mois. Harry avait senti durant tout l'entraînement que le jeune homme était dans les nuages (le simple fait qu'il ait manqué 3 fois de suite le souaffle en était la preuve flagrante). Devant le manque de concentration évident de l'ensemble des joueurs, le coach avait fini par les lâcher plus d'une heure avant puisque de toute manière il n'arrivait pas à en tirer quoique ce soit. Après moult hésitation, l'attrapeur avait décidé de ne pas rentrer tout de suite et de marcher un peu.

Il avait besoin de réfléchir et l'air froid qui soufflait sur la ville lui remettrait les idées en place.

Les jours avançaient et la Saint Patrick sera bientôt là.

Dans deux jours précisément.

Il sentait au comportement de Draco que celui-ci ne désirait toujours pas se joindre à eux pour la soirée, et lui-même n'en avait que moyennement envie de s'y rendre.

Bien sûr, il voulait s'amuser avec ses amis, mais en même temps il n'avait pas envie de laisser Draco seul. C'était le serpent qui se mange la queue.

Quoiqu'il fasse il lui manquait quelque chose.

Il soupira, mais releva la tête.

Et en ce 15 mars au soir, Harry finit par se résoudre à engager la conversation sur ce sujet quelque peu tendu, et il transplana aussitôt.

Il atterrit comme toujours dans la chambre à l'étage qu'ils avaient gardé à cette intention. La pièce ne voyait jamais un rayon du soleil puisque les volets étaient toujours clos, empêchant ainsi quiconque de les surprendre en plein atterrissage.

Dans la maison raisonnait de la musique française que Draco avait découverte pendant son séjour, et c'était un signe évident que ce dernier n'était pas dans l'atelier. En effet, la seule musique que le blond acceptait pour peindre était les œuvres de Mozart. Et cette chanson au rythme entraînant était loin d'en être.

Partant à la recherche de son amant, Harry traversa tout le premier étage, faisait une halte au pied de l'escalier menant à l'atelier, avant de bifurquer vers le rez-de-chaussée. Il arriva dans le salon qui était vide lui aussi, mais il sut immédiatement où se trouvait Draco. La musique provenait sans conteste de la porte de la cuisine et il s'y rendit sur le champ.

Il ouvrit doucement la porte. Il adorait surprendre Draco dans la cuisine, car il le découvrait toujours dans une position assez comique.

Et il ne fut pas déçu.

Le blond avait la tête perdu dans les profondeurs du réfrigérateur, et chantait à tu tête tout en bougeant son derrière en rythme.

Il aimait entendre Draco chanter. Le blond n'avait pas une voix digne des plus grands chanteurs, mais elle était agréable, et surtout il adorait l'entendre chanter en français. Ça avait toujours un certain effet sur lui.

Je me suis cuisiné à vous

Vous vous êtes servis de moi,

Je m'étais préparé à vous

Comme on fait un bon petit plat.

Harry avança sans bruit en direction de son blondinet, tout projet de discussion oublié.

Allez goûte moi

Ne me dégoûtez pas de moi.

Draco lui avait traduit certaines de ses chansons, et il se souvenait très bien du sens du mot 'goûter' et il avait bien l'intention de ne pas tourner le dos à une telle invitation.

Allez essayez la,

Ne me dégoûtez pas de vous !

Il s'arrêta juste derrière lui, et passa les bras autour de la taille du blond, qui se releva aussitôt, et se retrouva contre un corps frais.

Harry déposa un baiser froid dans le cou chaud de Draco et celui-ci tourna dans ses bras et lui fit face.

Sans dire un mot, Harry se fit un plaisir de "goûter" Draco. Il adorait le goûter et ne s'en lassait pas. Il goûta ses lèvres, le creux de son cou, tandis que Draco lui rendait la pareille.

Un bip, bip sonore retentit dans la pièce, les séparant : La minuterie du four.

Draco se faufila hors des bras d'Harry et partit sortir ce qui se trouvait au four. Harry prit le temps de refermer la porte du frigidaire avant de parler.

" Salut toi".

Harry se maudit d'avoir parler. Qu'est-ce que c'était que cette entrée crétine ?

Draco se tourna vers lui, un sourire moqueur aux lèvres, et répliqua en l'imitant.

" Salut, toi"

" Oh, ça va, on a tous droit à nos jours sans !"

" Mais bien sûr mon petit Harry !"

Draco était apparemment d'humeur joyeuse, bien plus détendu que la veille, tant mieux.

Un fumet délicieux s'échappa du plat que ce dernier venant de sortir du four. Harry s'en approcha en se léchant les babines. Draco ne faisait pas souvent à manger, mais quand il le faisait, il n'était jamais déçu. Et le gratin qu'il avait devant lui, n'échappait pas à la règle.

" ça sent bon."

Draco lui fit un petit sourire.

Il n'aimait pas être complimenté sur sa cuisine. Allez savoir pourquoi ?

" Ce n'est qu'un gratin de pomme de terre à la tomate."

Sans ajouter quoique ce soit, ils se mirent tous deux en mouvements. Commença alors un étrange ballet, Harry mettait la table tout en dansant entre les placards, et Draco faisait frire des œufs sur le plat tout en chantonnant.

Bien vite, ils s'installèrent à la table et dégustèrent le gratin tout en discutant.

Puis, soudain, comme dans un sursaut de lucidité, Harry se souvint de ce qu'il avait prévu de faire en arrivant. Il jeta discrètement un coup d'œil à Draco, prit une grande inspiration et se jeta à l'eau.

" Draco ? J'ai pensé à un truc. Et si... Et si tu m'accompagnais à la soirée de la St Patrick ?"

Draco leva les yeux vers lui, soupira et posa ses couverts.

" Harry. Tu connais déjà la réponse, n'est-ce pas ?"

Harry soupira à son tour, un petit sourire aux lèvres.

" Peut-être, mais bon, fallait que je tente. J'aimerai vraiment qu'Hermione, Ron, et les autres te découvrent tel que tu es aujourd'hui, et un soir de fête comme celui-ci serait une bonne occasion. Tout le monde aurait été là, et puis cela t'aurait permis de comprendre pourquoi toutes ces fêtes traditionnelles sont importantes à mes yeux. Pour qu'elles ne soient pas juste un truc que je partage avec mes amis, mais aussi avec toi."

Draco lui sourit.

"Je comprends ce que tu veux dire, mais ma réponse ne changera pas pour autant. Réfléchis. Crois-tu vraiment que ce soit le bon moment ? Je veux dire, si tu tiens vraiment à me présenter à eux, je préférerais que tu le fasses lorsqu'ils sont à jeun. Il n'y a rien de pire que les gens saouls. Surtout quand tu ne bois pas. Mais ne t'en fais pas pour moi. Vas-y. Amuse-toi !"

Harry le fixait, sceptique.

" C'est exactement ce que tu avais dis la dernière fois et au final tu as 'boudé' pendant plus de trois jours".

" Tout d'abord je ne "boude" pas, j'intériorise. Et ensuite, ce qui m'a énervé ce n'est pas tant que tu sortes avec eux, ni que tu sortes sans moi. Non, ce qui m'a énervé c'est que tu ne m'en ais pas parlé, que tu ais fait comme si cette soirée n'avait pas existé. Alors vas-y, mais n'ais pas l'impression de devoir me cacher ce qui tu y fais. Raconte moi."

Cette fois, Harry sourit, et demanda taquin.

- "ça veut dire que tu ne viens pas ?"

Draco haussa un sourcil et fixa le brun avec un sourire en coin.

" ça va je plaisante ! Par contre si on se dépêchait de ranger tout ça. J'ai des projets pour ce soir moi". Là dessus il se leva et saisit une assiette dans chaque main.

Le front du blond se plissa.

"Des projets ?"

Harry se tourna vers ce dernier, une petite moue aguicheuse aux lèvres.

" Je pensais juste qu'on pourrait se faire une partie de Cluedo. Qu'est-ce que t'en dis ?

Draco se leva dans la seconde en disant.

-" Ce que j'en dis ? Et bien, que la vaisselles peut attendre". Et là-dessus, il tira Harry hors de la cuisine.

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Harry tournait et retournait sa chope entre ses mains. Il était là depuis près de deux heures et n'avait toujours pas fini son premier verre. Cette St Patrick n'avait pas la même saveur que celles des années passées.

Il avait repensé à ce que Draco lui avait dis quant au fait que les gens ne se sentaient obliger de boire que pour s'amuser, et en avait conclu qu'il pourrait peut-être réduire sa consommation d'alcool en compagnie de ses amis. Seulement il commençait à sérieusement regretter cette résolution. Se contenter d'une seule et unique Guinness un jour où la bière coulait à flot n'était pas forcement l'idée du siècle, et pouvait même être considéré comme légèrement suicidaire…

Son regard se porta sur Dean et Seamus et il baissa les yeux, quelque peu gêné de leur comportement. Ils étaient tous deux assis au bout de leur table et hurlaient des chansons paillardes, il se sentit rougir en se rendant compte que ses deux amis étaient le point de mire de tout le pub. Il n'osait même pas imaginer leurs têtes lorsqu'ils auraient dessaoulés et se souviendraient de ça.

Il tourna la tête vers la droite et ses yeux se posèrent sur Fred et George. Les jumeaux n'avaient cessé les tentatives, plutôt lourdes, de drague depuis le depuis de la soirée et ne cessaient de se faire rembarrer. Et plus le temps passait, plus ils étaient saouls, et moins ils étaient subtils, et plus ils se faisaient rejeter.

Harry se força à rester aussi longtemps que possible, mais il finit par abdiquer lorsque Dean et Seamus entamèrent pour la troisième fois " c'est la grosse bite à dudule" d'une voix éraillée et fausse. Il adorait ses amis. Vraiment, mais les voir dans cet état était affligeant et humiliant, et en plus il avait un Cluedo à finir…

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Pâques

Le départ précipité d'Harry le soir de la Saint Patrick ne fit pas le bonheur de tout le monde.

En effet, si Draco fut heureux de le voir rentrer si tôt et surtout plutôt sobre, certains de ses amis considèrent son départ comme une sorte de mini trahison.

Et il se disputa d'ailleurs plutôt violement avec Ron à ce sujet. Le rouquin ne parvenait pas à comprendre pourquoi le brun avait éprouvé le besoin de partir. Pour lui cette St Patrick avait été l'une des meilleurs. Il avait ri à n'en plus finir en voyant ses frère se faire ridiculiser, et avait fini la soirée en rejoignant leur amis chanteurs et avait regretté que son meilleur ami ne soit pas là.

Harry avait eu beau lui expliquer ce qu'il avait ressenti ce soir là, le rouquin n'arrivait pas à comprendre. Il avait tenté de lui faire concevoir qu'il ait pu se sentir mal à l'aise, que leurs comportements à tous aient pu le gêner. Harry considéra un instant la possibilité de lui montrer ses souvenirs à lui, pour qu'il se voit en étant sobre, mais finit par rejeter l'idée. Cela ne servirait à rien. Et puis Ron avait fini par laisser tomber, non sans lui arracher la promesse qu'il participerait à toutes les festivités pour Pâques.

Promesse qu'il n'aurait aucun mal à tenir puisque Pâque était Sa fête préférée…avec Noël. Il adorait faire le lancer d'œuf. L'année précédente Fred s'en était pris un dans la tête. Et le pire c'était que c'était son propre œuf. Inutile de préciser que ça avait fait rire tout le monde et que personne n'avait.

Il n'y eut pas de discussion avec Draco pour savoir si il souhaitait l'accompagner, sachant pertinemment que son amant lui en parlerait le jour où il serait prêt à les rencontrer. Il avait toujours envie que le jeune homme se joigne à eux mais n'insistait pas pour autant. Chaque chose arrivait en son temps

Le jour de Pâques arriva enfin, Harry était impatient. Ils avaient eu une journée de repos en cette occasion, et toute l'équipe en avait été ravie. Et il avait profité de l'occasion pour s'entraîner au lancer d'œuf, ce qui avait fait rire Draco une bonne partie de l'après midi.

Le blond avait même accepter de lancer un œuf, afin qu'Harry ait une petite sensation de compétition, mais n'avait pas réitéré en voyant l'œuf s'écraser moins de cinq mètres plus loin. Provoquant cette fois un éclat de rire de la part du brun, qui ne manqua pas de faire remarquer au jeune artiste qu'avec des adversaires tels que lui, il ne manquerait pas de gagner le trophée de l'œuf chaque année.

Cinq heures sonnaient à l'horloge du salon, lorsque Harry transplana chez Neville et Luna où devait avoir lieu les festivités du jour. Comme chaque année, il était venu avec ses paquets d'œufs en chocolat, qu'il s'empressa d'aller cacher dans le jardin dès son arrivée.

La maison du couple leur ressemblait.

C'était indéniable.

La demeure était assez grande, haute de plusieurs étages, parsemées de coins et recoins biscornus, les fenêtres y étaient, soient trop hautes pour qu'on puisse regarder dehors sans monter sur une chaise, soient si basses qu'il fallait s'allonger pour y parvenir.

Ils avaient décoré chaque pièce avec un soin bien particulier. Chacune avait un petit quelque chose qui la caractérisait. Le salon, était semblable une clairière, leur chambre à coucher avait été créée selon les caractéristiques d'un désert : une chaleur insoutenable y régnait la journée, tandis que le froid tombait tel un soufflet la nuit.

Luna avait bien essayé de lui expliquer la raison de leur choix, mais il l'avait fait taire dès la première phrase, à savoir " Comme ça on cherche un bon moyen de se réchauffer…". Cela lui projetait des images mentales qu'il refusait d'avoir concernant ses amis.

Par la suite, il n'avait posé aucune question sur la décoration, pas même en découvrant la cabane de bambou entourée de lianes dans le fond du jardin.

Il choisit une place bien particulière pour chacun de ses œufs. Puis leur jeta à chacun un sort de dissimulation ? qu'il ne retirerait qu'après l'épreuve du lancer d'œufs, avant de repartir en direction de la maison pour retrouver les autres.

La plupart de ses amis étaient arrivés. Il hésita un instant avant de se moquer de Dean et de ses "talents" de chanteur, et surtout de ses goûts plus ou moins douteux en la matière. Le brun eut la bonne grâce de rougir.

Il fut surpris en voyant Luna distribuer des oreilles de lapin à tout le monde, mais le fut plus encore en voyant que tout le monde les mettait en riant.

Il saisit sa paire d'oreille et la regarda, perplexe, puis Hermione se tourna vers lui et lui dit en riant.

" Allez Harry, joue le jeu, après tout, c'est le lapin de Pâques !"

Evidement.

Il posa à contrecoeur les oreilles sur son crâne, puis il suivit la joyeuse troupe qui partait choisir leurs œufs pour la compétition.

La compétition du lancer d'œuf était une épreuve très importante pour eux. Le vainqueur remportait un magnifique trophée qu'ils avaient réalisé de leurs propres mains. Chacun y avait mis un petit peu de lui. Au départ, ce trophée était sensé n'être qu'un petit cadre sur lequel était inscrit la date et la longueur du lancer.

Mais Fred et George avaient voulu rajouter une sorte de corps maigrichon, avec des jambes articulés, ou plutôt désarticulé. Y mettant son grain de sel Hermione lui avait ensuite glissé un mini livre sur la cuisson des œufs sous le bras. A son tour, Ron avait voulu qu'un vif d'or enchanté tourne autour du cadre. Cela c'était terminé par une sorte de marionnette à tête de cadre, un vif d'or à tête d'œuf virevoltant autour de sa tête, une bouteille de bière et un livre à la main, des oreilles de blaireaux rousses sur le dessus, une cape rouge de super tomate, un fouet rouge vif claquant pour marquer l'heure. Inutile de préciser que l'ensemble était une œuvre splendide que chacun d'entre eux rêvait de ramener chez lui pour l'année à venir.

Une fois leur œuf choisit, ils se dirigèrent comme un seul homme vers le jardin où Néville avait préparé le terrain. Le jeune homme avait posé une toile ensorcelé sur l'herbe du jardin, afin que la distance apparaisse dès l'atterrissage de l'œuf, leur permettant ainsi de connaître le résultat au plus vite. S'en suivit un tirage au sort qui déterminerait leur ordre de passage, et c'est à Seamus que revint l'honneur de débuter la compétition.

L'ambiance était survolté, et quiconque aurait jeté un coup d'œil dans leur direction à cet instant se serait cru projeté dans un univers parallèle des plus étranges.

Seamus s'avança vers la ligne de départ, soupesa son œuf de la main gauche, et se positionna, le pied droit sur la ligne. Il regarda en direction de ses adversaires, puis vers le trophée qui trônait non loin d'eux, prit une grande inspiration teintée d'un soupçon de dramatisme plutôt comique, avant de pivoter vers la piste. Il fit tourner son bras, un tour, deux tours, puis l'œuf s'envola dans les airs…mais comme il fit un faux mouvement au moment du lâcher, le vol ne dura qu'un court instant car l'œuf explosa moins deux mètres plus loin.

Pour le plus grand bonheur des autres participants.

Les lancers suivant furent plus ou moins réussis. La palme du lancer le plus raté revint à Hermione dont l'œuf lui glissa des mains avant même qu'elle ne le lance. Réalisant ainsi la plus mauvaise performance depuis l'existence de cette épreuve : douze centimètres.

Harry eut l'immense honneur d'atteindre les 6 mètres 24, dépassant Blaise d'un centimètre et demi et remportant par la même occasion la compétition. Luna qui, sans que personne ne sache vraiment comment, avait gagné l'année précédente, lui remit le trophée d'une main vacillante, les larmes aux yeux, et lui fit promettre d'en prendre le plus grand soin.

Alors qu'il allait le poser près de ses affaires dans le salon, la jeune femme le retint par le bras, et lui prodigua quelques conseils d'entretien. Selon elle, il fallait qu'il parle avec Tchoupi (c'était le nom qu'elle lui avait donné), qu'il n'oublie pas de le laver tous les jours avec du savon de Marseille car il était allergique au reste et… là Harry eut une chance incroyable. Neville appela pour le rassemblement avant le début de la chasse à l'œuf. Ce qui permit au jeune homme de s'esquiver discrètement sans avoir à entendre toutes les recommandations de la jeune femme.

La chasse à l'œuf était, tout comme l'épreuve du lancer d'œufs, organisé méticuleusement. Chaque participant était venu avec 5 "œufs" en chocolats, qu'ils avaient pris soins de déposer dans le jardin protégés par un sortilège de dissimulation avant le début des jeux.

Une cloche ensorcelée, déposée à l'entrée du jardin, sonnait le début du jeu, elle tinterait une nouvelle fois lorsque le dernier chocolat aura été trouvé.

Au départ, Harry chercha en compagnie de Ron et Hermione, en profitant pour discuter de choses et d'autres avec le couple, mais après s'être fait raflé ses trois premiers chocolats sous le nez, il avait décidé de poursuivre sa quête seule.

Il hésita un instant à aller reprendre ses propres bonbons, afin d'être sur de ne pas se retrouver comme l'an passé avec du chocolat noir à l'ail. Il n'aimait pas le chocolat noir, et l'ail encore moins, alors les deux mélangées, c'était le pire des calvaires, surtout quand il lui avait fallut le goûter et ce devant tout le monde.

Mais au finale, il décida de laisser faire le hasard et reprit ses recherches. Ses amis s'amélioraient d'année en année dans leur cachette. La première année, ils n'avaient pas mis un quart d'heure pour trouver tous les œufs, l'année suivante ils avaient pris un peu plus de temps, et lorsque Ginny trouva cette année le dernier œuf, caché derrière un rhododendron, plus d'une heure s'était écoulée.

Harry pausa les yeux sur le petit tas de chocolat qui était posé à côté de lui, et retint une grimace. Pourquoi avait il décidé de ne pas reprendre ses propres chocolats déjà ? Il saisit la première boite du tas, et la reposa aussitôt. Chocolat blanc persillé.

Ses yeux se posèrent sur le tas de Blaise, et sur le paquet de rocher praliner qu'il tenait, et il soupira.

La dégustation se déroula comme chaque année. C'est-à-dire ceux qui avaient eut la malchance de trouver les chocolats achetés par Blaise, Fred ou George, mangeaient avec des hauts de cœur, tandis que les autres savouraient leurs cueillettes en riant de la mine de déterré de leurs amis. En résumé, une bonne après midi de Pâques.

Il était près de vingt et une heures lorsque Harry se leva pour rentrer chez lui. Il était légèrement nauséeux. Il avait pourtant été raisonnable dans sa consommation de chocolat, mais il semblait qu'un seul carré de chocolat noir à la tomate suffisait à rendre malade. Il attrapa le trophée et son sac de sucreries lorsqu'il entendit Ron l'appeler.

" Harry ! Où vas-tu ? Mais on allait partir pour Hog's Pig, il y a une soirée spécial pour Pâques, soirée Volka Chocolat." Comme le brun commença à secouer la tête. " Tu m'avais promis de rester pour toutes les réjouissances et là tu disparais discrètement ? T'avais promis, Harry !"

" Je suis resté Ron. C'est juste que étonnamment j'ai un peu mal au cœur" Il jeta un coup d'oeil méchant en direction des deux rouquins qui suivaient la conversation en riant. Ron se tût et le fixa un instant, cherchant peut-être à savoir si il disait vrai, puis haussa les épaules et fit demi-tour en marmonnant une phrase qui ressemblait curieusement à " Saleté de Malfoy! Si il faisait un petit effort, Harry pourrait…"

Harry ne prit pas la peine d'écouter les récriminations de Ron, et transplana. Il savait qu'une discussion avec Ron serait indispensable, et que le rouquin allait grogner plus que nécessaire avant de s'avouer vaincu et de confirmer qu'il n'avait pas brisé la promesse qu'il lui avait faite et surtout que Draco n'avait rien à voir avec tout ça. Harry savait bien qu'il lui fallait apaiser toutes les tensions qui pouvaient naître entre son amant et ses amis avant qu'ils ne se rencontrent : il ne souhaitait pas d'une rencontre explosive, du moins pas dans ce sens là.

Dès qu'il arriva, il partit en direction de la cuisine. Son mal de cœur empirait, il lui fallait vraiment une potion pour calmer tout ça. Il se promit que l'an prochain, il ne goûterait pas les étranges sucreries que ses amis pourraient apporter, car chaque année il finissait malade. En y réfléchissant, la seule pensée de manger ou voir ne serait-ce de voir la moindre miette de chocolat lui donnait la nausée.

A peine entra-t-il dans la cuisine, qu'il posa ses sacs sur le meuble et ouvrit en grand le placard sur sa droite. Une centaine de petites fioles multicolores y était entreposées. Il commença à farfouiller, à la recherche de la fiole mordorée qui ferait son bonheur. Comme par hasard, celle-ci était au fond du placard, et il lui fallut donc tout vider pour l'atteindre.

Il la déboucha, en prit deux grosses cuillères à soupe et retint à peine la grimace qui suivit.

Pourquoi les potions, quelles qu'elles soient, avaient-elles toujours aussi mauvais goût ?

Il se hâta de remettre les flacons à leur place et de mettre la cuillère au sale. Il fit une halte au frigidaire pour boire un petit verre qui lui ferait passer ce goût immonde. Et ce n'est que lorsqu'il se tourna pour partir à la recherche de Draco, qu'il aperçut le mot posé sur la table.

Il s'approcha et le saisit vivement.

Etait-il rentré tôt pour rien ? Draco était-il sorti prendre l'air en quête d'inspiration comme il le faisait souvent ?

Non.

Un sourire naquit sur ses lèvres en lisant les quatre mots qui y était inscris.

"Le lapin est passé".

Il reposa le mot.

Oublié la nausée d'un peu plus tôt.

Oublié le chocolat persillé, et autres horreurs du genre.

Oublié l'idée d'être dégoûtée par une miette de chocolat.

Une nouvelle chasse était ouverte et il avait le pressentiment que le résultat de celle-ci serait nettement plus intéressant que la précédente.

Il fit un tour sur lui-même, pour vérifier que rien ne lui avait échappé dans la cuisine, puis partit vers le salon.

Il fouilla chaque recoin de la pièce, ouvrit placards et tiroirs, puis passa au bureau qu'il détailla avec tout autant de soin sans pour autant débusquer quoique ce soit.

Il monta à l'étage, tout en se demandant si Draco n'avait pas essayé de le faire marcher.

Puis, alors qu'il était sur le point d'ouvrir la porte de la première chambre, il entendit un bruit qui lui fit changer de direction.

Une petite musique douce s'échappait de leur chambre.

Il se hâta de s'y rendre, et tourna la poignet tandis que la musique se faisait de plus en plus précise.

La chambre était plongée dans la pénombre, mais il sut instantanément qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait. Dans la pièce, résonnait une musique douce et sucrée. Il tendit la main et appuya sur l'interrupteur dévoilant un spectacle des plus appétissant.

Là, devant lui, se trouvait la sucrerie la plus alléchante au monde. (miammmmmmm)

Un Draco au chocolat.

SON Draco, nu, et en chocolat. (non, LE MIEN !)

Il s'immobilisa sur le pas de la porte.

Incapable de bouger.

Draco eut un petit sourire taquin, sensuel à souhait.

" Tu m'as trouvé.".

Harry ne se bougea pas. Son regard parcourrait le corps de son amant, corps enrobé de ce qui lui semblait être le plus délicieux des chocolats au lait.

Taille-moi les hanches à la hache
J'ai trop mangé de chocolat
Croque moi la peau, s'il-te-plaît
Croque moi les os, s'il le faut

" Tu ne veux pas goûter ?"

Harry frissonna, avança d'un pas avant de refermer doucement la porte derrière lui. Il continua de marcher, lentement, sans quitter Draco des yeux, passa la langue sur ses lèvres sèches et s'arrêta au bord du lit, indécis.

Par où commencer ?

Il tendit une main hésitante, caressant du bout des doigts la courbe de sa cuisse, remontant légèrement la ligne de ses abdos, avant d'atteindre les petits boutons de sa poitrine. Lentement, il retira sa main, et la porta à sa bouche. Les yeux fermés, perdu dans un monde de délice, il savoura la douceur du chocolat. Il entrouvrit les yeux, et resta là, comme figé…


Au bout de mes tout petits seins
S'insinuent, pointues et dodues
Deux noisettes, crac ! Tu les manges

Draco, regardait Harry le contempler. Sentir son regard fixé sur lui et sentir son désir pour lui était enivrant. Il suivit son exploration du regard, frissonnant, en attente. Sa gorge se serra lorsqu'il le vit sucer son doigt. Il vit aussi les grands yeux verts d'Harry s'assombrirent.

Le brun semblait être complètement perdu dans sa contemplation, incapable de prendre la moindre initiative, alors Draco un sourire dansant toujours sur ses lèvres lui dit pour le "réveiller".

" Jolies oreilles."

Il sourit en voyant une expression perplexe naître sur le visage de son amant, puis celle-ci fut remplacer par ce petit air penaud qu'il aimait tant, avant qu'Harry ne porte une main vers l'étrange serre-tête qu'il portait et ne l'ôte prestement.

" Tu ne viens pas me rejoindre ?"

Comme si il n'attendait que cette invitation pour se mettre en mouvement, Harry enleva un à un ses vêtements, ne gardant qu'un petit sourire gourmand et un regard affamé.

Au bout de mes lèvres entrouvertes
Pousse un framboisier rouge argenté
Pourrais-tu m'embrasser pour me le couper...

L'invitation de Draco sortit Harry de sa "transe". D'un geste délibérément lent, il avança vers le blond. Il ferma les yeux, se grisant du parfum de son amant mêlé au chocolat. Sa bouche n'était qu'à quelques millimètres de la peau du blond, il n'avait qu'à étirer sa langue pour qu'elle ne glisse sur sa peau chocolatée, mais il se retint. Son souffle parcourait le corps frissonnant de Draco, corps qui se tendait imperceptiblement vers lui. Il s'arrêta arrivé à hauteur de sa bouche dont le rouge flamboyant l'attirait inexorablement.

Il passa, toujours aussi lascivement, la langue sur ses lèvres puis, se pencha lentement pour que leurs bouches se frôlent.

Doucement d'abord.

Puis avec de plus en plus d'ardeur.

Pétris-moi les hanches de baisers
Je deviens la femme chocolat

La bouche d'Harry se déplaça insensiblement, embrassant, suçotant la ligne de la mâchoire, savourant avec plaisir ce chocolat saveur Draco.

Le meilleur mélange qu'il n'ait eu l'occasion de tester.

Sa langue, coquine, prenait plaisir à lécher chaque centimètre de peau, refusant de laisser le moindre millimètre de chocolat ignoré.

Il aspira le lobe de son oreille dévoilant peu à peu la peau pâle dissimulé, puis glissa le long de son cou, croqua les tétons tendus avant de l'embrasser à nouveau, lui faisant ainsi partager son festin.


Laisse fondre mes hanches Nutella
Le sang qui coule en moi c'est du chocolat chaud...


Harry poursuivit sa dégustation, arrachant ainsi au blond milles soupirs et gémissements, goûtant tout ce qui se trouvait sur son passage.

Tout sauf la sucette en chocolat qu'il gardait pour la fin.

Il s'approcha de l'aine provocant un sursaut chez Draco, qui ne cessait de se tendre, de gémir, d'appeler…

" Harry… oui…Har-ry…s'il te plait…

Ne résistant plus à ces suppliques, Harry s'abandonna et la lécha, la dépouillant peu à peu de toute sa couverture de chocolat, avant de la suçoter, de la happer à pleine bouche et de la sucer, de plus fort, de plus en plus profondément.

Il sentit les doigts de Draco se perdre dans ses cheveux, tandis que le blond l'enveloppait de ses jambes. D'un coup, Draco se libéra dans sa bouche, sans arrêter les mouvements de sa bouche, Harry leva les yeux vers lui, et la vue du visage de son amant, tendu par l'orgasme, le fit venir à son tour.


Taille-moi les hanches à la hache
J'ai trop mangé de chocolat...

Légèrement collants, tendrement entremêlés, le souffle court, les deux jeunes hommes étaient blottis l'un contre l'autre entre les draps.

Plusieurs minutes s'écoulèrent, sans que la moindre parole ne soit échangée.

Plus soudain, Draco se tourna vers Harry, et murmura.

" Joyeuses Pâques".

Harry leva sa tête, et répondit sur le même ton.

" Merci… pas que je m'en plaigne, mais qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis ?"

Ancrant son regard dans celui de son amant, Draco lui répondit avec un petit sourire coquin.

" Je n'ai pas changer d'avis. Disons juste que rien ne nous empêche d'avoir nos traditions à nous."

Harry sourit, et se leva.

" Une tradition ? Ma foi, c'est pas une mauvaise idée… on remet ça quand tu veux beau blond.

Il tendit la main vers ledit blond.

" Une douche, ça t'intéresse ?"

Draco le rejoignit, le couple ne sortit de la salle de bain qu'une bonne heure plus tard. Ils se séparèrent sur pas de la porte, Draco partit chercher un petit encas tandis qu'Harry s'occupait de changer les draps que leur petit jeu avait rendu poisseux.

Il posait le dernier oreiller lorsque Draco réapparut avec le plateau.

" Harry ?".

Le brun se laissa tomber sur le lit.

" Hum ?"

" C'est quoi l'horreur sur le buffet de la cuisine ?"

Deux grands yeux verts écarquillés se tournèrent vers le blond.

Puis il éclata de rire devant l'expression épouvantée de Draco.

" Disons juste que… j'ai gagné le concours du lancer d'œufs… "

FIN DU CHAPITRE

OoOoOoOoOoOoO

Merci à tous d'avoir lu jusqu'ici, je passe le main à Yami Aku, bonne chance miss !

Bisous à tous

Crazysnape