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Chapitre n°1 :

Une princesse


« De princesse en princesse, la malédiction s'accomplit. »


Vaheín, princesse d'Asgard, fille unique de Loki et Sigyn, menait une existence confortable et heureuse. Jamais dans sa vie la jeune femme n'avait manqué de quelque chose, et certainement pas d'amour de la part de ses deux parents. Frigga et Ërinn avaient elles aussi été très présentes, de même que Thor, qui prenait très à cœur son rôle d'oncle – si différent du père et de l'homme qu'était Loki. Odin s'était montré davantage distant, mais comme Vaheín avait été amenée à se rendre compte, le Roi avait une préférence entre ses deux fils et celle-ci n'allait pas vraiment en faveur du Dieu de la Malice. Pour autant, aucun mal ne lui avait jamais été fait, délibérément ou non.

Elle avait passé ses premiers siècles d'existence au Royaume Éternel. Après une croissance très rapide selon les standards Asgardiens – une croissance qui s'était plutôt alignée sur celle des humains –, elle avait appris à jongler entre ses obligations officielles et sa passion plus secrète pour la sorcellerie.

Et elle n'aurait pu se trouver à meilleure école.

Elle prit d'ailleurs la suite de sa mère en ce qui concernait leurs recherches quelque peu clandestines sur la magie asgardienne, la sorcellerie Vane et les pouvoirs sorciers du Côté Obscur de la Force. Cependant, contrairement à Sigyn, Vaheín était née avec la capacité de contrôler tous ces aspects. Elle pouvait donc se permettre de dépasser le cadre théorique auquel avait dû se limiter la fille de Darth Zannah, même si elle ne démontrait jamais rien de ces avancées à Frigga – bien que la sorcière de Vanaheim sut tout ce qu'il se tramait au sein de cette petite famille de mages peu conventionnels.

Vaheín ajoutait donc régulièrement ses propres notes à la suite de celles déjà écrites par Sigyn dans son journal. Celui-ci était d'ailleurs devenu sa propriété, lui ayant été transmis quelques décennies plus tôt. De par les caractéristiques de la sorcellerie Sith, qui consistait à attaquer l'esprit même d'un ennemi, les conclusions les plus couramment tirées de ce travail conjoint indiquaient jusqu'ici de nouvelles façons potentielles de s'en prendre à la conscience, et même, hypothétiquement, à l'âme.

Mais ces considérations étaient purement académiques, et peu simples à reproduire par un autre individu, compte tenu de l'hybridation unique qui avait donné naissance à Vaheín. Ces découvertes terrifiantes ne pourraient donc pas être utilisées à de mauvais escients par une personne mal intentionnée – n'est-ce pas ?