Lucy Ashley
Ils étaient décidément foutrement bizarres, les habitants d'Earthland, songeait Lucy. Un monde avec une magie infinie ? Un monde où les gens pouvaient stocker de la magie à l'intérieur de leur corps ? Ouais, c'était trop bizarre.
Mais quand même, ce qui devait remporter le gros lot, c'était toute cette histoire d'âmes animales ou de démons, comme ils disaient. C'était pas supposé être maléfique, un démon ?
En attendant, c'était elle qu'ils regardaient comme un démon, l'autre Natsu et la mini Wendy. Comme si elle était un monstre sorti de leur pire cauchemar, ou bien un garde du Royaume sur le point de leur passer une épée au travers du corps.
Sur l'épaule de l'autre Natsu, l'espèce de lézard noir à taches jaunes lui adressait des sifflements menaçants dès qu'elle faisait mine de s'approcher, et le bestiau de la gamine – un moineau, si elle avait bien vu – s'était changé en écureuil – c'est quoi ce bordel ? – pour s'agripper au cou de sa propriétaire.
Devant les yeux ronds de Lucy, mini Wendy avait eu un rire nerveux et déclaré qu'elle n'avait pas encore atteint le moment où son démon arrêterait de changer de forme. Parce qu'apparemment, ceux des mioches pouvaient se transformer. Trop bizarre.
Histoire de prouver que tout ce bazar ne la faisait pas flipper – absolument pas – elle avait voulu caresser l'écureuil. Mauvaise idée.
Mini Wendy avait fait un bond en arrière et l'autre Natsu l'avait saisie à la gorge. Carrément.
« Tu ne le touches pas » avait-il craché. « Tu ne touches jamais le daemon de quelqu'un d'autre. Tu m'entends ? »
Elle avait fait signe qu'elle avait pigé et il l'avait lâchée. Mais il avait gardé son regard mauvais.
Lorsqu'ils avaient retrouvé son alter ego – une espèce de pure gourde élevée dans du coton, flanquée d'un genre de rat tout blanc – et l'avaient mis au courant, celle-ci l'avait regardée avec l'air le plus choqué qu'elle avait jamais vu.
Elle ne comprenait pas pourquoi. Franchement, si les habitants d'Earthland faisaient autant de foin au sujet de leurs démons, ça valait probablement mieux qu'il n'y en ait pas à Edolas.
Malgré tout, Lucy ne pouvait pas s'empêcher de ressentir un vague pincement au cœur en voyant les démons réconforter leurs humains.
