Roméo
Comme tous les gamins, Roméo s'était demandé quelle forme finirait par prendre sa Juliette. Si elle ressemblerait davantage à l'Aomén de papa, un pivert espiègle, ou au choucas de maman.
Personnellement, Roméo n'était pas trop sûr d'aimer les oiseaux. D'accord, la perspective de voler s'avérait des plus alléchantes, mais peu d'oiseaux étaient vraiment cools – la Cullona de Laxus était plus intimidante qu'autre chose, le Cohen de Lévi trop mignon pour constituer une option valable, et la Yelena du maître trop embarrassante quand elle s'y mettait.
Pas d'oiseaux, donc. Ce qui lui laissait ouvertes un bon million de possibilités, et comment voulez-vous faire le tri quand vous avez quatre ans ?
Juliette avait ri de ses tracas et lui avait dit que ça viendrait tout seul. Qu'un jour, elle s'arrêterait de changer et voilà.
Quand Natsu et les autres avaient disparu, Juliette avait cessé de changer tous les jours. Elle arrivait encore à le faire, mais elle ne le faisait pas souvent, et c'était des petites formes – une souris, un grillon tout gris, un poussin brun. Quelque chose de petit et de terne, toujours.
Pas besoin d'être grand penseur pour voir que son humain était déprimé. Une longue, longue déprime qui avait duré sept ans. Jusqu'au retour des disparus.
Quand Roméo était allé se coucher ce soir-là, ce fut avec un grand sourire aux lèvres et un husky au poil crème et abricot dans les bras.
Quand il s'était réveillé, Juliette avait toujours sa forme de husky, mais celle-ci dégageait une sensation différente de toutes ses formes précédentes. Une sensation… définitive.
Quand il avait présenté Juliette à la guilde recomposée, Natsu avait éclaté de rire.
« Je le savais que tu serais pas un oiseau ! »
Roméo avait ri à son tour tandis que Tsurara et Eisen venaient faire la fête à Juliette.
Roméo et Juliette, comment je pouvais laisser passer ça ? *non, pas les tomates !*
Aomén, c'est le nom pinyin de la ville de Macao, pour ceux que ça intéresse.
