Meldy

Lorsque Lied avait pris sa forme définitive de merlebleu, Meldy se rappelait avoir pleuré jusqu'à s'en rendre malade.

Quand un daemon prenait son apparence définitive, c'était sensé donner à une célébration en famille. On sortait le champagne, on écrasait une larme ou deux pour le temps qui passe, et surtout, on félicitait l'enfant devenu grand.

Sauf que Meldy n'avait pas – n'avait plus – de famille. Oh, Grimoire Heart avait beau jeu de prétendre remplacer ses parents, ça ne collait pas tout à fait, c'était juste un peu trop… artificiel, comme un parfum bon marché au relent tenace de produit chimique sous les arômes.

Elle était donc toute seule, sans famille qui la verrait quitter l'enfance, et cette perspective l'avait transformée en boule de malheur recroquevillée sur son lit, versant toutes les larmes de son corps.

Et puis Ultia était entrée voir ce qui lui arrivait.

« Oh, Meldy. »

Rien que dans ces deux mots, il y avait un poids tel que la jeune fille en avait brièvement retenu sa respiration. Et puis Aeon était venu renifler Lied, le pousser du bout du museau et l'embêter en général, tandis qu'Ultia venait s'asseoir sur le lit, caressant les cheveux roses de Meldy et lui souriant.

Et dans tout ça, rien d'artificiel, rien de forcé, rien d'exagéré. Juste la sincérité, la fierté, la joie. Des émotions qui n'auraient pas été déplacées chez la mère de Meldy.

Des émotions qui n'étaient pas déplacées chez Ultia.

C'était ce jour-là que Meldy s'était rendu compte qu'en dépit de la perte de sa famille, elle avait toujours une maman.

Lied est une forme de poème allemand, parce que « Meldy » me rappelle mélodie.