22| Jouer avec la boîte de Pandore.
Ils étaient dans le salon quand leurs hôtes arrivèrent. Un des jeunes elfes envoyés par Barbara conduisit les Malefoy jusqu'à eux avec discrétion et efficacité.
«Sirius ! », s'exclama Narcissa ne marquant qu'un infime temps d'arrêt en le voyant. Elle n'alla cependant pas jusqu'à oser le serrer dans ses bras. « Je ne t'espérais pas en si bonne forme !»
« Narcissa », l'accueillit beaucoup plus sobrement Sirius ravalant profondément toute nervosité. Il pouvait lui tenir tête. Il avait été élevé pour le faire – et si jamais son éducation pouvait lui servir à quelque chose, c'était sans doute maintenant. « Je te présente ma femme, Aesthélia… »
« Enchantée », énonça sa cousine en détaillant sa femme sans beaucoup de vergogne mais avec ce masque poli et détaché qui pouvait cacher n'importe quel sentiment. Sirius la sentit néanmoins sur ses gardes. Tant mieux.
« Moi de même », répondit Aesthélia avec calme.
Elle pouvait arpenter seule la forêt amazonienne, participer à des cérémonies d'initiation traditionnelle ; elle pouvait traverser la terre parce que leur fille avait reçu un appel au secours mental, lui tenir la main pendant deux jours alors qu'il se soumettait aux effets étonnants d'une potion de croissance… elle tiendrait bon, se répéta Sirius.
« Lady Black », déclara ensuite Lucius en lui prenant la main pour un baise-main empoulé. Le geste fit réaliser à Sirius d'où venait une partie de la retenue de sa cousine : elle devrait maintenant céder le pas devant Aesthélia dans toutes ces situations sociales qu'elle valorisait tant. « Sirius », continuait Lucius en lui tendant la main, « je ne peux que te féliciter, de ta liberté, de tes choix… »
La formulation était aussi ambiguë que l'homme. Il pouvait parler d'Aesthélia, comme du serment accepté ou de son avocate. Sirius n'aurait pas pris de pari.
« Installons-nous, nous parlerons à table », proposa Sirius, maintenant une distance polie et prudente. A la main droite qu'il tendit, brillait l'anneau doré des Black. Nul dans la pièce ne le rata.
«La maison est magnifique… votre œuvre sans doute, Aesthélia », essaya Narcissa alors qu'ils se rapprochaient tous de la table dressée volontairement devant la tapisserie. Sirius doutait que les Malefoy manquent les réparations ou les ajouts qui y avaient été apportés.
« Sirius a pris un décorateur », indiqua Aesthélia en s'asseyant. « La préparation du procès prend tout notre temps… »
« Merci d'ailleurs d'avoir accepté ce rendez-vous si matinal », ajouta poliment Sirius. L'idée, une fois de plus était de Barbara : « Vous leur proposez un petit déjeuner : un homme occupé, actif et dynamique… le message est clair ».
« Nous comprenons que tu sois très occupé », lui assura Lucius avec un sourire carnassier. «Ce n'est pas un petit procès… Je vais le suivre avec intérêt… Straightford est une gagneuse…»
« C'est ce qu'on m'a assuré », confirma Sirius en s'asseyant le dernier comme il convenait à un hôte.
Des salades d'agrumes parfumées à la menthe apparurent alors devant chacun d'entre eux et deux elfes entrèrent pour proposer et servir du café ou du thé.
« Tu as renouvelé ton personnel », commenta Narcissa en entament avec délicatesse sa salade d'agrumes. « Ce vieux Kreattur était insupportable déjà quand nous étions enfants ! Sais-tu qu'il m'a refusé l'entrée ! »
« Kreattur est trop âgé pour le service », convint lentement Sirius. Défendre le vieil elfe du mépris de Narcissa était un pas qu'il n'était toujours pas prêt à franchir ; le laisser mourir Place Grimmaurt était un peu près le maximum de mansuétude qu'il pouvait réunir. « Ceux-ci me sont prêtés… en attendant de réfléchir plus calmement aux besoins de cette maison… »
« Prêtés par Poudlard ? », supposa sa cousine.
«Tu t'intéresses décidément plus que je ne l'aurais jamais imaginé à Remus », indiqua Sirius. « Mais je n'ai pas qu'un seul ami, Narcissa, même si Remus tient, de fait, une place particulière…»
«Tu vas lui laisser Harry ? », rebondit sa cousine, arrêtant net Aesthélia dans sa dégustation de la salade d'agrumes.
«Enlever à un enfant celui qui lui a donné une famille depuis près de cinq ans me paraît une torture inutile. Je suis et je reste son parrain », formula posément Sirius.
« Sirius, tu n'es pas sérieux ! »
« Attention, Narcissa : je peux te virer d'ici avant les œufs bénédicte si tu prononces, même une seule fois, le mot 'créature' ou si tu me parles de la pureté du sang », énonça Sirius s'échauffant pour la première fois.
« Tu penses que ses parents auraient voulu… qu'ils soient élevé par un… professeur – sans notion de savoir-vivre, sans… », essaya de se continuer sa cousine, les joues un peu pâles. Elle ne prenait visiblement pas ses menaces à la légère.
« Narcissa, ma chère, tu ne parles pas seulement de l'ami de Sirius mais aussi du directeur de Poudlard », s'immisça Lucius tout en tapotant ses lèvres avec sa serviette. « Je sais que tu n'arrives pas totalement à le concevoir, mais Lupin a des amis et un réseau. Il nous l'a déjà prouvé. Et maintenant, Sirius est de retour pour… élargir l'horizon du petit Harry… sans évidemment nuire aux intérêts de sa propre famille… »
Dit comme cela, j'abandonne Harry, songea Sirius. Il devait faire attention ; cette conversation aurait des suites, une vie propre, des extraits seraient peut-être dans la presse, si les Malefoy le jugeaient utile.
« Ce procès n'est pas seulement pour moi – peut-être même aurais-je agi différemment si… s'il ne s'agissait pas de rendre également justice à la mémoire des parents de Harry », affirma-t-il donc. C'étaient les arguments qu'il défendrait devant les juges, autant les répéter. « Ce procès, je le mène aussi au nom d'Harry… »
Non, sans Harry, sans Remus, sans Cruz ou Aesthélia, il se serait contenté de traquer Peter et de le tuer. S'il avait été repris et jeté de nouveau à Azkaban, il aurait au moins été emprisonné cette fois pour un crime qu'il avait commis.
Les Malefoy prirent le temps de finir leur salade de fruits et de trouver le thé excellent avant de repartir à la charge.
« Et donc, tu accuses Pettigrow », demanda Narcissa avec l'ébauche d'une mine gourmande.
Sirius inspira lentement.
« Il a vendu James et Lily à Voldemort », répondit-il crûment – pas de « parents de Harry », pas de « Lord », de 'Tu-sais-qui' ou de « Seigneur des ténèbres ». Les faits bruts.
« Contre quoi ? », s'enquit Malefoy sur le ton de la conversation.
Etait-ce un piège ? Lucius savait-il ? - s'interrogea rapidement Sirius sans voir comment s'en assurer.
« Le procès l'établira peut-être… Peter peut avoir envie de dire pourquoi comme il peut se terre… Reste qu'il n'est nul besoin d'être voyant pour imaginer un mélange de peur pour sa propre vie, d'envie – envers James, de connerie… Je ne pense pas vous choquer en vous disant que j'ai toujours pris l'engagement derrière Voldemort pour un signe de petite intelligence », ne résista-t-il pas à les provoquer. « Narcissa, au moins, doit s'en souvenir… »
« Il est clair que... Voldemort... n'a pas apporté l'élévation et l'inspiration que…. que l'on pouvait espérer », finit par commenter Lucius avec une certaine simplicité affichée. « Il a été assez décevant, finalement… Des gens comme Greengrass avaient raison sur ce point. Reste… Reste l'état aujourd'hui de notre communauté, comme ce stupide Fudge ne cesse de répéter. La Lumière a gagné et qui a-t-elle désigné comme son champion ? Un gagne-petit, un arriviste, un homme qui a peur de la magie et sans doute de son ombre… pas tellement éloigné de ton ex-ami, Pettigrow. Si encore elle avait choisi un Dumbledore, un sorcier puissant et inspiré… je crois que je pourrais m'y faire. Mais sa recherche frénétique du plus petit dénominateur commun l'a amené à choisir un chef sans saveur, sans envergure, sans vision et sans audace…. Ne peut-on le regretter, Sirius ? »
« Ne peut-on avoir envie de changer cela ? », souffla Narcissa en soutien à son époux.
« Je ne me présenterais pas au Ministère », lâcha Sirius espérant vaguement s'en sortir par une fausse plaisanterie. Il crut juste après avoir cerné le véritable fond de leur propos et ajouta : «N'y même au Magenmagot ou au Conseil d'administration de Poudlard… J'ai peut-être revendiqué mon héritage mais…. »
«… mais pas ses responsabilités », pointa Narcissa avec un sourire mauvais.
« Et tu as raison, Sirius », s'interposa une fois de plus Lucius. « Je siège en vertu des pouvoirs reconnus à ma propre famille dans ces deux institutions et je peux longuement témoigner de leur peu de portée à induire un quelconque changement. Je pense que ton ami Lupin l'a mieux compris que moi : si tu veux peser sur les imaginations aujourd'hui, il vaut mieux diriger une école que de siéger au Magenmagot… »
« J'avoue que je n'ai aucune idée d'où vous voulez en venir », finit par décider de leur livrer Sirius. La joute verbale était épuisante et sans fin.
« Nous pensons, Narcissa et moi, que les vieilles familles doivent résister à la médiocrité des temps, qu'elles doivent rappeler l'ambition de nos ancêtres – et il s'agit moins de donner ou enlever des droits aux nés-moldus que d'assumer pleinement notre statut de sorcier…. Nous avons besoin d'autre chose que d'administration et de règlements…. Notre magie a besoin d'autre chose…. Lady Black, qui connaît bien les magies primitives me comprendra sûrement…», développa Lucius.
« Un combat à mener est pourtant d'amener les règles modernes à les prendre en compte », s'essaya maladroitement Aesthélia sidérée de se retrouver invoquer en arbitre à ce stade de la conversation.
« Qu'est-ce que je viens faire là, Lucius ? », s'enquit Sirius.
« Pour… comment dire… mener ce projet… pour convaincre d'autres de se rallier à nous, il nous faut… il ne nous faut pas que des soutiens politiques », formula lentement Lucius. « Il nous faut également des soutiens… symboliques… Orion, ton père… ton père était connu pour ses collections d'objets… Tu ne sembles pas … comment dire… entretenir une nostalgie particulière pour l'intégralité de ton héritage, Sirius, et les raisons t'appartiennent. Nous ne pensions pas que tu aurais déjà… re-décoré ces lieux… J'espère juste que… ton décorateur n'a pas détruit de son propre chef des objets, des livres, des reliques qui n'ont de sens ni pour lui, ni pour toi… »
« Tu veux que je te donne ce que nous avons empilé au grenier pour que tu rallies à toi les vieilles familles ? », reformula Sirius les sourcils froncés. Soit il passait à côté de quelque chose, soit Lucius et Narcissa étaient devenus aussi fous que sa pauvre mère.
« Laisse-nous faire le tri », plaida Lucius.
« Les bijoux de ta mère, la baguette de ton frère… », commença à énumérer Narcissa en ayant du mal à cacher son excitation.
« Harry l'a », lâcha Sirius. Juste après il se souvint que certains des Horcruxes avaient été trouvés dans cette maison - Androméda les avait soutirés à Kreattur. Est-ce que c'étaient ce que cherchaient les Malefoy ? Voulaient-ils vérifier qu'il ne restait aucune possibilité de retour à leur Lord ?
« Quoi ? », lâcha Narcissa les yeux écarquillés.
« La baguette de Reg – Harry l'a… Il lui fallait une baguette, et il en a essayé diverses dont trois trouvées ici… Étonnamment, celle de Reg lui est allée », expliqua Sirius presque à son corps défendant. Le fait lui-même l'étonnait encore. Et la curiosité des Malefoy sur ce point état totalement inattendue.
« C'est avec la baguette de Regulus que Harry a…. comment dire… achevé le Seigneur des Ténèbres ? », vérifia Lucius sans plus se forcer à l'appeler Voldemort pour complaire à Sirius. Il y avait une drôle de lueur dans ses yeux. Pas de la folie, pas du calcul, de la fascination, décida Sirius sans totalement savoir comment se le justifier pour lui-même.
« Je vois que vous ne cédiez pas à l'angélisme général et que vous saviez que l'abattre une fois ne suffirait pas », remarqua-t-il lentement.
« C'était une possibilité », admit tranquillement Lucius.
« Dumbledore aussi savait », souligna Narcissa. « Il s'est arrangé pour nous soustraire certaines choses… »
« Des choses du même type que celles que vous voudrez que je vous laisse aujourd'hui ? », s'enquit suavement Sirius.
« Il n'y a aucun Horcruxe dans notre liste », formula Lucius en le regardant avec une curiosité franche que Sirius ne se rappelait plus avoir affichée.
« Me voilà réconforté», lâcha-t-il se réfugiant derrière le cynisme agressif - le sujet des Horcruxes, quelque part, lui rappelait trop la fascination d'Orion pour les magies les plus interdites.
« Sirius, ton frère… Regulus savait énormément de choses sur le Sei… sur Voldemort. C'est pour cela qu'il est mort », reprit Lucius d'une voix posée et constante. « Il a été trop impatient sans doute… Il a laissé trop de traces, mais il avait fait des découvertes colossales… Je n'aimerais pas que tout son travail, tous ses efforts soient perdus… »
Où est le mensonge, se demanda Sirius. Qu'est-ce que Reg aurait pu avoir découvert ? Harry avait bien raconté que son frère l'avait guidé lors de leur affrontement avec Voldemort, mais Sirius n'avait pas eu le temps de se pencher sur les implications de cette affirmation. Quel pouvait être l'intérêt des Malefoy dans tout cela ?
« Trier tout ce fatras… j'avoue avoir renoncé », formula-t-il cherchant comment gagner du temps. « Disons que j'ai repoussé ça à après le procès…. Je ne suis toujours pas sûr de comprendre ce que vous cherchez mais… pouvons-nous envisager de reprendre cette conversation après le verdict ? »
« A ta victoire, Sirius », proposa Lucius le premier.
Oo
Remus, les enfants et Ollivander arrivèrent peu de temps après le départ des Malefoy. Cruz portait toujours les anciens vêtements de Cyrus mais elle avait ceint son front d'un ruban rouge à la manière guarani. Aesthélia annonça à Cruz et Harry qu'ils leur avaient réservé des chambres et qu'elle allait leur faire visiter la maison maintenant nettoyée de la plupart de ses dangers.
« Une chacun , pourquoi ? », avait demandé Cruz. « J'aurais pu dormir dans ta chambre », avait soufflé Harry à Cruz quand Aesthélia avait confirmé avant de les entraîner hors du salon.
« Ces deux-là semblent devenus relativement inséparables », commenta Sirius avec une certaine satisfaction.
« Deux enfants solitaires qui découvrent ce que les autres ont à apporter » , commenta Remus qui avait suivi le regard de Sirius. « Deux beaux numéros aussi ! »
« Le beau est important », répondit Sirius avec sincérité. Qu'ils fassent courir Remus ne lui paraissait pas un vrai problème. Mais Ollivander attendait et il se tourna vers lui.
« J'avais vos mesures, Monsieur Black, et j'ai donc pris la liberté de préparer un assortiment… Votre ancienne baguette était en ébène avec un nerf de cœur de dragon – une baguette puissante pour un jeune garçon aventureux », rappela l'artisan. « Une baguette qui en disait long sur vous - comme votre père l'avait alors remarqué. »
Sirius eut un sourire automatique. Ses premières courses sur le chemin de Traverse, la fierté alors que son père professait envers lui… Ce n'était pas de mauvais souvenirs, mais ce n'étaient pas non plus les plus faciles à affronter.
« Le professeur Lupin m'a confié que vous aviez utilisé récemment une autre baguette – celle de sa mère, si je ne m'abuse. Elle venait de France m'a-t-il précisé…»
« Tout à fait », confirma Lunard.
« Puis-je l'examiner, Monsieur Black ? »
« Bien sûr »
«Cèdre et crin de licorne», détermina Ollivander. Une baguette sérieuse et polyvalente… Elle vous convient bien ?»
« Étonnamment… mais comme le dit le professeur Lupin, sa maman m'aimait bien de son vivant », commenta Sirius, heureux que Ollivander n'ait pas repris à son compte les explications de sa cousine sur la fidélité, l'abnégation et la pureté des intentions. Sérieux et polyvalent lui allaient mieux.
« Il est évident que… les épreuves que vous avez récemment traversées peuvent avoir affecté votre magie, Monsieur Black ; l'avoir rendue sensible à de nouvelles choses… des choses qu'un gamin insouciant de onze ans n'envisage pas… »
Ai-je été un gamin insouciant ? Insouciant comme Cyrus savait l'être ? se questionna Sirius sans savoir s'il pouvait y apporter une réponse sincère.
« Pouvons-nous commencer ? », interrogea l'artisan sans doute surpris de sa réaction.
« Bien sûr », répéta Sirius, et Ollivander lui tendit une première boite en carton d'un geste grave et presque intimidant.
« Ébène et cœur de dragon – nous devons commencer par le commencement. »
Avec un bref hochement de tête, Sirius prit la baguette dans sa main – la forme, le poids, tout évoquait en effet son ancienne baguette. Pourtant, le contact ne fut pas aussi réconfortant que la ressemblance aurait pu l'annoncer. Sirius sentit bien la connexion entre sa magie et la baguette, mais il avait l'impression étrange que le flux magique qui en résultait était tumultueux et erratique plutôt que discipliné et focalisé par la baguette. Il se força néanmoins à tenter une métamorphose sur un des objets disposés avec soin par le décorateur. L'objet parut d'abord résister puis se transforma d'un coup, et un écureuil traversa la seconde d'après le salon jusqu'à ce que Remus l'attrape.
« Un peu difficile », jugea Ollivander.
« Peut-être ai-je perdu l'habitude… »
« Je ne crois pas, Monsieur Black. Je ressens plutôt le résultat comme d'une mauvaise adéquation… Continuons », commenta Ollivander un lui tendant un deuxième carton. «Cèdre et cœur de dragon. »
Sirius prit la baguette avec un peu de curiosité et sentit de nouveau un flux tumultueux un peu mieux canalisé cette fois mais quand même difficile à tenir. Un peu comme si Cyrus s'était tenu à côté de lui trépignant et impatient. Il inspira avant de pointer la baguette vers l'écureuil. De nouveau il y eut un temps anormalement long avant qu'une statuette de jaguar prenne la place de l'écureuil dans les bras de Remus.
« Toujours peu confortable ? », s'enquit Ollivander. « J'ai l'impression que votre cœur magique s'est pas mal transformé… Je dirais que le dragon lui convient moins qu'auparavant… Changeons de ligne de recherche… Ebène et poil de licorne, une combinaison peu orthodoxe, mais intéressante et…. Mais essayez donc.»
Quand la baguette fut dans sa main, Sirius sentit cette fois une impression sourde d'oppression. Presque comme un début de migraine. Il pointa malgré tout la baguette vers la statuette de jaguar tenue à bout de bras par Lunard. Il sentit alors comme une brûlure dans l'anneau qui ornait maintenant son annulaire.
« Votre père en avait une similaire », indiqua Ollivander qui visiblement s'était attendu à quelque chose du même ordre quand Remus se retrouva de nouveau avec un écureuil qui se débattait entre ses bras. « Je ne vous sens pas totalement à l'aise avec elle pourtant… »
« Pas totalement », admit Sirius en reposant la baguette dans son écrin de carton avec un peu de découragement.
« Continuons », proposa Ollivander et, cette fois, Sirius remarqua immédiatement que le bois était différent. « Nous parlerons des spécificités de cette baguette après que vous l'ayez essayée… », ajouta l'artisan quand leurs yeux se rencontrèrent. « Allez ! »
Sirius se saisit avec circonspection de la baguette effilée et longue. Elle était plus longue qu'aucune baguette qu'il ait jamais tenue entre ses mains. La chevalière des Black ne réagit pas. Aucune migraine, aucune oppression ne se firent sentir, mais une sensation, curieuse, nouvelle et intéressante. Une sensation de puissance, décida-t-il. Lentement, il leva la baguette vers Remus qui fit semblant d'utiliser l'écureuil comme un bouclier et se retrouva l'instant d'après à brandir la statuette.
« If et plume de phœnix », indiqua l'artisan avec une satisfaction évidente. « Une combinaison rare, elle aussi, correspondant à peu de personnes – je dirais à quelqu'un qui n'a pas peur des obstacles et qui est capable de s'adapter au changement… quelqu'un qui est tombé et qui s'est relevé plus fort encore peut-être… si j'osais, à quelqu'un qui serait mort et qui renaîtrait.»
Le tableau fit presque rougir Sirius tant il lui parlait.
« Ça me parait bien », sourit Remus comme une confirmation.
Un peu intimidant quand même, songea Sirius en regardant la baguette qui semblait maintenant si naturellement prolongé son bras et sa main.
« Vous voulez en essayer d'autres, Monsieur Black ? »
« Non, Monsieur Ollivander, non. Je crois en effet qu'elle va me convenir quand je m'y serai habitué. Je vais vous payer », ajouta-t-il en sortant une bourse d'or de sa poche. Pendant qu'il comptait les pièces, il sentit le regard un peu pressant de Remus et se demanda s'il avait le courage d'ouvrir une autre boite de Pandore dans la même journée. Mais Remus serait déçu, se força-t-il à se rappeler. Et tu ne peux pas passer une nuit de plus à te demander si tu dois traverser ton pallier et fouiller dans les affaires de Regulus ou les abandonner à Kreattur. « Avant que vous partiez, nous aurions aimé, le professeur Lupin et moi, vous poser des questions sur une autre baguette... solliciter votre expertise en quelque sorte… »
« Je vous écoute »
« J'ai – non, quelqu'un a retrouvé la baguette de mon frère, Regulus », commença Sirius, prudemment.
« Aubépine et cœur d'écaille de serpent – encore une baguette hors du commun » commenta Ollivander. « Ne me regardez pas comme cela, j'ai préparé ma visite ici et donc consulté le dossier de votre famille… ça a considérablement rafraichi ma mémoire ! »
« Évidemment », accepta Sirius avec un regard pour Remus – comment continuer ? Mais son ami avait sorti la baguette d'un étui et la tendait à Ollivander qui l'observa longuement au travers de ses petites lunettes.
« Elle a l'air en parfait état ! Je croyais que nul n'avait retrouvé le corps de votre frère – j'espère ne pas vous choquer avec ma remarque mais… »
« C'est exact », admit Sirius. « Honnêtement, je ne sais pas comment ma mère a pu la récupérer mais la vérité est qu'elle a été trouvée, ici même. »
« Quelle est votre question, Monsieur Black ? »
« C'est un peu compliqué, pour vous la poser réellement, il faudrait que vous… acceptiez de prêter le serment sorcier de ne jamais répéter ce que nous allons vous dire… Je comprendrais que vous refusiez. »
« Loin de moi une telle idée, Monsieur Black. Je ne suis pas homme à laisser passer des secrets devant sa porte et à détourner les yeux ! Je préfère me taire à tout jamais plutôt que de ne pas apprendre quelque chose… surtout sur une baguette que j'ai fabriquée et que je croyais détruite ! »
Siirus inspira hésitant encore, et Ollivander sortit sa propre baguette et prêta serment devant eux sans même un frémissement.
« Monsieur Ollivander, le jeune Harry, mon filleul et le fils adoptif du professeur Lupin, s'est servie de cette baguette… elle lui a étonnamment convenu », développa-t-il. Ollvander eut un air intéressé. « Il nous a confié... comment dire, qu'elle lui avait parlé… que l'esprit de mon frère lui avait parlé par son entremise… »
«Harry ne sait pas que ce n'est pas… possible… ou, du moins, peu courant », ajouta Remus. «Il nous a raconté ça en toute innocence… »
« Puis-je l'examiner ? », demanda Ollivander. « Prior incantem », souffla-t-il ensuite et une lumière verte pointa brièvement au bout de la baguette d'aubépine. « . Un…. Un impardonnable ? Le dernier sortilège jeté…. Est un impardonnable !? »
« Un sortilège de mort », reconnut froidement Remus.
« Dois-je comprendre…. On m'a dit, mais oui… c'est avec cette baguette que le jeune Harry a… défait une nouvelle fois Celui-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom ? », comprit Ollivander avec excitation. Les deux Maraudeurs opinèrent en silence. « Voilà un secret merveilleux, je suis honoré que vous le partagiez avec moi !»
« Harry a lancé le sortilège sur les conseils de Regulus – enfin, c'est comme cela que lui le raconte… », insista Sirius.
« Passionnant ! »
« Il dit que la baguette savait quoi faire », renchérit Lunard.
L'artisan comprit alors la nature de leur question et prit le temps de réfléchir avant de s'éclaircir la voix et de commencer, d'une voix notoirement plus calme :
« Je vais me risquer à une hypothèse relativement peu orthodoxe mais je pense que vous êtes prêts à entendre des choses inhabituelles… Ce que raconte le jeune Harry m'évoque deux choses… une certaine préparation de votre frère, monsieur Black, pour qu'un jour sa baguette puisse aider une personne qui présenterait certaine caractéristique…. Déjà, elle a convenu au jeune Harry… »
« Je dirais même qu'elle lui est sautée dans les mains », se souvint Remus.
« Par ailleurs… pour que la baguette garde ses facultés après le décès de votre frère, il faut qu'il ait prévu des choses… des choses dont on évite généralement de parler dans notre communauté… mais je suis chez les Black et, malgré la nouvelle peinture, j'imagine que je peux évoquer certaines choses… Il me semble relativement probable que votre frère ait laissé derrière lui de quoi entretenir la préparation de la baguette… »
« Un horcruxe », comprit Remus avant Sirius.
« Voilà un mot que je ne pensais pas entendre prononcer un jour », admit Ollivander.
Ooo
« Un Horcruxe », répéta Sirius pour Remus quand Ollivander fut parti.
« Après tout son … maître lui a montré l'exemple », suggéra Remus.
« Reg… laissé un horcruxe et une baguette qui contenait des informations sur comment détruire Voldemort ? »
« A l'intention de quelqu'un qui porterait la possibilité de le détruire, une marque qui en fait son égal, donc un Horcuxe… », compléta sombrement Remus.
« C'est juste complètement dingue », estima crûment Sirius.
Remus haussa les épaules comme s'il avait réellement épuisé toute sa capacité à être surpris – en bien ou en mal.
« Il faut en parler avec Albus… Susan répète que nous devons l'épargner, qu'il est épuisé mais je suis sûr que son fantôme nous hantera pour l'éternité si nous omettons de le faire… »
« Elle pense… elle pense toujours qu'il va… », s'inquiéta Sirius.
« Elle dit que… Albus a des ressources incroyables mais qu'il souffre énormément et que quand il cessera de lutter, il… Ça peut aller très vite », souffla Remus avec une répugnance marquée pour l'évocation du possible décès de leur mentor.
Sirius opina stupidement dans le vide plusieurs fois avant de proposer :
« On peut donc lui en parler après le procès, je veux dire… »
« En tout cas, on peut attendre l'ouverture et voir sur quel rythme ça se passe… que dit ton avocate ? »
« Pas grand-chose – de me tenir prêt…. Tu sais, Narcissa et Lucius sont venus ce matin, ils voulaient les affaires de Regulus… Tu penses que ça a un lien ?»
« Je ne crois pas aux coïncidences. »
« Moi non plus », admit gravement Sirius. Devait-il maintenant aller se battre avec Krettur pour récupérer les affaires de son frère et essayer de comprendre ce que ce dernier avait bien pu fabriquer ?
« Papa !? », hurlèrent deux voix jeunes venant de la cage d'escalier. Il sursautèrent en même temps, se regardèrent et se sourirent.
« Je pense que ça peut attendre, Patmol », indiqua Remus. « Ta fille est là… Harry aussi, essayons de faire quelque chose avec eux qui n'implique aucune magie noire, aucune vengeance… »
« Une partie de Bavboules ? », proposa Sirius.
« Tu as ça ? »
« J'ai un jeu qui a été réalisé sur commande pour mon père quand il était enfant… nacre et ébène… »
« Pour des Bavboules ? »
« Viens donc voir au lieu de prendre ton air critique ! »
La partie fut acharnée et confuse. Les boules et les quilles d'ébène et de nacre se révélèrent aussi solides que d'autres. Il n'était pas clair qui avait réellement gagné mais tout le monde avait faim et soif à la fin, et Aesthélia proposa qu'ils aillent se restaurer au rez-de-chaussée. Harry et Remus lui emboîtèrent le pas immédiatement quand elle sortit de la pièce.
« Je peux te parler ? », souffla alors Cruz dans le dos de Sirius.
« Bien sûr, ma chérie », s'empressa de lui assurer ce dernier, émerveillé qu'elle fasse ce pas vers lui, prêt à donner ce qu'il pourrait donner, effrayé de ne pas en être capable. Tout ça en une fraction de seconde.
« En fait… je voulais savoir… quand… ? », commença la fillette avec difficulté.
« Quand on ira au Brésil ? », proposa Sirius.
« Non. Je veux dire… tu as dit que je… ne monterai pas sur un balai tant que tu ne me ferais pas confiance... Quand est-ce que tu me feras confiance ? », finit-elle par formuler en plantant ses yeux gris dans les siens.
« Oh… Je ne sais pas, Cruz… j'ai eu très peur l'autre jour – vraiment très peur et… la vraie question est quand est-ce que je pourrais t'apprendre à voler et ça…. C'est après le procès – je suis désolé, mais avant… », s'empêtra Sirius, désolé de dire non à une requête qu'il estimait totalement justifiée. Ils manquaient juste de temps pour faire les choses dans le bon ordre.
« Tu me feras assez confiance après le procès ? », formula l'enfant à sa façon.
Sirius ne put s'empêcher de sourire.
« Disons que j'aurais le temps d'essayer, d'accord ? Pour savoir, il faudra essayer, non ? »
« Ok », souffla Cruz visiblement frustrée.
« Je crois que je ne comprends toujours pas réellement ta question, Cruzinha », reconnut Sirius, reprenant le surnom utilisé par Aesthélia. Sa fille n'eut pas l'air d'objecter. « Tu as tellement envie d'apprendre à voler ? »
« Oui, j'ai envie… quand je vois les élèves à Poudlard, ça me fait très envie… mais on avait dit que tu m'apprendrais et… moi, je peux attendre… De toute façon, j'imagine que je ne vais pas y arriver aussi bien que Harry en une fois ! »
« Tu as envie de voler avec Harry », crut comprendre Sirius avec un nouveau sourire. Que son filleul et sa fille s'entendent était très important pour lui.
« Harry n'a pas le droit de voler tant que je n'ai pas le droit », lui révéla Cruz en le regardant droit dans les yeux comme pour l'accuser de cet état de chose. « Tu ne le savais pas ? »
« Non », admit Sirius en ayant l'impression d'avoir brusquement ouvert une toute nouvelle boîte de Pandore.
« Tu peux parler à Remus ! », s'anima Cruz en lui prenant le bras. « Harry, il ne dit rien mais il est triste de ne pas voler, et c'est un peu de ma faute ! »
« Remus décide pour Harry, Cruz », essaya Sirius, particulièrement mal à l'aise. Il n'avait aucune envie de décevoir sa fille dès sa première demande ; aucune envie de désavouer Remus, aucune envie de même se poser la question de si c'était juste ou non.
« Tu es son parrain !»
« Mais pas son père. »
« Mais Remus, il dit que tu as dit la punition et qu'elle est valable pour nous deux », insista Cruz.
« Je vois », soupira Sirius se sentant pris au piège. Jamais il n'avait réfléchi que ses paroles dans la galerie pouvaient être interprétées comme une punition – et par les enfants et par Remus. Il avait juste essayé d'expliquer à Cruz qu'il souhaitait que leurs relations se fondent sur une confiance mutuelle. Mais il avait suffisamment vu Remus opérer avec Harry pour ne pas douter des explications de sa fille ; la décision ressemblait au Lunard adulte qu'il avait pu observer et, quelque part, il avait été le premier à militer pour un traitement égalitaire de Cyrus et d'Harry – pouvait-il maintenant dire autre chose parce que Cruz le lui demandait ?
« Mais est-ce injuste, Cruz ? Lui non plus n'a pas pris mon avertissement au sérieux. Vous êtes partis tous les deux du salon. Tu trouverais juste d'être la seule punie ? », essaya-t-il donc dans un élan de courage face à la réalité.
Cruz haussa les épaules.
« Même si… Il faut que j'attende que tu aies le temps – tu l'as dit, mais Harry, il sait déjà voler… et puis… c'est un peu moi qui ai proposé qu'on aille voir la maison », elle rajouta assez bas.
« Oh, c'est plutôt toi qui a eu l'idée alors ? », vérifia Sirius en se demandant s'il était vraiment prêt pour la paternité. Il avait envie de la serrer dans ses bras et de lui dire qu'il la comprenait mieux qu'elle ne pouvait l'imaginer et de commander dans la minute les deux meilleurs balais qu'il pourrait trouver pour que les deux enfants soient heureux.. Est-ce que c'était un signe de puérilité de sa part ?
« Oui, c'est moi », reconnut l'enfant dans un souffle.
Merlin, mais qu'est-ce qu'il était censé faire de cet aveu, se questionna d'abord Sirius, mais sa curiosité fut la plus forte et la plus rapide : « Mais pourquoi, Cruz ? » Il eut l'impression que sa fille allait s'enfuir, se lever et se mettre à courir et, instinctivement, il la serra contre lui. « Je ne te gronde pas – je ne vais pas redire que c'était dangereux, je veux comprendre », essaya-t-il totalement au hasard.
« Je... je ne sais pas trop… c'était trop bizarre… trop sérieux… la dame – Andromeda qui pleurait… toi aussi… Maman… tous ces mots d'honneur, de famille… ça ne me plaisait pas trop… », finit par livrer Cruz.
Sirius la serra plus fort.
« Moi non plus ces mots, ils ne m'ont pas obligatoirement tous plu, Cruz… J'aime ta maman, et je veux qu'on essaie de vivre tous les trois… mais cette cérémonie, je ne l'ai pas choisie… c'était juste le moyen que légalement, personne ne puisse vous dire que vous n'étiez pas ma femme et ma fille… »
« Je sais », souffla l'enfant toujours contre lui.
«Et puis tu ne me connais pas beaucoup et je te prends ta maman – tu es à Poudlard, loin de nous… et quand tu nous voies, il y a cette cérémonie bizarre », développa Sirius à haute voix. L'enfant opina contre lui. « Alors tu n'as pas très envie de m'écouter, plutôt de faire le contraire…»
« Pardon », souffla Cruz très bas.
« Mais Harry, il ne t'a pas dit que ce n'était pas une bonne idée ? », enquêta Sirius. Après tout, il connaissait Harry plutôt mieux que Cruz.
« Non… il a un peu hésité puis il a dit : 'vite fait, alors… juste un petit tour pendant qu'ils parlent…'… »
Sirius essaya d'analyser cette information mais ne trouva aucune conclusion évidente à part le malaise des deux enfants face à cette évolution très rapide. Une bêtise pour le dire, en quelque sorte. Ce qu'avait immédiatement supposé Tonks, se rappela-t-il.
« Alors… tu vois, je comprends que tu sois désolée pour lui, j'apprécie ton ambassade et tes aveux mais… je pense qu'il peut attendre quelques jours encore lui-aussi… Est-ce qu'il sait que tu allais me demander ? » La fillette opina silencieusement. « Il t'a demandé ? »
« Non, il a dit : 'laisse tomber, il n'ira jamais contre Papa'… »
L'affirmation saisit Sirius. Quelle image avait Harry de lui ?
« Disons que là, je ne vois pas pourquoi je le ferai », reconnut l'adulte lentement. « Mais j'aimerais bien qu'on en parle, lui et moi – tu ne seras pas jalouse ? »
« C'est important ? Que je sois jalouse ?»
« Pour moi, oui, Cruz. »
« Si je dis oui, tu ne lui parleras pas ? », questionna l'enfant l'air ouvertement sceptique.
« D'abord, j'espère que tu ne le seras pas, parce qu'il n'y a aucune raison de l'être - c'est mon filleul, tu es ma fille, ce n'est pas une compétition… Mais il est, comme toi, un peu perdu. Harry était proche de Cyrus et celui-ci disparaît en deux nuits, et il se retrouve avec un parrain… Il ne voit pas trop quoi faire de moi, je pense… Tu as un parrain, toi, Cruz ? Ou une marraine ?»
« Non. Maman a des cousins qu'on voit souvent… ils ont des enfants…. »
« Alors tu ne peux pas réellement m'aider mais… »
« Je peux avoir un parrain ? »
« Tu ne préférerais pas un hibou ou un balai ? », ne put s'empêcher de la taquiner Sirius. « A la manière dont tu demandes ça.. »
« Un parrain, ça remplace un père s'il disparaît ? », le coupa Cruz. « Comme ça, si tu disparais encore… »
« Je ne compte pas disparaître Cruz », affirma Sirius, un peu de sueur froide dans le dos.
« Non ? »
« Non. »
« Si Remus disparaît, Harry viendrait avec nous ? », s'informa Cruz après un temps de réflexion.
« Remus ne va pas disparaître », plaida Sirius plus ému qu'il ne l'aurait voulu.
« Mais si… »
« Je ne laisserais pas Harry tout seul deux fois », admit Sirius.
« Alors, si jamais tu veux bien que j'aie un parrain – après le procès – ça pourrait être Remus comme ça, je pourrais vivre avec Harry si… enfin… si… »
« …je disparais de nouveau - j'ai compris que tu doutes de la stabilité de certaines choses ; mais que dirait ta maman si tu partais chez Remus ? »
« Elle viendrait avec nous », proposa l'enfant.
« Je vois que tu penses à tout », sourit Sirius en se demandant si un père responsable aurait réagi différemment.
« Le mieux serait qu'on habite tous ensemble sans que personne disparaisse », reformula Cruz après un bref instant de réflexion.
« Clairement », s'amusa Sirius.
« On pourrait ? »
« J'en sais rien, Cruzinha. Mais je te promets que même si personne ne disparaît et que chaque famille garde sa propre maison, tu verras Harry très souvent… et que tu seras très vite presque aussi forte que lui sur un balai… »
« Promis ? »
« Juré. »
OOO
Bon, les gens, faisant foin de toute prudence, je poste sans avoir le prochain et sans même savoir ce que je mets dans le prochain - le procès ? la fouille des affaires de Regulus ?
Insidieusement, ce développement Black est venu et je l'ai laissé s'imposer et bousculer ce que j'avais prévu... J'espère que vous soutenez...
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