Auteur : Isa

Genre : UA, vie de tous les jours, futuriste

'Bébé arrive'

Merci à Luna pour sa correction !

Chapitre 3 :

« Je suis vraiment navré ! J'ai pris du retard car des étudiants ont souhaité me parler. J'espère que cela ne va pas te créer de problèmes ».

Duo jeta un coup d'œil à Trowa. Celui-ci s'installa près de lui dans la voiture en secouant la tête.

« Ne t'en fais pas. Ce n'est pas de ta faute. Je m'excuse de prendre de ton temps ».

« Ne t'excuse pas ! Bon sang, je suis ton ami ! Je peux bien faire ça pour toi ! Et puis, cette grève n'était même pas annoncée ! ».

Trowa soupira puis regarda le paysage défiler. Il aurait sans doute vingt minutes de retard et il ignorait comment son patron allait le prendre. C'était un homme strict et sévère et il devinait que l'explication d'une grève de métro ne serait pas suffisante pour l'excuser.

Il tourna la tête vers Duo. Celui-ci était concentré sur sa conduite mais il voyait clairement les cernes noirs sous ses yeux. Il hésita puis demanda :

« Comment…Comment va Réléna ? ».

Duo ne montra aucune émotion et énonça :

« Elle est normalement sortie d'affaire mais il y a toujours un risque de rechute ».

Trowa acquiesça en silence. Après les vingt minutes, ils arrivèrent devant l'épicerie où Trowa travaillait. Il prit son sac et sortit rapidement de la voiture en remerciant Duo.

« Y'a pas de quoi, mon vieux ! J'espère que tout ira bien ! ».

Trowa hocha de la tête, lui fit un signe et courut vers le magasin. Une fois à l'intérieur, il s'approcha de son patron pour s'excuser. Celui-ci fronça les sourcils et lui tendit une enveloppe blanche.

« Je t'avais dit au moment de l'embauche que je n'acceptais aucun retard. Prends tes affaires et sors de là ! ».

Trowa le fixa éberlué. Il n'avait jamais eu aucun retard. Les clients l'appréciaient et le félicitaient pour son boulot et maintenant il était renvoyé pour quelques minutes?

« Mais… ».

L'homme n'attendit même pas et s'écria :

« Dehors ! Je ne veux pas de tire au flanc dans mon magasin ! ».

Trowa recula d'un pas, incapable de répliquer. De toute façon, cela n'aurait servi à rien. Il ressortit du magasin toujours sous le choc et se laissa tomber sur des marches à la sortie. La tête lui tournait. Il venait de perdre un de ses jobs. Comment allait-il s'en sortir ? Il était si difficile d'en trouver un nouveau. De plus, il avait besoin d'argent pour ses filles. Mais est-ce que cela allait longtemps continuer ainsi ? Son logement, son travail, bientôt ses filles. Il se prit la tête entre les mains et sentit les larmes, qu'il tentait désespérément de retenir depuis l'annonce du délogement, s'écouler le long de ses joues.

Une main se posa sur son épaule mais il ne réagit même pas. Duo le prit contre lui et le berça avec douceur en murmurant des paroles de réconfort.

« Ce n'est qu'un vieux connard ! T'en faispas,tu vas vite retrouver un job ! Je vais t'aider ».

Trowa frissonna puis se laissa aller contre son ami.

« Pourquoi ? Qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça ? ».

« Tu n'as rien fait ! C'est juste…juste… ».

Juste quoi ? La malchance ? Tout lui tombait dessus en même temps.

« Je…ne sais plus quoi faire. Si je ne trouve pas de logement dans les jours à venir, on va m'enlever mes filles ».

Duo se tendit puis se recula de Trowa en s'écriant :

« Mais bon sang ! Pourquoi tu ne m'en as pas parlé plus tôt ? ».

Trowa baissa la tête en la secouant et murmura :

« Tu as tes propres problèmes. Je ne voulais pas y ajouter les miens ! ».

« Trowa ! Nous sommes amis ! Tu m'avais promis à leur naissance que si tu avais le moindre problème tu me le dirais ! ».

Trowa resta muet et fixa la route passante devant lui. Une nouvelle voix s'éleva alors.

XOXOX

Quatre soupira d'aise et décida de faire un tour. Il venait de signer un contrat juteux avec une nouvelle société d'immobilier et de ce fait doublerait son revenu déjà fort élevé. Ses affaires marchaient à merveille. Il ne lui restait plus qu'à régler ce problème de secrétaire et tout serait parfait. Il prendrait peut-être quelques vacances au bord de mer et se reposerait de cette année passée.

Il marchait au hasard des rues puis stoppa, au son d'une voix qu'il semblait connaître. Il s'approcha de sa provenance et aperçut deux hommes assis sur des marches. Il reconnut avec aisance l'un des deux et s'avança encore vers eux pour tenter d'entendre ce qui se passait. Il comprit que les deux hommes parlaient des problèmes de Trowa. Il hésita puis décida d'intervenir, se sentant pour une raison étrange, l'une des sources de ces difficultés.

« Excusez-moi. J'ai entendu une partie de votre conversation et je me demandais comment vous pouviez avoir tous ces problèmes ? Vous avez tout de même reçu une large indemnité due au délogement… ».

L'homme à la longue natte se leva :

« Hé ! Mais vous vous prenez pour qui ! ».

Trowa se leva à son tour et posa une main d'apaisement sur l'épaule du châtain.

« C'est bon, Duo. Calme-toi. Je connais cette personne ».

Trowa tourna ensuite son visage fatigué vers lui et fit un petit sourire.

« Je ne vous reproche rien, Monsieur Winner. L'argent que j'ai reçu m'a été d'un grand secours ».

« Cet argent devait servir à trouver un nouveau lieu d'habitation ».

Trowa recula d'un pas puis continua à sourire tranquillement.

« Oui. J'en suis conscient. Mais, j'avais des…dettes à rembourser ».

Quatre le fixa avec attention. La somme d'argent était l'équivalent de trois loyers et représentait donc un fort montant. Le jeune homme était-il si endetté ?

Duo se plaça devant Trowa puis dit :

« Bon, on y va ! ».

Quatre hésita puis décida de suivre sa conscience.

« Si vous ne trouvez pas de logement, on vous prendra vos filles ».

Duo, qui avait prit la main de Trowa et se dirigeait vers une berline, stoppa net et se retourna vers lui, un air de colère sur le visage.

« Et alors ? Ce ne sont pas vos affaires ! Retournez dans votre Mercedes et fichez-lui la paix ! Vous lui avez déjà enlevé son appart, vous voulez continuer à lui faire du mal ? ».

« Duo ! Arrête ! Monsieur Winner n'y est pour rien ! ».

« Pour rien ? Bon sang Tro, ton appart est en très bon état ! L'immeuble est réaménagé tous les ans ! Si ce type souhaite le faire tomber, c'est juste pour que cela lui rapporte plus ! Il se fiche complètement de savoir s'il détruit des familles et met des gens à la rue ».

Quatre resta muet devant la fureur de l'ami de Trowa. Il était vrai qu'il ne s'était jamais préoccupé du devenir des gens après un délogement. Il leur donnait de l'argent puis ne s'intéressait qu'à la suite de la construction d'un nouveau complexe qui serait plus rentable pour lui.

Trowa ne répliqua pas, il avait l'air mal à l'aise et semblait désireux de finir au plus vite cette discussion. Quatre fixa avec intensité Duo puis dit d'un ton froid :

« Une somme conséquente a été offerte endédommagement ».

Il plaça son regard sur Trowa.

« Je crois que cela est tout à faitsuffisant pour se reloger correctement ».

Le grand châtain acquiesça puis murmura :

« Les loyers des appartements que j'ai visités sont trop élevés pour moi. De plus, il faut fournir trois voire quatre mois de loyer d'avance pour avoir la place ».

Quatre connaissait ce système, mais cela n'expliquait pas pourquoi Trowa ne pouvait pas s'offrir d'endroit. La somme aurait due suffire à couvrir ses frais. Trowa se détourna puis avança vers la petite voiture garée sur le devant.

« Je ne vous reproche rien Monsieur Winner. Je comprends parfaitement votre désir de faire fructifier votre entreprise. Et je vous remercie pour la somme que vous nous avez offerte. Je vous rendrai les clefs demain comme prévu ».

Duo lui jeta un regard. Quatre fixa le dos de Trowa puis se souvenant du premier soir où il l'avait vu, de l'amour qu'il portait à ses filles, il suivit une impulsion :

« Une minute ! ».

Trowa stoppa près de la voiture et se retourna lentement vers lui, une lueur d'incertitude brillant dans ses émeraudes. Quatre prit une grande inspiration puis annonça :

« J'ai un logement ainsi qu'un travail à vous proposer ».

Trowa cligna des yeux plusieurs fois mais ne dit rien. Ce fut le natté qui dit d'une voix sans ton :

« Et pourquoi ? Vous vous sentez coupable de ce qui lui arrive ? ».

Quatre contre-attaqua, il n'allait certainement pas se laisser faire.

« Je ne me sens coupable de rien du tout ! ».

« Alors pourquoi l'aider ? ».

« Je ne souhaite pas qu'il soit séparé de ses filles, c'est tout ».

Trowa ouvrit de grands yeux face à cette réponse. Il ne devait pas s'y attendre. Quatre baissa la tête et ajouta :

« Elles seraient très tristes de ne plus pouvoir voir leur père ».

XOXOX

Trowa n'en croyait pas ses oreilles. Il lui proposait un lieu où vivre et un travail pour qu'il ne soit pas séparé de ses filles ? Etait-ce réellement la raison ? Sur le coup, son instinct craintif et soupçonneux s'éleva tel un barrage retenant des eaux tumultueuses. Il avait franchement du mal à croire à la sincérité du blond, mais avait-il le choix ? L'assistantesociale devait venir ce Mardi, soit dans quatre jours, et il ne fallait pas qu'il croie aux miracles. En un si court laps de jours il n'aurait jamais assez de temps pour trouver un lieu où loger. Il n'avait pas vraiment le choix : pour ses filles, il devait mettre sa méfiance de côté.

Il s'avança vers le promoteur et demanda d'une voix qu'il souhaita ferme :

« Que me proposez-vous ? ».

Duo se mit aussitôt en travers de son chemin.

« Trowa ! Tu n'y penses pas ! On va trouver un moyen ! Heero doit bien avoir un endroit où te loger avec les filles ! Tu n'as pas à suivre ce type ! ».

Trowa fixa son ami. Il lui fit un sourire reconnaissant puis lui souffla :

« Vous avez déjà vos problèmes, Duo. Je ne souhaite pas vous embêter avec les miens. Je te remercie pour ton aide. Sincèrement ».

Trowa lui fit un signe de tête puis contourna son ami pour se positionner en face de Quatre Winner, attendant sa proposition.

« Suivez-moi. Je vais déjà vous faire visiter le logement. Si celui-ci vous plait, je vous en dirai plus sur le travail ».

Trowa hocha de la tête puis suivit le blond après avoir remercié une nouvelle fois Duo.