chapitre 4: Bruce Wayne

Lorsque je suis rentré chez moi, en passant dans le salon, je surpris Clark en train de manger son petit-déjeuner un journal à la main. Il fronça les sourcils et sa barbe naissante lui donnant l'air d'un homme bourru. Ce dernier tourna ses yeux vers moi et je jurai avoir vu une forme de colère l'espace d'une fraction de seconde avant qu'un masque d'indifférence ne remplace son allure soupe au lait.

-Tu est sortie quelque part ?

Je commençais à me prendre un café et à en boire quelques gorgées avant de le reposer sur le buffet de la salle à manger. Je me retournais, mais continuais d'éviter instinctivement le regarde de Clark. Il me donnait toujours cette impression d'avoir fait quelque chose de mal…Et je détestais ça.

-J'ai fait un footing. Mais je crois que je me suis perdu en chemin.

Il bu une gorgée du contenu de son verre et piqua à l'aide de sa fourchette quelque morceau de mangue.

- Est-ce que ça, c'est bien passer ?

Je levais les yeux au ciel toute en versant le reste de mon café dans l'évier.

- Oui, c'était super…

J'entendu un grognement et du coin de l'œil, j'aperçus sa main froisser le papier journal jusqu'à le réduire en poussière. Il posa sa tasse encore intacte et finie par ce lever pour débarrasser le reste de sa salade de fruit. Je le vis faire sans comprendre pourquoi il avait l'air aussi énervé. Mais son visage resta impassible. Il m'était donc impossible de deviner à quoi il pouvait bien penser. Puis tout à coup comme s'il venait de se déplacer à la vitesse de la lumière, je sentais un léger courent d'aire traverser ma nuque et sa présence dernière mon dos. Tout ce que je pouvais faire, c'est fixer son ombre sur le marbre blanc près de l'évier.

-Tu est un piètre menteur.

J'entends son sourire dans sa voix. Une main se fraya un chemin sous mon avant-bras, il déposa une tasse dans un bruit assourdissant. Je sentis pendant quelques secondes son souffle sur mon oreille, il était si près de moi que je pouvais sentie son odeur. Puis tout à coup plus rien. Sa présence disparue et en me tournant, je le vis monter les escaliers. Je pris une grande inspiration tout en posant ma main sur mon torse.

-J'ai frôlé la crise cardiaque…

Je venais de me rappeler qu'il pouvait entendre les battements de mon cœur puis je me dis que ce que je ressentais comme un trouble amoureux lui le verrait comme un sentiment de peur.

- Foutu extraterrestre !

Je me dirigeai vert ma chambre et pris une douche aussi froide que possible. Après m'être séché les cheveux, je surpris mon reflet dans le miroir de la salle de bain. Je compris à quel point j'étais devenu vieux. Ma jeunesse et toutes les promesses qu'elle possédait c'était envoler comme une étendue de sable sous le vent. Comme un amas de neige avant une avalanche. Mes cheveux était grisonnant, quelques rides parsemait le coin externe de mes yeux. Clark, lui n'avait pas changé. Pas d'un iota. Je dirais même qu'il a rajeuni. C'était sans doute l'avantage lorsque on était de krypton. Un avantage ou une malédiction.

- Alfred !

Celui-ci sortir d'une porte qui menait directement dans une salle du sous-sol. Il avait l'air complètement épuiser. Ses cheveux étaient en bataille. Du cambouis imbibait ses mains. Il fit une grimace lorsqu'il referma la porte pour se diriger vers moi.

-Il semblerait que votre voiture soit bonne pour la casse.

Je lui tendu une tasse de café fumant. Il la prit sans faire attention à la crasse sous ses doigts.

-Je ne les pas utilisé une seul fois en trois ans. Comment c'est possible ?

Alfred sortit de ça poche arrière des fils de cuivre entortiller les uns avec les autre. Il les déposa sur le buffet de la cuisine.

- Nan, c'est du sabotage. C'est comme si quelqu'un, c'était amuser à casser chaque parcelle de cette voiture pour la rendre totalement inutilisable. Tout ce qui est important et devenu bon à jeter.

Je plissais les yeux, réfléchissants à qui a bien pu faire ça sans trouver le moindre indice qui m'indiquerait l'ombre d'un coupable. En me retournant, je tombais sur les restes de papier journaux que Clark venait de réduire en cendres. Il n'y avait que moi, Alfred et maintenant Clark qui avait accès au sous-sol. Mais je ne trouvais pas ce qui aurait pu animer un tel acte surtout venant de quelqu'un comme Clark. En secouant la tête, je finis par abandonner mon principal suspect supposant qu'il devait forcément s'agir d'un acte de vandalisme. Après tous ma demeure n'était pas infaillible, surtout que la sécurité laissait à désirer depuis ses trois dernières années.

- Bruce, tu m'écoute ?!

Je sortis de mon état de transe et me re-focaliser sur Alfred qui était toujours en train de me fixer son café à portée de ses lèvre.

- Oui, tu disais.

Il fronça les sourcils et leva les yeux au ciel comme si je venais de dire la chose la plus stupide du monde. Plus le temps passait plus je constatais que je l'exaspérait. Peut-être à cause de ce qu'il me disait sur le faite que je devait me ranger et avoir une famille. Pour lui, je devais être un cas désespéré. Je n'en étais pas fière, mais je n'étais pas désolé pour autant. Je ne pouvais pas changer et il le savait.

-Je disais juste que je ne comprenait toujours pas pourquoi vous m'avez passer un coup de fils tout à l'heure pour me dire que vous vouliez que je jette un coup d'œil à la Bat-mobile. Ne me dites pas que vous voulez reprendre du service ?

Comprenant qu'il valait mieux pour moi de partir le plus vite possible. Je commençai à me diriger vers les escaliers pour rejoindre la salle de bain la plus proche. Mais Alfred n'était pas dupe.

- Est-ce que vous vous foutez de moi !….Je…je croyais que tout cette histoire était derrière vous. Qu'est-ce qui a changé ? Pourquoi maintenant ?!

Je le voyais essayer tant bien que mal de me suivre et je reconnus qu'il avait bien plus était blesser par le temps que moi. Il finit par arrêter sa course lorsqu'il comprit qu'il ne pourrait pas me suivre à l'allure où j'allais.

-J'ai….pas passer ces 47 dernières années à vous voire grandir et presque vieillir pour que vous finissiez par mourir comme vos parents !

Je me stoppai net. Lui savait remuer le couteau dans la plaie et y ajouter du sel puis appuyé là ou ça faisait mal. Je le savais pourtant, ce qu'il pensait de la mort de mes parents, il connaissait mon point de vue sur le sujet. Il n'y avait rien de pire pour moi que de mourir pour rien sans aucune raison. Comme si Dieu avait regardé ailleurs. Comme si leur vie n'avait eu aucun sens. Je finis par me calmer pour ne pas qu'il remarque à quel point il m'avait blessé.

-Si justement. C'est pour ne pas finir comme eux que je fais tout ça. Je refuse d'être ce petit garçon qui tourne le dos à tous ceux qu'il aurait pu sauver, et toute cette vermine que j'aurais pu éradiquer.

Il soupira.

- On en a déjà parlé. Si vous retournez là-bas vous mourez. Jouez les héros justiciers ne vous sauvera pas très longtemps. Et tout ce que vous laisserez derrière vous, ce sera une cape noire tacher de sang.

Je secouais la tête.

- Pas après tous ses sacrifices pour arriver là où j'en suis. J'ai passé trois ans de ma vie à errer sans but, est ce que c'est comme ça que je vais finir les jours ? Après tous sans Batman, qui suis-je ?

- Vous restez encore Bruce Wayne !

J'aurais voulu qu'on me dise que j'étais plus qu'un simple riche conglomérats qui donnaient des chèques à des associations pour s'acheter une bonne conscience. J'aurais voulu que mes parents soit là pour que je leur demande qu'elle vis, ils auraient souhaité pour moi. J'aurais voulu mourir à la place de Superman tout en ayant fait preuve du même courage. J'aurai voulu que la vis et du sens au lieu de chercher sans caisse à lui en donner. Enfin, j'aurais aimé que le ciel me donne la chance d'être aimé par celui que j'aimais. Mais la vie ne suivait jamais le fils qu'on a tracé pour elle. La vérité, c'est que ce qui animait mon désir de redevenir ce justicier de la nuit, c'était pour avoir le choix de ma mort. Clark avait eu la chance d'avoir vécu une belle mort. C'est ce que je voulais pour moi. La mort d'un homme au combat, mon dernier combat. À ce stade, j'ignorais qui porterait le coup fatal et d'ici combien de temps après avoir enfilé ma cape.

Et j'étais consolé d'une chose, au moins si je devais devenir un martyre alors quelqu'un d'autre reprendrait le flambeau et prendrait ma place et c'était tout ce qui comptait. Tout ce que je pouvais faire, c'était garder ma flamme s'éteindre petit à petit jusqu'à ce qu'une autre s'éveille. Le monde avait besoin de héros, il avait besoin d'un dieu, mais moi, je n'étais qu'un homme, un homme qui se faisait vieux.

- Je préfère mourir là-bas, dehors, que de rester une minute de plus sans rien faire. Et si je meurs, personne ne dira que j'ai manqué de courage. Et jusqu'à mon dernier souffle, j'aurai servi à quelque chose.

- Tu ne comprends pas Bruce. C'est de ta vie qu'il s'agit, tu veux vraiment la gâcher aussi facilement pour une cause qui sert tout le monde sauf toi ? Gotham a déjà oublié Batman !

- Alors laisse-moi t'accompagner.

Je vis derrière Alfred sortir de la salle de sport à l'autre bous du couloir Clark, complètement en sueur une serviette sur l'épaule droite. Je finis par respirer à nouveau n'ayant pas réalisé que j'avais le souffle coupé. S'il avait retrouvé un tiers de ses pouvoirs Kryptonien alors il y avait des chances pour qu'il ait entendu toute notre conversation. Je mordu ma lèvre inférieure maudissant ce foutu extraterrestre !

-On ne ta jamais appris à ne pas écouter au porte ?

Clark plissa les yeux et un mince sourire en coin se dessinait sur son visage. Il agrippa sa serviette et l'image de moi léchant la sueur qui perlait sur son torse me traversa vaguement l'esprit. Une image que j'effaçai aussitôt qu'elle était venue.

- Ce n'est pas comme si c'était possible, le couloir résonne beaucoup et vous être juste à côté de la salle de sport. Vous auriez pu choisir un endroit plus intime.

Je ris de manière hautaine, mais cela n'atteignait pas mes yeux toujours impassibles. Alfred comme s'il venait tous juste de reprendre le fils de la conversation se retourna et s'approcha de Clark une main tendue, mais sans pour autant le toucher.

-Dit moi, c'était une vraie proposition lorsque tu parlais d'accompagner Bruce ?

Il se retourna vert moi et je n'aimais pas la tournure que prenait cette conversation.

- Dans ce cas, je ne vois pas où est le problème à ce que tu redeviennes Batman. Avec lui, je suis sûr de te retrouver sain et sauf à chacune de tes missions.

Je finis par lever les yeux au ciel.

-C'est non. Je peux très bien me passer de lui. Je ne suis pas si faible.

-Bien sûr que si. Tu dois bien avouer que tu n'a plus autant de masse musculaire qu'avant me dit-il en pointent mon torse du doigt. Et tu manques aussi d'entraînement.

C'était à mon tour de soupirer. Je vis Alfred et son regard à la fois triste et plain d'espoirs me fendu le cœur, il était comme un père pour moi. Et je comprenais que je puisse être comme un fils pour lui, le seul qu'il ait jamais eu. Je savais que j'aurais beau essayer de trouver des arguments rationnels, ou un moyen drastique pour que Clark ne vienne pas me gêner plus qu'autre chose. Mais je savais aussi qu'Alfred ne pourrait pas veiller sur moi indéfiniment. Et puis ça me permettrait de passer plus de temps avec Clark avant qu'il ne retrouve ses pouvoirs et ne disparaisse de ma vie pour toujours.

-C'est d'accord. Mais ne soit pas à la traîne.

Il rit. Un rire grave et le plus sexy qu'il mes étés donner à entendre.

- Parle pour toi.