Désolé pour le temps que j'ai mis, mais ces derniers mois ont été assez pleins ! En espérant que vous n'en voulez pas trop, voici le chapitre 3 !
Roxane : Certes, je dois avouer que j'ai ajouté quelques détails de ma propre vie, d'ailleurs je n'ai pas pu m'empêcher de réitérer ! A toi de les trouver ! Sinon Fuma parle français parce que c'est la méchant, alors forcément il a plus de pouvoirs que le gentil, c'est dans les lois de la nature ! Moi, esquiver le problème ? Mais pas du tout ;;
Baloo : Eh oui, Fuma a toujours eu le sens de la flatterie, que veux-tu quand on est grand, qu'on a les cheveux ébouriffés et un air sacrément maléfique, les filles tombent comme des mouches ! En tout cas, voici les autres, certes ils n'ont pas encore « débarqué » mais ne t'inquiète pas, ça ne va pas tarder…
Loga-rythme : c'est pour maintenant !
Florinoir : merci, la voilà !
Corenn : héhé, je peux répondre oui à certaines de tes questions mais je ne te dirais pas lesquelles, niak niak niak ! faut bien que je préserve un peu de suspens ! Au fait, fan du secret de Ji ?
Yami ni hikari : merci beaucoup ! Je sais que j'ai mis longtemps mais la suite sera moins longue à venir cette fois, promis !
Kotori Shiro : hum...tu verras bien ! Héhéhéhé !
CHAPITRE 3
Les sous-sols du palais de la Diète étaient plongés dans l'obscurité, comme toujours. Mais il planait, ce jour-là, une atmosphère lourde de tension. Dans la pièce principale, un petit groupe de personne était réuni, immobile, autour de la Princesse Hinoto. Celle-ci avait un air grave et fixait d'un regard sérieux un jeune homme portant une casquette.
- Quoi ? Hurla soudain celui-ci. Il n'en est absolument pas question !
- Vous n'avez pas le choix, Sorata-san, murmura faiblement Hinoto.
Le jeune homme du Kansaï regarda tour à tour ses compagnons en quête d'une aide quelconque, puis il secoua violemment la tête.
- Non, non, non et non ! Vous ne me ferez pas faire ça !
Un grand jeune homme en imperméable blanc s'approcha pour essayer de la calmer.
- Non, Subaru-san ! Ce n'est pas la peine d'insister, je ne le ferai pas !
Le chef des Suméragi soupira et se tourna finalement vers une jeune fille avec de longs cheveux noirs se tenant un peu en retrait. Ils échangèrent un long regard, semblant presque s'affronter. Puis la jeune fille baissa la tête.
- Arashi-san…Fit Subaru dans un souffle.
La prêtresse acquiesça lentement et s'avança ensuite vers le moine de Koya. Au plus grand étonnement de toutes les personnes présentes dans la pièce, elle posa délicatement la main sur son bras et planta ses grands yeux noirs dans les siens.
- Nee-chan, je…Bredouilla Sorata.
La jeune fille s'approcha un peu plus, tandis que le moine rougissait furieusement.
- Tu sais bien que je ferais tout pour toi, Nee-chan. Mais ça ! Tu…tu ne peux pas me demander ça…
Sa voix était devenue tremblante. La prêtresse se haussa sur la pointe des pieds et murmura quelque chose à l'oreille de son vis-à-vis. Celui-ci pâlit un court instant, puis déglutit péniblement, finissant par baisser la tête en signe d'acceptation.
- Puisque c'est ainsi…Se résigna-t-il.
Arashi fit immédiatement volte-face et s'éloigna d'un pas raide non sans jeter un regard noir à l'exorciste.
- Bien, conclut Hinoto. Tout est donc arrangé.
Elle lança un regard inquiet vers Sorata avant de fixer à nouveau Subaru.
- J'arrangerais les modalités pratiques, poursuivit-elle.
Subaru inclina la tête.
- Merci pour tout, Hinoto-hime. Ne vous inquiétez pas, tout se passera bien.
La princesse ferma les yeux tandis que les Sceaux quittaient la pièce un à un.
- Okiotsekété, souffla-t-elle doucement.
- Nous devons y aller.
Un silence tendu était soudain tombé sur le petit groupe. Les Anges avaient l'air perplexe. Satsuki lorgnait BEAST, donnant l'impression de vouloir s'éclipser. Yuto lorgnait Satsuki avec à peu près le même projet. Kusanagi regardait ses pieds, semblant autant à sa place qu'un arbre dans un magasin d'électroménager. Nataku était aussi imperturbable que d'habitude. Kakyo dormait et Seïshiro gloussait en tirant sur les rubans entourant l'androgyne.
Kanoe commençait à perdre patience, quand Seïshiro, prenant pitié d'elle ou ayant d'autres motifs moins avouables, retrouva son sérieux et dit :
- Je suis d'accord. Nous devrions tous y aller. On ne sait jamais sur qui on pourrait tomber.
Il croisa les bras d'un air déterminé.
- Tu ne penserais pas à un certain Dragon du Ciel ? Lança Yuto avec espièglerie.
Seïhiro lui répondit avec un sourire éclatant, sans rien perdre de sa superbe :
- Hum, par exemple…
Kanoe soupira profondément.
- Il faut qu'on parte au plus tôt, préparez-vous ! Surtout s'ils continuent à piller mon compte en banque, acheva-t-elle en maugréant à voix basse.
Elle disparut dans sa chambre, tandis que les Dragons s'égaillaient d'un côté et de l'autre. Yuto s'était lancé à la poursuite de Satsuki, insistant pour l'aider à faire ses bagages alors que les autres étaient partis chacun de leurs côtés. Seul Kusanagi demeura immobile un instant, hésitant sur la conduite à adopter, puis il disparut à son tour dans l'un des couloirs.
Une heure plus tard, ils étaient prêts. Ils avaient chacun un sac et le Sakurazukamori poussait Kakyo dans son fauteuil roulant. Kanoe s'émerveilla un instant d'avoir réussi à les rassembler. Elle leur désigna ensuite deux voitures arrêtées devant le bâtiment et ils prirent place en silence. Sur le chemin de l'aéroport, elle se demanda pour la millième fois si elle avait pris la bonne décision. Comment réagirait Kamui s'ils le retrouvaient ? D'ailleurs, elle ne pouvait s'empêcher de s'interroger sur ses motifs. Pourquoi était-il parti si soudainement ? Et avec le Kamui des Dragons du Ciel qui plus est ! Elle soupira à nouveau, songeant à quel point ce garçon s'était révélé incontrôlable depuis son arrivée. Elle redoutait presque leur rencontre prochaine…
Kanoe regarda ses « troupes ». Pour l'instant, ils se tenaient tranquille mais elle savait qu'au fond ils n'étaient pas soudés. Tant qu'ils se battaient indépendamment, ils avaient l'avantage sur les Sceaux, n'ayant rien à protéger mais tout à détruire, mais elle doutait fortement de l'efficacité de leur travail d'équipe.
L'aéroport de Narita apparut à l'horizon et Kanoe se demanda une dernière fois si ce voyage était une bonne idée. Elle redoutait également le comportement des Anges dans un lieu tel qu'un avion, surtout sur le vol durait plus d'une dizaine d'heures. Mais il était trop tard maintenant, se convainquit-elle.
Ils descendirent de voiture et elle distribua rapidement les billets, ayant l'impression fugace d'être moniteur de colonie de vacances. Impression qui se renforça quand Satsuki vint se réfugier derrière elle pour essayer d'échapper aux taquineries de Yuto. Kanoe jeta un coup d'œil à la jeune fille : elle rosissait légèrement. Avisant ensuite le sourire grivois de Yuto, elle se demanda un instant si elle avait réellement affaire à des adultes, surtout que Seïshiro essayait à présent de faire trébucher Nataku en roulant sur ses rubans avec le fauteuil roulant de Kakyo. Kanoe ferma les yeux et se massa les tempes, sentant le désespoir l'envahir.
Cependant, quand ils arrivèrent au guichet une minute plus tard, tous les Anges avaient retrouvé une certaine contenance. N'ayant que peu de bagages, l'enregistrement s'effectua rapidement. Ils embarquèrent tout de suite après. Kanoe avait pris des places en première classe, espérant qu'il y aurait moins de monde et donc qu'ils passent plus inaperçus. A eux sept, ils occupaient tout le fond de l'espace réservé aux premières classes. A peine assis, une tornade d'hôtesses de l'air apparut pour répondre au moindre de leurs besoins. Elles prirent particulièrement soin de Kakyo, l'installant confortablement sur les deux derniers fauteuils. Le jeune invalide n'avait pas ouvert les yeux de tout le voyage. Peut-être était-ce cet air fragile qui attirait les jeunes hôtesses.
Quand vint le moment de s'asseoir, Kanoe se maudit d'avoir laissé l'ordinateur les placer par ordre alphabétique. Cela l'amena à s'asseoir à côté de Yuto, dont le sourire un peu trop insistant l'énerva immédiatement. En général, elle supportait étonnement bien la présence du jeune homme mais elle le sentait d'une humeur un peu trop enthousiaste pour ne pas appréhender de passer dix heures en tête-à-tête avec lui.
De l'autre côté du couloir, Kusanagi s'installait à côté de Satsuki, celle-ci ayant cédé sa place à Kakyo afin de laisser l'invalide seul. Le militaire rougit légèrement, tandis que Satsuki, qui portait un tee-shirt particulièrement court, s'étendait pour ranger son sac dans le coffre à bagage. Elle s'installa ensuite, alluma son ordinateur portable et se mit à vérifier consciencieusement chaque paramètre de l'avion, du bon remplissage du réservoir de kérosène jusqu'à l'ouverture des volets d'atterrissage. Elle se claquemura ainsi dans un silence qui ne permettait aucune interruption. Kusanagi soupira et se résigna à attendre patiemment que ce vol prenne fin.
Derrière eux, Seïshiro bouclait la ceinture de Nataku avec une attention toute particulière, lui expliquant d'une voix douce tous les dommages que son corps subirait s'il ne le faisait pas. Enfin, à côté d'eux, Kakyo n'avait toujours pas bougé, toujours plongé dans ce sommeil surnaturel. Une secousse ébranla alors l'avion et celui-ci s'engagea sur la piste de décollage. Tandis qu'elle regardait le sol s'éloignait, Kanoe pria pour que tout se passe bien.
Deux heures étaient déjà passées quand Kanoe se réveilla. Elle repoussa l'oreiller sur lequel elle s'était appuyée et avisa le siège à côté d'elle : il était vide. Elle soupira et fit le tour de la cabine des yeux. Yuto n'était nulle part en vue. Décidant de reléguer le coureur de jupons en second plan pour le moment, elle tourna son regard vers les autres. Kusanagi et Satsuki n'avaient pas bougé d'un millimètre, si ce n'est que la jeune fille paraissait à présent énervée. Kanoe leva un sourcil puis haussa les épaules. Derrière, Kakyo dormait profondément, entouré d'une ribambelle d'hôtesses qui s'extasiaient sur le calme qui régnait sur son visage. Kanoe leva les yeux au ciel. Juste derrière elle, Seïshiro semblait en grande conversation avec Nataku, enfin il semblait plutôt s'être lancé dans un monologue que l'androgyne écoutait d'un air stoïque. Son visage néanmoins paraissait avoir pâli quelque peu. Intriguée, Kanoe s'approcha pour écouter ce que le Sakurazukamori pouvait bien raconter.
- Tu vois, expliquait-il doctement, si tu ne le nourris pas régulièrement, il perd sa belle couleur rosée et dépérit lentement. C'est pourquoi, je lui donne des cadavres tous les jours !
L'assassin avait pris un air attendri.
- Ils préfèrent les jeunes filles…
Ses yeux s'étaient égarés dans le vague.
- L'idéal serait même les petites filles, ajouta-t-il. Leur sang est le plus riche et le plus pur mais malheureusement, un corps de cet âge n'en contient que peu et je suis alors obligé de lui trouver un désert plus nourrissant mais ô combien plus trivial par rapport à ce met de choix. De plus, de nos jours, les petites filles ne courent pas les rues la nuit, finit-il d'un air affecté.
Seïshiro laissa planer un court silence, hochant légèrement la tête comme s'il voulait prendre toute la mesure de ses propres paroles.
- Tu veux que je te raconte la nuit où j'en ai tué trois d'un coup ? S'exclama-t-il d'un coup, une joie enfantine brillant dans ses yeux.
Kanoe eut l'impression de voir Nataku frémir un instant.
- Alors, c'était des triplettes. Elles portaient des robes vert pomme, je m'en souviens comme si c'était hier…
Kanoe s'éloigna, ne souhaitant pas en entendre davantage. Elle retourne s'asseoir à sa place, espérant que Yuto n'était pas en train de faire des bêtises…
Kusanagi soupira. Cela faisait maintenant quatre heures qu'ils avaient décollé et il commençait à avoir sérieusement envie de se lever pour se dégourdir les jambes, ainsi que d'aller faire un tour aux toilettes, mais il n'osait pas déranger sa voisine. Il jeta un coup d'œil à la jeune fille qui pianotait furieusement sur son ordinateur. Elle s'arrêta une seconde, les yeux soudain dans le vide. Le militaire songea que c'était peut-être sa chance et ouvrit la bouche mais se ravisa au dernier moment : elle devait être en train de réfléchir à quelque chose d'important et il risquait de la perturber en l'interrompant. Il tourna de nouveau la tête vers son hublot, décidé à attendre le bon moment.
Ce bon moment se présenta une demi-heure plus tard lorsqu'une hôtesse de l'air écarta le rideau qui les séparait de l'espace où on stockait les chariots repas, découvrant ainsi Yuto en pleine conversation avec une hôtesse particulièrement charmante. A cette vue, Satsuki rougit de colère, referma brutalement son ordinateur portable et se leva d'un air décidé, ne laissant rien présager de bon pour le jeune homme.
Kusanagi sauta sur l'occasion et s'extirpa prestement de son fauteuil. Il prit la direction inverse de celle de la jeune fille et écarta le rideau qui délimitait la seconde classe. Là, entre les deux cabines, se tenait fièrement la porte tant attendue. Par chance, le voyant était vert, indiquant par-là que la voie était libre. Le militaire sentit le soulagement l'envahir. Il s'avança vers la porte d'un pas serein mais alors qu'il arrivait devant, il percuta quelque chose.
Un homme frêle avec des lunettes fut éjecté à quelques mètres de Kusanagi, dont la carrure impressionnante avaient encore fait des siennes. Se rendant compte qu'ils avaient sûrement eu la même destination mais que, obnubilé par son envie, le militaire n'avait pas aperçu le pauvre homme, Kusanagi s'avança pour l'aider à se relever.
- Je suis confus, s'excusa-t-il avec empressement, je dois avouer que je ne vous avais pas vus.
L'homme sourit aimablement en rajustant ses lunettes.
- Ce n'est pas grave, ne vous en faites pas ! Je suis plus solide que j'en ai l'air, répliqua-t-il.
Kusanagi répondit timidement à son sourire puis s'écarta brusquement de la porte.
- Allez-y, je vous en prie ! Je vous dois bien ça.
L'homme refusa d'un geste de la main.
- Je n'en ferai rien. Vous étiez là en premier. Après vous, conclut-il en s'écartant à son tour.
Le militaire se sentait embarrassé. Il n'était pas très doué dans les rapports humains. Il regarda l'homme en face de lui : il portait un costume dont il avait enlevé la veste et la cravate à son cou était ornée de petites pieuvres violettes. Sûrement le cadeau d'un enfant, songea-t-il. Son visage était ouvert et souriant, ses grandes lunettes rondes lui donnant un air rassurant. Kusanagi allait encore insister quand une femme très élégante avec une chevelure de flammes s'approcha d'eux.
- Aoki-san ! Appela-t-elle avec un sourire charmeur. Allez-vous monopoliser ces toilettes encore longtemps ?
Sa voix avait adopté un faux ton grondeur. Kusanagi se sentit virer à l'écarlate en voyant sa tenue. La jeune femme portait une robe particulièrement décolletée et fendue jusqu'à une hauteur incroyable. Le dit Aoki jeta un coup d'œil interrogateur vers le militaire qui, comprenant tout de suite sa question, hocha la tête.
- Karen-san, je vous en prie, répondit-il en s'écartant pour la laisser passer.
La rousse passa lentement entre les deux hommes et leur adressa un sourire reconnaissant avant de disparaître dans les toilettes. Ils se retrouvèrent alors devant la porte close, un silence embarrassé planant soudain.
- Bon, et bien, je pense que je vais partir en quête d'autres toilettes, déclara l'homme aux lunettes en riant.
- Oui, moi aussi.
- Alors ravi d'avoir fait votre connaissance ! Je m'appelle Seïchiro Aoki.
- Et moi Kusanagi Shiyu.
- Bon, je vous souhaite un bon vol.
- Vous de même.
L'homme sourit poliment et, après avoir écarté le rideau, s'engouffra dans la cabine des deuxièmes classe. Le militaire, lui, décida de rebrousser chemin également et de tenter sa chance dans l'autre allée. Il se sentait un perturbé par cette rencontre. Il était certain de n'avoir jamais vu cet homme ni l'élégante jeune femme qui l'accompagnait, pourtant il sentait que d'une manière ou d'une autre, il aurait dû les reconnaître. Quelques minutes plus tard, quand il se rassit à sa place, soulagé du fait que Satsuki ne soit pas revenue, il était toujours préoccupé par ce problème.
Satsuki fulminait. Une minute plus tôt, elle avait aperçu ce traître de Yuto en train de parler à une hôtesse. Comment avait-il pu s'abaisser à parler à une de ces créatures fades et sans intérêt ? Et surtout où était-il passé ? Quand elle avait ouvert le rideau à son tour un peu plus tôt, il n'y avait plus personne dans le petit espace qui servait de cuisine.
Depuis l'informaticienne arpentait l'appareil à la recherche du jeune homme. Elle imaginait avec délectation la punition qu'elle allait lui infliger. Un sourire carnassier s'était peint sur ses lèvres. Néanmoins, pour le punir, il faudrait déjà le retrouver, se rappela-t-elle avec colère. Elle écarta le troisième rideau qu'elle rencontrait, se demandant combien de classe il y avait encore dans cet avion, quand elle retrouva nez à nez avec la dernière personne qu'elle aurait imaginé voir là.
La jeune fille devant elle paraissait tout aussi surprise. Ses grands yeux la fixaient avec étonnement. Elle recula alors d'un pas. Satsuki lui retourna son regard avec dédain. Cette fille l'énervait, elle ne savait pas vraiment pourquoi. Peut-être parce qu'elle avait des amis, qu'elle était encore innocente ou peut-être parce qu'elle ne ressentait pas cette indifférence pour tout, qui caractérisé l'informaticienne depuis longtemps déjà. La jeune fille étouffa un cri en mettant sa main devant sa bouche.
- Que…que…, bégayait-elle d'une petite voix.
Satsuki pesta.
- Pousse-toi grogna-t-elle en écartant violemment la collégienne qui vint s'abattre sur un siège à côté avec un petit gémissement.
Les gens qui étaient assis autour regardaient Satsuki avec désapprobation. Tant de regards… Satsuki traversa ce segment de cabine avec rage. Pourquoi les gens s'immisçaient-ils toujours dans les affaires des autres ? Pourquoi devaient-ils toujours vous juger ? La jeune femme soupira. Il allait falloir qu'elle parle de ça à Kanoe. Si la gamine était là, les autres devaient l'être aussi et elle n'avait aucun mal à imaginer leur destination. Satsuki repoussa une mèche de cheveux qui lui tombait dans les yeux. Pourquoi fallait-il toujours les choses soient aussi compliquées…
Yuto ouvrit prudemment la porte et sortit légèrement la tête pour regarder si la voie était libre. Personne à droite, personne à gauche. Le jeune homme soupira et sortit du petit ascenseur réservé au chariot dans lequel il s'était engouffré une seconde à peine avant que Satsuki ne pénètre dans la cuisine.
- Eh bien heureusement qu'elle ne m'a pas vu ! Elle m'aurait scalpé si…
Il s'interrompit brusquement et pris d'une soudaine crise de paranoïa, il vérifia s'il n'y avait pas de caméras ou de micros dans la pièce.
- Cet ordinateur va me rendre fou… maugréa-t-il en s'épongeant le front.
Finalement satisfait, il entrouvrit le rideau, s'attendant presque à voir Satsuki, une lueur meurtrière dans les yeux. Heureusement le couloir était vide. Yuto referma le rideau et décida de boire un café pour se remettre de ses émotions. Il attrapa le thermos que la jeune hôtesse avait laissé et s'en versa une tasse. Il s'assit sur le comptoir et savoura l'amer boisson avec délectation.
Cette jeune fille n'était vraiment pas de tout repos ! Songea-t-il avec une soudaine lassitude. Il avait déjà à faire avec la jalousie de BEAST, mais si Satsuki s'y mettait elle aussi, sa vie risquait de devenir très, très fatigante…
- Je ne suis qu'un pauvre employé de mairie après tout, se plaignit-il à voix haute.
Le jeune homme avait beaucoup de ressources, surtout quand il s'agissait de tromper des femmes. Mais cette fois-ci, c'était différent. Il ne s'était jamais confronté à une maniaque de l'informatique et son ordinateur fou, chacun excessivement sujet à la jalousie. Yuto baissa la tête et sourit : n'était-ce pas au fond ce qui rendait la chose si excitante ? La difficulté ? Se sentant soudain ragaillardi, le jeune homme décida de se mettre en quête de sa charmante informaticienne afin d'essayer de profiter de quelques points qu'il avait gagnés auprès d'elle ces derniers temps, surtout que le voyage ne durerait plus très longtemps.
Il sortit de la cuisine, se mettant à siffler joyeusement. Il jeta au passage un coup d'œil à ses compagnons. Kanoe dormait profondément, profitant allègrement du siège que Yuto lui avait abandonné. De l'autre côté, Kusanagi était en train de se rasseoir prestement. Yuto ne pouvait s'empêcher de se demander, à chaque fois qu'il le voyait, ce que le militaire faisait parmi eux. Derrière lui, Kakyo continuer à végéter tranquillement. Enfin, Seïshiro semblait être en plein jeu : ayant trouvé un souffre-douleur consentant, il en profitait largement. A présent, il gloussait en enroulant les rubans de Nataku autour de ce dernier, le transformant progressivement en momie. Yuto s'étonna un moment : comment l'androgyne pouvait-il avoir une telle longueur de ruban sur lui ?
Le Sakurazukamori leva la tête au moment où il passait et lui fit un petit signe de la main auquel le jeune homme répondit par un hochement de tête. Il continua son chemin et franchit le rideau menant au seconde classe. Alors qu'il passait devant les toilettes, la porte de celle-ci s'ouvrit brutalement et vint s'écraser sur le nez de Yuto. Celui-ci mit un certain temps à réagir, sonné par le choc.
- Ouille, gémit-il finalement.
La douleur se répandit dans tout son visage et Yuto eut l'impression qu'on lui avait abattu un poêle sur le visage. Il porta la main à son nez et la regarda ensuite : elle était imprégnée de sang.
- Diantre ! Jura-t-il.
- Tenez, proposa la personne devant lui en lui tendant un mouchoir.
- Merci, grommela-t-il en saisissant le mouchoir et l'appuyant sur son nez pour essayer d'enrayer le saignement.
A ce moment-là, alors qu'il levait la tête, ses mains se figèrent.
- J'espère que je ne vous ai pas fait trop mal, fit la jeune femme rousse, l'air sincèrement désolé.
- Eh bien, je vais commencer à croire que toutes nos rencontres sont douloureuses, commenta Yuto en regardant l'élégante jeune femme.
Celle-ci sourit avec malice.
- Voilà qui est bien triste. Je ne pensais pas que je vous faisais cet effet…
Elle fit une petite moue que le jeune homme trouva délicieuse.
- A vous de me faire changer d'avis ! S'exclama-t-il.
La jeune femme soupira.
- Dans une autre situation, j'aurais accepté volontiers, malheureusement il y a quelques petits…détails que je ne peux ignorer.
Elle lui adressa un sourire charmeur en repoussant ses cheveux en arrière. Yuto eut un petit rire amusé devant tant de délicatesse.
- Peut-être dans une autre vie alors !
Elle pencha la tête sur le côté.
- Peut-être…
Yuto lui fit un clin d'œil et saisit brusquement la main de la jeune femme. Celle-ci sursauta et Yuto remarqua qu'une flamme s'était allumée dans son autre main. Ses yeux s'étaient soudain durcis. Yuto amena la main de la jeune femme à ses lèvres et la baisa. Puis il leva à nouveau les yeux vers elle.
- Méfiance, méfiance…souffla-t-il en secouant la tête, l'air presque triste.
La jeune femme laissa le feu s'éteindre mais son expression concentrée ne disparut pas.
- Désolé, murmura-t-elle avec sincérité.
Yuto hocha la tête avec lenteur.
- Le destin en a décidé pour nous tous, fit-il sentencieux.
Et il lâcha la main de la jeune femme qui recula d'un pas, retrouvant cette attitude digne qui la rendait si élégante. Un pâle sourire salua la remarque du jeune homme. Celui-ci effectua une révérence dans les règles de l'art.
- Au plaisir, …
- Karen. Kasumi Karen.
- Au plaisir, Karen-dono.
La jeune femme battit des cils plusieurs fois, surprise par cette marque de respect, puis son expression s'adoucit et elle inclina légèrement la tête en guise de remerciement.
Yuto fit alors volte-face et se dirigea vers le siège où Kanoe somnolait. Il se pencha sur elle et la secoua doucement. Elle ouvrit les yeux immédiatement et Yuto recula devant son expression. Il déglutit péniblement et se demanda un instant s'il devait vraiment lui faire part de ce qu'il avait appris. Puis, prenant son courage à deux mains, il se jeta à l'eau.
- Nous avons un problème.
Un sourire sardonique flotta sur les lèvres de Kanoe.
- Présentement, c'est toi le problème…énonça-t-elle lentement.
Yuto écarta la menace d'un geste de la main et poursuivit :
- Les Sceaux sont là.
Le rideau retomba devant Karen. Elle ferma les yeux un instant et soupira profondément. C'est seulement alors qu'elle relâcha sa concentration. Elle baissa les yeux vers sa main : elle avait laissé voir ses faiblesses, songea-t-elle. Elle aurait du faire plus attention.
Elle regarda le rideau derrière lequel avait disparu le jeune homme : elle regrettait presque son départ. Il ne ressemblait pas à Aoki à l'exception de cette galanterie et de ce respect qu'il montrait à son égard. Une expression douloureuse se peignit sur son visage. Pourquoi fallait-il que ce soit seulement maintenant et dans ces conditions qu'elle trouve des gens qui la reconnaissent et l'apprécient ? Il en allait de même avec les Dragons du Ciel. Elle avait trouvé en eux des amis et une famille. Malheureusement, l'ombre qui flottait sur eux tous, cette grande chape de ténèbres qui avait pour nom « avenir », empêchait la jeune femme de profiter pleinement de ce nouveau bonheur.
Elle se retourna lentement et traversa les couloirs en direction de sa place. Ils allaient devoir avoir une conversation tous ensemble. Elle doutait fortement que la présence de l'Ange soit due au hasard. A la malchance oui, mais pas au hasard.
- C'est Subaru qui va être content, soupira-t-elle.
Une petite minute plus tard, elle tapa sur l'épaule du Suméragi, qui regardait avec une insistance mi-fascinée, mi-consternée le petit écran devant lui, sur lequel un homme déguisé en chevalier poursuivait une jeune fille dans les couloirs d'un lycée, le tout à grand renfort de fumée et de ralentis. Subaru leva les yeux vers elle et ôta ses écouteurs.
- Qu'y a-t-il, Kasumi-san ?
Il avait tout de suite adopté un ton sérieux devant le visage grave de la jeune fille. Karen ouvrit la bouche pour lui raconter ce qu'elle avait vu quand elle sentit quelque chose la heurter.
- Gomen nasai, Kasumi-san ! S'exclama la petite Yuzuriha, encore essoufflée par sa course récente.
Elle attendit une seconde, le temps de reprendre son souffle, puis elle débita d'un seul trait :
- Je marchais tranquillement dans l'avion à la recherche des toilettes – les indications sont certes très polies mais jamais précises dans les avions…- oui, bref, je marchais et alors que j'arrivais aux abords de la première classe – oui, je me suis dit qu'étant donné qu'il y avait toujours moins de monde en première, il y aurait sûrement des toilettes libres, en plus elles sont sûrement plus belles que les nôtres ! C'est toujours pareil quand on a de l'argent…- enfin donc, je marchais et alors je suis rentrée en plein dans – en fait ce n'est pas, c'est elle, d'ailleurs ce n'était pas de ma faute s'il y avait un rideau ; oui, ils mettent toujours des rideaux pour nous séparer des premières classe ! Comme si nous n'étions pas même dignes d'être vus ! Franchement, c'est…
- Yuzuriha…
- Oui, oui, je sais ! Alors je lui suis rentrée dedans. Elle était là, juste devant moi. En chair et en os ! Elle m'a poussée violemment et a disparu – elle aurait pu s'excuser ! J'ai même faillit riposter mais dans un avion, vous voyez, avec tous ces gens, enfin je ne pouvais pas, pas que j'en avais pas envie vous savez, mais on doit sauver le monde et tout le bla bla, alors je ne pouvais pas risquer de…pourtant j'aurais pas dit non à lui foutre une bonne raclée à celle-là !
- Yuzuriha…, répéta Subaru en se massant les tempes.
La jeune fille dut être perturbée par cette soudaine interruption car elle n'eut pas l'air de savoir quoi répondre.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda finalement Subaru avec diligence.
- Oh ! Fit alors la jeune fille. En fait, j'ai vu un Dragon de la Terre.
Elle avait dit ça d'un ton qui paraissait désinvolte à côté de sa précédente tirade.
- Quoi ! S'exclama Subaru en se levant d'un bond. Tu en es sûre ?
- Elle a raison, Suméragi-san, énonça calmement Karen. J'en ai vu un moi aussi et avec ce que vient de raconter Yuzuriha, je pense qu'il n'y a plus de doutes à avoir. Ils sont tous là…
L'étranglement ? Trop long…L'éventrement ? Trop violent, il y avait des enfants…Le revolver ? Trop doux…L'électrocution ? Trop rapide…Le poison ?Trop compliqué…
Arashi soupira. Elle secoua la tête en signe de désespoir. Pourquoi ? Pourquoi ? Mais pourquoi avait-elle accepté d'aider Subaru ? Pourquoi avait-il fallu qu'elle se laisse convaincre ? Et pourquoi fallait-il qu'elle soit là ? Pourquoi faisait-elle partie des Sceaux ? Elle baissa les yeux vers sa jupe souillée d'une matière gluante et nauséabonde.
- Désolé, Nee-chan, parvint à articuler Sorata avant de replonger la tête dans le sac à vomi qu'il tenait sur ses genoux.
Correction, pourquoi fallait-il qu'il fasse partie des Sceaux !
Depuis le début du voyage, depuis que l'avion avait décollé, non, avant même, depuis que Subaru était venu la voir, Arashi savait que cela se passerait mal. Comment aurait-ce pu être différent d'ailleurs ? Sachant qu'elle passerait dix heures à côté de quelqu'un souffrant du mal de l'air, ce quelqu'un étant de surcroît Sorata, comment avait-elle pu songer ne serait-ce qu'une seconde qu'avec un peu de chance, rien n'arriverait ?
Mais cette seconde avait permis à Subaru de prendre le dessus et elle avait accepté. Tout s'était déroulé comme l'avait voulu le Suméragi. Sorata avait encore fait quelques difficultés mais il avait cédé devant la possibilité d'être assis à côté d'elle. Et voilà ce qu'elle avait gagné, songea-t-elle en fixant sa jupe dans un accès passager de pur masochisme.
- Nee-chan…, bégaya Sorata, je pense qu'il…vaudrait mieux que j'aille…aux toilettes.
Arashi regarda le jeune homme du Kansai. Il avait le visage très pâle et une expression douloureuse. De la sueur perlait sur son front. Son corps était sujet à de violents tremblements, se transformant en spasmes « meurtriers » à intervalles réguliers. Arashi le considéra encore un instant : elle n'avait jamais vu quelqu'un souffrir à ce point du mal de l'air. Elle comprenait maintenant pourquoi il avait tant insisté pour ne pas venir…
Elle fut prise d'une certaine pitié à l'égard du moine et se leva avant de l'aider à s'extraire de son fauteuil. Le soutenant, elle le guida patiemment vers les toilettes. Sur le chemin, un petit garçon saisit sa jupe et la montra à sa voisine, une fillette devant être sa jeune sœur.
- T'as vu, Misao, la dame elle est toute sale !
Les mains d'Arashi se crispèrent sur les épaules de Sorata et sa pitié vola en morceaux. Elle se remit à maudire Subaru, poussant le jeune homme en avant plus violemment qu'elle ne l'aurait du. Sorata se laissa entraîner de bon cœur jusqu'aux toilettes. Là, Arashi ouvrit la porte d'un coup de pied et jeta le jeune homme à l'intérieur. Celui-ci lâcha une nouvelle salve de liquide verdâtre dans les toilettes et Arashi se retourna pour partir. Mais alors qu'elle s'éloignait, Sorata lui attrapa la main. Surprise, elle fit marche arrière. Le moine de Koya posait sur elle des yeux suppliants.
- Arashi…murmura-t-il.
Le son de son nom dans la bouche du jeune homme étonna la jeune fille. Il l'appelait rarement par son nom, préférant des surnoms plus stupides les uns que les autres. Elle regarda de nouveau Sorata et finit par succomber à son air de chien battu. J'en profiterais pour laver ma jupe, se dit-elle en se rappelant son état peu seyant.
Tandis que le jeune homme du Kansai restait cramponné à sa cuvette, Arashi se mit à frotter sa jupe imbibée de vomi. Une fois que toute trace de leur petit déjeuner eut disparu du vêtement, elle jeta un coup d'œil à Sorata. Il semblait avoir repris quelques couleurs. Arashi posa la main sur son épaule.
- Ça ira ? Demanda-t-elle doucement.
Sorata hocha lentement la tête.
- Merci, dit-il dans un souffle.
Arashi sourit et lui donna une petite tape dans le dos. Sortant des toilettes, elle regretta un peu ses reproches à l'égard du jeune homme. Après tout, il n'y pouvait rien s'il avait le mal de l'air.
- Je devrais être plus souvent malade si ça te fait sourire, Nee-chan ! Je sens que je suis sur la bonne voie !
Arashi se figea, le souvenir du moine de Koya restituant son repas sur ses genoux lui revenant douloureusement en mémoire. Elle lança un regard noir au jeune homme par-dessus son épaule.
- Compte dessus et bois de l'eau…, lâcha-t-elle sentencieusement.
- Qu'allons-nous faire, Subaru ? Demanda Yuzuriha, anxieuse.
Le chef des Suméragi semblait absorbé dans une intense réflexion depuis qu'il avait appris que les Anges partageaient le même avion. Entre temps, Karen avait mis au courant Aoki et Arashi qu'elle avait vu sortir des toilettes. Sorata était suffisamment occupé comme ça pour qu'elle l'inquiète avec la nouvelle, avait-elle estimé.
- Leur présence ne peut signifier qu'une chose, déclara alors Subaru.
Il les regarda d'un air grave.
- Ils sont aussi à la recherche de Kamui. Le leur, je veux dire…
Yuzuriha hochait la tête d'un air concerné, Aoki paraissait ennuyé et Arashi ne cessait de lancer des regards vers les toilettes.
- Nous avons bien fait de tous venir, soupira Karen.
Subaru approuva.
- Oui, nous aurons sûrement besoin de toutes nos forces pour nous tirer de cette situation.
Aoki croisa les bras et se mit à sautiller d'un pied sur l'autre.
- Mais, Suméragi-san, ne crois-tu pas que c'est trop dangereux. Nous avons des enfants parmi nous.
Il fit un signe de tête vers Yuzuriha et Arashi.
- C'est vrai, concéda Subaru, mettant faim aux récriminations des deux jeunes filles, mais nous n'avons pas le choix ! On ne peut tout de même pas laissé Kamui aux mains des Anges. Fuma passe encore, il semble qu'ils aient un étrange accord, mais tous les Dragons de la Terre réunis, je ne le permettrais pas ! Kamui aussi est un enfant, même s'il a tendance à l'oublier…
- Mais, Subaru, on ne peut pas se lancer dans la bataille comme ça ! Pas ici, pas de cette manière. Nous ne sommes même pas au Japon et nous ne pouvons ni bénéficier de l'aide d'Hinoto ni de l'épée divine. C'est complètement irresponsable ! En plus, pour ce que nous en savons, ils pourraient être plus nombreux que nous.
Subaru resta silencieux un moment puis haussa les épaules.
- Mais que voulez-vous que l'on fasse alors ?
Personne ne lui répondit. Ils savaient tous que se battre était de la folie, mais personne n'avait autre chose à proposer et la vie de Kamui était entre leurs mains.
- Euh…commença Yuzuriha.
- Oui ? Demanda Aoki en se tournant vers elle.
- Non, rien, fit la jeune fille en secouant la tête.
- Qu'est-ce qu'il y a Yuzuriha ? Dit Karen doucement.
- C'est sûrement bête, mais je me demandais, on pourrait peu-être leur proposer une trêve ? Après tout eux aussi ils cherchant Kamui, enfin Fuma…
Un silence de plomb tomba sur le groupe.
- Une trêve ? Répéta lentement Subaru.
- Tu n'en as vu qu'un, Yuto, comment peux-tu être sûr de ce que tu affirmes ?
Yuto secoua la tête.
- Kanoe, tu penses vraiment qu'un des Sceaux aurait pu partir en vacances maintenant ? Et en France en plus ? Ça ne te semble pas un peu tirer par les cheveux ? Ils ont sûrement découvert pour les Kamuis eux aussi. Tu n'imaginais quand même pas qu'ils ne rendraient compte de rien ?
Kanoe fronçait les sourcils. Apparemment, la nouvelle ne la réjouissait guère, d'ailleurs qui s'en serait étonné, la présence de tous les Sceaux ne signifiait qu'une chose : une bataille se profilait…
- Mais ils ne sont peut-être pas au complet, intervint Kusanagi.
A ce moment précis, Satsuki apparut devant eux.
- Kanoe, nous avons un problème !
La brune fit un geste de la main.
- Oui, je sais, les Dragons du Ciel sont là…
Satsuki ouvrit de grands yeux et balbutia :
- Co…comment ?
Yuto l'attrapa par les épaules et lui décocha son plus sourire.
- C'est moi qui en ai vu un, dit-il en se montrant du doigt.
La jeune femme se dégagea violemment et se dirigea vers sa place, où elle récupéra son ordinateur. Elle se mit alors à pianoter à une vitesse inquiétante sur les touches, s'absorbant entièrement dans ses recherches.
- Bon, alors qu'est-ce qu'on fait ? Demanda Yuto.
- Ça me paraît clair, répondit Seïshiro avec un grand sourire. On les tue tous et vous me laissez seul avec Subaru !
Il se mit à glousser en donnant des coups de coudes dans les côtes de Nataku. Kanoe leva les yeux au ciel avant de revenir au problème. Elle ne s'était pas attendue à devoir combattre si vite en venant ici, mais maintenant cette issue paraissait inévitable. Elle aurait bien voulu attendre un peu plus avant de se confronter directement aux Sceaux, mais dans la situation présente, ils n'avaient pas vraiment le choix. Elle regarda à nouveau ses troupes. Etaient-ils prêts ?
- On pourrait trouver une autre solution, proposa Kusanagi d'une voix timide.
- Ah oui et laquelle ? Signer l'armistice et aller boire un cocktail à la plage ? Se moqua Yuto. Enfin, Kanoe, Kakyo n'aurait pas pu nous prévenir ? Il sert à quoi sinon ?
Le concerné dormait toujours aussi tranquillement, semblant à des années-lumières de tout ce qui pouvait se passer dans l'avion.
- En tout cas, c'est pas lui qui va nous aider maintenant ! Poursuivit Yuto. Est-ce que tu penses qu'on fait le poids, Kanoe ? Avec un handicapé, un pervers obsédé, un militaire non-violent et un androgyne sans volonté ? Aaah, tout ça, c'est de la folie !
Le jeune homme se prit la tête entre les mains et jura.
- Ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée après tout…, murmura pour lui Kusanagi.
- Quoi donc ? Demanda Kanoe patiemment.
- Eh bien, l'armistice.
Quatre paires d'yeux se posèrent sur lui avec perplexité. Le militaire fit un vague sourire.
- Je veux dire que l'on pourrait essayer de leur proposer une sorte de trêve, non ?
Et voilà ! Leur plan va-t-il marcher ? Les Anges et les Sceaux vont-ils accepter d'oublier leur querelle le temps d'une baignade ou vont-ils s'entretuer sans aucune pitié ? Réponse au prochain épisode…
Je vous promets aussi que le titre se réalisera un peu plus dans le prochain chapitre, je vous laisse imaginer les détails !
