Titre : Les voies du démon
Auteur : Mokoshna
Manga : Naruto
Crédits : Naruto est la propriété de Masashi Kishimoto et de Jump. Je ne reçois pas d'argent pour cette fic, je ne risque pas d'en donner à qui que ce soit (vu l'état de mes finances ça n'irait pas loin de toute façon).
Avertissements : Spoilers, sûrement. Yaoi. Ah ça oui ! Et oui au cas où vous vous demanderiez : Couple bizarre, même pour moi, ici un Orochimaru X Shikamaru. Et aussi Naruto X Sasuke. Oui, dans cet ordre, parce que trouve ça drôle. Et pour le reste, on verra quand je l'aurais écrit.
Commentaires artistiquement idiots de l'auteur : Houlà... le scénar est de plus en plus tordu. J'hésitais entre mettre une scène de cul ou pas, mais je dois avouer que le fait d'écrire un truc avec Orochimaru dans toute sa splendeur langue-active me dégoûte un peu... surtout que juste avant j'avais lu les derniers chapitres (293 à 295) et la perspective de la vision de quoi que ce soit de sexuel avec Orochimaru dedans... beûrk. Vraiment. Je vais peut-être trouver quelqu'un d'autre à ce pauvre Shikamaru... ou pas.
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Chapitre 2 : « Il faut sauver le ninja Shikamaru »
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Shikamaru se réveilla doucement au son d'un battement monotone. Le bruit n'était pas très fort mais sa régularité avait atteint le jeune homme même au plus profond de son sommeil, le forçant à se réveiller pour voir d'où provenait son origine.
Tap, tap. Il eut un peu de mal mais il réussit à s'extraire de la masse qui l'agrippait. Orochimaru ne prit même pas la peine de se réveiller et se coula un peu plus langoureusement dans le lit. Shikamaru soupira.
Le bruit se fit plus insistant. Il venait de la fenêtre ; derrière la vitre fermée, un corbeau tapait contre la paroi de verre en observant la scène devant lui. Tap, tap. Curieux, Shikamaru se rapprocha de lui et entrouvrit ladite fenêtre. Le corbeau cessa de jouer du bec et le fixait maintenant d'un oeil impassible. Le jeune homme remarqua alors, bien coincé entre les plumes de son cou, un petit parchemin qui portait la marque des Nara.
Son coeur se mit à battre plus fort. Ils l'avaient donc retrouvé ? Dans ce cas...
Il attrapa le message en s'excusant auprès du corbeau. Celui-ci se laissa faire avec une certaine complaisance ; sans doute avait-il coutume d'accomplir cette tâche. Shikamaru se demanda s'il devait le récompenser et dans ce cas avec quoi, quand il s'envola brusquement en laissant quelques plumes derrière lui. Le jeune homme le regarda s'éloigner puis s'occupa du rouleau. Le cachet était fermé, mais Shikamaru connaissait la marche à suivre. Il activa une parcelle minuscule d'ombre qui détacha le premier sceau. Aurait-on utilisé une autre technique, l'acide contenu dans le sceau aurait dissous le message plus sûrement que de l'eau en plein désert...
L'écriture était fine et nette. Il la connaissait, bien sûr ; comment aurait-il pu oublier l'écriture de son propre père, son mentor... mais elle avait l'air plus maladroite que d'habitude, comme s'il l'avait écrite de la mauvaise main.
Quand le cerf se réveille, les loups sortent pour chasser, disait le message. Il poussa un petit rire. Ils allaient donc envoyer quelqu'un le chercher.
- Tu m'as l'air bien heureux.
Shikamaru se tourna vers son amant, un sourire étrange sur les lèvres.
- Je viens de voir un oiseau.
Et il activa le deuxième sceau qui engloutit le message sans en laisser une trace, tandis qu'Orochimaru le pressait de le rejoindre au plus vite.
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Ils avaient voyagé à toute vitesse, s'arrêtant à peine pour se reposer avant de repartir dès qu'ils avaient fini. Naruto en particulier était pris d'une frénésie impatiente qui commençait à agacer ses compagnons. Il les pressait sans cesse, leur ordonnant d'aller toujours plus vite jusqu'à ce que Sakura, excédée, finit par l'envoyer rouler au loin d'un coup de poing bien placé. Certes, elle avait appris avec le temps à tolérer et même aimer Naruto mais trop, c'était trop ! Cet imbécile n'arrivait pas à tenir en place sauf quand on se mettait à le ruer de coups.
- Tu l'as tué ? sourit Sai de sa manière si particulière.
- Tu plaisantes ? Ce type a la tête si dure qu'on pourrait lui lancer une montagne sur la gueule, il sentirait rien ! N'est-ce pas, Sasuke ?
Le jeune homme à qui elle s'était adressée ne répondit pas, mais elle savait qu'il n'en pensait pas moins. Comme elle, il connaissait Naruto depuis l'enfance et avait travaillé avec lui ; plus tard, même en devenant son petit ami, il avait continué à être exaspéré par les frasques du garçon blond mais la différence était qu'il lui pardonnait plus de choses... Sakura n'avait pas de tels scrupules. Elle ne sortait avec aucun des deux donc elle pouvait se permettre de malmener un peu Naruto quand il allait trop loin. C'était même son rôle auto-attitré ; elle en usait et abusait surtout depuis que ce crétin blond avait réussi à lui piquer Sasuke. Une sorte de vengeance décalée, en somme. Naruto qui s'en sortait quand même avec la meilleure part (Sasuke) se laissait faire de bonne grâce.
- Nous sommes à la frontière du Son, fit Sai sans s'occuper de Naruto ou de Sasuke qui était parti le chercher. La suite ?
Yamato fit un petit hochement de tête. Il était le chef de ce groupe ; il était donc normal que son subordonné s'adresse à lui en particulier. Tsunade avait personnellement choisi cette équipe et ils étaient partis aussitôt leur réunion avec elle terminée. Ces hommes (et cette femme, il fallait être galant) étaient le meilleur choix auquel elle avait pu penser en un laps de temps si court : Yamato était leur chef parce qu'il était le mieux gradé et connaissait le pays du Son comme sa poche, Naruto et Sasuke était deux excellents éléments qui de plus avaient eu des liens avec la cible, Sakura leur servait de médecin et avait l'habitude de travailler avec les deux précédents, et Sai... bon, Sai était un bouche-trou, mais c'était quand même un bon ninja, même s'il ne s'entendait pas très bien avec Naruto (il trouvait comme les autres que l'obsession bizarre qu'avait Sai pour les pénis était un peu glauque mais contrairement aux autres, il le disait tout haut).
Donc, cette équipe hétéroclite se dirigeait vers le pays du Son sans prendre de détour. Ils n'avaient croisé aucun ennemi jusqu'à présent et c'en était presque douteux. Les ninja du Son n'avaient-ils donc pas de gardes aux frontières de leur pays ? Où était la redoutable force armée d'Oto ?
- C'est louche, fit Yamato en s'arrêtant au sommet d'une colline qui surplombait une forêt située à seulement dix kilomètres de leur point d'arrivée. On aurait dû apercevoir un comité d'accueil ou quelque chose du genre, mais pas âme qui vive sur plusieurs kilomètres.
L'anbu manipulait le bois avec aisance et il s'était servi de son pouvoir pour envoyer plusieurs éclaireurs aux quatre coins de la forêt, qui lui livrèrent sans exception le même rapport : l'endroit n'abritait aucun être humain à part eux cinq. Cela ne lui disait rien de bon.
- Tu crois que c'est un piège ? demanda doucement Sakura en resserrant la sangle de son gant gauche.
- Je l'ignore. Mais il vaut mieux être prudent. Je n'ai jamais vu ça.
Les trois garçons qui étaient restés en retrait hochèrent la tête d'un air pensif. Tout d'un coup, Yamato fit un léger sursaut qui alarma ses compagnons.
- Ca y est, dit-il d'un air grave. Mes clones sont arrivés à la lisière du village Oto.
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Shikamaru réajusta un peu son kimono qu'Orochimaru avait défait en voulant lui donner un dernier baiser sur le cou. Bien entendu, la langue de son amant avait fini par descendre bien plus bas et le jeune homme avait dû lui asséner une légère tape sur la joue pour le sommer d'arrêter.
- Ca suffit, avait-il dit en riant. Tu es déjà en retard.
Et il l'avait envoyé dans la salle de réunion du palais. Les hommes les plus proches (par là il fallait comprendre les plus puissants) de la garde d'Orochimaru s'y trouvaient sans doute déjà à attendre leur maître ; il fallait juste que celui-ci daigne abandonner son amant pour les rejoindre, ce dont il n'avait nullement envie. Il était le chef, quoi, il pouvait faire attendre ses hommes un mois s'il lui en prenait l'envie ! Mais Shikamaru l'avait chassé avec urgence, le promettant d'être plus « chaleureux » s'il allait travailler... l'homme-serpent s'était pourléché les babines et avait disparu au détour de la porte.
Enfin seul ! Il commença par s'habiller soigneusement ; il avait remarqué que plus ses vêtements étaient coûteux et élaborés, plus les hommes le tenaient en respect et s'écartaient sur son passage, ou lui parlait comme à un empereur (ou plutôt une impératrice dans son cas). Il était réellement le compagnon du chef du village ; Orochimaru avait veillé à ce que tous le comprennent et même l'homme le plus arrogant y réfléchissait à deux fois avant de lui chercher des embrouilles. De plus, certains semblaient avoir gravé en eux une peur instinctive de son personnage... Il avait presque peur de le penser, mais en fait cela lui plaisait énormément.
Presque deux semaines s'étaient passées depuis son « réveil ». Il avait appris bon gré mal gré à subir les assauts lubriques de son amant, Orochimaru. A l'heure actuelle, il y prenait même du plaisir, ce qui était surprenant au vu de l'identité de son partenaire. Ou pas. Orochimaru savait y faire avec sa langue ; il était même très doué. Bon, c'était un psychopathe fini et il voulait dominer le monde en détruisant tous ceux qui s'opposeraient à lui ; bon, il avait trahi son village, Konoha, avait tué le Sandaime, provoqué une guerre ouverte entre les deux villages d'Oto et de Konoha, il n'était pas tout à fait humain et son passe-temps préféré était de tuer et de torturer et...
D'accord, ça faisait quand même un peu beaucoup.
Il fallait qu'il revoie son plan d'évasion.
Ou sa relation avec Konoha, peut-être...
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Les cinq ninja bondissaient d'arbre en arbre en direction du village d'Oto, les sens en alerte et la main prête à frapper ou à se saisir de leurs armes. Plus que cinq kilomètres avant le camp ennemi ; il ne fallait surtout pas baisser sa garde...
L'assaut ne se fit pas attendre. Sakura sembla trébucher alors qu'elle posait le pied sur la cime d'un pin un peu jaune qui finissait de mourir au soleil. Poussant un petit cri étouffé, elle voulut se rattraper mais son pied résista sous elle. Celui-ci avait été agrippé solidement par l'une des branches du pin qui s'était plié jusqu'à former une sorte de main sinistre. Elle prépara ses poings ; d'autres branches s'enroulèrent autour de ses membres et la tirèrent au sol. Cette fois-ci, elle cria pour de bon.
- Sakura ! s'écria Naruto en se précipitant à son secours.
Les trois autres étaient déjà loin devant ; se rendant compte de la perte de deux de leurs compagnons, ils firent demi-tour mais déjà la jeune fille et le garçon blond avaient disparu sous les feuillages touffus. Sasuke plongea anxieusement à la suite de Naruto, écartant à coups de katana les branches qui lui barraient le passage. Yamato pesta ; ils ne devaient surtout pas montrer de trace de leur passage ! Mais Sasuke perdait tous ses moyens dès que Naruto était en danger. Il le savait depuis un moment mais c'était quand même un manque de sang-froid gênant pour un shinobi... Il répara du mieux qu'il pouvait le carnage avec sa technique tandis que Sai envoyait l'un de ses éclaireurs encrés prêter main-forte à Naruto et Sakura.
Ils trouvèrent Sasuke en train de tailler grossièrement un amoncellement de... branches ? Lianes ? Ca y ressemblait, seulement les lianes normales ne s'amusaient pas à s'enrouler ainsi sur les gens et à les retenir, les enserrer, les étouffer... Sakura n'était déjà presque plus visible ; seuls, quelques mèches de cheveux rose et une main molle dépassait du tas, comme un immense cocon marron et vert. Naruto était invisible.
Yamato voulut manipuler à leur avantage ce qui leur faisait face, sans succès ; le bois dont était fait l'ennemi ne réagissait pas à ses ordres, et il dut esquiver en toute hâte un poing de lianes qui s'abattait sur lui avant qu'il ne finisse par l'écraser. L'anbu appela à lui la forêt, mais elle ne lui répondait pas, elle partait dans tous les sens, elle résistait plus vite qu'il ne pouvait réagir...
- Merde ! fit-il rageusement à ses compagnons. Je ne contrôle rien !
- C'est quoi ce truc ? lui hurla Sasuke. Ca a bouffé Sakura, et je ne vois plus Naruto !
Il trancha dans ce qui l'attaquait sans trop de problème, mais ces fichues lianes arrivaient de partout... C'était stupide ! Ce n'était que des plantes, après tout !
Une queue plate en noir et blanc s'abattit sur la branche qui était sur le point de l'embrocher; Sasuke leva les yeux de surprise. Un castor bicolore lui fit un bref signe amical avant de se lancer à la poursuite des son adversaire boisé.
- Fais gaffe, brochette sur pattes, fit Sai en ricanant.
Sasuke sentit son sang bouillir. Il n'allait pas laisser ce type se foutre de sa gueule !
Il activa son sharingan, cherchant l'empreinte du chakra de Naruto dans le tas. Yamato tentait de délivrer Sakura de son côté, avec plus ou moins de succès (sa tête inconsciente était réapparue ainsi que son tronc mais il restait encore le bas du corps). Sai ignora Sasuke pour aller aider leur chef. C'était donc à lui de retrouver son petit ami.
Là ! Une aura orange intense, c'était lui. Sasuke se concentra assez pour émettre un puissant Katon Ryuuka ; la gerbe de flammes balaya en un instant l'enroulement sans fin de lianes qui fonçait sur lui et brûla tout l'espace vers lequel il le dirigeait. Le corps de Naruto, libéré de sa prison, tomba sur le sol avec un bruit sourd.
- Eh, c'était pas exagéré ? hasarda Yamato, le corps de Sakura sur l'épaule. Tu aurais pu le cramer aussi !
- Pas possible. Il est insensible au feu et ses affaires ont été spécialement conçues pour être ignifugées, même à cinq minutes de Katon.
- Je vois. Vous formez vraiment une équipe idéale.
Il esquiva encore quelques lianes en discutant, mais celles-ci étaient déjà moins nombreuses. L'association des castors de Sai et des boules de feu de Sasuke (qu'il continuait à lancer tout en protégeant Naruto) commençait à venir à bout de leur ennemi.
Ils rasèrent le pan de forêt où ils se trouvaient en une demi-heure à peine. Yamato soupira après le carnage ; quelle discrétion... Tous ceux qui avaient un minimum de sensibilité à des kilomètres à la ronde devaient les avoir senti à l'heure qu'il était. Il était trop tard pour se cacher ; pourtant, il posa Sakura à terre et se mit à invoquer ce qu'il fallait pour rendre à cette portion son lot d'arbres et de plantes. C'était plus fort que lui ; il détestait laisser des coins désertiques s'il pouvait y remédier... Shikato lui avait dit un jour en riant qu'il aurait fait un très bon artisan reboiseur et écolo s'il n'avait pas été aussi doué en ninjutsu. Il avait accepté la remarque de son vieil ami comme un compliment.
- Bon, fit-il en observant ses deux camarades inconscients, on ferait mieux de monter un petit camp provisoire. Ces deux-là ont besoin de soins. A part Sakura, c'est moi qui ai les meilleures capacités médicales, alors je m'en occupe ; vous deux, gardez les environs.
Les deux autres hommes acquiescèrent sans un mot.
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Shikamaru parcourut avec lenteur les derniers chapitres du journal de Daisuke Asakura. Cela faisait peut-être cinquante fois qu'il le relisait, mais il ne s'en lassait jamais. Dire qu'il avait été un tel fou dangereux... Orochimaru et lui formaient vraiment un couple assorti. En fait, il avait l'impression de relire la biographie du Sannin, rien de moins ; ce parcours tortueux bondé de morts et d'expérimentations étranges, cette inclination au meurtre et à la torture...
Las et un peu déprimé, il jeta le livre au loin. Ses chances de rédemption envers Konoha se révélaient de plus en plus minces. Il ne savait pas trop quoi penser de son comportement précédent ; qu'avait-il donc bien pu lui arriver pour qu'il soit si... détestable ? L'homme qui avait écrit ce journal était fier de sa condition et de ses idéaux (si on pouvait appeler idéal la recherche immédiate du pouvoir et du plaisir, et ce quel qu'en soit le prix). Lavage de cerveau ou pas, c'était peut-être un peu trop... et comment ça se faisait qu'il n'avait toujours aucun souvenir de ce qui s'était passé ?
Il voulut ramasser le journal qui traînait, mais sa flemme habituelle eut le dessus et il abandonna vite l'idée de se lever. Au lieu de cela, il ajusta un peu de son chakra pour qu'un filament d'ombre aille prendre le livre et l'amener vers lui. Après tout, ce n'était pas comme s'il utilisait beaucoup son chakra depuis son réveil... Orochimaru avait d'abord pensé le tourmenter en l'usant au lit et en lui faisant faire des choses toutes plus bizarres les unes par rapport aux autres, mais le côté nonchalant de Shikamaru l'avait préservé de toute honte et même son dégoût naturel s'était atténué au bout de quelques jours. Ca, et aussi parce que la torture, ça le connaissait (un peu grâce aux femmes qui lui pourrissaient l'existence...). Etrangement, depuis, son amant avait aussi réajusté son comportement et il le traitait presque avec galanterie... un concept assez effrayant quand on pensait à qui il s'appliquait.
Il prit le journal en main. Etrangement, la surface était chaude ; une ombre ne faisait pas cet effet-là d'habitude... Il ouvrit une page au hasard et eut la surprise de voir des taches parsemer ça et là des recoins de la tranche. Des bouts de mots, différents de ce qu'il avait vu précédemment, se formaient... Mais oui ! Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Il était un adepte de la technique des ombres pourtant...
Il mit suffisamment de sa technique dans le papier pour faire apparaître la portion qui restait cachée. Cette utilisation particulière du pouvoir du clan Nara était très pratique en espionnage et en dissimulation des informations ; il suffisait d'écrire avec une encre spéciale (peu importait le support), que seul le pouvoir familial pouvait activer.
Advienne que pourra, se dit-il en ouvrant la première page.
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Journal de Shikamaru Nara, entrée 1
J'écris ce journal pour me rappeler qui je suis. Mon nom est Shikamaru Nara, j'ai été fraîchement promus Jounin au village de Konoha, ma patrie. Mon apparence et mes notes ont toujours été moyennes. Je n'ai pas vraiment de motivation dans la vie ; je crois que j'avais un rêve concernant une famille, mais ce n'est pas très clair en ce moment... Je préfère me concentrer sur des détails plus importants. Le Hokage (Tsunari ? Tsukasa ? En tout cas je suis sûr que c'était une femme) m'a chargé d'une mission. Une mission très importante. J'ai accepté... je crois que j'ai accepté, sinon je ne serais pas ici, non ? Mais je ne sais plus pourquoi, j'ai oublié ma mission... Je me suis réveillé il y quelques instants, ce journal à la main et les vêtements recouverts d'un sang qui n'était pas le mien. Au vu de ce qu'il y a d'écrit, ce serait celui de certains de mes camarades de Konoha et même de mon père. Je ne me souviens de rien. Leur ai-je fait du mal ? J'écris cette entrée avec la technique spéciale de notre famille pour plus de sécurité, mais je ne sais pas vraiment où je suis... Je sens l'odeur du sang, partout autour de moi. Même l'air me semble empoisonné. J'ai tellement sommeil...
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Journal de Shikamaru Nara, entrée 2
Plus je lis ce qu'a écrit mon alter-ego, plus je n'en reviens pas. Ce type... il est... comment est-ce possible ? Comment puis-je me transformer en un tel monstre à chaque fois ? Il s'est déjà passé plusieurs jours depuis ma première entrée. Mon autre Moi a rejoint le pays du Son, nos pires ennemis (je me souviens au moins de cela). Il a demandé l'asile à Orochimaru, qui en a fait l'un de ses hommes de main. Cet homme me dégoûte. Quelquefois, j'ai de brefs sursauts de conscience, et je le sens qui me regarde. Ce n'est pas très long, pas assez pour inquiéter Daisuke, mais quand même...
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Journal de Shikamaru Nara, entrée 3
Ca fait deux semaines. Ca a été plus long que la dernière fois. Je me demande combien de temps cela prendra avant que ma véritable personnalité ne disparaisse à jamais ? Je ne suis même plus sûr de savoir qui je suis en réalité. Mais quoi qu'il en soit, cette période d'absence m'a permis de me souvenir de ce qui s'était passé ce jour-là. Le Hokage (je serais bien incapable de me souvenir de son nom à présent) a voulu m'envoyer comme espion ici-même, auprès de cet Orochimaru. Elle était censée utiliser une ancienne technique interdite qui me donnerait une personnalité-tampon en accord avec celle de la cible. Oh, ça a marché. Trop bien, même. C'est elle qui domine à présent. Daisuke et Orochimaru s'entendent comme larrons en foire. Comme deux âmes soeurs. C'est répugnant.
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Journal de Shikamaru Nara, entrée 4
Trois mois et demi depuis la dernière fois. J'ai appris que Daisuke était devenu l'amant d'Orochimaru. Je ne sais plus où j'en suis. J'ai envie de mourir ; cela mettra peut-être fin à mes tourments, si je me tuais maintenant... Je sais encore que je m'appelle Shikamaru Nara. Je dois me raccrocher à ce souvenir, cet espoir... Peut-être quelqu'un se souvient-il de moi quelque part ? J'ai une famille, à Konoha, j'ai des amis, je veux y croire... Je ne veux pas disparaître...
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Journal de Shikamaru Nara, entrée 5
Je veux vivre. Mais je n'y arriverais pas si la personnalité de Daisuke domine ce corps. Il fait des choses si atroces, et avec si peu de scrupules... Neuf mois déjà qu'il a pris possession de ma vie, et je sens que je ne pourrais sans doute plus tenir très longtemps... Mes réveils sont de plus en plus courts et espacés. Je m'appelle Shikamaru Nara.
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Journal de Shikamaru Nara, entrée 6
Je m'appelle Shikamaru Nara, je suis Jounin à Konoha. Si je peux l'écrire suffisamment, je m'en souviendrais. Je m'appelle Shikamaru Na...
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Journal de Shikamaru Nara, entrée 7
Papil... Chou
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Papil... Chou ? Quelle étrange dernière entrée... Papil... pour papillon ? Et Chou... Chouji, peut-être ? Mais pourquoi mentionner son meilleur ami ? Et un papillon ? C'était certes la signification de son nom, mais... Et puis ça n'expliquait pas comment il avait recouvert d'un coup sa mémoire, et qui plus est d'avant cette fichue mission...
Un raclement à la fenêtre le libéra de sa réflexion. Un autre corbeau ? Il se dirigea vers l'origine du bruit mais la surprise le fit lâcher le journal. Un ninja se trouvait derrière la vitre ; et à en juger par le bandeau frontal qu'il arborait fièrement, il venait de Konoha.
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Yamato se leva brusquement alors qu'il était en train d'assurer des soins à Sakura. Celle-ci le regarda avec surprise mais elle se sentait déjà suffisamment remise pour finir elle-même son travail. Il fallait encore s'occuper de Naruto, qui était toujours inconscient.
Après le fiasco avec les lianes, ils avaient décidé de faire une courte pause pour reprendre haleine et soigner leurs blessés. Sasuke avait installé tendrement Naruto sur ses genoux tout en gardant un oeil sur les alentours ; Sai avait sorti une ration de nourriture pour chacun et il dévorait lentement la sienne (ils n'avaient pas mangé depuis leur réveil). Seul, Sasuke n'y avait pas touché. Il attendait sans doute de la partager avec Naruto... Sakura émit un grognement sourd en faisant jouer ses muscles. Il était temps de réveiller le Blond au Cerveau Dormant...
- Dépêche-toi de le ranimer, fit Yamato. L'un de mes clones a trouvé Shikamaru. Il nous attend à trois kilomètres d'ici.
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Papillon, Chouji. Papillon, Chouji. Ca le dérangeait vraiment. Pourquoi n'arrivait-il pas à se souvenir ? Pourquoi avoir évoqué Chouji dans sa dernière entrée ?
Il grogna en évitant de justesse une racine qui pendait du plafond. Ce passage souterrain n'avait pas dû être utilisé depuis des lustres. Encore heureux qu'Orochimaru lui en avait fait mention quelques jours auparavant, il n'aurait eu aucun moyen de sortir sans attirer l'attention sinon... Ces palais de seigneurs étaient toujours remplis de passages secrets et de solutions de fuite en cas d'invasion. Et bien sûr, seul le chef et son entourage proche connaissaient leur emplacement...
Ils atteignaient la sortie, à juger par la montée progressive du terrain. Le clone qui s'était mis devant lui lui fit un petit signe lui intimant de s'arrêter. Shikamaru obéit sans rechigner ; son accompagnateur sortit en premier vérifier que la voie était libre. Cela devait être le cas, puisqu'il lui tendit une main dure comme du bois pour l'aider à grimper.
L'air frais de la forêt lui cingla le visage. Il se drapa dans son kimono en grelottant. Celui-ci était bien un peu sale, mais ce n'était pas comme s'il avait eu le temps de se changer... Il espérait d'ailleurs qu'ils ne tarderaient pas trop. Il ne savait pas combien de temps la réunion retiendrait Orochimaru.
- C'est pas vrai... mais dans quoi t'es sapé, Shika ?
Il se retourna brusquement. Devant lui, se tenaient les membres de l'équipe 7 minus leur professeur, ainsi que deux autres hommes qu'il ne connaissait pas.
A suivre...
