Titre : Les voies du démon
Auteur : Mokoshna
Manga : Naruto
Crédits : Naruto est la propriété de Masashi Kishimoto et de Jump. Je ne reçois pas d'argent pour cette fic, je ne risque pas d'en donner à qui que ce soit (vu l'état de mes finances ça n'irait pas loin de toute façon).
Avertissements : Spoilers, sûrement. Yaoi. Ah ça oui ! Et oui au cas où vous vous demanderiez : Couple bizarre, même pour moi, ici un Orochimaru X Shikamaru. Et aussi du Naruto X Sasuke. Ah, et... hum... du Mpreg, ou Male Pregnancy pour ceux qui ne connaissent pas. Désolée.
Commentaires artistiquement idiots de l'auteur : Bah oui, enfin la suite. C'est techniquement le passage chiant qui m'a pris des plombes à finir. On s'approche de la fin à grands pas (enfin j'espère). En bonus j'ai aussi écrit la scène de cul censurée entre le chapitre 1 et le 2, si le coeur vous en dit, vous pouvez aller le voir sur mon blog (l'adresse est dans ma bio). Mais bon, c'est pas très ragoûtant, alors vous forcez pas.
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Chapitre 4 : La vengeance est un plat...
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Shizune esquiva d'un mouvement souple la pluie de shuriken qui allait s'abattre sur elle. Le sol était à présent jonché de ces projectiles, bien fichés dans le bois sombre dont était fait la salle d'entraînement qui servait aux élèves de l'académie. Tsunade et elle avaient dû se réfugier là après que des ninja à la solde de Danzou les aient poursuivies à travers tout le bâtiment. La salle était vaste et propice à ce genre d'affrontement ; pourtant, elle savait qu'elle aurait du mal à s'en sortir, entre une Tsunade affaiblie par son combat contre cinquante des meilleurs ninja de la section Racine des Anbu et ses facultés de combattante atténuées par la drogue qu'un médico-nin ennemi avait versé dans sa nourriture le matin même, brouillant peu à peu ses sens...
- Shizune, reprends-toi ! hurla Tsunade à son encontre en la voyant chanceler.
Elle se ressaisit bien vite, mais une lame effilée se dirigeait déjà vers sa gorge. Elle imaginait comme dans un mauvais cauchemar sa tête roulant avec un bruit horrible sur le sol, juste aux pieds de son supérieur... et fut violemment jetée à terre par un bras puissant tandis qu'un autre parait le katana avec un kunai. Le choc des deux lames fit jaillir un court instant de vives étincelles qui fascinèrent la jeune femme ; elle resta étendue et à vrai dire un peu abrutie...
- Ce n'est pas le moment de rêvasser ! fit alors la voix rude de Sasuke, tandis que son sauveur Yamato se chargeait de faire regretter à son adversaire son implication dans l'affaire.
Elle se remit sur pied et fonça dans la bataille. A sa droite, Tsunade avait ouvert une brèche dans le mur et continuait son combat à l'extérieur ; elle partit à sa suite en poussant un cri de rage.
La femme blonde était entourée de pas moins une vingtaine d'adversaires, tous faisant partie de l'élite de Racine. Il y en avait donc encore ? Combien ce traître de Danzou en avait-il en réserve ? Shizune dut s'appuyer contre un arbre en voyant le monde tourner devant ses yeux. Ce n'était pas de cette manière qu'elle aurait pu aider le Hokage... mais tant qu'à faire, autant ne pas être non plus une gêne. Elle se dissimula du mieux qu'elle put dans un buisson à proximité ; aussi occupés qu'il l'étaient avec Tsunade, aucun ennemi ne ferait attention à elle. Cela lui donnerait largement le temps de récupérer et peut-être de de créer rapidement un antidote pour contrer les effets de la drogue, avec sa trousse portable personnelle qui ne la quittait jamais...
Tsunade poussa un cri étranglé alors qu'elle finissait de mélanger les derniers ingrédients de la fiole. Elle s'injecta le produit en hâte, le regard braqué sur la clairière dans laquelle se déroulait l'affrontement. Son maître avait un genou à terre ; quelque chose lui avait ouvert l'épaule en grand et des flots de sang s'échappaient de la plaie béante en se mêlant à ce qui s'écoulait des multiples autres blessures de son corps... Shizune n'attendit même pas que l'antidote agisse et s'empressa de la rejoindre. Se frayant brutalement un chemin à travers plusieurs ninja étonnés de la voir encore en vie, elle réussit tant bien que mal à se retrouver devant Tsunade, faisant écran de son corps sur elle. Cette dernière commençait à haleter...
- C'est inutile, fit alors une voix grave et familière.
Surgissant d'entre ses hommes, Danzou fixait les deux femmes d'un regard glacial. Il arborait un petit sourire triomphant qui rendit la jeune femme nerveuse.
- Je suppose que tu dois être ravi, grogna Tsunade en serrant les dents. Depuis combien de temps prépares-tu ton coup ?
- Très longtemps. Tu ne peux pas savoir à quel point il est jouissif de te voir ainsi agenouillée devant moi, « Godaime Hokage », railla-t-il.
- Par contre, je ne peux pas dire la même chose. Voir ta sale face d'ananas recollé a plutôt tendance à me filer des boutons.
Danzou se mit à ricaner, vite imité par ses hommes.
- De quel droit osez-vous... commença une Shizune indignée. Lorsque les habitants de Konoha sauront... !
- Tu peux toujours japper, femme, le coupa Danzou, mais les rares ninja encore fidèles à cette... créature sont loin, j'y ai veillé. Et quant aux autres...
Il partit d'un rire cruel. Tsunade fit un petit signe discret à Shizune qui hocha légèrement la tête. Elles avaient juste besoin d'un peu de temps...
- Ils seront au contraire ravis de se débarrasser de la femme qui a permis - non, qui a créé ! - une telle abomination qu'est Daisuke Asakura. Dois-je vous rappeler tout le mal qu'a fait cet homme au village ? Toutes les pertes qu'il nous a fait subir, tous les morts qu'il a sur la conscience ?
- Shikamaru Nara n'y est pour rien ! protesta Shizune avec rage. Et le Hokage non plus ! C'était un accident !
- Oui, un accident regrettable qui a coûté bien cher à nos braves compatriotes. Et pour envenimer le tout, cette femme prend comme conseiller personnel le père de l'abomination ?
- Shikato Nara est un excellent élément, fidèle au village et à sa cause.
- Erreur. Il est l'un des chiens de Tsunade, sans aucun doute. Mais qui sait si, emporté par un élan paternel tardif, il ne se risquerait pas à trahir notre village et à se rallier à ceux du Son ? Je sais de source sûre que vous avez envoyé une équipe là-bas... et pour quelle autre raison, si ce n'est trahir ?
- C'EST TOI LE TRAÎTRE ICI, PERSONNE D'AUTRE ! hurla Shizune à s'en rompre les cordes vocales.
- Vraiment ? Est-ce moi qui ai exterminé toute ma famille excepté mon père que j'ai laissé presque mort avec un bras en moins, le privant de ses capacités de combat ? Est-ce moi qui ai utilisé une technique interdite de mon clan pour décimer une partie du village et tuer tous ceux qui se mettaient sur mon chemin, juste avant d'aller rejoindre Orochimaru ? Est-ce moi qui est devenu la putain de notre pire ennemi ?
Shizune serra les poings, rageuse, frustrée... Comment rabattre son caquet à cet énergumène quand cent de ses hommes étaient aux aguets, prêts à vous déchiqueter au moindre haussement de cil de leur maître ? Mais Tsunade et elle ne se rendraient pas sans se battre. A cette heure, la seule chose qui lui restait était son honneur ; pas question de le bafouer en suppliant lâchement ce porc de lui laisser la vie sauve, comme l'avaient fait plus tôt quelques-uns de ses camarades. Et puis elle s'était jurée de protéger Tsunade à n'importe quel prix, même si la situation semblait désespérée...
Un cri formidable agita l'air. Venant de nulle part, une silhouette orange s'abattit sur la masse des hommes en armes et se mit à diminuer leur nombre. Tout en se battant, Naruto cria à Shizune de se mettre à l'abri avec Tsunade et Shikato ; en se retournant, elle vit effectivement le conseiller personnel du Hokage, affaibli mais en vie, lui faire signe de se diriger sans plus tarder à l'opposé de la bataille, vers un petite fortification qui servait habituellement d'entrepôt à nourriture en cas d'invasion.
Sakura soutenait Tsunade d'un bras tout en la soignant du mieux qu'elle pouvait de l'autre. Shizune se précipita à l'autre flanc de son maître et la porta presque jusqu'au bâtiment que lui avait montré Shikato. A l'entrée, elle vit Yamato et Sasuke qui achevaient de débarrasser les alentours des ennemis gênants qui auraient pu leur causer du tort. Quand cela fut fait, Sasuke passa précipitamment près d'elle, sans doute pour aller prêter main-forte à Naruto. Yamato les laissa passer avec leur précieux fardeau et se mit en devoir de garder l'entrée en surveillant la direction où était parti Sasuke.
Celui-ci revint peu de temps après, Naruto sur les talons. Ils avaient dû mener une rude bataille ; la veste de Sasuke était déchirée sur le côté et son compagnon montrait une magnifique éraflure sur le bras qui trempait le lambeau de tissu qui s'accrochait encore à la manche. Leur chef de groupe les hâta d'entrer ; puis, rassemblant les dernières réserves de chakra qu'il gardait en vue d'une telle éventualité, il dressa une fortification de bois solide autour de leur bâtiment. Il n'était que temps. Une pluie de ninja, presque une armée, s'abattit rageusement sur leur protection ; certains utilisèrent des techniques de katon pour tenter une percée, en vain. Le bois dont était fait leur abri résistait aux simples flammes ; en réalité, seules certaines techniques très avancées auraient pu ne serait-ce qu'ouvrir une brèche. Yamato avait mis des années à maîtriser cette technique, qui n'était utilisable qu'avec parcimonie au vu de la quantité énorme de chakra que cela exigeait ; en outre, les effets secondaires liés à son utilisation (comme la perte momentanée de toute mobilité du corps, qu'il ne s'expliquait pas encore) la rendait hasardeuse à lancer sur le terrain lorsqu'il n'avait pas des compagnons sûrs pour veiller sur sa sécurité. Shikato, qui était resté à ses côtés en sachant ce que cette technique provoquait, le traîna péniblement à l'intérieur.
Le bâtiment était sombre et humide ; pourtant, il leur faudrait bien s'y faire. L'ennemi cherchait sans nul doute un moyen de les atteindre. Çà et là sur les côtés, Sasuke avait semé des pierres spéciales qu'il utilisaient en mission, et qui avait la particularité de capter et d'accumuler petit à petit la lumière du jour et de la laisser filtrer dans l'obscurité. Cela ne durerait pas longtemps mais c'était déjà mieux que rien, surtout pour la séance de soins improvisée qui les attendait. Shikato mit précautionneusement la carcasse de Yamato à côté de Tsunade ; celle-ci examina son subordonné d'un air grave.
- Il l'a utilisée ? demanda-t-elle à son conseiller.
- Oui, à l'instant. Nous sommes à l'abri pour le moment.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il a utilisé ? intervint un Naruto énervé, alors que Sasuke tentait de désinfecter la plaie de son bras. Qu'est-ce qu'il a ? Il a été touché ?
Shikato secoua la tête.
- Non, il est juste à bout de fatigue. Il vient d'utiliser une technique particulière de kekkai qui a considérablement affaibli son organisme et ses défenses.
- Sakura, occupe-toi de lui d'abord, siffla Tsunade en retenant la main de la jeune fille. Il en a plus besoin que moi.
- Bien.
Mais son élève ne paraissait pas bien assurée. Shizune prit sa place et commença à lui donner des soins.
- Garde tes forces, Shizune, murmura-t-elle avec affection à son amie. Tu en auras besoin. Je peux guérir de manière naturelle.
- Je ne sais pas si tu auras le temps, renifla la femme brune. Mieux vaut soigner ça tout de suite. Après tout, ce n'est pas comme si je pouvais faire grand chose d'autre. Je ne suis pas une aussi bonne combattante que les autres, ni une tacticienne de génie comme Shikato.
Tsunade lui fit un sourire doux mais un peu crispé sur les bords. A sa droite, Sakura achevait de soigner Yamato.
- Voilà, au moins il n'est plus dans un état critique, fit-elle en soupirant. Mais il est très faible, il a besoin de repos. Je ne sais pas combien de temps ça lui prendra ; en plus, la rigidité de ses membres m'inquiète... A quoi est-elle due ?
- On ne sait pas encore très bien, lui répondit Tsunade. Elle ne se développe aussi exagérément que lorsqu'il utilise cette technique ; d'après lui, c'est comme si la vie et le mouvement qui émanaient de son corps s'en allaient pour rejoindre le bois du kekkai qu'il avait créé. Enfin, ce sont ses mots exacts. Je n'ai pas vraiment eu le temps de travailler avec plus de précision sur ses propos.
- Étrange , fit Sakura en s'asseyant à même le sol. J'aimerai bien étudier son cas. Si on s'en sort vivants, bien sûr.
- Ça...
Sakura profita de la pause qu'elle avait prise pour examiner les lieux. C'était l'une des premières règles qu'on apprenait aux enfants à l'académie, connaître le terrain et savoir utiliser la configuration de celui-ci. Yamato était sauf ainsi que Shikato qui veillait à présent sur lui, Shizune avait pris en charge Tsunade et Naruto, bien que ronchonnant, avait accepté avec une certaine bonne grâce les potions et autres onguents curatifs de Sasuke. Elle pouvait donc se permettre de souffler un peu jusqu'à la prochaine crise tout en restant sur ses gardes.
La pièce était assez grande pour leur permettre d'y rester sans se sentir étouffés, mais les recoins étaient encombrés de paquets et de sacs divers. La petite réserve de nourriture où ils s'étaient mis à l'abri n'avait pas été choisie au hasard. On l'avait construite de telle sorte qu'un ennemi éventuel n'aurait pu que difficilement y entrer une fois que quelqu'un avait décidé de s'y réfugier. Une entrée unique, composée par une lourde porte d'acier, les coupait du reste du monde ; les anfractuosités nécessaires pour faire passer un peu d'air avaient été soigneusement placées pour ne pas désavantager l'occupant. D'autre part, elle savait par les cours qu'elle avait reçus qu'un passage secret menait probablement à l'extérieur ; le problème, c'était que l'ennemi était aussi au fait et connaissait son emplacement sans doute mieux qu'elle...
- Il faut boucher les autres passages que l'entrée principale, dit-elle tout haut. Sinon, tout ça ne servira à rien si on nous surprend par une entrée quelconque.
- J'ai vérifié avant que vous veniez, lui répondit Sasuke. La seule autre entrée passe par un souterrain et donne sur une grotte à l'extérieur du village. Il y a eu une forte tempête il y a deux mois, la sortie est complètement bouchée sous les décombres.
- Ça ne leur sera pas bien difficile de la nettoyer...
- Sauf que ce ne sera pas très discret, vu la quantité de travail et de terre à déblayer. On les entendra venir.
- Quand même, je préfère vérifier.
- J'y vais, fit Naruto en se relevant. Ça me fera un truc à faire. Je sens que je vais adorer cet endroit.
- On a ce qu'il faut question eau et nourriture pour un moment, si on se restreint, fit Shikato.
Tsunade se reposait tranquillement avec Yamato. Shizune veillait d'un air jaloux. De leur côtés, Sakura et Sasuke étaient suspendus aux lèvres de leur aîné. Ils avaient beau être parmi les plus doués de leur promotion, Shikato avait largement plus d'expérience du terrain et plus particulièrement des sièges qu'eux. Il avait vu passer bien des conflits et son talent de stratège n'était plus à prouver...
- Et pour l'air ? Ils ne vont pas essayer de nous envoyer des gazs ?
- Ça ira. La protection de Yamato filtrera tout ça.
- Tu l'as vue à l'oeuvre ?
- Oui, c'est assez impressionnant. Rien n'entre, mais rien ne sort non plus. C'est comme si ce kekkai était un organisme vivant qui protégerait ses organes vitaux, en l'occurrence je pense qu'il s'agit de Yamato et de nous par extension. Je plains les pauvres hères qui essaieraient de s'approcher d'un peu trop près. Une fois, j'ai vu cet organisme attraper un gars un peu curieux et le presser comme un citron tout en le battant à terre. C'était pas joli-joli.
Sakura déglutit.
- Je vais aller voir si Naruto n'a pas eu l'idée de sortir, fit alors Sasuke en se levant brusquement.
- C'est mieux, acquiesça son amie.
Il lui fit un sourire et descendit les quelques marches qui menaient au passage. Sakura eut un frisson en voyant sa tête disparaître dans le trou, à plusieurs mètres d'eux. La lueur des pierres phosphorescentes commençait à décliner.
- Tu penses qu'on peut tenir combien de temps ? fit la jeune fille.
- Une semaine peut-être, s'ils ne trouvent pas le moyen de rentrer d'ici-là ou si Yamato tient le coup. La protection dépend de son état de santé, après tout.
- Alors je ferais mieux de vérifier ma trousse de soins.
- En effet. Quant à moi, je vais faire un petit inventaire de nos provisions.
- Il faudra sans doute en cacher, vu que Naruto est incapable de se maîtriser question bouffe quand il est affamé.
- Bah, on a de quoi voir venir. Si ça se trouve, on sera tous morts avant même d'avoir entamé le tiers des réserves.
- Ne dis pas ça.
Ils se mirent au travail en silence.
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Le tunnel continuait sur une bonne centaine de mètres avant de s'arrêter brusquement. Un tas énorme de terre et de cailloux bouchait le passage juste après une bifurcation assez raide ; de ce fait, et aussi à cause de l'obscurité dense qui l'entourait, Sasuke faillit buter sur Naruto qui s'était installé devant le bouchon.
- Fais gaffe où tu marches, gros lourd, fit doucement son ami.
- Et toi ? Qu'est-ce que tu fais assis dans le noir ?
Il lui semblait distinguer un vague reflet orange dans le noir. Naruto lui saisit la main et l'entraîna à ses côtés.
- Je me repose. Ils m'ont bien crevé, tout à l'heure.
- Déjà fatigué ? s'amusa Sasuke. Je ne te savais pas si... faible.
- N'importe quoi. Tu sais très bien que je ne suis pas faible.
- Ah oui ?
- La ferme.
Ils restèrent un moment silencieux, perdus dans leurs pensées. Sasuke était bien un peu somnolent...
- Tu crois qu'il va bien ? Shikamaru.
Son ami releva la tête, un peu surpris, mais il se rendit compte que Naruto ne l'avait pas vu. Il soupira.
- Ouais, sans doute. Il est solide.
- Je sais pas. Orochimaru n'est pas du genre à pardonner aux traîtres aussi facilement.
- Ça, j'en sais quelque chose, répliqua Sasuke en ricanant. T'inquiètes. « Daisuke Asakura » est spécial. Il ne lui fera probablement rien. Au pire, il sera puni...
- C'est dégueulasse.
Sasuke était tout à fait de son avis, mais il ne le dit pas. A quoi bon ? Ils avaient déjà passé les dernières années à ressasser cette histoire de fond en comble.
- Et dire qu'on était sur le point de le ramener, et ce truc qui nous tombe dessus !
- Ouais, c'est moche. Mais ce n'est pas une raison pour râler.
- Je ne râle pas.
- Tu parles.
- Bon, peut-être un peu, mais y'a de quoi rager non ? Si je tenais ce Danzou...
- C'est ça le problème, c'est plutôt lui qui nous tient, là.
- Humph. Je déteste attendre.
- A qui le dis-tu.
Naruto serra le bras de Sasuke.
- Je n'ai même pas pu le remercier... Tu crois... qu'il nous en veut ?
- Ça m'étonnerait, le contredit le jeune homme brun. D'après ce que j'ai compris, c'est à peine s'il se souvient des événements. Et puis il n'avait pas la tête de quelqu'un de vindicatif.
- Hum ?
- Non, il ne nous en veut pas.
Sasuke se blottit contre Naruto qui le prit dans ses bras en soupirant d'aise. Il avait vraiment envie de dormir, à présent.
- Il faudra retourner le chercher...
Naruto acquiesça doucement. Sasuke s'était déjà endormi.
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Le temps leur parut long, très long. Ils se relayaient pour assurer la surveillance du tunnel et des blessés. Fort heureusement, Shizune et Sakura étaient les dignes élèves de leur maître ; ceux qui étaient un tant soit peu blessés se remirent rapidement sur pied. Yamato se réveilla au bout du troisième jour, et la première chose qu'il remarqua à part l'obscurité totale qui régnait fut l'odeur âcre qui flottait dans l'air.
- On n'y peut rien, fit la voix rauque de Shikato à sa droite, tout près de lui. On ne peut pas vraiment aérer le coin et il faut bien que le corps se débarrasse de ses toxines.
- Shikato ? croassa-t-il, la gorge sèche.
Son ami se hâta de lui mettre sur les lèvres un linge imbibé d'eau que Yamato suça avec reconnaissance. D'ici quelques minutes, il lui tendrait un peu plus de liquide pour se réhydrater mais en attendant, il était trop faible pour boire une trop grande quantité d'un coup sans se rendre malade.
- Et les autres ? demanda-t-il quand il récupéra enfin un peu d'humidité dans la gorge.
- Sasuke surveille l'entrée, et Sakura est avec Tsunade dans le passage souterrain, chuchota Shikato. On a entendu un peu de bruit venant de là, alors le Hokage est allé colmater un peu tout ça. Shizune est en train de faire à manger, comme c'est elle qui a la meilleure maîtrise dans l'obscurité à part moi.
- Pourquoi tu ne le fais pas ? sourit Yamato.
- Tu sais très bien que même s'il s'agit d'une question de vie et de mort, je suis incapable de me faire autre chose que du riz avec de la mayonnaise et du chou.
Shikato redressa la nuque de Yamato de son bras valide. L'anbu s'accrocha à lui, reconnaissant.
- Je suppose que la protection a bien tenu ?
- A la perfection. Malheureusement, nos ennemis sont là dehors, prêts à nous sauter à la gorge au moindre signe de faiblesse.
- C'est ce qui arrive souvent dans ces cas-là. Les enfants t'ont dit pour la mission ?
- Oui, ils m'ont dit... Fichu Danzou et ses plans. S'il n'avait pas décidé de s'emparer de Konoha, mon fils serait parmi nous à l'heure qu'il est.
- Je suis désolé.
- C'est pas comme si tu y étais pour quelque chose.
Néanmoins, Yamato ne put s'empêcher de pousser un soupir frustré. Il aurait bien voulu accorder ce bonheur à son vieil ami...
- Vous avez fouillé la poche de ma veste ? se rappela-t-il.
- On n'a pas vraiment eu le temps, pourquoi ?
- Ce sera sans doute inutile dans cette obscurité, mais Shikamaru m'a remis un cahier avant qu'il soit enlevé par Sai. Le journal de Daisuke Asakura, apparemment. Je me suis dit que tu voudrais peut-être le voir.
- Effectivement. Mais j'ai beau être un expert des ombres, dans ces conditions...
- C'est bien ce que je me disais.
Ils restèrent silencieux, à contempler l'espace sombre qui s'ouvrait tout autour d'eux. Ils entendirent des cahots sourds venant de sous terre ; sans doute Tsunade à l'oeuvre...
- Et Naruto ?
- Il dort à côté. L'obscurité ne lui réussit pas vraiment, alors il a décidé de ne pas trop bouger le temps qu'on trouve une solution. Il nous a fait une belle crise de panique hier quand il a cru qu'on avait perdu Sasuke dans un trou noir.
- Je vois...
- Et ce cahier, tu l'as lu ? fit brusquement Shikato sans prévenir.
- Je l'ai survolé, oui... C'est bien celui de notre homme. En fait, c'est sans doute pas plus mal que tu ne puisses pas le lire.
- Ah... d'accord.
Et le silence reprit son cours et s'éternisa. Au bout d'un moment, Shizune vint leur donner leur part de nourriture. Elle fut heureuse du rétablissement de Yamato et l'ausculta encore un peu pour voir si tout était en ordre, puis elle lui donna un peu de bouillie froide qu'elle avait préparé dans le noir. Elle était fade mais réconfortante ; elle suffit à lui remplir l'estomac. Le jeune femme partit distribuer leur part aux autres, dispersés un peu partout.
Naruto se réveilla quelques temps après, le ventre affamé. Il dévora son repas sans un mot et se rendormit, non sans avoir auparavant souhaité une bonne nuit aux deux autres hommes. Sasuke les rejoignit en laissant sa place à Shizune, puis Sakura vint dire à Shikato de la relayer avec Tsunade.
Il ne se passa rien d'autre. Ils mangeaient, allaient surveiller l'endroit qu'on leur avait assigné lorsqu'il était temps, dormaient, discutaient un peu de tout et de rien, et le même cycle reprenait. Yamato recouvrait des forces, mais il aurait préféré voir la lumière du jour. Il sentait que la protection qu'il avait installée était sans cesse attaquée et n'y pouvait rien. Ses compagnons cherchaient un moyen de sortir, mais avec ce qui les attendait à l'extérieur...
Naruto surtout l'inquiétait. Le jeune homme perdait peu à peu de son panache et passait son temps à dormir. Sasuke l'occupait de son mieux, mais l'ennui ramollissait ses sens, endormait son esprit, laissant peu à peu le Kyuubi prendre contrôle de ce corps accablé de lassitude... Il avait maintenant un combat à livrer sur deux fronts, entre l'ennemi de l'extérieur que représentait la menace de leurs envahisseurs et celle de l'intérieur en la personne du démon qui sommeillait en Naruto... Sommeil qui était de plus en plus perturbé par le manque d'appui solide autour de l'esprit de son hôte. Naruto, dans le noir, n'était plus qu'un gamin craintif en prise avec ses propres démons. Il lui arrivait très souvent de rechercher la présence de Sasuke, se blottissant contre son petit ami en haletant, en proie à des souvenirs mers qu'il pensait refoulés.
Sakura aidait du mieux qu'elle pouvait ses amis. Elle avait beau être encore un peu jalouse de Naruto, elle ne l'aurait laissé tomber pour rien au monde. Elle lui parlait durant de longues heures, rappelant à son ami les moments qu'ils avaient passés ensemble depuis leur rencontre, sublimant les bons souvenirs et occultant les mauvais. Les petites missions qu'ils avaient effectuées malgré leur mésentente, les grandes auxquelles ils avaient survécus, les amis qu'ils s'étaient faits. La rencontre de Sasuke et Naruto, leur premier baiser (un moment intense s'il en est), leur première déclaration d'amour à la lueur de la lune. Elle mit de côté la trahison de celui-ci envers Konoha, ses années passées avec Orochimaru tandis que Naruto et elle tentaient tant bien que mal de le ramener, le coup de folie de Shikamaru motivé par une malheureuse opération du cerveau manquée. Elle passa également sous silence les tristes exploits meurtriers de leur ami, le massacre de sa famille excepté son père qu'il mutila et celui des membres de son ancien groupe, la mort tragique du professeur Iruka en mission de sauvetage et la mutation de Kakashi à Suna. Qu'aurait-elle pu dire d'autre ?
Shikato compta les jours. Presqu'une semaine passa ainsi sans incident notable, si ce n'est la raison de Naruto qui le quittait peu à peu.
Puis, le matin du sixième jour, des coups violents furent donnés à la protection de Yamato qui se mit à trembler de tous ses membres. Shikato l'attrapa alors qu'il allait toucher terre ; Shizune se précipita vers lui, prête à le soigner. Tsunade se trouvait à l'entrée avec Sasuke, et Sakura surveillait le tunnel.
- Il est là... chuchota Yamato en serrant les dents.
Il poussa un cri formidable et s'évanouit.
L'air fut percé de craquements abominables. La protection cédait. A l'entrée, Tsunade et Sasuke se préparèrent à riposter ; le bois s'était figé d'un coup, mais il craquelait à présent comme du verre...
Il se rompit d'un coup, laissant passer un rai de lumière gigantesque qui les aveugla pendant un long moment. Tsunade attaqua malgré tout, imitée par Sasuke.
Leurs coups frappèrent dans le vide. Un cri perçant leur vrilla les oreilles. Ils purent enfin distinguer ce qui leur tombait dessus.
Devant eux se dressait l'ombre gigantesque de Manda, le roi des serpents, sifflant avec colère sur les bouts de bois qui jonchaient le sol. Sa gueule putride enserrait encore un cadavre d'homme que Tsunade reconnut immédiatement comme étant celui de Danzou, malgré la distance qui les séparait. Le reptile ouvrit sa gueule pour la rabattre immédiatement sur sa victime en émettant un craquement sinistre, puis il la goba d'un coup. Il avait largement eu sa part de sacrifice avec celui-là et les autres qui avaient d'abord voulu l'affronter...
Un jeune homme en tenue de combattant d'Oto passa à travers la base déchiquetée de la protection et leur fit signe. Sasuke remarqua enfin la silhouette de son ancien maître, bien calée sur la tête de Manda... Il arborait une expression extraordinaire qui le fit de prime abord douter de ses yeux, puis de sa santé mentale. La sienne, il voulait dire. Celle d'Orochimaru avait été jetée aux orties depuis bien longtemps.
- Hokage ! Sasuke ! Vous allez bien ? demanda calmement Shikamaru en s'avançant vers eux.
A suivre...
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Je me rends compte à la fin de ce chapitre que j'ai peut-être rendus des ninja expérimentés un peu mous, notamment Tsunade... Mais j'ai la flemme de tout retaper, et de toute façon cela arrange ma narration. Si je devais m'inquiéter pour les moindres détails sur cette fic que j'écris pour déconner comme je le fais pour les autres plus « sérieuses », je n'en finirais pas. En espérant quand même que ça vous a plu... N'hésitez pas à me signaler le moindre problème ou à me dire simplement que vous avez aimé, ça fait toujours plaisir...
