Taku
Titre : Amour Impossible – Chapitre 15
Auteur : Taku
Genre : romance, shonen-ai, suspense
Base : Yugioh !
Note : Coucou ! Comme mes problèmes sont légèrement dissipés depuis quelque peu, j'ai enfin pu continuer ma fic ! J'espère qu'elle vous plaira ! Et ne faites pas trop attention aux fautes car là, il est 4h du matin et je voulais absolument la finir aujourd'hui ! Ne soyez pas choquées ! Donc, je répondrai à vos questions la prochaine fois ! J'espère que ça vous ennuie pas trop !
Je remercie onarluca, Magical Girl Kiki, Sogna , Regenerating fire , Mickealle , ThealieSyt the Evil Angelorieul, tsumenookamiryu, Golden Sun 17, kairi sakura potter, Yumi4, Madrik and Sam Pegasus, chise, Estelle01, Ambre/Thémis, LunaDream, chise, Hisokaren, naya, gabi bibi etSeta Kaita Bonne lecture à vous toutes !
Amour Impossible
3e PARTIE
Chapitre 15 : Derrière la Porte du Jugement
Toi,
Mené par des pas du Désespoir,
Sera jugé par le Glaive et la Balance.
Ô Déesse Thémis,
Invoque la Justice,
Ne laissant pas éblouir la Chance.
Que le Jugement ultime ait lieu !
Le Prince était endormi dans un grand lit aux draps blanc. Quelques rayons du soleil pénétraient dans ce lieu malgré les rideaux épais. Une odeur étrange et mystérieuse était répandue dans l'atmosphère. Tout était calme… Très calme même. Tout était à sa place dans cette pièce… à part une ombre…
Cette ombre observait, avec intensité, ce petit corps fragile. Elle se dirigea vers lui, en se déplaçant comme si elle glissait sur le sol. Cette créature mit ses mains entre la tête de Yugi. Elle faisait tout ceci avec une lenteur calculée… Les rayons lumineux trahissaient l'identité de cette ombre aux yeux rubis et à la peau mate…
Ce n'était d'autre qu'Atemu…
Ce dernier, avec un regard tendre, caressait de ses pouces les douces joues du bel endormi. Le Pharaon se rapprocha et souffla à son oreille :
« Tu es à moi… Rien qu'à moi… Et pour l'éternité… »
Il posa son front sur le sien et regarda, un instant, les paupières closes de Yugi. Le jeune ténébreux arrêta, soudainement, ses caresses. Son regard rubis était masqué par ses mèches blondes.
« Mais… Si je vois que tu t'éloignes de moi… Que quelqu'un t'emmène loin de moi… »
Atemu planta ses ongles dans les joues blanches. Des filets de sang sortirent des blessures et perlèrent. Des immenses ailes sombres sortirent du dos du Pharaon puis les couvrirent tous les deux, comme si le ténébreux voulait garder leur espace secret.
A l'intérieur du 'cocon', Atemu fit un sourire monstrueux, montrant des immenses crocs blanches, extrêmement aiguisés. Les yeux rubis, enfin dévoilés, démontraient un sentiment cruel et féroce. Et cela devenait plus inhumain dès que l'iris était fendu, comme celui d'un chat. Atemu planta davantage dans les joues ensanglantées.
« Je te dévorerai… »
Avec une vitesse impressionnante, le Pharaon mordit la poitrine de Yugi…
Une énorme quantité de sang gicla…
Des bruits, de quelque chose qui dévorait sa proie, retentit dans la chambre…
Le lit blanc n'était plus qu'une mare de sang…
Y.YY.Y.YY.Y
« Jôno ! Ben alors, réveille-toi ! »
« Jôno, c'est pas du tout le moment de dormir ! »
« Laissez-le. Jôno-Uchi n'est pas différent des autres de son espèce. Un chien est incapable de se réveiller quand leur maître les appelle. »
« QUI EST LE CHIEN ? » hurla Jôno, tout de suite réveillé, et fusilla Kaïba du regard. Celui-ci était de marbre.
« Mais toi, voyons, » répondit simplement Seto.
« J'VAIS TE… »
« Taisez-vous ! » ordonna Isis.
Seto et Jôno la regardèrent, ainsi que les autres.
« Qu'y a-t-il, grande sœur ? » demanda Malik, clignant des yeux.
« Vous entendez ? »
Ils tendirent l'oreille, espérant connaître le bruit préoccupant d'Isis, mais il n'y avait que le silence.
« Je n'entend rien, » répondit Ryou.
« C'est cela, » fit Isis, pensive. « Il n'y a aucun bruit alors que nous sommes à l'enceinte du château. Ne trouvez-vous pas étrange qu'il n'y ait aucun soldat, ou quelconque personne, passant dans ce couloir ? »
« Il est vrai que cela est très mystérieux, » dit Akiiti, soucieuse. « Le château est connu pour sa joie de vivre, mais, d'après mes observations, le couloir, où nous sommes actuellement, est assez sombre. »
« C'est vrai qu'il fait un peu noir ! » lança Jôno, qui commençait déjà à s'imaginer des fantôme apparaître sous leur nez.
« Pas besoin d'ouvrir ta grande gueule pour répéter tout ce que l'on dit, » railla Kaïba, avec un sourire glacial.
Jôno avait une envie subite de lui casser la figure. Il aurait bien voulu lui démonter sa face de petit prétentieux et lui broyer tous les os de son corps. Qu'est-ce que cela lui ferait du bien !
Jôno…
Le blond tourna la tête à droite et à gauche, en entendant son nom. Mais il ne voyait personne dans ce couloir sombre aux anciens murs blanc éclatant. Se grattant la tête, avec un air de débile, il se tourna vers Ryou :
« Heu… Tu m'as appelé ? »
« Non…, » répondit-il, surpris.
« Personne n'a parlé, » ajouta Malik, douteux de la santé de Jôno.
Là, Jôno commençait vraiment à se demander s'il n'était pas devenu un peu fou.
« Pauvre toutou, » railla Kaïba, profitant de cette occasion pour écraser le blondinet. « Ton cas est plus désespéré que je ne le pensais. »
« TA GUEU… »
Jôno…
Il fut coupé par la voix. L'adolescent était devenu livide, ruisselant de sueur.
« Vous… Vous avez entendu, hein ? Ne me dites pas que je deviens fou ? »
« Il y a des moment où je me le demande, » répondit Seto, les bras croisés, toujours passible.
A cette réponse, le blond faillit de s'évanouir de terreur. La pénombre ne l'enchantait guère, mais, maintenant, qu'il entend une voix, c'était le comble de tout !
« Jôno-Uchi, ne t'affole pas, » dit Isis, les yeux fermés. « Je ressens une aura… familière… »
« UN FANTÔME ? » s'écria Jôno, rongeant ses ongles.
« Non…, » La jeune femme ouvrit, lentement, ses paupières puis pointa son doigt droit devant eux, là où le couloir était le plus sombre. « Un ami revenu de l'oubli. »
« Quoi ? » firent les cinq, en regardant le point du couloir, montré par Isis.
Effectivement, il y avait bien quelqu'un…
De l'obscurité se forme une personne… Elle était habillé d'un chiton noir et portait des bijoux en or… Une lueur argentée brillait de son annulaire…
Deux éclairs rouges transperçaient l'obscurité…
« Atemu ? » s'exclamèrent Jôno, Malik et Ryou. Isis et Kaïba étaient, étrangement, calmes.
« Que dites-vous ? » demanda Akiiti, surprise. « C'est l'Esprit des Ténèbres de notre Prince ! »
« Comment ? » fit Jôno, en se retournant vers la jeune femme.
A la grande surprise de tous, Isis s'approcha, de cet Esprit, de deux pas puis s'arrêta. L'Égyptienne sourit, légèrement :
« Comme il est bon de vous revoir. »
Les yeux écarquillés, Jôno observa, avec plus d'intérêt, le jeune ténébreux. Ce dernier ne lui envoyait pas un regard cruel et froid… Non, c'était un doux regard qu'on posait sur son meilleur ami…
En remarquant ce détail, Jôno sentit une joie immense naître en lui…
« Yami ! C'est bien toi ? »
Ce dernier fit un doux sourire en guise de réponse. Jôno ne pouvait pas le croire : il était là ! Son ami qu'il connaissait tant était à présent devant lui. Le blond sentit ses yeux noyés de larmes. Ryou et Malik le regardèrent avec des yeux doux et avec un cœur devenu plus léger grâce au bonheur de retrouver un ami. Seto, le jeune homme de glace, ne se contenta que de hocher la tête, en guise de salutation à son rival.
« Mon pote ! » s'exclama Jôno, prêt à lui sauter au cou. « Comme je suis… »
« Jôno…, » coupa Yami, d'une voix, étrangement, lointaine et proche. Il se retourna légèrement et pointa son doigt vers l'obscurité qui régnait dans la continuité du couloir. « Droit… Toujours tout droit… La porte des anges… Yugi… »
« Yugi ? » s'écria le blond, mettant sa bonne humeur de côté. « Que lui est-il arrivé ? Est-ce qu'il va bien ? »
Soudain, les ténèbres rongèrent, avec une certaine rapidité, le corps de Yami. Ce dernier tourna, doucement, sa tête pour faire face à ses amis : il était calme et serein.
Voyant ce spectacle abominable, Jôno accourut avec lui, hurlant son nom. En souriant tristement, le ténébreux laissa tomber son corps en arrière. Avant d'embrasser pleinement ses ténèbres, il prononça ces quelques mots :
En danger… Prisonnier… Cauchemars… Implacable réalité dont je ne peux saisir…
Y.YY.Y.YY.Y
« Il est hors de question qu'on retourne dans nos chambres ! » hurla Honda, les poings serrés.
« Nous voulons rester auprès de notre ami ! » protesta Otogi de mauvaise humeur.
« Je comprend, messieurs, » répondit un médecin, d'une voix aigue. « Mais comme on vous a retrouvé inconscient, il y a quelques temps, je ne veux pas que cela se reproduise. »
« Hé bien, venez avec nous, » dit simplement Honda, poussant la porte menant à la chambre de Yugi. « Comme ça vous nous surveillerez, ainsi que Yugi. »
« Bonne idée ! » s'exclama Otogi, poussant le médecin ahuri dans la chambre.
Y.YY.Y.YY.Y
Le Pharaon erra dans un couloir sans fin, pestant contre cette épaisse obscurité. Il avait très bien deviné qu'il pourrait y avoir une protection contre les intrus indésirables : quoi qu'il en soit, l'esprit protège, automatiquement, son maître. Il pensait même que cet art avait été crée par cet autre, voulant, probablement, tromper ses sens. Mais… il y avait quelque chose qui n'y allait pas : pourquoi était-ce désert ? Il n'avait pas rencontré d'être vivant, ni même de fantôme.
Peut-être que le maître des lieux avait un mal ?
Si c'était le cas, il fallait absolument retrouvé son amour et le ramener auprès de lui… dans son monde. Il redoubla de vitesse, espérant que ce couloir, sans porte et sans intersection, lui conduirait bientôt sur une sortie.
Son vœu était exaucé. Une immense double porte se dressait devant lui. Elle était fabriquée avec du marbre poli et était méticuleusement travaillée concernant les motifs sur ce qu'elle pouvait représenter. Atemu observa de nombreuses inscriptions étranges qui pouvaient être du grec ancien, mais, ce qu'il remarqua le plus, c'est l'immense balance incrustée dans toute la largeur de la pierre, ainsi qu'une dague au dessus, sa lame pointée vers la balance. Les sortes de rayures, qui étaient dessinées autour de l'arme blanche, pouvaient évoquer les flammes.
Ne s'attardant plus à la contemplation, il poussa la double porte. Cette dernière s'ouvrit en faisant un bruit sourd qui retentissait dans tout le couloir. Haussant les épaules, il pénétra dans la pièce où on pouvait entendre l'eau ruisseler.
Toi,
Mené par les pas du Désespoir,
Sera jugé par le Glaive et la Balance.
La pièce, où il se trouvait, était immense et était… illuminée. Le soleil faisait rayons de lumières à travers la toiture de verre. Cette éblouissante lumière dévoilait au Pharaon que la salle était peu commune car elle était constituée, essentiellement, d'eau. La route blanche marbrée, où ses pieds étaient posés, se transformait, au fil des mètres, en une grande place circulaire. Autour de ce seul terrain praticable, il n'y avait que de l'eau. De nombreuses fontaines se trouvaient dans ce secteur, renouvellent ainsi cette eau, magnifiquement brillante grâce aux rayons du soleil.
Les murs blancs étaient richement gravés de dessins. Un des six murs, à gauche, montrait des personnages à genoux, les bras levés, devant une femme à allure divine, habillée d'une chiton aérienne jaune, au fil d'or. Elle pointait du doigt ces personnages implorants, d'un regard sévère mais juste.
Au fond de la pièce, sur deux autres murs, côte à côte, des personnages, avec un regard indéfinissable, tombaient dans les entrailles de la terre, baignés par les flammes. En haut au centre se trouvait la même femme, mais elle était habillée d'un chiton de couleur rouge, tenant un glaive enflammé et regardant en bas. Son regard était indescriptible, comme ces malheureux.
Sur deux autres murs, côte à côte, derrière le Pharaon, des personnages montaient au ciel, l'air heureux, embrassant pleinement la lumière que les nuages laissaient passer. Cette fois, la femme, à l'allure divine et habillée d'un chiton bleu, étaient en bas au centre, regardant ces êtres, tenant toujours son glaive. L'expression de son regard était toujours sans mot. Ces murs du paradis étaient placés en face des murs représentant la chute en enfers.
Le dernier mur, à droite, montrait la femme, entourée de deux hommes. Portant un chiton blanc, elle tenait une balance dans sa main gauche, où, sur chaque plateau, se trouvait un cercle enflammé qu'on pouvait symboliser comme l'âme. Mais cette fois, la femme avait les yeux bandés.
Le Pharaon avança et s'arrêta sur la place circulaire pour contempler l'immense statue se trouvant au bout de la place. Elle paraissait faire 7 mètres de haut et était d'un marbre d'une blancheur éclatante. Le statue personnifiait une belle femme, vêtu dans d'un long chiton, portant, de sa main gauche, une grande balance, et, de sa main droite, un glaive dont la lame pointée vers le sol. Ses cheveux étaient retenus par de longs peignes, malgré que quelques mèches rebelles s'étaient libérées de l'étreinte pour pouvoir parcourir sa nuque et ses épaules. Sa tête était légèrement penchée en avant, comme si elle voulait observer chaque intrus qui poserait le pied sur la place circulaire. La Pharaon avait deviné une chose : cette statue et la femme gravée sur les murs étaient la même personne.
Le Pharaon ferma les yeux, coupant net l'observation : malgré la beauté de cette salle, cela ne l'aidera pas à retrouver son amour. Voulant donc quitter la pièce, il se retourna, tête baissée et les yeux toujours fermés, et était sur le point de faire un pas lorsqu'une voix retentit dans la pièce :
« Alors, on nous quitte déjà ? »
Atemu stoppa, soudain, son mouvement et écarquilla ses yeux rubis. Son sang se glaça et son estomac se noua. Non… C'était impossible ! Cette voix… Cela ne pouvait pas être réel… Il n'était pas réel… Malgré cela, le pharaon osa relever, très lentement, sa tête et rencontra le miroir de ses yeux rubis.
« Bonjour, l'ombre de mon ombre, » dit Yami, le regard voilé de mystère.
Ô Déesse Thémis,
Invoque la Justice,
Ne laissant pas éblouir la Chance.
Y.YY.Y.YY.Y
Jôno était légèrement en retrait de son groupe. Depuis que Yami avait été englouti par les ténèbres, le groupe avait suivi le conseil de ce dernier : aller tout droit. Mais c'était pas le fait d'être fatigué de ne pas trouvé cette 'porte des anges'… Non… Jôno était tout simplement triste et emplie de culpabilité de ne pas avoir pu sauver son ami. Où était-il maintenant ? Rien que de chercher la réponse, dans son esprit, lui glaça le sang avec effroi.
« Hé, Jôno-Uchi ! » interpella Kaïba avec son air toujours aimable. Il était 'légèrement' à côté de lui. « Ne traîne pas trop tes pattes sinon tu ne pourras même plus nous retrouver, malgré ton flair. »
« Qu'est-ce que ça peut te faire ? » dit Jôno, maussade, en haussant les épaules. « Tu auras un débile en moins dans tes 'pattes' »
Seto le scruta le blond de son regard glacé. Ce dernier commençait à être mal à l'aise.
« Quoi ? » lança Jôno de mauvaise humeur. « Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça ? »
« Ne t'en fait pas pour Yami, » dit calmement son rival, abandonnant sa contemplation pour regarder droit devant lui, remarquant ainsi la main de Malik et d'Akiiti se frôlant 'accidentellement', à l'abri du regard d'Isis. « C'est un battant et il ne va se laisser vaincre par un si petit brouillard, qui, en plus, provient de l'imagination. Alors, tu le retrouveras, ainsi que Yugi. »
Surpris par les rares mots de Seto Kaïba qui voulaient lui remonter le moral, Jôno écarquilla ses yeux. Sur le coup, il se demanda si son rival avait toute sa tête pour sortir des phrases pareilles, mais il abandonna vite ses réflexions (qui étaient rare chez notre ami le blondinet.) et finit par sourire… En fin de compte, ses mots lui avaient réchauffé le cœur. Mais il était hors de question de le remercier !
« Voilà la porte des anges ! » s'exclama Ryou, pointant son doigt vers une double porte.
Les autres s'arrêtèrent et observa cette porte. Ils comprennent pourquoi Yami l'avait appelé 'la porte des anges' car, malgré l'obscurité, ils pouvaient facilement deviné qu'elle était blanche et dessus, était dessiné d'innombrables plumes, ainsi que des petits anges s'amusant entre eux. Voyant que personne ne bougeait, Jôno poussa un juron et se dirigea, à grands pas, vers la double porte :
« C'est pas en restant ici qu'on va bouger les choses ! J'ouvre ! »
« Attend ! » s'exclama Isis. « Il peut y avoir un piège ! »
Mais c'était trop tard ! Jôno avait déjà ouvert la porte, laissant, devant eux, le décor d'une chambre sombre dû au manque de lumière. Le blond haussa les épaules, avec un petit air débile et dit :
« Bah, on dirait qu'il n'y a pas de piège sinon, bah, je serais plus là ! Hé, hé ! »
« Imbécile ! » murmura Seto d'un ton dur, quand ce dernier arriva à son niveau pour entrer, en premier dans la chambre.
Les autres le suivirent de près. Jôno ne dit rien, rougissant légèrement car il savait très bien qu'il avait fait une erreur qui pouvait lui être fatale. Ravalant sa fierté, il entra enfin dans la chambre. Il rejoignit ses compagnons qui étaient près d'un immense lit, se demandant pourquoi ils restaient planter là à observer le lit en question avec des yeux exorbités. Poussant un peu Ryou et Malik pour pouvoir regarder à son tour, c'est lui maintenant qui avait les yeux écarquillés…
Yugi dormait sur ce lit…
Le blond laissa ses larmes de soulagement et de joie couler sur ses joues : son ami n'avait rien, il dormait simplement. Mais il fut tiré de sa contemplation, à cause de la voix forte d'Isis :
« Il faut absolument le réveiller ! Je sens une mauvaise aura l'entourer ! Je comprends maintenant les propos de maître Yami : Yugi est en danger car il est prisonnier de ses propres cauchemars ! »
« Tu m'épateras toujours, grande sœur ! »
C'était vrai… En observant bien, Yugi grimaçait, par moment, comme s'il souffrait… Ne perdant pas une minute, Jôno sauta sur lit, prit Yugi par les épaules et le secoua doucement :
« Allez, Yugi ! Réveilles-toi ! » hurla Jôno, sous les regards de ses amis.
Mais rien à faire, Yugi était toujours dans un profond sommeil. Jôno le lâcha et s'assoit au bord du lit, essayant de gérer réflexions et émotions. Les autres aussi réfléchissaient sauf un… Ryou…
« Laisses-moi faire ! » railla Ryou, un sourire un peu sadique.
Tous le regardèrent et observaient que le doux visage de doux s'était effacé pour laisser place au visage sadique de Bakura. Fronçant les yeux, Jôno se leva et était prêt à lui en coller une s'il s'approchait trop de Yugi.
« Ne t'approches pas, ordure ! » hurla Jôno.
Bakura laissa un éclat de rire qui faisait froid dans le dos. Akiiti s'agrippa au bras de Malik. Ce dernier rougit légèrement à ce contact et, malgré la tension qui s'était créée dans la chambre, il se sentait bien avec elle. La jeune grecque murmura à l'oreille de l'égyptien :
« Je ne comprends plus… Ces événements me dépassent, mais, malgré le faite que vous me cachez tous les propos qui pourront m'éclaircir, je continuerai à te suivre… Je voulais que tu le saches… »
L'égyptien laissa une larme couler sur sa joie et seule cette femme auprès de lui pouvait entendre ce 'merci' sorti de la bouche du jeune homme.
« Quel malpoli ! » dit Bakura sarcastique, en se léchant les lèvres. « Tu me rejettes alors que je sais comment sortir ton p'tit Yugi de ses jolies rêves ! »
Jôno fronça les sourcils, douteux. Seto s'approcha, discrètement, du blond. Comme ceci, il pourra le protéger en cas d'attaque de cette pourriture.
« Et pourquoi tu veux l'aider ? » lança le blond. « Ca sent la merde ton plan ! »
« Krru, krru ! C'est pas pour lui que je me bouge, mais pour Ryou ! Je ne veux absolument pas qu'il moisisse ici parce que vous êtes incapable de remuer correctement votre cul ! » Un sourire dément étira ses lèvres.
« Je plains vraiment celui qui doit t'héberger, » railla Seto, les bras croisés, ses yeux de glace affrontant les yeux marron fous.
« Ryou est très bien avec moi, même mieux qu'avec vous ! Faut juste savoir me prendre ! »
Pendant quelques instants, Bakura ronronna, sous le regard ahuri des autres. Le voleur arrêta soudainement son 'délire' et s'exclama, avec un sourire sur les coins des lèvres :
« Ben alors ! Plus le temps passe, plus votre p'tit Yugi se meurt ! A force de parler, il va finir par mourir d'ennui ! Krru, krru ! »
Jôno serra son poing et ses dents. Décidément, il n'avait pas de chance aujourd'hui : il n'avait pas d'autre solution et il devait confier la chose la plus précieuse à celui qui était indigne de confiance. Se levant soudainement, il laissa sa place pour que Bakura puisse avoir de l'espace pour agir.
« Fait gaffe sinon… »
« Ouais, sinon tu me tues, c'est ça ? On va bien voir quel est le plus rapide a ce jeu si tu commences à lever le poing sur moi ! »
Bakura monta, comme un félin, sur le lit et se positionna sur Yugi, sous les yeux écarquillés de stupeur :
« Qu'est-ce que tu fous ? » hurla Jôno, rouge de colère… ou de jalousie ?
« Shhh…, » fit Bakura, le doigt sur ses lèvres, le regard ne réservant rien de bon. « Tu vas finir par le réveiller ! Kruu, kruu ! »
« Arrête de jouer et fait ton travail ! » articula Seto, avec froideur.
« Si c'est demander si gentiment… »
Bakura, sans aucune douceur, prit le col Yugi pour le redresser. Le voleur le regarda quelques instants puis un sourire dément apparaît sur son visage…
« WAHAHAHAHAHAHAHA ! » ria de plus belle Bakura, en collant un énorme coup de poing sur le visage de Yugi, le faisant tomber de l'autre côté du lit, atterrissant lourdement sur le sol. Et tout ceci sous le regard ahuri et horrifié de tous.
La lumière de la chambre était revenue soudainement… L'éternel ténèbre avait complètement disparu…
Mais Jôno n'avait pas du tout remarqué ceci. Aveuglé par sa fureur, il se jeta sur Bakura et était prêt à lui broyer les os du crâne quand il entendit ces mots sortir de la bouche de sa prochaine 'victime' :
« Jôno, qu'est-ce que tu fais ? »
C'était la voix douce, mais apeurée, de Ryou. Cela avait ralenti considérablement le geste de Jôno, voire même arrêté. Il regarda son visage et c'était bien le visage doux de son ami.
« Je t'en prie, » supplia ce dernier, « N'en veux pas à mon double, il est juste… »
« Hors de question que je lui pardonne ! » dit Jôno énervé, en lâchant le col de Ryou. « La prochaine fois, je lui casse la figure ! »
« Mais… »
« Oh, vous êtes réveillé mon Prince ? » s'exclama Akiiti, d'une voix radieuse.
Jôno et Ryou, les deux seuls qui n'avaient pas encore posé le regard sur leur ami, le regardèrent enfin. Yugi était debout, près de la double porte ouverte, le regard surpris. Un bleu était présent sur sa joue droite et du sang se trouvait sur le coin droit de sa bouche.
« Yugi…, » murmura Jôno, les yeux larmoyant, tendant la main, espérant l'attraper malgré la distance qu'ils les séparaient.
Yugi hoqueta de surprise et, lançant un regard terrifié derrière lui, s'enfuit en courant. Vif, Jôno le poursuit tout de suite, suivi de près par ses amis qui lui disaient qu'ils allaient trop vite. Après quelques pas frénétiques, il attrapa enfin le bras de Yugi, avec une certaine violence. Il le prit par les épaules et l'obligea à lui faire face.
« Yugi ! C'est moi ! »
« Non, » pleura Yugi, ses épaules qui commençaient à lui faire mal. « Je vous l'ai dit, je ne vous connais pas ! »
« Menteur ! » s'impatienta le blond, qui perdait son sang froid. Pour preuve, il secoua, avec force, le petit corps frêle. « Tu m'as sauvé en guérissant ma blessure ! C'était toi qui l'avais fait ! »
« J'ai jamais fait ça ! » cria-t-il, d'une voix étranglé dû à ses sanglots. « Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! LACHEZ-MOI ! »
Par magie, Jôno fut propulsé contre ses amis qui venaient juste d'arriver. Tous s'écroulèrent à cause du poids de Jôno additionné à la puissance de la propulsion. Voyant qu'il était libéré, Yugi hurla, en fuyant :
« Gardes, gardes ! »
Yugi avait quitté le couloir, mais trois hommes, à l'air sévère et menaçant, prirent forme devant des amis extrêmement surpris. Ces 'miracles' étaient équipés d'une épaisse armure et, selon l'homme, brandissait soit une épée, soit une lance ou soit une hache. Isis, enfin en colère, prit Jôno, encore sonné, par le col et hurla :
« Pourquoi étais-tu énervé comme cela sur Yugi ? Ce n'est pas ainsi qu'on va le faire revenir ! A cause de ton idiotie et de ta brusquerie, l'esprit s'est auto protégé pour garantir la sécurité de son maître ! Dorénavant, l'esprit nous considère comme une menace pour la survie de son maître et veut nous exterminer comme de vulgaires parasites ! »
Isis lâcha, avec force, le blond qui était stupéfait de son humeur violente, ainsi que les autres. Voyant que les gardes s'approchèrent dangereusement, Malik dit, en tenant fermement la main d'Akiiti :
« Je propose que nous fuyons à présent. »
A peine dit, le groupe commençait à partir sauf Kaïba. De son œil de glace et de son allure de marbre, il attendait les trois hommes :
« Fuir ? Pff, un Kaïba ne fuit jamais devant l'ennemi. »
« IMBÉCILE ! » hurla Jôno, qui avait fait demi-tour en voyant que Seto ne suivait pas. Il prit le bras de son rival et coururent, suivis de prêt par les gardes.
« Lâche-moi ! » s'écria Kaïba, sèchement.
« Hors de question ! » répondit le blond, du même ton. « Tu veux te faire tuer, c'est ça ? Non mais, t'as pas vu ? Ils sont armés et toi, t'es sans défense ! T'es complètement suicidaire, toi ! C'est du jamais vu ! »
Le fait que Jôno était revenu exprès pour lui et le fait aussi qu'il s'inquiétait pour lui, lui gonfla son cœur de bonheur. Mais il était hors de question de le remercier !
Y.YY.Y.YY.Y
« Oh, as-tu vu ? » dit Yami d'une voix calme, regardant derrière lui. « La lumière est réapparue dans le couloir. Cela signifie que tout va bien. »
Yami referma lentement la double porte, comme s'il voulait que toute l'intimité leur soit réservée à lui et au Pharaon. Ce dernier le regarda faire, avec un rictus sur le visage :
« Toi… »
Après avoir fini de fermer la porte, Yami se retourna pour faire face au Pharaon. Il fit un léger sourire :
« Oui, moi… » Il fit quelques pas vers lui. « Moi, moi, moi… »
Pupilles dilatés. Accélération du rythme cardiaque.
« Tu n'es… qu'une souillure… Un reflet de l'imagination… »
Yami s'arrêta : il était à présent au début sur la place circulaire, et l'autre était à l'autre bout, devant la statue. Ce dernier sortit son épée du fourreau et hurla :
« T'approches pas de moi ! »
Que le Jugement ultime ait lieu !
Le regard de Yami était très étrange, alors les yeux d'Atemu étaient emplis de détresse.
« Pourquoi as-tu peur de moi ? » demanda Yami, d'une voix douce. « Est-ce parce que je te réveille en toi une chose que tu ne peux contrôler ? »
« Tu n'es qu'une illusion, une chimère, qui a apprit à parler et à penser à travers moi pendant un temps ! »
« Et toi ? Comment as-tu apprit à parler et à penser ? Surtout, qui t'a apprit à lire ? »
Atemu lâcha son épée, les yeux exorbités, comme un fou. Des tremblements lui parcouraient dans tout son corps.
« Alors, dis-moi qui t'a apprit à lire ? »
« Tait-toi ! » hurla Atemu, se bouchant les oreilles.
« Dis-moi qui t'a apprit à compter ? »
« LA FERME ! » Atemu se mordit terriblement fort que quelques filets de sang coulèrent aux coins des lèvres jusqu'au menton.
« Qui t'a tout appris ? »
Tu sais, tu contrôles tes rêves dans ton existence…
« NON ! Je ne veux plus l'entendre ! »
Chaque composant d'un rêve est comme une poussière dans un amas de sable…
« Faites qu'il se taise ! » hurla Atemu, entendant cette voix familière provenant de son passé. « Je l'ai tué ! »
Yami regarda Atemu se tordre, essayant en vain de fuir ses souvenirs.
« Regarde… Écoute ce poison qui te ronge… »
Mon bel enfant, toi qui m'es le plus cher…
« Non ! Je ne l'ai jamais aimé, je l'ai toujours détesté ! » hurla Atemu à pleins poumons. « Amour, amour ! J'ai mal ! SI MAL ! »
« Yugi est près de moi, je saurai le protéger de tout. »
A ce moment précis, Atemu leva la tête subitement, la lâchant prise. Ses yeux rubis exprimaient la démence et son sourire reflétait le diable.
« Tu ne peux le protéger car tu es un souvenir, » commença le Pharaon, articulant bien chaque mot. « Que peut faire un souvenir face à des évènements bien réels ? »
Cette remarque avait pour effet de faire apparaître, au coin de l'œil gauche de Yami, une larme. Voyant cette faiblesse, Atemu ria comme un enragé, savourant sa victoire.
Troubles mentales. Problèmes psychiques.
« Rends-toi à l'évidence ! » lâcha Atemu, après s'être calmé. « Tu n'es qu'une doublure, une pâle copie faite à mon image. Un remplaçant, d'une courte durée, qui a utilisé les rêves et les espoirs de chacun pour espérer exister ! »
Implacable réalité dont je ne peux saisir.
Contre toute attente, Yami sourit à cela. Malgré le faite qu'il avait enfin versé la larme, il sourit. Mais Atemu ne pouvait pas faire la différence entre un sourire provenant de la joie ou bien de la tristesse. Yami regarda, avec des yeux vitreux, l'immense statue… Cette dernière versa des larmes… Oui, elle pleurait car elle devait annoncer son jugement… Une sentence qui brisera le cœur de la Déesse, mais qu'elle devait prononcer… Maintenant, ce qu'il allait se passer, Thémis et Yami le savaient… Le ténébreux le sentait au plus profond de sa chair…
« Penses-tu que…, » commença lentement Yami, abaissant son regard pour observer l'autre, et gardant aussi la même expression sur le visage. « … Yugi aimera une réalité aussi repoussante que toi ? Que va-t-il faire ou dire s'il te voit sous ton vrai jour ? »
Goutte d'eau se brisant sur la surface,
Voilà que le plateau ne se remet plus à sa place.
Une fureur incontrôlable se saisit d'Atemu qui reprit son épée. Ses yeux brillaient comme celui d'un démon, une aura de feu l'entourait, ainsi qu'une énergie, comparable à l'éruption d'un volcan, était concentrée sur la lame flamboyante de l'épée. Voyant cela, un brouillard ténébreux apparaît auprès de son maître, espérant le protéger de cette braise à la volonté de tuer sans limite.
« TU N'ES QU'UNE ILLUSION, UNE CHIMÈRE ! » cracha Atemu, montrant des canines légèrement plus longues que la moyenne. « JE VAIS TE TUER POUR LA DEUXIÈME FOIS ! »
Atemu se dirigea, à toute allure, vers Yami, et, de son épée, envoya de nombreux faisceaux lumineux pour tuer l'ennemi. Ce dernier, grâce au brouillard, tenta de se protéger. Sa protection se fit couper comme du papier… Yami n'avait plus d'arme, plus de défense… Les faisceaux vont bientôt atteindre leur cible…
Cette fois, des larmes coulèrent des deux yeux rubis… Il tendit ses bras vers le bas, comme pour embrasser pleinement le destin qui lui était réservé, en regardant le ciel… Il sourit toujours, mais, même si le Pharaon ne pouvait pas faire la différence, depuis le début, c'était un sourire de tristesse… Car il se disait qu'il ne sera plus là pour voir les beaux yeux lilas et ce sourire plein d'innocence… Non… Plus jamais…
La pièce où baignée la lumière était dorénavant noyée dans le sang.
Même si la force de la Volonté est incomparable,
La Réalité refait toujours surface,
Détruisant ainsi les Rêves,
Oubliant pour toujours le magnifique Être.
a suivre…
Voilà ! J'espère que ce n'était pas trop triste ! Le prochain chapitre sera le dernier de la troisième partie ! Il se nommera « Sans toi, ni moi. » A bientôt !
