Hilde et Relena, le retour !
Je préviens encore, au cas où y'en est qui aurait un doute, mais l'histoire sera shojo-ai, même yuri si l'inspiration me mène là, ce qui veut dire un couple femme x femme.
Si ça vous déplaie, vous faites retour en arrière et promis, on a parlera jamais entre nous aux fêtes de famille, dès fois que... lol ;-p

Disclaimer : Je le répèterai jamais assez mais malheureusement pas à moi et je ne me fais pas de sous non plus avec, donc... ben je suis pure et innocente m'sieur l'agent.
J'le jure.

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Au premier de ses regards

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Elle regarde Hilde défiler dans sa tenue officielle.
C'est à nouveau la parade commémorative de la fin de la Dernière Guerre des Colonies.
Cela va faire bientôt cinq ans.
Cinq années qu'elle n'a pas revu Heero, cinq années qu'elle n'a plus de nouvelles, qu'il a disparu de la surface du monde. Lui et les quatre autres.
Au début, ça lui faisait mal, elle se disait qu'il reviendrait. Aujourd'hui, c'est un souvenir doux-amer, une blessure à peine cicatrisée, encore un peu tendre par endroits.
Il faudrait peu pour que la croûte s'enlève et que dessous la chair vif rose apparaisse, la chair qui régénère encore de la douleur infligée.
Plus tard, elle pense que ce sera juste « son premier amour », avec même pas de cicatrice sur le cœur pour le justifier.
Au final, Ce n'était qu'une passion éphémère, comme un éclair, un orage qui, ce tumulte passé, n'a plus rien pour exister.

Et aujourd'hui, ça fait trois ans.
Trois ans qu'Hilde est entrée, d'une certaine façon, dans sa vie. Trois années qu'elle sert dans son Palais, deux ans dans sa Garde Spéciale, une année en sa Garde Rapprochée. Si tout va bien, elle pourra la muter comme garde du corps bientôt, pour bons et loyaux services.
Promotion éclair, mais elle a ses raisons. Qu'elle se refuse de dévoiler à quiconque.
Elle observe passer les soldats, qui saluent et marchent au pas cadencé, sur la musique militaire. Elle sourit doucement, elle regarde défiler les petits militaires qui protègent aujourd'hui sa terre.
Son esprit vagabonde sur la cadence, ses yeux ne quittent pas le devant de la scène mais dans sa tête elle continue de voir le pas gracieux et solide d'Hilde. Dans son esprit, elle repasse et repasse la silhouette d'Hilde, sur un tapis roulant qui garde la jeune femme juste là, face à elle. Elle l'observe, elle l'admire, elle soupire.

Elle acquiesce aimablement à un des Ministres qui lui parle, fait semblant d'avoir compris ce qu'il chuchote à côté d'elle, peut-être pour commenter le défilé, ou peut-être à propos du buffet tout à l'heure, ou de son discours... Elle sourit, elle hoche juste imperceptiblement la tête, discrète et légère pour lui dire qu'elle a entendu, même si elle n'a pas écouté.
Elle se rappelle juste, pendant qu'Hilde dans son uniforme défile dans sa tête, encore et encore, qu'elle ne l'avait pas reconnue la première fois qu'elle l'avait revue.

Elle se rappelle l'impression de déjà-vu face à ce soldat qui passa devant ses fenêtres pour prendre son quart.
Elle se rappelle qu'elle avait pris une pause dans son travail administratif, qu'elle s'étirait en regardant par la grande baie, sans vraiment faire attention, vaguement concentrée de ses alentours. Elle étirait juste ses muscles douloureux des longues heures assise derrière son bureau, à faire ses devoirs de Reine.
Elle s'étirait juste avant de retourner à un quelconque discours, ou un décret ou...
Elle ne se souvient pas.
Elle se rappelle juste que ce qui l'a soudain interpellée, cette femme, une femme soldat qui a pris la place du garde en fonction devant son balcon.
Elle n'avait jamais eu de garde féminin avant.
Peut-être est-ce ça qui a attiré en premier son regard.
Les courbes enserrées dans cet uniforme, les hanches rondes, la poitrine saillante, même si à peine dessinée. Les longues jambes, qui paraissaient fines, presque fragiles, et pourtant, pourtant, cette femme en uniforme paraissait forte.
Et quelque chose de vivant, de volontaire, de puissant, se dégageait de la jeune femme en bas de son balcon.

Elle se rappelle d'avoir regarder pendant des heures la silhouette, ses muscles endoloris négligés, sa paperasse à l'oubli.
Elle se rappelle les nuits qui ont suivies. Cette impression de déjà-vu, de connaître cette silhouette, gravée dans sa mémoire, qui la tînt éveillé longuement. Elle se souvient peu de ce qui a composé l'actualité mondiale, durant cette période.
Elle se rappelle juste d'avoir remarqué une femme parmi ses gardes.
Combien d'heure a-t-elle passé à regarder par sa fenêtre, à attendre de la voir revenir faire son service.
Son Premier Ministre et sa Gouvernante la crurent malade ou épuisée d'avoir tant travaillé, sans relâche, depuis la fin de la Guerre. C'est vrai qu'elle n'avait pas pris de vacances depuis le départ d'Heero, depuis son investiture. L'épuisement était une bonne excuse.
Mais c'était cette silhouette, dans un uniforme qui symbolisait sa nation, cette femme, qui la laissait songeuse et rêveuse.
Cet uniforme sur elle qui l'interpellait, qui la narguait. Et son souvenir flou, imprécis, insaisissable.
Elle n'avait pas osé demander les dossiers des Gardes, par peur d'alerter l'attention de son personnel. Elle s'était juste déplacée de son bureau à son salon ou à sa chambre, pour continuer d'observer le changement de quart.
Elle n'avait, étrangement, dès l'instant où ses yeux l'avait entraperçu la première fois, jamais éprouvé ni peur, ni crainte, pas même de malaise ou de gêne. Juste, au fond d'elle une intense nostalgie et le souvenir un peu usé d'Heero qui était revenu la hanter, un peu avant de s'effacer, doucement, remplacer par la femme en uniforme.
Elle ne se souvient pas vraiment comment elle a osé, mais un jour, un jour, elle est sortie sur le balcon, pour la saluer.
Et la femme en uniforme, au garde-à-vous, magnifique dans sa tenue stricte, la regardait avec un regard sûr, du bleu le plus profond qu'elle avait jamais croisé.
Elle se rappelle d'avoir ouvert la bouche et d'avoir bégayé.
Elle se rappelle précisément la sensation brûlante sur ses joues, quand elle a rougi de gêne à son incapacité à parler deux mots face à la créature puissante et fière face à elle.
Elle se rappelle les boutons qui miroitaient dans la lumière du jour, parfaitement briqués, sur l'uniforme bordeaux, la ligne ferme du bras au garde-à-vous, les demi-gants blancs, et les longs doigts effleurant la tempe.
Et puis le sourire, un peu moqueur qui a fleuri sur les lèvres de la femme.

« Vôtre altesse » Lui a répondu la voix veloutée et basse, trop basse pour être celle d'une femme si elle devait donner son avis.
Réponse à sa demande muette, à son incapacité à communiquer.

Et elle se souvient, précisément à ce moment-là pourquoi elle ne se souvient finalement que d'Heero comme un souvenir lointain, à peine vivant.
Parce que dans son esprit, il y a une femme qui défile en uniforme, encore et encore.
Encore et toujours.
Et elle craint ce qu'elle sait.

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à suivre...

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Tadaaaaaaaaaaa !

Et oui, l'inspiration pour Hilde et Relena m'est revenue dans une nouvelle histoire qui sera composée de 7 chapitres.
Un chapitre, un thème.
Car en réalité, tout cela est grâce à 7 liens, community. livejournal. com / 7 (long tiret)liens / profile, une communauté LJ auquel je me suis incrite.
Et franchement, je ne le regrette pas !

Au fait, j'ai choisi le set B ! lol

Lied, heureuse pour rien.